Damienne - Paroisses de Sevran
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Damienne - Paroisses de Sevran
Témoignage sur le Christ, facteur de communion dans nos différences. (Damienne, pour le dimanche 13 novembre 2016 à la messe de 8h30) Bonjour, j’ai choisi de témoigner sur ce que je vis à Foi et Lumière par rapport au thème pastoral de l’année. Dans notre département il y a 5 communautés Foi et Lumière, et je suis membre depuis plus de quinze ans de l’une d’entre elles. Nous somme une trentaine de personnes de tous les âges, certaines atteintes d’un handicap mental plus ou moins sévère qui viennent accompagnées de leurs parents ou de leurs éducateurs et d’autres qui viennent en tant qu’amis comme moi. Aujourd’hui, 1600 communautés Foi et Lumière existent dans le monde depuis la création de ce mouvement en 1971, à Lourdes, par Marie-Hélène Mathieu et Jean Vanier. Une fois par mois on se réunit pour échanger sur nos vies et partager des activités et des repas, dans la joie, l’amitié et la prière. Je voudrais dire avec force que c’est dans la différence reçue, tel un cadeau, que se réalise la cohésion d’un groupe fraternel. Et pourtant, cette différence est de taille car elle touche au plus profond d’elle-même une personne blessée dans son esprit par un handicap de naissance ou accidentel. Souvent, Il s’y ajoute la souffrance d’être rejetée, moquée, méprisée, prise en pitié ou même non reconnue comme une personne (pensez à la petite Bernadette qui a dit de la belle dame de la grotte, « elle m’a parlé comme à une personne » !), dans la société et pire, dans les interruptions de grossesse ou IVG. A Foi et Lumière, c’est le service à l’autre réciproque et fidèle qui soude ses membres, même ceux plus difficiles à rejoindre tant leur mal est profond. La douceur, la patience, le respect sont des clés d’or pour entrouvrir le mystère d’une vie blessée. L’exemple nous en est donné par le lavement des pieds dans l’Evangile, plein de délicatesse, et que nous pratiquons quelquefois entre nous. Nous avons tous nos propres handicaps dans la vie quotidienne et nos amis handicapés nous interrogent beaucoup par leur étonnant naturel dépourvu de préjugés et rempli d’égards pour ceux qui les accueillent tels qu’ils sont. Ils nous font aussi découvrir la saveur de l’instant présent pleinement vécu, entre amis ou avec des étrangers. Jésus ne dit-il pas que nous n’avons pas à nous juger, à ne pas rivaliser pour obtenir les premières places, car comme le dit si bien Saint-Paul, il n’y a ni forts ni faibles en Jésus-Christ, mais seulement des frères et des sœurs à aimer. Tout simplement parce que nous sommes tous créés à l’image de Dieu, son Père. Je vais vous parler d’un moment magnifique que j’ai vécu à Lourdes en 2014 avec des amis de Foi et Lumière et des hospitaliers du diocèse. Dans ce sanctuaire paisible qui attire tant de monde, Il s’y vit des miracles reconnus par les autorités ecclésiales, mais aussi de multiples pépites secrètes ou méconnues de conversion et de gestes d’amour par l’intercession de la Vierge Marie. Je connais depuis des années Patrick. C’est un adulte handicapé mental, ne s’exprimant que par des bruits de gorge et des gestes très maladroits. Affectueux et attachant, il est bien connu de notre évêque, car dans sa spontanéité sans artifices, Patrick lui a plusieurs fois sauté au cou. Il donne le biberon avec une grande application, à Gabriel, bébé de 2 ans, polyhandicapé. Gabriel est sourd et incapable de bouger, et il s’abandonne en toute confiance à ce jeune monsieur qu’il ne connait pas bien mais qui s’occupe de lui. Ses magnifiques yeux noirs grands ouverts et son nez bien dilaté expriment la force de vie jaillissante de ce corps pourtant infiniment blessé. Nathalie, sa maman, le tient dans ses bras, et très touchée par le désir profond de Patrick de se rendre utile auprès de lui, elle lui présente son petit garçon, sans hésitation aucune, tout comme Marie, dans la crèche, a présenté Jésus aux bergers. Cette jeune femme est, en cet instant de grâce qui nous paraît suspendu entre ciel et terre, toute détendue et rayonnante de joie et de fierté. Nous sommes quelques-uns autour d’eux 3, plongés dans une relation à nulle autre pareille, d’une simplicité et d’une beauté à couper le souffle. Devant nous ce ne sont plus deux personnes handicapées se donnant l’une à l’autre, mais un seul cœur battant à l’unisson au rythme de l’amour même du cœur sacré de Jésus. Nathalie a fait ce jour-là de Patrick un homme immensément heureux parce qu’unifié en tout son être. Sans s’en rendre compte sûrement, par l’humilité et la générosité de sa démarche d’amour. Quel instant béni de plénitude heureuse et paisible ! Quelle harmonie des cœurs et des esprits ! Oui, rien n’est impossible à l’homme qui met sa totale confiance dans le Seigneur. Et j’ai alors réalisé qu’en contemplant ce trio d’amour formé par Patrick, Gabriel et Nathalie, tous trois membres différents mais uniques du corps du Christ, c’était bien là le Corps du Christ qui se rendait visible à nos yeux émerveillés. Oui, le Royaume de Dieu est déjà présent sur terre, et à la portée de tous, si nous laissons agir en nous l’Esprit de Dieu qui fait le Bien de toute chose humaine et imparfaite. Alors, Je vous invite à une rencontre dans ma communauté à Villepinte, au moment de la Fête de la Lumière célébrée dans toutes les communautés du monde le week end de la Présentation de Jésus au Temple. N’hésitez pas à me contacter et à en parler autour de vous. Une affiche Foi et Lumière avec mon numéro de portable et mon nom se trouve dans le SAS à l’entrée de l’église Si de votre côté, vous vous donnez par amour du Christ et du prochain en réponse à des demandes personnelles dans votre entourage, ne restez pas dans l’ombre, parlez-en, invitez même les plus réservées de vos connaissances qui n’attendent peut-être que d’être un peu bousculées dans leur timidité ou leur crainte de ne pas être à la hauteur. A la hauteur de quoi d’ailleurs? Ce n’est pas de l’ordre de la compétition ni de l’orgueil que de découvrir en l’autre, malade, isolé, au chômage, en quête de sens pour vivre, la personne même du Christ miséricordieux. Pourquoi chercher le bonheur ailleurs que celui frappe à notre porte ? Car c’est Jésus qui frappe !