N°20 Le portrait de Bob Marley

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N°20 Le portrait de Bob Marley
N°20
Le portrait de Bob Marley
Vous allez entendre la chanson « Marley » de Danakil, à l’aide des passages du texte, découvrons les grands moments de sa vie :
Je suis né dans une famille modeste
L’injustice et la guerre sont des choses que je déteste
J’ai grandi dans les champs, à répéter les mêmes gestes
Pour gagner un peu d’argent,
Car la misère m’est indigeste
Je n’ai pas connu mon père, il était capitaine
Il venait d’Angleterre, cette terre n’est pas la mienne
Mais ma passion n’est pas là, bientôt je pars de chez moi
J’embrasse tendrement ma mère qui a tant fait pour moi
Où je vais je ne sais pas, mais dieu guide mes pas
Et je me sens, quelque part, être quelqu’un à part
Tellement de sentiments se bousculent dans mon cœur
Qui palpite et grandit en écrasant la peur
La vie me fait mal, je crains pour mes frères et sœurs
Je voudrais le bien mais le mal fait son beurre
Moi, je veux jouer de la voix et devenir chanteur
Générer de la joie avant que l’espoir ne meurt
J’ai 16 ans, je bosse j’avance avec bravoure
Avec des potes je sors mon premier 45 tours
Que la force soit avec moi, le chemin sans détour
Le peuple m’entendra, en tout cas je ferai tout pour
J’ai grandi dans mon ghetto modeste
Mon prénom c’est Nesta, et personne ne me teste
Je crois dans la musique, à l’importance des textes
Je m’attaque dans mes chansons
Aux travers que je détecte
Je n’aime pas la disco, je la fuis comme la peste
Mon son c’est le Roots que je balance même à la messe
Quelques galères mais les morceaux s’enchainent
Dans mon pays les producteurs véreux se déchainent
C’est les miettes que je ramasse,
Même si ça me fait de la peine
Je gagne pas des masses,
Mais qu’est ce que je donne de moi même
Sinon j’adore le football, depuis petit je suis fou de balle,
J’aime frapper dans la boule pleine balle et je la traine où
que j’aille
La weed me fait du bien, et même elle me soulage
Elle m’aide à oublier que des chiens
Nous mettent en cage
Me voilà tel que je suis, tel que je compte percer
Les échecs je les essuie, la légende est amorcée
J’ai 30 ans, mes chansons résonnent
Le monde connait mon nom et les chiens m'ont à la
bonne
Mais foutez moi la paix, je travaille à l’album
Je suis un homme puissant maintenant
Appelez moi Bob
Je suis une star, mais je reste modeste
Je ne suis pas du style à retourner ma veste
Enfant du peuple je suis né, je le reste
Je n’ai jamais subi l’influence des terres de l’Ouest
J’aime les femmes qui m’accompagnent,
Inspirent mon écriture
J’accorde la douceur des mots avec la force des écritures
Je porte de gros chapeaux,
J’aime la weed quand elle est pure
Je n’abuse pas de l’argent, juste quelques belles voitures
En concert c’est incroyable
Une mère, noire africaine, un père anglais, blanc,
superviseur à cheval des travaux des champs. Son père
redoutant la réaction de sa famille devant sa liaison avec
une femme noire, sera absent, laissant Bob et sa mère
dans la misère de la campagne.
Robert Nesta Marley dit Bob Marley est né le 6
février 1945. Nesta vit dans la pauvreté jusqu’à
l’adolescence, allant à l’école lorsque les travaux aux
champs lui laissent le temps.
Les conditions de vie sont terribles et la violence est
omniprésente dans le ghetto. Il faut choisir: le milieu
des voleurs ou le gospel. Cedella sa mère, choisit le
gospel, qu'elle chante avec ferveur à l'église, et
Nesta l'accompagnent. Ensemble, ils interprètent
passionnément des cantiques, le son du Roots-même
(le rythme de ses racines). C'est de cette façon qu’il
apprend à chanter juste.
À Trench Town, un quartier de Kingston, celui-ci
cohabite avec des rebelles aux cheveux ébouriffés qui
rejettent les Églises chrétiennes. Ils adoptent le rastafari
(qui est favorable à un retour à la culture africaine et à sa
musique). À quelques rues de l'immeuble où habitent les
Marley, la plus ancienne communauté rasta de Kingston
est installée dans le bidonville de Black-a-Wall.
La vie étant trop difficile à Trench Town, Cedella quitte
la Jamaïque et s'installe aux États-Unis. Livré à luimême, l'adolescent reste seul dans le ghetto, au cœur de
la capitale. Il a dix sept ans quand la fête de
l'indépendance sonne le glas de la répression coloniale, et,
avant elle, des déportations, des travaux forcés, du fouet,
des flibustiers et des corsaires.
Le ska, trame sonore de l'indépendance, est la musique
de la liberté, du patriotisme, le symbole d'un monde
meilleur après quatre siècles et demi d'exploitation
(esclavagisme). Le ska exprime tous les espoirs des
Jamaïcains enfin libérés du joug britannique. Pour le
jeune Nesta, le rythme joyeux, rapide de cette musique
représente une chance de sortir de sa condition
d'apprenti-soudeur.
Un lien pour voir une vidéo sur youtube à propos
de Bob Marley et de son avis sur la weed
(cannabis)
A 20 ans à peine, Marley fonde son groupe
musical, les Wailers. Au début des années 70,
l’influence des Wailers sur le reggae est si forte
que la plupart des autres grandes figures de ce
genre musical intègrent le mouvement rasta et
s’imprègnent de cette culture. Par conséquent,
leur musique reggae devient le principal vecteur
d’expression et de revendication rasta.
Cette dimension revendicatrice introduit une
dimension politique dans la musique jamaïcaine,
d’autant plus que l’oppression du mouvement
rasta par le gouvernement (maisons incendiées,
flambées de violence dans les ghettos, familles
jetées à la rue) nourrit le combat des « reggae
men » contre l’injustice.
Comme les foules se déchainent
Des dates inoubliables et des tournées qui s’enchainent
Partout où je passe, se créent des marées humaines
Mon message n’est pas secret, chaque jour je le promène
J’ai enfin trouvé mon père, il vit en Ethiopie
J’ai aussi trouvé ma terre, celle qui a vu naître la vie
Les yeux posés sur le monde, je tisse ma philosophie
Plus jamais personne au monde l’ayant lue ne l’oublie
Malheureusement, le contexte politique est tendu
A l’approche des élections, les jeunes se tirent dessus
dans la rue
Je sais que tous mes frères s’entre-tuent
Ca m’écœure tout ce sang pour deux hommes
corrompus
Et vient mon tour, lorsque ces fous pénètrent dans ma
cour en plein jour
Et tapent sur leurs gâchettes comme des sourds
Marley assassiné par deux dingues et un fêlé
Non ça, c’est du ciné, remets ton flingue sous scellés
Le concert sera maintenu et le combat continue
Puisque la balle n’a pas ôté l’espoir de ma vue
J’ai encore des choses à dire, encore des choses à faire
C’est pas l’heure de mourir, c’est pas non plus la manière
Il y a des gens qui comptent sur moi et moi je compte sur
les gens
Sur les gens intelligents, ce sont les plus dérangeants
C’est avec eux, soudés et solides comme la soudure
que jusqu’au dernier soupir on contrera les coups durs
Un jour je partirai mais mon travail restera
Natural Mystic, mec, y a des choses qu’on explique pas
pourquoi moi, j’ai senti le besoin de faire ça
pourquoi cette attraction, pourquoi j’ai pesé ce poids
Mais voilà, un matin, le destin fait le malin
Me prend par surprise et m’injecte son venin
Mal aux pieds, je suis crevé, mais les tourneurs veulent
tourner
On y va, si je dois mourir, je veux chanter
Déjà 36 ans que j’ai débarqué sur cette terre
1981 marque la fin de mon ère
Aujourd’hui, j’aurais 60 ans et des poussières
Mais bon, j’ai réussi et j’en suis fier.
En mai 1977, une blessure au gros orteil, faite en jouant
au football, se rouvre lors d'un match amical à l'hôtel
Hilton de Paris. Le médecin lui suggère des analyses. Le
diagnostic est réalisé à Londres : Bob Marley souffre
d'un mélanome malin (maladie de la peau qui ne
représente que 4 % des cancers, mais qui, de tous, est
la plus dangereuse), sans doute dû à une trop longue
exposition au soleil. On lui prescrit une amputation
urgente de l'orteil, mais un mélange de superstition de
son entourage (la religion Rastafari interdit toute
amputation) et de pression en pleine tournée
européenne où il rencontre enfin son public,
contribuent à retarder l'opération. En 1980, après une
perte de connaissance lors d'un jogging à Central Park à
New York, Bob Marley passe un examen aux rayons X
où l'on découvre cinq tumeurs, trois au cerveau, une
aux poumons et une à l'estomac : son cancer s'est
généralisé. Il ne dit rien à son entourage et continue ses
concerts. Il meurt à Miami le 11 mai 1981.
Les grands chanteurs comme Bob Marley ne sont alors
plus perçus comme des musiciens de divertissement,
mais comme de véritables révolutionnaires. Ils
deviennent les porte-paroles des pauvres, enfermés
dans la misère des ghettos ; Bob Marley en particulier se
met à attaquer violemment le système raciste de la
Jamaïque, qui établit une hiérarchie sévère entre
Blancs, Métis et Noirs. Ces messages sociaux sont
entendus à la radio par les représentants des classes
défavorisées : c’est un véritable éveil pour leur
conscience politique.
Bob Marley & the Wailers sortent l’album militant « Catch
a Fire » en 1972, puis « Burnin »’, qui contient entre autre
les tubes militants « Get Up Stand Up » et « I Shot The
Sheriff », apologie de la légitime défense.
Lorsque disparaît l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié (sur
l’image à gauche) en 1975, auquel il dédie la chanson «Jah
Live», il ne reste plus que cinq ans de gloire à Bob. L'album
Rastaman Vibration monte dans les dix meilleures ventes de
1976, avec des classiques comme «Roots Rock Reggae»,
«Crazy Baldhead» et «Rat Race». La chanson «War» met en
musique le discours de l'empereur prononcé à l'O.N.U., le
premier discours dans lequel un homme prend la parole au
nom du tiers-monde. Bob Marley deviendra la première
superstar planétaire issue d'un pays pauvre, et le dernier à
ce jour.
Bob Marley possède à cette époque une aura mystique si
étendue qu’il renforce les rancœurs de certains de ses
compatriotes, notamment extrémistes et racistes. En
décembre 1976 à Kingston dans le but de retrouver l’unité
national jamaïcain, le premier ministre Michael Manley
décide d’organiser avec Marley un grand concert. Celui-ci
sera victime, peu avant le concert, d’une tentative
d’assassinat aux côtés des autres membres des I-Trees
(son nouveau groupe) ; Marley est atteint au bras et à la
poitrine et Rita Marley (sa femme et choriste du groupe)
est touchée à la tête (elle survit par miracle).
Deux jours après l’attentat, Bob Marley participe comme
prévu au concert Smile Jamaïca à Kingston et déclarera à
un journaliste : « Les gens qui tente de rendre ce monde
mauvais, ne prennent jamais de jours de congés.
Comment le pourrais-je ? »
En 1976, Bob Marley s’exile en Angleterre, fuyant une
Jamaïque où il ne se sent plus en sécurité. C’est l’année où
le reggae obtient un succès immense malgré un style de
musique qui prend de plus en plus d’importance : le
DISCO.

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