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chocs et pare-chocs Ils disaient que c'était impossible... Je me rappelle encore ce cri du cœur de Bob Lutz – c’était au Salon de Detroit, il y a de ça sept ou huit ans (déjà!). Devant les règles d’émissions et de consommation qui se resserraient, le grand manitou de GM avait alarmé le monde automobile : « Ça va ajouter des milliers de dollars au coût des véhicules! » texte et photo : Nadine Filion E h bien, non. Force est de constater que la catastrophe « prix d’étiquette » n’a pas eu lieu. A u c o n t r a i r e : n o n seulement les véhicules ne coûtent pas plus cher, mais concurrence oblige, ils en offrent encore et toujours plus en termes de sécurité, d’équipements et de technologies. Et ils sont nettement plus écoénergétiques, dit l’EPA. L’agence américaine pour la protection de l’environnement a en effet potassé des statistiques de consommation entre les années 1975 et 2010. (Si vous n’aimez pas les chiffres, ne vous torturez pas : allez directement à la conclusion...) En tout, 35 ans d’évolution automobile ont été analysés, non seulement en consommation, mais aussi en puissance et en poids des véhicules. Et ce qu’on a découvert est encourageant : lorsque forcés (par les normes gouvernementales, mais encore plus par les acheteurs qui décrient le prix de l’essence), les constructeurs automobiles réussissent à améliorer la donne. Sans pour autant tout sacrifier sur l’autel du rendement énergétique. Presque deux fois plus frugaux L'EPA révèle que si l’économie en carburant de nos automobiles s’est améliorée de 1975 à 1987, la tendance s’est malheureusement renversée pendant les 17 (longues) années suivantes. Ce n’est donc qu’en 2005 que la frugalité a repris du galon. Mais alors, pas qu'un p'tit peu : en 2009 (dernière année recensée), la flotte nord-américaine d'automobiles neuves a été presque deux fois plus écoénergétique qu’en 1975 (10,5 L/100 km contre 18 L/100 km). Même que la flotte de 2009 a été la moins gourmande qui soit en 35 ans, surclassant le record de 10,7 L/100km établi en 1987. Ça mérite des applaudissements d’autant que les puissances ont, depuis, presque doublé : de 137 chevaux sous leur capot en 1975, les véhicules disposent en moyenne, aujourd'hui, de 208 chevaux. Sans compter que la popularité grandissante des camions a imposé une pression démesurée. À peine un véhicule sur cinq qu'ils étaient en 1975, les utilitaires et crossovers représentent maintenant presque un véhicule sur deux. Les tractions intégrales, qui ne se retrouvaient que dans 3 % des véhicules en 1975, en équipent aujourd'hui le quart. De fait, si la consommation moyenne de nos véhicules neufs s’est aggravée à compter de 1987, c’est en grande partie attribuable à ces camions qui, dit l’EPA, siphonnent en moyenne de 6 à 7 mpg de plus qu’une voiture. Entre diète et injection directe Alors, comment se fait-il que l’on soit malgré tout « sur la bonne pente » et que 2009 s’avère, en termes de frugalité, une année record en 35 ans d’histoire ? Parce qu’entre autres, le poids des véhicules a diminué. Malgré tous les équipements qui montent à bord, les véhicules d’aujourd’hui réussissent à peser en moyenne 65 kg de moins que ceux de 1975 (1 780 kg contre 1 845 kg). Retrancher du poids n’aurait pu suffire pour aboutir à de tels résultats; les innovations sont également de la partie. Ainsi : - le calage variable des soupapes; - la désactivation des cylindres, l’injection directe et les transmissions à variation contiEn moyenne – de 1975 à aujourd’hui* nue (CVT) sont aujourd'hui proposées sur un véhicule sur dix; Année 19752009 - Les moteurs quatre cylindres propulsent aujourd'hui 70 % de Économie d’essence 18 L/100 km 10,5 L/100 km tout le marché « voiture »; Poids des véhicules 1 845 kg 1 780kg - À l'opposé, les V8 n'en Puissance 137 chevaux 208 chevaux équipent plus qu'un sur dix. 0-60m/h 14,1 secondes 9,7 secondes Même qu'avec la suralimentaVéhicules 4WD 3 % 24 % tion en hausse c’est sans doute Moteurs quatre cylindres 20 % 70 % des voitures à la disparition des V6 que l’on Moteurs V8 62 % 12 % va bientôt assister. La morale? Calage variable des soupapes - 72 % Ne croyez pas les construcDésactivation des cylindres - 7% teurs lorsqu’ils disent « imposInjection directe - 4% sible Vous en doutez ? Sachez Transmissions manuelles 23 % 5% pourtant que le 0-100km/h, qui Transmissions CVT - 10 % s’effectuait en moyenne en 14 Hybrides - 2% secondes il y a 35 ans, se parDiésel 0,2 % 0,5 % court aujourd’hui sous les dix Électriques - secondes. *Source : Light-Duty automotive technology, carbon dioxide emissions and fuel, economy Et c'est ce qui compte, non ? trends: 1975 through 2010 - EPA (le plus récent rapport). 62 Juillet / Août 2012 www.guideautoweb.com