Des PDA Des PDA - Le Monde Informatique

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Des PDA Des PDA - Le Monde Informatique
Enquête exclusive: les PME adhèrent aux solutions de mobilité P. 8
SPÉCIAL
PME •PMI
< 5 mars 2004 >
www.weblmi.com
Rencontre >
Philippe Tack, DI de Silvatrim
“Contrôler mon
informatique tout
en externalisant
ce qui peut l’être”
>
<
PAGE 6
Témoignage
>
Des PDA
à l’étable
> Dossier
La maîtrise du stockage
en PME-PMI
PAGE 17
Jean-Luc Guérin,
directeur général
de la coopérative
agricole Agire,
a doté ses
cent trente
inséminateurs
itinérants d’assistants
personnels. > P. 38
Comment rajeunir
ses applications
AS/400
PAGE 48
>
Supplément au Monde Informatique n° 1016 daté du 5 mars 2004. Ne peut être vendu séparément.
SPÉCIAL
PME •PMI
w w w . w e b l m i . c o m
S
O
M
M
A
I
R
E
Édito
< 5 mars 2004 >
Chronique d’une informatique très “EDI” chez Silvatrim
Rencontre avec Philippe Tack, directeur administratif
et informatique de Silvatrim.
8
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Mobilité : les PME n’hésitent pas à se lancer
Oracle casse les prix de son entrée de gamme
Les PME tributaires de leurs donneurs d’ordres
DOSSIER
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Organisez le stockage de vos informations
Face à l’augmentation des volumes d’informations à conserver, des solutions variées sont proposées. Tour d’horizon.
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Le SAN se démocratise grâce au iSCSI
Chez TV5 Europe, le iSCI accède au SAN à tous les niveaux
La gestion des espaces disques peine à convaincre la PME
L’interface Serial-ATA allie économie et performance
Wintel omniprésent sur le NAS d’entrée de gamme
Une sauvegarde taillée sur mesure
L’ILM stocke à chaque instant le bon fichier au bon endroit
Archiver pour rester dans son bon droit
L’externalisation de la sauvegarde séduit la PME
APPLICATIONS
38
42
44
Agire envoie des assistants personnels à l’étable
Quand le progiciel de gestion s’adapte au métier de la PME
Chez Kookaï, le progiciel de gestion colle à la mode
MATÉRIEL
46
Les PDA communiquent de mieux en mieux
INFRASTRUCTURES
48
50
Comment rajeunir ses applications AS/400
L’AS/400, un serveur protéiforme
Directeur
de la publication :
Ted Bloom
Ce supplément
a été réalisé
par le pôle
technologies d’IDG
PME - PMI
Rédacteur en chef :
Patrice Desmedt
Rédacteur
en chef adjoint :
Serge Leblal
Chef des informations :
Maryse Gros
Rédacteur :
Olivier Descamps
Ont collaboré
à ce numéro
Olivier Bouzereau
Benoît Herr et
Anne-Marie Rouzeré
Secrétariat
de rédaction :
Georges Grégori
Maquette
Hervé Bedel
Iconographie :
Nouara Aftis
Oser
l’innovation
Enquête BNP Paribas : les patrons de PME restent frileux
Les petites et moyennes entreprises et
industries, fer de lance de l’innovation
dans le domaine de l’informatique ?
Certainement, si l’on en croit les dirigeants
que nous avons rencontrés. Les projets, à
taille humaine, sont souvent pilotés par un
seul homme, le directeur informatique ou
le chef d’entreprise. Conséquence positive,
les décisions sont prises rapidement et les
risques technologiques, assumés. C’est ainsi
que l’on voit des PME se trouver parmi
les premiers utilisateurs des technologies
les plus récentes. La coopérative Agire en est
un bon exemple. Toutes les PME ne
montrent cependant pas le même
dynamisme. D’après l’étude BNP Paribas,
le montant des investissements stagne, ce
qui peut être jugé inquiétant. Où se place
la réalité ? Probablement des deux côtés.
Il faut savoir renouveler un outil de travail
dont l’obsolescence entraîne des coûts cachés
et une productivité bridée. Mais les choix
informatiques innovants ne se traduisent
pas forcément par des investissements
importants. Nombre de technologies
récentes démocratisent des solutions
jusque-là difficilement accessibles. Les
exemples ne manquent pas dans le dossier
que nous consacrons au stockage, l’un des
éléments clés d’un système informatique. Et
dans d’autres domaines, comme dans celui
des progiciels de gestion intégrés, la spécialisation par métier améliore l’efficacité. Osez
l’innovation. Elle saura vous le rendre.
EDITO
6
Marc Guillaumot
TENDANCES
par Patrice
Desmedt,
rédacteur
en chef
Fabrication :
Jean-Luc Gonzalez
Commission paritaire :
63 427
Dépôt légal : 1er trim. 2004
Imprimerie : Dulac
ZI route de Paris
27120 Pacy-sur-Eure
5
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Tendances
Rencontre
>
silvatrim
<
■ A Monaco, l’industrie
se déploie à la verticale.
L’usine de Silvatrim,
fabricant de profilés
plastiques destinés à
l’industrie automobile
est installée dans
un immeuble dans le
quartier de Fontvieille.
Tack,
directeur administratif
et informatique de
Silvatrim, supervise
depuis le neuvième
étage les flux de
l’usine informatisée.
Anne-Marie Rouzeré
■ Philippe
Chronique d’une informatique
très “EDI” chez Silvatrim
Sur un créneau industriel extrêmement sensible aux aléas des flux d’échanges EDI (commandes,
production, livraison), technologie aidant, le rôle du directeur informatique tient plus que jamais du pilotage
à double commande, semi-automatique et en prise directe.
es jours ouvrables, du
matin au soir, les manœuvres de camions
de tous tonnages animent les rues étroites du quartier
de Fontvieille, à deux pas du fameux stade de Monaco. Ici, l’industrie se déploie à la verticale :
deux cent cinquante mille mètres
carrés de laboratoires, de bureaux
d’études et d’usines, flux tendus aidant, zéro stock ou presque, se répartissent dans des immeubles de
dix à douze étages.
Silvatrim, filiale du groupe WKW
fabricant de profilés plastiques (enjoliveurs, baguettes d’étanchéité, de
protection, etc.) destinés à l’industrie automobile, est, avec deux cent
TENDANCES
L
6
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
quarante salariés, l’une des onze
PME de transformation des plastiques de la Principauté. Usine à
Fontvieille, plate-forme de stockage proche de Nice et platesformes de distribution en région
parisienne, en Rhône-Alpes et à
l’étranger. Tandis que les robots
de cet équipementier s’activent
dans les ateliers du sixième au neuvième étages, servis et desservis par
le va-et-vient des monte-charge,
Philippe Tack, directeur administratif et informatique, supervise depuis le neuvième étage ce ballet de
flux d’information par ordinateur.
“Ce qui me coûte le plus en temps
au jour le jour, c’est d’assurer qu’il
n’y ait aucun retard dans l’en-
semble de nos échanges pluriquotidiens,confie d’emblée ce dernier.
Sous-entendu: cette relation entre
constructeurs automobiles et équipementiers, pionniers de l’EDI
(échange de données informatisées), a beau être ancrée dans des
automatismes éprouvés de longue
date (depuis 1986, pour Silvatrim),
la qualité de service irréprochable
qu’elle réclame va de pair avec
une vigilance de tous les instants.
Flux tirés par les clients
“Travailler en flux tendus, flux tirés
avec nos partenaires, fournisseurs,
clients plates-formes, ne nous autorise aucune dérive, aussi bien
dans notre logistique que dans les
échanges d’information qui la
sous-tendent”,note le DSI. Une surveillance qui, pour lui, se situe sur
un plan décisionnel et non directement opérationnel. “Aujourd’hui, 95 % de nos échanges EDI, de
toutes normes et tous formats exigés par nos clients, transitent par
une solution externalisée, ce qui
représente en moyenne mille cinq
cents messages reçus et deux mille
cinq cents messages adressés
chaque mois.” Mais qu’un grain de
sable s’y glisse, c’est bel et bien la réactivité du système informatique
qui est mise au défi.
“Qu’il s’agisse de veiller à ce que
le camion parte avec les bons pro-
PME - PMI
Le même genre de réflexe l’anime
sous la casquette purement informatique de sa fonction. “J’ai appris
d’un de mes patrons, quand je travaillais en SSII, qu’il n’y a aucune
gloire à éteindre les incendies
quand on n’a pas pris les moyens
de les prévenir”,commente-t-il. Ces
moyens sont autant organisationnels que liés aux choix techniques
(voir encadré). A commencer par la
volonté de simplifier, standardiser
autant que possible l’infrastructure, progiciels applicatifs inclus,
quitte à sous-traiter, comme pour
l’EDI, les aspects difficiles à assumer à effectif restreint ou réclamant une expertise. Une simplification articulée, en l’occurrence,
autour de SAP R/3 pour l’ensemble
des flux de gestion. “J’ai fait et je
fais encore mon marché, en matériel et en logiciels, dans ce sens:
couvrir les besoins fonctionnels
sans toucher au noyau qui assure
la gestion intégrée, en veillant à
ce que les solutions qui fonctionnent en périphérie pour combler
certains besoins spécifiques, communiquent au mieux avec ce
noyau.”
Même pragmatisme pour les prestations, ponctuelles ou récurrentes.
Depuis les besoins en CAO, l’étude
d’implantation d’une ligne de fabrication, par exemple, jusqu’aux
évolutions ciblées du parc applicatif comme la mise en œuvre du
suivi par codes barres. La paye relève d un prestataire externe au
même titre que l’EDI ou la maintenance des matériels. “L’idée étant
de mettre notre informatique dans
des conditions de maintenance
aussi systématiques que celles
connues par nos installations industrielles, et d’en garder la maîtrise interne, tout en externalisant
ce qui peut ou doit l’être.”
Deux informaticiens l’assistent,
dans cette optique de pilotage in-
PME - PMI
En prise directe
Le reste du temps, Philippe Tack
tient bureau ouvert. “Il est rare
qu’on vienne me consulter pour
une intervention de premier niveau. C’est l’avantage de la PME.
On peut rester à la fois en prise
directe et garder suffisamment
de recul, avec une vision large
de la politique de gestion que
l’on veut appliquer, à condition
d’en prendre les moyens.” C’est,
d’ailleurs, ce qui justifie sa position de directeur administratif,
membre du comité de direction
aux côtés du directeur généraladministrateur, avec le directeur
de développement, le directeur
commercial, le directeur de l’usine
et le directeur qualité. “En tant
qu’informaticien, avec mes vingt
ans d’expérience, je peux être
celui qui garde un œil sur l’ensemble des flux, achats, ventes,
production, finances, ressources
humaines. C’est pratique, dans les
deux sens. Quand quelque chose
coince en informatique de gestion, on sait à qui s’adresser ! Et
quand je dois défendre un projet
ou un investissement, je peux
vendre l’informatique comme
une réponse à un besoin et pas
seulement comme un coût.” De
quoi attaquer sans complexe les
chantiers de 2004. A savoir, un
changement de version de SAP,
d’Oracle et la mise en œuvre d’une
application de suivi de production (MES). De quoi aussi entretenir, personnellement, la connaissance et le service du client.
“
Je peux ‘vendre’
l’informatique comme une
réponse à un besoin et pas
seulement comme un coût.
Une logique
de standardisation
”
La politique d’équipement
du DSI de Silvatrim – tant
du côté Informatique
industrielle (CAO-DAO)
que pour l’informatique
de gestion – se fonde sur
l’intention affichée, dès
1995, de couper court à
l’”informatique spaghetti”,
avec des développements
en tous sens qui couvrent
tant bien que mal les
besoins fonctionnels.
“Auparavant, il y avait chez
nous autant de spécialistes
que de logiciels de CAO.
En retenant Catia comme
outil de référence et de
communication avec les
clients constructeurs, quitte
à sous-traiter les travaux
non couverts par Catia, nous
avons pu rapidement développer une culture d’entreprise
autour de ce produit standard”,
se souvient Philippe Tack.
La même logique de simplification et de standardisation
a prévalu, en 1997-98, face
à la nécessité de remplacer
à la fois le dispositif de
GPAO (Prodstar) en bout
de course et l’application
d’administration des ventes
qui n’aurait pas passé
le cap de l’an 2000. Ce qui
a conduit Silvatrim à opter
pour une gestion 100 %
intégrée par un progiciel,
en l’occurrence SAP. Mais
cette refonte, dans un premier temps, s’est révélée
fort peu concluante.
“Ni le cabinet de conseil
qui nous assistait pour
la maîtrise d’ouvrage, ni l’intégrateur, n’ont su s’adapter
à nos contraintes de PME.
La complexité des flux n’a
rien à voir avec la taille. L’un
> Philippe Tack : “La complexité
des flux n’a rien à voir avec la taille
de l’entreprise. Nos intégrateurs
l’ont sous-estimé.”
et l’autre l’ont sous-estimé.
On s’est retrouvé en 1999
avec un référentiel documentaire monumental, un
intégrateur qui jetait
l’éponge, des utilisateurs
démoralisés après avoir
passé un an à expliquer
aux consultants le détail
de leurs activités
et à participer aux tests.”
De cet aléa de parcours,
la résolution est prise
de reprendre le chantier
sans fioriture: SAP R/3 en
standard, pour les achats,
la gestion de production
et des stocks, la comptafinances, l’administration
des ventes et le contrôle
de gestion. La relance
du projet SAP est accompagnée par un nouvel
intégrateur représentatif
du marché de ERP “D’autres
intégrateurs ont refusé de
s’y atteler.” Défi tenu.
Le basculement s’est fait
en juin 2002, six mois
après la reprise du chantier.
ANNE-MARIE ROUZERÉ
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
TEENDANCES
Prévenir
terne maîtrisé : Denis Crevola, responsable réseaux (“notre aiguilleur
des flux”) et Stéphane Gauthier, responsable SAP (“le garant du processus applicatif”). Et pour rester
en “prise directe” sous sa double
casquette de DAF-DSI, les deux
autres pôles de sa responsabilité,
qui couvrent l’administration
achats et ventes, finances, contrôle
de gestion et paie font l’objet, de
même, d’un pilotage au quotidien
et à moyen terme, assisté par sept
personnes pour l’ensemble de ces
tâches. Tableaux de bord et “warning” à l’appui, pour chacun de ces
cinq axes de pilotage. “Une fois
par semaine, nous faisons le point
pour chaque pôle, lors d’une réunion d’une demi-heure à une
heure maximum. Le tableau de
bord est un réceptacle pour tous
les sujets à traiter ensemble, et
pour contrôler, semaine après
semaine, leur avancement.”
Anne-Marie Rouzeré
duits et les bonnes étiquettes, ou
encore de s’assurer que le message
EDI concernant l’expédition arrive dans le quart d’heure qui suit
chez le constructeur, comme l’exige
notamment la certification Q1
de Ford, ce sont des décisions à
prendre, un arbitrage permanent
entre des priorités plus ou moins
évidentes”, explique le DSI. “En
revanche, une panne ou un dysfonctionnement qui, du point de
vue EDI, isole un gars sur une de
nos plates-formes avancées, à Lyon
ou à Carros, est pour moi une vraie
urgence.”
7
Tendances
<
Enquête exclusive Le Monde Informatique
>
Mobilité : les PME
n’hésitent pas
à se lancer
Les résultats de l’enquête exclusive réalisée par
Le Monde Informatique sont clairs. Les PME françaises
sont convaincues de l’intérêt des solutions dites
de “mobilité“. Tout en restant pragmatiques.
Les résultats de l’enquête
Avez-vous déjà mis
en place des systèmes
d’informatique mobile ?
74,8 %
oui
25,2 %
non
Quel est votre degré de
satisfaction vis-à-vis des
applications de mobilité
déjà mises en œuvre ?
37,1 % fort
57,3 % moyen
es PME françaises hésitent moins à adopter les nouvelles technologies que certains
veulent le laisser croire. Selon l’enquête exclusive menée par le
Monde Informatique (*), elles sont
déjà nombreuses à avoir mis en
place des solutions dites de “mobilité”, afin d’assurer le contact de
leurs employés distants ou itinérants avec le système informatique
de l’entreprise. En effet, les trois
quarts des quatre cents premières
entreprises ayant répondu à cette
enquête ont déjà mis en place un
système propre à gérer la mobilité.
Et les deux tiers d’entre elles ont
des projets à court terme dans ce
domaine. Ce qui signifie aussi que
dernier tiers reste rétif aux applications de mobilité. Même si l’on
considère que les personnes
concernées par des projets de ce
type ont été plus enclines à répondre au questionnaire que les
autres, la tendance est nette.
L
TENDANCES
Réaction largement
positive des utilisateurs
8
Cette attitude dynamique vis-à-vis
des solutions de mobilité n’empêche le sens critique. 57,3 % des
entreprises ne sont que moyennement satisfaites des applications
mises en œuvre. Pour ces – nombreux – défricheurs, tout n’a donc
pas été rose. Il y a encore des progrès à faire pour rendre plus
convaincants la première génération d’applications de mobilité.
Leur intérêt n’est pourtant pas
remis en cause, puisque huit entreprises sur dix considèrent que
ces applications leur ont fait gagner soit du temps, soit de la productivité.
Les principales fonctions concer-
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
nées par ces solutions sont les directions commerciales, les directions générales, mais également les
directions études et production,
avant les services de marketing et
communication, ce qui est plutôt
une surprise. Cela marque le pragmatisme des PME et une certaine
imperméabilité à la tentation de
développer des solutions plus
“tape à l’œil” que réellement nécessaires.
Pour preuve, la réaction à ces nouvelles applications largement positive des utilisateurs, à plus de 86%,
mais également l’utilisation de matériels éprouvés. Dans un projet sur
trois, les entreprises prévoient de
renouveler les micro-ordinateurs
portables, soit presque autant que
les téléphones “intelligents” de
type smartphones et les assistants
personnels réunis.
Novateurs, certainement. Mais en
gardant les pieds sur terre, et avec
un certain scepticisme vis-à-vis des
partenaires habituels. Environ
quatre entreprises sur dix ont l’intention de confier un projet concernant la mobilité à leurs fournisseurs de services habituels, et
autant sont indécises. Et un peu
plus d’une sur deux ne cherche pas
particulièrement un partenaire sur
une longue durée.
Ces projets ne semblent donc pas
– encore – considérés majoritairement comme stratégiques. Enfin,
quand il s’agit de choisir un fournisseur de matériel, une nette majorité cite d’abord HP, assez loin devant Dell et IBM.
PATRICE DESMEDT
Enquête réalisée du 6 au 12 février, par l’envoi d’un questionnaire par courriel auprès
de vingt mille personnes représentant
8 791 sites. Les quatre cents premières
réponses ont été prises en compte.
5,6 % faible
Avez-vous des projets
d’informatique mobile ?
16,5 % l’utilisation du
réseau sans fil (Wi Fi)
dans l’entreprise
16,3 % l’utilisation du GPRS
10,1 % l’utilisation de
téléphones portables
“intelligents”
(smartphones)
Dans le cadre de ces projets,
quels types d’équipement
pensez-vous renouveler ?
33,5 % micro-ordinateur
portable
20,5 % assistant personnel
19,8 % dans les trois mois
18,5 % téléphone mobile/
SmartPhone
25,8 % à six mois
12,4 % réseau
21,5 % à 1 an
11,6 % serveur
32,9 % pas de projet
3,5 % autre dont carte GPRS
Quelles fonctions
touchent les projets
“mobilité” dans votre
entreprise ?
36,5 % Commerce/Vente
A quel(s) fournisseur(s)
pensez-vous pour effectuer
ces investissements ?
29,3 % HP
25,7 % Direction générale
19,5 % Dell
17,7 % Etudes/Production
11,9 % Cisco
12,3 % Marketing/Com
11,7 % IBM
3,9 % Ressources humaines
8,7 % Toshiba
3,9 % Finance/Gestion
7,3 % Fujitsu-Siemens
6,5 % Sony
L’utilisation de solutions
mobiles a-t-elle un effet
sur l’image de l’entreprise
auprès de ses clients et
de ses fournisseurs?
79,3 % oui
20,7 % non
5,1 % autres
Pensez-vous confier ces
projets à votre partenaire
service habituel ?
39,1 % oui
20,2 % non
La réaction des utilisateurs
de solutions de mobilité, visà-vis de celles-ci, a-t-elle été :
29,5 % très bonne
57,0 % bonne
12,9 % moyenne
0,6 % mauvaise
Les projets pour votre
entreprise concernent ?
33,6 % l’utilisation de microordinateurs portables
23,5 % l’utilisation
d’assistants
personnels (PDA)
40,7 % ne sait pas
Pensez-vous que le fournisseur des produits doit vous
aider dans ce choix ?
70,7 % oui
29,3 % non
Cherchez-vous un partenaire sur une longue durée
et capable d’avoir
une approche globale ?
47,7 % oui
52,3 % non
PME - PMI
Tendances
<
SGBD
>
Oracle casse les prix
de son entrée de gamme
Avec une version de sa base de données 10g, dont le prix est aligné sur celui
de SQL Server – et même moins élevé en France –, Oracle espère conquérir
les PME qui lui échappent encore largement.
O
en ligne, Oracle se retrouve près de
1 200 euros moins cher que son
concurrent (4200 euros contre 5 400
par processeur). Le prix de chaque
licence client passe dans le même
temps de 195 à 149 dollars.
Un bénéfice collatéral
“C’est une stratégie nouvelle pour
nous,reconnaît Pascal Rawsin, responsable marketing SGBD Oracle
France. Jusqu’à présent, nous pratiquions le marketing de la valeur,
pas le marketing du prix.” Pour séduire les PME, Oracle a surtout simplifié sa procédure d’installation
RAC en standard
Oracle a aussi fait un gros
effort sur la Standard
Edition, version de son SGBD
limitée à 4 processeurs,
coûtant 12 600 euros par
processeur ou 250 euros par
utilisateur. Elle inclut désormais gratuitement l’option
<
Applications
RAC (Real application clusters), un outil conçu pour
monter et gérer des clusters.
Une option auparavant facturée 18 000 euros par
processeur et uniquement
disponible sur l’édition
Entreprise.
> Pascal Rawsin,
responsable marketing bases
de données, Oracle France :
“Nous ne sommes pas identifiés
comme un acteur pouvant
intervenir sur les petites
configurations. Nous
avons donc aligné le prix
et le packaging de la Standard
One sur ce que fait Microsoft.”
et packagé son produit sur un CD
unique.
Reste que Microsoft ne désarme
pas. “Le coût de la base elle-même
n’est pas le plus important, remarque Patrick Duboys, chef produit SQL Server Microsoft France.
Nous ne chercherons donc pas à
casser les prix, mais au contraire à
ajouter de la valeur, comme les outils décisionnels, disponibles gratuitement en standard.”
Pour choisir, la PME prendra aussi
en compte le système d’exploitation de ses serveurs. Oracle Standard Edition One est disponible
sous Unix, Linux et Windows.
Oracle est surtout demandé par des
entreprises en quête de performances, ou optant pour Linux.
Plate-forme où Oracle pourrait
bien enregistrer un bénéfice colla-
DR
racle essaie une fois de
plus de s’imposer dans
les PME. En sortant
Oracle Standard Edition One, une version spécifique
de son offre 10g, l’éditeur ne fait rien
de plus que mettre à jour son édition One 9i quelques mois après
son lancement. Mais le numéro un
des bases de données arrive avec
de nouveaux arguments : des prix
réduits de 1000 dollars et alignés
sur ceux de son concurrent direct,
Microsoft avec SQL Server Standard Edition. Et comme la filiale
française d’Oracle a répercuté la
baisse du dollar sur son magasin
téral, en réduisant (un peu) l’écart
de prix avec MySQL. “Une base
Open Source bon marché, avec
d’excellentes références d’utilisation, qui est de plus en plus répandue”,note Dominique Morvan, directeur général de l’hébergeur
Internet Fr.
Là encore, la concurrence s’affiche
sereine. “C’est une bonne chose
qu’Oracle baisse ses prix, lance
Michael Carney, directeur commercial France pour MySQLab.
Tout le monde paie trop cher ses
bases de données.Nous voulons
être le Dell des SGBD, avec des
produits fiables, offrant les fonctions les plus utilisées, à bas prix.
Alors qu’il faut bien voir que pour
Oracle, il s’agit juste d’un point
d’entrée.”
OLIVIER RAFAL
>
Microsoft soigne son offre destinée aux PME
es derniers mois, Microsoft a présenté
plusieurs produits
spécialement conçus
pour les PME, retournant vers
ces entreprises qui sont ses premiers clients. Parmi les produits
vedettes de la gamme destinée
aux PME, on retiendra Windows
Small Business Server 2003 (SBS),
qui se veut accessible au plus
grand nombre (environ 600euros
hors taxes) et surtout une installation très rapide (15minutes suffisent). Lancé fin 2003, le serveur
TENDANCES
C
10
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
inclut des services de télémaintenance qui simplifient la tâche des
administrateurs.
Utilisateurs familiers
Autre nouveauté de ce début d’année, Microsoft CRM, une solution
de gestion de la relation client spécialement conçue pour les PME,
vendue environ 1000 euros par utilisateur. Elle s’intègre à la suite logicielle Office et fonctionne sur le
même modèle qu’Outlook, afin
que les utilisateurs familiers de la
messagerie s’y retrouvent aisément.
A noter aussi qu’Office System intègre désormais des outils comme
SharePoint,InfoPath ou OneNote.
Autant de fonctions qui évitent,
pour les applications simples,
l’achat d’un logiciel spécifique.
Rappelons que le progiciel de gestion intégrée Navision, pour les entreprises entre 50 et 500 salariés, est
également disponible (au prix de
20 000 euros environ pour une licence), tout comme Axapta pour
celles de plus de 250 employés (à
partir de 60 000 euros la licence).
Du côté des offres combinées, les
partenariats noués avec des sociétés comme Cisco permettent à l’éditeur de proposer des ensembles
SBS+ routeur autour de 1200euros.
Des offres axées sur le traitement
de la voix et des données sont prévues, réunissant HP, Alcatel, France
Télécom et Microsoft. Ces solutions
regroupant matériel, logiciels et services devraient être proposées en
location. Enfin, dernière attention
de Microsoft envers les PME, un site
leur est spécialement consacré :
www.bcentral.fr.
A. C.
PME - PMI
Tendances
<
Achats électroniques
>
Les PME tributaires des évolutions
de leurs donneurs d’ordre
Quand les PME figurent
parmi les fournisseurs
des grandes entreprises,
elles doivent souvent les
suivre dans leurs projets
d’expansion numérique.
L’effort à consentir est
parfois dissuasif.
l arrive que les PME
doivent accélérer leur
passage aux nouvelles
technologies sous la
pression de leurs donneurs d’ordre.
La volonté des grandes entreprises
d’augmenter le champ de leurs
échanges électroniques, notamment dans le domaine des achats,
se répercute directement sur leurs
fournisseurs, parmi lesquels gravitent de très nombreuses PME.
Qu’un industriel décide de rechercher sur Internet de nouvelles
sources d’approvisionnement ou
qu’il se pique d’effectuer ses achats
à l’aide d’une solution d’e-procurement, et voilà ses fournisseurs
obligés de passer sous ses fourches
caudines.
L
TENDANCES
Expansion numérique
forcée
12
Pourtant, toutes les PME ne répondent pas présent. Selon l’enquête
menée sur l’année 2003 par la société d’études et de conseil Markess
International, auprès des spécialistes des achats de vingt grandes
entreprises françaises, seuls 30 % estiment que leurs fournisseurs adhèrent de façon spontanée à leur
politique d’achat électronique.
“Ils suivent leurs donneurs d’ordre
en investissant dans des outils de
e-achat ou en allant sur des places
de marchés électroniques, cite en
exemple Hélène Mouiche, chargé
des programmes chez Markess International. Ils savent que, s’ils ne
le font pas, il y a un risque qu’ils ne
soient plus référencés par leurs
clients.”
Parmi les entreprises interrogées,
30 % supplémentaires considèrent que leurs fournisseurs leur emboîtent effectivement le pas dans
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Les principaux freins à une intégration des fournisseurs
Selon les donneurs d'ordre - France, 2003
(sur 20 responsables des achats de grandes entreprises interrogés)
Outils inexistants
ou inadaptés
70%
Coûts trop élevés
45%
Incompréhension
45%
Manque de confiance
et craintes
Remise en cause
des relations établies
30%
30%
En pourcentage des réponses
(multiréponses)
Source : Markess International.
leur expansion numérique, mais
de façon forcée. 25 % déclarent n’engager que leurs fournisseurs stratégiques dans leurs projets d’achats
ou de collaborations électroniques.
Elles sélectionnent quelques partenaires pilotes pour tenter l’aventure, ayant conscience que les petites PME ne peuvent pas les suivre.
Enfin, 15 % des sondés disent que
la grande majorité de leurs fournisseurs n’adhère pas à ces projets.
Dans 70 % des cas, les donneurs
d’ordre attribuent ces réticences au
manque de maturité technolo<
Sécurité
gique et au sous-équipement de
leurs fournisseurs. “Cela peut
concerner l’absence de catalogues
électroniques pour mettre en place
l’e-procurement ou l’obligation de
refondre le système d’information,
note Hélène Mouiche, de Markess
International. Les outils sont parfois jugés complexes et lourds,
manquant de convivialité.”
30 % d’entre eux citent aussi le
manque de confiance des fournisseurs. Ces derniers craignent de devoir investir trop lourdement pour
satisfaire leurs grands clients, sans
pour autant en avoir de retour ou
être assurés qu’on leur reste fidèle.
“Les pouvoirs publics ont certainement un rôle à jouer”,estime Hélène Mouiche qui évoque le programme “Supplier Adoption”
mené en Angleterre par le gouvernement pour accompagner les
PME dans l’adoption des nouvelles
technologies. Or, dans l’échantillon interrogé, seule une entreprise a déclaré que ses fournisseurs
avaient reçu un coup de main des
pouvoirs publics dans leurs efforts
d’informatisation. Un pourcentage
que les initiatives telles que le programme e-PME de l’Afnet ou le rapport Charrié pourraient rapidement faire progresser. Soutenu par
des éditeurs comme Oracle et i2
Technologies, e-PME se concentre
actuellement sur l’accompagnement des sous-traitants de l’industrie aéronautique et de la défense.
MARYSE GROS
Sur le Web > > >
www.afnet.fr/epme
www.competitivite-numerique.com
>
Des outils toujours plus intégrés
are-feu, antivirus,
antispam, filtres de
contenus... les outils
de protection du réseau se multiplient, mais pas les
ressources humaines nécessaires
à leur administration. Heureusement, les opérations séduction
des fournisseurs envers les PME
les poussent à simplifier leur
offre et à installer les différents
modules dans des produits
uniques. Même si certains éditeurs s’y refusent encore, considérant que si le point de sécurité
tombe, c’est tout le réseau qui est
affecté. Les intégrations les plus
abouties sont des boîtiers,
comme ceux que vient de sortir
la société Watchguard. Ses nouveaux Firebox X incluent, outre
les fonctions précitées, des outils
P
anti-intrusion (IDS/IPS) et une passerelle de réseaux privés virtuels.
Toutes les options ne sont pas
conçues par le constructeur, mais
celui-ci ne s’est pas contenté de les
superposer.
“Reporting”
Watchguard a demandé à ses partenaires de modifier leurs interfaces de programmation (API) pour
optimiser la répartition des tâches.
En sortant son boîtier Sonicwall 2040, le constructeur éponyme partage la même philosophie que son
concurrent direct, mais insiste sur
l’importance de ses fonctions de remontées d’alertes (reporting) au
sein d’une console d’administration unique.
Au-delà des boîtiers, les logiciels
tendent eux-aussi à être intégrés.
Comme F-Secure Internet Security
2004, en version française depuis
quelques jours. L’outil intègre antivirus et pare-feu personnel.
Même chose chez Symantec avec
son logiciel Client Security Small
Business Edition destiné aux postes
clients. L’outil dispose des fonctions d’antivirus, de pare-feu et de
sonde d’intrusion. Ce type d’approche présente plusieurs intérêts.
Un seul logiciel fonctionne en arrière plan, laissant plus de puissance de calcul aux autres applications. Une seule mise à jour est
nécessaire là où il en fallait deux ou
trois auparavant et, enfin, les outils peuvent fonctionner ensemble
pour apporter une réponse aux menaces combinées.
OLIVIER DESCAMPS
PME - PMI
Tendances
<
Enquête
>
Les patrons de PME
restent frileux
Brèves
➜ Le pays Vendômois
choisit le satellite
Pour pallier les vides du
maillage de l’ADSL pour
l’accès à Internet, le pays
Vendômois (Loir et Cher) a
mis en place des sites expérimentaux de desserte
communale par satellite
combinée à des liaisons
sans fil Wi-Fi. La liaison
satellitaire est assurée par
Satlynx et la mise en place
du système par Sat2Way,
fournisseur de services clé
en main destinés aux PME.
L’enquête menée par BNP
Paribas auprès des PMEPMI de six à deux cents
salariés montre que la
France perd son avance
dans le domaine des technologies de l’information.
enquête annuelle BNP
Paribas Lease Group(*)
est un bon baromètre
de la santé des PME de
6 à 200 salariés, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Sur
l’ensemble de ces pays, les PME devraient connaître cette année une
activité et une rentabilité en hausse,
accompagnée d’une reprise de l’investissement, même si les patrons
français restent les moins optimistes de ce “G4”. Pour une raison
simple, la France a connu une
année 2003 plus difficile, selon
l’opinion de ses dirigeants de PME.
Dans le domaine des nouvelles
technologies de l’information
(NTIC), la France perd son avance
et laisse la première place à l’Allemagne. Dans l’Hexagone, 27 % des
investissements des PME ont été
consacrés aux NTIC, contre 32 %
en Allemagne. Avec de fortes disparités régionales. Les PME d’Îlede-France consacrent 40 % de leur
investissement dans les NTIC,
contre 17 % pour celles du Nord et
19 % pour celles du Centre.
L’équipement informatique n’évolue plus en France, avec une
moyenne de 10 micro-ordinateurs
par PME, et une intention d’achat
de 1,57. Les responsables de PME
attendent donc de leurs micros de
longues années de bons et loyaux
services, en dépit de la pression
exercée conjointement par les fabricants et les éditeurs de logiciels.
45 % des machines sont achetées
avec un contrat d’entretien.
Un bon point au sein de ce panorama plutôt terne, la nette progression de l’Internet dit “à haut
débit”. Le taux de connexion en
haut débit est passé de 28 % en 2001
à 43 % en 2002 puis à 62 % en 2003.
Et si les entreprises de 100 à 200 salariés ont un taux de connexion
TENDANCES
L’
14
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Source : BNP Paribas Lease Group.
plus important, les plus petites, de
6 à 9 salariés, ne sont pas loin derrière (71% pour les premières contre
61 % pour les secondes). Si les
connexions permanentes se généralisent, l’usage, lui, tarde à le faire.
L’utilisation du courrier électronique est resté stable à 83 % pour
l’ensemble des entreprises. Et seulement 63 % des entreprises ont recours à Internet pour leurs relations clients-fournisseurs, qui
représentent pourtant un réel levier pour la productivité. Alors que
<
Loi de finances
la moyenne des trois autres pays
s’établit à 83 % dans ce domaine.
PATRICE DESMEDT
(*) Cette enquête s’effectue depuis 1975,
en décembre, auprès des patrons de PMEPMI. 94 000 entreprises françaises ont
été questionnées, 1 500 allemandes, espagnoles et italiennes. Les résultats proviennent des 6 100 premières réponses.
Sur le Web > > >
www.bnpparibas-leasegroup.com
>
Des aides pour innover
affranchir de multiples impôts dont
celui sur les bénéfices : un rêve pour
bon nombre de PME... sauf celles
qui innovent. La loi de finances
pour 2004 leur a créé un statut fiscal spécifique. A condition toutefois d’avoir moins de huit ans,
de compter un maximum de
250 salariés et, surtout, d’investir plus de 15 % de son chiffre
d’affaires en recherche et développement. L’exonération court
sur trois exercices, l’économie
étant ensuite rapportée à 50 % de
l’impôt pendant deux ans. De
quoi satisfaire le Comité Richelieu, un groupement de 150 PME
S’
françaises, qui a récemment édité
le Livre blanc des PME innovantes.
S’appuyant sur de nombreuses statistiques, l’organisation rédige un
plaidoyer pour le modèle d’innovation américain. Sont mis en
avant les bienfaits du Small Business Act dont le groupement demande une adaptation européenne. Selon lui, le faible
investissement des PME européennes en R&D serait responsable
de plus du quart du retard pris par
l’Europe sur les Etats-Unis en matière de recherche.
O. D.
Sur le Web > > >
www.comite-richelieu.com
➜ Un portail pour les PME
L’éditeur de logiciels de
gestion Sage a ouvert
un site destiné aux PME, en
partenariat avec des sociétés
comme IBM, Accord Services
ou la Société Générale. Il
souhaite accompagner les
entreprises à travers leurs
évolutions en abordant
chaque trimestre un sujet
d’actualité. Des thèmes
comme la sécurisation
des flux et des données de
l’entreprise ou le choix d’un
logiciel de paies sont développés dans quatre rubriques
phares : avis d’expert,
témoignages clients, méthodologie et pratique. Un
quiz sur le sujet traité et
un graphisme attrayant
donnent au site un aspect
ludique et intuitif
(www.visionpme.com).
➜ Trophée pour l’entreprise
innovante
Innov.Europe invite les PME
à présenter leurs projets
innovants aux décideurs
dans le cadre de la Seti 2004
– semaine européenne des
technologies de l’information – qui se tiendra du
30 mars au 1er avril 2004
à Paris Expo (Porte de
Versailles). A la clé, un
trophée décerné aux PME
jugées les plus à la pointe,
en partenariat avec l’Anvar,
Ubifrance et Infopromotions.
Les dossiers d’inscription
doivent être déposés avant
le 15 mars 2004
(www.innov-europe.com).
PME - PMI
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
<
Solutions
Réseaux de stockage
Technologie
Réseaux
Administration
Juridique
Services
>
Le SAN se démocratise grâce au iSCSI
as pour nous.” C’est ce
qu’ont dû se dire bon
nombre de directions
informatiques de PME
en voyant se développer les réseaux
de stockage Fibre Channel dans les
années 1999-2000. Et malgré une
certaine évolution des prix, nombreux sont ceux qui le pensent encore. Pour autant, le SAN (Storage
Area Network) ne se réduit plus aux
seuls équipements Fibre Channel.
Et la PME dispose d’une technologie désormais mûre et accessible
pour créer son réseau de stockage :
le iSCSI. Petit rappel, le SAN est un
réseau dédié. Plutôt que de placer
une baie de disques derrière
chaque serveur, il permet aux différents équipements du réseau de
partager les mêmes ressources de
stockage. Encore faut-il pour cela
que serveurs et baies aient un langage commun et que le réseau
puisse assurer le transport des données. Ce langage, c’est SCSI (Small
Computer System Interface). Et les
deux véhicules proposés aujourd’hui pour le transporter sont Fibre
Channel et iSCSI. Avec deux différences majeures entre ces protocoles d’échange : le prix et la
performance (voir
l’encadré ci-contre).
Le premier reste ainsi
le maître incontesté
du SAN haut de
gamme. Mais pour
mettre en place un réseau Fibre Channel, il
Des premières annonces,
il y a trois ans, aux offres
actuelles, le iSCSI a mûri
et forme une alternative
avec le Fibre Channel.
De quoi mettre les réseaux
de stockage à la portée
des PME.
“P
Avec la Scalar 24, Adic a lancé, il y
a quelques semaines, la première
bandothèque capable de s’intégrer
à un réseau de sauvegarde iSCSI.
Adic
■
SCSI, le dénominateur
commun de Fibre
Channel et de iSCSI
Que ce soit avec le iSCSI
ou le Fibre Channel, ce
sont bien des commandes
SCSI (Small Computer
System Interface) que
formulent les utilisateurs
pour copier ou récupérer
des données. Mais dans
le premier cas, ces commandes sont découpées
puis encapsulées dans des
trames iSCSI auxquelles
s’ajoutent des en-têtes IP,
TCP et Ethernet. Les
données vont ainsi devoir
passer par les couches
basses du réseau pour être
transportées et reconstituées
à l’arrivée. Dans le second
cas, les commandes SCSI
circulent en mode natif
sur le réseau. Il n’y a donc
que la connectique qui
change par rapport à un lien
SCSI traditionnel. Le seul
en-tête généré par l’opération est une requête Fibre
Channel optimisée pour leur
portage et qui ne manipule
pas les données.
faut ajouter des cartes HBA (Host commutateurs et cartes réseaux
Bus Adapter) à chaque serveur, Ethernet. En outre, il peut être virs’équiper de commutateurs spé- tuel. Avec un réseau local virtuel
(VLAN), un comcifiques, de rémutateur Gigaseaux en fibre
Les
mêmes
bit Ethernet sert
et de baies de
ressources
à la fois pour le
disques dotées
réseau de sauvede connexions
de stockage
garde et pour
Fibre Channel.
interconnecter
Bien entendu,
tous ces produits sont plus chers plusieurs serveurs, postes de travail
que dans le monde Ethernet. Au ou autres commutateurs (voir les
contraire, le SAN iSCSI ne repose graphiques ci-dessous). Dernier arque sur des équipements standard : câblage de catégorie 5 ou 5e,
Suite page 20.
“
”
Deux types de SAN
Réseau local
Serveur
Serveur
Serveur
HBA
FC
HBA
FC
HBA
FC
Bandothèque
Baies
de disques
Commutateur
FC
SAUVEGARDE
Réseau local
VLAN
Serveur
Serveur
Serveur
Baies
de disques
Bandothèque
18
> L’arrivée de la technologie iSCSI (à gauche) simplifie la mise en place des SAN (Storage Area Network). A droite, réseau de stockage Fibre Channel.
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
PME - PMI
Stockage
Sauvegarde
Suite de la page 18.
gument militant pour le monde IP,
les coûts d’administration. Le SAN
iSCSI peut être supervisé comme
simple îlot du réseau tandis que le
monde Fibre Channel demande
des compétences spécifiques qui
se font rares.
Malgré quelques retards à l’allumage et notamment une normalisation par l’Internet Engineering
Task Force (IETF) plus lente que prévue, le iSCSI s’impose donc bel et
bien. Quand la technologie est apparue, il y a tout juste trois ans
chez IBM et Cisco, ses détracteurs
ironisaient et raillaient pourtant
ce SAN du pauvre. Il est vrai que
les constructeurs avaient beaucoup investi dans le Fibre Channel
et que les entreprises commençaient tout juste à mettre en place
leur réseau de stockage. Il ne fallait
donc pas les faire douter. Il est vrai
aussi que l’époque voulait que l’on
soit moins regardant à la dépense,
et que l’on choisisse donc le plus
performant.
SAUVEGARDE
iSCSI jusqu’aux
bandothèques
20
Aujourd’hui, iln’y a plus de honte
à privilégier le prix à la performance ! Il est vrai enfin que les deux
premiers produits iSCSI ne militaient pas pour la technologie. Le
routeur SN5420 de Cisco, qui
souffle ses trois bougies, est une passerelle entre le monde Ethernet/IP
et le monde Fibre Channel. Autrement dit, un produit destiné aux
entreprises ayant déjà déployé un
SAN, mais souhaitant offrir un
accès aux données à des serveurs
du réseau local (voir le reportage
utilisateur ci-contre).
Quant à la baie 200i d’IBM, il s’agissait d’une baie SCSI habillée avec
un pilote iSCSI Linux. “De la ferraille au prix de la haute technologie”, écrivait dans nos colonnes
Yann Slehofer, directeur technique
de Soft2You. Les ventes de ce produit sont d’ailleurs restées confidentielles et IBM l’a retiré de son
catalogue.
De nos jours, la donne est différente. Tous les acteurs du stockage
montrent leur intérêt pour la technologie. iSCSI est présent sur les
baies de stockage à des prix très
compétitifs, notamment lorsque le
protocole est couplé à des disques
Serial ATA (voir page 25).
Cisco a décidé de proposer un module iSCSI sur ses cartes Gigabit
Ethernet. Même Microsoft, dont le
système Windows Storage Server
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Solutions
Technologie
Réseaux
Administration
(WSS) 2003 ne supporte en standard serveurs NAS (voir page 28), pourque l’accès en mode fichier (NAS), rait bien ainsi donner un sérieux
a ajouté à son système un initiateur coup de main aux SAN iSCSI.
iSCSI, pour permettre l’accès par En attendant les systèmes natifs
WSS à des serveurs de stockage à iSCSI, l’offre a déjà nettement évocette norme sans carte réseau ni lué du côté des serveurs. Les modules logiciels
module logiciel
très consommaspécifique. Avec
teurs de resdes partenariats,
Des prix très
sources peuvent
l’éditeur pourdésormais être
rait même faire
compétitifs
remplacés par
de son système
des cartes accéléd’exploitation
une solution SAN/NAS, combi- ratrices (TOE, TCP Offload Engines)
nant alors un accès en mode bloc qui soulagent les processeurs des
iSCSI et un accès en mode fichier traitements TCP.
au travers des protocoles NFS (pour Bien évidemment, rien n’empêche
le monde Unix) ou CIFS (pour les la direction informatique d’inssystèmes Microsoft). Windows, qui taller ces cartes sur les serveurs réaa déjà fortement démocratisé les lisant de nombreuses opérations
“
<
”
Juridique
Services
de stockage tout en se contentant
de modules logiciels pour les
autres. Cerise sur le gâteau, même
la sauvegarde peut aujourd’hui être
intégrée à un réseau SAN utilisant
la technologie iSCSI.
Le constructeur ADIC a annoncé, il
y a quelques semaines, la disponibilité de connecteurs iSCSI pour ses
deux bandothèques Scalar 24 et
Scalar 100. Jusqu’alors, ce type
d’équipement restait l’apanage de
la technologie Fibre Channel. A
moins de le lier directement au lecteur de bande et au serveur de sauvegarde en SCSI. Avec des risques
importants de goulot d’étranglement, notamment au moment des
restaurations.
OLIVIER DESCAMPS
Témoignage >
Chez TV5 Europe, le iSCSI accède
au SAN à tous les niveaux
Pour stocker ses cinq mille séquences de vidéo numériques, TV5 a choisi un SAN
iSCSI pour la simplicité de sa mise en œuvre et pour ses perspectives d’évolution.
affranchir de l’attachement direct sans
se compliquer la vie
avec un réseau Fibre
Channel. Deux exigences qui ont
poussé TV5 Europe à bâtir un
SAN iSCSI autour du routeur
SN5428 de Cisco. TV5 stocke aujourd’hui environ cinq mille séquences vidéo au format MPEG2
sur une baie de disques IBM. Objectif du réseau de stockage : servir ces séquences dans les plus
brefs délais dès qu’un journaliste
en fait la demande.
Chaque requête transite par un
serveur documentaire. TV5 Europe en a deux, qui voient aujourd’hui la baie comme un volume partagé.
La société se satisfait de la performance fournie par des modules logiciels iSCSI installés sur
ses serveurs.
“L’encapsulation est consommatrice de puissance de calcul,
explique Guillaume Lairloup,
DSI de TV5, mais nos serveurs
sont biprocesseurs.” En outre, le
transfert de quelques gros fichiers est beaucoup moins fastidieux que celui de centaines de
petits.
Le coût du réseau est évalué à environ cent mille euros, mais ce
S’
TV5
> Dossier
TV5 Europe regroupe huit chaînes mondiales de télévision en français. La PME
est équipée de 250 postes de travail dont 70 % sous Mac OS X et d’une quinzaine
de serveurs sous Linux et Windows.
■
chiffre aurait sans doute été large- calisation de son stockage. TV5 Eument revu à la hausse avec la tech- rope dispose d’une liaison ATM à
nologie Fibre Channel, notam- 10 Mbit/s jusqu’à Montréal. Elle
ment à cause
songe réellement
d’une indispenà y installer ses
De belles
sable formation
baies de disques
à l’administradont l’utilisation
perspectives
tion. Enfin, le
va crescendo.
d’évolution
iSCSI offre de
Avec un rôle d’exbelles perspecpérimentation
tives d’évolution à une entreprise pour la maison mère : l’audioviclairement intéressée par la délo- suel public ?
O. D.
“
”
PME - PMI
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
<
Solutions
Technologie
Réseaux
Administration
Juridique
Services
Administration >
La gestion des espaces disques
peine à convaincre la PME
Les systèmes de gestion des espaces disques (SRM) analysent l’ensemble des volumes
de stockage pour allouer au plus juste l’espace disque et contenir les dépenses.
n finir avec l’acquisition systématique de
nouveaux disques à
chaque nouvelle application, telle est la promesse de
l’approche SRM (Storage Resource
Management). Cette gestion des espaces disques, source d’économie
à terme, n’en est qu’à ses débuts
dans les PME. Un logiciel SRM ,
qu’il soit d’origine BMC Software,
E
Computer Associates, EMC, HP,
IBM, Overland ou Veritas, représente les unités de disques en
groupes logiques, pour délivrer à
l’administrateur une vision globale de l’ensemble des ressources
de stockage de l’entreprise. Il apporte des fonctions de découverte
des médias connectés, d’analyse et
de reporting de la consommation
des espaces par utilisateur, par
système ou par application. A titre
d’exemple, l’offre Brightstor SRM
Base Server pour Windows de
Computer Associates est vendue à
partir de 1600 euros, mais son prix
croît avec la volumétrie supervisée.
La consolidation des disques, la
hiérarchisation du stockage et la
virtualisation des volumes de stockage sont des stratégies empruntées aux grands systèmes. Ces tech-
niques prennent du sens sur les systèmes ouverts dès qu’ils accaparent
des volumes importants. Il faut
aussi reconnaître que les fournisseurs voient dans le concept SRM
une source de revenus de substitution, dès lors que l’entreprise
semble moins disposée à investir
dans de nouvelles solutions complètes. Pour leur part, les responsables informatiques des PME s’en
tiennent encore souvent à une administration traditionnelle, moins
automatisée mais encore adaptée
à la taille des espaces qu’ils doivent
gérer. Qu’ils soient précurseurs ou
même appelés à gérer d’importants
volumes, le SRM leur paraît souvent encore inaccessible. “Nous
avons surtout besoin de modularité dans notre système d’informations. C’est pourquoi nous
Aliapur consolide ses données sur l’état des pneus
< Témoignage >
SOLUTIONS
22
le recyclage des pneus usés
sont rendus obligatoires
depuis la publication d’un
décret de décembre 2002. En
pratique, quatre-vingt-dix-sept
mille points de collecte mettent en application ce décret,
de façon coordonnée. La
nécessaire consolidation des
informations s’effectue pour
l’heure entre une vingtaine
de PC distants et les douze
serveurs du siège d’Aliapur
mis à la disposition de quinze
employés basés à Lyon. “Nous
avons été très vigilants sur
la disponibilité des données,
sur les temps de réponse et sur
la protection des échanges“,
retrace Laurent Bouvier, le
directeur du système informatique d’Aliapur. Et pour cause,
Aliapur se doit d’effectuer un
compte-rendu annuel auprès
de l’Etat. L’intégrité et la nonrépudiation des informations
prennent toute leur importance. “Si demain nous devions
quintupler notre effectif
interne en étendant notre territoire d’activité, il serait inutile
de gonfler cette plate-forme.“
Pour couvrir les besoins de
stockage et de protection des
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
> Laurent Bouvier, le directeur
du système informatique d’Aliapur :
“Nous avons été très vigilants sur
la disponibilité des données.“
Aliapur
La société Aliapur participe
à la construction récente de
la filière de recyclage des
pneumatiques. La collecte et
documents bureautiques, un
serveur NAS sous Linux, suggéré
par le prestataire Sybord pour
son rapport performances/prix,
a été retenu. “
Les utilisateurs sous Windows
voient une simple ressource
partagée dans leur voisinage réseau, de façon transparente“,
explique Thomas Duval, le responsable du déploiement et de
l’administration du réseau
d’Aliapur. Autre avantage : la
sauvegarde des documents de
chaque poste utilisateur est
■ Aliapur collecte les pneus usagés
et les transforme, par exemple en
revêtement de sol pour aire de jeux.
ainsi consolidée au travers du
logiciel Retrospect de Dantz.
“Pour l’instant, nous sauvegardons nos données sur des cassettes DAT car nos besoins de
stockage sont raisonnables.
Selon l’évolution des volumes
de données, nous envisagerons
ou non le recours à un système
de sauvegarde externe, mais les
technologies d’administration
HSM, SRM et ILM restent encore,
selon moi, des concepts qui
ne nous correspondent pas“,
analyse Laurent Bouvier.
L’application interne a été bâtie
sur mesure par Neverso, Profileo
et Axessio, trois prestataires
chargés de réaliser un développement Web modulaire et
souple, s’adaptant à l’activité
naissante de l’entreprise. La
plate-forme .Net de Microsoft
est exploitée ainsi que le gestionnaire de données SQL Server. Les
postes clients reçoivent, pour
leur part, un programme conçu en
Delphi de Borland. Les échanges
par Internet ont été durcis à
l’aide des protocoles SSH et SSL,
“une couche supplémentaire
de gestion de clés publiques et
privées assure la non-répudiation
des données. C’est important
pour nous permettre de suivre
la trace de chaque information
échangée“.
L’infrastructure réseau fait
appel à des liens de réseau privé
virtuel (VPN) tissés au travers
des équipements
d’interconnexion et de sécurité
(routeurs et pare-feu) d’origine
Comet Labs. Aliapur a retenu
un cluster HP Proliant sous
Windows 2003 (processeurs
P4 à 3 GHz avec 1 Go de mémoire
vive et des disques internes
exploités en mode RAID 5). O. B.
PME - PMI
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
Solutions
avons retenu un serveur NAS sous
Linux (lire l’encadré p. 22), mais ni
SRM ni gestion du cycle de vie des
données, des concepts qui me semblent encore très lointains”, explique Laurent Bouvier, le directeur
informatique d’Aliapur.
Un nécessaire examen
de l’infrastructure
la couche d’administration des ressources de stockage partiellement
consolidées en réseau. “L’utilité du
SRM est mal perçue par les responsables informatiques des PME
qui admettent pourtant acheter
trop d’espaces disques, nuance
Jean-Baptiste Fuster, responsable
stockage chez Computer Associates
France, lorsqu’une application
est mise en place, on s’en remet
encore à l’estimation de la volumétrie qui sera nécessaire dans
trois ans. On acquiert donc des
giga-octets de façon empirique,
en amplifiant considérablement
ses besoins réels. Or l’achat des
disques représente un coût d’acquisition mais aussi un coût d’administration.”
Actuellement, l’administrateur
doit encore se préoccuper, à chaque
intervention système ou applicative, de l’endroit où sont stockées
les données. L’assistance procurée
par le SRM permet d’allouer et de
libérer des ressources de stockage
de façon plus rapide, par projet
d’entreprise ou par application,
pour mieux coller aux priorités métiers du moment.
Réseaux
Administration
Le logiciel aide d’abord à faire un
état des lieux puis des recommandations pour appliquer des stratégies de migration de données : “On
classe l’information en fonction
des critères propres à l’entreprise,
de son appartenance à un département, de sa taille, de son taux
de croissance ou de ses per formances”, explique Jean-Baptiste
Fuster. Grâce au SRM, on peut ainsi
suivre l’évolution de la donnée, assurer son stockage puis sa protection sur les supports adaptés. L’approche permettrait aussi d’évoluer
sereinement vers la reprise des
données en cas de sinistre ainsi
que vers la gestion du cycle de vie
des données. Ainsi, lorsqu’une information critique le devient
moins, au bout de plusieurs mois
par exemple, on la déplacera automatiquement vers une ressource
secondaire. L’application des règles
d’entreprise permet d’inscrire les
données sur une baie de disques
SCSI puis S-ATA par exemple, voire
d’archiver les informations sur les
disques optiques ou sur des bandes
magnétiques. “Le SRM aide à comprendre comment vit la donnée, sa
Juridique
Services
fréquence d’accès réelle. C’est la
base de l’allocation automatisée
et de l’ILM, une clé de voûte pour
la reprise de contrôle sur l’ensemble des ressources de stockage”,
assure Jean-Baptiste Fuster.
Gestion du stockage
à la demande
Les services de stockage en réseau
sont appelés à se développer avec
la démocratisation des serveurs
de stockage en réseau (NAS) et des
réseaux de stockage (SAN). Mais ils
restent interdépendants des systèmes d’exploitation, des SGBD et
des applications en place. La PME
compare donc, de façon toujours
pragmatique, tous les coûts directs
et indirects liés notamment aux
agents logiciels à déployer et à la
facturation de l’approche SRM.
En effet, les éditeurs ajustent fréquemment leurs tarifs aux volumes
supervisés ou bien ils accompagnent “la gestion du stockage à la
demande”d’un abonnement mensuel pour couvrir des niveaux de
services garantis.
OLIVIER BOUZEREAU
SOLUTIONS
Avant d’opter pour un logiciel de
stockage, le responsable informatique examine, en premier lieu, son
infrastructure matérielle, souvent
hétérogène. “Les différentes familles de produits de stockage correspondent à des volumétries et à
des niveaux de fiabilité et de sécurité distincts. Elles permettent de
former plusieurs classes de services que le logiciel d’administration va gérer intelligemment. Avec
le SRM, on banalise l’infrastructure”,revendique Xavier Fessart, le
directeur de la division stockage
d’HP France.
Sur le terrain, les fonctions de sauvegarde, les copies instantanées et
miroirs puis les réplications de
données sont déployées bien avant
Technologie
24
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
PME - PMI
Stockage
Sauvegarde
<
Disques
Technologie
Solutions
Réseaux
Administration
Juridique
Dossier >
Services
>
L’interface Serial-ATA
allie économie
et performance
LA COLLECTION
CLARiiON CX
L’interface pour disques durs S-ATA redonne une nouvelle
jeunesse à la vénérable ATA. Grâce à elle, il devient plus
facile de doubler les disques pour protéger les fichiers
et rendre les données disponibles à tout moment.
antique interface
ATA pour disques
durs, née avec le PC
AT d’IBM en 1983,
ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui, le Serial-ATA (S-ATA) apporte une grande souplesse,
mais impose de nouveaux
contrôleurs et de nouveaux
disques durs plus rapides. Promue par Intel, elle associe rapidité et économie et se retrouve déjà dans les serveurs de
stockage (NAS) d’entrée de
gamme, mais aussi dans les PC
multimédias et sur certains
portables. On retrouve également cette interface dans certains enregistreurs de DVD
équipés de disques durs. Mais
quelle différence ce nouveau
contrôleur apporte-t-il à la
PME ?
Jean-Louis Cazenave, le directeur pour la France du fabricant de disques durs Seagate, y voit
plusieurs intérêts : “Sur le poste de
travail comme sur le serveur de fichiers, l’interface Serial-ATA allie
un taux de transfert élevé à de gros
volumes de données pour un déploiement à prix modique. Elle
convient très bien aux applications
séquentielles comme la gestion
d’images numériques et aux serveurs assurant le partage et la protection des fichiers de l’entreprise.”
2004
Le prêt-à-porter
du stockage
pour les PME-PMI
PME - PMI
ment limité à 133 Mo/s dans sa version de base (fréquence de 33 MHz
sur 32 bit). Le gain de vitesse bénéficiera surtout aux échanges de
données entre disques. Et le S-ATA
propose déjà des fonctionnalités
jusqu’à présent réservées aux
disques haut de gamme, en particulier l’échange de disques “à
chaud”, qui permet l’extraction
d’un disque dur sans éteindre
l’ordinateur, un logiciel additionnel assurant la gestion de cette
fonction “hot swap”. Du coup, de
simples tiroirs amovibles attachés
au PC permettent d’exploiter
quatre disques S-ATA de 250 Go,
soit jusqu’à 1 To de données ! Si on
choisit de dupliquer ses données,
la capacité totale diminue en
fonction du niveau RAID retenu,
mais le solde disponible reste
confortable sans avoir à recourir à
CLARiiON CX300
Voyez grand, commencez petit
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CX300, CX500 et CX700, la 7ème génération de systèmes et
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LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
TECHNOLOGIE
Les ventes de disques Serial-ATA,
elles, grimpent en flèche et les
disques IDE devraient être supplantés d’ici à la fin 2005 par les
nouveaux venus. D’autant que l’interface est encore loin d’avoir atteint ses performances maximales.
Le printemps verra le taux de transfert doubler à 300 Mo/s, soit plus
du double du bus PCI, actuelle-
Les baies de stockage S-ATA
démocratisent le stockage en réseau.
■
EMC2, EMC et CLARiiON sont des marques déposées. ©2003 EMC Corporation. Tous droits réservés.
L’IDE en cours
de remplacement
StorageTek.
L’
25
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
Technologie
Solutions
Réseaux
Administration
Juridique
Services
Le Serial ATA impose une nouvelle connectique
La connexion Serial ATA
Différentes connexions disque
Disque Serial ATA 2,5 pouces
Alimentation Données
Cable
d'alimentation
Disque Serial ATA 3,5 pouces
Cable de
données
Disque Parallel ATA 3,5 pouces
Données
Source : Seagate Technology.
<
Glossaire
>
➜ ATA (AT Attachment) :
Norme d’interface parallèle
maître-esclave permettant
au contrôleur du PC-AT
de piloter deux disques durs
de façon économique.
Synonyme : IDE.
➜ Serial-ATA (S-ATA) :
Norme d’interface série
pour piloter en point à point
autant de disques durs que
le contrôleur compte de
ports S-ATA, à 150 Mo/s.
La taille réduite du câble
S-ATA facilite la ventilation
des baies de disque.
➜ RAID (Redundant Array
une baie externe. De plus, la gestion
des volumes dupliqués est simplifiée : “Pour une petite structure,
c’est l’assurance d’une microinformatique plus fiable à budget constant”, résume Jean-Luc
Sigonney. Sur le terrain, cette faculté bénéficiera essentiellement
aux structures sans administrateur, un témoin rouge clignotant
précisant le disque dur défaillant,
à remplacer.
La norme Serial-ATA délègue
d’autre part plus d’intelligence aux
disques durs afin qu’ils interprètent au mieux les commandes de
TECHNOLOGIE
26
Interface
Collection de disques
économiques redondants
délivrant une tolérance
aux pannes sur le serveur
ou le poste de travail.
Le contrôleur RAID pilote
simultanément plusieurs
disques durs pour éviter
toute perte de données et
améliorer les performances
d’entrées/sorties.
ATA (IDE)
➜ SAS (Serial Attached
SCSI
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
tout contribuer à l’évangélisation
des fonctions RAID sur l’entrée de
gamme. Les besoins sont différents
pour le SAS, car il s’agit souvent
d’assurer une continuité par rapport aux volumes SCSI en place”,
précise Jean-Luc Sigonney.
Un premier pas vers
le stockage en réseau
La redondance de disques RAID en
attachement direct forme l’actuel
fer de lance du marché S-ATA. Les
baies de disques S-ATA restent
également connectables en mode
Les interfaces d’entrées/sorties vers les disques durs
Technologie
of Inexpensive Disks) :
SCSI) : Evolution de
la norme SCSI soutenue par
une majorité de fournisseurs planifiant pour 2005
des configurations jusqu’à
plusieurs centaines de
disques.
l’unité centrale : “une gestion de
file d’attente (native queing) permet de réordonner les opérations
de lecture et d’écriture séquentielles pour optimiser le déplacement des têtes”, explique Didier
Boulanger, ingénieur chez Seagate.
En se tournant vers les serveurs aux
disques S-ATA, le responsable prévoyant surveillera aussi l’émergence des futurs contrôleurs et
disques en Serial Attached SCSI
(SAS). Des fonds de panier mixtes
apparaissent déjà pour piloter simultanément des disques SAS et SATA. “L’inter face S-ATA va sur-
Alimentation
• Parallèle
Taux de transfert
Actuelle
Planifié
• 133 Mo/s
• Maximum atteint
Caractéristique du câble
• Câble plat large
• 40 / 80 connecteurs
• Long de 18 pouces
S-ATA
• Série
• 150 Mo/s
• 600 Mo/s
• Câble fin rond
• 4 connecteurs
• Long de 1 m
• Parallèle
• 320 Mo/s
• Aucun plan
• Câble large rond
• 68 connecteurs
• Long de 12,5 m
SAS
• Série
• 3 Go/s
• 15 Go/s
• Câble fin rond
• Long de 6 m
PME - PMI
Stockage
Technologie
iSCSI, via un pilote logiciel fourni
par Microsoft ou au travers d’une
carte dédiée (iSCSI) dont le processeur décharge l’unité centrale des
entrées/sorties vers les disques.
Selon les requêtes des applications
et l’intensité des opérations de lecture et d’écriture, la couche logicielle pourra se révéler insuffisante pour piloter la baie de
disques S-ATA. Au prix d’une extension matérielle, on pourra
connecter la baie S-ATA au réseau
Ethernet ou au réseau SAN via l’interface Fiber Channel. Ces baies popularisent les offres de stockage en
réseau : “L’investissement dans un
SAN sera de l’ordre de 2 à 3 fois
moins cher pour un téraoctet,
grâce au S-ATA”, estime Jean-Luc
Sigonney.
En dépit de son succès annoncé,
l’interface Serial-ATA devra compter, d’ici à dix-huit mois, avec l’introduction de l’interface haut de
gamme Serial Attached SCSI (SAS).
Les caractéristiques de cette dernière (voir le tableau ci-dessous) la
destinent surtout aux configurations de plusieurs centaines de
disques durs. Bien que le stockage
en réseau soit encore peu présent
dans la PME, il permet des réplications de grands volumes à distance
et une reprise rapide après incident. Le SAN tend à se démocratiser avec des offres mieux packagée
que par le passé, intégrant notamment des baies de disques S-ATA
munie d’une connectique Ethernet
ou FiberChannel.
OLIVIER BOUZEREAU
Nombre d’unités
disques possible
• 2 disques par canal
• Relation Maître/Esclave
• Bande passante partagée
entre les disques
• Disque unique par canal
• Connexion point-à-point
• Bande passante intégrale
par disque
<
L’essentiel
Réseaux
Administration
Juridique
Services
>
En investissant dans
un serveur récent muni
d’un contrôleur et de
disques S-ATA, l’entreprise peut évoluer vers
de gros volumes à
moindre coût. La technologie autorise
l’attachement direct de
plusieurs disques
redondants (RAID) dès
l’entrée de gamme.
L’utilisation de tiroirs
amovibles permet de
parer aux défaillances
éventuelles d’un disque
dur. Une tolérance aux
pannes qui améliore
la disponibilité des
données et celle
des services partagés
entre les groupes de
travail. Les copies
de disques à disques
prennent place aussi
sur des baies S-ATA
de milieu de gamme qui
gèrent ensuite l’archivage sur bandes.
Plusieurs types de baies
restent disponibles
avec des interfaces
adaptées au budget
et à l’infrastructure
de chaque entreprise.
L’application oriente
toujours le choix : la
norme S-ATA convient
aux partages de
fichiers et aux applications multimédias
(accès séquentiels),
le stockage en réseau
SAN restant plus indiqué lorsqu’on souhaite
fédérer les ressources
d’applications transactionnelles.
LA COLLECTION
CLARiiON CX
2004
Du sur mesure
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des PME-PMI
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LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
TECHNOLOGIE
Solutions
EMC2, EMC et CLARiiON sont des marques déposées. ©2003 EMC Corporation. Tous droits réservés.
Sauvegarde
Dossier >
27
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
<
Panorama
Solutions
Réseaux
Technologie
Administration
Juridique
>
Wintel omniprésent sur le NAS
d’exploitation de Microsoft au premier trimestre 2003. Windows est
pourtant quasiment absent des
offres haut de gamme. De plus,
Microsoft a récidivé depuis avec
Windows Storage Server 2003
(WSS 2003) et les constructeurs ne
se sont pas fait prier pour l’intégrer
dans leurs produits. Dans le tableau ci-dessous, seul Comet Labs
n’a pas choisi l’option Wintel et
pour les autres, quatre sur six ont
déjà opté pour WSS 2003. Car la
solution de Microsoft a deux atouts
principaux : son prix et sa simplicité d’administration pour les nonspécialistes du stockage. Son interface est connue de tous. Et même
si le système est souvent critiqué
pour ses performances, il est particulièrement adapté aux réseaux
déjà équipés de matériels sous
Windows. Il présente l’avantage
de servir nativement ses fichiers
aux PC ou aux serveurs par le biais
du protocole CIFS (Common Interface File System). Et avec Windows
Storage Server 2003, on estime
d’entrée de gamme
Le stockage en réseau (NAS) n’est plus réservé aux grandes entreprises et le secteur
de l’entrée de gamme est en permanente évolution. Zoom sur l’offre de sept
constructeurs qui consacrent les processeurs Intel et les systèmes d’exploitation
Windows SAK et Storage Server 2003 de Microsoft.
l’offre. L’an dernier, Maxtor avait Parmi les explications, l’homogéabandonné son activité NAS du néisation de l’offre, qui ne favojour au lendemain tandis que rise pas les grands constructeurs, et
la formidable
Quantum revenpercée de Microdait ses serveurs
La percée
soft. A l’occasion
Snap à une sode la sortie de
ciété baptisée
formidable
Windows 2000,
pour l’occasion
de Microsoft
l’éditeur avait
Snap Appliance.
lancé un système
Et les grands ne
sont pas plus fiables. IBM a, par conçu spécialement pour des équiexemple, annoncé le retrait de ses pements de stockage en réseau :
produits d’entrée de gamme Total- Windows SAK (Server Appliance
Storage NAS 100 et 200 ; et Network Kit). Et d’après IDC, 41 % des serveurs
Appliance ne propose plus son F87. NAS étaient équipés du système
ifficile de suivre l’évolution des offres de serveurs de stockage NAS
(Network Attached
Storage) d’entrée de gamme ! Tous
les constructeurs étaient d’abord
enthousiastes, mais beaucoup trouvent aujourd’hui que la concurrence est un peu rude et jettent
l’éponge. Les prix tirés vers le bas
ne sont pas pour déplaire aux
consommateurs, mais il devient
difficile pour eux d’intégrer dans
leur choix l’un des premiers paramètres de l’achat : la pérennité de
D
Panorama
“
Comet Labs
Iomega
NEC
Additional Design
Dell
ND 22000
200m
NS160
Nasstor Copper L
PowerVault 725N
Linux
Windows 2000
SAK 2.0
Windows Storage
Server 2003
Windows Storage
Server 2003
Windows 2000
Advanced Server
National
Semiconductor
Celeron à 1,7 GHz
Pentium 4
à 2,66 GHz
Celeron à 1,2 GHz
Celeron à 2 GHz
2
2
2
1
4
40 à 250 Go
80 Go
250 Go
120 à 360 Go
40 à 250 Go
80 Go
160 Go
500 Go
120 Go
160 Go
500 Go
160 Go
500 Go
300 Go
1 To
1U
1U
tour ou rack 4U
tour
tour ou 1U
Niveaux de Raid
0 et 1
0 et 1
1*
non
0, 1 et 5
Extraction des
disques à chaud
non
non
non
non
oui
1 port 10/100
1 port 10/100
1 port 10/100
et 1 port Gigabit
1 port 10/100
2 ports Gigabit
895 € HT
1 190 € HT
1 700 € HT
1 250 € HT
1 660 € HT
Nom du produit
Système
d'exploitation
Processeur pour
la config de base
Nombre de disques
Capacité des
disques (ATA)
Capacité de base
Capacité maximale
Format
RÉSEAUX
”
Sept systèmes de stockage en réseau d'entrée de gamme
Constructeur
28
Services
Interfaces Ethernet
Prix de base
* raid matériel
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
PME - PMI
Stockage
Solutions
Technologie
Réseaux
WSS 2003 plus crédible
pour le haut de gamme
Microsoft entend prendre une
nouvelle dimension avec Windows Storage Server 2003
(WSS2003). Le système, déjà
optimisé pour le stockage avec
Windows 2000, dispose d’un
nombre accru de fonctionnalités
logicielles. WSS2003 supporte
notamment les serveurs en
cluster et peut traiter jusqu’à
64 copies instantanées (snapshots), contre 8 auparavant.
Il est conçu pour gérer jusqu’à
40 To de données. Ses performances ont aussi été améliorées, notamment sur CIFS. De
quoi désormais viser aussi le
marché du NAS haut de gamme.
chez Dell que les performances deux critiques récurrentes : l’inont été accrues de 45 % sur CIFS stabilité et la non-fiabilité. Enfin,
le système est netpar rapport à
tement moins
Windows 2000.
Comet Labs
performant en
Le système de
environnement
Microsoft n’est
ne mise pas
hétérogène. Les
pourtant pas
sur Intel
NAS peuvent sersans inconvévir des fichiers à
nient, “peu différent d’un serveur classique, par- des systèmes différents, mais cela
fois meilleur et souvent moins passe par une couche logicielle
cher”, selon Geoffroy Allaire, res- consommatrice en ressources. La
ponsable avant-vente chez APX. totalité des produits, présentés
Reproche auquel il faut ajouter dans le tableau, supportent ainsi,
“
”
HP
Digital Storage
StorageWorks NAS 1200s
digital.NAS Pocket
Windows Storage Server
2003
Windows Storage
Server 2003
Pentium 4
à 2,4 GHz
Celeron à 1,3 GHz
4
2
80 à 250 Go
80 à 250 Go
320 Go
160 Go
1 To
500 Go
1U
tour
5
0 et 1
oui
non
2 ports Gigabit
1 port 10/100
2 730 € HT
950 € HT
Administration
Juridique
Services
en standard ou en option, les protocoles NFS (Network File System)
pour servir des fichiers aux systèmes Unix, AFP (AppleShare File
System) pour les Macintosh, NCP
(Netware Communication Protocol) pour Netware, http et FTP.
HP se distingue
Malgré des offres très proches, les
constructeurs se distinguent quand
même sur quelques points. Le format des serveurs est l’un des différenciateurs. Plusieurs constructeurs ont opté pour des produits
empilables au format 1U (4,45 centimètres). Simple détail ? Pas sûr,
car si ce format est particulièrement pratique pour les services
informatiques manquant de place,
il est critiquable de le proposer
systématiquement pour les produits d’entrée de gamme et pour
des PME qui ne disposent pas spécialement d’une armoire dans laquelle les ranger.
Autre différence, le processeur
choisi, mais seul Comet Labs n’a
pas misé sur Intel. Reste la fréquence du Celeron ou Pentium 4
intégré dans la machine. Mais dans
ce tableau ne figure que l’offre de
base des constructeurs, ce qui ne signifie pas, par exemple, que Digital Storage ne propose pas de processeur plus puissant qu’un
Celeron cadencé à 1,3 GHz. Idem
pour les capacités de disques affichées ici qui correspondent aux
modèles d’entrée de gamme.
Si l’on veut décerner quelques
palmes, il est à noter que le produit
NEC se distingue par un contrôleur raid matériel. Les produits
PowerVault 725N et StorageWorks
NAS 1200s disposent, quant à eux,
de deux interfaces Gigabit Ethernet
et de disques extractibles à chaud,
c’est-à-dire qui peuvent être enlevés ou ajoutés tandis que la machine continue à fonctionner. Les
prix des NAS Dell et HP sont toutefois ajustés en conséquence !
La fonctionnalité NAS Data Copy
de HP, toujours lui, est enfin très
appréciée par notre confrère Network World (groupe IDG), qui a
testé le produit StorageWorks NAS
b2000, issu comme le 1200s de la
gamme Compaq. NAS Data Copy
permet de répliquer les données
sur un réseau IP ou sur une baie StorageWorks distante.
En cas d’incident, le second système peut prendre la main sur le
premier et assurer le service de fichiers jusqu’à ce que la première
baie fonctionne à nouveau.
RÉSEAUX
Sauvegarde
Dossier >
29
OLIVIER DESCAMPS
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
> Dossier
Stockage
Solutions
Sauvegarde
<
Sécurité
Technologie
Réseaux
Administration
Juridique
Services
>
Pour séduire les
PME, les éditeurs
de logiciels
de sauvegarde
ont soigné
leurs interfaces
d’administration.
Ici, celle de Time
Navigator du
Français Atempo.
■
Une sauvegarde
taillée sur mesure
Les logiciels de sauvegarde sont aujourd’hui à
la portée des PME. Les produits, conçus à l’origine
pour les serveurs sensibles, assurent aussi la
duplication de certains fichiers des postes de travail.
tocker ses données de
manière optimale est
une chose. Faire en
sorte que l’on puisse
retrouver celles qui ont été effacées
par mégarde en est une autre.
Qu’il s’agisse de bases de données
SQL Server ou Oracle, de fichiers
ou de simples messages électroniques, la problématique est la
même. Et les solutions aussi. A
l’instar de Arkeia avec son logiciel
éponyme, de Yosemite avec Tapeware, de Dantz avec Retrospect ou
d’Atempo avec Time Navigator,
plusieurs constructeurs les ont
placées à la portée des PME. Tradi-
S
tionnellement tourné vers les
grandes sociétés, Atempo a récemment simplifié son logiciel avec la
version “Business edition”. Il
s’adresse désormais aux sociétés
sauvegardant régulièrement les
données d’un maximum de dix serveurs. Les fonctionnalités ont été
adaptées à ce que peut attendre une
PME. Les prix aussi. Le produit se
contente de supporter les systèmes
de bases Windows, Linux et
quelques Unix. Avec un tarif de
base de 800 euros pour un serveur
(1 500 pour cinq). Pour les données
sensibles, la sauvegarde à chaud,
est proposée en option. Mais les
PME qui ont un besoin basique de
sauvegardes quotidiennes n’auront qu’à paramétrer leur système
pour qu’il opère la nuit, quand les
applications sont inactives.
La plupart des logiciels fonctionnent de manière incrémentielle :
ils ne dupliquent que les fichiers
modifiés pendant la journée soit
environ 3 % des données. Un élément fondamental pour les entreprises qui disposent de plusieurs
sites et qui réalisent des sauvegardes distantes. Les débits des liaisons d’interconnexion ne sont pas
illimités ! Outre les copies quotidiennes, les consoles d’adminis-
Milan Presse sauvegarde
des serveurs Mac et Windows
< Témoignage >
SOLUTIONS
vec cent cinquante MacinA
tosh et autant de PC, une
quinzaine de serveurs dont
30
70 % sous Unix, la principale
préoccupation de Milan Presse
est la gestion de son parc hétérogène. La sauvegarde répond
à la même problématique.
Les répertoires partagés par
les utilisateurs et stockés
sur trois serveurs (deux Mac
et un Windows) doivent être
dupliqués chaque nuit sur
un système Unix.
“La prise en compte des deux
environnements n’est pas si
simple à trouver“ lance David
Hourcau, informaticien de
la société. Milan a opté pour
le logiciel Retrospect de Dantz.
La société opère quotidiennement des sauvegardes incrémentielles, auxquelles sont
associées une sauvegarde
complète par semaine. Toutes
les données sont dupliquées
sur bande et le tout est géré
de manière centrale.
> Milan
■
“ Simplement et à la portée
des non informaticiens “
affirme David Hourcau.
Avec sa cinquantaine d’utilisateurs distants, l’objectif de
Milan Presse est désormais
Presse est
éditeur de
livres et de
magazines
pour la
jeunesse et le
grand public
(presse
territoriale).
La société
emploie
trois cents
personnes.
de développer la sauvegarde
distante des postes de
travail. Milan Presse a
déboursé environ mille cent
euros pour son service
O. D.
de sauvegarde.
tration permettent aussi de définir des sauvegardes complètes
chaque week-end ou chaque mois.
Les interfaces de gestion des logiciels pour PME ont été paramétrés
pour des utilisateurs non-spécialistes du stockage. Côté médias,
deux possibilités : la bande ou le
disque. Traditionnellement, c’est
la première qui est préconisée.
Mais bon nombre de PME préfèrent s’affranchir des bandothèques
qui demandent des interventions
manuelles coûteuses en temps et
complexes à gérer.
Espace de stockage
Chez Dantz, l’offre présente deux
avantages majeurs. Elle est disponible pour les systèmes Macintosh et elle s’adresse aussi aux
postes de travail. Grâce à une tarification au volume, peu importe
ici le nombre d’agents logiciels déployés sur les machines. Chaque
utilisateur se voit affecté un espace de stockage pour ses données
sensibles. L’administrateur définit le nom des répertoires à sauvegarder et l’opération est ensuite
automatisée de la même manière
que pour un serveur. Des algorithmes de compression intégrés
à l’outil permettent en outre de minimiser le poids de chaque opération. Des filtres bloquent enfin
certains formats de fichiers
(images, voix...). Retrospect peut assurer en parallèle jusqu’à huit
sauvegardes et restaurations. Pour
les utilisateurs distants, il met en
avant un système de planification proactive, qui détecte les systèmes connectés ou non au réseau
et leur affecte des priorités suivant les fréquences de connexion.
Pour plus de sécurité, les flux peuvent être chiffrés. Reste que les détracteurs de la tarification au volume lui reprochent de paralyser
la sauvegarde lorsque les quotas
sont atteints.
OLIVIER DESCAMPS
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
PME - PMI
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
<
Solutions
Technologie
Cycle de vie des informations
Administration
Réseaux
Juridique
>
L’ILM stocke à chaque instant
et libérer les ressources de stockage
nécessaires aux applications en tenant compte des règles de protection et de circulation internes à
l’entreprise.
le bon fichier au bon endroit
Un assemblage de logiciels
de bas niveau
Les disques durs se remplissent vite. Compression de fichiers, sélection par date
de dernière modification et maintenant logiciel de gestion du cycle de vie
des informations (ILM) aident à l’aiguillage des données.
L
ADMINISTRATION
Des mécanismes
pour tracer les données
32
Pour protéger les données à long
terme, le décideur ne peut pas encore choisir une boîte d’ILM sur
l’étagère de son revendeur, car il
faut d’abord mettre à niveau l’ensemble des ressources de stockage
de l’entreprise. Il faut en particulier
remplacer les disques directement
attachés aux serveurs par des serveurs de stockage en réseau (NAS)
ou par un réseau de stockage (SAN),
éléments nécessaires pour déployer les automatismes de l’ILM.
L’ILM s’adresse en premier lieu aux
entreprises souhaitant garantir la
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Objectif : automatiser la gestion
et la protection des informations…
pour augmenter la valeur
de l’entreprise
Impératifs :
• Accès
• Disponibilité
• Protection
Source : Veritas.
Sept étapes pour gérer l’information
L’ILM tente d’améliorer la traçabilité des informations numériques au travers
des ressources de stockage en réseau.
■
traçabilité de leurs informations
pour lutter contre les fraudes numériques. Cette assurance forme le
véritable enjeu de l’ILM capable, à
terme, de retrouver tous les devis et
factures dont le total dépasserait
une certaine somme, quel que soit
le mode de stockage, la nature du
fichier et le programme auteur.
Techniquement, l’ILM pourra s’appuyer sur des baies de disques amovibles, type Fiber Channel par
exemple pour stocker les données
de chaque transaction en cours. Les
cumuls mensuels nécessaires aux
traitements de fin de mois siégeront, quant à eux, sur des disques
économiques ATA. Enfin, les archives trimestrielles – selon leur ancienneté et leur taux de consultation – occuperont des disques
optiques ou des bandes magnétiques. Jusqu’ici cette hiérarchisation reste manuelle ou assistée par
l’intermédiaire d’un logiciel de
stockage hiérarchique (HSM).
L’ILM veut automatiser les dépla-
StorageTek
a gestion du cycle de vie
des informations ou
ILM (Information LifeCycle Management) est
un mode d’administration couvrant les données de leur création
jusqu’à leur effacement. Le sigle est
nouveau, la pratique plus ancienne. Il s’agit de compresser, puis
de déplacer régulièrement les données dont on n’a plus besoin au
quotidien hors des disques durs
coûteux à gérer. Une hiérarchisation qui s’effectue encore souvent
à la main, et que l’ILM se propose
d’automatiser et de rationaliser.
L’ILM serait-elle une simple assurance-vie pour les disques durs ?
Pas seulement. L’entreprise doit
souvent gérer une volumétrie croissante en optimisant l’usage de
chaque ressource chargée de protéger les données : la baie de
disques RAID, le robot d’archivage
sur bandes, le juke-box de disques
optiques… L’ILM fournit un référentiel utile à tous les blocs de
données et des automatismes pour
leur migration. Il veut éviter ainsi
les duplications inutiles d’informations. Mais il faut tenir compte
de tous les environnements systèmes en place dans l’entreprise et
des requêtes de chaque groupe
d’utilisateurs. C’est un défi à la fois
organisationnel et technique.
Services
La bibliothèque de bandes, ici,
la Storagetek Timberwolf, dernier
élément de la chaîne de stockage.
L’ILM aide à décider des fichiers
à y transférer et quand.
■
cements de données et l’archivage
des fichiers entre les différents supports d’informations. Des logiciels
de bas niveau seront même embarqués au sein du commutateur
de réseau de stockage pour allouer
L’ILM vise à procurer plus qu’une
discipline et une voie de migration
vers les baies de stockage connectées en réseau, escompte Xavier
Fessart, directeur de la division
stockage d’HP France : “L’ILM apporte surtout une méthodologie
permettant de s’assurer de toutes
les mises à jour des contenus.”
Hewlett-Packard se défend de
vouloir poursuivre une stratégie
ILM propriétaire ; le constructeur
compte sur une brique Open
Source développée par le MIT,
D-Space, “une sorte de workflow
pertinent pour l’ILM, déjà utilisé dans les bibliothèques américaines”.Les logiciels issus de Persist
Technologies – acquis en septembre dernier par HP – intégreront cette souche transversale
susceptible d’infiltrer toutes les
tailles d’entreprise. La stratégie d’assemblage de logiciels est une tactique commune à celle des principaux rivaux du fabricant : l’offre
TotalStorage émane d’IBM associé
aux modules de supervision de
Tivoli. Et l’approche ILM d’EMC
rassemble autour des baies de stockage américaines les logiciels de Legato, Documentum et VMware,
trois éditeurs acquis par EMC dans
la seconde moitié de l’année 2003.
Bref, l’ILM veut réussir là où la virtualisation du stockage et le workflow documentaire ont jusqu’ici
achoppé. En gérant dynamiquement les espaces de stockage répartis de l’entreprise, le concept
cherche à rationaliser les ressources pour procurer des économies de matériels. Mais il se heurte
encore à plusieurs obstacles liés à
la diversité des environnements
systèmes et applicatifs : “Des données qui se décrivent elles-mêmes
sont un pré-requis pour une véritable gestion de type ILM”,note Jon
William Toigo, le fondateur du
Data Management Institute. Or, on
ne devrait trouver ces fonctionnalités que sur les prochains environnements systèmes Blackcomb
et Longhorn, successeurs des versions actuelles de Windows prévus
pour... 2006 !
OLIVIER BOUZEREAU
PME - PMI
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
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Législation
Solutions
Technologie
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Administration
Juridique
Services
>
Archiver pour rester dans son bon droit
Face aux dispositions légales imposées à l’entreprise quant à la conservation de ses documents et à la sauvegarde
de ses données, il existe différentes solutions techniques pour la constitution de ses archives. Analyse.
a vague de scandales financiers qui a secoué
l’Amérique en 2002 a
remis au goût du jour
les questions d’archivage légal.
Depuis, une loi stipule notamment
que “constitue désormais un crime
la destruction ou la dissimulation
de pièces”. Certes, les règles sont
moins strictes de ce côté-ci de l’Atlantique et les PME n’ont pas les
L
mêmes contraintes que les sociétés
internationales. Mais il n’en demeure pas moins que le chef d’entreprise et le directeur informatique ont des devoirs. Or l’archivage
électronique demeure complexe et
de plus en plus de documents sont
numérisés. Ils doivent donc être
sauvegardés proprement.
Ranger une disquette dans un carton ne suffit pas à parler d’archivage
électronique. Les différentes durées
légales de conservation incitent à
avoir une politique adaptée à
chaque type de document. L’exigence de non-altération des données milite pour des supports non
réinscriptibles ou pour des étapes
de signature électronique. Enfin, des
données sauvegardées aujourd’hui
doivent pouvoir être lues par les applications de demain. Différentes
solutions techniques existent, tant
pour les entreprises qui veulent
mettre en place un réseau de sauvegarde que pour celles qui choisissent l’externalisation (voir
page 35). Christiane Féral-Schuhl,
avocate associée au cabinet Salans,
fait ici le point sur les contraintes légales françaises à prendre en
compte pour choisir le mode d’archivage le mieux adapté.
O. D.
PME : archivage électronique
et obligations du chef d’entreprise
➜ Rappelons à titre limi-
naire qu’il a l’obligation
de respecter la durée légale
de conservation : trente ans
pour les documents contractuels en matière civile (1),
dix ans pour les contrats commerciaux (2) ainsi que pour
les documents comptables
et les pièces justificatives (3),
six ans en matière fiscale
(livres, registres et pièces)
(4), et cinq ans pour le double
des bulletins de paie (5).
➜ Cette obligation de
JURIDIQUE
conservation ne fait pas
directement l’objet de
sanction pénale. En
34
revanche, la non-conservation peut être indirectement
poursuivie au titre de différentes contraventions. Il en
va ainsi de l’article 1740
du Code général des impôts
qui punit de 1 500 euros
d’amende toute contravention au droit de communication, notamment la déclaration de destruction des
documents fiscaux.
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
➜ Aussi, dans l’environne-
ment numérique (contrats,
factures, e-mails...),
le chef d’entreprise est-il
confronté à une double
préoccupation : peut-il
dématérialiser tous les documents et s’affranchir de
la conservation de l’écrit
original ? Dans l’affirmative,
quelle sera la force probatoire de ces documents
dématérialisés ?
➜ S’agissant de la première
question, l’écrit électronique est généralement
admis comme preuve au
même titre qu’un écrit sur
support papier, sauf lorsqu’il
concerne un acte assujetti
à des conditions de validité
prévues par le code. Pour
exemple, les actes authentiques (comme l’acte de
propriété des locaux commerciaux) ne peuvent toujours
pas être établis sous forme
électronique, dans l’attente
du décret d’application de
l’article 1317 du Code civil.
➜ S’agissant de la
deuxième question, on rappellera que la loi sur la preuve
électronique du 13 mars 2000
prévoit que, pour être admis
en preuve au même titre
qu’un écrit sur support
papier, un écrit électronique
doit être non seulement établi
mais également conservé
dans des conditions de nature
à garantir son intégrité
(Article 1316-1 du Code civil).
Il est en outre indispensable
que la personne dont il émane
soit identifiée avec certitude :
c’est la garantie d’authenticité.
➜ Pour autant, les procédés
d’archivage ne font l’objet
d’aucune réglementation,
ni d’aucune décision
de jurisprudence.
Dans ce contexte, le chef
d’entreprise disposera
de deux options :
– soit recourir à des conventions d’archivages électroniques. Attention, celles-ci
n’ont d’effet qu’entre les signataires et ne sont pas opposables
à un consommateur !
– soit de recourir à un modèle
d’archivage électronique.
Celui-ci peut reposer soit sur
une signature électronique
sécurisée (elle suppose un
dispositif sécurisé de création
et de vérification de signature
reposant sur un certificat électronique qualifié, délivré par
un prestataire de certification
qualifié), soit sur un système
de type Norme AFNOR Z 42-013
(algorithme associé à l’image
numérique du document
permettant de détecter de façon
logique toute falsification).
Marc Guillaumot
Au-delà de la constitution de
la “mémoire” de l’entreprise,
l’une des préoccupations
majeures de tout chef d’entreprise doit être la conservation
de tous les documents qu’il
pourrait avoir à produire,
notamment à titre de preuve.
> Christiane Féral-Schuhl,
Avocate associée au cabinet Salans.
➜ Dans tous les cas,
rappelons qu’une preuve
dématérialisée constitue
un commencement
de preuve dont la force
probatoire reste soumis à
l’appréciation souveraine
du juge.
(1) Article 2262 du Code civil.
(2) Article L. 110-4 du Code de commerce.
(3) Article L. 123-22 du Code de commerce.
(4) Documents sur lesquels peut s’exercer le droit de communication, d’enquête
et de contrôle de l’administration fiscale. Ce délai de conservation court à
partir de la date de la dernière opération mentionnée ou de la date à laquelle
le document a été établi. (Articles L. 102
B du Livre des procédures fiscales).
(5) Article L. 143-3 alinéa 3 in fine du
Code du travail.
(6) Article 1316-4 du Code civil et Décret
n° 2001-272 du 30 mars 2001 pris pour
l’application de l’article 1316-4 du code
civil et relatif à la signature électronique.
PME - PMI
Stockage
Sauvegarde
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Sécurité
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Administration
Juridique
Dossier >
Services
>
La sauvegarde à distance est perceptible comme
une assurance. L’abonnement du prestataire doit être
nanti d’un engagement contractuel pour restituer
les traitements et les données vitales à l’entreprise.
a sauvegarde, ce mal
nécessaire, peut-il être
soulagé par un tiers ?
Lorsqu’il confie la protection de ses données à un prestataire extérieur, le chef d’entreprise apaise surtout ses craintes :
“Je n’ai plus rien à mettre au coffre.
Je dors bien et je suis prêt à payer
pour ça”, reconnaît Bertrand
Genin, le PDG d’Etiq Lyon, une
PME qu’il dirige à Rilleux-la-Pape,
en banlieue lyonnaise (voir enca-
Les sociétés offrant une prestation de sauvegarde à distance mette à disposition une
infrastructure qui serait hors de portée d’une PME (ici, le centre de stockage de Besdi)
■
partir dans l’heure avec un nouvel ordinateur connecté à une
simple prise téléphonique.”
“
Les fichiers
réduits
en cendres
”
Confier ses sauvegardes à un tiers
représente un confort moral pour
le chef d’entreprise plus qu’une
stratégie de protection. Il se tourne
alors vers un prestataire spécialisé,
un fournisseur d’accès Internet ou
un opérateur. Mais l’offre, récente,
serait encore méconnue : “9 PME
sur 10 n’ont pas de responsable informatique en interne et seulement
3 % des PME effectuent une sauvegarde à distance”, note Stanislav
Brochier, directeur associé du lyonnais Besdi, le prestataire d’archivage d’Etiq Lyon. Selon lui, “la sauvegarde externalisée procure un
SERVICES
L
dré page 36). Dans son entourage,
un chef d’entreprise a été mis en
difficulté après un sinistre au feu
réduisant en cendres son stock et
ses fichiers. Mal assuré, celui-ci a
perdu tous ses actifs et beaucoup
de temps à retrouver les coordonnées de ses clients. Pour prévenir
un tel scénario, Bertrand Genin recommande : “Il faut être très vigilant sur ses données numériques et
mettre en place un système qui,
lorsque tout brûle, permet de re-
D. R.
L’externalisation
de la sauvegarde
séduit la PME
35
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
> Dossier
Stockage
Sauvegarde
Solutions
sentiment de protection mais surtout des moyens de réplication à
distance et de stockage en réseau
encore hors de portée de la PME”.
L’activité de Besdi a démarré il y a
deux ans et demi mais son métier
s’élargit déjà à la sécurité du stockage en réseau, un marché de niche
amené à croître rapidement dans
les prochaines années.
Un contrôle quotidien
des données
Concrètement, Besdi loue l’offre de
protection et d’archivage de l’américain Connected. Le distributeur
procède en deux temps avec ses
nouveaux clients : après avoir interviewé tous les utilisateurs doté
d’un poste de travail, il paramètre
la solution de sauvegarde pour répliquer quotidiennement les
mises à jour d’informations. Ensuite, l’opération est menée à distance, automatiquement. Besdi assure non seulement la sauvegarde,
mais délivre aussi un contrôle quotidien des mises à jour.
“Lorsque l’on détecte une anomalie, on appelle le client ou on se
déplace chez lui pour vérifier la
connexion”, illustre Stanislav Brochier. Pour un volume moyen à
stocker oscillant entre 5 et 10 gigaoctets, la PME cliente dépense de
100 à 50 euros par mois. Une
somme qui couvre, outre l’espace
de stockage, les prestations de surveillance et les interventions.
“Dans la mise à disposition du matériel, nous incluons le pare-feu qui
Technologie
Réseaux
Administration
Spécialiste de la traçabilité
dans l’agro-alimentaire,
fournisseur d’étiquettes et
de machines à étiqueter, Etiq
Lyon emploie sept personnes
à Rilleux-la-Pape, près de Lyon.
Sa niche de marché consiste
à produire, dans l’urgence,
de nombreuses étiquettes de
produits périssables. “ En plus
des données propres à notre
gestion interne, les contenus
des clients se composent
de logos et de très nombreuses
références. On imprime vite,
en grande quantité, et le client
colle “, résume le PDG
Bertrand Genin.
Quoiqu’important, le volume
protège les transferts de données,
détaille Stanislav Brochier. Parmi
nos clients, il y a une majorité de
PME qui ne faisaient pas ou mal
leurs sauvegardes jusqu’ici.”
Parfois, le prestataire ou l’opérateur
doit mettre en œuvre la connexion
haut débit nécessaire à cette externalisation, mais souvent le lien
ADSL est présent et il suffit amplement aux sauvegardes à distance.
En effet, en moyenne, un pour cent
seulement du volume hébergé est
transféré le soir, la solution logicielle ne transférant que ce qui a
réellement changé depuis la veille.
Utilisateurs itinérant
Portable
PC
Portable
Connexion
Internet
Maison mère
SERVICES
PC
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Centre de données sécurisé n°2
Source : Besdi.
Duplication
36
des données ne justifie pas
à lui seul l’externalisation des
sauvegardes. Cette décision
est surtout préventive :
“ En cas de panne, de feu ou
d’inondation, la disparition
du fichier clients et des devis
serait catastrophique pour
nous. Avec la sauvegarde
interne, une maladresse reste
possible et crée une situation
de risque inacceptable.
L’externalisation est transparente, c’est ce qu’il y a de mieux
dans notre cas. Personne
n’intervient : on télécharge
les informations sans intervention humaine et on repart dans
l’heure en cas de problème. “
Le fait de confier ses données
internes hors de l’entreprise
sur un espace de stockage
mutualisé n’est pas considéré
comme un obstacle : “Je n’ai pas
du tout d’appréhension par rapport à cela. Si j’étais détenteur
de brevets, je me poserais peutêtre la question différemment,
mais les moyens mis en œuvre
par mon prestataire sont rassurants.“ C’est à l’usage qu’on
mesure encore mieux la qualité
de ce service : “La restitution
d’une sauvegarde de décembre
2003, ponctuellement nécessaire, a été remontée en vingtcinq minutes seulement“, se rapO. B.
pelle Bertrand Genin.
“Certaines bases de données sont
plus gourmandes que d’autres, reconnaît Stanislav Brochier, la messagerie MS-Exchange triture par
exemple ses fichiers. Dans le pire
des cas, on dépasse rarement dix
pour cent de mise à jour quotidienne.”
sente fréquemment le support numérique comme un début de
preuve juridique. Mais lorsqu’il
faut remonter plusieurs années en
arrière, le programme capable de
lire le fichier doit être conservé également. Il est donc indispensable
d’effectuer au moins une sauvergarde annuelle complète, traitements et données inclus.
L’externalisation des sauvegardes
permet de bénéficier de procédures
rodées pour la restitution des données après incident. Les ressources
de stockage et le réseau du prestataire profitent globalement à la
PME privée d’informaticien. Ainsi,
avec deux sites distants de plusieurs kilomètres, le prestataire
peut-il effectuer des copies miroirs
pour le compte de ses clients, au
travers de liens sécurisés : “La redondance des sites maximise les
chances de la PME de récupérer ses
données”, prône Stanislav Brochier. La petite structure porteranéanmoins une attention particulière à la volumétrie nécessaire
au redémarrage de son activité. Les
informations qui sont stockées sur
des micro-ordinateurs portables et
sur des assistants personnels, les
données comptables, fiscales et
commerciales, les programmes
exécutables à conserver peuventgonfler aussi le tarif de l’abonnement mensuel. Il est donc hautement recommandé de comparer
plusieurs offres avant de souscrire
auprès d’un prestataire un contrat
de service compatible avec son
budget et avec ses lignes de télécommunications.
Se protéger du feu
et des maladresses
Travailleurs à distance
Centre de données sécurisé n°1
Services
Etiq Lyon sous-traite sa protection des données
Le principe de l’externalisation du stockage
PC
Juridique
Plusieurs raisons expliquent l’engouement croissant de la PME pour
l’externalisation de ses sauvegardes : les risques naturels qui pèsent sur les locaux se doublent de
menaces, de maladresses et de
pannes incombant au système et à
l’application. Sans une discipline
stricte, la rotation des supports
amovibles servant de support de
sauvegarde se révèle source d’erreurs. D’autre part, les fichiers sauvegardés doivent s’adapter aux habitudes de travail. Si ces dernières
changent et que l’on ne modifie pas
la manière d’effectuer la sauvegarde, la restitution des données
ne sera que partielle. Une bonne
méthode consiste à impliquer les
utilisateurs dans ce processus, ce
qui n’est pas toujours chose facile.
Dans les faits, la responsabilité
des sauvegardes se trouve souvent
très inégalement partagée dans
l’entreprise.
Dans un parc de micro-ordinateurs
portables, on déplore parfois des
cas de vol ou de casse. La récupération des données personnelles dépend là encore du paramétrage des
sauvegardes ou du contrat souscrit
avec le prestataire. Ce dernier pré-
OLIVIER BOUZEREAU
PME - PMI
Applications
<
Mobilité
Témoignage >
La coopérative Agire a doté ses cent
trente inséminateurs d’assistants
personnels pour gérer les informations
sur les cheptels et sur les semences
disponibles. A la clé, un meilleur
service et des économies de gestion.
ur les deux cent trente
salariés d’Agire, cent
trente sont itinérants.
Et par n’importe quelle
sorte d’itinérants. Des inséminateurs, qui vont de ferme en ferme
pour féconder artificiellement des
vaches reproductrices. Ils parcourent six millions de kilomètres par
S
Agire
Agire envoie
des assistants
personnels
à l’étable
■ L’utilisation
an et effectuent huit cent mille interventions. “Ce sont de vrais nomades”,explique Jean-Luc Guérin,
directeur général de la coopérative
agricole qui couvre les départements de la Manche, du Calvados
et de l’Ille-et-Vilaine. Ils sont regroupés par cinq ou six au sein de
vingt-trois bureaux pour couvrir
APPLICATIONS
Agire, une coopérative
agricole
38
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
une même zone de chalandise. Ils
doivent assurer, outre l’insémination proprement dite, les tâches de
conseil sur le type de semence approprié en fonction des demandes
de l’éleveur, et de s’acquitter des
tâches administratives, en particulier remonter les informations
nécessaires à la facturation.
Il n’y a pas si longtemps encore, tout
se passait par courrier et par télécopie. Et l’efficacité n’était pas toujours au rendez-vous. “Les inséminateurs recevaient tellement de fax
qu’ils en étaient noyés, poursuit
Jean-Luc Gérin.En même temps, ils
manquaient d’informations en
temps réel. Nous avons lancé le
projet PDA avec comme premier
objectif l’amélioration de la qualité de service.”
Un pari osé
Agire
Agire (Amélioration
génétique, insémination,
reproduction, élevage)
est constitué selon le
statut d’une coopérative
agricole. Ses actionnaires
sont donc également
ses clients. Il était donc
logique d’associer les
éleveurs à la mise au point
du projet, dont des représentants ont participé à
des groupes de travail
destinés à mieux cerner
les besoins des uns
et des autres.
Si le siège social se trouve
à Réville, près de SaintVast-la-Hougue dans
la Manche, les bureaux
de la direction se trouve
à Saint-Manvieu-Norrey,
près de Caen, dans le
de l’application dans l’étable était une condition sine qua none.
■ L’interface a été conçue de manière
à naviguer le plus simplement possible.
Calvados. Comme Agire
couvre les départements
de la Basse-Normandie
ainsi que l’Ille-et-Vilaine,
les inséminateurs sont
répartis en vingt-trois
bureaux, uniquement
équipés d’une ligne
téléphonique et d’un
télécopieur.
Le cahier des charges s’exprimait
simplement : chaque inséminateur devait pouvoir accéder, à tout
moment, à la base de données de
l’ensemble des vaches des élevages
de la zone géographique qu’il couvrait, ainsi qu’à la base de données
de l’ensemble des semences de taureau disponibles, avec leurs caractéristiques. Il devait en outre pouvoir transmettre quotidiennement
les informations concernant sa
tournée, et mettre à jour la base de
données centrale.
La réalisation, elle, buttait sur plusieurs difficultés. A commencer par
la taille des deux bases de données
à embarquer, celle des soixantequinze mille vaches des cinq cents
éleveurs clients d’Agire et celle du
millier de taureaux. Malgré cela,
l’option d’un micro-ordinateur
portable est rejetée dès le départ.
“Je voulais que la discussion entre
l’inséminateur et l’éleveur se déroule dans l’étable, explique J.-L.
Guérin. Il fallait un outil que l’on
sorte de la poche, et que l’on puisse
utiliser debout, tout en parlant,
pour garder de la convivialité.
J’avais un ami qui possédait un
Palm, et je me suis dit : il faut cela
pour mes collaborateurs.”
Pour tester le produit, une petite application est rapidement mise au
point pour sept personnes travaillant sur la sélection génétique.
Six mois après, il est décidé de lancer un projet pour équiper l’ensemble des inséminateurs. “Nous
voulions que l’ensemble des informations concernant les clients
d’un même bureau soient accessibles directement, ce qui représente environ cent cinquante mille
données. Or, ni le Palm, ni le Pocket PC n’avaient à l’époque une mémoire suffisante. Autre problème,
la capacité des batteries qui ne supportait pas une vraie demi-journée
de travail.”
Ces “détails” techniques, qui auraient probablement provoqué le
report sine die du projet dans une
grande entreprise disposant de
rouages de décision structurés n’effraient pourtant pas les responsables d’Agire. “Nous avons
constaté que la capacité des assistants personnels augmentait régulièrement. Nous avons donc fait le
pari que le matériel évoluerait pen-
PME - PMI
Applications
Mobilité
A l’occasion
des Trophées de
la mobilité, remis
dans le cadre
du salon Mobile
Office, Agire a reçu,
le 4 décembre
dernier, le prix
spécial du jury.
De gauche à droite :
Eric Sémeillon,
directeur commercial de Combos ;
Jean-Luc Guérin,
directeur général
d’Agire et David
Naze, ingénieur
conseil, CSI.
dant les six mois nécessaires au développement de l’application.”Un
pari un peu osé, mais gagné. Et la
preuve qu’une PME, qui souffre ni
de prise de décision diluée, ni de
décideurs cherchant d’abord à “ouvrir le parapluie”, a une réelle capacité à mettre en œuvre rapidement des applications innovantes.
■
Cette réflexion sur le matériel est
bien sûr arrivée après la définitiondu projet lui-même. Le premier
objectif était de pouvoir remonter
plus rapidement les informations
récoltées sur le terrain. Chaque intervention dans un élevage donne
lieu à une facture, qui varie selon
le type de semence utilisé et à des
données sur la vache inséminée.
Ces informations, écrites manuellement, étaient renvoyées par la
Poste, généralement à la fin de la
semaine, pour être saisies afin
d’être traitées informatiquement.
Un labeur qui occupaient huit personnes. Finalement, il fallait compter environ un mois entre l’intervention sur le terrain et l’envoi de
la facture afférente.
Le deuxième objectif était d’apporter des informations directement exploitables aux inséminateurs, lors de leurs discussions avec
les éleveurs. La réduction des coûts
constituait le troisième objectif,
“qui n’était pas le plus important”
affirme J.-L. Guérin. Mais qui fut
D.R.
Gain de temps et réduction
des coûts
atteint au-delà de toute espérance.
La suppression de la ressaisie manuelle a provoqué une réduction
importante de la masse salariale
consacrée aux tâches liées à l’informatique, ce qui induit une réduction des coûts liés à l’informatique de l’ordre de trente pour cent.
Avec un service informatique réduit
à sa plus simple expression, puisqu’il
n’occupe que deux personnes,
l’une responsable des développements, l’autre pour l’exploitation,
Jean-Luc Guérin a pris en charge la
supervision du projet. “Il est important que la direction générale
s’implique dès le début sur ce type
de projet stratégique, explique-t-il.
Plate-forme technique
de la coopérative
Sur le terrain :
• Assistant personnel Dell
AximX5 Performance
Au siège :
• Un AS/400 pour la
gestion de l’entreprise
• Carte de stockage
additionnelle Secure
Digital de 128 Mo
• Deux serveurs sous
Windows 2000 Server
APPLICATIONS
• Carte modem Pretec au
format Compact Flash
40
• Imprimante portable
Pentax PocketJet 200
• Application développée
en eVC++ (eMbedded
Visual C ++) 3.0
• Base de données SQL
Server CE sur Pocket
PC 2002
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
• Synchronisation des
assistants personnels
assurée par IIS 5.0
et SQL Server CE
• Base de données
centrale sous SQL
Server 2000
• Echanges avec l’AS/400
par lots DTS SQL Server
2000
Aucune solution progicialisée
n’existait pour répondre à notre
demande. Nous partions sur des
voies que nous ne connaissions pas.
Je devais faire des choix, et donc
bien connaître le dossier depuis le
début. Pour l’aider dans ses décisions stratégiques.” J.-L. Guérin a
embauché un ingénieur-conseil, un
investissement qu’il ne regrette pas,
car “nous aurions été incapables
de mener seuls ce projet à bien”.
Une table ronde
pour choisir
C’est en décembre 2002, après six
mois d’étude et de réflexion, que les
responsables d’Agire arrêtent leurs
choix techniques. Ce sera un Pocket PC pour les itinérants, et une
base de données SQL Server sur un
serveur Windows. Un choix finalisé de manière originale. Les différentes sociétés de service consultées proposaient des solutions
techniques différentes, en particulier pour la plate-forme serveur.
Eventuellement en dénigrant les
solutions concurrentes. Il faut dire
que le cahier des charges demandait la synchronisation de la base
de données entre l’assistant personnel et le serveur. Or personne
n’avait l’expérience d’une telle synchronisation sur des volumes aussi
importants. Le tout devait enfin
s’intégrer au système informatique
d’Agire, qui repose sur un AS/400.
“Il était très difficile de savoir exactement ce que pouvait réellement
assurer les différentes solutions, explique J.-L. Guérin. Nous avons
donc décidé de réunir les différentes sociétés autour d’une même
table, pour qu’ils puissent échanger arguments et contre-argu-
ments. Ils ont joué le jeu. A l’issue
de cette table ronde, nous avons pu
faire rapidement notre choix technique, qui a induit le choix des partenaires.” Ce sera donc SQL Server,
parce que la base de données a paru
adaptée aux besoins et d’une
bonne fiabilité. Et un assistant personnel de type Pocket PC, parce que
l’application demandait des évolutions, que la pérennité de la plateforme était assurée, et l’environnement de développement, complet.
Les partenaires, ce sont Cambos
Consulting, une jeune société de
service, pour la maîtrise d’œuvre,
et CSI, pour l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Les références de
Cambos, en particulier sa collaboration avec un très grand groupe,
balayent les réticences liées à sa jeunesse et à sa petite taille. Le premier
trimestre 2003 sera consacré à la sélection finale du matériel et au développement des logiciels. Quant
à la mise en place opérationnelle,
elle interviendra dès l’été.
Le succès entraîne
l’évolution de l’application
Après six mois d’exploitation, le
projet PDA est un succès. Pas un seul
des utilisateurs, même parmi les
plus âgés, ne voudraient faire machine arrière. L’application va donc
continuer à évoluer. Parmi les fonctions envisagées, l’utilisation de la
messagerie, l’adjonction d’un lecteur de codes barres, la mise en
place d’une application de gestion de la relation client, et la synchronisation par GPRS. Enfin, la
mise en place d’un extranet permettrait le partage et la diffusion
des données auprès des éleveurs.
PATRICE DESMEDT
PME - PMI
Applications
<
Progiciels
Solutions sectorielles >
Quand le progiciel de gestion
s’adapte au métier de la PME
Chaque secteur d’activité a ses modes opératoires. Lorsqu’un progiciel de gestion
est préparamétré pour un métier, il s’installe plus vite dans l’entreprise et s’adopte
plus rapidement. Les éditeurs déclinent leurs offres dans ce sens.
ode, négoce, hôtellerie,
pharmacie, sous-traitance automobile... Les
PME exercent avant
tout un métier. Souvent avec excellence. Lorsqu’elles prospèrent,
notamment sur des marchés de
niche, c’est grâce aux compétences
qu’elles détiennent dans leur domaine. Or, chaque métier a ses
processus de travail spécifiques et
son jargon, voire ses particularismes. Autant d’originalités ou
d’exceptions qui ne s’accommodent pas toujours d’un progiciel de
gestion généraliste. La question ne
M
<
■ L’éditeur SilverProd a développé Silverauto
(photo), une gestion commerciale et logistique pour
les PME de l’industrie automobile, et Silverdistrib
pour les fournisseurs dela grande distribution.
se pose pas tant avec les
fonctions de comptabilité qui conviennent, à
peu de choses près, à
tout type d’entreprise.
Il en va tout autrement
pour le logiciel de gestion commerciale. C’est
lui qui assure le traitement des commandes,
la facturation, l’accès au
catalogue de produits et
le suivi des stocks. S’il
sait s’adapter aux règles
de gestion de l’entreprise, ses performances
Quand ce fabricant, spécialisé dans la maille, a connu un doublement de son
chiffre d’affaires, une nouvelle application de gestion s’est révélée indispensable.
ivement dimanche !
Derrière cette exclamation d’envie se
cache la marque de
vêtements pour adultes et enfants créée par la SA Tricot Moss.
En quelques années, ce fabricant
situé à Rohanne (Loire) connaît
une forte progression de son
chiffre d’affaires, notamment
avec sa première marque, Le Petit
Baigneur. De 5,6 millions d’euros en 1999, il passe à 13 millions
d’euros en 2001. Impossible, dès
lors, d’absorber la croissance avec
l’application de gestion en place,
simple comptabilité. L’entreprise
a redéfini son organisation et
ses modes de commercialisation
(revendeurs, boutiques en nom
propre, grande distribution).
“Jusqu’alors, nous réalisions seulement deux collections annuelles. Maintenant, nous pro-
On dit qu’une application est “verticalisée” lorsqu’elle a été mise au
point pour un secteur d’activité
particulier. Petits et grands éditeurs
ont réalisé de telles versions de leur
PGI (progiciel de gestion intégré).
Il en existe chez ceux qui s’adressent aux entreprises de taille
moyenne (Cegid, Qualiac, Générix,
Adonix, Intentia, Interlogiciel, Lefebvre Software, Microsoft, Ordirope, Silverprod…), comme chez les
habitués des grandes structures
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
mensionnées.” Dix postes sont
équipés de S5, répartis entre la direction commerciale, la logistique,
la production et les modélistes
qui contrôlent les livraisons de
produits à partir des fiches descriptives. Le coût du projet s’établit
à 120 000 euros environ, dont la
moitié consacrée aux services.
“Site pilote”
Photo Tricot Moss
V
APPLICATIONS
Des offres verticales pour
petites et grandes PME
Témoignage >
Tricot Moss gère à l’envi
ses tailles et ses coloris
42
n’en seront que meilleures. Le
constat vaut aussi pour la gestion
de production.
Dans les années passées, les PME
ont fréquemment développé leur
propre solution pour être certaines
d’avoir un outil conforme à leurs
attentes. Ce système d’ancienne génération a du mal à évoluer. Pour
le remplacer, le progiciel généraliste n’est plus la seule solution.
■ Tricot Moss, spécialisé dans le textile
maille, veut gérer son site principal
et ses boutiques avec une application
qui tient compte de ses contraintes.
duisons plus de six collections à
l’année avec une quantité de tailles
supérieure”,explique Valérie Manceaux, responsable comptable de
l’entreprise et coordonnatrice du
projet de gestion.
En 2002, Tricot Moss se penche sur
le progiciel S5, de Cegid, une solution intégrée adaptée aux métiers
de la mode. “Avec une simple référence, nous pouvons gérer autant
de coloris et de tailles que nous
souhaitons. Un article peut être diversifié à l’infini et la gestion des
stocks et des étiquettes s’en trouve
d’autant simplifiée.”
Choisie en janvier 2003, l’application de gestion commerciale n’est
installée qu’en juin pour cause de
déménagement. “L’informatisation doit se faire sans douleur pour
l’entreprise. Nous devons d’abord
nous concentrer sur notre activité
et nos équipes ne sont pas surdi-
Tricot Moss n’en reste pas là. L’entreprise a accepté d’être “site pilote”
pour tester la gestion de production de Cegid S5. La mise en route
est prévue pour janvier 2005. A
terme, les modélistes pourront y
transférer leurs fiches descriptives
pour lancerles commandes de matières premières. “Nous prendrons
notre temps pour installer cette
application. Nous apprécions de
travailler avec des équipes qui
connaissent la mode. Les autres
éditeurs ne comprennent pas toujours nos contraintes.”
La proximité géographique du
fournisseur a joué en sa faveur, de
même que sa capacité à intervenir
sur différents sites. Une mobilité
que Tricot Moss compte mettre à
profit lorsqu’elle informatisera ses
boutiques avec la gestion de caisse
de Cegid S5.
M. G.
PME - PMI
“Là où les grands comptes recherchent une solution technologique, les PME visent une approche
plus orientée solution, rappelle
Armand de Garsignies, PDG de
Volume Software, fournisseur des
progiciels intégrés Voluprim et Volupack, conçus pour les professionnels de l’industrie graphique
et du monde de l’emballage.Un PGI
métier prend en compte les
contraintes de l’entreprise et offre
une solution plus rapidement opérationnelle.”
Une double vertu
■ Outre la gestion des tarifs, de l’approvisionnement et des stocks, CabExpert, de
CMV Informatics, apporte aux supermarchés une analyse multidimensionnelle.
mySAP Business Suite, l’éditeur allemand s’est positionné sur une
vingtaine de secteurs différents
(dont le négoce et la distribution,
l’automobile, la pharmacie, les médias, l’aéronautique ou la défense).
Ces solutions conviennent aussi à
certaines PME mais sont trop struc-
turantes pour la plupart d’entre
elles. Il y a deux ans, SAP a donc modifié son approche. Avec mySAP
All-in-One, il s’appuie sur un réseau
de revendeurs pour élaborer des solutions préconfigurées par secteurs
(peintures et vernis, plasturgie, emballages, alimentation...).
Pour élaborer et faire évoluer ces
offres, certains éditeurs constituent des équipes métiers. C’est le
cas de QAD. Son PGI, MFG/Pro,
existe dans des versions préparamétrées pour les sous-traitants de
l’automobile, l’électronique, l’agroalimentaire, les biens de grande
consommation et le secteur médical. “QAD a monté des groupe de
recherche avec ses clients pour
améliorer ses applications sectorielles et il dispose parallèlement
d’équipes métiers dans son dépar-
APPLICATIONS
(SAP, Oracle, Peoplesoft, QAD).
Chez Oracle, par exemple, les déclinaisons du PGI (e-Business Suite)
conviendront à de grandes PME,
dans les secteurs de la Banque et de
la Pharmacie. Pour les PME concernées par son offre préparamétrée
“Special Edition” (limitée à vingtcinq utilisateurs), l’éditeur compte
plutôt “interfacer ses modules généralistes avec des acteurs locaux
qui se sont investis dans un métier”,
explique Jean-Jacques Triboulet,
responsable marketing Mid Market et SCM d’Oracle France.
Peoplesoft a lui-aussi décliné son
offre pour différents secteurs mais
plutôt pour les grandes entreprises.
Sa formule forfaitaire étudiée pour
les PME, “Accelerated Solutions”,
reste généraliste. En revanche son
catalogue comporte maintenant la
suite intégrée de J.D. Edwards qui
s’adresse à des structures réalisant
entre 100 et 500 millions d’euros de
chiffre d’affaires. Cette suite existe
dans des versions adaptées à certains métiers, dont celui de la mode
(voir le témoignage Kookaï).
Quant à SAP, il propose plusieurs
formules. Avec son offre principale,
43
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Applications
tement R&D,” explique Jean-François Pouverel, directeur de l’agence
MFG/Pro, au sein du groupe Sopra.
Pour lui, le progiciel vertical a une
double vertu, induite par sa mise
en place plus rapide. D’une part, il
réduit le coût global du projet,
d’autre part, il évite que le client
ne se démobilise si le chantier
traîne en longueur. “En outre, le retour sur investissement se fait également plus vite, poursuit-il. Bien
sûr, parce que le projet est moins
cher, mais aussi parce que le progiciel se focalise sur des problèmes
métiers et que l’entreprise peut plus
facilement améliorer le taux de service offert à ses clients.”
L’éditeur lyonnais Cegid est lui
aussi un grand zélateur du progiciel vertical. Ses solutions intégrées
S3 et S5 sont déclinées pour la mode
et pour l’hôtellerie/restauration,
deux secteurs sur lesquels ils ont ac<
Progiciels
quis une notoriété certaine. Ils existent aussi dans une version “BTP”,
destinée aux entreprises de second
œuvre du bâtiment. “Nos équipes
sont très spécialisées, confirme
Marc Pierre, directeur exécutif Marché Entreprises de Cegid, depuis
dix ans, nous avons la réputation
d’être présents sur ces métiers.
Dans certains cas, nous avons racheté des produits spécifiques.”
Avec les éditeurs Amaris et Orli, il
a enrichi sa gestion de production.
Avec Alphabla, il est entré dans le
monde de l’hôtellerie.
L’éditeur Interlogiciel a choisi une
autre option. Principal fournisseur
des PME/PMI avec son progiciel Divalto, il vend celui-ci de façon indirecte. Il apporte les briques généralistes de la gestion autour
desquelles ses distributeurs développent des extensions verticales.
Au catalogue, des déclinaisons
pour le transport, les opticiens, les
boissons, les concessions de cycles,
la vente à domicile, le décolletage
et même, les pompes funèbres et
les commissaires priseurs.
nement, les stocks (avec suivi de la
démarque) et la comptabilité. Il
présente la particularité d’intégrer
un moteur multidimensionnel
pour manipuler et analyser l’ensemble des données avec des hypercubes, effectuer des simulations, repérer les anomalies et
faciliter la prise de décision. Pour
cette technologie, baptisée HyperDimension, CMV Informatics est
soutenu par l’Anvar. “Notre démarche de développement a été
guidée avant tout par les besoins
de nos clients,” insiste Alain Bompas, PDG de la société. Un raisonnement classique chez les éditeurs
“sectorisés” qui recherchent l’adéquation fonctionnelle. La PME,
concentrée avant tout sur son métier, doit pouvoir trouver rapidement ses marques avec son outil
informatique.
Soutenu par l’Anvar
Certains acteurs de niche ont su
tirer parti de leur connaissance
pointue d’un domaine. L’éditeur
dijonnais CMV Informatics fournit depuis 1979 des prestations de
conseil et de formation dans la
grande distribution. En 1990, il
commence à développer une application en s’appuyant sur son expérience. Aujourd’hui, son logiciel
CabExpert Distribution est installé
dans des supermarchés, des hypermarchés et des centrales
d’achat. Il leur permet de gérer les
tarifs (avec historique des changements), la chaîne d’approvision-
MARYSE GROS
Témoignage >
Chez Kookaï, le progiciel
de gestion colle à la mode
Pour gérer son activité commerciale, le fabricant de vêtements Kookaï a
sélectionné une solution conçue pour le secteur textile. L’entreprise a maîtrisé
son investissement en négociant un forfait pour l’installation du progiciel.
APPLICATIONS
“C
44
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
doit aussi comporter des caractéristiques techniques comme les
codes d’entretien et de composition.”Il n’était plus question de détourner certaines zones d’écran
pour gérer des informations aussi
sensibles.
Acteurs de l’habillement
En février 2002, trois produits sont
sélectionnés : Movex d’Intentia,
Orli Web de Cegid et l’offre de JD
Edwards (aujourd’hui PeopleSoft
EnterpriseOne) qui sera finalement retenue. “Pendant neuf mois,
nous avons vérifié qu’il n’y avait
aucun manque fonctionnel important. Par exemple, il fallait pouvoir gérer l’affectation d’un carnet
d’ordres lors des réceptions de
stocks, pour savoir dans quel ordre
livrer les clients. Ce processus très
critique nécessite des options particulières comme la gestion des références associées pour les hauts
et les bas des ensembles coordonnés,” détaille Sandra Utrera.
Jusqu’en octobre 2002, Kookaï effectue six ou sept visites de sites,
Photo Kookaï
e sont les utilisateurs qui ont guidé
notre choix de progiciel, explique Sandra Utrera, directrice générale
adjointe de Kookaï, fabricant de
prêt-à-porter féminin(*). Nous
les avons fortement impliqués
dans le projet afin qu’ily ait une
adhésion optimale.” Pour être
adopté, l’outil devait impérativement répondre aux exigences
du métier. Jusque-là, l’entreprise
utilisait une solution propriétaire en Cobol qu’il fallait modifier pour prendre en compte les
nouvelles lignes de produits (lingerie, bijoux...). Dans un premier
temps, Kookaï tente de le remplacer par un progiciel généraliste. Mais l’outil requiert trop
de modifications pour s’adapter aux références de la mode.
L’entreprise se tourne alors vers
des solutions verticales. “Dans
notre industrie, le critère majeur
de verticalisation, ce sont les matrices de tailles et de coloris,
pointe Sandra Utrera. La fiche
descriptive d’un article textile
■ Chez Kookaï, acteur français de
la mode féminine, le choix d’un progiciel
de gestion métier a d’abord reposé sur
l’adhésion des utilisateurs à l’outil.
chez des acteurs de l’habillement
qui exploitent les logiciels, et recoupe ses informations avec
d’autres entreprises. L’équipe du
projet regroupe la direction des
achats et de la production, la direction commerciale, la respon-
sable de la logistique et le contrôle
de gestion. En tout, une dizaine de
personnes.
“Le département informatique a
travaillé en arrière plan pour
contrôler les performances techniques, les fonctionnalités clés et
les possibilités d’interfaçage avec
les autres logiciels que nous utilisons, notamment Lectra, notre système de gestion de données techniques,” indique Hilda Coppin,
responsable informatique du
groupe Vivarté auquel appartient
Kookaï.
Le choix définitif se fait fin 2002. La
gestion commerciale est mise en
place en septembre 2003, ainsi
que la gestion des stocks et la facturation des produits finis. Au-delà
de l’adéquation du progiciel aux
modes opératoires du textile, Kookaï estime que c’est l’engagement
forfaitaire de JD Edwards qui lui a
surtout permis de rationaliser son
investissement. “Nous avons défini avec précision les termes du
contrat, précise Sandra Utrera.
Dans le textile, la gestion des coloris et des tailles conduit à démultiplier les références et les bases
sont très lourdes. La rapidité des
temps de réponse constitue donc
un point crucial. L’éditeur a luimême procédé à l’installation et il
devait s’engager jusqu’à la mise en
service, y compris sur les performances de l’application.”
MARYSE GROS
(*) 109,3 millions d’euros de chiffre
d’affaires d’août 2002 à août 2003.
PME - PMI
Matériel
<
Panorama
Mobilité
>
cants. Ceux qui intègrent un téléphone GSM/GPRS et ceux qui intègrent un accès à un réseau sans fil
802.11b. Le Pocket Loox 610 de Fujitsu Siemens, qui offre un système de téléphonie tri-bande, peut
cependant se voir adjoindre un
module externe lui apportant la
fonction réseau 802.11b, au prix
d’un poids et d’un encombrement
supérieur. Pour disposer d’un PDA
“multicommuniquant”, l’autre solution consiste à acquérir un modèle avec le Wi-Fi intégré et doté
d’un connecteur PC Card. On
pourra alors se procurer une carte
GSM/GPRS, qui apportera la fonction de téléphonie, nécessaire pour
pouvoir se connecter – presque –
partout au système informatique
de l’entreprise.
Les PDA communiquent
de mieux en mieux
A l’origine agendas de poche, les PDA sont devenus de véritables outils
de communication. Par l’intermédiaire d’un réseau Wi-Fi ou GPRS,
ils gardent le contact avec le système d’information de l’entreprise.
ini les synchronisations de retour au bureau ! L’assistant personnel avait, dès le
début, adopté une liaison infrarouge, et à l’heure de la généralisation totale du téléphone cellulaire, ils ne pouvaient demeurer
en retrait.
Le GPRS est le meilleur moyen de
rester relié à l’entreprise. La facturation à la donnée permet de contrôler les temps de connexion. Et le don
d’ubiquité ouvre la porte à des développements propres à revitaliser
l’efficacité des applications.
La plupart des modèles sont livrés
avec 64 Mo de mémoire vive (mais
128 Mo pour les Toshiba e800, HP
iPaq H5550 et Fujitsu Pocket Loox
610), et peuvent généralement recevoir une carte mémoire supplémentaire qui permettra de stocker
des applications spécifiques et
des données. Quant à la définition de l’écran, elle est liée au système d’exploitation : 320x320 pour
PalmOS, 240x320 Windows CE, 240
x 160 pour le BlackBerry. Toshiba se
distingue sur son e800, dont l’écran
F
Photos D.R.
Plus léger et compact
■ Recevoir son
courriel, se connecter au réseau de
l’entreprise. Le PDA est
devenu beaucoup
plus qu’un agenda
électronique.
est capable d’afficher 640 x 480
points, soit le bon vieux VGA. Si les
outils standards de Windows CE
(agenda, carnet d’adresse, messagerie…) travaillent en 320 x 240,
Word, Excel et les applications spécifiques pourront profiter de la
haute définition.
On trouve sur le marché deux types
d’assistants personnels communi-
Le BlackBerry 7230 de Rim, distribué par SFR, est vendu avec un
service de téléphonie voix et données. Il présente la fonction unique
de recevoir automatiquement ses
e-mails, sans passer par une fastidieuse phase de connexion et d’interrogation. Avec un clavier complet et une interface conçue pour
la lecture et la réponse aux courriers
électronique, le BlackBerry est plus
efficace que ces concurrents dans
cet exercice. Ce PDA est également
plus léger et compact que ses homologues. Malgré une mémoire
vive de taille mesurée (16 Mo), il est
possible de développer des applications à l’aide d’une plate-forme
Java J2ME.
PATRICE DESMEDT
Les principaux assistants personnels communicants
Modèle
MATÉRIEL
Marque
Système
d'exploitation
Processeur
46
Mémoire vive
802.11b
GPRS
Connecteur
d'extension
Dim. (en cm)
Poids (en gr)
Prix
Axim X3i
Wireless
Dell
Windows
Mobile 2003
Intel XScale
400 MHz
64 Mo
oui
non
SD/MMC
Blackberry
iPAQ H5550
Pocket Loox 610
Pocket PC e800
Tungsten C
Rim
HP
Fujitsu Siemens
Toshiba
Palm One
OS Rim
Windows Mobile
2003
Windows
Mobile 2003
Windows Mobile
2003
Palm OS 5.2.1
N.C.
Intel Xscale PXA
255 à 400 MHz
Intel PXA255
400 MHz
Intel PXA 263
400 MHz
ARM Xscale
400 MHz
16 Mo
128 Mo
128 Mo
128 Mo
64 Mo
non
oui
oui
oui
oui
oui
non
en option
non
non
–
Compact Flash et
SD/MMC et
PC Card optionnels, Compact Flash
SD/MMC
SD/MMC et
Compact Flash
format Palm
11,7 x 77 x 1,2
11,3 x 7,4 x 2
13,8 x 8 x 1,6
14,7 x 7,8 x 1,8
13,5 x 7,7 x 1,9
12,2 x 7,8 x 1,7
140
136
192
205
198
178
329 € HT
375 € HT avec
abonnement SFR
668 € HT
499 € HT
621 € HT
509 € HT
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
PME - PMI
Infrastructures
<
iSeries
Solutions >
Comment rajeunir
ses applications
AS/400
Pour accéder à un iSeries depuis une interface
graphique, les technologies Web ont désormais
supplanté la traditionnelle architecture client-serveur.
iSeries (ex-AS/400) est
encore et toujours une
plate-forme serveur en
pleine mutation technique, qui réalise doucement son
passage de serveur d’applications
en serveur d’infrastructure. Il satisfait toujours autant les entreprises utilisatrices, qui font preuve
d’une grande fidélité. Sa facilité de
mise en œuvre et sa fiabilité pour
L’
héberger les applications stratégiques ne sont plus à démontrer. Et
toutes les études, dont notamment
celles d’IDC datant de 2001 et de
2003, montrent que l’iSeries est le
serveur dont le coût total d’utilisation est le moins élevé et celui qui
assure les retours sur investissement les plus rapides.
Mais toutes ces qualités ne fournissent pas à l’iSeries l’interface
■ Les logiciels pour moderniser une application iSeries sont nombreux, comme
ici Cariera Convertigo de Twinsoft.
graphique native qui lui manque,
pas plus qu’elles ne le débarrasseront de ce flux 5250 qui l’empêche
de s’intégrer dans un environnement hétérogène.
Alors, à l’heure de l’informatique
“à la carte”, du Web et de la seconde
vague de l’Internet, comment
continuer à utiliser ses applications “écran vert” et son bon vieux
AS/400. Et comment donner satisfaction aux utilisateurs, pour lesquels il n’existe point de salut en
dehors des écrans graphiques ?
Question de look
INFRASTRUCTURES
Lorsqu’il s’agit de faire de la saisie
de masse, un vieil “écran vert” reste
plus efficace qu’un poste doté
d’une souris et d’écrans graphiques
et colorés. Mais en dehors de ce cas
précis, force est de constater que
l’immense majorité des utilisateurs
réclame à cor et à cri des applications graphiques. Dans un souci
d’ergonomie et donc de productivité, il est par exemple important
d’intégrer l’environnement décisionnel ou de consultation des
bases de données centrales dans
l’environnement bureautique habituel de l’utilisateur.
Or, la conception de l’iSeries limite
de facto ses capacités d’ouverture
de la machine. Elle utilise son
propre système de codage des caractères, l’Extended Binary Coded
Decimal Interchange Code (EBCDIC), alors que tous les autres systèmes utilisent l’American Standard Code for Information
Interchange (ASCII), et elle ne bénéficie pas des mêmes possibilités
graphiques que celles d’un Unix ou
d’un Windows Server. La communauté de l’AS/400 est donc
condamné à trouver des solutions
hybrides, et les éditeurs, IBM compris, s’en sont donné à cœur joie à
48
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
ce niveau depuis de nombreuses
années.
Après l’antique PC Support (PCS)
d’IBM et de ses concurrents du moment comme NetSoft, qui permettaient de faire de l’émulation
simple, on a vu fleurir aux beaux
jours de l’architecture client-serveur des produits comme GUI400
et d’autres solutions permettant
d’accéder aux applications AS/400
en mode graphique. Depuis, le
client-serveur a fait place au Web,
et les produits iSeries ont suivi,
WebFacing d’IBM en tête. Certains,
comme Minos Web d’Ordirope,
assurent simplement un accès en
Quelques
produits pour
moderniser une
application iSeries
• Caravel (TransTools)
• Chrys@lid (Oxave
Consulting)
• Convertigo (TwinSoft)
• HATS (IBM)
• Host On-Demand (IBM)
• InfiniteNET et
InfiniteiSeries (California
Software)
• Jacada (Jacada)
• JACi400
(SystemObjects)
• JAdvantage (BOS)
• JWalk (Seagull)
• Minos Web (Ordirope)
• Phl Web (Phl Soft)
• Strategi for iSeries
(Advanced Business Link)
• WebFacing (IBM)
• Webulator/400 (Cross
Systems)
PME - PMI
■ JWalk de Segull Software permet
de doter les anciennes applications
AS/400 d’une interface Web, qui associe
l’agrément et l’efficacité d’une interface
graphique au déploiement instantané
sur différents types de postes clients.
Les outils de modernisation évoluent donc dans le sens d’une
pérennisation des applications iSeries, avec un enrichissement fonctionnel très important. On n’en
est plus à mettre un emplâtre sur
une jambe de bois, mais bien à
construire, comme c’est le cas pour
Bandaï (lire ci-contre) une véritable
stratégie sur ce type d’outil.
Témoignage >
Bandaï au cœur
de la double
problématique
Pour cette PME, une solution intermédiaire
a été retenue : la gestion commerciale et
la gestion financière étant hébergées par
deux systèmes différents, mais compatibles.
andaï France est une
PME de cent vingt
personnes dont
soixante en France.
Elle gère l’importation et la distribution des jouets Bandaï dans
toute l’Europe de l’Ouest.
Comme beaucoup d’entreprises
de cette taille, elle s’est posé la
question fondamentale de l’avenir de ses applications OS/400.
“Notre première conclusion,
c’est que nous souhaitions continuer à utiliser notre iSeries, en
particulier sa base de données,
qui est fiable et pérenne”explique
Benoît Roux, directeur informatique. “De plus, nous disposions
de toutes les compétences nécessaires et cela nous évitait des
investissements importants.
Notre seconde conclusion a été
que nous n’avions pas besoin
d’un progiciel de gestion intégré : notre gestion commerciale
“maison”, maîtrisée, souple et
fonctionnellement adaptée,
nous convenait parfaitement”,
ajoute Christine Gauthier, chef
de projet.
B
Restait la gestion financière, à faire
évoluer. C’est Coda, qui a été retenu.
En ce qui concerne l’architecture,
Bandaï n’a pas choisi la facilité : la
comptabilité clients est hébergée
dans l’IFS (Integrated File System)
de l’iSeries et fonctionne en mode
Web grâce au serveur HTTP intégré à l’OS/400. Les autres modules
de comptabilité utilisent l’architecture client-serveur de Coda : l’application est hébergée sur un serveur Windows NT, et les données
hébergées sur l’iSeries sont accessibles à partir d’un lien ODBC.
Temps de réponse pas
toujours au rendez-vous…
“Nous avons retenu la solution
Coda pour son caractère international, dans un souci d’uniformisation des applications utilisées
dans les différents pays”, commente Benoît Roux. “Il s’agit donc
d’un choix fonctionnel.”
Mais si la solution est aujourd’hui
effectivement opérationnelle, les
temps de réponse ne sont pas toujours ceux souhaités, en particulier
sur la comptabilité clients, qui utilise l’interface Web et des programmes Java. “Nous essayons
tous les serveurs HTTP, et pour
l’instant c’est le ser veur HTTP
Apache de l’OS/400 qui rend les
meilleurs ser vices.” Prochaine
étape de ces investigations : l’installation de l’application dans une
partition logique (LPAR) Linux du
iSeries avec Apache. Pour sa gestion
commerciale, Bandaï avait dans
un premier temps envisagé une
réécriture complète en mode Web
par l’intermédiaire d’un produit
du marché. “Notre expérience de
Java avec Coda nous a conduits à
essayer d’éviter Java”, commente
Christine Gauthier. C’est finalement avec PhL Web, un outil générant du XML et du RPG, que l’ensemble de l’application est en cours
de modernisation. “Tous les tests
effectués montrent que les temps
de réponse restent très satisfaisants. La possibilité de nous passer
de carte interactive et la facilité de
reprise des programmes existants
sont également de gros avantages”,
conclut Christine Gauthier. B. H.
INFRASTRUCTURES
BENOÎT HERR
<
D. R.
local ou à distance par l’intermédiaire d’une interface Web.
D’autres, comme JACi400 de System Objects ou PhL Web de PhL
Soft, sont devenus des environnements de développement Web sur
iSeries très complets, mettant à profit les possibilités de HTML et XML.
L’approche technique de PhL Web
est particulièrement originale et financièrement intéressante: le dialogue écran s’opère entre un programme XML, contrôlé par le
serveur HTTP de l’iSeries et un programme écrit en langage RPG exécuté en traitement différé (batch).
Et comme il s’agit de batch, l’entreprise utilisatrice peut s’affranchir
de cette fameuse carte interactive,
dont le coût peut aller jusqu’au tiers
de celui de la machine !
49
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
Infrastructures
<
iSeries
Intégration >
Pour survivre, le “dernier des mini” a su évoluer.
Il peut accueillir un serveur Windows et supporter
Linux et bientôt AIX. De serveur d’application,
il devient serveur d’infrastructure.
ar quoi qu’on en
dise, le portefeuille
applicatif de l’iSeries
se rétrécit, même si, à
l’instar de Sage avec sa Ligne 1000,
54 nouveaux éditeurs sont venus
grossir les rangs des offreurs de
solutions iSeries en 2002, pour
un total de 7 200 applications
recensées par IBM à ce jour.
Par ailleurs, les contraintes techniques de l’iSeries forcent les
éditeurs à mettre en œuvre des
technologies souvent alambiquées et des tactiques commer-
C
ciales. L’objectif étant de proposer
les solutions applicatives graphiques, parfois multiplate-forme,
que souhaitent les utilisateurs. Aujourd’hui, aucun éditeur n’imagine
pouvoir proposer une nouvelle application reposant sur une interface à “écrans verts”. La tâche de ces
éditeurs est ardue, et l’on comprend aisément que les entreprises
se tournent vers des solutions sous
Windows, Unix ou Linux.
IBM a d’ailleurs bien identifié cette
tendance, puisqu’il affiche sa volonté de transformer son iSeries
D. R.
L’AS/400, un serveur
protéiforme
■Les iSeries forment une large famille qui sait s’intégrer au sein d’un système
informatique multiplate-forme.
en serveur d’infrastructure. Le
constructeur met l’accent sur l’agrégation des serveurs et les retours sur
investissement de cette stratégie, le
haut de la gamme des iSeries fournissant une puissance équivalente
à celle d’un grand système zSeries
(ex. S/390).
Depuis bien longtemps, il est possible d’utiliser un serveur Windows
NT/2000 intégré au serveur iSeries,
qui prend la forme d’une carte ou
d’un serveur externe lié par un
lien rapide. Les fichiers sont alors
hébergés dans le système de fichiers intégré (ou IFS) de la machine, un espace géré par l’iSeries
mais qu’il ne sait pas exploiter
directement.
Investissements lourds
Le partitionnement logique ajoute
encore aux possibilités de l’iSeries:
il est désormais possible d’installer plusieurs systèmes d’exploitation sur un seul serveur. Aujourd’hui, seuls Linux et l’OS/400
lui-même sont envisageables, mais
dès cette année AIX fera son entrée. Les différents systèmes d’exploitation couramment utilisés
par une PME pourront techniquement être hébergés sur iSeries.
La portabilité des applications est
un autre aspect de l’intégration de
l’iSeries dans un environnement
hétérogène.
Là, de nombreuses possibilités existent, depuis l’environnement PASE
(Portable Application Solutions Environment), qui permet de porter
des applications AIX sur iSeries, jusqu’à des outils de développement
comme WebSphere et Java. Mais
suivre cette voie implique des investissements lourds. Rares sont les
PME qui l’empruntent, lui préférant des solutions éprouvées et rapides à mettre en œuvre, comme
celle retenue par Bandaï, qui relève
d’une architecture client-serveur
classique.
Le paradoxe de l’AS/400 perdure :
alors même que techniquement ce
serveur possède des capacités inégalées et pourrait à lui seul héberger l’ensemble des systèmes
d’information de toute PME avec
une fiabilité sans pareille, il demeure dépourvu d’une interface
graphique native, ce qui l’oblige à
rechercher des compromis.
Les produits et les solutions se multiplient alors, pour le plus grand
bonheur des éditeurs, mais pas
pour celui de la plate-forme, qui
reste perçue comme propriétaire,
ni pour celui des utilisateurs.
BENOÎT HERR
INFRASTRUCTURES
Partitionnement logique
et agrégation de serveurs
Dans une logique d’agrégation de serveurs, il est
permis de rassembler plusieurs machines tournant
dans des systèmes d’exploitation différents.
C’est ce que permet le LPAR
(Logical PARtioning) ou
partitionnement logique : on
décrit plusieurs partitions,
chacune d’entre elles étant
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LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004
un sous-ensemble du serveur
correspondant à la machine
d’origine.
Dans le cas de l’iSeries,
on décrit une première
partition, obligatoirement
sous OS/400. Les suivantes,
peuvent être soit sous
OS/400, soit sous Linux,
et très bientôt également
B. H.
sous AIX.
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