Des PDA Des PDA - Le Monde Informatique
Transcription
Des PDA Des PDA - Le Monde Informatique
Enquête exclusive: les PME adhèrent aux solutions de mobilité P. 8 SPÉCIAL PME •PMI < 5 mars 2004 > www.weblmi.com Rencontre > Philippe Tack, DI de Silvatrim “Contrôler mon informatique tout en externalisant ce qui peut l’être” > < PAGE 6 Témoignage > Des PDA à l’étable > Dossier La maîtrise du stockage en PME-PMI PAGE 17 Jean-Luc Guérin, directeur général de la coopérative agricole Agire, a doté ses cent trente inséminateurs itinérants d’assistants personnels. > P. 38 Comment rajeunir ses applications AS/400 PAGE 48 > Supplément au Monde Informatique n° 1016 daté du 5 mars 2004. Ne peut être vendu séparément. SPÉCIAL PME •PMI w w w . w e b l m i . c o m S O M M A I R E Édito < 5 mars 2004 > Chronique d’une informatique très “EDI” chez Silvatrim Rencontre avec Philippe Tack, directeur administratif et informatique de Silvatrim. 8 10 12 14 Mobilité : les PME n’hésitent pas à se lancer Oracle casse les prix de son entrée de gamme Les PME tributaires de leurs donneurs d’ordres DOSSIER 17 Organisez le stockage de vos informations Face à l’augmentation des volumes d’informations à conserver, des solutions variées sont proposées. Tour d’horizon. 18 20 22 25 28 30 32 34 35 Le SAN se démocratise grâce au iSCSI Chez TV5 Europe, le iSCI accède au SAN à tous les niveaux La gestion des espaces disques peine à convaincre la PME L’interface Serial-ATA allie économie et performance Wintel omniprésent sur le NAS d’entrée de gamme Une sauvegarde taillée sur mesure L’ILM stocke à chaque instant le bon fichier au bon endroit Archiver pour rester dans son bon droit L’externalisation de la sauvegarde séduit la PME APPLICATIONS 38 42 44 Agire envoie des assistants personnels à l’étable Quand le progiciel de gestion s’adapte au métier de la PME Chez Kookaï, le progiciel de gestion colle à la mode MATÉRIEL 46 Les PDA communiquent de mieux en mieux INFRASTRUCTURES 48 50 Comment rajeunir ses applications AS/400 L’AS/400, un serveur protéiforme Directeur de la publication : Ted Bloom Ce supplément a été réalisé par le pôle technologies d’IDG PME - PMI Rédacteur en chef : Patrice Desmedt Rédacteur en chef adjoint : Serge Leblal Chef des informations : Maryse Gros Rédacteur : Olivier Descamps Ont collaboré à ce numéro Olivier Bouzereau Benoît Herr et Anne-Marie Rouzeré Secrétariat de rédaction : Georges Grégori Maquette Hervé Bedel Iconographie : Nouara Aftis Oser l’innovation Enquête BNP Paribas : les patrons de PME restent frileux Les petites et moyennes entreprises et industries, fer de lance de l’innovation dans le domaine de l’informatique ? Certainement, si l’on en croit les dirigeants que nous avons rencontrés. Les projets, à taille humaine, sont souvent pilotés par un seul homme, le directeur informatique ou le chef d’entreprise. Conséquence positive, les décisions sont prises rapidement et les risques technologiques, assumés. C’est ainsi que l’on voit des PME se trouver parmi les premiers utilisateurs des technologies les plus récentes. La coopérative Agire en est un bon exemple. Toutes les PME ne montrent cependant pas le même dynamisme. D’après l’étude BNP Paribas, le montant des investissements stagne, ce qui peut être jugé inquiétant. Où se place la réalité ? Probablement des deux côtés. Il faut savoir renouveler un outil de travail dont l’obsolescence entraîne des coûts cachés et une productivité bridée. Mais les choix informatiques innovants ne se traduisent pas forcément par des investissements importants. Nombre de technologies récentes démocratisent des solutions jusque-là difficilement accessibles. Les exemples ne manquent pas dans le dossier que nous consacrons au stockage, l’un des éléments clés d’un système informatique. Et dans d’autres domaines, comme dans celui des progiciels de gestion intégrés, la spécialisation par métier améliore l’efficacité. Osez l’innovation. Elle saura vous le rendre. EDITO 6 Marc Guillaumot TENDANCES par Patrice Desmedt, rédacteur en chef Fabrication : Jean-Luc Gonzalez Commission paritaire : 63 427 Dépôt légal : 1er trim. 2004 Imprimerie : Dulac ZI route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure 5 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Tendances Rencontre > silvatrim < ■ A Monaco, l’industrie se déploie à la verticale. L’usine de Silvatrim, fabricant de profilés plastiques destinés à l’industrie automobile est installée dans un immeuble dans le quartier de Fontvieille. Tack, directeur administratif et informatique de Silvatrim, supervise depuis le neuvième étage les flux de l’usine informatisée. Anne-Marie Rouzeré ■ Philippe Chronique d’une informatique très “EDI” chez Silvatrim Sur un créneau industriel extrêmement sensible aux aléas des flux d’échanges EDI (commandes, production, livraison), technologie aidant, le rôle du directeur informatique tient plus que jamais du pilotage à double commande, semi-automatique et en prise directe. es jours ouvrables, du matin au soir, les manœuvres de camions de tous tonnages animent les rues étroites du quartier de Fontvieille, à deux pas du fameux stade de Monaco. Ici, l’industrie se déploie à la verticale : deux cent cinquante mille mètres carrés de laboratoires, de bureaux d’études et d’usines, flux tendus aidant, zéro stock ou presque, se répartissent dans des immeubles de dix à douze étages. Silvatrim, filiale du groupe WKW fabricant de profilés plastiques (enjoliveurs, baguettes d’étanchéité, de protection, etc.) destinés à l’industrie automobile, est, avec deux cent TENDANCES L 6 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 quarante salariés, l’une des onze PME de transformation des plastiques de la Principauté. Usine à Fontvieille, plate-forme de stockage proche de Nice et platesformes de distribution en région parisienne, en Rhône-Alpes et à l’étranger. Tandis que les robots de cet équipementier s’activent dans les ateliers du sixième au neuvième étages, servis et desservis par le va-et-vient des monte-charge, Philippe Tack, directeur administratif et informatique, supervise depuis le neuvième étage ce ballet de flux d’information par ordinateur. “Ce qui me coûte le plus en temps au jour le jour, c’est d’assurer qu’il n’y ait aucun retard dans l’en- semble de nos échanges pluriquotidiens,confie d’emblée ce dernier. Sous-entendu: cette relation entre constructeurs automobiles et équipementiers, pionniers de l’EDI (échange de données informatisées), a beau être ancrée dans des automatismes éprouvés de longue date (depuis 1986, pour Silvatrim), la qualité de service irréprochable qu’elle réclame va de pair avec une vigilance de tous les instants. Flux tirés par les clients “Travailler en flux tendus, flux tirés avec nos partenaires, fournisseurs, clients plates-formes, ne nous autorise aucune dérive, aussi bien dans notre logistique que dans les échanges d’information qui la sous-tendent”,note le DSI. Une surveillance qui, pour lui, se situe sur un plan décisionnel et non directement opérationnel. “Aujourd’hui, 95 % de nos échanges EDI, de toutes normes et tous formats exigés par nos clients, transitent par une solution externalisée, ce qui représente en moyenne mille cinq cents messages reçus et deux mille cinq cents messages adressés chaque mois.” Mais qu’un grain de sable s’y glisse, c’est bel et bien la réactivité du système informatique qui est mise au défi. “Qu’il s’agisse de veiller à ce que le camion parte avec les bons pro- PME - PMI Le même genre de réflexe l’anime sous la casquette purement informatique de sa fonction. “J’ai appris d’un de mes patrons, quand je travaillais en SSII, qu’il n’y a aucune gloire à éteindre les incendies quand on n’a pas pris les moyens de les prévenir”,commente-t-il. Ces moyens sont autant organisationnels que liés aux choix techniques (voir encadré). A commencer par la volonté de simplifier, standardiser autant que possible l’infrastructure, progiciels applicatifs inclus, quitte à sous-traiter, comme pour l’EDI, les aspects difficiles à assumer à effectif restreint ou réclamant une expertise. Une simplification articulée, en l’occurrence, autour de SAP R/3 pour l’ensemble des flux de gestion. “J’ai fait et je fais encore mon marché, en matériel et en logiciels, dans ce sens: couvrir les besoins fonctionnels sans toucher au noyau qui assure la gestion intégrée, en veillant à ce que les solutions qui fonctionnent en périphérie pour combler certains besoins spécifiques, communiquent au mieux avec ce noyau.” Même pragmatisme pour les prestations, ponctuelles ou récurrentes. Depuis les besoins en CAO, l’étude d’implantation d’une ligne de fabrication, par exemple, jusqu’aux évolutions ciblées du parc applicatif comme la mise en œuvre du suivi par codes barres. La paye relève d un prestataire externe au même titre que l’EDI ou la maintenance des matériels. “L’idée étant de mettre notre informatique dans des conditions de maintenance aussi systématiques que celles connues par nos installations industrielles, et d’en garder la maîtrise interne, tout en externalisant ce qui peut ou doit l’être.” Deux informaticiens l’assistent, dans cette optique de pilotage in- PME - PMI En prise directe Le reste du temps, Philippe Tack tient bureau ouvert. “Il est rare qu’on vienne me consulter pour une intervention de premier niveau. C’est l’avantage de la PME. On peut rester à la fois en prise directe et garder suffisamment de recul, avec une vision large de la politique de gestion que l’on veut appliquer, à condition d’en prendre les moyens.” C’est, d’ailleurs, ce qui justifie sa position de directeur administratif, membre du comité de direction aux côtés du directeur généraladministrateur, avec le directeur de développement, le directeur commercial, le directeur de l’usine et le directeur qualité. “En tant qu’informaticien, avec mes vingt ans d’expérience, je peux être celui qui garde un œil sur l’ensemble des flux, achats, ventes, production, finances, ressources humaines. C’est pratique, dans les deux sens. Quand quelque chose coince en informatique de gestion, on sait à qui s’adresser ! Et quand je dois défendre un projet ou un investissement, je peux vendre l’informatique comme une réponse à un besoin et pas seulement comme un coût.” De quoi attaquer sans complexe les chantiers de 2004. A savoir, un changement de version de SAP, d’Oracle et la mise en œuvre d’une application de suivi de production (MES). De quoi aussi entretenir, personnellement, la connaissance et le service du client. “ Je peux ‘vendre’ l’informatique comme une réponse à un besoin et pas seulement comme un coût. Une logique de standardisation ” La politique d’équipement du DSI de Silvatrim – tant du côté Informatique industrielle (CAO-DAO) que pour l’informatique de gestion – se fonde sur l’intention affichée, dès 1995, de couper court à l’”informatique spaghetti”, avec des développements en tous sens qui couvrent tant bien que mal les besoins fonctionnels. “Auparavant, il y avait chez nous autant de spécialistes que de logiciels de CAO. En retenant Catia comme outil de référence et de communication avec les clients constructeurs, quitte à sous-traiter les travaux non couverts par Catia, nous avons pu rapidement développer une culture d’entreprise autour de ce produit standard”, se souvient Philippe Tack. La même logique de simplification et de standardisation a prévalu, en 1997-98, face à la nécessité de remplacer à la fois le dispositif de GPAO (Prodstar) en bout de course et l’application d’administration des ventes qui n’aurait pas passé le cap de l’an 2000. Ce qui a conduit Silvatrim à opter pour une gestion 100 % intégrée par un progiciel, en l’occurrence SAP. Mais cette refonte, dans un premier temps, s’est révélée fort peu concluante. “Ni le cabinet de conseil qui nous assistait pour la maîtrise d’ouvrage, ni l’intégrateur, n’ont su s’adapter à nos contraintes de PME. La complexité des flux n’a rien à voir avec la taille. L’un > Philippe Tack : “La complexité des flux n’a rien à voir avec la taille de l’entreprise. Nos intégrateurs l’ont sous-estimé.” et l’autre l’ont sous-estimé. On s’est retrouvé en 1999 avec un référentiel documentaire monumental, un intégrateur qui jetait l’éponge, des utilisateurs démoralisés après avoir passé un an à expliquer aux consultants le détail de leurs activités et à participer aux tests.” De cet aléa de parcours, la résolution est prise de reprendre le chantier sans fioriture: SAP R/3 en standard, pour les achats, la gestion de production et des stocks, la comptafinances, l’administration des ventes et le contrôle de gestion. La relance du projet SAP est accompagnée par un nouvel intégrateur représentatif du marché de ERP “D’autres intégrateurs ont refusé de s’y atteler.” Défi tenu. Le basculement s’est fait en juin 2002, six mois après la reprise du chantier. ANNE-MARIE ROUZERÉ LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 TEENDANCES Prévenir terne maîtrisé : Denis Crevola, responsable réseaux (“notre aiguilleur des flux”) et Stéphane Gauthier, responsable SAP (“le garant du processus applicatif”). Et pour rester en “prise directe” sous sa double casquette de DAF-DSI, les deux autres pôles de sa responsabilité, qui couvrent l’administration achats et ventes, finances, contrôle de gestion et paie font l’objet, de même, d’un pilotage au quotidien et à moyen terme, assisté par sept personnes pour l’ensemble de ces tâches. Tableaux de bord et “warning” à l’appui, pour chacun de ces cinq axes de pilotage. “Une fois par semaine, nous faisons le point pour chaque pôle, lors d’une réunion d’une demi-heure à une heure maximum. Le tableau de bord est un réceptacle pour tous les sujets à traiter ensemble, et pour contrôler, semaine après semaine, leur avancement.” Anne-Marie Rouzeré duits et les bonnes étiquettes, ou encore de s’assurer que le message EDI concernant l’expédition arrive dans le quart d’heure qui suit chez le constructeur, comme l’exige notamment la certification Q1 de Ford, ce sont des décisions à prendre, un arbitrage permanent entre des priorités plus ou moins évidentes”, explique le DSI. “En revanche, une panne ou un dysfonctionnement qui, du point de vue EDI, isole un gars sur une de nos plates-formes avancées, à Lyon ou à Carros, est pour moi une vraie urgence.” 7 Tendances < Enquête exclusive Le Monde Informatique > Mobilité : les PME n’hésitent pas à se lancer Les résultats de l’enquête exclusive réalisée par Le Monde Informatique sont clairs. Les PME françaises sont convaincues de l’intérêt des solutions dites de “mobilité“. Tout en restant pragmatiques. Les résultats de l’enquête Avez-vous déjà mis en place des systèmes d’informatique mobile ? 74,8 % oui 25,2 % non Quel est votre degré de satisfaction vis-à-vis des applications de mobilité déjà mises en œuvre ? 37,1 % fort 57,3 % moyen es PME françaises hésitent moins à adopter les nouvelles technologies que certains veulent le laisser croire. Selon l’enquête exclusive menée par le Monde Informatique (*), elles sont déjà nombreuses à avoir mis en place des solutions dites de “mobilité”, afin d’assurer le contact de leurs employés distants ou itinérants avec le système informatique de l’entreprise. En effet, les trois quarts des quatre cents premières entreprises ayant répondu à cette enquête ont déjà mis en place un système propre à gérer la mobilité. Et les deux tiers d’entre elles ont des projets à court terme dans ce domaine. Ce qui signifie aussi que dernier tiers reste rétif aux applications de mobilité. Même si l’on considère que les personnes concernées par des projets de ce type ont été plus enclines à répondre au questionnaire que les autres, la tendance est nette. L TENDANCES Réaction largement positive des utilisateurs 8 Cette attitude dynamique vis-à-vis des solutions de mobilité n’empêche le sens critique. 57,3 % des entreprises ne sont que moyennement satisfaites des applications mises en œuvre. Pour ces – nombreux – défricheurs, tout n’a donc pas été rose. Il y a encore des progrès à faire pour rendre plus convaincants la première génération d’applications de mobilité. Leur intérêt n’est pourtant pas remis en cause, puisque huit entreprises sur dix considèrent que ces applications leur ont fait gagner soit du temps, soit de la productivité. Les principales fonctions concer- LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 nées par ces solutions sont les directions commerciales, les directions générales, mais également les directions études et production, avant les services de marketing et communication, ce qui est plutôt une surprise. Cela marque le pragmatisme des PME et une certaine imperméabilité à la tentation de développer des solutions plus “tape à l’œil” que réellement nécessaires. Pour preuve, la réaction à ces nouvelles applications largement positive des utilisateurs, à plus de 86%, mais également l’utilisation de matériels éprouvés. Dans un projet sur trois, les entreprises prévoient de renouveler les micro-ordinateurs portables, soit presque autant que les téléphones “intelligents” de type smartphones et les assistants personnels réunis. Novateurs, certainement. Mais en gardant les pieds sur terre, et avec un certain scepticisme vis-à-vis des partenaires habituels. Environ quatre entreprises sur dix ont l’intention de confier un projet concernant la mobilité à leurs fournisseurs de services habituels, et autant sont indécises. Et un peu plus d’une sur deux ne cherche pas particulièrement un partenaire sur une longue durée. Ces projets ne semblent donc pas – encore – considérés majoritairement comme stratégiques. Enfin, quand il s’agit de choisir un fournisseur de matériel, une nette majorité cite d’abord HP, assez loin devant Dell et IBM. PATRICE DESMEDT Enquête réalisée du 6 au 12 février, par l’envoi d’un questionnaire par courriel auprès de vingt mille personnes représentant 8 791 sites. Les quatre cents premières réponses ont été prises en compte. 5,6 % faible Avez-vous des projets d’informatique mobile ? 16,5 % l’utilisation du réseau sans fil (Wi Fi) dans l’entreprise 16,3 % l’utilisation du GPRS 10,1 % l’utilisation de téléphones portables “intelligents” (smartphones) Dans le cadre de ces projets, quels types d’équipement pensez-vous renouveler ? 33,5 % micro-ordinateur portable 20,5 % assistant personnel 19,8 % dans les trois mois 18,5 % téléphone mobile/ SmartPhone 25,8 % à six mois 12,4 % réseau 21,5 % à 1 an 11,6 % serveur 32,9 % pas de projet 3,5 % autre dont carte GPRS Quelles fonctions touchent les projets “mobilité” dans votre entreprise ? 36,5 % Commerce/Vente A quel(s) fournisseur(s) pensez-vous pour effectuer ces investissements ? 29,3 % HP 25,7 % Direction générale 19,5 % Dell 17,7 % Etudes/Production 11,9 % Cisco 12,3 % Marketing/Com 11,7 % IBM 3,9 % Ressources humaines 8,7 % Toshiba 3,9 % Finance/Gestion 7,3 % Fujitsu-Siemens 6,5 % Sony L’utilisation de solutions mobiles a-t-elle un effet sur l’image de l’entreprise auprès de ses clients et de ses fournisseurs? 79,3 % oui 20,7 % non 5,1 % autres Pensez-vous confier ces projets à votre partenaire service habituel ? 39,1 % oui 20,2 % non La réaction des utilisateurs de solutions de mobilité, visà-vis de celles-ci, a-t-elle été : 29,5 % très bonne 57,0 % bonne 12,9 % moyenne 0,6 % mauvaise Les projets pour votre entreprise concernent ? 33,6 % l’utilisation de microordinateurs portables 23,5 % l’utilisation d’assistants personnels (PDA) 40,7 % ne sait pas Pensez-vous que le fournisseur des produits doit vous aider dans ce choix ? 70,7 % oui 29,3 % non Cherchez-vous un partenaire sur une longue durée et capable d’avoir une approche globale ? 47,7 % oui 52,3 % non PME - PMI Tendances < SGBD > Oracle casse les prix de son entrée de gamme Avec une version de sa base de données 10g, dont le prix est aligné sur celui de SQL Server – et même moins élevé en France –, Oracle espère conquérir les PME qui lui échappent encore largement. O en ligne, Oracle se retrouve près de 1 200 euros moins cher que son concurrent (4200 euros contre 5 400 par processeur). Le prix de chaque licence client passe dans le même temps de 195 à 149 dollars. Un bénéfice collatéral “C’est une stratégie nouvelle pour nous,reconnaît Pascal Rawsin, responsable marketing SGBD Oracle France. Jusqu’à présent, nous pratiquions le marketing de la valeur, pas le marketing du prix.” Pour séduire les PME, Oracle a surtout simplifié sa procédure d’installation RAC en standard Oracle a aussi fait un gros effort sur la Standard Edition, version de son SGBD limitée à 4 processeurs, coûtant 12 600 euros par processeur ou 250 euros par utilisateur. Elle inclut désormais gratuitement l’option < Applications RAC (Real application clusters), un outil conçu pour monter et gérer des clusters. Une option auparavant facturée 18 000 euros par processeur et uniquement disponible sur l’édition Entreprise. > Pascal Rawsin, responsable marketing bases de données, Oracle France : “Nous ne sommes pas identifiés comme un acteur pouvant intervenir sur les petites configurations. Nous avons donc aligné le prix et le packaging de la Standard One sur ce que fait Microsoft.” et packagé son produit sur un CD unique. Reste que Microsoft ne désarme pas. “Le coût de la base elle-même n’est pas le plus important, remarque Patrick Duboys, chef produit SQL Server Microsoft France. Nous ne chercherons donc pas à casser les prix, mais au contraire à ajouter de la valeur, comme les outils décisionnels, disponibles gratuitement en standard.” Pour choisir, la PME prendra aussi en compte le système d’exploitation de ses serveurs. Oracle Standard Edition One est disponible sous Unix, Linux et Windows. Oracle est surtout demandé par des entreprises en quête de performances, ou optant pour Linux. Plate-forme où Oracle pourrait bien enregistrer un bénéfice colla- DR racle essaie une fois de plus de s’imposer dans les PME. En sortant Oracle Standard Edition One, une version spécifique de son offre 10g, l’éditeur ne fait rien de plus que mettre à jour son édition One 9i quelques mois après son lancement. Mais le numéro un des bases de données arrive avec de nouveaux arguments : des prix réduits de 1000 dollars et alignés sur ceux de son concurrent direct, Microsoft avec SQL Server Standard Edition. Et comme la filiale française d’Oracle a répercuté la baisse du dollar sur son magasin téral, en réduisant (un peu) l’écart de prix avec MySQL. “Une base Open Source bon marché, avec d’excellentes références d’utilisation, qui est de plus en plus répandue”,note Dominique Morvan, directeur général de l’hébergeur Internet Fr. Là encore, la concurrence s’affiche sereine. “C’est une bonne chose qu’Oracle baisse ses prix, lance Michael Carney, directeur commercial France pour MySQLab. Tout le monde paie trop cher ses bases de données.Nous voulons être le Dell des SGBD, avec des produits fiables, offrant les fonctions les plus utilisées, à bas prix. Alors qu’il faut bien voir que pour Oracle, il s’agit juste d’un point d’entrée.” OLIVIER RAFAL > Microsoft soigne son offre destinée aux PME es derniers mois, Microsoft a présenté plusieurs produits spécialement conçus pour les PME, retournant vers ces entreprises qui sont ses premiers clients. Parmi les produits vedettes de la gamme destinée aux PME, on retiendra Windows Small Business Server 2003 (SBS), qui se veut accessible au plus grand nombre (environ 600euros hors taxes) et surtout une installation très rapide (15minutes suffisent). Lancé fin 2003, le serveur TENDANCES C 10 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 inclut des services de télémaintenance qui simplifient la tâche des administrateurs. Utilisateurs familiers Autre nouveauté de ce début d’année, Microsoft CRM, une solution de gestion de la relation client spécialement conçue pour les PME, vendue environ 1000 euros par utilisateur. Elle s’intègre à la suite logicielle Office et fonctionne sur le même modèle qu’Outlook, afin que les utilisateurs familiers de la messagerie s’y retrouvent aisément. A noter aussi qu’Office System intègre désormais des outils comme SharePoint,InfoPath ou OneNote. Autant de fonctions qui évitent, pour les applications simples, l’achat d’un logiciel spécifique. Rappelons que le progiciel de gestion intégrée Navision, pour les entreprises entre 50 et 500 salariés, est également disponible (au prix de 20 000 euros environ pour une licence), tout comme Axapta pour celles de plus de 250 employés (à partir de 60 000 euros la licence). Du côté des offres combinées, les partenariats noués avec des sociétés comme Cisco permettent à l’éditeur de proposer des ensembles SBS+ routeur autour de 1200euros. Des offres axées sur le traitement de la voix et des données sont prévues, réunissant HP, Alcatel, France Télécom et Microsoft. Ces solutions regroupant matériel, logiciels et services devraient être proposées en location. Enfin, dernière attention de Microsoft envers les PME, un site leur est spécialement consacré : www.bcentral.fr. A. C. PME - PMI Tendances < Achats électroniques > Les PME tributaires des évolutions de leurs donneurs d’ordre Quand les PME figurent parmi les fournisseurs des grandes entreprises, elles doivent souvent les suivre dans leurs projets d’expansion numérique. L’effort à consentir est parfois dissuasif. l arrive que les PME doivent accélérer leur passage aux nouvelles technologies sous la pression de leurs donneurs d’ordre. La volonté des grandes entreprises d’augmenter le champ de leurs échanges électroniques, notamment dans le domaine des achats, se répercute directement sur leurs fournisseurs, parmi lesquels gravitent de très nombreuses PME. Qu’un industriel décide de rechercher sur Internet de nouvelles sources d’approvisionnement ou qu’il se pique d’effectuer ses achats à l’aide d’une solution d’e-procurement, et voilà ses fournisseurs obligés de passer sous ses fourches caudines. L TENDANCES Expansion numérique forcée 12 Pourtant, toutes les PME ne répondent pas présent. Selon l’enquête menée sur l’année 2003 par la société d’études et de conseil Markess International, auprès des spécialistes des achats de vingt grandes entreprises françaises, seuls 30 % estiment que leurs fournisseurs adhèrent de façon spontanée à leur politique d’achat électronique. “Ils suivent leurs donneurs d’ordre en investissant dans des outils de e-achat ou en allant sur des places de marchés électroniques, cite en exemple Hélène Mouiche, chargé des programmes chez Markess International. Ils savent que, s’ils ne le font pas, il y a un risque qu’ils ne soient plus référencés par leurs clients.” Parmi les entreprises interrogées, 30 % supplémentaires considèrent que leurs fournisseurs leur emboîtent effectivement le pas dans LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Les principaux freins à une intégration des fournisseurs Selon les donneurs d'ordre - France, 2003 (sur 20 responsables des achats de grandes entreprises interrogés) Outils inexistants ou inadaptés 70% Coûts trop élevés 45% Incompréhension 45% Manque de confiance et craintes Remise en cause des relations établies 30% 30% En pourcentage des réponses (multiréponses) Source : Markess International. leur expansion numérique, mais de façon forcée. 25 % déclarent n’engager que leurs fournisseurs stratégiques dans leurs projets d’achats ou de collaborations électroniques. Elles sélectionnent quelques partenaires pilotes pour tenter l’aventure, ayant conscience que les petites PME ne peuvent pas les suivre. Enfin, 15 % des sondés disent que la grande majorité de leurs fournisseurs n’adhère pas à ces projets. Dans 70 % des cas, les donneurs d’ordre attribuent ces réticences au manque de maturité technolo< Sécurité gique et au sous-équipement de leurs fournisseurs. “Cela peut concerner l’absence de catalogues électroniques pour mettre en place l’e-procurement ou l’obligation de refondre le système d’information, note Hélène Mouiche, de Markess International. Les outils sont parfois jugés complexes et lourds, manquant de convivialité.” 30 % d’entre eux citent aussi le manque de confiance des fournisseurs. Ces derniers craignent de devoir investir trop lourdement pour satisfaire leurs grands clients, sans pour autant en avoir de retour ou être assurés qu’on leur reste fidèle. “Les pouvoirs publics ont certainement un rôle à jouer”,estime Hélène Mouiche qui évoque le programme “Supplier Adoption” mené en Angleterre par le gouvernement pour accompagner les PME dans l’adoption des nouvelles technologies. Or, dans l’échantillon interrogé, seule une entreprise a déclaré que ses fournisseurs avaient reçu un coup de main des pouvoirs publics dans leurs efforts d’informatisation. Un pourcentage que les initiatives telles que le programme e-PME de l’Afnet ou le rapport Charrié pourraient rapidement faire progresser. Soutenu par des éditeurs comme Oracle et i2 Technologies, e-PME se concentre actuellement sur l’accompagnement des sous-traitants de l’industrie aéronautique et de la défense. MARYSE GROS Sur le Web > > > www.afnet.fr/epme www.competitivite-numerique.com > Des outils toujours plus intégrés are-feu, antivirus, antispam, filtres de contenus... les outils de protection du réseau se multiplient, mais pas les ressources humaines nécessaires à leur administration. Heureusement, les opérations séduction des fournisseurs envers les PME les poussent à simplifier leur offre et à installer les différents modules dans des produits uniques. Même si certains éditeurs s’y refusent encore, considérant que si le point de sécurité tombe, c’est tout le réseau qui est affecté. Les intégrations les plus abouties sont des boîtiers, comme ceux que vient de sortir la société Watchguard. Ses nouveaux Firebox X incluent, outre les fonctions précitées, des outils P anti-intrusion (IDS/IPS) et une passerelle de réseaux privés virtuels. Toutes les options ne sont pas conçues par le constructeur, mais celui-ci ne s’est pas contenté de les superposer. “Reporting” Watchguard a demandé à ses partenaires de modifier leurs interfaces de programmation (API) pour optimiser la répartition des tâches. En sortant son boîtier Sonicwall 2040, le constructeur éponyme partage la même philosophie que son concurrent direct, mais insiste sur l’importance de ses fonctions de remontées d’alertes (reporting) au sein d’une console d’administration unique. Au-delà des boîtiers, les logiciels tendent eux-aussi à être intégrés. Comme F-Secure Internet Security 2004, en version française depuis quelques jours. L’outil intègre antivirus et pare-feu personnel. Même chose chez Symantec avec son logiciel Client Security Small Business Edition destiné aux postes clients. L’outil dispose des fonctions d’antivirus, de pare-feu et de sonde d’intrusion. Ce type d’approche présente plusieurs intérêts. Un seul logiciel fonctionne en arrière plan, laissant plus de puissance de calcul aux autres applications. Une seule mise à jour est nécessaire là où il en fallait deux ou trois auparavant et, enfin, les outils peuvent fonctionner ensemble pour apporter une réponse aux menaces combinées. OLIVIER DESCAMPS PME - PMI Tendances < Enquête > Les patrons de PME restent frileux Brèves ➜ Le pays Vendômois choisit le satellite Pour pallier les vides du maillage de l’ADSL pour l’accès à Internet, le pays Vendômois (Loir et Cher) a mis en place des sites expérimentaux de desserte communale par satellite combinée à des liaisons sans fil Wi-Fi. La liaison satellitaire est assurée par Satlynx et la mise en place du système par Sat2Way, fournisseur de services clé en main destinés aux PME. L’enquête menée par BNP Paribas auprès des PMEPMI de six à deux cents salariés montre que la France perd son avance dans le domaine des technologies de l’information. enquête annuelle BNP Paribas Lease Group(*) est un bon baromètre de la santé des PME de 6 à 200 salariés, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Sur l’ensemble de ces pays, les PME devraient connaître cette année une activité et une rentabilité en hausse, accompagnée d’une reprise de l’investissement, même si les patrons français restent les moins optimistes de ce “G4”. Pour une raison simple, la France a connu une année 2003 plus difficile, selon l’opinion de ses dirigeants de PME. Dans le domaine des nouvelles technologies de l’information (NTIC), la France perd son avance et laisse la première place à l’Allemagne. Dans l’Hexagone, 27 % des investissements des PME ont été consacrés aux NTIC, contre 32 % en Allemagne. Avec de fortes disparités régionales. Les PME d’Îlede-France consacrent 40 % de leur investissement dans les NTIC, contre 17 % pour celles du Nord et 19 % pour celles du Centre. L’équipement informatique n’évolue plus en France, avec une moyenne de 10 micro-ordinateurs par PME, et une intention d’achat de 1,57. Les responsables de PME attendent donc de leurs micros de longues années de bons et loyaux services, en dépit de la pression exercée conjointement par les fabricants et les éditeurs de logiciels. 45 % des machines sont achetées avec un contrat d’entretien. Un bon point au sein de ce panorama plutôt terne, la nette progression de l’Internet dit “à haut débit”. Le taux de connexion en haut débit est passé de 28 % en 2001 à 43 % en 2002 puis à 62 % en 2003. Et si les entreprises de 100 à 200 salariés ont un taux de connexion TENDANCES L’ 14 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Source : BNP Paribas Lease Group. plus important, les plus petites, de 6 à 9 salariés, ne sont pas loin derrière (71% pour les premières contre 61 % pour les secondes). Si les connexions permanentes se généralisent, l’usage, lui, tarde à le faire. L’utilisation du courrier électronique est resté stable à 83 % pour l’ensemble des entreprises. Et seulement 63 % des entreprises ont recours à Internet pour leurs relations clients-fournisseurs, qui représentent pourtant un réel levier pour la productivité. Alors que < Loi de finances la moyenne des trois autres pays s’établit à 83 % dans ce domaine. PATRICE DESMEDT (*) Cette enquête s’effectue depuis 1975, en décembre, auprès des patrons de PMEPMI. 94 000 entreprises françaises ont été questionnées, 1 500 allemandes, espagnoles et italiennes. Les résultats proviennent des 6 100 premières réponses. Sur le Web > > > www.bnpparibas-leasegroup.com > Des aides pour innover affranchir de multiples impôts dont celui sur les bénéfices : un rêve pour bon nombre de PME... sauf celles qui innovent. La loi de finances pour 2004 leur a créé un statut fiscal spécifique. A condition toutefois d’avoir moins de huit ans, de compter un maximum de 250 salariés et, surtout, d’investir plus de 15 % de son chiffre d’affaires en recherche et développement. L’exonération court sur trois exercices, l’économie étant ensuite rapportée à 50 % de l’impôt pendant deux ans. De quoi satisfaire le Comité Richelieu, un groupement de 150 PME S’ françaises, qui a récemment édité le Livre blanc des PME innovantes. S’appuyant sur de nombreuses statistiques, l’organisation rédige un plaidoyer pour le modèle d’innovation américain. Sont mis en avant les bienfaits du Small Business Act dont le groupement demande une adaptation européenne. Selon lui, le faible investissement des PME européennes en R&D serait responsable de plus du quart du retard pris par l’Europe sur les Etats-Unis en matière de recherche. O. D. Sur le Web > > > www.comite-richelieu.com ➜ Un portail pour les PME L’éditeur de logiciels de gestion Sage a ouvert un site destiné aux PME, en partenariat avec des sociétés comme IBM, Accord Services ou la Société Générale. Il souhaite accompagner les entreprises à travers leurs évolutions en abordant chaque trimestre un sujet d’actualité. Des thèmes comme la sécurisation des flux et des données de l’entreprise ou le choix d’un logiciel de paies sont développés dans quatre rubriques phares : avis d’expert, témoignages clients, méthodologie et pratique. Un quiz sur le sujet traité et un graphisme attrayant donnent au site un aspect ludique et intuitif (www.visionpme.com). ➜ Trophée pour l’entreprise innovante Innov.Europe invite les PME à présenter leurs projets innovants aux décideurs dans le cadre de la Seti 2004 – semaine européenne des technologies de l’information – qui se tiendra du 30 mars au 1er avril 2004 à Paris Expo (Porte de Versailles). A la clé, un trophée décerné aux PME jugées les plus à la pointe, en partenariat avec l’Anvar, Ubifrance et Infopromotions. Les dossiers d’inscription doivent être déposés avant le 15 mars 2004 (www.innov-europe.com). PME - PMI > Dossier Stockage Sauvegarde < Solutions Réseaux de stockage Technologie Réseaux Administration Juridique Services > Le SAN se démocratise grâce au iSCSI as pour nous.” C’est ce qu’ont dû se dire bon nombre de directions informatiques de PME en voyant se développer les réseaux de stockage Fibre Channel dans les années 1999-2000. Et malgré une certaine évolution des prix, nombreux sont ceux qui le pensent encore. Pour autant, le SAN (Storage Area Network) ne se réduit plus aux seuls équipements Fibre Channel. Et la PME dispose d’une technologie désormais mûre et accessible pour créer son réseau de stockage : le iSCSI. Petit rappel, le SAN est un réseau dédié. Plutôt que de placer une baie de disques derrière chaque serveur, il permet aux différents équipements du réseau de partager les mêmes ressources de stockage. Encore faut-il pour cela que serveurs et baies aient un langage commun et que le réseau puisse assurer le transport des données. Ce langage, c’est SCSI (Small Computer System Interface). Et les deux véhicules proposés aujourd’hui pour le transporter sont Fibre Channel et iSCSI. Avec deux différences majeures entre ces protocoles d’échange : le prix et la performance (voir l’encadré ci-contre). Le premier reste ainsi le maître incontesté du SAN haut de gamme. Mais pour mettre en place un réseau Fibre Channel, il Des premières annonces, il y a trois ans, aux offres actuelles, le iSCSI a mûri et forme une alternative avec le Fibre Channel. De quoi mettre les réseaux de stockage à la portée des PME. “P Avec la Scalar 24, Adic a lancé, il y a quelques semaines, la première bandothèque capable de s’intégrer à un réseau de sauvegarde iSCSI. Adic ■ SCSI, le dénominateur commun de Fibre Channel et de iSCSI Que ce soit avec le iSCSI ou le Fibre Channel, ce sont bien des commandes SCSI (Small Computer System Interface) que formulent les utilisateurs pour copier ou récupérer des données. Mais dans le premier cas, ces commandes sont découpées puis encapsulées dans des trames iSCSI auxquelles s’ajoutent des en-têtes IP, TCP et Ethernet. Les données vont ainsi devoir passer par les couches basses du réseau pour être transportées et reconstituées à l’arrivée. Dans le second cas, les commandes SCSI circulent en mode natif sur le réseau. Il n’y a donc que la connectique qui change par rapport à un lien SCSI traditionnel. Le seul en-tête généré par l’opération est une requête Fibre Channel optimisée pour leur portage et qui ne manipule pas les données. faut ajouter des cartes HBA (Host commutateurs et cartes réseaux Bus Adapter) à chaque serveur, Ethernet. En outre, il peut être virs’équiper de commutateurs spé- tuel. Avec un réseau local virtuel (VLAN), un comcifiques, de rémutateur Gigaseaux en fibre Les mêmes bit Ethernet sert et de baies de ressources à la fois pour le disques dotées réseau de sauvede connexions de stockage garde et pour Fibre Channel. interconnecter Bien entendu, tous ces produits sont plus chers plusieurs serveurs, postes de travail que dans le monde Ethernet. Au ou autres commutateurs (voir les contraire, le SAN iSCSI ne repose graphiques ci-dessous). Dernier arque sur des équipements standard : câblage de catégorie 5 ou 5e, Suite page 20. “ ” Deux types de SAN Réseau local Serveur Serveur Serveur HBA FC HBA FC HBA FC Bandothèque Baies de disques Commutateur FC SAUVEGARDE Réseau local VLAN Serveur Serveur Serveur Baies de disques Bandothèque 18 > L’arrivée de la technologie iSCSI (à gauche) simplifie la mise en place des SAN (Storage Area Network). A droite, réseau de stockage Fibre Channel. LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 PME - PMI Stockage Sauvegarde Suite de la page 18. gument militant pour le monde IP, les coûts d’administration. Le SAN iSCSI peut être supervisé comme simple îlot du réseau tandis que le monde Fibre Channel demande des compétences spécifiques qui se font rares. Malgré quelques retards à l’allumage et notamment une normalisation par l’Internet Engineering Task Force (IETF) plus lente que prévue, le iSCSI s’impose donc bel et bien. Quand la technologie est apparue, il y a tout juste trois ans chez IBM et Cisco, ses détracteurs ironisaient et raillaient pourtant ce SAN du pauvre. Il est vrai que les constructeurs avaient beaucoup investi dans le Fibre Channel et que les entreprises commençaient tout juste à mettre en place leur réseau de stockage. Il ne fallait donc pas les faire douter. Il est vrai aussi que l’époque voulait que l’on soit moins regardant à la dépense, et que l’on choisisse donc le plus performant. SAUVEGARDE iSCSI jusqu’aux bandothèques 20 Aujourd’hui, iln’y a plus de honte à privilégier le prix à la performance ! Il est vrai enfin que les deux premiers produits iSCSI ne militaient pas pour la technologie. Le routeur SN5420 de Cisco, qui souffle ses trois bougies, est une passerelle entre le monde Ethernet/IP et le monde Fibre Channel. Autrement dit, un produit destiné aux entreprises ayant déjà déployé un SAN, mais souhaitant offrir un accès aux données à des serveurs du réseau local (voir le reportage utilisateur ci-contre). Quant à la baie 200i d’IBM, il s’agissait d’une baie SCSI habillée avec un pilote iSCSI Linux. “De la ferraille au prix de la haute technologie”, écrivait dans nos colonnes Yann Slehofer, directeur technique de Soft2You. Les ventes de ce produit sont d’ailleurs restées confidentielles et IBM l’a retiré de son catalogue. De nos jours, la donne est différente. Tous les acteurs du stockage montrent leur intérêt pour la technologie. iSCSI est présent sur les baies de stockage à des prix très compétitifs, notamment lorsque le protocole est couplé à des disques Serial ATA (voir page 25). Cisco a décidé de proposer un module iSCSI sur ses cartes Gigabit Ethernet. Même Microsoft, dont le système Windows Storage Server LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Solutions Technologie Réseaux Administration (WSS) 2003 ne supporte en standard serveurs NAS (voir page 28), pourque l’accès en mode fichier (NAS), rait bien ainsi donner un sérieux a ajouté à son système un initiateur coup de main aux SAN iSCSI. iSCSI, pour permettre l’accès par En attendant les systèmes natifs WSS à des serveurs de stockage à iSCSI, l’offre a déjà nettement évocette norme sans carte réseau ni lué du côté des serveurs. Les modules logiciels module logiciel très consommaspécifique. Avec teurs de resdes partenariats, Des prix très sources peuvent l’éditeur pourdésormais être rait même faire compétitifs remplacés par de son système des cartes accéléd’exploitation une solution SAN/NAS, combi- ratrices (TOE, TCP Offload Engines) nant alors un accès en mode bloc qui soulagent les processeurs des iSCSI et un accès en mode fichier traitements TCP. au travers des protocoles NFS (pour Bien évidemment, rien n’empêche le monde Unix) ou CIFS (pour les la direction informatique d’inssystèmes Microsoft). Windows, qui taller ces cartes sur les serveurs réaa déjà fortement démocratisé les lisant de nombreuses opérations “ < ” Juridique Services de stockage tout en se contentant de modules logiciels pour les autres. Cerise sur le gâteau, même la sauvegarde peut aujourd’hui être intégrée à un réseau SAN utilisant la technologie iSCSI. Le constructeur ADIC a annoncé, il y a quelques semaines, la disponibilité de connecteurs iSCSI pour ses deux bandothèques Scalar 24 et Scalar 100. Jusqu’alors, ce type d’équipement restait l’apanage de la technologie Fibre Channel. A moins de le lier directement au lecteur de bande et au serveur de sauvegarde en SCSI. Avec des risques importants de goulot d’étranglement, notamment au moment des restaurations. OLIVIER DESCAMPS Témoignage > Chez TV5 Europe, le iSCSI accède au SAN à tous les niveaux Pour stocker ses cinq mille séquences de vidéo numériques, TV5 a choisi un SAN iSCSI pour la simplicité de sa mise en œuvre et pour ses perspectives d’évolution. affranchir de l’attachement direct sans se compliquer la vie avec un réseau Fibre Channel. Deux exigences qui ont poussé TV5 Europe à bâtir un SAN iSCSI autour du routeur SN5428 de Cisco. TV5 stocke aujourd’hui environ cinq mille séquences vidéo au format MPEG2 sur une baie de disques IBM. Objectif du réseau de stockage : servir ces séquences dans les plus brefs délais dès qu’un journaliste en fait la demande. Chaque requête transite par un serveur documentaire. TV5 Europe en a deux, qui voient aujourd’hui la baie comme un volume partagé. La société se satisfait de la performance fournie par des modules logiciels iSCSI installés sur ses serveurs. “L’encapsulation est consommatrice de puissance de calcul, explique Guillaume Lairloup, DSI de TV5, mais nos serveurs sont biprocesseurs.” En outre, le transfert de quelques gros fichiers est beaucoup moins fastidieux que celui de centaines de petits. Le coût du réseau est évalué à environ cent mille euros, mais ce S’ TV5 > Dossier TV5 Europe regroupe huit chaînes mondiales de télévision en français. La PME est équipée de 250 postes de travail dont 70 % sous Mac OS X et d’une quinzaine de serveurs sous Linux et Windows. ■ chiffre aurait sans doute été large- calisation de son stockage. TV5 Eument revu à la hausse avec la tech- rope dispose d’une liaison ATM à nologie Fibre Channel, notam- 10 Mbit/s jusqu’à Montréal. Elle ment à cause songe réellement d’une indispenà y installer ses De belles sable formation baies de disques à l’administradont l’utilisation perspectives tion. Enfin, le va crescendo. d’évolution iSCSI offre de Avec un rôle d’exbelles perspecpérimentation tives d’évolution à une entreprise pour la maison mère : l’audioviclairement intéressée par la délo- suel public ? O. D. “ ” PME - PMI > Dossier Stockage Sauvegarde < Solutions Technologie Réseaux Administration Juridique Services Administration > La gestion des espaces disques peine à convaincre la PME Les systèmes de gestion des espaces disques (SRM) analysent l’ensemble des volumes de stockage pour allouer au plus juste l’espace disque et contenir les dépenses. n finir avec l’acquisition systématique de nouveaux disques à chaque nouvelle application, telle est la promesse de l’approche SRM (Storage Resource Management). Cette gestion des espaces disques, source d’économie à terme, n’en est qu’à ses débuts dans les PME. Un logiciel SRM , qu’il soit d’origine BMC Software, E Computer Associates, EMC, HP, IBM, Overland ou Veritas, représente les unités de disques en groupes logiques, pour délivrer à l’administrateur une vision globale de l’ensemble des ressources de stockage de l’entreprise. Il apporte des fonctions de découverte des médias connectés, d’analyse et de reporting de la consommation des espaces par utilisateur, par système ou par application. A titre d’exemple, l’offre Brightstor SRM Base Server pour Windows de Computer Associates est vendue à partir de 1600 euros, mais son prix croît avec la volumétrie supervisée. La consolidation des disques, la hiérarchisation du stockage et la virtualisation des volumes de stockage sont des stratégies empruntées aux grands systèmes. Ces tech- niques prennent du sens sur les systèmes ouverts dès qu’ils accaparent des volumes importants. Il faut aussi reconnaître que les fournisseurs voient dans le concept SRM une source de revenus de substitution, dès lors que l’entreprise semble moins disposée à investir dans de nouvelles solutions complètes. Pour leur part, les responsables informatiques des PME s’en tiennent encore souvent à une administration traditionnelle, moins automatisée mais encore adaptée à la taille des espaces qu’ils doivent gérer. Qu’ils soient précurseurs ou même appelés à gérer d’importants volumes, le SRM leur paraît souvent encore inaccessible. “Nous avons surtout besoin de modularité dans notre système d’informations. C’est pourquoi nous Aliapur consolide ses données sur l’état des pneus < Témoignage > SOLUTIONS 22 le recyclage des pneus usés sont rendus obligatoires depuis la publication d’un décret de décembre 2002. En pratique, quatre-vingt-dix-sept mille points de collecte mettent en application ce décret, de façon coordonnée. La nécessaire consolidation des informations s’effectue pour l’heure entre une vingtaine de PC distants et les douze serveurs du siège d’Aliapur mis à la disposition de quinze employés basés à Lyon. “Nous avons été très vigilants sur la disponibilité des données, sur les temps de réponse et sur la protection des échanges“, retrace Laurent Bouvier, le directeur du système informatique d’Aliapur. Et pour cause, Aliapur se doit d’effectuer un compte-rendu annuel auprès de l’Etat. L’intégrité et la nonrépudiation des informations prennent toute leur importance. “Si demain nous devions quintupler notre effectif interne en étendant notre territoire d’activité, il serait inutile de gonfler cette plate-forme.“ Pour couvrir les besoins de stockage et de protection des LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 > Laurent Bouvier, le directeur du système informatique d’Aliapur : “Nous avons été très vigilants sur la disponibilité des données.“ Aliapur La société Aliapur participe à la construction récente de la filière de recyclage des pneumatiques. La collecte et documents bureautiques, un serveur NAS sous Linux, suggéré par le prestataire Sybord pour son rapport performances/prix, a été retenu. “ Les utilisateurs sous Windows voient une simple ressource partagée dans leur voisinage réseau, de façon transparente“, explique Thomas Duval, le responsable du déploiement et de l’administration du réseau d’Aliapur. Autre avantage : la sauvegarde des documents de chaque poste utilisateur est ■ Aliapur collecte les pneus usagés et les transforme, par exemple en revêtement de sol pour aire de jeux. ainsi consolidée au travers du logiciel Retrospect de Dantz. “Pour l’instant, nous sauvegardons nos données sur des cassettes DAT car nos besoins de stockage sont raisonnables. Selon l’évolution des volumes de données, nous envisagerons ou non le recours à un système de sauvegarde externe, mais les technologies d’administration HSM, SRM et ILM restent encore, selon moi, des concepts qui ne nous correspondent pas“, analyse Laurent Bouvier. L’application interne a été bâtie sur mesure par Neverso, Profileo et Axessio, trois prestataires chargés de réaliser un développement Web modulaire et souple, s’adaptant à l’activité naissante de l’entreprise. La plate-forme .Net de Microsoft est exploitée ainsi que le gestionnaire de données SQL Server. Les postes clients reçoivent, pour leur part, un programme conçu en Delphi de Borland. Les échanges par Internet ont été durcis à l’aide des protocoles SSH et SSL, “une couche supplémentaire de gestion de clés publiques et privées assure la non-répudiation des données. C’est important pour nous permettre de suivre la trace de chaque information échangée“. L’infrastructure réseau fait appel à des liens de réseau privé virtuel (VPN) tissés au travers des équipements d’interconnexion et de sécurité (routeurs et pare-feu) d’origine Comet Labs. Aliapur a retenu un cluster HP Proliant sous Windows 2003 (processeurs P4 à 3 GHz avec 1 Go de mémoire vive et des disques internes exploités en mode RAID 5). O. B. PME - PMI > Dossier Stockage Sauvegarde Solutions avons retenu un serveur NAS sous Linux (lire l’encadré p. 22), mais ni SRM ni gestion du cycle de vie des données, des concepts qui me semblent encore très lointains”, explique Laurent Bouvier, le directeur informatique d’Aliapur. Un nécessaire examen de l’infrastructure la couche d’administration des ressources de stockage partiellement consolidées en réseau. “L’utilité du SRM est mal perçue par les responsables informatiques des PME qui admettent pourtant acheter trop d’espaces disques, nuance Jean-Baptiste Fuster, responsable stockage chez Computer Associates France, lorsqu’une application est mise en place, on s’en remet encore à l’estimation de la volumétrie qui sera nécessaire dans trois ans. On acquiert donc des giga-octets de façon empirique, en amplifiant considérablement ses besoins réels. Or l’achat des disques représente un coût d’acquisition mais aussi un coût d’administration.” Actuellement, l’administrateur doit encore se préoccuper, à chaque intervention système ou applicative, de l’endroit où sont stockées les données. L’assistance procurée par le SRM permet d’allouer et de libérer des ressources de stockage de façon plus rapide, par projet d’entreprise ou par application, pour mieux coller aux priorités métiers du moment. Réseaux Administration Le logiciel aide d’abord à faire un état des lieux puis des recommandations pour appliquer des stratégies de migration de données : “On classe l’information en fonction des critères propres à l’entreprise, de son appartenance à un département, de sa taille, de son taux de croissance ou de ses per formances”, explique Jean-Baptiste Fuster. Grâce au SRM, on peut ainsi suivre l’évolution de la donnée, assurer son stockage puis sa protection sur les supports adaptés. L’approche permettrait aussi d’évoluer sereinement vers la reprise des données en cas de sinistre ainsi que vers la gestion du cycle de vie des données. Ainsi, lorsqu’une information critique le devient moins, au bout de plusieurs mois par exemple, on la déplacera automatiquement vers une ressource secondaire. L’application des règles d’entreprise permet d’inscrire les données sur une baie de disques SCSI puis S-ATA par exemple, voire d’archiver les informations sur les disques optiques ou sur des bandes magnétiques. “Le SRM aide à comprendre comment vit la donnée, sa Juridique Services fréquence d’accès réelle. C’est la base de l’allocation automatisée et de l’ILM, une clé de voûte pour la reprise de contrôle sur l’ensemble des ressources de stockage”, assure Jean-Baptiste Fuster. Gestion du stockage à la demande Les services de stockage en réseau sont appelés à se développer avec la démocratisation des serveurs de stockage en réseau (NAS) et des réseaux de stockage (SAN). Mais ils restent interdépendants des systèmes d’exploitation, des SGBD et des applications en place. La PME compare donc, de façon toujours pragmatique, tous les coûts directs et indirects liés notamment aux agents logiciels à déployer et à la facturation de l’approche SRM. En effet, les éditeurs ajustent fréquemment leurs tarifs aux volumes supervisés ou bien ils accompagnent “la gestion du stockage à la demande”d’un abonnement mensuel pour couvrir des niveaux de services garantis. OLIVIER BOUZEREAU SOLUTIONS Avant d’opter pour un logiciel de stockage, le responsable informatique examine, en premier lieu, son infrastructure matérielle, souvent hétérogène. “Les différentes familles de produits de stockage correspondent à des volumétries et à des niveaux de fiabilité et de sécurité distincts. Elles permettent de former plusieurs classes de services que le logiciel d’administration va gérer intelligemment. Avec le SRM, on banalise l’infrastructure”,revendique Xavier Fessart, le directeur de la division stockage d’HP France. Sur le terrain, les fonctions de sauvegarde, les copies instantanées et miroirs puis les réplications de données sont déployées bien avant Technologie 24 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 PME - PMI Stockage Sauvegarde < Disques Technologie Solutions Réseaux Administration Juridique Dossier > Services > L’interface Serial-ATA allie économie et performance LA COLLECTION CLARiiON CX L’interface pour disques durs S-ATA redonne une nouvelle jeunesse à la vénérable ATA. Grâce à elle, il devient plus facile de doubler les disques pour protéger les fichiers et rendre les données disponibles à tout moment. antique interface ATA pour disques durs, née avec le PC AT d’IBM en 1983, ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui, le Serial-ATA (S-ATA) apporte une grande souplesse, mais impose de nouveaux contrôleurs et de nouveaux disques durs plus rapides. Promue par Intel, elle associe rapidité et économie et se retrouve déjà dans les serveurs de stockage (NAS) d’entrée de gamme, mais aussi dans les PC multimédias et sur certains portables. On retrouve également cette interface dans certains enregistreurs de DVD équipés de disques durs. Mais quelle différence ce nouveau contrôleur apporte-t-il à la PME ? Jean-Louis Cazenave, le directeur pour la France du fabricant de disques durs Seagate, y voit plusieurs intérêts : “Sur le poste de travail comme sur le serveur de fichiers, l’interface Serial-ATA allie un taux de transfert élevé à de gros volumes de données pour un déploiement à prix modique. Elle convient très bien aux applications séquentielles comme la gestion d’images numériques et aux serveurs assurant le partage et la protection des fichiers de l’entreprise.” 2004 Le prêt-à-porter du stockage pour les PME-PMI PME - PMI ment limité à 133 Mo/s dans sa version de base (fréquence de 33 MHz sur 32 bit). Le gain de vitesse bénéficiera surtout aux échanges de données entre disques. Et le S-ATA propose déjà des fonctionnalités jusqu’à présent réservées aux disques haut de gamme, en particulier l’échange de disques “à chaud”, qui permet l’extraction d’un disque dur sans éteindre l’ordinateur, un logiciel additionnel assurant la gestion de cette fonction “hot swap”. Du coup, de simples tiroirs amovibles attachés au PC permettent d’exploiter quatre disques S-ATA de 250 Go, soit jusqu’à 1 To de données ! Si on choisit de dupliquer ses données, la capacité totale diminue en fonction du niveau RAID retenu, mais le solde disponible reste confortable sans avoir à recourir à CLARiiON CX300 Voyez grand, commencez petit ® CX300, CX500 et CX700, la 7ème génération de systèmes et logiciels EMC CLARiiON s’adapte aux besoins des PME-PMI : fonctionnalités, puissance, capacité et flexibilité. www.emc2.fr/clariion ou contactez-nous à : [email protected] LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 TECHNOLOGIE Les ventes de disques Serial-ATA, elles, grimpent en flèche et les disques IDE devraient être supplantés d’ici à la fin 2005 par les nouveaux venus. D’autant que l’interface est encore loin d’avoir atteint ses performances maximales. Le printemps verra le taux de transfert doubler à 300 Mo/s, soit plus du double du bus PCI, actuelle- Les baies de stockage S-ATA démocratisent le stockage en réseau. ■ EMC2, EMC et CLARiiON sont des marques déposées. ©2003 EMC Corporation. Tous droits réservés. L’IDE en cours de remplacement StorageTek. L’ 25 > Dossier Stockage Sauvegarde Technologie Solutions Réseaux Administration Juridique Services Le Serial ATA impose une nouvelle connectique La connexion Serial ATA Différentes connexions disque Disque Serial ATA 2,5 pouces Alimentation Données Cable d'alimentation Disque Serial ATA 3,5 pouces Cable de données Disque Parallel ATA 3,5 pouces Données Source : Seagate Technology. < Glossaire > ➜ ATA (AT Attachment) : Norme d’interface parallèle maître-esclave permettant au contrôleur du PC-AT de piloter deux disques durs de façon économique. Synonyme : IDE. ➜ Serial-ATA (S-ATA) : Norme d’interface série pour piloter en point à point autant de disques durs que le contrôleur compte de ports S-ATA, à 150 Mo/s. La taille réduite du câble S-ATA facilite la ventilation des baies de disque. ➜ RAID (Redundant Array une baie externe. De plus, la gestion des volumes dupliqués est simplifiée : “Pour une petite structure, c’est l’assurance d’une microinformatique plus fiable à budget constant”, résume Jean-Luc Sigonney. Sur le terrain, cette faculté bénéficiera essentiellement aux structures sans administrateur, un témoin rouge clignotant précisant le disque dur défaillant, à remplacer. La norme Serial-ATA délègue d’autre part plus d’intelligence aux disques durs afin qu’ils interprètent au mieux les commandes de TECHNOLOGIE 26 Interface Collection de disques économiques redondants délivrant une tolérance aux pannes sur le serveur ou le poste de travail. Le contrôleur RAID pilote simultanément plusieurs disques durs pour éviter toute perte de données et améliorer les performances d’entrées/sorties. ATA (IDE) ➜ SAS (Serial Attached SCSI LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 tout contribuer à l’évangélisation des fonctions RAID sur l’entrée de gamme. Les besoins sont différents pour le SAS, car il s’agit souvent d’assurer une continuité par rapport aux volumes SCSI en place”, précise Jean-Luc Sigonney. Un premier pas vers le stockage en réseau La redondance de disques RAID en attachement direct forme l’actuel fer de lance du marché S-ATA. Les baies de disques S-ATA restent également connectables en mode Les interfaces d’entrées/sorties vers les disques durs Technologie of Inexpensive Disks) : SCSI) : Evolution de la norme SCSI soutenue par une majorité de fournisseurs planifiant pour 2005 des configurations jusqu’à plusieurs centaines de disques. l’unité centrale : “une gestion de file d’attente (native queing) permet de réordonner les opérations de lecture et d’écriture séquentielles pour optimiser le déplacement des têtes”, explique Didier Boulanger, ingénieur chez Seagate. En se tournant vers les serveurs aux disques S-ATA, le responsable prévoyant surveillera aussi l’émergence des futurs contrôleurs et disques en Serial Attached SCSI (SAS). Des fonds de panier mixtes apparaissent déjà pour piloter simultanément des disques SAS et SATA. “L’inter face S-ATA va sur- Alimentation • Parallèle Taux de transfert Actuelle Planifié • 133 Mo/s • Maximum atteint Caractéristique du câble • Câble plat large • 40 / 80 connecteurs • Long de 18 pouces S-ATA • Série • 150 Mo/s • 600 Mo/s • Câble fin rond • 4 connecteurs • Long de 1 m • Parallèle • 320 Mo/s • Aucun plan • Câble large rond • 68 connecteurs • Long de 12,5 m SAS • Série • 3 Go/s • 15 Go/s • Câble fin rond • Long de 6 m PME - PMI Stockage Technologie iSCSI, via un pilote logiciel fourni par Microsoft ou au travers d’une carte dédiée (iSCSI) dont le processeur décharge l’unité centrale des entrées/sorties vers les disques. Selon les requêtes des applications et l’intensité des opérations de lecture et d’écriture, la couche logicielle pourra se révéler insuffisante pour piloter la baie de disques S-ATA. Au prix d’une extension matérielle, on pourra connecter la baie S-ATA au réseau Ethernet ou au réseau SAN via l’interface Fiber Channel. Ces baies popularisent les offres de stockage en réseau : “L’investissement dans un SAN sera de l’ordre de 2 à 3 fois moins cher pour un téraoctet, grâce au S-ATA”, estime Jean-Luc Sigonney. En dépit de son succès annoncé, l’interface Serial-ATA devra compter, d’ici à dix-huit mois, avec l’introduction de l’interface haut de gamme Serial Attached SCSI (SAS). Les caractéristiques de cette dernière (voir le tableau ci-dessous) la destinent surtout aux configurations de plusieurs centaines de disques durs. Bien que le stockage en réseau soit encore peu présent dans la PME, il permet des réplications de grands volumes à distance et une reprise rapide après incident. Le SAN tend à se démocratiser avec des offres mieux packagée que par le passé, intégrant notamment des baies de disques S-ATA munie d’une connectique Ethernet ou FiberChannel. OLIVIER BOUZEREAU Nombre d’unités disques possible • 2 disques par canal • Relation Maître/Esclave • Bande passante partagée entre les disques • Disque unique par canal • Connexion point-à-point • Bande passante intégrale par disque < L’essentiel Réseaux Administration Juridique Services > En investissant dans un serveur récent muni d’un contrôleur et de disques S-ATA, l’entreprise peut évoluer vers de gros volumes à moindre coût. La technologie autorise l’attachement direct de plusieurs disques redondants (RAID) dès l’entrée de gamme. L’utilisation de tiroirs amovibles permet de parer aux défaillances éventuelles d’un disque dur. Une tolérance aux pannes qui améliore la disponibilité des données et celle des services partagés entre les groupes de travail. Les copies de disques à disques prennent place aussi sur des baies S-ATA de milieu de gamme qui gèrent ensuite l’archivage sur bandes. Plusieurs types de baies restent disponibles avec des interfaces adaptées au budget et à l’infrastructure de chaque entreprise. L’application oriente toujours le choix : la norme S-ATA convient aux partages de fichiers et aux applications multimédias (accès séquentiels), le stockage en réseau SAN restant plus indiqué lorsqu’on souhaite fédérer les ressources d’applications transactionnelles. LA COLLECTION CLARiiON CX 2004 Du sur mesure pour les informations des PME-PMI CLARiiON CX500 Voyez grand, commencez petit ® • Jusqu’à 15 périphériques par canal CX300, CX500 et CX700, la 7ème génération de systèmes et logiciels EMC CLARiiON s’adapte aux besoins des PME-PMI : fonctionnalités, puissance, capacité et flexibilité. • 128 équipements connectables • Jusqu’à 16 000 au travers d’extension PME - PMI www.emc2.fr/clariion ou contactez-nous à : [email protected] LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 TECHNOLOGIE Solutions EMC2, EMC et CLARiiON sont des marques déposées. ©2003 EMC Corporation. Tous droits réservés. Sauvegarde Dossier > 27 > Dossier Stockage Sauvegarde < Panorama Solutions Réseaux Technologie Administration Juridique > Wintel omniprésent sur le NAS d’exploitation de Microsoft au premier trimestre 2003. Windows est pourtant quasiment absent des offres haut de gamme. De plus, Microsoft a récidivé depuis avec Windows Storage Server 2003 (WSS 2003) et les constructeurs ne se sont pas fait prier pour l’intégrer dans leurs produits. Dans le tableau ci-dessous, seul Comet Labs n’a pas choisi l’option Wintel et pour les autres, quatre sur six ont déjà opté pour WSS 2003. Car la solution de Microsoft a deux atouts principaux : son prix et sa simplicité d’administration pour les nonspécialistes du stockage. Son interface est connue de tous. Et même si le système est souvent critiqué pour ses performances, il est particulièrement adapté aux réseaux déjà équipés de matériels sous Windows. Il présente l’avantage de servir nativement ses fichiers aux PC ou aux serveurs par le biais du protocole CIFS (Common Interface File System). Et avec Windows Storage Server 2003, on estime d’entrée de gamme Le stockage en réseau (NAS) n’est plus réservé aux grandes entreprises et le secteur de l’entrée de gamme est en permanente évolution. Zoom sur l’offre de sept constructeurs qui consacrent les processeurs Intel et les systèmes d’exploitation Windows SAK et Storage Server 2003 de Microsoft. l’offre. L’an dernier, Maxtor avait Parmi les explications, l’homogéabandonné son activité NAS du néisation de l’offre, qui ne favojour au lendemain tandis que rise pas les grands constructeurs, et la formidable Quantum revenpercée de Microdait ses serveurs La percée soft. A l’occasion Snap à une sode la sortie de ciété baptisée formidable Windows 2000, pour l’occasion de Microsoft l’éditeur avait Snap Appliance. lancé un système Et les grands ne sont pas plus fiables. IBM a, par conçu spécialement pour des équiexemple, annoncé le retrait de ses pements de stockage en réseau : produits d’entrée de gamme Total- Windows SAK (Server Appliance Storage NAS 100 et 200 ; et Network Kit). Et d’après IDC, 41 % des serveurs Appliance ne propose plus son F87. NAS étaient équipés du système ifficile de suivre l’évolution des offres de serveurs de stockage NAS (Network Attached Storage) d’entrée de gamme ! Tous les constructeurs étaient d’abord enthousiastes, mais beaucoup trouvent aujourd’hui que la concurrence est un peu rude et jettent l’éponge. Les prix tirés vers le bas ne sont pas pour déplaire aux consommateurs, mais il devient difficile pour eux d’intégrer dans leur choix l’un des premiers paramètres de l’achat : la pérennité de D Panorama “ Comet Labs Iomega NEC Additional Design Dell ND 22000 200m NS160 Nasstor Copper L PowerVault 725N Linux Windows 2000 SAK 2.0 Windows Storage Server 2003 Windows Storage Server 2003 Windows 2000 Advanced Server National Semiconductor Celeron à 1,7 GHz Pentium 4 à 2,66 GHz Celeron à 1,2 GHz Celeron à 2 GHz 2 2 2 1 4 40 à 250 Go 80 Go 250 Go 120 à 360 Go 40 à 250 Go 80 Go 160 Go 500 Go 120 Go 160 Go 500 Go 160 Go 500 Go 300 Go 1 To 1U 1U tour ou rack 4U tour tour ou 1U Niveaux de Raid 0 et 1 0 et 1 1* non 0, 1 et 5 Extraction des disques à chaud non non non non oui 1 port 10/100 1 port 10/100 1 port 10/100 et 1 port Gigabit 1 port 10/100 2 ports Gigabit 895 € HT 1 190 € HT 1 700 € HT 1 250 € HT 1 660 € HT Nom du produit Système d'exploitation Processeur pour la config de base Nombre de disques Capacité des disques (ATA) Capacité de base Capacité maximale Format RÉSEAUX ” Sept systèmes de stockage en réseau d'entrée de gamme Constructeur 28 Services Interfaces Ethernet Prix de base * raid matériel LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 PME - PMI Stockage Solutions Technologie Réseaux WSS 2003 plus crédible pour le haut de gamme Microsoft entend prendre une nouvelle dimension avec Windows Storage Server 2003 (WSS2003). Le système, déjà optimisé pour le stockage avec Windows 2000, dispose d’un nombre accru de fonctionnalités logicielles. WSS2003 supporte notamment les serveurs en cluster et peut traiter jusqu’à 64 copies instantanées (snapshots), contre 8 auparavant. Il est conçu pour gérer jusqu’à 40 To de données. Ses performances ont aussi été améliorées, notamment sur CIFS. De quoi désormais viser aussi le marché du NAS haut de gamme. chez Dell que les performances deux critiques récurrentes : l’inont été accrues de 45 % sur CIFS stabilité et la non-fiabilité. Enfin, le système est netpar rapport à tement moins Windows 2000. Comet Labs performant en Le système de environnement Microsoft n’est ne mise pas hétérogène. Les pourtant pas sur Intel NAS peuvent sersans inconvévir des fichiers à nient, “peu différent d’un serveur classique, par- des systèmes différents, mais cela fois meilleur et souvent moins passe par une couche logicielle cher”, selon Geoffroy Allaire, res- consommatrice en ressources. La ponsable avant-vente chez APX. totalité des produits, présentés Reproche auquel il faut ajouter dans le tableau, supportent ainsi, “ ” HP Digital Storage StorageWorks NAS 1200s digital.NAS Pocket Windows Storage Server 2003 Windows Storage Server 2003 Pentium 4 à 2,4 GHz Celeron à 1,3 GHz 4 2 80 à 250 Go 80 à 250 Go 320 Go 160 Go 1 To 500 Go 1U tour 5 0 et 1 oui non 2 ports Gigabit 1 port 10/100 2 730 € HT 950 € HT Administration Juridique Services en standard ou en option, les protocoles NFS (Network File System) pour servir des fichiers aux systèmes Unix, AFP (AppleShare File System) pour les Macintosh, NCP (Netware Communication Protocol) pour Netware, http et FTP. HP se distingue Malgré des offres très proches, les constructeurs se distinguent quand même sur quelques points. Le format des serveurs est l’un des différenciateurs. Plusieurs constructeurs ont opté pour des produits empilables au format 1U (4,45 centimètres). Simple détail ? Pas sûr, car si ce format est particulièrement pratique pour les services informatiques manquant de place, il est critiquable de le proposer systématiquement pour les produits d’entrée de gamme et pour des PME qui ne disposent pas spécialement d’une armoire dans laquelle les ranger. Autre différence, le processeur choisi, mais seul Comet Labs n’a pas misé sur Intel. Reste la fréquence du Celeron ou Pentium 4 intégré dans la machine. Mais dans ce tableau ne figure que l’offre de base des constructeurs, ce qui ne signifie pas, par exemple, que Digital Storage ne propose pas de processeur plus puissant qu’un Celeron cadencé à 1,3 GHz. Idem pour les capacités de disques affichées ici qui correspondent aux modèles d’entrée de gamme. Si l’on veut décerner quelques palmes, il est à noter que le produit NEC se distingue par un contrôleur raid matériel. Les produits PowerVault 725N et StorageWorks NAS 1200s disposent, quant à eux, de deux interfaces Gigabit Ethernet et de disques extractibles à chaud, c’est-à-dire qui peuvent être enlevés ou ajoutés tandis que la machine continue à fonctionner. Les prix des NAS Dell et HP sont toutefois ajustés en conséquence ! La fonctionnalité NAS Data Copy de HP, toujours lui, est enfin très appréciée par notre confrère Network World (groupe IDG), qui a testé le produit StorageWorks NAS b2000, issu comme le 1200s de la gamme Compaq. NAS Data Copy permet de répliquer les données sur un réseau IP ou sur une baie StorageWorks distante. En cas d’incident, le second système peut prendre la main sur le premier et assurer le service de fichiers jusqu’à ce que la première baie fonctionne à nouveau. RÉSEAUX Sauvegarde Dossier > 29 OLIVIER DESCAMPS PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 > Dossier Stockage Solutions Sauvegarde < Sécurité Technologie Réseaux Administration Juridique Services > Pour séduire les PME, les éditeurs de logiciels de sauvegarde ont soigné leurs interfaces d’administration. Ici, celle de Time Navigator du Français Atempo. ■ Une sauvegarde taillée sur mesure Les logiciels de sauvegarde sont aujourd’hui à la portée des PME. Les produits, conçus à l’origine pour les serveurs sensibles, assurent aussi la duplication de certains fichiers des postes de travail. tocker ses données de manière optimale est une chose. Faire en sorte que l’on puisse retrouver celles qui ont été effacées par mégarde en est une autre. Qu’il s’agisse de bases de données SQL Server ou Oracle, de fichiers ou de simples messages électroniques, la problématique est la même. Et les solutions aussi. A l’instar de Arkeia avec son logiciel éponyme, de Yosemite avec Tapeware, de Dantz avec Retrospect ou d’Atempo avec Time Navigator, plusieurs constructeurs les ont placées à la portée des PME. Tradi- S tionnellement tourné vers les grandes sociétés, Atempo a récemment simplifié son logiciel avec la version “Business edition”. Il s’adresse désormais aux sociétés sauvegardant régulièrement les données d’un maximum de dix serveurs. Les fonctionnalités ont été adaptées à ce que peut attendre une PME. Les prix aussi. Le produit se contente de supporter les systèmes de bases Windows, Linux et quelques Unix. Avec un tarif de base de 800 euros pour un serveur (1 500 pour cinq). Pour les données sensibles, la sauvegarde à chaud, est proposée en option. Mais les PME qui ont un besoin basique de sauvegardes quotidiennes n’auront qu’à paramétrer leur système pour qu’il opère la nuit, quand les applications sont inactives. La plupart des logiciels fonctionnent de manière incrémentielle : ils ne dupliquent que les fichiers modifiés pendant la journée soit environ 3 % des données. Un élément fondamental pour les entreprises qui disposent de plusieurs sites et qui réalisent des sauvegardes distantes. Les débits des liaisons d’interconnexion ne sont pas illimités ! Outre les copies quotidiennes, les consoles d’adminis- Milan Presse sauvegarde des serveurs Mac et Windows < Témoignage > SOLUTIONS vec cent cinquante MacinA tosh et autant de PC, une quinzaine de serveurs dont 30 70 % sous Unix, la principale préoccupation de Milan Presse est la gestion de son parc hétérogène. La sauvegarde répond à la même problématique. Les répertoires partagés par les utilisateurs et stockés sur trois serveurs (deux Mac et un Windows) doivent être dupliqués chaque nuit sur un système Unix. “La prise en compte des deux environnements n’est pas si simple à trouver“ lance David Hourcau, informaticien de la société. Milan a opté pour le logiciel Retrospect de Dantz. La société opère quotidiennement des sauvegardes incrémentielles, auxquelles sont associées une sauvegarde complète par semaine. Toutes les données sont dupliquées sur bande et le tout est géré de manière centrale. > Milan ■ “ Simplement et à la portée des non informaticiens “ affirme David Hourcau. Avec sa cinquantaine d’utilisateurs distants, l’objectif de Milan Presse est désormais Presse est éditeur de livres et de magazines pour la jeunesse et le grand public (presse territoriale). La société emploie trois cents personnes. de développer la sauvegarde distante des postes de travail. Milan Presse a déboursé environ mille cent euros pour son service O. D. de sauvegarde. tration permettent aussi de définir des sauvegardes complètes chaque week-end ou chaque mois. Les interfaces de gestion des logiciels pour PME ont été paramétrés pour des utilisateurs non-spécialistes du stockage. Côté médias, deux possibilités : la bande ou le disque. Traditionnellement, c’est la première qui est préconisée. Mais bon nombre de PME préfèrent s’affranchir des bandothèques qui demandent des interventions manuelles coûteuses en temps et complexes à gérer. Espace de stockage Chez Dantz, l’offre présente deux avantages majeurs. Elle est disponible pour les systèmes Macintosh et elle s’adresse aussi aux postes de travail. Grâce à une tarification au volume, peu importe ici le nombre d’agents logiciels déployés sur les machines. Chaque utilisateur se voit affecté un espace de stockage pour ses données sensibles. L’administrateur définit le nom des répertoires à sauvegarder et l’opération est ensuite automatisée de la même manière que pour un serveur. Des algorithmes de compression intégrés à l’outil permettent en outre de minimiser le poids de chaque opération. Des filtres bloquent enfin certains formats de fichiers (images, voix...). Retrospect peut assurer en parallèle jusqu’à huit sauvegardes et restaurations. Pour les utilisateurs distants, il met en avant un système de planification proactive, qui détecte les systèmes connectés ou non au réseau et leur affecte des priorités suivant les fréquences de connexion. Pour plus de sécurité, les flux peuvent être chiffrés. Reste que les détracteurs de la tarification au volume lui reprochent de paralyser la sauvegarde lorsque les quotas sont atteints. OLIVIER DESCAMPS LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 PME - PMI > Dossier Stockage Sauvegarde < Solutions Technologie Cycle de vie des informations Administration Réseaux Juridique > L’ILM stocke à chaque instant et libérer les ressources de stockage nécessaires aux applications en tenant compte des règles de protection et de circulation internes à l’entreprise. le bon fichier au bon endroit Un assemblage de logiciels de bas niveau Les disques durs se remplissent vite. Compression de fichiers, sélection par date de dernière modification et maintenant logiciel de gestion du cycle de vie des informations (ILM) aident à l’aiguillage des données. L ADMINISTRATION Des mécanismes pour tracer les données 32 Pour protéger les données à long terme, le décideur ne peut pas encore choisir une boîte d’ILM sur l’étagère de son revendeur, car il faut d’abord mettre à niveau l’ensemble des ressources de stockage de l’entreprise. Il faut en particulier remplacer les disques directement attachés aux serveurs par des serveurs de stockage en réseau (NAS) ou par un réseau de stockage (SAN), éléments nécessaires pour déployer les automatismes de l’ILM. L’ILM s’adresse en premier lieu aux entreprises souhaitant garantir la LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Objectif : automatiser la gestion et la protection des informations… pour augmenter la valeur de l’entreprise Impératifs : • Accès • Disponibilité • Protection Source : Veritas. Sept étapes pour gérer l’information L’ILM tente d’améliorer la traçabilité des informations numériques au travers des ressources de stockage en réseau. ■ traçabilité de leurs informations pour lutter contre les fraudes numériques. Cette assurance forme le véritable enjeu de l’ILM capable, à terme, de retrouver tous les devis et factures dont le total dépasserait une certaine somme, quel que soit le mode de stockage, la nature du fichier et le programme auteur. Techniquement, l’ILM pourra s’appuyer sur des baies de disques amovibles, type Fiber Channel par exemple pour stocker les données de chaque transaction en cours. Les cumuls mensuels nécessaires aux traitements de fin de mois siégeront, quant à eux, sur des disques économiques ATA. Enfin, les archives trimestrielles – selon leur ancienneté et leur taux de consultation – occuperont des disques optiques ou des bandes magnétiques. Jusqu’ici cette hiérarchisation reste manuelle ou assistée par l’intermédiaire d’un logiciel de stockage hiérarchique (HSM). L’ILM veut automatiser les dépla- StorageTek a gestion du cycle de vie des informations ou ILM (Information LifeCycle Management) est un mode d’administration couvrant les données de leur création jusqu’à leur effacement. Le sigle est nouveau, la pratique plus ancienne. Il s’agit de compresser, puis de déplacer régulièrement les données dont on n’a plus besoin au quotidien hors des disques durs coûteux à gérer. Une hiérarchisation qui s’effectue encore souvent à la main, et que l’ILM se propose d’automatiser et de rationaliser. L’ILM serait-elle une simple assurance-vie pour les disques durs ? Pas seulement. L’entreprise doit souvent gérer une volumétrie croissante en optimisant l’usage de chaque ressource chargée de protéger les données : la baie de disques RAID, le robot d’archivage sur bandes, le juke-box de disques optiques… L’ILM fournit un référentiel utile à tous les blocs de données et des automatismes pour leur migration. Il veut éviter ainsi les duplications inutiles d’informations. Mais il faut tenir compte de tous les environnements systèmes en place dans l’entreprise et des requêtes de chaque groupe d’utilisateurs. C’est un défi à la fois organisationnel et technique. Services La bibliothèque de bandes, ici, la Storagetek Timberwolf, dernier élément de la chaîne de stockage. L’ILM aide à décider des fichiers à y transférer et quand. ■ cements de données et l’archivage des fichiers entre les différents supports d’informations. Des logiciels de bas niveau seront même embarqués au sein du commutateur de réseau de stockage pour allouer L’ILM vise à procurer plus qu’une discipline et une voie de migration vers les baies de stockage connectées en réseau, escompte Xavier Fessart, directeur de la division stockage d’HP France : “L’ILM apporte surtout une méthodologie permettant de s’assurer de toutes les mises à jour des contenus.” Hewlett-Packard se défend de vouloir poursuivre une stratégie ILM propriétaire ; le constructeur compte sur une brique Open Source développée par le MIT, D-Space, “une sorte de workflow pertinent pour l’ILM, déjà utilisé dans les bibliothèques américaines”.Les logiciels issus de Persist Technologies – acquis en septembre dernier par HP – intégreront cette souche transversale susceptible d’infiltrer toutes les tailles d’entreprise. La stratégie d’assemblage de logiciels est une tactique commune à celle des principaux rivaux du fabricant : l’offre TotalStorage émane d’IBM associé aux modules de supervision de Tivoli. Et l’approche ILM d’EMC rassemble autour des baies de stockage américaines les logiciels de Legato, Documentum et VMware, trois éditeurs acquis par EMC dans la seconde moitié de l’année 2003. Bref, l’ILM veut réussir là où la virtualisation du stockage et le workflow documentaire ont jusqu’ici achoppé. En gérant dynamiquement les espaces de stockage répartis de l’entreprise, le concept cherche à rationaliser les ressources pour procurer des économies de matériels. Mais il se heurte encore à plusieurs obstacles liés à la diversité des environnements systèmes et applicatifs : “Des données qui se décrivent elles-mêmes sont un pré-requis pour une véritable gestion de type ILM”,note Jon William Toigo, le fondateur du Data Management Institute. Or, on ne devrait trouver ces fonctionnalités que sur les prochains environnements systèmes Blackcomb et Longhorn, successeurs des versions actuelles de Windows prévus pour... 2006 ! OLIVIER BOUZEREAU PME - PMI > Dossier Stockage Sauvegarde < Législation Solutions Technologie Réseaux Administration Juridique Services > Archiver pour rester dans son bon droit Face aux dispositions légales imposées à l’entreprise quant à la conservation de ses documents et à la sauvegarde de ses données, il existe différentes solutions techniques pour la constitution de ses archives. Analyse. a vague de scandales financiers qui a secoué l’Amérique en 2002 a remis au goût du jour les questions d’archivage légal. Depuis, une loi stipule notamment que “constitue désormais un crime la destruction ou la dissimulation de pièces”. Certes, les règles sont moins strictes de ce côté-ci de l’Atlantique et les PME n’ont pas les L mêmes contraintes que les sociétés internationales. Mais il n’en demeure pas moins que le chef d’entreprise et le directeur informatique ont des devoirs. Or l’archivage électronique demeure complexe et de plus en plus de documents sont numérisés. Ils doivent donc être sauvegardés proprement. Ranger une disquette dans un carton ne suffit pas à parler d’archivage électronique. Les différentes durées légales de conservation incitent à avoir une politique adaptée à chaque type de document. L’exigence de non-altération des données milite pour des supports non réinscriptibles ou pour des étapes de signature électronique. Enfin, des données sauvegardées aujourd’hui doivent pouvoir être lues par les applications de demain. Différentes solutions techniques existent, tant pour les entreprises qui veulent mettre en place un réseau de sauvegarde que pour celles qui choisissent l’externalisation (voir page 35). Christiane Féral-Schuhl, avocate associée au cabinet Salans, fait ici le point sur les contraintes légales françaises à prendre en compte pour choisir le mode d’archivage le mieux adapté. O. D. PME : archivage électronique et obligations du chef d’entreprise ➜ Rappelons à titre limi- naire qu’il a l’obligation de respecter la durée légale de conservation : trente ans pour les documents contractuels en matière civile (1), dix ans pour les contrats commerciaux (2) ainsi que pour les documents comptables et les pièces justificatives (3), six ans en matière fiscale (livres, registres et pièces) (4), et cinq ans pour le double des bulletins de paie (5). ➜ Cette obligation de JURIDIQUE conservation ne fait pas directement l’objet de sanction pénale. En 34 revanche, la non-conservation peut être indirectement poursuivie au titre de différentes contraventions. Il en va ainsi de l’article 1740 du Code général des impôts qui punit de 1 500 euros d’amende toute contravention au droit de communication, notamment la déclaration de destruction des documents fiscaux. LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 ➜ Aussi, dans l’environne- ment numérique (contrats, factures, e-mails...), le chef d’entreprise est-il confronté à une double préoccupation : peut-il dématérialiser tous les documents et s’affranchir de la conservation de l’écrit original ? Dans l’affirmative, quelle sera la force probatoire de ces documents dématérialisés ? ➜ S’agissant de la première question, l’écrit électronique est généralement admis comme preuve au même titre qu’un écrit sur support papier, sauf lorsqu’il concerne un acte assujetti à des conditions de validité prévues par le code. Pour exemple, les actes authentiques (comme l’acte de propriété des locaux commerciaux) ne peuvent toujours pas être établis sous forme électronique, dans l’attente du décret d’application de l’article 1317 du Code civil. ➜ S’agissant de la deuxième question, on rappellera que la loi sur la preuve électronique du 13 mars 2000 prévoit que, pour être admis en preuve au même titre qu’un écrit sur support papier, un écrit électronique doit être non seulement établi mais également conservé dans des conditions de nature à garantir son intégrité (Article 1316-1 du Code civil). Il est en outre indispensable que la personne dont il émane soit identifiée avec certitude : c’est la garantie d’authenticité. ➜ Pour autant, les procédés d’archivage ne font l’objet d’aucune réglementation, ni d’aucune décision de jurisprudence. Dans ce contexte, le chef d’entreprise disposera de deux options : – soit recourir à des conventions d’archivages électroniques. Attention, celles-ci n’ont d’effet qu’entre les signataires et ne sont pas opposables à un consommateur ! – soit de recourir à un modèle d’archivage électronique. Celui-ci peut reposer soit sur une signature électronique sécurisée (elle suppose un dispositif sécurisé de création et de vérification de signature reposant sur un certificat électronique qualifié, délivré par un prestataire de certification qualifié), soit sur un système de type Norme AFNOR Z 42-013 (algorithme associé à l’image numérique du document permettant de détecter de façon logique toute falsification). Marc Guillaumot Au-delà de la constitution de la “mémoire” de l’entreprise, l’une des préoccupations majeures de tout chef d’entreprise doit être la conservation de tous les documents qu’il pourrait avoir à produire, notamment à titre de preuve. > Christiane Féral-Schuhl, Avocate associée au cabinet Salans. ➜ Dans tous les cas, rappelons qu’une preuve dématérialisée constitue un commencement de preuve dont la force probatoire reste soumis à l’appréciation souveraine du juge. (1) Article 2262 du Code civil. (2) Article L. 110-4 du Code de commerce. (3) Article L. 123-22 du Code de commerce. (4) Documents sur lesquels peut s’exercer le droit de communication, d’enquête et de contrôle de l’administration fiscale. Ce délai de conservation court à partir de la date de la dernière opération mentionnée ou de la date à laquelle le document a été établi. (Articles L. 102 B du Livre des procédures fiscales). (5) Article L. 143-3 alinéa 3 in fine du Code du travail. (6) Article 1316-4 du Code civil et Décret n° 2001-272 du 30 mars 2001 pris pour l’application de l’article 1316-4 du code civil et relatif à la signature électronique. PME - PMI Stockage Sauvegarde < Sécurité Solutions Technologie Réseaux Administration Juridique Dossier > Services > La sauvegarde à distance est perceptible comme une assurance. L’abonnement du prestataire doit être nanti d’un engagement contractuel pour restituer les traitements et les données vitales à l’entreprise. a sauvegarde, ce mal nécessaire, peut-il être soulagé par un tiers ? Lorsqu’il confie la protection de ses données à un prestataire extérieur, le chef d’entreprise apaise surtout ses craintes : “Je n’ai plus rien à mettre au coffre. Je dors bien et je suis prêt à payer pour ça”, reconnaît Bertrand Genin, le PDG d’Etiq Lyon, une PME qu’il dirige à Rilleux-la-Pape, en banlieue lyonnaise (voir enca- Les sociétés offrant une prestation de sauvegarde à distance mette à disposition une infrastructure qui serait hors de portée d’une PME (ici, le centre de stockage de Besdi) ■ partir dans l’heure avec un nouvel ordinateur connecté à une simple prise téléphonique.” “ Les fichiers réduits en cendres ” Confier ses sauvegardes à un tiers représente un confort moral pour le chef d’entreprise plus qu’une stratégie de protection. Il se tourne alors vers un prestataire spécialisé, un fournisseur d’accès Internet ou un opérateur. Mais l’offre, récente, serait encore méconnue : “9 PME sur 10 n’ont pas de responsable informatique en interne et seulement 3 % des PME effectuent une sauvegarde à distance”, note Stanislav Brochier, directeur associé du lyonnais Besdi, le prestataire d’archivage d’Etiq Lyon. Selon lui, “la sauvegarde externalisée procure un SERVICES L dré page 36). Dans son entourage, un chef d’entreprise a été mis en difficulté après un sinistre au feu réduisant en cendres son stock et ses fichiers. Mal assuré, celui-ci a perdu tous ses actifs et beaucoup de temps à retrouver les coordonnées de ses clients. Pour prévenir un tel scénario, Bertrand Genin recommande : “Il faut être très vigilant sur ses données numériques et mettre en place un système qui, lorsque tout brûle, permet de re- D. R. L’externalisation de la sauvegarde séduit la PME 35 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 > Dossier Stockage Sauvegarde Solutions sentiment de protection mais surtout des moyens de réplication à distance et de stockage en réseau encore hors de portée de la PME”. L’activité de Besdi a démarré il y a deux ans et demi mais son métier s’élargit déjà à la sécurité du stockage en réseau, un marché de niche amené à croître rapidement dans les prochaines années. Un contrôle quotidien des données Concrètement, Besdi loue l’offre de protection et d’archivage de l’américain Connected. Le distributeur procède en deux temps avec ses nouveaux clients : après avoir interviewé tous les utilisateurs doté d’un poste de travail, il paramètre la solution de sauvegarde pour répliquer quotidiennement les mises à jour d’informations. Ensuite, l’opération est menée à distance, automatiquement. Besdi assure non seulement la sauvegarde, mais délivre aussi un contrôle quotidien des mises à jour. “Lorsque l’on détecte une anomalie, on appelle le client ou on se déplace chez lui pour vérifier la connexion”, illustre Stanislav Brochier. Pour un volume moyen à stocker oscillant entre 5 et 10 gigaoctets, la PME cliente dépense de 100 à 50 euros par mois. Une somme qui couvre, outre l’espace de stockage, les prestations de surveillance et les interventions. “Dans la mise à disposition du matériel, nous incluons le pare-feu qui Technologie Réseaux Administration Spécialiste de la traçabilité dans l’agro-alimentaire, fournisseur d’étiquettes et de machines à étiqueter, Etiq Lyon emploie sept personnes à Rilleux-la-Pape, près de Lyon. Sa niche de marché consiste à produire, dans l’urgence, de nombreuses étiquettes de produits périssables. “ En plus des données propres à notre gestion interne, les contenus des clients se composent de logos et de très nombreuses références. On imprime vite, en grande quantité, et le client colle “, résume le PDG Bertrand Genin. Quoiqu’important, le volume protège les transferts de données, détaille Stanislav Brochier. Parmi nos clients, il y a une majorité de PME qui ne faisaient pas ou mal leurs sauvegardes jusqu’ici.” Parfois, le prestataire ou l’opérateur doit mettre en œuvre la connexion haut débit nécessaire à cette externalisation, mais souvent le lien ADSL est présent et il suffit amplement aux sauvegardes à distance. En effet, en moyenne, un pour cent seulement du volume hébergé est transféré le soir, la solution logicielle ne transférant que ce qui a réellement changé depuis la veille. Utilisateurs itinérant Portable PC Portable Connexion Internet Maison mère SERVICES PC LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Centre de données sécurisé n°2 Source : Besdi. Duplication 36 des données ne justifie pas à lui seul l’externalisation des sauvegardes. Cette décision est surtout préventive : “ En cas de panne, de feu ou d’inondation, la disparition du fichier clients et des devis serait catastrophique pour nous. Avec la sauvegarde interne, une maladresse reste possible et crée une situation de risque inacceptable. L’externalisation est transparente, c’est ce qu’il y a de mieux dans notre cas. Personne n’intervient : on télécharge les informations sans intervention humaine et on repart dans l’heure en cas de problème. “ Le fait de confier ses données internes hors de l’entreprise sur un espace de stockage mutualisé n’est pas considéré comme un obstacle : “Je n’ai pas du tout d’appréhension par rapport à cela. Si j’étais détenteur de brevets, je me poserais peutêtre la question différemment, mais les moyens mis en œuvre par mon prestataire sont rassurants.“ C’est à l’usage qu’on mesure encore mieux la qualité de ce service : “La restitution d’une sauvegarde de décembre 2003, ponctuellement nécessaire, a été remontée en vingtcinq minutes seulement“, se rapO. B. pelle Bertrand Genin. “Certaines bases de données sont plus gourmandes que d’autres, reconnaît Stanislav Brochier, la messagerie MS-Exchange triture par exemple ses fichiers. Dans le pire des cas, on dépasse rarement dix pour cent de mise à jour quotidienne.” sente fréquemment le support numérique comme un début de preuve juridique. Mais lorsqu’il faut remonter plusieurs années en arrière, le programme capable de lire le fichier doit être conservé également. Il est donc indispensable d’effectuer au moins une sauvergarde annuelle complète, traitements et données inclus. L’externalisation des sauvegardes permet de bénéficier de procédures rodées pour la restitution des données après incident. Les ressources de stockage et le réseau du prestataire profitent globalement à la PME privée d’informaticien. Ainsi, avec deux sites distants de plusieurs kilomètres, le prestataire peut-il effectuer des copies miroirs pour le compte de ses clients, au travers de liens sécurisés : “La redondance des sites maximise les chances de la PME de récupérer ses données”, prône Stanislav Brochier. La petite structure porteranéanmoins une attention particulière à la volumétrie nécessaire au redémarrage de son activité. Les informations qui sont stockées sur des micro-ordinateurs portables et sur des assistants personnels, les données comptables, fiscales et commerciales, les programmes exécutables à conserver peuventgonfler aussi le tarif de l’abonnement mensuel. Il est donc hautement recommandé de comparer plusieurs offres avant de souscrire auprès d’un prestataire un contrat de service compatible avec son budget et avec ses lignes de télécommunications. Se protéger du feu et des maladresses Travailleurs à distance Centre de données sécurisé n°1 Services Etiq Lyon sous-traite sa protection des données Le principe de l’externalisation du stockage PC Juridique Plusieurs raisons expliquent l’engouement croissant de la PME pour l’externalisation de ses sauvegardes : les risques naturels qui pèsent sur les locaux se doublent de menaces, de maladresses et de pannes incombant au système et à l’application. Sans une discipline stricte, la rotation des supports amovibles servant de support de sauvegarde se révèle source d’erreurs. D’autre part, les fichiers sauvegardés doivent s’adapter aux habitudes de travail. Si ces dernières changent et que l’on ne modifie pas la manière d’effectuer la sauvegarde, la restitution des données ne sera que partielle. Une bonne méthode consiste à impliquer les utilisateurs dans ce processus, ce qui n’est pas toujours chose facile. Dans les faits, la responsabilité des sauvegardes se trouve souvent très inégalement partagée dans l’entreprise. Dans un parc de micro-ordinateurs portables, on déplore parfois des cas de vol ou de casse. La récupération des données personnelles dépend là encore du paramétrage des sauvegardes ou du contrat souscrit avec le prestataire. Ce dernier pré- OLIVIER BOUZEREAU PME - PMI Applications < Mobilité Témoignage > La coopérative Agire a doté ses cent trente inséminateurs d’assistants personnels pour gérer les informations sur les cheptels et sur les semences disponibles. A la clé, un meilleur service et des économies de gestion. ur les deux cent trente salariés d’Agire, cent trente sont itinérants. Et par n’importe quelle sorte d’itinérants. Des inséminateurs, qui vont de ferme en ferme pour féconder artificiellement des vaches reproductrices. Ils parcourent six millions de kilomètres par S Agire Agire envoie des assistants personnels à l’étable ■ L’utilisation an et effectuent huit cent mille interventions. “Ce sont de vrais nomades”,explique Jean-Luc Guérin, directeur général de la coopérative agricole qui couvre les départements de la Manche, du Calvados et de l’Ille-et-Vilaine. Ils sont regroupés par cinq ou six au sein de vingt-trois bureaux pour couvrir APPLICATIONS Agire, une coopérative agricole 38 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 une même zone de chalandise. Ils doivent assurer, outre l’insémination proprement dite, les tâches de conseil sur le type de semence approprié en fonction des demandes de l’éleveur, et de s’acquitter des tâches administratives, en particulier remonter les informations nécessaires à la facturation. Il n’y a pas si longtemps encore, tout se passait par courrier et par télécopie. Et l’efficacité n’était pas toujours au rendez-vous. “Les inséminateurs recevaient tellement de fax qu’ils en étaient noyés, poursuit Jean-Luc Gérin.En même temps, ils manquaient d’informations en temps réel. Nous avons lancé le projet PDA avec comme premier objectif l’amélioration de la qualité de service.” Un pari osé Agire Agire (Amélioration génétique, insémination, reproduction, élevage) est constitué selon le statut d’une coopérative agricole. Ses actionnaires sont donc également ses clients. Il était donc logique d’associer les éleveurs à la mise au point du projet, dont des représentants ont participé à des groupes de travail destinés à mieux cerner les besoins des uns et des autres. Si le siège social se trouve à Réville, près de SaintVast-la-Hougue dans la Manche, les bureaux de la direction se trouve à Saint-Manvieu-Norrey, près de Caen, dans le de l’application dans l’étable était une condition sine qua none. ■ L’interface a été conçue de manière à naviguer le plus simplement possible. Calvados. Comme Agire couvre les départements de la Basse-Normandie ainsi que l’Ille-et-Vilaine, les inséminateurs sont répartis en vingt-trois bureaux, uniquement équipés d’une ligne téléphonique et d’un télécopieur. Le cahier des charges s’exprimait simplement : chaque inséminateur devait pouvoir accéder, à tout moment, à la base de données de l’ensemble des vaches des élevages de la zone géographique qu’il couvrait, ainsi qu’à la base de données de l’ensemble des semences de taureau disponibles, avec leurs caractéristiques. Il devait en outre pouvoir transmettre quotidiennement les informations concernant sa tournée, et mettre à jour la base de données centrale. La réalisation, elle, buttait sur plusieurs difficultés. A commencer par la taille des deux bases de données à embarquer, celle des soixantequinze mille vaches des cinq cents éleveurs clients d’Agire et celle du millier de taureaux. Malgré cela, l’option d’un micro-ordinateur portable est rejetée dès le départ. “Je voulais que la discussion entre l’inséminateur et l’éleveur se déroule dans l’étable, explique J.-L. Guérin. Il fallait un outil que l’on sorte de la poche, et que l’on puisse utiliser debout, tout en parlant, pour garder de la convivialité. J’avais un ami qui possédait un Palm, et je me suis dit : il faut cela pour mes collaborateurs.” Pour tester le produit, une petite application est rapidement mise au point pour sept personnes travaillant sur la sélection génétique. Six mois après, il est décidé de lancer un projet pour équiper l’ensemble des inséminateurs. “Nous voulions que l’ensemble des informations concernant les clients d’un même bureau soient accessibles directement, ce qui représente environ cent cinquante mille données. Or, ni le Palm, ni le Pocket PC n’avaient à l’époque une mémoire suffisante. Autre problème, la capacité des batteries qui ne supportait pas une vraie demi-journée de travail.” Ces “détails” techniques, qui auraient probablement provoqué le report sine die du projet dans une grande entreprise disposant de rouages de décision structurés n’effraient pourtant pas les responsables d’Agire. “Nous avons constaté que la capacité des assistants personnels augmentait régulièrement. Nous avons donc fait le pari que le matériel évoluerait pen- PME - PMI Applications Mobilité A l’occasion des Trophées de la mobilité, remis dans le cadre du salon Mobile Office, Agire a reçu, le 4 décembre dernier, le prix spécial du jury. De gauche à droite : Eric Sémeillon, directeur commercial de Combos ; Jean-Luc Guérin, directeur général d’Agire et David Naze, ingénieur conseil, CSI. dant les six mois nécessaires au développement de l’application.”Un pari un peu osé, mais gagné. Et la preuve qu’une PME, qui souffre ni de prise de décision diluée, ni de décideurs cherchant d’abord à “ouvrir le parapluie”, a une réelle capacité à mettre en œuvre rapidement des applications innovantes. ■ Cette réflexion sur le matériel est bien sûr arrivée après la définitiondu projet lui-même. Le premier objectif était de pouvoir remonter plus rapidement les informations récoltées sur le terrain. Chaque intervention dans un élevage donne lieu à une facture, qui varie selon le type de semence utilisé et à des données sur la vache inséminée. Ces informations, écrites manuellement, étaient renvoyées par la Poste, généralement à la fin de la semaine, pour être saisies afin d’être traitées informatiquement. Un labeur qui occupaient huit personnes. Finalement, il fallait compter environ un mois entre l’intervention sur le terrain et l’envoi de la facture afférente. Le deuxième objectif était d’apporter des informations directement exploitables aux inséminateurs, lors de leurs discussions avec les éleveurs. La réduction des coûts constituait le troisième objectif, “qui n’était pas le plus important” affirme J.-L. Guérin. Mais qui fut D.R. Gain de temps et réduction des coûts atteint au-delà de toute espérance. La suppression de la ressaisie manuelle a provoqué une réduction importante de la masse salariale consacrée aux tâches liées à l’informatique, ce qui induit une réduction des coûts liés à l’informatique de l’ordre de trente pour cent. Avec un service informatique réduit à sa plus simple expression, puisqu’il n’occupe que deux personnes, l’une responsable des développements, l’autre pour l’exploitation, Jean-Luc Guérin a pris en charge la supervision du projet. “Il est important que la direction générale s’implique dès le début sur ce type de projet stratégique, explique-t-il. Plate-forme technique de la coopérative Sur le terrain : • Assistant personnel Dell AximX5 Performance Au siège : • Un AS/400 pour la gestion de l’entreprise • Carte de stockage additionnelle Secure Digital de 128 Mo • Deux serveurs sous Windows 2000 Server APPLICATIONS • Carte modem Pretec au format Compact Flash 40 • Imprimante portable Pentax PocketJet 200 • Application développée en eVC++ (eMbedded Visual C ++) 3.0 • Base de données SQL Server CE sur Pocket PC 2002 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 • Synchronisation des assistants personnels assurée par IIS 5.0 et SQL Server CE • Base de données centrale sous SQL Server 2000 • Echanges avec l’AS/400 par lots DTS SQL Server 2000 Aucune solution progicialisée n’existait pour répondre à notre demande. Nous partions sur des voies que nous ne connaissions pas. Je devais faire des choix, et donc bien connaître le dossier depuis le début. Pour l’aider dans ses décisions stratégiques.” J.-L. Guérin a embauché un ingénieur-conseil, un investissement qu’il ne regrette pas, car “nous aurions été incapables de mener seuls ce projet à bien”. Une table ronde pour choisir C’est en décembre 2002, après six mois d’étude et de réflexion, que les responsables d’Agire arrêtent leurs choix techniques. Ce sera un Pocket PC pour les itinérants, et une base de données SQL Server sur un serveur Windows. Un choix finalisé de manière originale. Les différentes sociétés de service consultées proposaient des solutions techniques différentes, en particulier pour la plate-forme serveur. Eventuellement en dénigrant les solutions concurrentes. Il faut dire que le cahier des charges demandait la synchronisation de la base de données entre l’assistant personnel et le serveur. Or personne n’avait l’expérience d’une telle synchronisation sur des volumes aussi importants. Le tout devait enfin s’intégrer au système informatique d’Agire, qui repose sur un AS/400. “Il était très difficile de savoir exactement ce que pouvait réellement assurer les différentes solutions, explique J.-L. Guérin. Nous avons donc décidé de réunir les différentes sociétés autour d’une même table, pour qu’ils puissent échanger arguments et contre-argu- ments. Ils ont joué le jeu. A l’issue de cette table ronde, nous avons pu faire rapidement notre choix technique, qui a induit le choix des partenaires.” Ce sera donc SQL Server, parce que la base de données a paru adaptée aux besoins et d’une bonne fiabilité. Et un assistant personnel de type Pocket PC, parce que l’application demandait des évolutions, que la pérennité de la plateforme était assurée, et l’environnement de développement, complet. Les partenaires, ce sont Cambos Consulting, une jeune société de service, pour la maîtrise d’œuvre, et CSI, pour l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Les références de Cambos, en particulier sa collaboration avec un très grand groupe, balayent les réticences liées à sa jeunesse et à sa petite taille. Le premier trimestre 2003 sera consacré à la sélection finale du matériel et au développement des logiciels. Quant à la mise en place opérationnelle, elle interviendra dès l’été. Le succès entraîne l’évolution de l’application Après six mois d’exploitation, le projet PDA est un succès. Pas un seul des utilisateurs, même parmi les plus âgés, ne voudraient faire machine arrière. L’application va donc continuer à évoluer. Parmi les fonctions envisagées, l’utilisation de la messagerie, l’adjonction d’un lecteur de codes barres, la mise en place d’une application de gestion de la relation client, et la synchronisation par GPRS. Enfin, la mise en place d’un extranet permettrait le partage et la diffusion des données auprès des éleveurs. PATRICE DESMEDT PME - PMI Applications < Progiciels Solutions sectorielles > Quand le progiciel de gestion s’adapte au métier de la PME Chaque secteur d’activité a ses modes opératoires. Lorsqu’un progiciel de gestion est préparamétré pour un métier, il s’installe plus vite dans l’entreprise et s’adopte plus rapidement. Les éditeurs déclinent leurs offres dans ce sens. ode, négoce, hôtellerie, pharmacie, sous-traitance automobile... Les PME exercent avant tout un métier. Souvent avec excellence. Lorsqu’elles prospèrent, notamment sur des marchés de niche, c’est grâce aux compétences qu’elles détiennent dans leur domaine. Or, chaque métier a ses processus de travail spécifiques et son jargon, voire ses particularismes. Autant d’originalités ou d’exceptions qui ne s’accommodent pas toujours d’un progiciel de gestion généraliste. La question ne M < ■ L’éditeur SilverProd a développé Silverauto (photo), une gestion commerciale et logistique pour les PME de l’industrie automobile, et Silverdistrib pour les fournisseurs dela grande distribution. se pose pas tant avec les fonctions de comptabilité qui conviennent, à peu de choses près, à tout type d’entreprise. Il en va tout autrement pour le logiciel de gestion commerciale. C’est lui qui assure le traitement des commandes, la facturation, l’accès au catalogue de produits et le suivi des stocks. S’il sait s’adapter aux règles de gestion de l’entreprise, ses performances Quand ce fabricant, spécialisé dans la maille, a connu un doublement de son chiffre d’affaires, une nouvelle application de gestion s’est révélée indispensable. ivement dimanche ! Derrière cette exclamation d’envie se cache la marque de vêtements pour adultes et enfants créée par la SA Tricot Moss. En quelques années, ce fabricant situé à Rohanne (Loire) connaît une forte progression de son chiffre d’affaires, notamment avec sa première marque, Le Petit Baigneur. De 5,6 millions d’euros en 1999, il passe à 13 millions d’euros en 2001. Impossible, dès lors, d’absorber la croissance avec l’application de gestion en place, simple comptabilité. L’entreprise a redéfini son organisation et ses modes de commercialisation (revendeurs, boutiques en nom propre, grande distribution). “Jusqu’alors, nous réalisions seulement deux collections annuelles. Maintenant, nous pro- On dit qu’une application est “verticalisée” lorsqu’elle a été mise au point pour un secteur d’activité particulier. Petits et grands éditeurs ont réalisé de telles versions de leur PGI (progiciel de gestion intégré). Il en existe chez ceux qui s’adressent aux entreprises de taille moyenne (Cegid, Qualiac, Générix, Adonix, Intentia, Interlogiciel, Lefebvre Software, Microsoft, Ordirope, Silverprod…), comme chez les habitués des grandes structures LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 mensionnées.” Dix postes sont équipés de S5, répartis entre la direction commerciale, la logistique, la production et les modélistes qui contrôlent les livraisons de produits à partir des fiches descriptives. Le coût du projet s’établit à 120 000 euros environ, dont la moitié consacrée aux services. “Site pilote” Photo Tricot Moss V APPLICATIONS Des offres verticales pour petites et grandes PME Témoignage > Tricot Moss gère à l’envi ses tailles et ses coloris 42 n’en seront que meilleures. Le constat vaut aussi pour la gestion de production. Dans les années passées, les PME ont fréquemment développé leur propre solution pour être certaines d’avoir un outil conforme à leurs attentes. Ce système d’ancienne génération a du mal à évoluer. Pour le remplacer, le progiciel généraliste n’est plus la seule solution. ■ Tricot Moss, spécialisé dans le textile maille, veut gérer son site principal et ses boutiques avec une application qui tient compte de ses contraintes. duisons plus de six collections à l’année avec une quantité de tailles supérieure”,explique Valérie Manceaux, responsable comptable de l’entreprise et coordonnatrice du projet de gestion. En 2002, Tricot Moss se penche sur le progiciel S5, de Cegid, une solution intégrée adaptée aux métiers de la mode. “Avec une simple référence, nous pouvons gérer autant de coloris et de tailles que nous souhaitons. Un article peut être diversifié à l’infini et la gestion des stocks et des étiquettes s’en trouve d’autant simplifiée.” Choisie en janvier 2003, l’application de gestion commerciale n’est installée qu’en juin pour cause de déménagement. “L’informatisation doit se faire sans douleur pour l’entreprise. Nous devons d’abord nous concentrer sur notre activité et nos équipes ne sont pas surdi- Tricot Moss n’en reste pas là. L’entreprise a accepté d’être “site pilote” pour tester la gestion de production de Cegid S5. La mise en route est prévue pour janvier 2005. A terme, les modélistes pourront y transférer leurs fiches descriptives pour lancerles commandes de matières premières. “Nous prendrons notre temps pour installer cette application. Nous apprécions de travailler avec des équipes qui connaissent la mode. Les autres éditeurs ne comprennent pas toujours nos contraintes.” La proximité géographique du fournisseur a joué en sa faveur, de même que sa capacité à intervenir sur différents sites. Une mobilité que Tricot Moss compte mettre à profit lorsqu’elle informatisera ses boutiques avec la gestion de caisse de Cegid S5. M. G. PME - PMI “Là où les grands comptes recherchent une solution technologique, les PME visent une approche plus orientée solution, rappelle Armand de Garsignies, PDG de Volume Software, fournisseur des progiciels intégrés Voluprim et Volupack, conçus pour les professionnels de l’industrie graphique et du monde de l’emballage.Un PGI métier prend en compte les contraintes de l’entreprise et offre une solution plus rapidement opérationnelle.” Une double vertu ■ Outre la gestion des tarifs, de l’approvisionnement et des stocks, CabExpert, de CMV Informatics, apporte aux supermarchés une analyse multidimensionnelle. mySAP Business Suite, l’éditeur allemand s’est positionné sur une vingtaine de secteurs différents (dont le négoce et la distribution, l’automobile, la pharmacie, les médias, l’aéronautique ou la défense). Ces solutions conviennent aussi à certaines PME mais sont trop struc- turantes pour la plupart d’entre elles. Il y a deux ans, SAP a donc modifié son approche. Avec mySAP All-in-One, il s’appuie sur un réseau de revendeurs pour élaborer des solutions préconfigurées par secteurs (peintures et vernis, plasturgie, emballages, alimentation...). Pour élaborer et faire évoluer ces offres, certains éditeurs constituent des équipes métiers. C’est le cas de QAD. Son PGI, MFG/Pro, existe dans des versions préparamétrées pour les sous-traitants de l’automobile, l’électronique, l’agroalimentaire, les biens de grande consommation et le secteur médical. “QAD a monté des groupe de recherche avec ses clients pour améliorer ses applications sectorielles et il dispose parallèlement d’équipes métiers dans son dépar- APPLICATIONS (SAP, Oracle, Peoplesoft, QAD). Chez Oracle, par exemple, les déclinaisons du PGI (e-Business Suite) conviendront à de grandes PME, dans les secteurs de la Banque et de la Pharmacie. Pour les PME concernées par son offre préparamétrée “Special Edition” (limitée à vingtcinq utilisateurs), l’éditeur compte plutôt “interfacer ses modules généralistes avec des acteurs locaux qui se sont investis dans un métier”, explique Jean-Jacques Triboulet, responsable marketing Mid Market et SCM d’Oracle France. Peoplesoft a lui-aussi décliné son offre pour différents secteurs mais plutôt pour les grandes entreprises. Sa formule forfaitaire étudiée pour les PME, “Accelerated Solutions”, reste généraliste. En revanche son catalogue comporte maintenant la suite intégrée de J.D. Edwards qui s’adresse à des structures réalisant entre 100 et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette suite existe dans des versions adaptées à certains métiers, dont celui de la mode (voir le témoignage Kookaï). Quant à SAP, il propose plusieurs formules. Avec son offre principale, 43 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Applications tement R&D,” explique Jean-François Pouverel, directeur de l’agence MFG/Pro, au sein du groupe Sopra. Pour lui, le progiciel vertical a une double vertu, induite par sa mise en place plus rapide. D’une part, il réduit le coût global du projet, d’autre part, il évite que le client ne se démobilise si le chantier traîne en longueur. “En outre, le retour sur investissement se fait également plus vite, poursuit-il. Bien sûr, parce que le projet est moins cher, mais aussi parce que le progiciel se focalise sur des problèmes métiers et que l’entreprise peut plus facilement améliorer le taux de service offert à ses clients.” L’éditeur lyonnais Cegid est lui aussi un grand zélateur du progiciel vertical. Ses solutions intégrées S3 et S5 sont déclinées pour la mode et pour l’hôtellerie/restauration, deux secteurs sur lesquels ils ont ac< Progiciels quis une notoriété certaine. Ils existent aussi dans une version “BTP”, destinée aux entreprises de second œuvre du bâtiment. “Nos équipes sont très spécialisées, confirme Marc Pierre, directeur exécutif Marché Entreprises de Cegid, depuis dix ans, nous avons la réputation d’être présents sur ces métiers. Dans certains cas, nous avons racheté des produits spécifiques.” Avec les éditeurs Amaris et Orli, il a enrichi sa gestion de production. Avec Alphabla, il est entré dans le monde de l’hôtellerie. L’éditeur Interlogiciel a choisi une autre option. Principal fournisseur des PME/PMI avec son progiciel Divalto, il vend celui-ci de façon indirecte. Il apporte les briques généralistes de la gestion autour desquelles ses distributeurs développent des extensions verticales. Au catalogue, des déclinaisons pour le transport, les opticiens, les boissons, les concessions de cycles, la vente à domicile, le décolletage et même, les pompes funèbres et les commissaires priseurs. nement, les stocks (avec suivi de la démarque) et la comptabilité. Il présente la particularité d’intégrer un moteur multidimensionnel pour manipuler et analyser l’ensemble des données avec des hypercubes, effectuer des simulations, repérer les anomalies et faciliter la prise de décision. Pour cette technologie, baptisée HyperDimension, CMV Informatics est soutenu par l’Anvar. “Notre démarche de développement a été guidée avant tout par les besoins de nos clients,” insiste Alain Bompas, PDG de la société. Un raisonnement classique chez les éditeurs “sectorisés” qui recherchent l’adéquation fonctionnelle. La PME, concentrée avant tout sur son métier, doit pouvoir trouver rapidement ses marques avec son outil informatique. Soutenu par l’Anvar Certains acteurs de niche ont su tirer parti de leur connaissance pointue d’un domaine. L’éditeur dijonnais CMV Informatics fournit depuis 1979 des prestations de conseil et de formation dans la grande distribution. En 1990, il commence à développer une application en s’appuyant sur son expérience. Aujourd’hui, son logiciel CabExpert Distribution est installé dans des supermarchés, des hypermarchés et des centrales d’achat. Il leur permet de gérer les tarifs (avec historique des changements), la chaîne d’approvision- MARYSE GROS Témoignage > Chez Kookaï, le progiciel de gestion colle à la mode Pour gérer son activité commerciale, le fabricant de vêtements Kookaï a sélectionné une solution conçue pour le secteur textile. L’entreprise a maîtrisé son investissement en négociant un forfait pour l’installation du progiciel. APPLICATIONS “C 44 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 doit aussi comporter des caractéristiques techniques comme les codes d’entretien et de composition.”Il n’était plus question de détourner certaines zones d’écran pour gérer des informations aussi sensibles. Acteurs de l’habillement En février 2002, trois produits sont sélectionnés : Movex d’Intentia, Orli Web de Cegid et l’offre de JD Edwards (aujourd’hui PeopleSoft EnterpriseOne) qui sera finalement retenue. “Pendant neuf mois, nous avons vérifié qu’il n’y avait aucun manque fonctionnel important. Par exemple, il fallait pouvoir gérer l’affectation d’un carnet d’ordres lors des réceptions de stocks, pour savoir dans quel ordre livrer les clients. Ce processus très critique nécessite des options particulières comme la gestion des références associées pour les hauts et les bas des ensembles coordonnés,” détaille Sandra Utrera. Jusqu’en octobre 2002, Kookaï effectue six ou sept visites de sites, Photo Kookaï e sont les utilisateurs qui ont guidé notre choix de progiciel, explique Sandra Utrera, directrice générale adjointe de Kookaï, fabricant de prêt-à-porter féminin(*). Nous les avons fortement impliqués dans le projet afin qu’ily ait une adhésion optimale.” Pour être adopté, l’outil devait impérativement répondre aux exigences du métier. Jusque-là, l’entreprise utilisait une solution propriétaire en Cobol qu’il fallait modifier pour prendre en compte les nouvelles lignes de produits (lingerie, bijoux...). Dans un premier temps, Kookaï tente de le remplacer par un progiciel généraliste. Mais l’outil requiert trop de modifications pour s’adapter aux références de la mode. L’entreprise se tourne alors vers des solutions verticales. “Dans notre industrie, le critère majeur de verticalisation, ce sont les matrices de tailles et de coloris, pointe Sandra Utrera. La fiche descriptive d’un article textile ■ Chez Kookaï, acteur français de la mode féminine, le choix d’un progiciel de gestion métier a d’abord reposé sur l’adhésion des utilisateurs à l’outil. chez des acteurs de l’habillement qui exploitent les logiciels, et recoupe ses informations avec d’autres entreprises. L’équipe du projet regroupe la direction des achats et de la production, la direction commerciale, la respon- sable de la logistique et le contrôle de gestion. En tout, une dizaine de personnes. “Le département informatique a travaillé en arrière plan pour contrôler les performances techniques, les fonctionnalités clés et les possibilités d’interfaçage avec les autres logiciels que nous utilisons, notamment Lectra, notre système de gestion de données techniques,” indique Hilda Coppin, responsable informatique du groupe Vivarté auquel appartient Kookaï. Le choix définitif se fait fin 2002. La gestion commerciale est mise en place en septembre 2003, ainsi que la gestion des stocks et la facturation des produits finis. Au-delà de l’adéquation du progiciel aux modes opératoires du textile, Kookaï estime que c’est l’engagement forfaitaire de JD Edwards qui lui a surtout permis de rationaliser son investissement. “Nous avons défini avec précision les termes du contrat, précise Sandra Utrera. Dans le textile, la gestion des coloris et des tailles conduit à démultiplier les références et les bases sont très lourdes. La rapidité des temps de réponse constitue donc un point crucial. L’éditeur a luimême procédé à l’installation et il devait s’engager jusqu’à la mise en service, y compris sur les performances de l’application.” MARYSE GROS (*) 109,3 millions d’euros de chiffre d’affaires d’août 2002 à août 2003. PME - PMI Matériel < Panorama Mobilité > cants. Ceux qui intègrent un téléphone GSM/GPRS et ceux qui intègrent un accès à un réseau sans fil 802.11b. Le Pocket Loox 610 de Fujitsu Siemens, qui offre un système de téléphonie tri-bande, peut cependant se voir adjoindre un module externe lui apportant la fonction réseau 802.11b, au prix d’un poids et d’un encombrement supérieur. Pour disposer d’un PDA “multicommuniquant”, l’autre solution consiste à acquérir un modèle avec le Wi-Fi intégré et doté d’un connecteur PC Card. On pourra alors se procurer une carte GSM/GPRS, qui apportera la fonction de téléphonie, nécessaire pour pouvoir se connecter – presque – partout au système informatique de l’entreprise. Les PDA communiquent de mieux en mieux A l’origine agendas de poche, les PDA sont devenus de véritables outils de communication. Par l’intermédiaire d’un réseau Wi-Fi ou GPRS, ils gardent le contact avec le système d’information de l’entreprise. ini les synchronisations de retour au bureau ! L’assistant personnel avait, dès le début, adopté une liaison infrarouge, et à l’heure de la généralisation totale du téléphone cellulaire, ils ne pouvaient demeurer en retrait. Le GPRS est le meilleur moyen de rester relié à l’entreprise. La facturation à la donnée permet de contrôler les temps de connexion. Et le don d’ubiquité ouvre la porte à des développements propres à revitaliser l’efficacité des applications. La plupart des modèles sont livrés avec 64 Mo de mémoire vive (mais 128 Mo pour les Toshiba e800, HP iPaq H5550 et Fujitsu Pocket Loox 610), et peuvent généralement recevoir une carte mémoire supplémentaire qui permettra de stocker des applications spécifiques et des données. Quant à la définition de l’écran, elle est liée au système d’exploitation : 320x320 pour PalmOS, 240x320 Windows CE, 240 x 160 pour le BlackBerry. Toshiba se distingue sur son e800, dont l’écran F Photos D.R. Plus léger et compact ■ Recevoir son courriel, se connecter au réseau de l’entreprise. Le PDA est devenu beaucoup plus qu’un agenda électronique. est capable d’afficher 640 x 480 points, soit le bon vieux VGA. Si les outils standards de Windows CE (agenda, carnet d’adresse, messagerie…) travaillent en 320 x 240, Word, Excel et les applications spécifiques pourront profiter de la haute définition. On trouve sur le marché deux types d’assistants personnels communi- Le BlackBerry 7230 de Rim, distribué par SFR, est vendu avec un service de téléphonie voix et données. Il présente la fonction unique de recevoir automatiquement ses e-mails, sans passer par une fastidieuse phase de connexion et d’interrogation. Avec un clavier complet et une interface conçue pour la lecture et la réponse aux courriers électronique, le BlackBerry est plus efficace que ces concurrents dans cet exercice. Ce PDA est également plus léger et compact que ses homologues. Malgré une mémoire vive de taille mesurée (16 Mo), il est possible de développer des applications à l’aide d’une plate-forme Java J2ME. PATRICE DESMEDT Les principaux assistants personnels communicants Modèle MATÉRIEL Marque Système d'exploitation Processeur 46 Mémoire vive 802.11b GPRS Connecteur d'extension Dim. (en cm) Poids (en gr) Prix Axim X3i Wireless Dell Windows Mobile 2003 Intel XScale 400 MHz 64 Mo oui non SD/MMC Blackberry iPAQ H5550 Pocket Loox 610 Pocket PC e800 Tungsten C Rim HP Fujitsu Siemens Toshiba Palm One OS Rim Windows Mobile 2003 Windows Mobile 2003 Windows Mobile 2003 Palm OS 5.2.1 N.C. Intel Xscale PXA 255 à 400 MHz Intel PXA255 400 MHz Intel PXA 263 400 MHz ARM Xscale 400 MHz 16 Mo 128 Mo 128 Mo 128 Mo 64 Mo non oui oui oui oui oui non en option non non – Compact Flash et SD/MMC et PC Card optionnels, Compact Flash SD/MMC SD/MMC et Compact Flash format Palm 11,7 x 77 x 1,2 11,3 x 7,4 x 2 13,8 x 8 x 1,6 14,7 x 7,8 x 1,8 13,5 x 7,7 x 1,9 12,2 x 7,8 x 1,7 140 136 192 205 198 178 329 € HT 375 € HT avec abonnement SFR 668 € HT 499 € HT 621 € HT 509 € HT LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 PME - PMI Infrastructures < iSeries Solutions > Comment rajeunir ses applications AS/400 Pour accéder à un iSeries depuis une interface graphique, les technologies Web ont désormais supplanté la traditionnelle architecture client-serveur. iSeries (ex-AS/400) est encore et toujours une plate-forme serveur en pleine mutation technique, qui réalise doucement son passage de serveur d’applications en serveur d’infrastructure. Il satisfait toujours autant les entreprises utilisatrices, qui font preuve d’une grande fidélité. Sa facilité de mise en œuvre et sa fiabilité pour L’ héberger les applications stratégiques ne sont plus à démontrer. Et toutes les études, dont notamment celles d’IDC datant de 2001 et de 2003, montrent que l’iSeries est le serveur dont le coût total d’utilisation est le moins élevé et celui qui assure les retours sur investissement les plus rapides. Mais toutes ces qualités ne fournissent pas à l’iSeries l’interface ■ Les logiciels pour moderniser une application iSeries sont nombreux, comme ici Cariera Convertigo de Twinsoft. graphique native qui lui manque, pas plus qu’elles ne le débarrasseront de ce flux 5250 qui l’empêche de s’intégrer dans un environnement hétérogène. Alors, à l’heure de l’informatique “à la carte”, du Web et de la seconde vague de l’Internet, comment continuer à utiliser ses applications “écran vert” et son bon vieux AS/400. Et comment donner satisfaction aux utilisateurs, pour lesquels il n’existe point de salut en dehors des écrans graphiques ? Question de look INFRASTRUCTURES Lorsqu’il s’agit de faire de la saisie de masse, un vieil “écran vert” reste plus efficace qu’un poste doté d’une souris et d’écrans graphiques et colorés. Mais en dehors de ce cas précis, force est de constater que l’immense majorité des utilisateurs réclame à cor et à cri des applications graphiques. Dans un souci d’ergonomie et donc de productivité, il est par exemple important d’intégrer l’environnement décisionnel ou de consultation des bases de données centrales dans l’environnement bureautique habituel de l’utilisateur. Or, la conception de l’iSeries limite de facto ses capacités d’ouverture de la machine. Elle utilise son propre système de codage des caractères, l’Extended Binary Coded Decimal Interchange Code (EBCDIC), alors que tous les autres systèmes utilisent l’American Standard Code for Information Interchange (ASCII), et elle ne bénéficie pas des mêmes possibilités graphiques que celles d’un Unix ou d’un Windows Server. La communauté de l’AS/400 est donc condamné à trouver des solutions hybrides, et les éditeurs, IBM compris, s’en sont donné à cœur joie à 48 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 ce niveau depuis de nombreuses années. Après l’antique PC Support (PCS) d’IBM et de ses concurrents du moment comme NetSoft, qui permettaient de faire de l’émulation simple, on a vu fleurir aux beaux jours de l’architecture client-serveur des produits comme GUI400 et d’autres solutions permettant d’accéder aux applications AS/400 en mode graphique. Depuis, le client-serveur a fait place au Web, et les produits iSeries ont suivi, WebFacing d’IBM en tête. Certains, comme Minos Web d’Ordirope, assurent simplement un accès en Quelques produits pour moderniser une application iSeries • Caravel (TransTools) • Chrys@lid (Oxave Consulting) • Convertigo (TwinSoft) • HATS (IBM) • Host On-Demand (IBM) • InfiniteNET et InfiniteiSeries (California Software) • Jacada (Jacada) • JACi400 (SystemObjects) • JAdvantage (BOS) • JWalk (Seagull) • Minos Web (Ordirope) • Phl Web (Phl Soft) • Strategi for iSeries (Advanced Business Link) • WebFacing (IBM) • Webulator/400 (Cross Systems) PME - PMI ■ JWalk de Segull Software permet de doter les anciennes applications AS/400 d’une interface Web, qui associe l’agrément et l’efficacité d’une interface graphique au déploiement instantané sur différents types de postes clients. Les outils de modernisation évoluent donc dans le sens d’une pérennisation des applications iSeries, avec un enrichissement fonctionnel très important. On n’en est plus à mettre un emplâtre sur une jambe de bois, mais bien à construire, comme c’est le cas pour Bandaï (lire ci-contre) une véritable stratégie sur ce type d’outil. Témoignage > Bandaï au cœur de la double problématique Pour cette PME, une solution intermédiaire a été retenue : la gestion commerciale et la gestion financière étant hébergées par deux systèmes différents, mais compatibles. andaï France est une PME de cent vingt personnes dont soixante en France. Elle gère l’importation et la distribution des jouets Bandaï dans toute l’Europe de l’Ouest. Comme beaucoup d’entreprises de cette taille, elle s’est posé la question fondamentale de l’avenir de ses applications OS/400. “Notre première conclusion, c’est que nous souhaitions continuer à utiliser notre iSeries, en particulier sa base de données, qui est fiable et pérenne”explique Benoît Roux, directeur informatique. “De plus, nous disposions de toutes les compétences nécessaires et cela nous évitait des investissements importants. Notre seconde conclusion a été que nous n’avions pas besoin d’un progiciel de gestion intégré : notre gestion commerciale “maison”, maîtrisée, souple et fonctionnellement adaptée, nous convenait parfaitement”, ajoute Christine Gauthier, chef de projet. B Restait la gestion financière, à faire évoluer. C’est Coda, qui a été retenu. En ce qui concerne l’architecture, Bandaï n’a pas choisi la facilité : la comptabilité clients est hébergée dans l’IFS (Integrated File System) de l’iSeries et fonctionne en mode Web grâce au serveur HTTP intégré à l’OS/400. Les autres modules de comptabilité utilisent l’architecture client-serveur de Coda : l’application est hébergée sur un serveur Windows NT, et les données hébergées sur l’iSeries sont accessibles à partir d’un lien ODBC. Temps de réponse pas toujours au rendez-vous… “Nous avons retenu la solution Coda pour son caractère international, dans un souci d’uniformisation des applications utilisées dans les différents pays”, commente Benoît Roux. “Il s’agit donc d’un choix fonctionnel.” Mais si la solution est aujourd’hui effectivement opérationnelle, les temps de réponse ne sont pas toujours ceux souhaités, en particulier sur la comptabilité clients, qui utilise l’interface Web et des programmes Java. “Nous essayons tous les serveurs HTTP, et pour l’instant c’est le ser veur HTTP Apache de l’OS/400 qui rend les meilleurs ser vices.” Prochaine étape de ces investigations : l’installation de l’application dans une partition logique (LPAR) Linux du iSeries avec Apache. Pour sa gestion commerciale, Bandaï avait dans un premier temps envisagé une réécriture complète en mode Web par l’intermédiaire d’un produit du marché. “Notre expérience de Java avec Coda nous a conduits à essayer d’éviter Java”, commente Christine Gauthier. C’est finalement avec PhL Web, un outil générant du XML et du RPG, que l’ensemble de l’application est en cours de modernisation. “Tous les tests effectués montrent que les temps de réponse restent très satisfaisants. La possibilité de nous passer de carte interactive et la facilité de reprise des programmes existants sont également de gros avantages”, conclut Christine Gauthier. B. H. INFRASTRUCTURES BENOÎT HERR < D. R. local ou à distance par l’intermédiaire d’une interface Web. D’autres, comme JACi400 de System Objects ou PhL Web de PhL Soft, sont devenus des environnements de développement Web sur iSeries très complets, mettant à profit les possibilités de HTML et XML. L’approche technique de PhL Web est particulièrement originale et financièrement intéressante: le dialogue écran s’opère entre un programme XML, contrôlé par le serveur HTTP de l’iSeries et un programme écrit en langage RPG exécuté en traitement différé (batch). Et comme il s’agit de batch, l’entreprise utilisatrice peut s’affranchir de cette fameuse carte interactive, dont le coût peut aller jusqu’au tiers de celui de la machine ! 49 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 Infrastructures < iSeries Intégration > Pour survivre, le “dernier des mini” a su évoluer. Il peut accueillir un serveur Windows et supporter Linux et bientôt AIX. De serveur d’application, il devient serveur d’infrastructure. ar quoi qu’on en dise, le portefeuille applicatif de l’iSeries se rétrécit, même si, à l’instar de Sage avec sa Ligne 1000, 54 nouveaux éditeurs sont venus grossir les rangs des offreurs de solutions iSeries en 2002, pour un total de 7 200 applications recensées par IBM à ce jour. Par ailleurs, les contraintes techniques de l’iSeries forcent les éditeurs à mettre en œuvre des technologies souvent alambiquées et des tactiques commer- C ciales. L’objectif étant de proposer les solutions applicatives graphiques, parfois multiplate-forme, que souhaitent les utilisateurs. Aujourd’hui, aucun éditeur n’imagine pouvoir proposer une nouvelle application reposant sur une interface à “écrans verts”. La tâche de ces éditeurs est ardue, et l’on comprend aisément que les entreprises se tournent vers des solutions sous Windows, Unix ou Linux. IBM a d’ailleurs bien identifié cette tendance, puisqu’il affiche sa volonté de transformer son iSeries D. R. L’AS/400, un serveur protéiforme ■Les iSeries forment une large famille qui sait s’intégrer au sein d’un système informatique multiplate-forme. en serveur d’infrastructure. Le constructeur met l’accent sur l’agrégation des serveurs et les retours sur investissement de cette stratégie, le haut de la gamme des iSeries fournissant une puissance équivalente à celle d’un grand système zSeries (ex. S/390). Depuis bien longtemps, il est possible d’utiliser un serveur Windows NT/2000 intégré au serveur iSeries, qui prend la forme d’une carte ou d’un serveur externe lié par un lien rapide. Les fichiers sont alors hébergés dans le système de fichiers intégré (ou IFS) de la machine, un espace géré par l’iSeries mais qu’il ne sait pas exploiter directement. Investissements lourds Le partitionnement logique ajoute encore aux possibilités de l’iSeries: il est désormais possible d’installer plusieurs systèmes d’exploitation sur un seul serveur. Aujourd’hui, seuls Linux et l’OS/400 lui-même sont envisageables, mais dès cette année AIX fera son entrée. Les différents systèmes d’exploitation couramment utilisés par une PME pourront techniquement être hébergés sur iSeries. La portabilité des applications est un autre aspect de l’intégration de l’iSeries dans un environnement hétérogène. Là, de nombreuses possibilités existent, depuis l’environnement PASE (Portable Application Solutions Environment), qui permet de porter des applications AIX sur iSeries, jusqu’à des outils de développement comme WebSphere et Java. Mais suivre cette voie implique des investissements lourds. Rares sont les PME qui l’empruntent, lui préférant des solutions éprouvées et rapides à mettre en œuvre, comme celle retenue par Bandaï, qui relève d’une architecture client-serveur classique. Le paradoxe de l’AS/400 perdure : alors même que techniquement ce serveur possède des capacités inégalées et pourrait à lui seul héberger l’ensemble des systèmes d’information de toute PME avec une fiabilité sans pareille, il demeure dépourvu d’une interface graphique native, ce qui l’oblige à rechercher des compromis. Les produits et les solutions se multiplient alors, pour le plus grand bonheur des éditeurs, mais pas pour celui de la plate-forme, qui reste perçue comme propriétaire, ni pour celui des utilisateurs. BENOÎT HERR INFRASTRUCTURES Partitionnement logique et agrégation de serveurs Dans une logique d’agrégation de serveurs, il est permis de rassembler plusieurs machines tournant dans des systèmes d’exploitation différents. C’est ce que permet le LPAR (Logical PARtioning) ou partitionnement logique : on décrit plusieurs partitions, chacune d’entre elles étant 50 LE MONDE INFORMATIQUE > 5 mars 2004 un sous-ensemble du serveur correspondant à la machine d’origine. Dans le cas de l’iSeries, on décrit une première partition, obligatoirement sous OS/400. Les suivantes, peuvent être soit sous OS/400, soit sous Linux, et très bientôt également B. H. sous AIX. PME - PMI