Lupus érythémateux disséminé de lenfant
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Lupus érythémateux disséminé de lenfant
Lupus érythémateux disséminé de l’enfant Hôpital de Jolimont Dr Valérie Ghislain, 2009 Table des matières • • • • • • • • • • • • Introduction Définition Épidémiologie Génétique Physiopathologie Clinique Biologie Cas particuliers Traitement Évolution Cas clinique Conclusion Introduction • Maladie systémique auto-immune • Étiologie inconnue • Seuls 10-17% diagnostiqués avant l’âge de 16 ans • Présentations initiales d’un LED à début pédiatrique : + sévères qu’un LED commençant à l’âge adulte • R/ : pas d’essai pédiatrique randomisé, recommandations issues d’études rétrospectives, non contrôlées ou surtout extrapolées du R/ de LED de l’adulte Définition • Diagnostic repose sur la conjonction d’éléments cliniques, biologiques et sérologiques • Critères de l’ARA (American g Association) : critères de classification • Validés chez l’enfant que dans une seule étude : Se 96%, Sp 100% • Diagnostic retenu si au moins 4 des 11 critères sont présents Critères de classification du LED 1. 2. 3. 4. 5. Érythème malaire Lupus discoïde Photosensibilité Ulcérations buccales ou nasopharyngées Arthrite non déformante : atteinte de deux ou plusieurs articulations périphériques avec douleur à la mobilisation, épanchement ou gonflement des parties molles 6. Sérosite : pleurésie et/ou péricardite 7. Atteinte rénale : protéinurie supérieure à 0,5 g/24h ou cylindres hématiques ou granuleux 8. Psychose ou convulsions 9. Anémie hémolytique ou leucopénie (<4g/l) ou lymphopénie (<1,5g/) ou thrombopénie (<100 g/l) 10. Présence d’Ac antinucléaires en IFI 11. Désordre immunologique : Ac anti-DNA natif ou Ac anti-Sm ou Ac antiphospholipides SDI (Systemic Lupus International Collaborating Clinics (SLICC)/American College of Rheumatology (ACR) Damage Index) Ped-SDI • SDI – = index clinique comportant 41 points dans 12 systèmes/domaines – Atteintes dues à la maladie elle-même, à son traitement ou aux deux • Ped-SDI : – + retard de croissance, + retard pubertaire – 41 43 points, 12 14 systèmes/domaines Épidémiologie • Diagnostic avant 16 ans : 15-20% • Sex-ratio fille/garçon – élevé que chez l’adulte (varie considérablement d’une étude à l’autre) (4.5/1 vs 8-13/1) • Fréquence plus grande chez les noirs et les asiatiques (Caraïbes, sud-est Asiatique, Noirs américains) que chez les blancs caucasiens Génétique • Frères et sœurs de sujets atteints : RR 15x supérieur • Jumeaux homozygotes : risque 10x + élevé par rapport aux jumeaux dizygotes • Taux de concordance que de 24% chez jumeaux homozygotes rôle des facteurs environnementaux Déficit homozygote (ou une double hétéozygotie) affectant un gène unique • Déficits héréditaires en complément : – Phase initiale d’activation de la voie classique du complément : C1q (90% de LED en cas de déficit complet), C1r, C1s ou C4 – Plus en aval : C2 (associé au LED que ds 10%, présentation surtout cutanée) • Allèles HLA : A1, B8, DR3, C4AQ0 • Certains gènes localisés dans la région du CMH de class III (gène du TNF-alpha) • Allèles de gènes des FcR Physiopathologie • Activation à la fois polyclonale et spécifique des LyB, s’accompagnant d’une production de nombreux Ac et autoAc • Ac pouvant former des complexes immuns circulant qui activent le complément • Les vaisseaux, synoviales et glomérules (où ces complexes se fixent préférentiellement) seront le siège de réactions inflammatoires • Défaut de fonctionnement des macrophages • Facteurs environnementaux : EBV (?), médicaments (pénicilline, sulfamidés, ..) et UV peuvent exacerber la maladie • Influence hormonale suggérée par la prépondérance féminine Clinique • • • • • • • Signes généraux Atteinte cutanée Atteinte de l’appareil locomoteur Atteinte neuropsychiatrique Atteinte pulmonaire Atteinte cardiaque Atteinte hématologique, thromboses, syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL) • Atteinte rénale • Autres atteintes • Lésions présentes chez 58,2% des patients après une durée >5 ans, avec un score moyen de 1,4 (Gutiérrez-Suarez R. & co, 2006) • Lésions neuropsychiatriques, rénales et musculo-squelettiques se développent précocément contrairement aux lésions oculaires, cardiovasculaires, cutanées Signes généraux • Hyperthermie ou état subfébrile • Asthénie • Perte de poids (durant la période initiale, chez 40-74%) • Adénopathies (15-30%) • Splénomégalie Atteinte cutanée • • • Érythème malaire photosensible en ailes de papillon (74% des cas) Ulcérations buccales (46% des cas) Lésions de vascularité (purpura pétéchial ou vasculaire, urticaire) (42% des cas) • • • Photosensibilité (40% des cas) Alopécie diffuse et complète ou circonscrite en plaque (32% des cas) Lupus discoïde (19% des cas) (lésion chronique, érythémato-squameuse, cicatricielle, jadis comparées à des morsures de loup lupus, au niveau de : face, scalp, doigts, tronc) • • Érythème péringuéal, syndrome de Raynaud, gangrène digitale, dystrophie unguéale (striation, onycholyse partielle) Livedo reticularis (traduit la présence d’Ac antiphospholipides) Diagnostic = Biopsie cutanée : – Histologie : hyperkéraose, bouchons cornés folliculaires, infiltrats lymphocytaires dermiques, dégénérescence vacuolaire de la couche basale – Immunofluorescence directe : mise en évidence d’un dépôt d’Ig et de complément au niveau de la jonction dermo-épidermique (+ en peau saine non exposée aux UV que dans les formes systémiques de l’affection) Atteinte de l’appareil locomoteur • Arthralgies migratrices de rythme inflammatoire • Arthrites symétriques exsudatives non érosives : mains > poignets > genoux > chevilles > coudes > épaules • Déformations digitales secondaires aux lésions ténosynoviales • Nécrose osseuse ischémique (pouvant survenir spontanément ou, + souvent, suite aux corticoïdes) • Atteinte musculaire peu fréquente Atteinte neuropsychiatrique • Neuro : neuropathie périphérique, myélite transverse, névrite optique, vascularité cérébrale diffuse (céphalées migraineuses, troubles moteurs, sensoriels, troubles de la conscience, troubles des fonctions supérieurs et cognitives), AVC (Ac antiphospholipides) • Psy : dépression psychose franche 1/3 des cas Diagnostic : – LCR : anormal dans 1/3 des cas chez l’adulte : hyperprotéinorachie, hyper-cellularité modérée, hypergammaglobulinorachie, consommation du complément) – FO : exsudats cotonneux – IRM cérébrale : atrophie cérébrale, hyper-signaux de la substance blanche , pseudotumeur (très rare chez l’enfant) Atteinte pulmonaire • Épanchement pleural (rarement massive, souvent rapidement résolutive) (liquide : exsudat riche en c/ mononucléées, glucose nl par rapport à la glycémie, taux du complément abaissé) • Lésions pulmonaires parenchymateuses : souvent imputables à des infections • EP • Fibrose interstitielle • HTAP • Fréquence : 5 à 77% des cas selon les séries Atteinte cardiaque • Péricardite (souvent asymptomatique,rarement compliquée de tamponnade) • Myocardite • Atteinte valvulaire (endocardite verruqueuse de Lbman-Sacks) • Atteinte des artères coronaires (secondaire à des lésions de coronarite et/ou d’athérosclérose) • Lésions d’ischémie myocardique (16% d’enfants asymptomatiques) • Infarctus du myocarde (secondaire à ces lésions coronariennes ou à la présence de thromboses dans le cadre d’un syndrome des anticorps antiphospholipides) Atteinte hématologique 1. Cytopénie (s) auto-immune(s) 2. Anomalies acquises de l’hémostase 1. Cytopénie(s) auto-immune(s) • Thrombopénie : – 26 à 74% des cas – Peut précéder de plusieurs années l’apparition d’un LED, notamment lorsqu’elle est associée à la présence d’Ac antinucléaires • Anémie : – 50% des cas environ – Secondaire à la présence d’auto-Ac fixant le complément de type IgG dans 10% des cas environ – Peut être associée à la présence d’Ac anti-cardiolipine ou à la présence d’agglutinines froides dirigés contre l’antigène I de la membrane érythrocytaire • Leucopénie : – 27 à 52% des cas – Lymphopénie iolée ou associée à une neutropénie 2. Anomalies acquises de l’hémostase • Micro-angiopathie thrombotique thombocytopénique (rare chez l’enfant) • Thrombopathie • Diminution du taux de certains inhibiteurs physiologiques de la coagulation secondaires à la présence d’auto-anticorps : protéine C (20%), protéine S • Résistance acquise de la protéine C activée associée à la présence d’un anticoagulant de type lupique • Anticorps antiphospholipides interfèrent avec de nombreux facteurs de la coagulation Anticorps antiphospholipides • Méthode de dosage – VDRL (réactions utilisées en phase liquide pour le diagnostic de syphilis) (faible Se) – Anticoagulants de type lupique (antiprothrombinase = anti IIase) allongement du TCA (Se 24%) – Anticorps anticardiolipines tests Elisa (détection des Ac dirigés contre la cardiolipine et son co-facteur : la beta2-glycoprotéine) (banaliser les titres faibles ainsi que des ac exclusivement d’isotype IgM car peu Sp!, Se 27%) • Associés à la présence d’une thrombopénie autoimmune , d’une positivité du Coombs érythrocytaire et à la survenue de thromboses Thrombose • Thrombose veineuse 17% des cas, AVC 9% des cas • Associée à la présence d’un anticoagulant de type lupique, à la présence d’un Ac anticardiolipine, à la présence d’une résistance acquise à la protéine C activée Syndrome des anticorps antiphospholipides • Diagnostic : au moins 1 des critères cliniques et 1 des critères biologiques – Critères cliniques : • Un ou plusieurs épisodes de thrombose artérielle, veineuse ou de la micro-circulation d’un organe ou tissu • Survenue d’un ou plusieurs décès d’un fœtus normal avant la dixième semaine de gestation • Survenue d’une ou plusieurs naissances d’un enfant né prématurément avant la 34ème semaine dans un contexte d’éclampsie ou d’insuffisance placentaire • Au moins trois avortements inexpliqués avant la 10ème semaine de gestation – Critères biologiques : • Présence d’Ac anticardiolipine de type IgG et/ou IgM, à un titre modéré ou élevé, sur au moins 2 prélèvements, à au moins 6 semaines d’intervalle • Présence d’un anticoagulant de type lupique, sur au moins 2 prélèvements, à au moins 6 semaines d’intervalle • Nb : critères de diagnostic peu adaptés pour l’enfant Syndrome des anticorps antiphospholipides (suite) • Dès l’âge de 8 mois • Surtout secondaire (associé essentiellement à un LED ou à d’autres maladies inflammatoires), beaucoup plus rarement primaire (2.8%) • Existence de formes familiales • Exceptionnelles formes passives : thromboses néonatales liées à un passage transplacentaire d’APL maternels • Épisodes récidivants de thrombo-phlébites profondes et/ou de thromboses artérielleset-chez la femme-d’avortements récidivants et de foetopathies • Thromboses des vaisseaux des membres, des poumons, cutanées (livedo reticularis), cérébraux, surrénaliens (insuffisance surrénalienne), hépatiques (syndrome de BuddChiari, hépatomégalie avec cytolyse hépatique), oculaires (veine centrale de la rétine) Atteinte rénale • 60 à 80 % (semble plus fréquente que chez l’adulte) • 1er symptôme le + souvent : protéinurie (avec ou sans syndrome néphrotique) • Micro ou macro-hématurie Classification internationale (OMS) des lésions de néphropathie lupique : • Classe I : rein normal • Classe II : GN mésangiale • Classe III : GN proliférative segmentaire et focale (moins de 50% des glomérules atteints) • Classe IV : GN proliférative diffuse (plus de 50% des glomérules atteints) • Classe V : GN extramembraneuse • Classe VI : GN sclérosante • Atteinte de stade III ou IV : présente dès la 1ère biopsie rénale chez 20% et >40% des enfants respectivement • HTA ou IR ou protéinurie importante : évocateur d’une atteinte sévère de type IV • Biopsie rénale : indispensable dès signes rénaux Autres atteintes • Atteinte hépato-digestive : entéropathie exsudative, colite ischémique, pneumatose intestinale, pancréatite (vascularité, thrombose artérielle, cortico-induite), hépatomégalie (secondaire à une stéatose et/ou une hépatite non spécifique), syndrome de Budd-Chiari (associé à la présence d’APL), artérite nécrosante des artères infra-hépatiques, hépatite auto-immune • Atteinte parotidienne • Adénite • Présence d’Ac antithyroglobuline (rarement associé à un dysfonctionnement thyroïdien) Biologie 1. Manifestations hématologiques non spécifiques 2. Principaux anticorps antinucléaires 3. Complément sérique Manifestations hématologiques non spécifiques • Traduisent l’existence d’un syndrome inflammatoire : – VS élevée (tjs au cours des poussées, se normalise ou reste élevée lors de rémission clinique pas de valeur pronostic) (<élévation du fibrinogène, hypergammaglobulinémie) – Anémie modérée (hémolyse immune (Coombs direct positif), SI, urémie chronique) – Hyper-gammaglobulinémie – Élévation des alpha-2-globulines (moins constante) – Nb : CRP : peu ou pas augmentée lors des poussées (<50mg/dl) (excepté en cas d’atteinte des séreuses, d’épisodes infectieux) • Leucopénie (lymphopénie) • Thrombopénie modérée Principaux anticorps antinucléaires 1. Facteurs antinucléaires 2. Anticorps anti-ADN 3. Anticorps spécifiques d’antigènes nucléaires 4. Facteurs rhumatoïdes Facteurs antinucléaires (FAN) • Dépistage : immunofluorescence indirecte sur noyaux entiers (titre des Ac = dernière dilution du sérum donnant une image positive) • Présents dans 94 à 100% des LED ped • Se : élevée (même à un taux élevé de 1/20 : 97%) • Sp : nulle!, augmente avec l’augmentation des taux (1/20 : 34%, 1/640 : 91%, 1/1280 : 96%) (+ : connectivites, hépatite chronique active, MNI, pneumoconioses,…) • Retrouvés dans le sérum de 0,8% d’enfants normaux • Pouvant disparaître lors des phases inactives ou lors de son R/ • En aucun cas le diagnostic de LED ne peut être posé uniquement sur la positivité des Ac anti-nucléaires! • Découverte d’Ac antinucléaires en IFI déterminer la spécificité Anticorps anti-ADN • 3 méthodes de dosage (test radioimmunologique, test d’immunofluorescence indirects, dosages en Elisa) • Moins bonne sensibilité : présents dans 83 à 85% des cas • Meilleure spécificité (mais présents dans d’autres maladies systémiques : arthrite juvénile idiopathique, dermatomyosite, connectivite mixte, sclérodermie systémique) • Valeur pronostique discutée Anticorps anti-ENA (Extractable Nuclear Antigens) • Ac dirigés contre des protéines non basiques et solubles dans des tampons salins : – Ac anti-Sm (peu Se, très Sp!), – Ac anti-SSa, – Ac anti-SSb – Ac anti-RNP • Anti-Sm : 11 à 45% des cas, anti-SSa : 14 à 40%, anti-SSb : 10%, anti-RNP : 11 à 47% Facteurs rhumatoïdes • 5 à 43% des cas Complément sérique • Diminution du C3 ou du C4 : 65 à 91% des cas • Association d’une hypocomplémentémie et d’un titre élevé d’Ac anti-ADN natifs : valeur pronostic de 100% pour le diagnostic de LED • Diminution du complément hémolytique total (CH50) ou de ses fractions C1q, C3 ou C4 : habituellement associée à une atteinte rénale grave mais peut également s’observer en dehors de celle-ci, un taux normal de C3 peut également s’observer au cours d’une maladie rénale active Cas particuliers 1. Lupus néonatal 2. Lupus induit Lupus néonatal • Dans 25 à 80% des cas : maladie asymptomatique chez la mère • Passage transplacentaire d’Ac maternels anti-SSa, anti-SSb et anti-RNP • Manifestations : – Atteinte cardiaque : pacemaker dans 40 à 70%, décès dans 15 à 35%, BAV complet congénital dans 1 à 2% des mères porteuses d’Ac anti-SSa/SSb, voire 10 à 50% s’il existe un 1er enfant atteint – Atteinte cutanée : 50%, apparition moyenne à l’âge de 6sem, durée moyenne 17sem, érythémato-squameuses, surtout visage > scalp > tronc > membres > plis – Atteinte hématologique : plus rare, neutropénie essentiellement – Atteinte hépatique : hyperbilirubinémie conjuguée (1ères sem) ou cytolyse modérée (vers 2-3 mois), défaillance hépatocellulaire sévère ante ou néonatale (plus rarement) – Atteinte cérébrale : rare Lupus induit • Médicaments : Tétracyclines, Acébutolol, Quinidine, Isoniazide, Chlorpromazine, Carbamazépine, Interféron alpha, Agents anti-TNF, Procaïnamide, Hydralazine • Se différencie de l’entité spontanée par : moindre prédominance féminine, fréquence élevée de manifestations générales et de pleuropéricardite, rareté des atteintes rénales sévères, présence de titres élevés d’anticorps anti-histones, évolution souvent favorable à l’arrêt de la médication inductrice Traitement • • • • • Éviction Traitements généraux Syndrome des APL Contraception et grossesse Vaccination Éviction • Exposition aux UV • Médicaments : pénicilline, sulfamidés,… • Oestrogènes en cas de syndrome antiphospholipide Traitements généraux • • • • Aspirine à forte dose et AINS Hydroxychloroquinine (Plaquenil) Corticothérapie Immunosuppresseurs : ciclophosphamide (Endoxan), azathiprine, méthotrexate, ciclosporine, mycophénolate mfetyl, autogreffe de cellules souche hématopoïétiques • Autres : immunoglobulines intraveineuses, anticorps monoclonaux, cas particuliers : splénectomie, greffe rénale Aspirine à forte dose et AINS • Indiqués dans les formes mineurs avec atteinte cutanée et/ou articulaire • Aspirine : – contre-indiquée en cas de thrombopénie – doit être arrêtée 8 à 10 jours avant une biopsie rénale ou autre geste invasif – Fortes doses prédisposent aux accidents d’hépatite cytolytique et d’IR • Prudence en cas d’atteinte rénale! Hydroxychloroquine (Plaquenil) • Antimalarique de synthèse • Indication : atteinte cutanée, articulaire, signes généraux non contrôlés par les AINS • Dose d’attaque (6-8mg/kg/j) à poursuivre jusqu’à régression complète des manifestations, suivie par dose d’entretien (5mg/kg/j). Sevrage très progressif • ES principal : rétinopathie bilan ophtalmo (FO, électro-oculogramme) avant et pdt le R/ Corticothérapie • Généralement nécessaire chez l’enfant • Doit être utilisée qu’après échec des AINS et du Plaquenil dans les formes bénignes ou dans les formes graves à la plus petite dose efficace • Posologie : – Formes bénignes : 5-15 mg/j de prednisone ou prednisolone (<0,5 mg/kg chez les jeunes enfants) – Formes graves : 1-2 mg/kg/j po , pfs précédé de doses IV 500-1000 mg de méthylprednisolone 13x • Importance d ’un régime hyposodé hypocalorique Immunosuppresseurs • Cyclophosphamide (Endoxan) : – Indication principale : GN de classe III sévère et de classe IV (en association avec la corticothérapie) – Posologie : • IV : 500-1000 mg/m², mensuel pdt les 6ers mois, puis tous les 2-3 mois pdt 2 ans • PO : 2 mg/kg/j (1 mg/kg/j en cas d’IR) – R/ par bolus IV moins toxique qu’une prise orale quotidienne – ES : toxicité gonadique, cystite hémorragique, infections (herpes zoster), alopécie, vomissements, tumeurs malignes,… – Autres indications : certaines atteintes neurologiques non thrombotiques, hématologiques ou pulmonaires • Azathioprine : – Posologie : 2-2,5 mg/kg/j – Indication : GN de classe IV (en association avec la corticothérapie) dans le R/ initial ou en relais du ciclophosphamide après 8-12 sem • Méthotrexate : – Posologie : 5-15 mg/sem – Manifestations les + sensibles : atteintes articulaires, cutanées, rénales • Ciclosporine : – Peu utilisée, peu d’études – ! Surveillance rénale! • Mycophénolate mofetyl • Autogreffe de cellules souche hématopoïétiques Autres • Immunoglobulines intraveineuses : – Indication : thrombopénie et/ou anémie hémolytique sévère • Anticorps monoclonaux : – Anti-CD40 ligand, anti-IL10, anti-CD20 • Splénectomie en cas de thrombopénie sévère • Greffe rénale en cas d’IRT Syndrome des APL • Héparinisation suivie par un relais par AVK • Suppression des facteurs de risque : obésité, tabagisme, contre-indication de contraception oestroprogestative • Maintien d’une anti-coagulation prolongée par AVK avec un INR à 2 ou supérieur à 3 • Aspirine à dose anti-aggrégante peut être empiriquement proposée pour la prévention 1aire des thromboses Contraception et grossesse • Oestroprogestatifs contre-indiqués (risques de poussée lupique imputable aux oestrogènes et induction d’anomalies lipidiques et de l’hémostase augmentant le risque d’athérome et de thrombose) • Progestatifs purs peuvent être proposés • Fertilité comparable aux autres femmes, en dehors de l’aménorrhée et des périodes d’infertilité accompagnant les poussées sévères de la maladie • Grossesse peut être envisagée lorsque le LED est stable depuis un an, mais il s’agit d’une grossesse à risque • Poussée dans le post-partum, fréquence accrue de FC tardives (titre élevé d’Ac antiphospholipide), risque de lupus néonatal (mères porteuses d’Ac anti-SSA), d’accouchement prématuré, de RCIU et de prééclampsie Vaccination • Vaccination anipneumococcique avant splénectomie • Vaccination avec un micro-organisme vivant est contre-indiquée en période d’immunosuppression! • Plusieurs cas de LED ont été rapportés après vaccination contre l’hépatite B, sans qu’un lien de causalité n’ait été clairement démontré Evolution • Évolution par poussées susceptibles de laisser des séquelles variables selon les organes • Formes cutanéo-articulaires bénignes – formes viscérale sévères (rein, SNC). Passage possible d’une forme à l’autre • 3 modalités évolutives : – Persistance d’une maladie chronique active (plus fréquente) – Alternance de poussées du LED et de rémissions – Quiescence prolongée (rare) Morbidité • Reste élevée • Liée à la maladie elle-même mais surtout aux ES des R/ et particulièrement à la corticothérapie • Retard statural, insuffisance gonadique, atteinte pulmonaire restrictive, séquelles du système locomoteur (ostéonécrose, ostéoporose), cataracte, IR, HTA, atteinte neurologique, séquelles cardiovasculaires, infection (herpes zoster, Salmonella, E. Coli, Candida, Staphylococcus, …) Mortalité • Diminution considérable grâce à l’emploi plus judicieux des corticoïdes, de la thérapie immunosuppressive, d’antibiotiques appropriés, R/ plus efficace de l’HTA, plus accessibilité à la dialyse, à la transplantation rénale,… • 15-20% • Causes : – Infection (1ère cause): • Pseudomonas, Enterobacter, Candida, Klebsiella • Lymphopénie CD4+, baisse du pouvoir phagocytaire des PN, hypocoplémentémie, asplénie fonctionnelle – Cardio-vasculaire – AVC – IR Cas clinique • Amina L., née le 18/01/1993 • Arthrite genou G mai 2007. Bio : FAN 1/5000, Ac anti-DNA +, Ac anti-histone +, Ac anti-nucléosome + (05-06/2007). R/ Medrol de juillet 2007 à mars 2008. Métotrexate pour épargne cortisonée depuis novembre 2007. • Thrombose veineuse profonde du membre inférieur droit en octobre 2007. R/ HBPM puis Sintrom. Bio : Ac anticardiolipine + (23/10/2007). Protéine S : 22% (décembre 2008). • Atteinte cutanée : visage et coudes. Biopsie cutanée. • R/Ledertrexate, Sintrom (viser INR 2-3) Conclusion • • • • Maladie systémique auto-immune Étiologie inconnue Seuls 10-17% diagnostiqués avant l’âge de 16 ans Présentations initiales d’un LED à début pédiatrique : + sévères qu’un LED commençant à l’âge adulte • R/ : pas d’essai pédiatrique randomisé, recommandations issues d’études rétrospectives, non contrôlées ou surtout extrapolées du R/ de LED de l’adulte. Aspirine à forte dose et AINS, hydroxychloroquinine (Plaquenil), corticothérapie, immunosuppresseurs • Mortalité a diminué considérablement, morbidité reste élevée Bibliographie • • • • • • • • A proposal for a Pediatric version of the SDI Based on the Analysis of 1,015 Patients With Juvenile-Onset Systemic Lupus Erythematosus, GutiérrezSuarez R. & co, Vol. 54, No 9, September 2006, pp 2989-2996 Lupus nephropathy in children, A. Bakkaloglu, Nephrol Dial Transplant (2001) 16 (Suppl 6): 126-128 Le lupus érythémateux disséminé de l’enfant, B. Bader-Meunier & co, Archives de pédiatrie 10 (2003) 147-157 Retrospective analysis of mortality and morbidity of pediatric sstemic lupus erythematosus in the past two decades, Wang Li-Chieh & co, J Microbiol Immunol Infect 2003;36:203-208 Antiphospholipid Syndrome and Recurrent Thrombosis in Children, Berkun Y. & co, Arthritis & Rheumatism (Arthritis Care & research) Vol. 55, No.6, December 15, 2006, pp 850-855 The Pediatric Rheumatology International trials Organization/american College of Rheumatolog Provisional Criteria for the evaluation of Response to Therapy in Juvenile Systemic Lupus Erythematosus : Prospective Validation of the Definition of Improvement, Ruperto N. & co, Arthritis & rheumatism (Arthritis care & research) Vol. 55, No.3, June 15, 2006, pp 355-363 Paediatric systemic lupus erythmatosus : prognostic impact of antiphospholipid antibodies, descloux E., Rheumatology 2008 47(2):183187 Rhumatologie, Houssiau F.