Les fables à l`école (XIX° - XXI° siècles) : un
Transcription
Les fables à l`école (XIX° - XXI° siècles) : un
Les fables à l’école (XIX° - XXI° siècles) : un patrimoine européen ? Marianna MISSIOU Chargée de cours Université de l’Egée [email protected] Colloque international HELICE Bordeaux, les 6, 7 et 8 novembre 2013 Diamanti ANAGNOSTOPOULOU Professeure, Université de l’Egée [email protected] Les fables d’Ésope dans les manuels littéraires de l’école primaire grecque : Quelle place ? Pour quelles raisons ? Déjà dès l’époque de Platon, les fables d’Ésope étaient considérées comme le cœur même de la lecture et de l’instruction de l’enfance, aussi bien que de l’éducation morale. Selon Seth Lerer, aucun auteur n’est autant associé à la littérature d’enfance qu’Ésope ; ses fables représentent la littérature elle-même (2008 : 35). Au cours de leurs lectures à l’école primaire, les élèves grecs se familiarisent avec les fables d’Ésope, qui constituent une partie de leur patrimoine littéraire, patrimoine toutefois scolarisé. Dans le système éducatif grec, la littérature est enseignée à l’aide de manuels qui s’apparentent généralement à des recueils d’extraits d’œuvres littéraires. Pendant deux périodes éditoriales successives (de 1982 à 2005 et de 2006 jusqu’ à aujourd’hui) le manuel unique et obligatoire pour tous les élèves et enseignants a toujours été conservé, enrichi cependant dans la deuxième période éditoriale par des propositions vers des ouvrages littéraires complets. La littérature, ancrée fortement dans le contexte scolaire, est encore considérée comme faisant l’objet d’une leçon comme les autres, donc comme un ensemble de connaissances ordonnées à acquérir (Anagnostopoulou 2009). En outre, le confinement thématique que l’on peut aisément constater dans les manuels littéraires, atteste de la présence affirmée ou tacite de la censure qui guide les pédagogues dans la sélection des textes. Dans ce contexte, nous nous proposons d’amorcer une comparaison des deux périodes éditoriales successives des manuels littéraires grecs, dans toutes les classes de l’école primaire. Les points que nous examinerons successivement sont les suivants : Quelles fables d’Ésope les manuels contiennent-ils, comment sont-elles organisées, quelles sont les activités qui les encadrent, quelles sont les particularités éditoriales dans les manuels des deux périodes ? La question du corpus des fables est-elle cruciale ou non par rapport aux choix évoqués cidessus ? Quelle est la part de nouveauté et de recyclage du passé dans les manuels de la seconde période éditoriale, concernant les fonctions de transmission du patrimoine, les pratiques de la lecture et les méthodes didactiques, assignées aux fables ? Comment la lecture préconisée par les instructions du guide pédagogique, rédigé par les comités de rédaction, dirige la lecture des fables par l’enseignant ? Comment les activités proposées dans les manuels littéraires conduisent les élèves à développer ou non leur posture de lecteur plus précisément lorsqu’il s’agit de fables ? Corpus utilisé Manuels littéraires de l’école primaire grecque de deux périodes successives (de 1982 à 2005 et de 2006 jusqu'à aujourd’hui. Bibliographie Anagnostopoulou, Diamanti. (2009). “ Le passage littéraire des élèves grecs de la maternelle aux deux premières classes de l’école primaire à travers les manuels scolaires de littérature ». Le Langage et l’Homme, 44/1, 59-66. Seth, Lerer. 2008. Children's literature: a reader's history, from Aesop to Harry Potter. Chicago: University of Chicago Press. Vandendorpe, Christian. 1989. Apprendre à lire les fables. Une approche sémiocognitive. Montréal : Le Préambule. Canvat, Karl et Vandendorpe, Christian. (1996). « La fable comme genre : essai de construction sémiotique ». Pratiques, 91, p. 27-56.