RAPPORT FINAL 2015 - Le PNUD en République Centrafricaine

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RAPPORT FINAL 2015 - Le PNUD en République Centrafricaine
République Centrafricaine
Unité – Dignité – Travail
SUIVI DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE
POUR LE DEVELOPPEMENT
RAPPORT FINAL 2015
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACD
ACFPE
AGVSA
AME
APD
APC
ARV
AVD
BAD
BK
BM
CAB
CAD
CCC
CDE
CDT
CDV
CEEAC
CEDEF
CEMAC
CFA
CIPE
CNLS
CNUCED
CPLS
CPN
CPoN
CSLP
CSN
CTA
DAD
DDR
DOT
DOTS
DSRP
ECAM
ECASEB
ECVR
ECVU
EDS
F1
FAO
FCFA
FEM
FMI
FOSA
FRPC
GATPA
GAVI
GESCO
HCR
HIMO
IADM
Atteindre Chaque District
Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi
Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire
Accords Multilatéraux Potentiels de l’Environnement
Aide Publique au Développement
Approche par Compétence
Antirétroviraux
Analyse de la Viabilité de la Dette
Banque Africaine de Développement
Bacille de Koch
Banque Mondiale
Central African Backbone
Comité d’Aide au Développement
Communication pour un Changement de Comportement
Convention sur les Droits de l’Enfant
Centre de Dépistage et de Traitement
Centre de Dépistage Volontaire
Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
Communauté Financière Africaine
Contrats d’Insertion Professionnelle en Entreprises
Comité National de Lutte contre le SIDA
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
Comité Préfectoral de Lutte contre le Sida
Consultation Prénatale
Consultation Post Natale
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
Cadre Stratégique National
Combinaison Thérapeutique à base d’Artémisinine
Development Assistance Database
Désarmement Démobilisation et Réintégration
Traitement Observé Directement
Directly Observed Therapy Short-Course (Stratégie du Traitement Directement Observé de courte durée)
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
Enquête Centrafricaine Auprès des Ménages
Enquête Centrafricaine pour le Suivi – Evaluation du Bien - Etre
Enquête sur les Conditions de Vie en milieu Rural
Enquête sur les Conditions de Vie en milieu Urbain
Enquête Démographique et de Santé
Fondamental 1
Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
Franc de la Communauté Financière Africaine
Fonds Mondial pour l’Environnement
Fonds Monétaire International
Formations Sanitaires
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
Gestion Active de la Troisième Phase de l’Accouchement
Global Alliance for Vaccines and Immunisation
Système de Gestion Informatisée de la Dépense
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
Haute Intensité de Main-d’œuvre
Initiative d’Allègement de la Dette Multilatérale
ICASEES Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales
IDH
Indice du Développement Humain
IEC
Information Education Communication
IMOA-EPT Initiative pour la mise en œuvre Accélérée de l’Education Pour Tous
IPPTE
Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés
IRA
Infection Respiratoire Aigue
JPN
Jeunesse Pionnière Nationale
LRA
Lord Resistance Army
MICS
Multiples Indicators Cluster Survey (Enquête à Indicateurs Multiples)
MILDA
Moustiquaire Imprégnée d’Insecticides de Longue Durée
MSF
Médecins Sans Frontières
NV
Naissances Vivantes
OAC
Organisation à Assise Communautaire
OCDE
Organisation de Coopération et de Développement Economique
OCHA
Bureau des Nations Unies pour les Affaires Humanitaires
ODD
Objectifs de Développement Durable
OEV
Orphelins et Enfants rendus Vulnérable à l’infection au VIH/SIDA
OMD
Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PAE
Programme d’Auto Emploi
PAM
Programme Alimentaire Mondial
PANA
Plan National d’Adaptation
PAPSE
Projet d’Appui au Programme Sectoriel de l’Education
PARCGEF Projet d’appui au renforcement des Capacités de Gestion économique et Financière
PCA
Poste de Contrôle Administratif
PCIME
Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
PCR
Polymerase Chain Reaction “Réaction de Polymérisation en Chaîne"
PDI
Personnes Déplacées Internes
PEA
Permis d’Exploitation et d’Aménagement
PEV
Programme Elargi de Vaccination
PFRJ
Programme de Formation pour la Réinsertion des Jeunes
PIB
Produit Intérieur Brut
PMA
Pays les Moins Avancés
PNDE
Politique Nationale de Développement de l’Education
PNUD
Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE
Pays Pauvres Très Endettés
PSES
Projet d’Urgence du Secteur de l’Education et de la Santé
PSSA
Programme Spécial de Sécurité Alimentaire
PTPE
Prévention de la Transmission Parents-Enfants du VIH/SIDA
PVVIH
Personne Vivant avec le VIH
RCA
République Centrafricaine
RDC
République Démocratique du Congo
REDD+ Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts
RESEN
Rapport d’Evaluation du Système Educatif National
RGPH
Recensement Général de la Population et de l’Habitation
RNB
Revenu National Brut
RUECA
Recensement des Unités Economiques de Centrafrique
SIDA
Syndrome de l’Immunodéficience Acquise
SLT
Service de Lutte contre la Tuberculose
SNSE
Stratégie Nationale du Secteur de l’Education
SNU
Système des Nations Unies
SONU
Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgences
SYGADE Système de Gestion et d’Analyse de la Dette
TB
Tuberculose
TB/MR
Tuberculose Multi Résistante
THIMO
Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre
TNS
Taux Net de Scolarisation
TPM+
Tuberculose Pulmonaire à Microscopie Positive
UE
Union Européenne
UNFPA
Fonds des Nations Unies pour la Population
UNGASS United Nation General Assembly Special Session
UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
US
VIH
ZCV
United States (Etats-Unis)
Virus de l’Immunodéficience Humaine
Zones Cynégétiques Villageoises
AVANT PROPOS
Au moment où la communauté internationale s’apprête à adopter les nouveaux Objectifs de
Développement Durable (ODD) et où la République Centrafricaine (RCA) est en voie de
retrouver l’ordre constitutionnel et de tourner le dos aux crises récurrentes qu’elle a connues,
le présent rapport, qui fait suite à ceux élaborés en 2003, 2007, 2010 et 2012, s’inscrit dans
le cadre de l’évaluation finale (2000-2015) des progrès accomplis par la RCA dans la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
A moins de cinq mois de la date butoir de 2015, le rapport analyse les avancées et les reculs
vers l’atteinte des OMD à l’échéance prévue et en tire les leçons pour une mise en œuvre
réussie des Objectifs de Développement Durable (ODD) à venir.
Sur le plan de la mise en œuvre des OMD, les conclusions du présent rapport font ressortir un
bilan largement mitigé. En dépit des efforts fournis pour inscrire l’agenda des OMD au cœur
des priorités nationales, notamment à travers l’alignement de certaines politiques sectorielles
et l’élaboration du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté de première génération
(DSRP1) axé sur les OMD, aucun des huit (8) objectifs ne pourra être atteint d’ici à fin 2015.
Si les tendances étaient initialement favorables pour certains objectifs, notamment ceux
portant sur l’éducation primaire universelle et l’accès à l’eau potable, les chances de leur
réalisation se sont éloignées avec la crise de 2013.
Cette situation est dans une certaine mesure imputable aux conséquences des crises politico
militaires et institutionnelles que le pays a connues au cours des deux dernières décennies et
dont la plus dévastatrice, celle de 2012-2013, qui s’est traduite entre autres par le
ralentissement de l’activité économique, la destruction d’infrastructures socio-économiques,
le déplacement (interne et externe) massif des populations et la désorganisation de l’Etat et
de ses démembrements. Ce qui a eu des effets sur les OMD et sur la réalisation des objectifs.
Par ailleurs, bien avant la crise, la situation des OMD réalisée en 2012 montrait déjà que la
RCA ne pourra pas réaliser les principaux objectifs et d’une façon générale, elle s’est
fortement éloignée des perspectives de l’atteinte des OMD en 2015.
Certes, des progrès réels ont été accomplis au cours des années allant de 2004 à 2012 dans
l’amélioration du cadre de développement et de réalisation des OMD. Au nombre de ces
progrès, on pourrait noter : l’assainissement du cadre macroéconomique et l’atteinte du point
d’achèvement de l’Initiative PPTE en juin 2009 et la normalisation de la coopération
financière avec les partenaires au développement.
Mais toutes ces réformes n’ont pas eu d’impact significatif sur les indicateurs des OMD dont
les probabilités d’atteinte restent quasi impossibles à fin 2015.
Le présent rapport est élaboré suivant un processus participatif, faisant contribuer différentes
institutions réunies au sein d’un comité de Coordination.
Il est le fruit d’une fructueuse collaboration entre le Ministère de l’Economie, du Plan et de la
Coopération Internationale chargé des Pôles de Développement et le Système des Nations
Unies.
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Son élaboration a nécessité des entretiens avec des responsables des services techniques, la
société civile et les partenaires techniques et financiers.
Nous espérons que les leçons tirées, les contraintes, goulots d’étranglement et défis identifiés
et le suivi des recommandations de ce rapport , avec l’appui de la communauté internationale,
permettra à la République Centrafricaine de réunir les conditions pour réussir la mise en
œuvre des ODD.
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INTRODUCTION GENERALE
La fin des années 1990 a vu l’émergence de nouvelles pensées et opinions en matière de
planification du développement. En septembre 2000, le Sommet du Millénaire a adopté les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) comme objectifs de développement
de tous les pays d’ici 2015. Huit objectifs constituent une plate-forme minimale. Ils se
déclinent en vingt cibles ou sous objectifs quantifiés, avec pour chaque cible des indicateurs
de référence, soit au total une soixantaine d’indicateurs. Ces indicateurs permettent de
mesurer les progrès accomplis par les différents pays dans la mise en œuvre de ces objectifs.
Chaque pays devait trouver sa spécificité par rapport à ces OMD. C’est ainsi que pour la
République Centrafricaine, en tenant compte des réalités et préoccupations nationales, il a été
retenu, lors de l’Atelier de lancement des OMD, en décembre 2003, huit (8) objectifs, dixneuf (19) cibles et soixante et un (61) indicateurs. Ce rendez-vous des OMD était en
cohérence avec les préoccupations nationales de développement notamment le premier
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté axé sur les OMD 2008-2010 en ce qui
concerne les objectifs à moyen terme.
Toutefois le Rapport sur les OMD de 2012 montrait déjà que la probabilité d’atteinte de
presque tous les objectifs était difficile. La survenue de la crise politique et sécuritaire à
travers ses effets collatéraux a été un fait aggravant de nature à freiner définitivement la
dynamique économique et sociale et à faire perdre définitivement quelques acquis.
Ce rapport final des OMD 2015 donne un aperçu de la situation la plus récente en République
Centrafricaine. Au-delà de l’analyse des tendances et de l’évaluation de la probabilité de ne
pas atteindre les OMD d’ici 2015, il vise à mieux cerner les défis ainsi que les priorités à
établir afin de se donner plus de chances de réaliser des progrès au-delà de 2015 dans la
perspective des Objectifs de Développement Durable (ODD). A ce titre, le rapport examine
également les principales contraintes et goulots d’étranglement ainsi que la pertinence des
politiques mises en œuvre pour les lever.
Le présent rapport est composé de trois grandes parties. La première rappelle le contexte
politique, social et économique de mise en œuvre de la Déclaration du millénaire ainsi que les
différentes épreuves que le pays a eu à traverser. La deuxième partie présente la situation de
chaque objectif ainsi que les contraintes et les défis à relever. La troisième partie se focalise
sur les conditions essentielles nationales de réussite des ODD, à la lumière des leçons tirées
de la mise en œuvre des OMD.
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Contexte politique, social et économique de mise en œuvre de la Déclaration
du millénaire
Situation géographique, démographique et politique
Située au cœur du continent africain, juste au-dessus de l’Equateur, la République
centrafricaine est un pays enclavé, bordé par le Cameroun à l’Ouest, le Tchad au Nord, le
Soudan et le Sud Soudan à l’Est et par les deux Congo au Sud. La République centrafricaine a
une superficie de 623 000 km². Ce pays s’étend du 2° au 11° parallèle Nord et du 13° au 27°
méridien Est, ses frontières résultant du partage colonial de l’Afrique.
Du fait de sa position géographique à cheval sur deux zones climatiques, soudano-sahélienne
au Nord et équatoriale au Sud, la République centrafricaine bénéficie de conditions propices à
des cultures diversifiées (coton, arachide, palmier à huile, hévéa, café, etc.), à l’élevage et à la
pêche. Sa forêt dense et humide, relativement étendue (3,8 millions d’hectares pour la zone
forestière du Sud-Ouest et 2,4 millions pour la forêt de Bangassou), abrite de nombreuses
essences exploitables.
La République centrafricaine compte environ 4,7 millions d’habitants en 2014, soit une
densité de 7,2 habitants au km². Le taux de croissance démographique, 2,5%, est assez faible.
Le territoire est découpé en trois zones démographiques : à l’Est, un « désert humain » avec
moins d’un habitant au km², au Centre, des densités intermédiaires de 4 à 5 habitants au km²
et ,à l’Ouest, une zone de concentration, qui ne dépasse toutefois pas les 12 habitants au km².
La population présente une grande diversité ethnique. Ainsi on dénombre en Centrafrique plus
d’une vingtaine de groupes ethniques. Toutes ces ethnies utilisent cependant la même langue
vernaculaire, le sangö, langue nationale et le français.
Contexte politique
L’histoire politique de la RCA est jalonnée de changements de régime soudains, mais la prise
du pouvoir par la coalition rebelle Séléka le 24 mars 2013 a créé un contexte inédit de
violence exacerbée et de très grande instabilité, du fait de la destruction des institutions
nationales.
Le processus de transition politique en cours s’inscrit dans le cadre tracé, par l’accord de
Libreville du 11 janvier 2013 et par la déclaration de Ndjamena (sommet CEEAC du 18 avril
2013). Ce cadre, sanctionné par le Conseil de sécurité de l’ONU, a prévu une transition de 18
mois devant aboutir à des élections (présidentielle et législatives). Promulguée le 18 juillet, la
Charte constitutionnelle de transition organise le fonctionnement des institutions jusqu’aux
élections. Le tandem formé par Michel Djotodia, chef de la Séléka et chef d’Etat de la
transition, et Nicolas Tiangaye, Premier ministre désigné à la suite des accords de Libreville, a
eu beaucoup de peine à mettre en œuvre le processus. Au sommet extraordinaire de
Ndjamena, les 9 et 10 janvier 2014, les chefs d’Etat de la CEEAC entérinent leur démission.
Le 20 janvier, le Conseil national de transition, organe législatif pour la durée de la transition,
élit Madame Catherine Samba Panza à la tête de l’Etat qui a été investie le 23 janvier. Un
gouvernement resserré, est constitué le 27 janvier. Ces changements politiques ont alors créé
une dynamique positive pour la transition en raison de leur accueil favorable par la
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communauté nationale et internationale. Cette situation s’est notamment traduite par
l’accélération de la reprise de la coopération internationale et des appuis financiers extérieurs,
ainsi que par les décisions de la communauté internationale (Nations Unies et Union
européenne) de déployer des forces internationales pour sécuriser le pays.
Par ailleurs, face à la poursuite des violences, et en accord avec les autorités centrafricaines et
les partenaires internationaux, le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la
crise centrafricaine, convoque un forum de dialogue à Brazzaville, du 21 au 23 juillet 2014.
Réunissant les représentants des groupes armés, des partis politiques et de la société civile,
celui-ci aboutit à la signature d’un accord de cessation des hostilités. Dans le contexte de cette
nouvelle dynamique, Catherine Samba-Panza, chef d’État de la transition a nommé un
nouveau Premier ministre, de confession musulmane, dans l’espoir notamment d’apaiser les
tensions communautaires entre musulmans et chrétiens. Un nouveau gouvernement a été
formé dans le cadre des Accords de cessez-le-feu de Brazzaville de juillet 2014, signés entre
les principaux acteurs nationaux. Le gouvernement a engagé, à partir de juillet 2014, de larges
consultations nationales auprès des populations, en prélude au Forum de dialogue de janvierfévrier 2015 qui a été repoussé à maintes reprises pour être tenu finalement en mai 2015.
Si le calme est revenu à Bangui grâce notamment au déploiement des casques bleus des
Nations Unies (15 septembre 2014) et de l’Eufor, la situation sécuritaire reste instable et
volatile à l’intérieur du pays, en particulier dans le centre, où anti-balaka et ex Séléka
s’affrontent régulièrement. L’autorité de l’Etat demeure fragile dans la plus grande partie du
territoire national, comme le souligne le rapport du Secrétaire général des Nations Unies: «
l’exacerbation des tensions entre les principaux acteurs nationaux, la précarité des conditions
de sécurité et l’incapacité persistante des autorités de transition à fournir des services de base
à la population, ont lourdement pesé sur le processus de transition ».
Contexte social et développement humain
La crise politico-sécuritaire a transformé les conditions sociales et le développement humain
déjà précaires en RCA en crises sociales et humanitaires graves. Outre le nombre élevé de
morts, cette crise a entraîné un déplacement massif des populations et la destruction de la
plupart des infrastructures sociales (santé et éducation) aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du
pays. Ainsi, selon les dernières estimations du système des Nations Unies, plus de 28 % de la
population est affectée par l’insécurité alimentaire, tandis que près de 33 % de la population
nécessite une assistance humanitaire. En dépit des améliorations relatives enregistrées à
Bangui et dans certaines localités, les conditions sociales et humanitaires restent difficiles en
raison de la persistance de l’insécurité et du nombre encore élevé des déplacés. Plus de 360
000 Centrafricains ont été déplacés, plus de 460 000 d’entre eux se sont réfugiés dans les pays
voisins, et plus de 65 000 nationaux d’États tiers ont été évacués.
Ces graves détériorations des conditions sociales et humanitaires ont rendu encore plus
difficiles les possibilités d’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
L’évaluation à mi-parcours effectuée en 2012 montrait déjà que très peu de progrès avaient
été accomplis, notamment en matière d’éradication de l’extrême pauvreté, de réduction de la
mortalité infantile et d’accès aux services d’assainissement de base. Quelques progrès avaient
toutefois été faits en matière de scolarisation des filles au primaire, de promotion de l’égalité
hommes-femmes et d’approvisionnement en eau potable sans atteindre les objectifs fixés.
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Sur le plan du développement humain, la République centrafricaine se situe, en 2014, au
185ème rang sur 187 pays au classement de l’Indice du Développement Humain établi par le
PNUD avec un indice de 0,341. Cette situation est liée à une espérance de vie très faible, à
peine supérieure à 49 ans, en déclin depuis plusieurs années mais également à une pauvreté
endémique touchant plus de 70% de la population en moyenne vivant avec moins de 1,25
dollar par jour et à la dégradation des indicateurs socioéconomiques.
SITUATION ECONOMIQUE NATIONALE
La dégradation de la situation sécuritaire et le conflit politique et social qui en résultent ont
lourdement pesé sur la situation économique et financière du pays en 2013.
Ainsi, la croissance économique a enregistré une baisse en termes réels de 36,7 % et les
exportations de 44% en dollars. Les importations ont également reculé de 27,1 % Avec des
dons qui ont baissé de 15%, le déficit du compte courant de la balance des paiements a
doublé, passant ainsi de 5,6% du PIB en 2012 à 10,4% du PIB en 2013.
Du côté du budget, les recettes fiscales sont effondrées de 63,5%, alors que les dépenses
primaires courantes n’ont chuté que de 10 %. En conséquence, le déficit primaire a atteint
6,8% du PIB contre un excédent de 0,5% en 2012. La détérioration des finances publiques
s’est traduite par une accumulation d’arriérés de paiements intérieurs représentant 2,3% du
PIB, avec notamment 5 mois d’arriérés de salaires et traitements à fin février 2014.
L’indice des prix à la consommation a atteint 6,6% en moyenne, le double de l’inflation
enregistrée au cours des 4 années dernières précédant le conflit. La crise a, en outre, entraîné
la destruction d’infrastructures et d’entreprises ainsi que la paralysie de l’administration et de
ses rouages, réduisant ainsi le potentiel de croissance de l’économie.
Après la chute de la production en 2013, les activités économiques ont enregistré en 2014 une
légère reprise, avec un taux de croissance du PIB réel de 1,3%, comparé à un objectif initial
de 1,5 %. Ce rebond est principalement dû à la performance du secteur tertiaire, avec une
croissance de 17,6 %, résultant de l’accroissement des activités de transport et de commerce,
lié à l’amélioration de la sécurité sur le corridor Bangui-Douala, par lequel transite l’essentiel
des échanges extérieurs du pays. Le secteur secondaire bénéficiant de la reprise des activités
des industries manufacturières lié à la hausse de la production de la métallurgie, de la bière et
des cigarettes s’est légèrement redressé enregistrant une croissance de 1,3 %. En revanche, le
secteur primaire a connu une nouvelle baisse de 6,5 %, même si elle reste moindre par rapport
à celle enregistrée en 2013 (-45.1 %). Les activités dans le secteur primaire continuent de
pâtir de la pression de l’insécurité et des difficultés de transport des semences. L’industrie du
bois, qui procure traditionnellement une bonne partie des recettes à l’exportation du pays,
souffre également des conditions sécuritaires difficiles du pays, avec une baisse de la
production de grumes comparable à celle de 2013 (environ -17.0 %).
Les pressions inflationnistes se sont accentuées. L’indice des prix à la consommation a
augmenté de 11,6 % en 2014, soit un niveau largement supérieur au critère de convergence de
3.0 % de la CEMAC, en raison de la hausse des prix des produits alimentaires résultant du
choc de l’offre et de la désorganisation des circuits de distribution.
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Tableau 1 : variation du PIB et inflation
2012
2013
2014
Primaire
2,9%
-45,1%
-6,5%
Secondaire
4,1%
-23,0%
1,2%
Tertiaire
4,7%
-28,0%
17,6%
PIB
4,0%
-36,7%
1,3%
inflation
5,9%
6,6%
11,6%
Source : MEPCI/DGEPD/ICASEES
Du point de vue de la demande, la consommation finale a enregistré une hausse de 15.0 %, en
particulier à la faveur du paiement des arriérés de salaires dans la fonction publique, de la
reprise des activités administratives, et des effets indirects du déploiement des forces de
défense et de sécurité et de l’assistance technique internationale des Nations Unies, de
l’Union africaine, de l’Union européenne et de la France. Les investissements publics et, dans
une moindre mesure, privés ont également bénéficié de la reprise des financements extérieurs
des projets et des aides humanitaires, avec une progression de 16.6 % par rapport à 2013.
Les finances publiques se sont caractérisées par une trésorerie structurellement déficitaire et
une forte dépendance à l’aide budgétaire extérieure. Les recettes intérieures ont atteint 41,8
milliards de FCFA, soit un niveau inférieur à l’objectif fixé par le gouvernement (55
milliards). Avec le décaissement de 73,6 milliards d’appuis budgétaires extérieurs, les recettes
ont atteint 115,4 milliards de FCFA en 2014.
La RCA reste encore contrainte par le processus de Kimberley qui interdit l’exportation de
diamant (l’embargo a été levé partiellement pour la zone ouest en 2015), tandis que les
difficultés de reprise du secteur forestier pèsent toujours sur l’exportation des grumes. En
conséquence, les échanges extérieurs ont à nouveau été marqués en 2014 par une détérioration
du solde du compte courant, avec un déficit de 51,6 milliards de FCFA contre 22.8 milliards
de FCFA en 2013.
Cette évolution défavorable, résultant de la forte détérioration de la balance des biens et
services, n’a pas pu être contrebalancée par la hausse exceptionnelle du solde positif des
transferts courants soutenue par les appuis financiers extérieurs, constitués d’aides
budgétaires, humanitaires et au développement.
Les perspectives économiques sont favorables, avec un taux de croissance du PIB réel qui
devrait atteindre respectivement 5,5% en 2015 et 5,7 % en 2016. Les principaux moteurs de la
croissance continueront d’être, le commerce, les BTP, l’agriculture et la demande de la part
des importants contingents internationaux. L’inflation connaîtrait une décélération pour se
situer à 5,7%, niveau au-dessus de la norme de la CEMAC de 3%. Au niveau du secteur
extérieur, un déficit du compte de la balance des paiements se creuserait pour atteindre 11,8%
du PIB du fait d’un accroissement des importations, notamment celles liées aux
investissements pour la rénovation de l’ENERCA
Ces projections reposent sur l’hypothèse d’une amélioration de la sécurité sur l’ensemble du
territoire national grâce notamment à la montée en puissance des troupes des Nations Unies et
de leur déploiement sur les différents théâtres de conflit , au retour des personnes déplacées, à
la reprise des activités agricoles et d’importantes activités commerciales et de services, à la
poursuite de la mobilisation des financements extérieurs et à l’organisation apaisée des
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élections référendaires, présidentielles, législatives.Tableau synoptique de suivi des OMD
en 2015
OBJECTIF DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT
REDUIRE L’EXTREME
PAUVRETE ET LA FAIM
ASSURER L’EDUCATION
PRIMAIRE POUR TOUS
PROMOUVOIR L’EGALITE
DES SEXES ET
L’AUTONOMISATION DES
FEMMES
REDUIRE LA MORTALITE
INFANTILE (MOINS DE 5
ANS)
AMELIORER LA SANTE
MATERNELLE
COMBATTRE LE VIH/Sida, LE
PALUDISME ET LES AUTRES
MALADIES
PRESERVER
L’ENVIRONNEMENT
Principaux indicateurs
Données de
base en 2012
Objectif
en 2015
Données
récentes
en 2015
Proportion de la population
disposant de moins d’un dollar
par jour
61,3%
31%
62%
Proportion d’enfants souffrant
d’une insuffisance pondérale
23,5%
11,5%
20,8%.
Taux de scolarisation dans le
primaire
68%
100%
55%
Proportion d’écoliers
commençant la 1ère année et
achevant la 5ème année
71,5%
100%
45%
Rapport Filles/garçons dans
l’enseignement primaire
72%
100%
68,1%
Taux de mortalité des enfants
de moins de 5 ans
179%0
70%
96‰
Proportion d’enfants de 1 an
vaccinés contre la rougeole
63%
100%
73%
Proportion d’enfants de 1 an
vaccinés au Pentavalent-3
58%
100%
48%
Taux de mortalité maternelle
890 pour
100 000
naissances
vivantes
171 pour
100 000
NV
880 pour
100 000 NV
Prévalence du VIH chez les 15
à 25 ans
2,8%
1,5%
2,8%
Taux de prévalence du
paludisme
32,2%
20%
25,7%
Proportion de la population
n’utilisant pas une source d’eau
potable
45,9%
40%
68%
Proportion de la population
n’utilisant pas de meilleurs
services d’assainissement
77,7%
37%
77,7%
Atteinte impossible
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REDUIRE L’EXTREME PAUVRETE ET LA FAIM
Cible 1A : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population
dont le revenu est inférieur à un US dollar par jour
Indicateur 1 : Proportion de la population avec moins de 1 dollar par jour
Indicateur 2 : Taux d’écart de la pauvreté [incidence de la pauvreté x degré de pauvreté]
Indicateur 3 : Part du quintile le plus pauvre dans la consommation nationale
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
En Centrafrique, le nombre des pauvres a sensiblement augmenté ces trois dernières années
sur pratiquement toute l’étendue du territoire. Si le taux de pauvreté était de 62% en 20081 ,
on pourrait en l’absence d’enquêtes récentes permettant une évaluation réelle du niveau de la
pauvreté au regard des récents évènements intervenus dans le pays, estimer au jour
d’aujourd’hui cette proportion à 70% soit environ 3,2 millions de personnes sur un total
estimé à 4,7 millions. L’analyse selon le milieu de résidence, montre que près de la moitié de
personnes pauvres vivent en milieu urbain et qu’en milieu rural près de 7 personnes sur 10
vivent en dessous du seuil de la pauvreté surtout dans les ménages dirigés par les petits
producteurs agricoles et les artisans. Elle touche plus les femmes (près de 77%).
Graphique 1: Proportion de population centrafricaine vivant en dessous du seuil de pauvreté
Source : Programme d’Urgence et de Relèvement Durable (2014-2016)
Le graphique ci-dessus indique bien que la cible A1 n’est pas atteinte.
2. LES BONNES PRATIQUES
Les efforts entrepris en matière de réduction de la pauvreté ces dernières années compte tenu
du contexte de crise que traverse le pays a amené le gouvernement à élaborer un document
cadre (le PURD et la Feuille de Route), lequel a permis de définir les priorités portant
essentiellement sur la politique et la gouvernance, la paix et la sécurité, l’action humanitaire et
la relance économique. Ce document a permis au gouvernement de mobiliser des ressources
1
Enquête centrafricaine sur le suivi et l’évaluation du bien-être, ICASEES, Ministère du Plan, 2008
13
nécessaires d’un montant d’environ 437 milliards de FCFA pour les actions humanitaires et
de relèvement. .
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
La proportion des pauvres est en augmentation du fait des facteurs suivants: faible croissance
économique (- 36 % en 2013, 1,3% en 2014); insuffisance d’infrastructures de soutien à la
production (énergie, transports, télécommunications etc.); taux élevé de chômage en milieu
urbain et rural; faible pouvoir d’achat lié au faible niveau et l’inégale répartition de revenu;
faible mobilisation de ressources internes; dégradation des conditions sociales et humanitaires
en raison de la crise (perte énorme des facteurs de production et du capital social due aux
pillages, destruction massive des biens, vols, braquages et déplacements massifs de
populations).
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Le renforcement de la cohésion sociale, le rétablissement de la sécurité et de l’autorité de
l’Etat sur toute l’étendue du territoire, la mise en œuvre du DDRR et la promotion de la bonne
gouvernance sont des conditions nécessaires à la relance de l’économie et à la reconstitution
du tissu socioéconomique. Il est aussi important de poursuivre les réformes économiques et
financières en vue de promouvoir une croissance vigoureuse durable et favorable à
l’amélioration de l’offre et à l’accessibilité à des services sociaux de qualité. La
redynamisation de la stratégie de croissance inclusive par la mise en valeur des richesses,
notamment dans l’agriculture, les mines et les forêts, servirait de levier pour le passage des
OMD aux ODD dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.
Cible 1B : Réduire de moitié entre 1990 et 2015 la part des individus souffrant de
la faim (malnutrition, sous-nutrition).
Indicateur4.Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale
Indicateur 5.Proportion de la population n'atteignant pas le niveau minimal d'apport calorique
LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF La situation des enfants
souffrant d’une insuffisance pondérale s’est légèrement améliorée entre 2012 et 2015 passant
de 23 ,5% à 20,8%. Les garçons sont plus affectés que les filles), tant par la malnutrition que
par l’insuffisance pondérale. Le constat fait apparaître que la cible n’est pas atteinte dans ce
domaine.
Graphique n°2 : Evolution de la proportion d’enfants souffrant d’une insuffisance pondérale
14
Source : Rapport de l’enquête SMART 2014 (ICASEES/UNICEF)
La prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) est de 6,6% et le taux de malnutrition
aiguë sévère (MAS) de 1,9%, frôle le taux d’urgence. Sur seize préfectures que compte la
RCA, sept présentent les taux de MAS supérieur à 2%. Il s’agit de la Vakaga, la Kémo, la
Ouaka, l’Ombella-M’poko, la Nana-Grébizi, l’Ouham-Péndé et la Mambéré- Kadéi.
La dégradation de la situation sécuritaire ces trois dernières années constitue une véritable
entrave aux activités agropastorales et a provoqué une chute sensible de la production agricole
sur l’ensemble du pays. Selon le rapport SMART2 , la situation de la sécurité alimentaire et
de la nutrition des enfants en RCA est classée dans le seuil d’alerte.
3. LES BONNES PRATIQUES
Le Gouvernement dans sa politique de développement a signé le pacte sur le Programme
Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) qui a permis d’avoir
l’engagement des partenaires autour de la sécurité alimentaire. Il a élaboré la Stratégie du
Développement Rural, de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire (SDRASA) ainsi que le
Plan National d’Investissement Agricole et la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
(PNIASAN), et également a organisé la table ronde (meeting business) du secteur agricole et
soutenu, la poursuite de volets agricoles dans certaines régions malgré la crise. En outre il a
bénéficié de l’appui des partenaires techniques et financiers pour le renforcement des
capacités des paysans et la distribution des kits agricoles (semences et outils), la mise en place
du Fonds Bêkou pour la relance des services publics essentiels et des services sociaux de
base.
4. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux facteurs qui ont empêché l’amélioration de la situation de l’autosuffisance
alimentaire sont les suivants: faible financement du secteur agricole ; manque de dynamisme
des structures d’encadrement agricole ; l’inexistence d’un système d’information agricole ;
non fluidité du marché agricole en milieu rural ; baisse de revenu due à la chute de l’emploi
local; destruction des greniers à semence en milieu rural surtout dans les zones affectées par
les conflits ; et, déplacement de la population engendré par les conflits. En ce qui concerne la
malnutrition, les principaux facteurs de blocage sont : absence de programmes à base
2
ICASEES et UNICEF 2014
15
communautaire, en l’occurrence celle basée sur l’alimentation et la nutrition du jeune enfant;
pauvreté des ménages; pesanteurs socio culturelles notamment les interdis alimentaires ; et,
destruction des stocks alimentaires.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Dans la perspective des ODD, les grands défis en matière de lutte contre l’insécurité
alimentaire et la malnutrition reposent sur les principaux aspects suivants : le retour rapide des
déplacés, le relèvement du niveau de la production à travers la reprise et l’intensification des
activités agropastorales et halieutiques ; la reconstitution des outils de production des
paysans ; l’amélioration des possibilités de transformation et de stockage ; la réorganisation
du circuit d’information et de commercialisation en vue d’une meilleure accessibilité aux
denrées alimentaires. Il est aussi important pour le Gouvernement de promouvoir le
financement agricole en rendant effective l’application des accords de Maputo ; de
redynamiser les structures d’encadrement et de renforcer la mécanisation de l’agriculture. A
cela il faut ajouter la construction et la réhabilitation des infrastructures de soutien à la
production (pistes rurales, énergie, etc.).
Cible 1C : Assurer le plein emploi et la possibilité à tous, femmes jeunes inclus, de
trouver un travail décent et productif.
Indicateur 6. Taux d’emploi par rapport à la population
Indicateur 7. Proportion des personnes employées qui vivent avec moins d’un dollar par jour
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
L’emploi est considéré comme un moyen par lequel les ménages reçoivent des revenus, sous
forme de salaire. En Centrafrique, le taux de chômage reste élevé. Près d’un actif sur quatre
(24,2%)3 est en situation de chômage dont 25,7% de personnes en milieu urbain contre 23,4%
en milieu rural. Selon les mêmes sources, 9,6% des actifs masculins sont frappés par le
chômage; ce taux est de 5% pour les femmes.
Graphique 3 : Evolution du taux d’emploi
Source : ACFPE Note d’information sur les tendances du marché d’emploi 2012
3
Résultat du rapport d’analyse diagnostique de la problématique
de l’emploi particulièrement des jeunes en RCA post crise 2015 (Ministère de l’emploi)
16
A défaut de données actualisées et fiables, on peut considérer à partir des faits et constats que
le taux d’emploi, comme le montre le graphique ci-dessus, se situe à 63% en 2015 contre
61,4% en 2012, d’où un léger progrès. Selon ce même constat et sur la base du SMIG, plus de
la moitié des personnes occupées vivent dans la pauvreté du fait de la faiblesse de revenu
surtout les employés de l’Etat et ceux du secteur informel urbain et rural exerçant dans le petit
commerce et les AGR.
2. LES BONNES PRATIQUES
Les bonnes pratiques enregistrées en matière d’emploi consistent en : (i) la création du
Ministère en charge de l’emploi et de la formation professionnelle comme cadre institutionnel
favorable à la prise en compte de la problématique de l’emploi et de la formation
professionnelle de jeunes de deux sexes ; (ii) la mise en place de l’Agence Centrafricaine pour
la Formation Professionnelle et du Guichet Unique pour la Formalité des Entreprises; (iii)
l’organisation en 2011 du forum national sur l’emploi et le travail décent ; (iv) l’élaboration
du programme pays pour la promotion du travail décent de la RCA (2013-2016).
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux effets qui ont concouru à la persistance de l’inactivité de la population
centrafricaine sont : (i) l’absence d’une politique nationale en matière d’emploi et de la
formation professionnelle; (ii) la détérioration du climat des affaires qui constitue des
entraves à la promotion des investissements (seulement 13% du PIB contre 30% pour la
moyenne de la CEMAC) et du commerce extérieur comme relevé dans le rapport du Doing
Business de la Banque Mondiale qui a classé le pays au dernier rang en 2010 et avant dernier
(188ème sur 189 pays en 2014) ; (iii) le faible développement des infrastructures
économiques ; (iv) la destruction des unités économiques du secteur privé due aux effets de la
crise; (v) l’ inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi ; et (vi) l’indisponibilité des
données chiffrées sur l’emploi devant permettre des analyses statistiques pertinentes.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Pour relever le défi de l’emploi au-delà des OMD, il est important que le pays dispose d’une
politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle en faveur des jeunes avec un
mécanisme de mise en œuvre et de suivi évaluation. De plus, il faut : (i) redynamiser les
réformes du secteur privé en vue d’une promotion des investissements et de l’entreprenariat
privé en vue de donner plus de vigueur au marché de l’emploi; (ii) procéder à la réorientation
des formations professionnelles en vue d’une adéquation entre l’offre et la demande en
matière de l’emploi ; (iii) développer l’auto emploi particulièrement dans le secteur primaire
en milieu rural et le secteur informel en milieu urbain.
17
ASSURER L’EDUCATION PRIMAIRE POUR TOUS
Cible 2A: Faire en sorte que d’ici à 2015, tous les enfants, garçons et filles,
partout dans le monde, aient les moyens d’achever un cycle complet d’études
primaires
Indicateur 9 : Taux Net de Scolarisation (TNS) dans le primaire ;
Indicateur 10: Proportion des élèves de 1e classe primaire qui atteignent la dernière classe
primaire
Indicateurs 11 : Taux d’alphabétisation des 15 24 ans.
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
Le droit à l’éducation demande que, tout enfant d’âge scolaire soit inscrit et fréquente
régulièrement l’école pour l’aider à s’épanouir intellectuellement, physiquement et
socialement. Depuis deux ans, la situation ne permet pas de mener des enquêtes afin de
disposer des informations pour évaluer efficacement cette tendance.
Graphique 4 : Tendance TNS vers les OMD
Sources : Annuaires statistiques de l’éducation
Il faut relever un accroissement régulier du Taux Net de Scolarisation sur cette période: de
42,5% en 2000, ce taux a atteint 69% en 2012. Les filles ont gagné 30 points contre 24 pour les
garçons. Les effectifs des élèves qui se sont réinscrits sont largement en deçà de ceux de 2012
(Chiffre à donner). Le TNS est estimé à 55%.
Encadré N° 1 : Non préparation à la scolarisation
La scolarisation vise tous les enfants quel que soit leurs milieux de résidence,
leurs origines. Pour qu’elle soit bien suivie et rende service aux futurs
citoyens, ceux-ci doivent être préparés à l’aborder. Cette préparation qui
18
pourrait faciliter les apprentissages d’une part et aider à une meilleure
intégration sociale se fait dans une structure appropriée : le Préscolaire.
A travers tout le pays il y a moins de 300 centres dont seulement 69% relèvent
de l’administration publique. Ils sont pour la plus part dans les centres urbains
et très coûteux pour les familles moyennes.
Source : Ministère de l’Education 2012
Avant décembre 2012, les zones qui avaient de faibles taux de scolarisation pour les filles en
âge scolaire sont : les Inspections d’Académie du Nord et du Sud Est. Cependant, avec la
situation actuelle, il n’y a que 75% des établissements qui ont repris.
Suite à la crise et au déplacement massif des populations tant à l’intérieur que vers l’extérieur
du pays, il a été enregistré un fort taux d’abandon qui a réduit le taux d’achèvement passant de
66,5% en 2012 à 45% en 2015 (estimation)
Encadré N°2 : Incertitude de changement de cycle
ème
L’effectif des admis au fondamental 2, en classe de 6
est déterminé après une
décision de la Direction des Examens et Concours Scolaires et Professionnels.
S’appuyant sur les déclarations des Chefs d’établissements (Lycées et Collèges), La
Direction des Examen affecte les postulants. La méconnaissance du nombre de
places offertes et les aléas des examens ouvrent la porte aux parents d’inscrire
leurs enfants où ils peuvent. Aussi, a-t-on relevé un accroissement des
établissements privés dépassant les prévisions de la stratégie nationale.
Source : Ministère de l’Education 2012
Le taux d’alphabétisation est passé de 49,6% en 2000 à 27% en 2012 pour être estimé à 20% en
2015. Les stratégies mises en place manque de moyens tant humain que financier pour faire
basculer la tendance observée à ce jour.
Encadré N°3 : Les auxiliaires d’enseignement
Les maitres parents qui sont des auxiliaires d’enseignement sont nombreux dans le
système. Ils représentent pratiquement la moitié des enseignants qui tiennent les
classes et sont actuellement incontournables. Sans ce type de personnel qui pèse sur les
familles, l’école centrafricaine serait quasi inexistante.
Les conditions de travail des enseignants formés doivent être attractives et le plan de
carrière bien défini pour le maintien des formés et l’augmentation de l’effectif des
enseignants qualifiés.
Ministère de l’éducation nationale 2006
Le pourcentage des femmes alphabétisées variait selon le lieu de résidence : 51,6% en milieu
urbain contre 8,3% en milieu rural en 2010. En milieu urbain, 66% des hommes et 46% des
femmes étaient alphabétisés contre 24% pour les hommes et 6% pour les femmes en milieu
rural en 2010. Depuis les événements de 2013 les données ont beaucoup changé.
2. LES BONNES PRATIQUES
Parmi les bonnes pratiques pour ce secteur, on peut retenir :
- La sensibilisation des parents pour l’inscription des enfants en général et en particulier
celle des filles à l’école et pour le soutien à la scolarisation grâce aux Groupes des
Parrains et des Marraines qui existent dans tout le pays. .
- un engagement du Partenariat Mondial de l’Education en Centrafrique grâce aux es
résultats positifs du Programme d’Appui au Projet du Système Educatif un
19
-
-
La constitution d’un groupe local des Partenaires de l’éducation qui est composée des
Organisations de la Société Civile, des Organisations Non Gouvernementales et
Internationales, des partenaires techniques et financiers afin de jouer l’interface avec le
Global Partners for Education (GPE) ;
L’élaboration d’un Plan de Transition du Ministère en charge de l’Education qui vise le
rétablissement des indicateurs de 2012 d’ici à 2017. Ce Plan a permis l’éligibilité du
pays au financement du Global Partner for Education (GPE) et suscité un engouement
des partenaires multilatéraux et bilatéraux pour l’éducation en Centrafrique
3 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Tenant compte de la situation de la crise, les principaux goulots qui empêchent la reprise
normale des activités scolaires sont :
- La destruction de nombreuses salles de classe (chiffre)
- Le pillage du matériel didactique (Chiffre et régions concernées)
- Le déplacement massif des enseignants qualifiés (chiffre)
- Le déplacement des familles et leur dispersion sur les différents sites d’accueil (chiffre)
Par ailleurs, il existe des problèmes structurels qui bloquent le bon fonctionnement du système
éducatif : (i) l’insuffisance de l’offre éducative ne permet pas aux demandeurs d’éducation
d’avoir à leur porté les salles de classe, les mobiliers et les enseignants qualifiés ; (ii) la faible
qualité des enseignements due à la disparité du niveau de base des enseignants, à leur non suivi
rapproché et à leur démotivation ; (iii) la faible prise en compte des conditions d’accès et de
maintien des enfants, surtout des filles, des enfants des minorités et des orphelins tout comme
des enfants vulnérables et handicapés et (iv) la non-possession du minimum scolaire par les
élèves du fait de la pauvreté des parents.
3.2 LES PRINCIPAUX DÉFIS ET CONTRAINTES
L’urgence de la situation nécessite de prendre en compte les défis à court terme afin de
permettre aux enfants déplacés de retrouver le chemin de l’école :
-
La reconstruction/réhabilitation des salles de classe ;
L’équipement en matériels didactiques des établissements ;
Le redéploiement des enseignants dans les établissements à l’intérieur du pays.
S’agissant des défis structurels majeurs pour la scolarisation universelle, il faut promouvoir
l’offre rapprochée des services de qualité aux demandeurs d’éducation. Aussi, pour se préparer,
d’ici 2030 à ce que « tous les enfants et tous les jeunes bénéficient d’une éducation inclusive,
équitable et de bonne qualité qui leur permette de s’épanouir pleinement et de contribuer
utilement à la société ». Le Gouvernement doit s’atteler à : (i) améliorer le niveau de
consommation des volumes horaires des enseignements ; (ii) construire/réhabiliter et équiper
des salles de classe et améliorer le cadre scolaire ; (iii) former, recruter des enseignants formés
et améliorer leurs conditions de vie ; (iv) doter les écoles en matériels didactiques,
pédagogiques et en bibliothèque ; (v) améliorer la qualité de l’encadrement et du suivi des
enseignants et (vi) améliorer la qualité du fonctionnement des services de l’administration
centrale et déconcentrée.
3.3 Les nouveaux défis
20
Les nouvelles situations que créent le contexte international amènent à prendre en compte : (i)
la crise financière internationale qui restreint la mobilisation de fonds au profit de l’éducation et
par conséquent restreint les possibilités d’accroître les offres éducatives ; (ii) le changement
climatique qui entraine des modifications sur la durée des saisons, la hauteur des précipitations
annuelles et les incendies naturelles des champs, appauvrissant ipso facto les parents qui ne
pourront faire face aux sollicitations des enfants scolarisés ; (iii) la crise alimentaire, quant à
elle, réduit considérablement, les capacités permettant l’approvisionnement des cantines
scolaires et ceci a pour conséquence la fermeture des cantines scolaires, entrainant par la même
occasion, les abandons scolaires surtout des filles.
21
PROMOUVOIR L’EGALITE DES SEXES ET L’AUTONOMISATION DES
FEMMES
Cible 3A : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire
et secondaire d’ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en
2015 au plus tard.
Indicateur 12 : Pourcentage des filles par rapport aux garçons dans l’enseignement primaire,
secondaire et supérieur
Indicateur 13 : Proportion de femmes dans les emplois rémunérés du secteur non-agricole
Indicateur 14 : Proportion des sièges détenus par les femmes dans les parlements nationaux
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
La fragilisation des institutions nationales et des acquis socio-économiques liée aux conflits, a
été un réel obstacle pour l’atteinte de l’OMD 3. A l’exception de la scolarisation des filles
dans laquelle il a été noté un progrès visible entre 2001 et 2010, les autres indicateurs de suivi
ont très peu progressé. Les inégalités entre garçons et filles persistent à tous les niveaux de
l'enseignement, mais l'écart est encore plus grand au niveau de l’enseignement supérieur. Au
regard du contexte économique et politique difficile des années 90 aggravé par les dernières
crises de 2012, ainsi que de la dégradation des tendances actuelles, il n’a pas été possible
d’éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire, secondaire et
supérieur à l’échéance 2015.
Graphique n°5 : Evolution des TBS entre 2001 et 2015
Source : Annuaire statistique de l’Education
22
L’accès des filles au fondamental 1 (F1) sans distinction d’âge demeure préoccupant malgré
le constat d’évolution. Le taux brut de scolarisation est passé de 84% en 2008 (71% pour les
filles et 96% pour les garçons) à, 91% en 2009 (76% pour les filles et 105% pour les garçons)
pour chuter à 88,30% en 2012 (77,40% pour les filles et 98,80% pour les garçons).
Les effectifs des élèves du fondamental 2 (F2) évoluent difficilement, comparativement à la
population scolarisable. Le taux brut de scolarisation (TBS) au F2 entre 2010 et 2011 était aux
environs de 22% (15% pour les filles et 28% pour les garçons). Les enfants du milieu rural et
surtout les filles sont plus défavorisées, du fait que les établissements du F2 se trouvent
surtout dans les préfectures et sous-préfectures.
Il existe d’importantes disparités se traduisant par un faible accès des filles au niveau
secondaire. La situation est plus préoccupante en ce qui concerne les Inspections
Académiques (IA) du Nord-est (9% dont 4% pour les filles et 15% pour les garçons), du SudEst (14% dont 8% pour les filles et 19% pour les garçons) et du Nord (11% dont 6% pour les
filles et 17% pour les garçons), où moins de 50% des filles âgées de 12 à 18 ans fréquentent
ce cycle d’étude.
Au niveau de l’Enseignement supérieur, les écarts entre garçons et filles sont plus importants
comme le témoigne le tableau suivant :
Tableau n°2 : Evolution des effectifs des étudiants à l’Université de Bangui
2003-2004
2007-2008
2008-2009
Variables
Effectif
(%)
Effectif
(%)
Effectif
(%)
Etudiantes
1341
21
1897
23,5
2582
29,6
Etudiants
5043
78,99
6188
76,5
6138
70,4
TOTAL
6384
8085
8720
Source : Université de Bangui, février 2010
En matière d’emploi, seulement 16,5% des femmes sont salariées dans le secteur non
agricole. Les femmes chefs de ménages interviennent principalement dans les groupes où il y
a peu de sécurité en termes d’emploi, de revenus, de couverture sociale, de pension de
retraite… (Travailleurs pour Compte Personnel (TCP) agricole et non agricole), comme le
révèle le tableau ci-dessous.
Tableau n°3 : Répartition (%) selon le groupe socioéconomique et le sexe du chef de ménage
Pourcentage
Pourcentage de
Groupe socioéconomique
d’hommes
femmes
Salarié Administration publique
85
15
Salarié entreprise
95,9
4,1
Autre dépendant
88,8
11,2
Patron/Employeur
94,3
5,7
TCP agricole
79,1
20,9
TCP non agricole
69,9
30,1
Chômeur
81,7
18,3
23
Inactif
60,1
39,9
Source : ECASEB 2008
Les femmes sont désavantagées sur le marché du travail comparativement aux hommes. Le
milieu rural connait une plus forte participation à l’activité économique des femmes, mais le
marché du travail y reste dominé par les activités agro-pastorales à faible valeur ajoutée. Le
secteur agro-pastoral occupe près de 81% de la main d’œuvre féminine. Elles sont également
proportionnellement plus nombreuses à s’adonner aux activités commerciales. Leur
participation dans la production économique est relativement faible. On note une forte
concentration des femmes dans le secteur informel, soit 10,0% contre 6,4% chez les hommes.
N°4. :
La
promotion
des
droits
de
la
femme
et
les questions de genre sont encore relativement peu comprises. De manière
générale, les violences basées sur le genre (VBG) sont confinées dans la sphère
privée, où, l’État n’intervient que quand il s’agit de cas considérés comme des
troubles à l’ordre public. En RCA, les violences sexuelles demeurent un problème
de protection considérable. Les crises cycliques marquées par des violences politicomilitaires ont été caractérisés par des violences sexuelles, en particulier les viols
systématique et à grande échelle, avec des traumatismes physique et
psychologique qui en résultent. Ceci constitue une préoccupation majeure du
Encadré
gouvernement et reste un défi pour la RCA où persistent encore les inégalités de genre
dans divers domaines de le vie socioéconomique.les VBG doivent désormais faire partie
des débats publics.
Les femmes participent également très faiblement au processus de gouvernance locale. Le
niveau des progrès amorcés depuis 2005 s’est nettement détérioré avec les effets de la crise
enclenchée en décembre 2012. Malgré les récentes promotions de plusieurs femmes aux
différents postes de responsabilité, de profondes disparités persistent dans plusieurs secteurs
clés du développement. Les femmes restent encore faiblement représentées dans les sphères
de la vie publique et politique, ainsi que dans les instances de prise de décision.
Tableau n°4 : Participation à la vie publique et politique par sexe
Institutions
Homme
Femme
Proportion de
femmes (%)
Gouvernement
23
8
25,80
Conseil National de Transition
106
29
21,48
Présidents des Partis politiques
44
3
6,38
Magistrats
144
14
8,86
Régisseurs de prison
32
5
13,51
Avocats
85
9
9,57
5
4
44,44
Autorité Nationale des Elections
5
2
28,57
Cours Constitutionnelle de Transition
5
4
44,44
Haut Conseil
Transition
de Communication
de
24
Préfets
14
2
12,5
Sous-préfets
71
5
6,57
Présidents Délégations Spéciales
158
11
6,50
Source : Services des Ressources Humaines des départements et institutions nationales
Les femmes sont en général plus occupées par des tâches non rémunérées. Elles occupent
aussi plus souvent des postes subalternes, les fonctions de cadres moyens et supérieurs étant
pour la plupart tenues par des hommes. Sur 25.523 travailleurs engagés par l’Administration,
les femmes ne représentent que 16,5%, soit 4 200 fonctionnaires et agentes de l’Etat. On
dénombre 33.214 emplois dont 25.085 dans le secteur public et 7.129 dans le secteur privé.
En 2009, le nombre d’emplois était de 33.036 dont 25.094 emplois publics et 7.942 emplois
privés.
L’effectif des emplois féminins dans le secteur public est de 5.559 soit 17,8%. Des 5.559
femmes, environ 6,05% occupent des emplois de responsabilité supérieure de l’Etat. Elles
représentent un peu plus de 3% de l’effectif total des employés dans le secteur privé avec 697
emplois. Le personnel d’encadrement représente 1,4% d’entre elles et la plus forte proportion
(5,4%) est classée dans la catégorie du personnel technique qualifié.
Dans la Fonction Publique, les données sont les suivantes :
Tableau N°5 : Effectif des employés dans la fonction publique par sexe
Effectif
en 2012
Effectif
en 2013
Variation entre
2012 et 2013
(%)
Proportion
en 2013 (%)
Effectif
en 2014
Proportion
en 2014 (%)
Hommes
23469
25658
9,3
82,1
24272
82,4
Femmes
4801
5559
15,7
17,8
5172
17,5
Total
28270
31217
10,4
100
29444
100
Sexe
Source : Office National de l’Informatique (Direction Technique)
2. LES BONNES PRATIQUES
Les femmes sont impliquées comme actrices dans le processus de la transition, de la
consolidation de la paix et du relèvement, notamment par l’élection d’une femme à la
présidence, la nomination d’une femme comme coordinatrice du Comité Technique du Forum
National de Bangui (2015). Parmi les bonnes pratiques ayant contribué aux progrès quand
bien même mitigés mais notables, on peut citer : i) la promotion des femmes aux hauts postes
de responsabilité (Présidence, gouvernement, administrations publiques et autres institutions
nationales) ; ii) l’éclosion d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’associations de
défense des droits de la femme qui s’investissent dans la mobilisation en faveur de la
participation de la femme à la vie publique et politique ; iii) l’organisation des fora et
séminaires ateliers de formation des femmes leaders pour encourager leurs candidatures aux
différentes élections ; iv) l’intensification des actions de renforcement des capacités des
femmes prenant en compte l’accroissement de la scolarisation des filles et l’alphabétisation
des femmes en milieu rural et v) la mobilisation des communautés pour un changement de
comportements et de mentalité en faveur de l’égalité du Genre.
25
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
La cause de l’écart important entre filles et garçons ou entre femmes et hommes en
Centrafrique dans l’accès à l’enseignement, au marché du travail, à l’emploi rémunéré, aux
sièges électifs et aux postes de prise de décision reste fondamentalement liée aux obstacles
structurels et culturels. Aussi, au rang des goulots d’étranglement, peut-on noter entre autres :
etc.) ; ii) l’inégalité de statut et de position dans la famille et dans la société qui restreint les
chances d’éducation de la femme, limite sa capacité à prendre des décisions et à participer à la
vie de la communauté avec les mêmes chances que l’homme ; iii) un niveau inégal
d’instruction, d’éducation et de qualification compromettant sa productivité et son accès aux
opportunités de développement ; iv) la quasi-invisibilité du travail des femmes dans les
agrégats économiques, un faible accès aux ressources et aux bénéfices du développement et v)
une prise en compte encore insuffisante de la dimension transversale du genre dans les actions
de développement qui influe sur le financement des besoins différenciés des hommes et des
femmes ; i) la faible désagrégation des statistiques économiques et sociales (sexe, âge,
localisation géographique, activité socio-professionnelle,.
3.2. LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Les progrès accomplis au cours de ces deux dernières décennies pour l’ensemble des
indicateurs de l’OMD 3 demeurent faibles sinon insuffisants au regard de l’ampleur des défis.
La qualité de l’éducation des femmes détermine aussi leur autonomisation en élargissant leur
chance d’accès aux facteurs de production. Les principaux défis à relever sont : i) le faible
accès des filles en âge scolaire aux établissements d’enseignement ; ii) le faible niveau de
scolarisation et de qualification des femmes ; iii) la persistance des pesanteurs socioculturelles
(poids de la tradition et des croyances ancestrales) ; iv) la non traduction dans les faits du
caractère obligatoire de l’enseignement fondamental et l’application des mesures de protection
des filles mineures en scolarisation ; v) le faible accès des femmes aux facteurs de
production ; vi) la faible prise en compte de la parité hommes/femmes dans le partage des
responsabilités ; vii) le maintien de la promotion des femmes compétentes dans les sphères de
prise de décision et viii) l’adoption de la loi sur la parité homme/femme ainsi que son texte
d’application.
4. Les nouveaux défis
Au regard des récents développements au plan mondial, notamment la crise financière et
économique internationale, la crise alimentaire, ainsi que le changement climatique, on peut
considérer au rang des nouveaux défis : i) la perte du caractère obligatoire de la scolarisation,
surtout des filles en âge scolaire du fait de l’amenuisement du financement du secteur de
l’éducation ; ii) le développement des opportunités d’accès des femmes aux ressources
financières et aux moyens de production en vue de leur autonomisation ; iii)
l’appauvrissement du sol soumis aux aléas climatiques, induisant un faible rendement de la
production agricole, l’affaiblissement des moyens d’existence des ménages et la hausse des
denrées alimentaires et iv) le développement d’une stratégie de prise en charge intégrée des
femmes victimes de VBG.
26
REDUIRE LA MORTALITE INFANTILE
Cible 4A : Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité
des enfants de moins de 5ans
Indicateur 15: Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (‰)
Indicateur 16: Taux de mortalité infantile (‰)
Indicateur 17: Pourcentage des enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole (Pentavalent-3)
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
La RCA a marqué des progrès, quoique de façon irrégulière, dans le domaine de la réduction
de la mortalité des enfants de moins de cinq ans (0 à 5 ans). Selon les estimations du groupe
inter agences des Nations Unies, 177 enfants pour 1000 naissances vivantes décèdent avant
d’atteindre 5 ans en 1990 contre 139 en 2015, soit une baisse de 1,2%. Ces estimations
montrent aussi que le taux de mortalité infantile (risque de décès d’un enfant âgé de 0 à 1 an)
a baissé de 17% passant de 115‰ en 1990 à 96‰ en 2015.
Entre 2012 et 2015, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a augmenté de 7,8%,
passant de 129‰ en 2012 à 139‰ en 2015. Pour la même période, la mortalité infantile a
augmenté de 5,5%, passant de 91‰ en 2012 à 96‰ en 2015.
Graphique 6 : Evolution du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (‰)
27
Selon le sexe, sur 1000 naissances vivantes, 88 filles contre 103 garçons en 2015 courent le
risque de décès avant d’atteindre un an. Les filles présentent moins de risque de décéder que
les garçons. La tendance est la même au niveau des enfants âgés de 0 à 5 ans avec 132 filles
contre 146 garçons en 2015.
Chaque jour en 2014, 1,69 enfants de moins de cinq ans pour 10000 naissances décèdent (Il
est en dessous du seuil d’alerte 2/10000/j) contre 1,10 en 2012. Trois préfectures (NanaGribizi, Ouham et Vakaga) sur dix sept présentent un taux supérieur au seuil d’alerte
(2/10000/j). Par ailleurs, les enfants de moins de 5 ans habitant la préfecture de Vakaga
frôlent le seuil d’urgence (4/10000/j), soit 3,7 décès pour 10000 naissances par jour (Enquête
SMART 2014).
D'après les résultats de l’enquête SMART 2014, les maladies (Paludisme, Infections
respiratoires aiguës, Anémie, maladies diarrhéiques et la Malnutrition) ont été citées comme
principales causes des décès des enfants de moins de 5 ans.
En ce qui concerne la couverture vaccinale, environ 73% des enfants de moins d’un an ont
reçu au moins une dose de vaccin contre la rougeole en 2014 contre 34% en 2000. Cinq
préfectures (Bangui, Sangha-Mbaéré, Nana-Gribizi, Haut-Mbomou et Nana-Mambéré) sur
dix-sept présentent une couverture vaccinale satisfaisante (>80%) selon la recommandation de
l’OMS. Par contre, les préfectures de la Basse-Kotto (29%) et de la Vakaga (32%) présentent
les taux de couverture les plus faibles.
En effet, le taux de couverture vaccinale de routine de 2012 a chuté de 2/3 en 2015 passant de
47% à 17%. Quant au vaccin contre la rougeole, il a doublé entre 2012 (49%) et 2015 (73%).
Le vaccin pentavalent contre les maladies comme la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la
poliomyélite et l’hépatite B a été introduite en RCA en juillet 2009. En 2014, 48 enfants de
moins d’un an ont reçu les trois doses du pentavalent contre 76 en 2009 (Enquête SMART
2014).
2. LES BONNES PRATIQUES
Les efforts consentis ces dernières années par les autorités Centrafricaines et les différents
partenaires ayant permis d’abaisser la mortalité des enfants de moins de cinq ans sont : i)
28
l’appui des ONGs humanitaires internationales et nationales à travers la multiplication des
campagnes de riposte contre les épidémies de la rougeole et l’application de la gratuité des
soins dans les formations sanitaires publiques et privées à but non lucratif en RCA ; ) La
multiplication des campagnes nationales de distribution de moustiquaire imprégnée
d’insecticide de longue durée (MILD), ayant contribué à la réduction de la morbidité et la
mortalité liées au paludisme.
ii) la réalisation de l’enquête sur la disponibilité de l’offre de service de soins (HeRAMS) qui
décrit clairement les besoins réels de la population en matière de santé, servent d’outil
d’orientation pour le relèvement du système de santé en RCA ; iii) l’élaboration du Plan de
Transition du Secteur de la Santé pour la période 2015-2016 pour servir de boussole pour la
relance du système de santé de la République Centrafricaine à la suite des évènements qu’a
connu le pays entre 2012 et 2013 et iv
3
LES
PRINCIPAUX
CONTRAINTES
GOULOTS
D’ETRANGLEMENTS,
DEFIS
ET
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS d’ETRANGLEMENT
La couverture vaccinale est très basse depuis de nombreuses années, avec seulement 28 % des
enfants de moins d’un an complètement vaccinés en routine fin 2013. Sur l'étendue du
territoire 365/758 formations sanitaires sont des centres PEV soit une couverture
géographique de 48% mais seulement 290 de ces centres menaient effectivement les activités
de vaccination avant la crise. Le pillage des équipements de la chaîne de froid et des moyens
de transport ont aggravé l’inaccessibilité à ces services. La mortalité des enfants de moins de
cinq ans en RCA est la 5e plus élevée au monde en 2015, ce qui rend difficile l’atteinte de
l’OMD 4. L’épidémie du VIH et du Sida en RCA, combinée à la profonde dégradation des
conditions de vie de la population sont autant de facteurs de détérioration de la mortalité des
enfants de moins de cinq ans. L’enquête MICS V et le 4e RGPH qui devraient fournir des
données plus récentes sur l’impact de la crise politico-militaire sur la mortalité en RCA n’ont
pas pu se réaliser. Le manque fréquent de données concernant l’incidence et la prévalence des
maladies (données relatives à la morbidité), les taux de mortalité sont utilisés pour identifier
les populations vulnérables.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
La santé des enfants de moins de cinq ans en RCA est menacée par les principales contraintes
suivantes : i) la persistance de la crise et son extension à la quasi-totalité du territoire a
déstructuré un système de santé déjà précaire et hypothéqué les performances globales des
Programmes de la santé de la mère et de l’enfant ; ii) l’important déplacement des personnes
sur l’ensemble du pays rend difficile l’évaluation de l’état de santé des enfants de moins de
cinq ans car les réponses transitent principalement via l’aide humanitaire ; iii) la non
disponibilité de données désagrégées par indicateurs relatifs aux besoins nationaux sur la
mortalité des enfants de moins de cinq ans est très insuffisante avant la crise.
Les défis suivants sont à relever pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant : l’ensemble
des services curatifs et préventifs de la santé infantile est à renforcer, avec notamment des
activités de vaccination (porter un taux de couverture vaccinale de tous les antigènes d’au
moins 85% au niveau national d’ici 2017. De plus, il faut : i) disposer d’ici 2017 d’un
document de politique nationale de la vaccination prenant en compte la gestion des déchets),
29
la prise en charge des problèmes de malnutrition accentués par la crise et les déplacements ;
ii) redynamiser les Unités Nutritionnelles Ambulatoires de prise en charge des cas de
malnutrition ; iii) former les relais communautaires sur le dépistage, la référence et le suivi de
la prise en charge des cas de malnutrition au sein du paquet intégré communautaire), iv)
systématiserles stratégies de sensibilisation sur la prévention et la prise en charge à domicile
des maladies liées à la mortalité des enfants de moins de cinq ans au niveau communautaire ;
v) renforcer les investissements dans les activités rémunératrices et économiques pour les
femmes et dans l’éducation des filles au niveau communautaire.
3.3 NOUVEAUX DEFIS
Porter le taux de mobilisation des ressources allouées au PEV par l’Etat de 5% en 2014 à 85%
d’ici 2017. La consolidation des progrès existants et le renforcement de l’élan au-delà de 2015
dépendront de l’investissement dans des systèmes de soins de santé qui portent au maximum
la résilience à long terme et garantissent un accès total des ménages à l’eau potable et à
l’assainissement adéquat ainsi qu’à l’électricité encore insuffisant pour la majorité de la
population.
30
AMELIORER LA SANTE MATERNELLE
Cible 5A : Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité
maternelle
Indicateur 18 : Taux de mortalité maternelle (décès maternelle pour 100 000 naissances vivantes)
Indicateur 19 : Pourcentage des naissances en présence de personnel de santé qualifié
1. TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
Graphique 7 : Taux de mortalité maternelle
31
Le graphique 7 montre que les décès maternels n’avaient cessé de croitre de 1988 à 2003 pour
amorcer une véritable baisse entre 2003 et 2013. Environ 880 femmes sont décédées en 2015
en couches, soit une diminution de 27% par rapport à 1990 (1200 décès). Entre 2012 et 2015,
le risque de décès maternel a augmenté de 63%, c'est-à-dire 540 femmes pour 100000
naissances vivantes sont décédées en couches en 2012 contre 880 en 2015.
Dans l’ensemble en 2015, 89,6% des naissances ont été assistées par un personnel de santé
qualifié, contre 50% en 1995. En 2010, les femmes du milieu rural (38%) sont nettement
moins assistées par un personnel qualifié que celles du milieu urbain (83%). Cette différence
en faveur des citadins s’explique en partie par une forte concentration du personnel de santé et
des infrastructures sanitaires dans le milieu urbain.
La proportion de femmes enceintes qui ont reçu au moins quatre visites prénatales a stagné.
Elle est passée de 39,7% à 38,1% entre 1995 et 2015.
La prévalence contraceptive parmi les femmes mariées de 15 à 49 ans ou en couple a
quadruplé entre 1995 (3,3%) et 2015 (15%).
La proportion de femmes entre 15 et 49 ans, mariées ou en couple, ayant des besoins non
satisfaits en matière de planification familiale a augmenté de 8 points entre 1995 (19%) et
2015 (27%).
2. LES BONNES PRATIQUES
Les bonnes options politiques qui ont contribué à la réduction de la mortalité maternelle en
Centrafrique sont : i) les interventions en situation d’urgence des ONGs humanitaires à travers
la fourniture de kits visant à faciliter des accouchements salubres et sans risque, et de
l’établissement de systèmes d’aiguillage pour gérer les urgences obstétricales ; ii) le
renforcement de la prise en charge des urgences obstétricales par le gouvernement ; iii) la
mobilisation des partenaires traditionnels du système de santé de la mère et de l’enfant à
travers les initiatives de financement telles que le fonds Bekou ; iv) l’implication de la
communauté à travers la formation et l’équipement des accoucheuses traditionnelles pour la
détection précoce et l’orientation dans les centres mieux équipés ; v) l’intégration d’un paquet
à haut impact pour la réduction de la mortalité maternelle (SONU/GATPA, vaccination
antitétanique, supplémentation en fer, prise en charge des femmes enceintes vivant avec le
VIH/SIDA, la planification familiale) ; et vi) les campagnes de réparation des fistules
obstétricales.
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les faibles progrès dans les conditions de la santé de la reproduction sont liés entre autres : i)
au financement de la santé, extrêmement dépendant des partenaires internationaux (la
contribution de l’Etat se limite à 10% des dépenses) ; ii) au manque de personnel de santé
qualifié (en 2014, sur 1214 assistantes accoucheuses requises, 596 seulement sont disponibles,
besoin de 618) ; iii) à l’éloignement des infrastructures sanitaires de la population
conformément aux standards et normes internationaux ; iv) à l’insuffisance de la disponibilité
et la fiabilité des données pour la plupart des secteurs (Cluster Santé et ICASEES en
particulier) ; v) au faible rythme annuel moyen de la baisse (1,3%) de la mortalité maternelle
32
1990-2013 ; vi) aux mariages précoces, mutilations génitales (excision), aux nombreuses
formes de violences sexuelles exacerbées par les conflits récurrents dont sont victimes les
femmes.
3.2. LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Les défis sont liés tant à (1) l’état de santé de la mère et de l’enfant, qui présente depuis de
nombreuses années des indicateurs alarmants, très probablement aggravés par la crise actuelle
et (2) l’organisation des services et du renforcement des systèmes de santé qui devra gérer
dans les mois et années à venir le retrait des acteurs d’urgence humanitaire et éviter une chute
brutale des services par rapport à la reprise, plus lente, des acteurs de développement. Il s’agit
plus particulièrement de mener des actions suivantes :
A Court terme : organiser une enquête sur la santé de reproduction (SMART, MICS5, 4e
RGPH) ; rendre disponible dans les structures de soins, du personnel capable de dispenser
des soins obstétricaux et néonatals d’urgence ; évaluer les besoins en équipements en matière
de Maternité Sans Risque, Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence (SONU) ; renforcer
les capacités du personnel en matière de SONU, PTPE, PCIME, violences sexuelles et autres
programmes spécifiques sur les zones prioritaires ; sensibiliser les prestataires sur les bonnes
pratiques en matière d’utilisation et de sécurisation du matériel et équipement de SR, y
compris de PF (gouvernement et partenaires techniques et financiers).
A Moyen terme : élaborer un plan d’études à mener sur la santé mère-enfant à intégrer au
sein du PNDS III ; Initier un programme d’audit des décès maternels ; initier un programme
de lutte contre les fistules obstétricales (FO) ; intégrer d’autres interventions à haut impact
pour la survie de l’enfant ; mettre en œuvre la stratégie Atteindre Chaque District (ACD)
et/ou des stratégies innovantes (activité vaccinale intensive, stratégie africaine de
vaccination, cliniques mobiles, autres) dans toutes ses composantes au niveau des districts
sanitaires ; rendre disponibles les kits PCIME dans les structures de soins de base ;
améliorer la qualité des données par le biais de formations localisées, et intégrer la
désagrégation par indicateurs spécifiques aux besoins nationaux ; assurer que les données
soient compatibles et comparables ; doter les PPS progressivement en équipements de
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour les besoins de services.
3.3. NOUVEAUX DEFIS
Porter la contribution de l’Etat se limitant à 10% en 2014 des dépenses de santé à 80%. Il est
nécessaire d’améliorer le mode de gouvernance et d’orienter les investissements afin
d’accroître le niveau de vie des populations dans les domaines de la santé. De même, une
priorité doit aller aux programmes de soins de santé primaire et de nutrition dans les zones
rurales et les zones urbaines pauvres, en accordant une attention particulière aux besoins des
femmes. Accélérer la réalisation d’une croissance écologique durable, c’est-à-dire une
croissance qui atténue les changements climatiques tout en faisant face aux déficits politique,
économique et social.
33
COMBATTRE LE VIH/SIDA, LE PALUDISME ET
LES AUTRES MALADIES
Cible 6A : D’ici à 2015, avoir stoppé la propagation du VIH/SIDA et
commencé à inverser la tendance actuelle
Indicateur 24 : Taux de prévalence du VIH/SIDA chez les 15-25 ans
Indicateur 25 : Proportion de personnes âgées de 15-25 ans ayant des notions
correctes du VIH/SIDA
Indicateur 26 : Proportion des orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le
VIH/SIDA scolarisés par rapport aux non orphelins âgés de 10-14 ans (%)
Cible 6B : D’ici à 2015, assurer à tous ceux qui en ont besoin l’accès
aux traitements contre le VIH/sida
Indicateur 27 : Proportion de la population avec infection VIH ayant accès aux
médicaments antirétroviraux
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
En 2003, la prévalence du VIH était estimée à 16%, 145 000 enfants étaient orphelins à cause
du sida et les malades sous traitement étaient à leur compte.
En 2015, la prévalence du VIH est estimée à 4,1%, mais reste la plus élevée de la sous-région
parmi les personnes âgées de 15 à 49 ans. Cette estimation montre un recul de 2% en 10 ans
par rapport aux données de MICS3 couplée à la sérologie à VIH. La proportion des nouvelles
infections au VIH est aussi en baisse.
Graphique n°8 : Prévalence du VIH parmi les adultes de 15-49 ans
34
Les données estimées ne présentent pas les caractéristiques par sexe. Mais compte tenu du
contexte de crise ayant prévalu pendant la mise en œuvre des OMD, la prévalence par sexe,
âge et région devrait refléter les données de 2010 où la prévalence est plus élevée chez les
filles de 15-24 ans (4,2%) que chez les garçons (0,7%) et dont le niveau est de 2% chez les
filles de 15-17 ans.
Le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est passé de 11,3% en 2012, à 9,8% en
2014.
Les caractéristiques de l’infection montrent que c’est parmi les jeunes, notamment les
professionnels de sexe (9,1%)4 et les hommes vivant avec les hommes (28,6%)5 que la
prévalence est au-dessus de la moyenne nationale. La zone urbaine constitue la principale
cible d’actions.
Les préfectures présentent des situations assez disparates. Les prévalences sont largement audessus de la moyenne nationale dans les préfectures de la Haute-Kotto (11,9%), de la NanaMambéré (11,1%) et du Haut-Mbomou (10,1%).
Avec la crise humanitaire ayant engendré des déplacements massifs de la population, ce profil
épidémiologique pourrait profondément changer.
Peu de données actualisées existent sur les facteurs de transmission, mais les principaux sont
le multi partenariat sexuel, les pratiques sexuels à risque, la pauvreté, la subordination socioéconomique des femmes, la prostitution, la faible utilisation des préservatifs, la faible
connaissance de l’infection à VIH, la stigmatisation et la discrimination (surtout des PVVIH
et des populations clés), les rapports sexuels trans-générationnels et précoces chez les jeunes
filles.
Toutefois, les données de l’enquête MICS révèlent qu’en 2000, le niveau de connaissance du
VIH et du Sida parmi les hommes et les femmes de la tranche de 15-24 ans était de 34,9% et
25%. Ce niveau dans la même tranche selon MICS 2006 était de 55% et 23%. Pour le MICS
2010 les personnes de 15-25 ans qui ont des notions correctes de VIH et sida représentent
4
5
Enquête national sur les Professionnelles de sexe, Bangui, 2013
Article sur les HSH, CNRISTAR, 2012
35
17,4% des femmes contre 25% d’hommes. Cependant, 17,3% de jeunes de 15-24 ans
seulement peuvent identifier deux méthodes de préventions et 3 idées fausses.
Le niveau d’utilisation du condom (55%) et la connaissance de la transmission de la mère à
l’enfant (50%) sont nettement élevé, mais l’atteinte des objectifs du millénaire, nécessite plus
d’efforts.
Cependant, le nombre de décès est de 7037.
Encadré N° 4 : Flash back sur le contexte des OMD
Une étude sur l’impact du VIH réalisée à la veille de cette orientation internationale a révélé que le contexte des OMD en
Centrafrique, caractérisé par la crise de 2003 n’est pas totalement irréalisable pour l’atteinte de ses objectifs, mais nécessite
d’énormes efforts additionnels et des investissements massifs et ciblés dans le domaine de la prévention et le changement des
comportements1. Trois scénarios d’évolution de la prévalence a été faite dont le premier basée sur une croissance tendancielle
prévoyait un recul pour atteindre 13% en 2015. La deuxième basée sur une croissance tendancielle du taux de séroprévalence
prévoit une stabilisation jusqu’en 2015 du taux de prévalence. La troisième basée sur une croissance continue du taux de
séroprévalence, scénario pessimiste prévoit d’atteindre 22% en 2015.
Graphique n°9 : Proportion des personnes sous ARV
Le nombre d’orphelins pourraient atteindre 267 000 en 2015. Les impacts de ce fléau sur la communauté s’expriment en terme de
compromis entre accès aux soins de santé et à l’éducation. Les conséquences sociales pourraient inclure une augmentation de la
délinquance juvénile, de la mendicité et des enfants de la rue
Les ménages ont à faire face à une augmentation des dépenses (dépenses de santé et dépenses funéraires) et à une diminution du
revenu (baisse de productivité de la personne malade et de celles qui s’en occupent). Les fonds destinés au bien être familial, à
l’éducation des enfants, aux soins et à l’épargne seront absorbés par ces dépenses. La réduction de la croissance économique,
couplée avec la faiblesse en infrastructure et en personnel, réduirait les ressources de l’Etat notamment les ressources allouées à la
lutte contre le VIH et le Sida.
Les nouvelles directives pour la prévention et le traitement de l’infection à VIH par les ARV
validées en octobre 2014, a fixé le seuil de CD4 à 500 pour les personnes à mettre sous ARV,
les femmes vivant avec le VIH enceinte ou allaitante, les nourrissons exposés au VIH et les
femmes enceintes. Avec cette base, le nombre de personnes à mettre sous ARV représente
107 149 dont 4 598 enfants de moins de 15 ans. En 2015 seulement 24 142 personnes sont
sous traitement ce qui représente 23,5%. Cette baisse relative s’explique par la modification
du critère de sélection des personnes à mettre sous ARV qui est passé de 350 à 500.
Parmi ces cibles, les femmes enceintes en besoin d’ARV représente 5 377 dont 2 129 sont
sous TAR soit 38 %. Les enfants sous traitement sont au nombre 1563 soit 5,7 %.
Les résultats de MICS 2010 montrent que la proportion des orphelins et autres enfants rendus
vulnérables par le VIH et le Sida âgés de 10-14 ans scolarisés est de 69,9 %. La proportion
des non orphelins du même âge est de 79,3%. Aucune donnée récente n’est disponible sur
cette cible, cependant, les conséquences de la crise de 2012-2013 ont affecté le système
scolaire : destruction des écoles, le départ des enseignants de leur zone d’affectation. La
timide et partielle reprise des activités dans certaines zones ne peuvent favoriser
l’amélioration de ces indicateurs.
2. LES BONNES PRATIQUES
Les bonnes actions qui ont favorisé l’atteinte des résultats et qui ont permis aux objectifs de
commencer leur inflexion sont les suivantes : i) La mise sous thérapie antirétrovirale d’un
36
nombre important de personnes en besoin de traitement ; ii) la vulgarisation avec des
stratégies mobiles et fixes du dépistage ; iii) Le bon taux de rétention après 12 mois
d’initiation aux ARV malgré la crise ainsi qu’un bon taux de succès thérapeutique chez les
patients co-infectés TB/VIH ; iv) La promotion du dépistage précoce de l’infection chez les
nourrissons de mère séropositive à l’aide d’un PCR ; v) l’organisation de la riposte au VIH
autour du principe du « Three Ones » à savoir un seul organe de gestion, un seul cadre
d’orientation et un seul cadre de suivi et évaluation.
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux obstacles à l’atteinte des OMD sur le VIH et le Sida sont i) l’insuffisance de
ressources nationales et internationales pour assurer la prévention, la prise en charge des
PVVIH et la coordination de la lutte contre le VIH ; ii) l’impact des multiples crises militaropolitiques sur la période des OMD (1993 à 2013) a anéanti presque tous les acquis; iii) la
faible capacité des structures communautaires et de santé pour assurer la prévention du VIH et
la prise en charge des PVVIH ; iv) le faible engagement des autorités politico-administratives
dans la mise en œuvre des programmes ; v) l’insuffisance d’actions de décentralisation et de
coordination des activités liées à la prévention et la prise en charge.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Les défis à relever pour mieux combattre le VIH sont : i) promouvoir l’accès universel à la
prévention, au traitement, à la prise en charge psychosociale en faveur de la population clé et
les populations vulnérables, et les personnes infectées et ou affectées ; ii) Assurer par le
financement national et international des ripostes au VIH ; iii) renforcer la décentralisation les
acteurs communautaires dans les zones d’accès difficile ; iv) maîtriser la forte volatilité et
l’imprévisibilité sécuritaire du pays en créant un climat de paix, de solidarité, de justice
sociale ; v) mettre en place un mécanisme d’interventions adaptés aux périodes de crises pour
permettre aux populations de bénéficier des prestations dont elles ont droits.
3.3 LES NOUVEAUX DEFIS
La crise financière mondiale de l’année 2008 et les nouveaux défis notamment les
nombreuses guerres et catastrophes naturelles font peser de gros risques pour trouver des
financements pour la lutte contre le VIH et le sida. Parmi ces risques, il y a la concurrence
occasionnée par les nouveaux besoins dans les domaines de la santé par exemple l’émergence
d’Ebola, dans le domaine de l’éducation, de l’environnement, des infrastructures, etc.
La crise qu’a connue la RCA à la veille des échéances des OMD a mis en péril les acquis de
la lutte contre le Sida en occasionnant un risque d’aggravation de la transmission du VIH du
fait des viols, des séparations et déplacements des familles. Cette crise pourrait aussi générée
l’augmentation du nombre de PVVIH perdues de vue avec comme corollaire le risque de
résistance au traitement par les ARV et une augmentation de la mortalité. À l’évidence,
l’épidémie du VIH ne sera pas maîtrisée à la fin des OMD.
37
Cible 6C : d’ici à 2015, avoir maitrisé le paludisme et d’autres maladies et avoir
commencé à inverser la tendance
Indicateur 28a : Taux de prévalence du paludisme
Indicateur 28b : Taux de mortalité due au paludisme
Indicateur 29 : Proportion d’enfants de moins de 5 ans qui dorment sous moustiquaires
imprégnés d’insecticides
Indicateur 30 : Proportion d’enfants fiévreux de moins de 5 ans suivant un traitement antipaludisme approprié
Indicateur 31a : Taux de prévalence de la tuberculose
Indicateur 31a : Taux de mortalité due à la tuberculose
Indicateur 32 : Proportion de cas de tuberculose détectés et traités avec succès
En RCA le paludisme fait partie des trois premières causes de morbidité et de mortalité chez
les adultes et chez les enfants de moins de cinq ans. Il constitue un problème de santé
publique pour la population toute entière.
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
Graphique n°10 : Prévalence du paludisme
Depuis le début de ce millénaire, la prévalence du paludisme reste stationnaire dans la
population des enfants âgés de 0 à 5 ans. Cette prévalence est passée de 32% en 2000 6 à
25,7% en 20147. C’est en 2006 que le taux de prévalence le plus bas (22 %) a été enregistré
chez les enfants.
En milieu hospitalier, le paludisme continue d’être l’une des principales causes de
consultation, d’hospitalisation et de décès.
En 2013, le paludisme était responsable de 59% des causes de consultations contre 40 % en
2001. Les enfants de moins de 5 ans font à eux seuls 52% de ces cas. Cette même année, 34%
des décès hospitaliers ont été attribués au paludisme contre 24% en 20058
6
7
8
Enquête MICS de 2000
Données de routine du Service de Lutte contre le Paludisme, 2014
Données de routine du SLP 2013.
38
En 2014, dans le contexte de crise, le paludisme constitue encore la première cause des
maladies avec 42,3%9 dans les sites des déplacés.
Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement a mis en place plusieurs stratégies : la campagne
de plaidoyer et l’approche préventive et curative. La campagne de plaidoyer a permis de
placer la lutte contre le paludisme parmi les priorités d’actions, même si la crise répétitive n’a
pas permis l’organisation d’une table ronde pour la mobilisation de ressources. Quant à
l’approche préventive, elle a consisté en l’organisation des campagnes de distribution de
3 026 462 moustiquaires entre 2012 et 2014. L’enquête réalisée en 2012 a montré que 61,8%
des enfants de moins de 5 ans et 68,1% des femmes enceintes dorment sous MIILDE10.
L’approche curative a consisté à faire 1 596 366 diagnostics de paludisme (Microscopie ou
TDR) et à assurer environ 2 053 770 traitements. Selon les données de l’enquête MICS 4, les
enfants de moins de 5 ans avec fièvre ayant bénéficié d’un traitement représentent 31.8%.
Ceux ayant reçu un traitement correct dans les 24 heures dans une formation sanitaire
représentent 19.1%.
Au niveau communautaire, la proportion d'enfants de moins de 5 ans avec fièvre/paludisme
ayant reçu un traitement correct dans les 24 heures à partir des symptômes n’est pas connue.
Cependant, en 2014 on note que 37% d’enfants fébriles ont reçu un antipaludique approprié
en moins de 2411 heures
Par ailleurs, 46,9% des femmes enceintes ont reçu le TPI1 contre 34,6% pour le TPI2.
La mortalité hospitalière liée au paludisme est passée de 16,63 pour 100 000 habitants en
2005 à 11,95 pour 100.000 habitants en 2010 tandis que chez les enfants de moins de 5 ans,
elle est passée de 82,79 pour 100 000 habitants en 2005 à 79,87 pour 100.000 habitants en
2009.
En 2014, le paludisme a continué d’être un problème de santé. Bien qu’une baisse de
prévalence de la mortalité a été observée, l’incidence de la maladie évolue en dent de scie
pour cause d’insuffisance de financement et d’un faible engagement des acteurs locaux, ce qui
a compromis l’atteinte des OMD en fin 2015.
La tuberculose est l’une des causes des maladies meurtrières de la population en générale, des
femmes enceintes et des enfants en particulier. La résurgence de la tuberculose est liée à la
progression de la pandémie du VIH et du Sida. Les données disponibles publiées par l’OMS
montrent que cette progression est aussi due au fait du fort taux de résistance du Bacille de
Koch (BK) aux antituberculeux.
Le taux d’incidence de la tuberculose est supérieur à 300 pour 100,000 habitants chaque
année et le nombre de cas de tuberculose est de 12 670, pour toutes formes confondues dont
5325 cas de TPM+ en 2008. Sur la période des OMD, ce taux a connu une baisse avec 864
cas pour 100 000 habitants en 1990 et 400 cas en 2011.
9
Données de surveillance d’alerte précoce de l’OMS, 2014
Enquête TRaC sur l'utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide de longue durée d’efficacité (MILDE) par les
ménages en RCA, Bangui, Mars 2012
11
MICS 4 cité dans le rapport de Suivi des OMD de 2012
10
39
Le nombre de nouveaux cas est quant à lui en baisse. Au début de la période, 1 020 cas pour
100 000 habitants ont été notifiés en 1990 contre 510 en 2011 puis à 422 en 2014, avec le
financement du Fond Mondial. Ces résultats sont dus à la stratégie DOTS.
Le taux de mortalité est en baisse avec 121 pour 100 000 habitants en 1990 contre de 53 pour
100 000 habitants en 2011.
Graphique n°11 : Prévalence de la tuberculose
Les résultats du traitement donnent des taux de succès thérapeutiques variant de 53 à 71%,
même si ces taux n’atteignent pas encore la cible fixée à 85%. Le taux de guérison est plus
faible chez les nouveaux cas Ces données révèlent que le taux d’échec est très élevé dans les
régions 3, 6 et 7 alors que le taux de décès est très élevé dans la région 5.
. En 2011, le taux de perdus de vue au traitement est encore élevé à 19%. Le taux d’échec au
traitement est par contre l’un des meilleurs dans la sous-région avec 1%. Le taux des patients
non évalués sont encore élevé à 9% en 2011.
Sur les 263.968 cas cumulés, 103.760 ont été des enfants de moins de 5 ans soit 39,31%. La
mortalité est plus élevée chez les moins de 5 ans à 0,40 pour 1000 contre un taux de 0,20 pour
1000 pour les plus de 5 ans.
2. LES BONNES PRATIQUES
Les bonnes pratiques en matière de lutte contre le paludisme se présentent comme suit : i)
l’existence d’une chaine communautaire (PECADOM) de prise en charge des cas de
paludisme ; ii) la généralisation à toutes les FOSA (publiques, privées confessionnelles et des
ONG à but non lucratif) de la prise en charge des cas simples; iii) La maîtrise du niveau de
morbidité et mortalité due au paludisme au cours de la période de mise en œuvre du programme
par rapport à la situation des années 2000 ; vi) Le développement d’un partenariat actif entre les
ONG humanitaires (MSF Hollande, MSF France) pour la détection, la gestion et la riposte aux
épidémies chez des déplacés et dans certaines localités de l’intérieur pendant la période du
conflit ; v) la collaboration du Ministère de la Santé Publique avec l’Université de Bangui,
l’Institut Pasteur, le Laboratoire national de biologie clinique et de santé publique pour la
recherche opérationnelle.
En matière de tuberculose, les bonnes pratiques ont consisté au développement de la stratégie
40
DOTS par (i) la prise des médicaments, (ii) l’observation et la relance des « perdus de vue » par
des volontaires communautaires (iii) la décentralisation et l’extension des centres de
dépistages et de prise en charge des tuberculeux qui est passé de 3 en 2005 à 81 à 2014.
3.
LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principales difficultés du programme paludisme et tuberculose sont liées essentiellement à
: i) la faiblesse du financement, de la coordination et du nombre d’agents qualifiés pour les
interventions opérationnelles; ii) la surcharge du travail pour les responsables du niveau
décentralisé du paludisme qui s’occupent de plusieurs programmes à la fois ; iii) la vente
illicite des médicaments (dans la rue et dans les FOSA) alors qu’il n’existe pas un laboratoire
de contrôle de qualité ; iv) la rupture sporadique de stock de certains médicaments
antipaludiques; v) la très faible mise en œuvre des autres stratégies de lutte contre le
paludisme (Pulvérisation Intra Domiciliaire, surveillance, cartographie des vecteurs) ; vi)la
persistance de l’automédication qui mène vers la résistance ; vii) l’iinaccessibilité de certaines
zones à risque d’épidémies; viii) le fort taux de déperdition d’utilisation du MILDA ; ix) la
référence tardive des cas graves.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET COMTRAINTES
Les principaux contraintes et défis en matière du paludisme sont : i) Combler les gaps en
ressources humaines à tous les niveaux pour la couverture universelle ; ii) Mobiliser les
ressources pour le financement du plan stratégique national de lutte contre le paludisme ; iii)
Assurer la disponibilité et l’accessibilité des médicaments et produits antipaludiques de façon
permanente ; iv) Mettre en place un cadre de collaboration entre le PNLP et les autres
secteurs (agriculture, élevage, hygiène) pour le suivi des activités de lutte contre les vecteurs ;
v) Définir des directives de gestion des épidémies et situations d’urgence spécifiques au
paludisme ; vii) Etablir une cartographie actualisée prenant en compte les données
entomologiques et zones à risques de flambée et/ou d’épidémie de paludisme.
En ce qui concerne la tuberculose les défis sont les suivants : i) développer un leadership
national et une bonne gouvernance pour l’appropriation de la stratégie DOTS ; ii) détecter les
cas et assurer leur prise en charge de qualité ; iii) développer et mettre en place un système
national d’approvisionnement et de gestion des médicaments; iv) développer et mettre en
place un système de suivi et évaluation de la réponse à la tuberculose y compris la recherche
opérationnelle ; v) étendre la lutte contre la coïnfection TB/VIH et TB-MR sur l’ensemble de
sites de prise en charge ; (vi) développer des interventions en faveur des prisonniers, des
déplacés internes, des refugiés et population nomade ; vii) impliquer davantage les
communautés dans les activités de la réponse à la Tuberculose ; viii) Accroître la prévention
contre la tuberculose.
La vision pour l’accès universel à la prévention et à la prise en charge du VIH et pour le
passage à l’échelle des interventions en matière du paludisme et de la tuberculose en vue de
répondre à l’objectif de couverture universelle et des OMD 2015 n’est pas atteinte en RCA.
Pour le paludisme, le pays tend vers l’atteinte de cet objectif, mais qui certainement perturbé
par l’arrêt des activités dans certaines zones pendant la crise et la multiplication des sites des
déplacés facteurs, de risque de propagation des vecteurs. Pour l’atteinte des ODD, cette vision
nécessitera un engagement des responsables du programme et des autorités au plus haut
41
niveau pour les deux maladies. Aussi, il exige le renforcement de partenariat plus agissant
avec un financement plus important, des ressources humaines en quantité et qualité, le
développement de la lutte contre les trois maladies et une coordination efficace à tous les
niveaux y compris le niveau communautaire.
3.3 LES NOUVEAUX DEFIS
Comme dans le cas du VIH, la survenue de l’Ebola constitue un facteur de réduction de
ressources pour la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Le changement climatique par
ailleurs constitue un facteur de risque de propagation du vecteur du paludisme, dans un
contexte où la lutte vectorielle peine à être mise en œuvre, faute de moyen.
42
PRESERVER L’ENVIRONNEMENT
Cible 7A : Intégrer les principes du développement durable dans les
politiques et programmes nationaux et inverser la tendance à la
déperdition des ressources naturelles
Indicateur 30 : Proportion des terres couvertes par les forêts
Indicateur 31 : Quantité totale d’émissions de CO2 par personne et par dollar de PIB
Indicateur 32 : Consommation de substances appauvrissant l’ozone.
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
La République Centrafricaine est couverte de 28,3 millions d’hectares de forêts, soit près de
45 % de sa superficie. Ces forêts sont constituées à 80 % des forêts de savane (centre et Nord
Est) et à 20 % des forêts denses (Sud-ouest pour exploitation industrielle et Sud Est non
exploitées). Elles subissent des pressions de toutes sortes et le taux de déforestation serait
estimé à environ 0,13% par an. Le coût total estimé de la dégradation environnementale
représente 8 % du PIB en 2013.
En ce qui concerne le reboisement, son niveau est resté marginal (1 640 ha d’anciennes
plantations et 660 ha de plantations récentes).
. .
.
Le bilan de l’inventaire des gaz à effet de serre de la République Centrafricaine pour la
période de 2003 à 2010 relève une capacité de séquestration nette de carbone de l’ordre de -1
764 832,1 Giga grammes (Gg). Cependant, une attention particulière doit être portée sur les
quantités des autres gaz à effet de serre dont le méthane, le monoxyde de carbone, le
protoxyde d’azote, les oxydes d’azote et les composés organiques volatiles non métalliques
qui s’élève à 35 798,53 Gg sachant qu’ils requièrent un pouvoir de réchauffement
atmosphérique supérieur au dioxyde de carbone.
.
Les technologies de conversion d’agents énergétiques sont rudimentaires et obsolètes et ne
permettent pas de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et autres
substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO) comme les foyers « trois pierres » et
les véhicules d’occasion.
al environnemental et du
2. LES BONNES PRATIQUES
La journée nationale de l’arbre instituée depuis trois décennies en RCA et l’existence d’un
cadre juridique approprié montrent l’intérêt que les autorités nationales portent aux questions
environnementales. Dans le cadre des conventions de RIO et autres accords multilatéraux sur
l’environnement ratifiés par la RCA, le gouvernement est engagé dans le processus REDD+
(réduction des émissions dues à la déforestation et de la dégradation des forêts), la mise en
43
œuvre de l’accord de partenariat AV-FLEGT (Accord volontaire d’Application des
règlementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux).
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux goulots d’étranglement sont :
 le non-respect des textes et cahiers de charge par les acteurs impliqués dans les
secteurs de l’environnement ;

La pression des populations sur l’environnement et leur faible prise de
conscience des enjeux environnementaux.
3.2. LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Au regard des goulots d’étranglement ci haut cités, les principaux défis du secteur de
l’environnement à relever peuvent être résumés ainsi qu’il suit :
- la dégradation des sols liée aux modes de production agricole, au surpâturage et aux
feux de brousse.
- Les modes actuels de consommation et de production énergétique (à base de
biomasse) non viables.
Cible 7B : Réduire l’appauvrissement de la diversité biologique et ramener le
taux à un niveau sensiblement plus bas d’ici 2015
Indicateur 33 : Proportion des stocks de poissons dans les limites biologiques sûres
Indicateur 34 : proportion d’utilisation de la quantité totale des ressources en eau
Indicateur 35 : proportion des régions terrestres protégées
Indicateur 36 : Proportion des espèces en voie de disparition
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
Les aires protégées en RCA, toutes catégories confondues, couvrent environ 70 000 km²
, soit 11% de la superficie totale du pays12. La majorité d'entre elles se situe dans la zon
d'intérêt cynégétique située dans les parties Nord-Est et Sud-Ouest du territoire national.
Les aires protégées ouvrent près de 25,5 millions d’hectares soit 41% du territoire national et
concernent les six parcs nationaux (3,4 millions d’hectares), neuf réserves (2,9 millions
d’hectares), les 47 secteurs de chasse amodiés (15,6 millions d’hectares) et dix zones
cynégétique villageoise (ZCV) en activité.
12
Données MEFCP
44
La RCA dispose d’un réseau hydrographique dense, lieu de pêche et source d’alimentation en
produits halieutiques qu’elle partage avec les pays voisins que sont le Congo, la RDC, le
Cameroun et le Tchad.
La RCA compte 1010 espèces13 connues d’amphibiens, oiseaux, mammifères et reptiles, dont
1% seraient endémiques et 1,5% menacées. Cependant, l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN) relève 224 espèces de mammifères en RCA, dont 4 sont
classées en danger, 8 vulnérables et 9 menacées d’extinction.
Le braconnage organisé constitue une menace pour la survie d’un certain nombre d’espèces,
à savoir : (i) l’éléphant pour son ivoire ; (ii) le rhinocéros pour sa corne ; (iii) la girafe pour
sa queue ; (iv) le tigre pour sa peau et (v) l’hippopotame pour ses dents.;
2. LES BONNES PRATIQUES
Partie prenante dans la plupart des initiatives internationales, régionales et sous régionales sur
les forêts et la biodiversité, la RCA a développé sur financement des partenaires de
l’environnement la politique de gestion des aires protégées à travers l’écotourisme, le
tourisme de vision mais et surtout à travers les zones cynégétiques villageoises (ZCV).
Par ailleurs, le projet ECOFAUNE intervient au Nord Est de la RCA dans une zone
frontalière au nord avec le Tchad et au nord-est avec le Soudan. De nombreuses stratégies et
politiques ont été mises en œuvre telles que :
- La stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes relative à la Convention sur la
diversité Biologique ;
-
-
-
L’Initiative sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB) permettant
de démontrer l’impact négatif d’une gestion non durable des écosystèmes sur
l’économie ;
L’adoption du principe de la promotion de l’économie verte ;
Le développement de la résilience face aux changements climatiques ;
L’intégration des dimensions environnementales dans les politiques, plans et
programmes nationaux de développement économique, social et culturel ;
La mise en cohérence des stratégies sectorielles tendant à assurer la conservation et
l’utilisation durable des ressources de l’environnement en vue d’améliorer la qualité
de la vie ;
La définition des normes et prescriptions sur la production, la préparation, la
présentation ou le stockage des produits consommables en relation avec les
départements et organismes concernés.
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux goulots d’étranglement en matière de diversité biologique sont :
- Le braconnage organisé des espèces protégées ;
- l’insuffisance des moyens de contrôle de l’Etat favorisant l’émergence des activités
illégales ;
- La récurrence des conflits armés entrainant le mouvement massif de population vers
les aires protégées ;
13
Rapport sur les forêts du bassin du Congo, 2008
45
-
Le changement climatique ayant des répercussions sur les ressources halieutiques et
fauniques.
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
La pleine participation des populations à la gestion de ces aires constitue le défi majeur qui se
pose au gouvernement.
Les principales contraintes sont : (i) une faible sensibilisation des populations sur les espèces
menacées et la non application stricte des textes et règlements en la matière ; (ii) les actions
anthropiques qui empiètent sur ces aires dégradant ainsi l’habitat des espèces et (iii) le manque de
plan d’aménagement et de gestion des aires protégées.
Cible 7C : Réduire de moitié, d’ici 2015, le pourcentage de la population qui n’a
pas accès durable à l’eau potable et à des services d’assainissement de base.
Indicateur 37: Proportion de la population utilisant une meilleure source d’eau potable
Indicateur 38 : Proportion de la population utilisant de meilleurs services d’assainissement
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
L’accès à l’eau potable était déjà un problème réel relevé dans certaines villes et villages de
l’intérieur du pays tels que Ndélé, Bria, Bambari et autres.
La proportion de la population centrafricaine utilisant une source d’eau potable est passée de
64% en 2008 à 58,4% en 2011 .Ce taux s’est déjà largement dégradé avec la crise, car le taux
de desserte en eau potable est estimé à 32%.
L’utilisation des toilettes améliorées par les ménages au niveau national est faible. Elle est
deux fois plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural ; 28,6% des ménages urbains en
utilisent contre 13,2% de ménages ruraux. Le taux d’assainissement en milieu urbain (égouts
et canaux d’évacuation des eaux usées) est relativement faible en raison du manque de
financement. Il faut noter que plus de 360 000 personnes vivent sur les sites des déplacés à
l’intérieur du pays. La plupart de ces déplacés ne bénéficient pas des conditions d’hygiène
appropriées.
2. LES BONNES PRATIQUES
le gouvernement avec l’appui des partenaires a pris des mesures suivantes pour le relèvement
de la situation nationale ; et en matière d’amélioration du cadre de vie on relève : La mise en
place d’un système de collecte des ordures ménagères (installation des bacs à ordures, dépôts
de transit) dans les quartiers et centres commerciaux de Bangui ;
- La promotion des initiatives privées des collectes et d’évacuation des ordures
ménagères et les déchets issus des marchés ;
- La promotion des branchements sociaux au réseau d’adduction d’eau potable en
faveur des ménages à faible revenu.
46
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENTS, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Plusieurs facteurs interviennent dans le phénomène du faible taux d’accès à l’eau potable et à
l’assainissement. Les principales causes sont :
Les principaux goulots d’étranglement sont :
- Faible viabilisation des parcelles en zone urbaine ;
- Faible financement du secteur de l’eau ;
- Forte pression démographique en zone urbaine ;
- Coût élevé des branchements ;
- Vandalisme sur les infrastructures de production et de distribution d’eau potable ;
- Vétusté et coût élevé des équipements ;
- Faible financement du sous-secteur d’assainissement ;
- Faible niveau de prise de conscience des populations riveraines qui déversent des
ordures ménagères dans les égouts et canaux d’évacuation ;
3.2 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Les contraintes à réduire pour permettre à la population d’accéder à un système
d’assainissement adéquat et pérenne sont les suivantes :
• faible niveau d’investissement dans le secteur ;
• manque de coordination et mauvaise gestion des activités du secteur;
• inadaptation du cadre institutionnel et réglementaire ;
• absence d’implication des acteurs du secteur privé
En ce qui concerne les défis, le principal à relever reste la transformation des mentalités pour
parvenir à un modèle de gestion des villes en termes de disponibilité de services d’hygiène et
d’assainissement (ramassage des ordures, évacuation des eaux de pluie et des eaux usées)
structurés et fonctionnels.
47
METTRE EN PLACE UN PARTENARIAT POUR LE
DEVELOPPEMENT
Cible 8B : S’attaquer aux besoins des pays les moins développés
Indicateur 42 : APD nette en pourcentage du RNB des pays donateurs membres du CAD/OCDE
(cibles : 0,7% au total et 0,15% pour les PMA) ;
Indicateur 43 : Proportion de l’APD bilatérale et sectorielle des donateurs CAD/OCDE réservée
aux services sociaux (Educations primaire, soins de santé essentiels, alimentation, eau salubre
et assainissement ;
Indicateur 45 : Proportion de l’APD reçu par rapport au RNB
Indicateur 46 : Proportion de l’APD consacrée au secteur de transports en RCA.
1 LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
En République Centrafricaine l'essentiel des projets de développement est financé par l’Aide
Publique au Développement (APD) sous forme d'emprunt et/ou de dons.
Pour ce qui est de la tendance de l’aide publique au développement en pourcentage du RNB,
elle est passée de 12,2% en 2012 à 10,4% en 2013 pour atteindre 19,6% en 2014. L’année
2013 correspond à la période de crise politique et militaire ayant entrainé la suspension de
l’APD de la plupart des Partenaires Techniques et Financiers de la RCA.
La hausse de l’aide constatée en 2014 est due au réengagement de la Communauté
Internationale. Le montant global approuvé des aides se chiffre à 849 milliards de FCFA et se
décomposent en aide au développement (363 milliards de FCFA), aide humanitaire (369 de
FCFA milliards) et en appui budgétaire (73,7 milliards de FCFA).
Le montant effectivement décaissé est de 437 milliards de FCFA, ce qui représente 51%. Ce
niveau moyen de décaissement s’explique en partie par les procédures très longues et
compliquées des bailleurs d’un côté et de l’autre par la faible maîtrise des procédures par la
partie nationale. Les principaux donateurs sont la Banque Mondiale, les Nations Unies,
l’Union Européenne, la Banque Africaine de Développement et le Fonds International de
Développement Agricole au niveau multilatéral et la France et l’Allemagne du côté bilatéral.
La majorité des décaissements a été effectuée dans le cadre des projets humanitaires, non
sectoriels, multi secteurs et transversaux, de production ainsi que dans les infrastructures et
services sociaux et les infrastructures et services économiques
48
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
S’agissant des appuis budgétaires, 73,6 milliards de FCFA ont été octroyés à la RCA en 2014.
Ils sont constitués des apports des Institutions Financières Internationales (Banque Mondiale,
FMI et Banque Africaine de Développement : 42%), de l’Union Européenne (26,7%), des
pays de la CEEAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Angola :23%), de la
France (5,3%) et du PNUD (3%).
Pour ce qui est de l’aide humanitaire, sur un montant de 369 milliards approuvé, 269 milliards
de FCFA ont été décaissés en 2014. Ce qui a permis de financer 243 projets dans divers
domaines.
Encadré N°5 : Fonds fiduciaire Bekou
En vue d'encourager la stabilisation et la reconstruction de la RCA, l’Union Européenne a créé le
premier fonds fiduciaire multi-bailleurs appelé Bêkou — «espoir» en sangho, langue nationale, porté
par trois de ses États membres notamment la France, l'Allemagne et les Pays-Bas au mois de juillet
2014.
Ce fonds, doté de 64 millions d’euros dont 8 millions ont été décaissés ont permis le lancement de
trois premiers projets portant sur la reconstruction des services de santé, le programme de facilité
d’assistance et de communication et le programme d’amélioration de la situation économique et
sociale des femmes et de leurs familles.
2. LES BONNES PRATIQUES
Le Gouvernement a élaboré plusieurs stratégies sectorielles qui ont permis l’organisation des
tables rondes sectorielles
(Education, Défense, Eau-Assainissement, Commerce, et
Infrastructures de base). Ce qui constitue des documents de plaidoyer pour la mobilisation des
ressources. En outre, la commission de la CEMAC a assuré le portage des projets
d’infrastructures par la préparation et la coordination de certains projets de la RCA. Ce qui a
permis de mobiliser des ressources auprès des partenaires. Il s’agit principalement des projets
d’infrastructures routières et de désenclavement du pays.
49
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
Par ailleurs, le Gouvernement centrafricain vient de se doter d’une cellule nationale de
coordination de l’aide multi bailleurs dont les objectifs sont :
-
Elaborer et suivre la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des ressources ;
Tenir à jour le tableau de bord et la base de données sur l’aide ;
Appuyer les départements techniques dans la préparation des concertations et réunions
des donateurs ;
Elaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication sur l’aide.
Dans le souci de continuer à mobiliser les ressources des partenaires en faveur des projets de
développement du pays, le gouvernement en concertation avec l’Union Européenne a mis en
place le fonds « Bekou » qui a pour but d’accompagner la sortie de crise, la reconstruction et
le développement de la République Centrafricaine permettant d’offrir aux populations la
sécurité alimentaire, la reprise des services sociaux de base (éduction, santé, eau et
électricité).
Il a mis en place également en concertation avec les Nations Unies le fonds « EZINGO » «
renaissance » en Sango (langue nationale) et dont l’objectif principal est de :
-
Créer une plateforme entre les acteurs nationaux et internationaux à travers le partage
d’une vision commune et d’une théorie de changement solide pouvant identifier les
facteurs de conflit et causes de vulnérabilité structurelle, ce qui est essentiel pour
développer la résilience et réduire le risque d’un nouveau conflit
Il a enfin développé un cadre de concertation et de dialogue avec les partenaires résidents et
non-résidents dont les réunions se tiennent chaque trimestre à Yaoundé (Cameroun).
3
LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Les principaux facteurs de blocage de l’APD sont: (i) l’absence d’une stratégie de
mobilisation des ressources auprès des partenaires traditionnels et non traditionnels, (ii) le
faible niveau de mobilisation des fonds de la contrepartie nationale, (iii) l’absence
d’harmonisation des procédures des partenaires, (iv) l’absence de la prévisibilité de l’aide (v)
le faible alignement des stratégies d'assistance de certains bailleurs de fonds sur celles du
gouvernement et (vi) la faible maîtrise des procédures des bailleurs par la partie nationale.
3.1 LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
L'adéquation de l'APD aux besoins du pays suppose que les défis suivants soient relevés. Il
s’agit entres autres de : (i) de la mise en place d'un système efficace de collecte, de
traitement, de mise à jour et de diffusion des données de l’aide au développement ; (ii)
l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de suivi et évaluation des engagements et des
décaissements, y compris la création d'un cadre de concertation et d'harmonisation des
interventions des partenaires. A cela, il faut ajouter les domaines de coopération dans le cadre
d'un Partenariat Mondial pour le Développement qui sont : (i) le renforcement de l'intégration
régionale notamment au sein de la CEMAC et de la CEEAC.
50
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
CIBLE 8D. Traiter globalement le problème de la dette des pays en
développement par des mesures d’ordre national et international propres à
rendre leur endettement viable à long terme
Indicateur 51 : Proportion de la dette bilatérale envers les créanciers officiels qui a été annulée.
Indicateur 52 : Service de la dette en pourcentage des exportations de biens et services ;
Indicateur 54 : Atteinte des points de décision et d’achèvement de l’initiative PPTE.
1 LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
La République Centrafricaine a franchi le point de décision de l’Initiative PPTE en
septembre 2007 et fut le 25ème pays à avoir atteint en juin 2009, le point d’achèvement de
l’IPPTE sur un total de 35 pays.
L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE a permis à la République
Centrafricaine de bénéficier de l’annulation de sa dette extérieure d’un montant total de 578
millions de $us en valeur actuelle nette, soit 67,5% du stock de la dette . En termes
nominaux, l’annulation est évaluée à 827 millions de $us, dont 454 millions de $us par les
créanciers multilatéraux et 373 millions de $us par les créanciers bilatéraux et commerciaux.
En outre, la RCA a aussi bénéficié de la réduction de la dette au titre de l’initiative
d’allègement de la dette multilatérale (IADM) d’un montant total de 297 sur une période de
33 ans.
Cependant, la crise politique et sécuritaire survenue entre 2012 et 2013 s’est traduite par
l'accumulation de nouveaux arriérés de paiements internes et externes aux troisième et
quatrième trimestres 2013 ; ce qui a sensiblement détérioré la situation de la dette publique
avec un ratio dette publique sur le PIB qui est passé de 33,1% % en 2012 à 52,3% en 2013
et 47,6% en 2014. En outre, le service de la dette en pourcentage des exportations s’est
aggravé passant de 11,7% en 2012 à 19,1% en 2015 et pourrait atteindre un pic en 2016,
soit 20,8%.
En raison de cet endettement, la RCA est donc passée d’une situation de risque modéré
d’endettement à celle de risque élevé de surendettement.
Graphique 13: Evolution du service de la dette en pourcentage des exportations
Source : FMI, Banque Mondiale
51
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
2 LES BONNES PRATIQUES
Le Gouvernement centrafricain vient de renforcer les capacités techniques des cadres de la
Direction de la dette et des Participations (DPP) à enregistrer et assurer le suivi et l’analyse de
la dette publique extérieure et intérieure par l’acquisition de la dernière version du logiciel de la
dette SYGADE 6.0. Ce qui lui a permis d’assurer une informatisation plus efficace du service
de la dette intérieure et de connecter ce logiciel SYGADE au logiciel GESCO.
3 LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET
CONTRAINTES
3.1. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Selon l'analyse de viabilité de la dette (AVD) effectuée par la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International en 2014, la notation de la République centrafricaine est révisée et
passe d'un risque modéré à un risque élevé de surendettement. En effet, la valeur de référence
du ratio dette extérieure/exportations dépasse le seuil lié aux politiques mises en oeuvre en
raison d'une chute des exportations en 2013 due à la longue crise politique et sécuritaire. Le
ratio de référence service de la dette/exportations excède aussi le seuil de référence préconisé.
La RCA est classé parmi les pays surendettés. (Faiblesse des exportations ; Faible
mobilisation de ressources intérieures ; très faible fiscalisation de l’économie ; les crises
récurrentes, faible mobilisation des ressources extérieures ; faible valorisation des ressources
minières)
3.2. LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
En raison de la classification de la RCA comme pays à haut risque de surendettement, le
gouvernement doit relever le défi consistant à mobiliser des financements sous forme de
dons et ne contracter et garantir de nouveaux prêts qu’à à des conditions hautement
concessionnelles.
De plus, pour préserver la viabilité de la dette extérieure, la RCA doit diversifier sa
production exportable par l’instauration d’un climat des affaires attrayant pour
l’investissement étranger et renforcer les échanges et la coopération avec les organisations
régionales et sous régionales (CEMAC et CEEAC). De plus, elle doit poursuivre
l’application d’une politique budgétaire prudente et consolider les fondements de la
croissance en privilégiant la sécurité intérieure, le maintien de la stabilité politique et le
renforcement des capacités institutionnelles
Cible 8F : En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages
des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’information et de
la communication, soient à la portée de tous.
Indicateur 56 : Lignes téléphoniques pour 100 personnes;
Indicateur 57 : Abonnés au cellulaire pour 100 personnes;
Indicateur 58 : Internautes pour 100 personnes.
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Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
1. LA TENDANCE VERS L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF
Fortement créatrice d’emplois nouveaux, la révolution numérique a un impact économique et
socio- culturel considérable. C’est ce rôle capital des TIC dans la réalisation des OMD qui a
conduit les Nations Unies à encourager partout dans le monde les politiques favorisant leur
promotion, leur vulgarisation et leur usage dans les domaines vitaux.
En République Centrafricaine, cinq opérateurs (4 mobiles et un fixe) se partagent le secteur
des Télécommunications/TIC et de l’Internet. La télé densité nationale est de 28,57% dont :
0,1% pour la télé densité fixe et 28,47% pour la télé densité mobile.
Le nombre de lignes de téléphone fixe pour 100 habitants est passé de 0,20 en 2012 à 0,25 en
2014. La pénétration du téléphone filaire change peu et est de plus en plus délaissée au profit
des technologies sans fil.
S’agissant de la téléphonie mobile, son utilisation poursuit sa croissance en termes de nombre
d’abonnés qui a fortement augmenté entre 2010 et 2014 passant de 1 336 611 à 2 103 720, soit
57,39%. Les technologies utilisées sont régulièrement mises à jour avec de nouveaux services à
fortes valeurs ajoutées.
Graphique 14 : Evolution du nombre des clients au téléphone mobile
Source : ART
Le taux de pénétration de téléphone cellulaire est passé de 29,8% en 2010 à 47% en 2014
après avoir connu un fléchissement en 2013 (36,2%) à cause des pillages des installations dus
à la crise politico-militaire.
Le nombre de localités couvertes par les réseaux de la téléphonie mobile se sont élargies
passant de 49 à 74, soit un accroissement de 51%. Le taux moyen de couverture de la
population des zones desservies s’est amélioré passant de 50% en 2010 à 61,2% en 2014.
Malgré la croissance de la téléphonie mobile, la République Centrafricaine accuse encore du
retard dans le domaine de l’infrastructure large bande et de l’accès à l’internet.
L’internet a fait une entrée timide dans le paysage des TIC en RCA en raison du coût élevé
des équipements et des frais de connexion. Quatre opérateurs sur cinq fournissent l’accès à
l’internet via le Dial up, l’ADSL, le GPRS l’EDGE et le 3G+.
Le nombre de clients ayant accès à un service Internet a sensiblement évolué pour atteindre
53
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
65215 en 2014. L’accès à l’Internet se fait, à 85%, par les réseaux sans-fil des opérateurs
mobiles.
2. LES BONNES PRATIQUES
Plusieurs politiques et stratégies ont été élaborées pour promouvoir les nouvelles technologies
de l’information et de la communication : (i) le Document de Politique, Stratégie et Plan
d’Action de l’édification de la société de l’information validé par le gouvernement en 2006
(ii) Les lois 07.020 et 07.021 du 28 décembre 2007 relative à la Régulation, aux taxes et
redevances des Télécommunications en République Centrafricaine.
La déclaration des Chefs d’Etat de la CEMAC a engagé la RCA dans le Projet de Réseaux
des Télécommunications Haut Débit à fibre optique de l’Afrique Centrale « Central African
Backbone » CAB afin de transposer les directives de la CEMAC dans la législation nationale
et de tenir compte des lois type de la CEEAC.
De plus le projet ADEN financé par la coopération française assure l’internet dans six (6)
chefs lieu des préfectures sur les 16
3. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT, DEFIS ET CONTRAINTES
3.1. LES PRINCIPAUX GOULOTS D’ETRANGLEMENT
Le déploiement des réseaux de télécommunications, d'Internet et des technologies de
l'information en RCA, nécessite un accès à l'électricité dont les infrastructures sont très
vétustes.
Le grand problème des infrastructures de télécommunication réside dans la faiblesse du
réseau de transport. Cette situation pénalise l’interconnexion. Mais il y a d’autres
problèmes inhérents aux TIC qui sont les suivants:
- coût très élevé des équipements;
- faible couverture géographique ;
- faible vitesse de connexion ;
- manque de source d’énergie dans les zones rurales ;
- besoins en main-d’œuvre spécialisée non satisfaits dans le domaine des nouvelles
technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Par ailleurs, il n’existe pas encore d’adresses de messagerie avec l’extension CF et on note
que les ménages aisés ne bénéficient d’aucun programme d’incitation ou d’initiation aux
outils de communication et télécommunications.
3.2. LES PRINCIPAUX DEFIS ET CONTRAINTES
Les principales contraintes à l’atteinte de la cible sont les suivantes :
(i) le faible accès numérique ; (ii) l’insuffisance des fournisseurs d’accès à l’internet sur le
plan de la connectivité ; (iii) les coûts de communication relativement élevés sont, entre
autres, des facteurs qui freinent l’accessibilité des NTIC à la portée de tous ; (iv) les
difficultés d’accès à l’énergie ; (v) le faible taux d’alphabétisation des populations.
54
Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
Cependant les opportunités offertes par les TIC restent encore peu valorisées en République
Centrafricaine et nécessitent que les défis suivants soient adressés.
Il s’agit de : (i) réduire les coûts des services et des équipements de télécommunications pour
faciliter l'accès à un plus grand nombre; (ii) développer les infrastructures et supports de
télécommunications ; (iii) disposer d’un cadre juridique transparent, adapté et propice aux
investissements; (iv) construire un backbone national et assurer le raccordement de tous les
chefs-lieux des préfectures ; (v) assurer le raccordement de notre pays aux autoroutes
mondiales de l’information; (vi) baisser les coûts de communications; (vii) accroître la télédensité mobile de 28,5% à 60% d’ici l’an 2020; (viii) développer l’énergie solaire ; (ix) mettre
en place un réseau Haut Débit pour interconnecter les sites des Administrations Publiques à
travers le Projet GOV-NET.
3ème PARTIE : LES CONDITIONS DE REUSSITE DES ODD
Comme en 2000 à l’occasion du Sommet du Millénaire, la RCA souscrira en septembre 2015
aux ODD, au même titre que tous les autres pays de la planète. Elle devra tirer les leçons des
quinze dernières années si elle ne veut pas renouveler l’échec dans mise en œuvre des OMDs.
D’abord, le pays doit faire de la sortie définitive des crises la condition sine qua non de son
relèvement socio-économique. Il n’ y aura jamais de progrès sans une paix durable et il n’ y
aura pas de paix sans justice dans tous les domaines et sans amélioration des conditions de vie
des populations.
Ce fondement étant posé, les défis qui ressortent de ce rapport doivent être relevés grâce à une
mobilisation et un engagement du Gouvernement, des partenaires techniques et financiers de
la RCA, mais aussi grâce à une mobilisation des populations elles-mêmes.
Pour ce faire, il faut :
 Définir une vision partagée de la RCA à l’horizon 2030
Tirant les leçons de la dernière crise qui a failli emporter le pays en tant que nation et dont les
conséquences seront encore présentes pendant longtemps tant les déchirures du tissu social
ont été profondes, , la RCA reste un destin commun à construire Il s’agira de bâtir un
consensus national autour des grands objectifs de développement sur tous les plans et
d’imaginer la RCA que tous ses enfants souhaitent. La mise en place des nouvelles autorités
démocratiquement élues offre l’opportunité de conduire un tel exercice dans un climat
favorable du fait des graves conséquences des conflits encore visibles. Les partenaires
techniques et financiers du pays devraient appuyer l’étude prospective aussi bien dans sa
phase d’élaboration que de mise en œuvre.
 Contextualiser les ODD
L’appropriation nationale des ODD passe par une définition claire des objectifs nationaux à
atteindre et une définition des indicateurs pertinents à suivre. Bien mieux qu’àvec les OMDs,
la RCA doit engager un effort conséquent pour intégrer les ODD dans ses stratégies de
développement à court, moyen et long terme. Cette contextualisation doit s’opérer jusqu’au
niveau local des préfectures par exemple. Pour ce faire, des camppagnes de sensibilisation et
d’information autour des ODD doivent être entreprises afin de bâtir des coalitions au niveau
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Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
local pour leur mise en œuvre. Toutes les couches de la population, notamment les femmes et
les jeunes devraient être associées et avoir un rôle actif afin que les ODD ne restent pas une
affaire du Gouvernement, mais soient véritablement le centre d’un engagement national.
 Elaborer et Mettre en œuvre de manière efficace des stratégies sectorielles dans tous
les domaines relatifs aux ODD et assurer leur suivi
Mises à part les crises, la mise en œuvre des OMDs a pâti de l’absence de stratégies
sectorielles adaptées et surtout de leur mise en œuvre continue et suivi. Il importera que des
stratégies sectorielles soient revues ou conçues pour l’atteinte des ODD contextualisés. La
mise en œuvre de ces stratégies doit bénéficier des financements suffisants inscrits au budget
de l’Etat, avec la contribution des partenaires. Le suivi de la mise en œuvre de ces stratégies
sectorielles doit être entrepris aussi bien au niveau national que local, avec l’implication de
tous les acteurs.
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Rapport sur les OMD en 2015 en RCA
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