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N° 245 - Septembre/Octobre 2014 SOMMAIRE/SUMMARY ORGANE OFFICIEL DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES TUNNELS ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN OFFICIAL ORGAN OF THE FRENCH TUNNELLING AND UNDERGROUND SPACE ASSOCIATION Revue bimestrielle n° 245 Bi-monthly magazine Septembre/Octobre 2014 Dépôt légal 2 ème semestre 2014 EDITORIAL 355 TECHNIQUE / TECHNICAL AFTES INFO 356 Analyse des problèmes liés à l’excavation mécanisée de calcshistes sous forte couverture ENTRETIENS / INTERVIEW 363 Les enjeux du sous-sol convaincre et donner des outils D. Perrault, M. Labbé, Y. Leblais Tools and arguments to address the challenges of underground space CHANTIERS / WORKSITES 445 S. Fuoco, M. Berti, N. Miché, P. Ramond, G.W. Bianchi, S. Torresani, A. Bochon Analysis of problems linked to the mechanised excavation of calcareous schists under a thick cover CHANTIERS / WORKSITES INTERVIEW373 395 411 Olivier Thuaud, Louis Canolle EOLE line western extension - Survey works beneath the CNIT in the La Défense business district Suivi de convergence - Mesures dans le tunnel routier du Fréjus pendant l’excavation de la galerie de sécurité Fabrice Col Monitoring of convergence - Measurements in the Frejus road tunnel during excavation of the safety gallery TECHNIQUE Prolongement d’EOLE à l’ouest - Travaux de reconnaissance sous le CNIT à La Défense TECHNIQUE 421 455 Zoom sur les activités du comité technique de l’Asquapro au service de la qualité des bétons projetés Catherine Larive Jean-Luc da Passano CHANTIERS / WORKSITES CHANTIERS / WORKSITES 459 379 Direction Interdépartementale des Routes Centre-Est : Mise en sécurité de 3 ouvrages Philippe Dutilloy, Sébastien Bouteille, Odile Vannière, TECHNIQUE / TECHNICAL Les travaux du lot 1 de la ligne B du métro de Rennes Salah Ghozayel, Mathieu Chapeland, Luc Barbot, Patrick Pignier Works for workpackage 1, metro line B, Rennes 435 Métro du Caire - Ligne 3 - Phase 2 Traitement d’un problème inattendu d’argile gonflante B. Lecomte, S. Giuliani-Leonardi, R. Eymery, J.F. Serratrice Management of unexpected swelling clay on Cairo Metro line 3 Phase 2 CSM BESSAC Giovanni Cino Rehabilitation of a sewage network in the heart of Brussels AGENDA 464 Congrès, Colloques, Journées d’études Technical events Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Tous droits de reproduction, traduction, adaptation, totales ou partielles sous quelques formes que ce soit, sont expressément réservés. ZI de la Pointe - 31790 SAINT-JORY Tel. : 33 5 61 37 63 63 E-Mail : [email protected] www.csmbessac.com Articles are signed under the sole responsability of their authors. All reproduction, translation and adaptation of articles (partly or totally) are subject to copyright. © CSM BESSAC CASABLANCA (Maroc) Emissaire de rejet en mer - Diamètre 2,10 m Longueur 1 100 mètres (Microtunnelier) Réhabilitation d’un réseau d’assainissement au cœur de Bruxelles TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 353 ElkuchCITY.Traffic the Total Contractor for Tailor-made Tunnel Door Solutions Safe. Durable. Custom-made Solutions for Safety Doors in the Railway and Road Tunnel Construction The impressive lane-change doors in the Gotthard Base Tunnel have to withstand enormous pressure variations, and have to meet ultimate requirements in safety and durability. Once this 57 km long world record tunnel is in operation, over 700 doors manufactured by Elkuch Bator will ensure the safety of man and goods. For Your Own Safety - Elkuch Bator. Swiss Made. Elkuch Bator AG | CH- 3360 HERZOGENBUCHSEE | www.elkuch.com [email protected] | T +41 (0) 62 956 20 63 | F +41 (0) 62 956 20 51 EDITORIAL L’espace souterrain : un trésor caché… Underground space: a hidden treasure… Congress participants and exhibitors at the triennial AFTES Congress to be held in Lyon from 13 to 15 October this year on the theme of “Tunnels and underground space: risks and Les congressistes et exposants du Congrès triennal de l’AFTES qui se déroulera à Lyon du 13 au 15 octobre prochain sur le thème « Tunnels opportunities”, will receive this T&ES issue in the bag given to them when registering. Visitors will be able to find the magazine on the AFTES stand. Readers will immediately recognise several et Espace souterrain : risques et opportunités », recevront cette édition personalities who have accepted to provide their assistance both de T&ES dans la sacoche qui leur sera remise à l’enregistrement tandis to the Congress and to our magazine: Jean-Luc da Passano, que les visiteurs la trouveront sur le stand de l’AFTES. Et, d’emblée, les Grand Lyon Vice-President, who chaired our Congress in 2011, lecteurs y reconnaîtront plusieurs personnalités qui ont accepté d’apporter is once again with us in 2014 and has given an interview placing leur concours à la fois au Congrès et à notre revue : Jean-Luc da Passano, particular emphasis on soft modes of travel and multi-modality; vice-président du Grand Lyon, qui avait déjà présidé notre Congrès de 2011, Dominique Perrault, the well-known architect, who debated with est de nouveau avec nous en 2014 et il nous a accordé un entretien où il our chairman Yann Leblais and Monique Labbé, chairwoman of est fortement question de modes doux et de multi-modalité ; Dominique the Underground Space Committee, on the challenges facing Perrault, architecte de grande renommée, qui a débattu avec notre underground architecture for the city of tomorrow, will be the président Yann Leblais et Monique Labbé, présidente du Comité Espace Souterrain, sur les enjeux de l’architecture souterraine pour la ville de demain, sera le grand témoin de la Table ronde du mardi après-midi 14 octobre. Ainsi notre revue s’affirme-t-elle non seulement comme le lien fort qu’elle a toujours été entre tous les acteurs du souterrain, du maître d’ouvrage à l’entrepreneur, mais aussi comme un outil relationnel pour les décideurs, les élus et les électeurs. L’utilisation du sous-sol en site urbain est deve- chief contributor at the round table discussion to be held on Tuesday afternoon on 14 October. Our magazine presents itself as both the strong link it has always been between all those involved in the underground world, from client to contractor, as well as being a relational tool for decision-makers, elected representatives and electors. The use of the underground space in an urban environment has become a necessity, as revealed by innumerable number of articles, nue une nécessité comme le montrent les innombrables articles, études, studies, research work and congresses devoted to this cause recherches, congrès, dédiés à cette cause dans le monde entier. Le rôle across the entire world. The role that T&ES might hold in this que T&ES peut avoir dans cette pièce globale qui se joue en ce moment global piece of theatre currently playing itself out before our eyes sous nos yeux est d’informer en continuant à publier des articles non is to provide information by continuing to publish articles both seulement sur les travaux auxquels participent nos entreprises et nos on the works being carried out by our contractors and project maîtres d’œuvre, mais aussi sur les projets et les nouvelles technologies, managers, but also on projects and new technologies, by giving en donnant de plus en plus la parole aux architectes, aux urbanistes, aux architects, city planners and project managers a greater say. maîtres d’œuvre. This is the route we have chosen to take to help and guide our C’est dans cette voie que nous nous efforçons d’aller, pour aider et guider readers whom we hope are ever-more diversified and numerous. nos lecteurs que nous espérons toujours plus divers et plus nombreux. Good reading… and enjoy the Congress! Bonne lecture… et bon Congrès ! Maurice Guillaud, Rédacteur en chef / Chief editor Directeur de publication : Yann LEBLAIS - Rédacteur en chef : Maurice GUILLAUD - Comité de rédaction : Nicole BAJARD, CETU / Rédactrice du site AFTES - Anne BRISSAUD, Responsable communication NFM Technologies - Didier DE BRUYN, Vice-Président ABTUS - Michel DUCROT, Eiffage TP - Pierre DUFFAUT, Ingénieur-conseil - Denis FABRE, professeur CNAM - Bernard FALCONNAT, Ingénieur-conseil - Jean-Paul GODARD, Cadre de direction honoraire RATP - Jean-Bernard Kazmierczak, Inéris - Benjamin LECOMTE, VINCI Construction - Alain MERCUSOT, CETU / Secrétaire Général AFTES - Gilles PARADIS, SNCF IGOA Tunnels - Jean PIRAUD, Antéa - Patrick RAMOND, Razel-Bec - Patrice SALVAUDON, Expert judiciaire - François VALIN, Comité MEP, AFTES - Michèle VARJABEDIAN, Systra - AFTES - Siège social : AFTES - 15, rue de la Fontaine au Roi - 75011 PARIS - Tél. : +33 (0)1 44 58 27 43 - [email protected] - Adhésion : Secrétariat AFTES : Sakina MOHAMED Site Web : www.aftes.asso.fr - Edition Spécifique : 33, place Décurel - F 69760 LIMONEST - Maquette : Estelle PORCHET - Publicité : Catherine JOLIVET - [email protected] Tél. : 33 (0)4 37 91 69 50 - Télécopie : 33 (0)4 37 91 69 59 - Abonnement : [email protected] TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 355 AFTES INFO Dernière nouvelles / Latest news Financements de la CE Le 11 septembre, la Commission européenne a invité les États membres à remettre leurs projets dans le cadre du budget de 11,9 milliards d’euros destiné à améliorer les connexions de transport. Le financement sera concentré le long de 9 corridors qui formeront le réseau central européen. Parmi les principaux tunnels, qui pourraient bénéficier de ce financement, figurent: le Lyon-Turin sur le corridor méditerranéen; le Brenner et le Femernbelt sur le corridor Scandinavie-Méditerranée; les tunnels de base du Koralm et du Semmering dont les travaux sont en cours sur le corridor Baltique-Adriatique. Les États membres ont jusqu’au 26 février 2015 pour soumettre leurs projets. European Commission’s funding On September 11th, the European Commission’s Innovation & Networks Executive Agency invited the Member States to submit their projects under the €11.9 billion budget of funding allowed to improve transport links. Financing will be concentrated along 9 corridors that will form the European core network. Among the main tunnels eligible for this funding: the Lyon-Torino on the Mediterranean corridor; the Brenner and Femernbelt on the Scandinavia-Mediterranean corridor; the Koralm and Semmering base tunnels under construction on the Baltic-Adriatic corridor. Member state governments have until February 26th, 2015, to submit their proposals. Lyon-Turin ferroviaire L’accord franco-italien du 30 janvier 2012 sur la liaison Lyon-Turin a été publié le 6 septembre dernier au Journal Officiel. Il s’agit de l’avenant à l’accord de 2001 qui précise les points suivants : le tracé définitif du projet; le phasage qui conduira à réaliser en premier la section transfrontalière comportant le tunnel de base de 57 km ; les modalités du futur promoteur du projet qui succèdera à LTF; la répartition des coûts de la première phase, estimés à 8,5 milliards d’euros, qui sera de 42,1% pour la France et 57,9% pour l’Italie de la somme restant à financer après la contribution de l’Union Européenne; et enfin les 356 principes adoptés par les deux gouvernements pour le transfert modal. Lyon-Torino rail link The French-Italian agreement of January 30, 2012, on the Lyon-Turin rail link project was published on September 6, 2014, in the Official Journal of the EU. This is the amendment to the 2001 agreement, which specifies the following points: the final route of the project; the construction sequence which will lead to do first the cross-border section including the 57 km long base tunnel; the terms of the future project sponsor who will take over LTF; the distribution of costs for the first phase, estimated at 8.5 billion euros, which will be 42.1% for France and 57.9% for Italy of the amount remaining to be financed after the contribution of the European Union; and finally the principles adopted by the two governments for the modal transfer. Avancement de la galerie de Maddalena Mi-septembre 2014, 1242 m ont été creusés à la galerie de reconnaissance de La Maddalena de Chiomonte sur les 7,5 km prévus sous le massif d’Ambin. Le chantier de La Maddalena, en Val de Suse, constitue le premier chantier de la nouvelle liaison Lyon-Turin en territoire italien. Lyon Turin Ferroviaire, maître d’ouvrage, en charge des études et des travaux préliminaires de la section transfrontalière de cette nouvelle liaison, a engagé l’excavation de la galerie de La Maddalena en novembre 2012. Les 200 premiers mètres ont été creusés par méthode traditionnelle (notamment au marteau hydraulique) puis, depuis novembre 2013 au tunnelier. Dans ces conditions l’excavation se poursuit au rythme d’un avancement d’environ 10 mètres par jour. LTF, le ministère italien de l’Environnement, l’ARPA (Agence régionale pour la protection de l’environnement) et l’Observatoire du Lyon-Turin ont mis en place un système de suivi envi- TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 ronnemental du chantier de La Maddalena. Ce système prévoit des contrôles réguliers élaborés par l’ARPA, insérés dans un dispositif de validation, des terres et roches excavées, du bruit, des eaux de surface et souterraines, des radiations, d’éventuelles roches amiantifères, du PM 10 (teneur en plomb) et des poussières fines. Progress on the Maddalena exploratory gallery As at mid-September 2014, 1,242 m (out of the 7.5 km planned) had been drilled for the exploratory gallery of La Maddalena Chiomonte under the Ambin massif. This La Maddalena site, in the Susa Valley, is the first construction site of the new Lyon-Turin link located in the Italian territory. Lyon Turin Ferroviaire, owner, in charge of studies and preliminary work of the bi-national section, initiated the excavation of the La Maddalena gallery in November 2012. The first 200 meters were excavated using the traditional method (including hydraulic hammer) and, since November 2013, the excavation proceeds with a TBM. Now the excavation progresses about 10 meters per day. LTF, the Italian Ministry of the Environment, the ARPA (Regional Agency for Environment Protection) and the Lyon-Turin Observatory have set up an environmental monitoring system of the La Maddalena site. This system provides for regular inspections (developed by ARPA and enclosed in a validation plan) of excavated earth and rock, noise, surface water and groundwater, radiations, possible asbestos-bearing rocks, PM 10 (lead content) and fine dust. AFTES INFO France mann St Lazare to La Défense. A first work package includes a 6,110 m long tunnel to be excavated with a TBM from the access shaft in Courbevoie to the Hausmann St Lazare station, three emergency access shafts and the 225 m long-21 m wide Porte Maillot station. The other package includes the construction of the La Défense railway station and adjacent tunnels. The project should be completed by 2020 at earliest. Rénovation de la tranchée couverte de Sévines. Ile de France – Grand Paris Express Le 27 août, le Président de la région Île de France, M. Jean-Paul Huchon, a annoncé que les travaux du Grand Paris Express démarreraient début 2015. Ils concerneront en premier la section Sud de la ligne 15 qui s’étendra sur 33 km et reliera le Pont de Sèvres, au Sud- Ouest, à Noisy Champs, à l’Est ; les travaux de cette section devraient durer 5 ans. Le coût total de l’investissement du Grand Paris Express est estimé à 5,3 milliards d’euros. D’autre part, après l’approbation récente d’un investissement de 3,5 milliards d’euros pour la construction de la seconde phase du Grand Paris Express, la société du Grand Paris a attribué à 2 groupements, menés par Egis Rail et composés de Tractebel Engineering et de cabinets d’architectes, le contrat de maîtrise d’œuvre des études pour les tronçons: Noisy- Champs/Le Bourget RER (22 km de la ligne 16 et 7 gares) et Le Bourget RER/ Saint-Denis-Pleyel/Mairie de Saint Ouen (7,5 km des lignes 14 Nord et 17 Sud plus 2 gares). Ile de France – Grand Paris Express On August 27, Jean-Paul Huchon, president of the Ile de France Region, announced that construction work for the Grand Paris Express would start early 2015, beginning with the South section of Line 15 which will extend over 33 km and connect Pont de Sèvres (South-West) with Noisy Champs (East); the work for this section should last 5 years. The total investment cost of the Grand Paris Express is estimated at 5.3 billion euros. On the other hand, after the recent approval of a €3.5 billion investment for the construction of the second phase of the Grand Paris Express, the Société du Grand Paris, owner, has awarded two groups, led by EGIS Rail, including Tractebel Engineering and architects, the contract for management of studies for the following sections: Noisy Champs / Le Bourget RER (22 km of line 16 and 7 stations) and Le Bourget RER / Saint-Denis-Pleyel / Mairie de Saint Ouen (7.5 km of lines 14 North and 17 South plus 2 stations). Consultation pour l’extension de la ligne E du RER. L’administration des chemins de fer, RFF, a publié deux appels d’offres pour la construction du tunnel du prolongement de la ligne E du RER entre Hausmann St Lazare et La Défense. Un lot concerne une section de tunnel de 6110 m, qui sera excavée au tunnelier entre le puits d’accès de Courbevoie et la gare d’Hausmann St Lazare, trois puits d’accès de secours et la station de la Porte Maillot de 225 m de long et 21 m de large. L’autre lot comprend la construction de la gare de La Défense et des tunnels adjacents. Le projet devrait être terminé en 2020 au plus tôt. Les travaux de rénovation de la tranchée couverte de Sévines de 368 mètres de long à Genevilliers ont été attribués à Satelec pour un montant de 4,3 millions d’euros. Les travaux comprennent la protection incendie de la structure et l’amélioration des conduits de ventilation, des abris et des sorties de secours. Les travaux vont durer 9 mois. Renovation of the Sévines cut-and-cover trench The renovation of the 368 meters long Sévines cutand-cover trench in Genevilliers has been awarded to Satelec for an amount of Euros 4.3 million. The works include the fire protection of the structure and the improvement of ventilation ducts, shelters and emergency exits. The work will last 9 months. Consultation for the extension of the RER line E RFF, the French Railways Administration, has issued two tenders for the construction of the tunnel which will extend the Paris RER Line E from Haus- TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 357 AFTES INFO Études pour un tunnel immergé NANTES Métropole a attribué à ARCADIS le contrat de réalisation des études de préfaisabilité d’un tunnel immergé sous la Loire à Nantes Cette nouvelle traversée relierait les zones de Trentemoult à Chantenay et devrait faciliter le trafic sur le pont de Cheviré; elle pourrait être opérationnelle en 2025. Studies for an immersed tunnel Nantes Metropole awarded to Arcadis the contract for pre-feasibility studies of an immersed tunnel under the Loire River in Nantes. This new crossing would connect the Trentemoult areas to Chantenay and should ease traffic on the Cheviré bridge; it could be operational by 2025. Attribution pour le tunnel de Fourvière La Communauté urbaine de Lyon a attribué au Groupement Spie Sud Est / Yvroud Européenne Des Fluides / Maia Sonnier / Deluermoz / Colas Rhône- Alpes Auvergne / Carrion TP le contrat de réalisation des travaux de sécurité dans le tunnel de Fourvière de 1,8 km de long. Cela concerne les équipements électriques, de ventilation, de télécommunication et de contrôle du trafic ainsi que le renouvellement de la chaussée. Le montant du contrat est de 14,9 millions d’euros. Award for the Fourvière tunnel The Lyon Urban Community awarded to the JV Spie Sud Est / Yvroud Européenne Des Fluides / Maia Sonnier / Deluermoz / Colas Rhône- Alpes Auvergne / Carrion TP the contract for security work in the 1.8 km long Fourvière tunnel. This includes electric equipments, ventilation, telecommunication, traffic control and also the rebuilding of the road. The contract value is Euros 14.9 million. Lyon – parking Saint Antoine Les travaux de construction du nouveau parking souterrain Saint Antoine à Lyon, place d’Albon, risquent de prendre un retard de plusieurs mois suite à la découverte de galeries souterraines voûtées à quelque 5 mètres de profondeur. Ces galeries dateraient du 18è siècle et ne présenteraient pas d’intérêt archéologique majeur mais des études géotechniques complémentaires sont nécessaires afin de préserver la sécurité des immeubles voisins. Les conséquences financières sur le projet pourraient atteindre plusieurs millions d’Euros (Source : TLM). Lyon – Saint Antoine underground car-park © LPA The construction of the new Saint Antoine underground parking in Lyon, Albon square, may suffer a several months delay after arched galleries were found at approx. 5 m depth. These 18th century galleries may not have a real archeological value but additional geotechnical investigations are compulsory to ensure safety of the neighbouring buildings. Financial consequences may reach several millions Euros. International Egypte / EGYPT Préqualification pour le métro du Caire La National Authority for Tunnels (NAT) a préqualifié trois groupements pour la maîtrise d’œuvre de la troisième phase de la ligne 3 du métro du Caire. Il s’agit de: Payma Cotas S.A (Es) / Getinsa (Es) / Bureau Veritas (Fr) / Bureau Egyptien De Conseil Techniques (Eg) / Planning And Urban Development Consultants (Eg); Sener (Es) / Artelia Ville Et Transport (Fr); Et Vienna Consulting Engineers Zt Gmbh (At) / Ic Consulenten Ziviltechniker Gesmbh (AT). Cette phase correspond à une section de 17 km entre la place Attaba et Kit Kat puis vers Embaba, pour la branche Nord, et Boulak el Dakrour et l’Université, pour la branche Sud. 358 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Egypt – Prequalification for the Cairo metro The National Authority for Tunnels (NAT) has prequalified three groups for the project management of the third phase of the Cairo metro Line 3. These are: Payma Cotas S.A (Spain) / Getinsa (Sp) / Bureau Veritas (Fr) / Bureau Egyptien de Conseil Techniques (Egypt) / Planning and Urban Development Consultants (Egypt); Sener (Sp) / Artelia Ville et Transport (Fr); Vienna Consulting Engineers Zt Gmbh (Austria) / Ic Consulenten Ziviltechniker Gesmbh (Austria). This phase consists of a 17 km section between Attaba square and Kit Kat, then to Embaba for the North branch, and Bulak El Dakrour and the University for the South branch. AFTES INFO POLOGNE / POLAND Pologne - Réseau de métro pour Cracovie En juillet, le Conseil municipal de Cracovie a présenté son projet de développement pour 2030, avec comme pièce maîtresse un réseau de métro. Trois tracés sont possibles pour la première ligne qui est une liaison Est-Ouest : le tracé A d’une longueur de 20,4 km dont 17,8 km en souterrain et 20 stations ; le B de 19,6 km dont 15,5 en souterrain et 19 stations ; et enfin le C de 17 km totalement en souterrain avec 18 stations. Le coût de cette première ligne est estimé entre 1,6 et 2,9 milliards d’euros. Une étude de faisabilité et un plan d’investissements devraient être réalisés dans les prochaines années. A long terme, le réseau devrait comporter 3 lignes qui desserviraient l’ensemble des zones en développement de la ville. Poland - Metro network in Krakow In July, the City Council of Krakow introduced its development project for 2030, with a Metro network SUISSE / SWITZERLAND as centerpiece. Three routes are possible for the first line which is an East-West link: the A-route with a length of 20.4 km of which 17.8 km underground and 20 stations; the B-route,19.6 km long (of which 15.5 km underground) and 19 underground stations; and finally the 17 km long C-route, fully underground with 18 stations. The cost of this first line is estimated between 1.6 and 2.9 billion euros. A feasibility study and an investment plan should be carried out in the coming years. In the long term, the network should have 3 lines that would serve the whole of the developing areas of the city. SUISSE / SWITZERLAND Deuxième tunnel routier du Gothard Le deuxième tunnel routier du Gothard a remporté une victoire d’étape importante. Après le Conseil des Etats, le Conseil National a accepté la construction de cette nouvelle galerie par 109 voix contre 74. Mais le peuple aura selon toute vraisemblance le dernier mot puisque le référendum est prévu. « Personne ne conteste la nécessité d’assainir l’actuel tunnel, vieux de 30 ans », a déclaré la conseillère fédérale Doris Leuthard. Mais la question qui divise est à quel coût: 2,8 ou 1,7 milliard ? (2,3 ou 1,4 milliards d’euros) « La construction d’une deuxième galerie est certes plus chère que d’autres variantes, comme l’aménagement du ferroutage, mais elle a son utilité à long terme, lorsque la réfection de cet ouvrage redeviendra nécessaire dans 30 ou 40 ans, a-t-elle soutenu. Seule cette construction permettra de ne pas fermer l’axe Nord-Sud, qui relie le Tessin au reste de la Suisse durant l’assainissement de l’actuel tunnel du Gothard, » a indiqué Fabio Regazzi (PDC/TI) au nom de la commission. Les députés de droite ont assuré que la nouvelle galerie ne serait ouverte que sur une voie unidirectionnelle pour ne pas augmenter la capacité des axes de transit routier alpin, conformément à l’article constitutionnel sur les Alpes. The second Gotthard road tunnel The second Gotthard road tunnel won a landmark victory. After the Council of States, the National Council approved the construction of this second tunnel by 109 votes against 74. But Swiss people will probably have the last word since the referendum procedure is scheduled. «No one disputes the need to repair the 30 years old existing tunnel. But the dispute is on the cost: 2.8 or 1.7 billion Swiss Francs (Euros 1.4 or 2.3 billion)?» said Federal Councillor Doris Leuthard. «The construction of a second tunnel is obviously more expensive than other alternatives, such as a rail-road scheme, but it has its advantages in the long term, when repairs become necessary in 30 or 40 years, she argued. Only such a construction will allow not to close the North-South axis connecting Ticino to the rest of Switzerland during the cleanup of the current Gotthard tunnel, » said Fabio Regazzi (PDC / IT) on behalf of the commission. Right wing MPs ensured that the new gallery will be open on a one-way route only in order not to increase the Alpine road transit capacity in accordance with the constitutional article on the Alps. Etudes pour le futur tunnel du collider circulaire Le Centre Européen pour la Recherche Nucléaire, CERN, a confié au bureau d’ingénierie ARUP le contrat d’études conceptuelles pour les aspects de construction du tunnel et de géotechnique du projet du nouveau collider circulaire, qui devrait être 7 fois plus puissant que le LHC terminé en 2008. Pour fournir une aide à la décision concernant les études de faisabilité du tunnel de l’accélérateur de particules, ARUP a travaillé en étroite collaboration avec le CERN et les partenaires du projet, Géotechnique Appliquée Deriaz sa et AMBERG Ingénierie, pour présenter la première phase de l’étude de conception. Le nouveau tunnel devrait s’étendre sur 80 à 100 km. Le rapport conceptuel final devrait être disponible en 2019. Studies for the future circular collider tunnel The European Center for Nuclear Research, CERN, has awarded the engineering firm ARUP Group Limited the conceptual design contract for the tunnel construction and geotechnical aspects of the new circular collider project, expected to be 7 times more powerful than the LHC completed in 2008. In order to provide decision support for feasibility studies of the particle accelerator tunnel, ARUP worked in close collaboration with CERN and the project partners, Géotechnique Appliquée Deriaz sa and AMBERG Ingénierie, to present the first phase of the design study. The new tunnel is expected to be 80 to 100 km long. The final design report should be available in 2019. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 359 AFTES INFO Entreprises / Business dans le domaine des services d’ingénierie conseil, spécialisé dans le secteur énergétique et les infrastructures. Forte d’un effectif de 4400 experts et présente dans 34 pays, la nouvelle entité réalisera un chiffre d’affaires annuel de plus de 600 millions d’euros. La société sera en mesure de fournir des prestations techniques et des services de gestion de projet à partir d’une plate-forme beaucoup plus étendue et de toucher un plus grand nombre de clients sur de nouveaux marchés en particulier en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique Latine et au Moyen-Orient. ■ GDF Suez et sa filiale Tractebel Engineering a annoncé le rachat du bureau d’études allemand Lahmeyer, propriété de Capiton. L’acquisition devrait accroître les ambitions internationales de GDF Suez notamment grâce à son implantation au Moyen Orient, Afrique et Asie où Lahmeyer, spécialisé dans l’énergie et les infrastructures liées à l’eau, génère un chiffre d’affaires d’environ 80% en dehors de l’Europe. Avec un chiffre d’affaires de 470 millions d’euros, Tractebel Engineering est l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie, spécialisée dans les infrastructures énergétiques et intelligentes. Lahmeyer compte parmi ses principales références : la centrale à cycle combiné de Quarayyah d’une capacité de 3800 MW en Arabie Saoudite, le réseau de transport d’énergie à Abu Dhabi, l’interconnecteur haute tension Éthiopie-Kenya, la centrale hydroélectrique de Baglihar d’une puissance de 2 x 450 MW en Inde… Tractebel Engineering compte parmi ses références : la centrale hydroélectrique de Gibe d’une capacité de 1800 MW en Éthiopie, la centrale hydroélectrique de Rogun de 3600 MW au Tadjikistan, des réalisations électriques en Mauritanie, un terminal de GNL à Shanghai, 2800 kilomètres de lignes haute tension au Brésil, des installations de protection contre les inondations au Ghana, ou encore l’exploitation à long terme de la centrale nucléaire de Tihange. Cette nouvelle association va donner naissance à l’un des plus grands acteurs mondiaux ■ CBE Group fournit les moules de voussoir pour un tunnel à double fonction – métro et route - de Wuhan avec un diamètre extérieur de plus de 15 mètres. Ce contrat signé avec le constructeur chinois Shizheng confirme une nouvelle fois CBE Group comme le spécialiste mondial des grands diamètres dans la construction des tunnels. La fourniture de la filiale chinoise de CBE Group comprend trois anneaux moules avec un diamètre intérieur de 13900 mm, extérieur de 15200 mm, d’une épaisseur de 650 mm et d’une largeur de 2000 mm. Chaque anneau sera composé de 10 voussoirs : 7 voussoirs standards, deux clés et un voussoir contre-clé. La conception est entièrement entre les mains du bureau d’études basé en GDF Suez and its subsidiary Tractebel Engineering has announced the acquisition of the German consulting firm Lahmeyer belonging to Capiton. This acquisition should increase the international ambitions of GDF Suez in particular in Middle East, Africa and Asia where Lahmeyer, specialized in energy and infrastructure related to water, generates a turnover of about 80% outside Europe. With a turnover of 470 million euros, Tractebel Engineering is one of the largest engineering companies, specializing in energy and smart infrastructures. Among the Lahmeyer major projects: the Quarayyah combined-cycle power station in Saudi Arabia with a capacity of 3800 MW, the energy transfer network in Abu Dhabi, the high voltage Ethiopia-Kenya interconnector, the Baglihar 2 x 450 MW hydropower plant in India. Among the Tractebel Engineering references: the Gibe 1,800 MW hydropower plant in Ethiopia, the 3600 MW Rogun hydroelectric power plant in Tajikistan, electrical power projects in Mauritania, a LNG terminal in Shanghai, 2,800 km of high voltage lines in Brazil, protection facilities against floods in Ghana, or the long-term operation of the Tihange nuclear power station. This new partnership will create one of the largest global players in the field of engineering consultancy specializing in the energy and infrastructures sectors. With a staff of 4400 experts in 34 countries, the new entity will achieve an annual turnover of more than Euros 600 million. The company will be able to provide technical services and project management services from a much wider gateway and to reach a larger number of clients on new markets particularly in Africa, Asia, Europe, Latin America and Middle East. France, la fabrication sera réalisée dans l’usine de CBE à Yangling en Chine afin de réduire les coûts d’acheminement à Wuhan, une ville de plus de 10 millions d’habitants au centre de la Chine, dans la province de Hubei. CBE Group provides segment moulds for a dual function (metro and road) tunnel in Wuhan with an outside diameter of over 15 meters. This contract signed with the Chinese manufacturer Shizheng reconfirms CBE Group as the global specialist for large diameter tunnels. The Chinese subsidiary of the CBE Group will provide three rings molds with ID13900 mm, OD15200 mm, thickness 650 mm and width 2000 mm. Each ring is composed of 10 segments: 7 standard segments, two keys and one counter-key segments. The design is entirely controlled by the CBE design office based in France, whereas manufacturing will be done in the CBE Yangling works in China in order to reduce transportation costs to Wuhan, a city of over 10 million people in central China, in the Hubei province. HOMMAGE L’Amicale des Bâtisseurs nous prie d’annoncer le décès de Jacques Fermin survenu le 10 septembre 2014 chez lui à la Ferrière - aux -Etangs en Normandie au terme d’une longue et pénible maladie. Ingénieur de l’Ecole des Mines de Douai, Jacques Fermin était le spécialiste des travaux souterrains de l’Entreprise Bouygues. Directeur Adjoint de TML France, surnommé «le Sphinx» pour sa réserve naturelle et son humour affirmé, il a été une figure incontournable de la Construction du Tunnel sous la Manche et un artisan majeur de l’exploit technique et humain du creusement des tunnels, du cross-over et des ouvrages spéciaux. Il a ensuite dirigé avec succès les travaux du Tunnel de Caluire sur le Périphérique de Lyon, puis ceux du Duplex de l’A86 Rueil/Vélizy. Il était un vrai Bâtisseur. Ses obsèques ont eu lieu le 12 septembre 2014 dans l’intimité familiale. 360 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Dès aujourd’hui Le rail noyé permet la construction de tunnels accessibles en tout point pour les vèhicules et les piétons sans aménagement particulier. Jusqu’à présent La présence d’obstacle sur la plateforme contraignait le concepteur à créer : - des trottoirs - des tunnels de services - des accès intermédiaires avec ascenseur -… 285Q Avenue Victor Hugo • 93100 Montreuil-Sous-Bois )T( +33 (0)1 45 28 13 34 )F( +33 (0)1 45 28 13 34 contact.edilonsedra.com www.edilonsedra.com entreTien Les enjeux du sous-sol convaincre et donner des outils Tools and arguments to address the challenges of underground space Dominique Perrault Architecte Monique LABBÉ Architecte Présidente du Comité Espace Souterrain Yann LEBLAIS Président de l’AFTES Sous ce titre d’ «entretien», nous publions la deuxième et dernière partie du texte que, dans le numéro précédent, nous avions intitulé « interview ». En effet, au cours de cette réunion du 1er août dernier, Monique Labbé, présidente du Comité Espace Souterrain et Yann Leblais, président de l’AFTES ont réellement échangé voire débattu avec l’architecte Dominique Perrault, chacun apportant sa vision sur l’évolution de la prise en compte de l’espace souterrain dans les grands projets urbains. Tunnels & Espace Souterrain souhaite remercier ici non seulement les trois principaux acteurs de ce débat mais également William Yon (DPA) ainsi que Gérard Astor qui a travaillé avec talent et passion à la restitution de cet entretien croisé d’une grande richesse. The first part of this text was published under the title “Interview” in our previous issue. We have decided to publish the second and final part under the title “Discussion”. This is because in the meeting on August 1st last, Monique Labbé (Chair of the Underground Space Committee) and Yann Leblais (President of AFTES) really did have a discussion, a debate even, with architect Dominique Perrault, in which each contributor offered their own vision of how underground space is being taken into account in major urban projects. Tunnels & Espace Souterrain wishes to thank the three key players in this debate, as well as William Yon (DPA) and Gérard Astor who has exercised his talent and enthusiasm to the full in order to transcribe all the wealth of this lively exchange. M Tunnels & Espace souterrain (T&ES) - Dominique Perrault, vous avez terminé ainsi la première partie de cet entretien : « La question de la nature du sol devient de fait une question fondamentale ». M Tunnels & Espace souterrain (T&ES) - Dominique Perrault, you concluded the first part of our interview with these words: «The issue of the ground thus becomes a fundamental one.» Dominique Perrault - En effet, d’abord d’un point de vue physique, il faut reconnaitre le caractère artificiel du sol sur lequel nous évoluons. Le sol a été surélevé ici et là pour créer des dalles, réglé pour faire face aux problèmes de crues, bref, on aménage notre géographie pour vivre. Cela montre que le sol est un véritable matériau disponible pour répondre aux enjeux d’aménagement du territoire qui n’a plus le caractère sacré, tabou, intouchable qu’il a pu avoir par le passé. Plus intéressante est encore la notion d’inscription. La mondialisation et ses phénomènes dérivés (métropolisation, mobilité à toutes les échelles, explosion des échanges et communications à l’échelle du globe) pose la question phénoménologique du rapport au sol, à là d’où l’on vient. On vit désormais Dominique Perrault - Yes indeed. This is true from a purely physical viewpoint: it is important to realise the artificial nature of the ground on which we walk. We’ve raised ground levels in some places to create slabs; in other places, we’ve adjusted ground levels due to issues of flooding; in short, we’ve arranged our geography to suit our lifestyles. All this is proof enough that the ground is a material just like any other when it comes to addressing issues of local development; it is no longer something sacred, taboo or untouchable as it once might have been. The concept of integration is also an interesting one. Globalisation and related phenomena such as the growth of cities, mobility of all sorts, and the profusion of exchanges and communications at a global level raise the phenomenological TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 363 entreTien dans un monde « multi-inscrit » et non plus lié à un lieu, à des racines. La notion de sol est mise à mal. Or, j’ai la conviction que sous ce sol que l’on a un peu perdu, il existe une couche fertile qui peut permettre de donner des racines à nos villes. Ce n’est pas la grande profondeur, c’est de l’ordre de la substance vivante, qui permettrait d’intensifier l’activité des villes en ayant une activité urbaine dans l’épiderme de la ville. Une activité urbaine dans l’épiderme de la ville C’est un sujet qui va très loin, philosophique, politique, économique, social, avec une dimension de développement durable liée à l’inertie naturelle du sous-sol. Avec ce que disait Monique sur les réseaux, les DATA, les lieux de stockage, les réponses à l’e-commerce…: le sous-sol est propice à accueillir ce nouveau type de réseaux. Ça touche aussi les questions de l’architecture. Le souterrain m’a intéressé parce que je considérais que construire des murs était un acte autoritaire. En même temps c’est un acte protecteur. Cette question du mur est fondamentale, et le souterrain lui donne une réponse. Le projet que je fais à Berlin est un projet complètement politique, en réaction au projet nazi des Jeux Olympiques en 36. Ici on construit de grands halls sportifs au milieu d’un verger dans une situation où il serait ridicule de voir l’armée faire des manœuvres ou les politiques prendre possession des lieux ; ça ne marche pas très bien dans le registre de la représentation du pouvoir. Enfouir, comme une réponse poétique à l’autorité du pouvoir qui érige. 364 question of our relationship with the soil, with where we come from. Today, we live in a multi-integrated world and not in a specific physical place with roots. In fact the very notion of ‘ground’ is being called into question. Now I believe that beneath this ground, which we have lost sight of somewhat, there’s a fertile layer, which is often at the roots of our cities. This layer is not very deep; it’s like a living substance, which enabled city life to become more intense thanks to urban activity in towns – but it’s only skin deep, as it were. A skin-deep urban activity This has far-reaching ramifications in terms of philosophy, politics, economics, and society – including an aspect of sustainable development, which is linked to the natural inertia of the ground. Monique was talking about networks, Data, storage locations, and the results of e-commerce; underground space is a good place to accommodate this new type of network. It all ties in with issues of architecture, too. I became interested in underground space because I felt that there was something authoritarian about building walls – but also something protective. Walls are something fundamental – and underground space addresses that. In Berlin, the project I’m involved in is highly political, and is a response to the Nazi-influenced Olympic Games of 1936. We’re building large sports facilities in the middle of an orchard – a place where parading armies or political rallies would look completely out of place; not very evocative when it comes to a show of power, basically. Building underground is a kind of poetic response to the authoritarianism of power, which prefers to erect skywards. M T&ES - Ce que vous dites me renvoie à la réflexion que développe Monique Labbé dans le livre dirigé par Bruno Barroca, Penser la ville, agir par le souterrain, où vos deux contributions sont mitoyennes : elle va jusqu’à dire que l’appréhension du sous-sol peut renouveler la conception même de la ville. M T&ES - What you’re saying reminds me of Monique Labbé’s thoughts in the book edited by Bruno Barroca, Penser la ville, agir par le souterrain (‘Thinking cities, acting underground’), in which your contributions are side by side. She says that taking possession of underground space could revolutionise the way we think about cities altogether. Monique Labbé - C’est une révolution dans la pensée qu’il faut faire effectivement. J’ai été marquée, quand j’étais étudiante (j’ai obtenu une bourse d’étude sur l’habitat troglodytique, une vieille passion) par les villes du Maghreb au Nord du Sahara construites en terre ; il y avait là une unité de matériau, on était au-dessus, en-dessous, les rues étaient couvertes pour s’abriter du soleil, c’était une ville, de l’habitat, et il n’y avait pas de rupture. C’est quelque chose d’assez extraordinaire. Quand on dit qu’il faut rendre le sous-sol acceptable, ou désirable, on a une grande responsabilité, parce qu’il est acceptable si on le traite correctement, si on le prend pour ce qu’il est, si on le regarde globalement c’està-dire qu’on ne l’utilise pas morceau par morceau, à l’intérieur de limites de propriété. Or pour le moment on est obligé de faire cela. Car lorsqu’on Monique Labbé - Indeed, we need to experience a complete paradigm shift. When I was a student, I received a grant to study troglodyte homes, a longstanding interest of mine. I was particularly struck by the Maghreb towns north of the Sahara, made of earth: there was a unity of material, above and below; the streets were covered to provide shade from the sun; the sites were at once a town and a home, with no breaks – it was quite extraordinary. Talking in terms of making underground space acceptable or desirable is a big responsibility; it will become acceptable only if we treat it properly, receive it for what it is, and look at it holistically – in other words, if we don’t use it piecemeal, within property boundaries. For now, we’ve little choice but to look at it that way. The programmes we have – unless they’re for town planning or a mixed-development zone – are often confined within a single property boundary. Underground TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 entreTien Dominique Perrault et Monique Labbé à l’Université de Ewha, Séoul (Sept. 2014). a un programme - sauf à avoir une ZAC ou une mission d’urbanisme - c’est souvent en limite de propriété. Il faut regarder le sous-sol toujours à l’échelle locale, mais en l’incluant dans un ensemble plus grand puisqu’il peut être connecté. En fait cette appréhension d’aller dans le sous-sol n’existe pas, elle existe dans les têtes mais une fois qu’on y est ; si effectivement on crée des espaces qui sont diversifiés, riches de valeurs d’usage, qui ont de la lumière, de l’espace et qui mènent quelque part, qui ne sont jamais des culs de sacs, alors on a une ville qui s’épaissit et qui va prendre une troisième dimension. Dominique Perrault - Du point de vue sensoriel, le sous-sol est extrêmement confortable. Si on prend l’exemple du jardin de la Grande Bibliothèque, qui est un espace creusé, un cadre artificiel, on est en dehors de la ville au niveau acoustique ; du point de vue olfactif, on sent les arbres, s’il pleut on sent la forêt, d’ailleurs on a les prises d’air du bâtiment en rez-de-jardin, on prend l’air dans cette ambiance plus saine qu’en bord de rue… Ce que dit Monique est juste, dans l’inconscient collectif il y a des dimensions de nécropole, de lieu humide, de pourriture, de lieu sombre mais ça n’est pas vrai dès lors que l’on cherche à faire vivre le dessus avec le dessous. Yann Leblais - On a associé, dans les villes européennes, le souterrain et la contrainte, le souterrain c’est ce qu’on subit. « Métro boulot dodo », ce slogan reflète bien cet aspect négatif qu’on lui a collé. Si on libère la continuité, si on fait qu’il n’y a plus d’obstacle entre cette ville, cette vie en surface et ce qu’on va faire en sous-sol, cela nous donne la clé pour demain. Et comme on y est contraint, il nous faudra travailler… Effectivement avec la pesanteur administrative, réglementaire, les habitudes, on a quelque boulot en Europe sur ce sujet… space does need to be seen at a local level, but it also needs to be included in the larger whole to which it can always be connected. In fact, the apprehension about going underground is non-existent; it’s nothing more than a state of mind. Once you’re down there, if there are diverse spaces with a wealth of uses, featuring light and space, and which lead somewhere (with no dead ends), then our cities can grow downwards and take on a third dimension. Dominique Perrault - In sensory terms, underground space is extremely comfortable. The garden of the Grande Bibliothèque, for example, is an excavated, artificial space – and out of town in terms of noise. The prevailing smell is that of the trees; if it rains, you smell wet leaves – and in fact the building’s air inlets are located at garden level, where the air is better than at street level. Monique is right in saying that our collective unconscious is replete with images of catacombs – damp, rotting, dark places; but if we have above-ground space living alongside below-ground space, that’s no longer the case. Yann Leblais - In European cities, underground space is perceived as something that’s restricted, to be endured. It’s seen as part of the drudgery of life – as in the French slogan “métro boulot dodo” (‘Tube, work, sleep’). If we release continuity and ensure there are no barriers between city life on the surface and what goes on underground, we’ll have a great key with which to unlock the future. For now, restrictions apply, so there’s a lot of work to be done! The collective weight of bureaucracy, legislation, and force of habit means that in Europe, we still have a long way to go on this issue. …have above-ground space living alongside below-ground space …faire vivre le dessus avec le dessous. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 365 entreTien Dominique Perrault - D’autant, que du point de vue économique, les réseaux qui sont en-dessous coûtent très cher. J’aimerais savoir ce que coûte le souterrain. Je ne sais pas s’il existe des études ou des statistiques détaillant le volume d’investissements dédiés aux infrastructures et équipements souterrains, mais j’imagine que l’on se situe dans un rapport 60 / 40 avec les investissements en surface. Dominique Perrault - Especially since economically speaking, below-ground networks are very expensive. I wonder how much underground space costs. I don’t know whether there are any studies or statistics specifying the proportion of investment in underground infrastructure and equipment, but I suspect that the proportion compared to aboveground investment is something like 60/40. Yann Leblais - In terms of capital invested to date... Yann Leblais - En terme de capital investi à ce jour… Dominique Perrault - Oui, la superstructure de la ville est moins chère que l’infrastructure et donc il y a une responsabilité de la gestion technique du souterrain. Là où l’on est en train d’investir 30 ou 35 milliards d’euros - sans doute bien plus à terme - pour réaliser les grands tuyaux du nouveau métro, on pourrait faire des petits tuyaux qui vont avec, pour alimenter d’autres besoins (logistique, énergie, déchets...) Yann Leblais - Ça pose la question de la vision à long terme et de la non intégration des acteurs publics et privés. Les politiques lancent systématiquement des opérations avec des budgets officiels sous-estimés volontairement. Donc ce qui reste dans l’imaginaire du public et du décideur c’est qu’il y a toujours des dépassements colossaux de budget, sauf que - on a fait des articles dans la revue de l’AFTES il y a une quinzaine d’années – quand on comparait le prix de l’estimation initiale (avant le passage par la moulinette politique) et le prix de sortie y compris les réclamations, on était en fait, à quelques pourcents près, sur le prix initial ; il n’y a pas de dérive des coûts. Dans le tunnel sous la Manche il n’y a pas eu de dérive des coûts du souterrain ; ce qui a fait la dérive c’est le terminal et les équipements ferroviaires. Comment faire passer ce message ? Dominique Perrault - Je ne parlais pas du coût de la construction, mais de la relation entre ce qu’on investit (des sommes colossales) dans le souterrain pour faire vivre la ville et la partie visible de la ville ! Si on arrivait à donner, de façon assez simple, des informations sur la partie immergée de l’iceberg cela permettrait la mise en place d’un raisonnement plus coordonné entre les différents acteurs de l’aménagement du territoire. Monique Labbé - Il y a une richesse… C’est La Fontaine qui avait dit qu’un trésor était caché dans le sous-sol. Yann Leblais - La majorité du capital public investi est dans le sous-sol. Monique Labbé - Raison de plus pour avoir une réflexion de mutualisation. Tu évoquais, Dominique, l’anneau autour de Paris ; pour le moment ça me frappe de voir que la Société du Grand Paris fait son métro le plus vite possible. Ce n’est pas très gentil ce que je vais dire, mais on rate peut-être une occasion de faire de la ville souterraine, une ville complètement nouvelle, quelque chose qui serait cohérent à l’échelle de Paris. Il est vrai qu’on n’a pas donné à SGP la mission de faire de la ville souterraine et qu’il n’y a pas les outils, qu’on ne sait pas chiffrer, qu’on ne sait pas programmer, qu’on ne sait pas faire en amont... Dominique Perrault - On fait l’une des grandes stations, celle de Villejuif, 366 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Dominique Perrault - Yes; city superstructures are cheaper than infrastructure, so there are technical responsibilities involved in managing underground space. We’re spending €30-35 billion, probably much more ultimately, dig a big new metro tunnels here in Paris; it would be worth putting in a few smaller tunnels at the same time to provide for other needs, such as logistics, energy, waste and so on. Yann Leblais - This raises the issue of long-term vision and the lack of integration between public and private-sector actors. Politicians systematically launch projects with official budgets that are deliberately underestimated. As a result, the general public and decision-makers have it firmly fixed in their minds that there will always be huge budget overruns – whereas the fact is that when you compare the initial estimated cost (before it gets put through the political machine) and the final cost, including various claims, the latter is within a few percent of the initial amount. There were a few articles about this in the AFTES journal some fifteen years ago; cost overruns turned out to be a myth. The Channel Tunnel didn’t go over budget. What did was the terminal facility and the rail equipment. How can we get the message across? Dominique Perrault - I wasn’t really talking about construction costs, but about the relationship between the colossal sums that are invested in underground space in order for the city – or at least the visible part – to exist. If a simple way could be found to provide information about the hidden part of the iceberg, it might result in a more coordinated and less blinkered strategy being developed by the various stakeholders in local and regional development. Monique Labbé - There’s so much down there: even La Fontaine said there was treasure hidden underground. Yann Leblais - Most public capital is invested underground. Monique Labbé - That’s all the more reason to think about pooling this resource. Dominique, you were talking about the ring round Paris. I find it striking that Société du Grand Paris is intent on building its metro as fast as possible. It may not be politically correct to say so, but I think we may be missing the opportunity to build an underground city of a completely new type – something that would make sense on the scale of Paris as a whole. Of course, SGP was not tasked with building an underground city and it doesn’t have the tools to do so; there’s an inability to cost it, schedule it, plan ahead, and so on. Dominique Perrault - There are major stations, such as Villejuif, where two lines intersect. It’s 50 m deep, with a 70 m cylinder. There are transport infrastructures at the bottom of the shaft. Meanwhile, we find ourselves discussing the money to be made from the mixed-development zone above it. They are less than 40 metres apart! entreTien avec croisement de deux lignes ; elle descend à 50 mètres de profondeur, avec un cylindre de 70 m de diamètre. Il y a les infrastructures de transport au fond du puits. En parallèle, on discute de l’argent qu’on va faire avec la ZAC du dessus ; mais entre les deux il y a près de 40 mètres… Monique Labbé - Pourquoi la ZAC ne descend-elle pas dans ce profond ? Dominique Perrault - Il y a une espèce d’épaisseur sur laquelle on travaille. Les gens entendent mais ils n’arrivent pas à gérer. Cette épaisseur nous est donnée, il faut en tirer profit ; en plus on est plutôt alluvionnaire sur les 15 premiers mètres, donc on est complètement bâtimentaire, mais après il faut descendre avec le cylindre et là on est plutôt Génie Civil pur et dur. La géologie même nous donne ces informations. Monique Labbé - Et elle invite, à s’inscrire dans sa propre morphologie... ! Et puis il y a de nombreuses carrières autour… Dominique Perrault - On n’est pas en train de taper dans le roc. Dans cette première couche, il suffit de passer un coup de scraper et on a ce qu’il faut ! Cependant la discussion porte sur les quais, les tuyaux …. Sur ce que l’on va pouvoir construire comme logements, comme commerces autour de la station. Ces lieux sont quelque part donnés, disponibles, mobilisables à moindre frais dans la fabrique de la ville. Monique Labbé - Why couldn’t mixed-development zones go that deep? Dominique Perrault - Work is actually done down to quite a depth. People know that intellectually but haven’t really taken it on board. We have that depth, and we should make the most of it. The first fifteen metres or so are alluvial, so that’s really building work, whereas deeper down it’s a question of sinking a cylinder and you’re talking hardcore civil engineering. Geology itself tells us this. Monique Labbé - It positively invites us down, to connect with its distinctive morphology! And then there are all those quarry workings... Dominique Perrault - It’s not a question of struggling within hard rock. At shallow depths, running a grader over it is enough! However, we also need to discuss platforms, tunnels, and what sort of homes and shops need to be built around the station. These places are basically available for us and could be used relatively cheaply to become part of the fabric of the city itself. ’ Monique Labbé - ...and they have huge potential. Dominique Perrault - Gustave Roussy hospital is one such example. The suggestion was made to extend the hospital into the station. There’s the pitiful sight of day care patients having to go out in the rain – whereas outpatient care could actually be provided down at the same level as the station. It would be pleasant, comfortable, involve less movement, take up no land, and so on. Monique Labbé - … et ils ont un potentiel énorme Dominique Perrault - Par exemple l’Hôpital Gustave Roussy : on a proposé de prolonger l’hôpital dans la station. Il y a des personnes qui sortent en ambulatoire sous la pluie, c’est à pleurer … alors que l’hôpital pourrait déjà, en hôpital de jour, soigner dans l’épaisseur de la station. Ce serait agréable, confortable, moins de mouvements, zéro foncier... Yann Leblais - Et pourquoi cela ne marche pas, est-ce que c’est seulement une question de mentalité, ou de périmètre ? Dominique Perrault - Ils n’arrivent pas à voir comment, dans les dispositifs de production de projet, introduire ces éléments. Ils ont, comme le disait Monique, la mission de faire leurs tuyaux, et puis au-dessus il y a une espèce de cacophonie entre le département, la ville, la région, pour mettre en place l’aménagement de la ville. Pour les tuyaux, il y a des outils, mais l’outil pour cette espèce d’intrados n’existe pas ; ils n’ont jamais fait, jamais vu, ce n’est pas codifié, ce n’est pas prévu. C’est quelque chose que l’on n’arrive pas à intégrer dans le processus de projet. Monique Labbé - Il est difficile de convaincre. Yann Leblais - So why doesn’t that work? Is it simply a question of mindsets, or are there issues of boundaries? Dominique Perrault - People can’t manage to see how project elements such as this could be incorporated within the production scheme. As Monique says, they’ve been tasked with digging tunnels, while above them there’s a sort of general hubbub involving the county council, the town council and the region to implement urban development. There are tools to build tunnels, but there are no tools as such for the space around them. It’s never been done, never been seen, and completely unplanned-for. It’s something that nobody has managed to incorporate into the project process. Monique Labbé - It’s hard to persuade people. Yann Leblais - That’s the heart of the matter. Monique Labbé - So what we need to do is win hearts and minds with the message that we need to go underground – but above all we need to change the hearts and minds of project owners, who are aware of all this, historically, to varying degrees. Admittedly, the nineteenth century bled underground space dry; it’s been completely de-humanised. Yann Leblais - On est là au cœur du sujet. Monique Labbé - De fait, il faut faire bouger les mentalités pour qu’on puisse se dire qu’il faut aller en sous-sol, mais il faut surtout faire bouger les mentalités des maîtres d’ouvrage qui ont une expérience historique plus ou Dominique Perrault - It was the era of hygienism; modernism took things a step further by giving the impression we actually floated above the ground... Monique Labbé - And we’re still on that trajectory, never having called it into TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 367 entreTien moins consciente : c’est vrai que le 19ème siècle a complètement asséché le sous-sol, qu’il n’y a plus d’humanité dans le sous-sol. Dominique Perrault - C’était l’hygiénisme, et le mouvement moderne en a remis une couche en disant qu’on flottait au-dessus du sol… Monique Labbé - Et on travaille, on continue de travailler sur cette lancée sans la remettre en question. Quand on pense aller loin, on dit qu’il faut humaniser le sous-sol, mais on ne va pas encore assez loin : il faut fondamentalement le repenser. Les maîtres d’ouvrage ont soit l’expérience de La Défense, où l’on a établi une séparation complètement étanche entre le dessus et le dessous dans la droite ligne du 19ème siècle et où cela ne fonctionne pas. Soit ils ont l’expérience des Halles, où l’on a tout mélangé et, d’un point de vue maintenance, d’un point de vue gestion c’est épouvantable. Au lieu de se dire : ce sont deux prototypes, on les travaille, on les critique, on les analyse, on voit ce qui ne marche pas mais aussi ce qui fonctionne et on remet à plat les choses ; au lieu de cela, ils se disent : c’est du sous-sol on refuse, parce que ça ne marche pas. question. We think we are being daring when we talk in terms of making underground space more human, but we need to go further still: we need to completely rethink it. Project owners have the experience of La Défense, where there’s been a complete separation between above and below ground, faithful to the nineteenth century ethic – and it doesn’t work. They have the experience of Les Halles, where everything’s been mixed up, and it’s a complete nightmare in terms of maintenance and management. Instead of seeing these two examples as two prototypes, to be adjusted, criticised, and analysed in terms of what works and what doesn’t in order to make a fresh start, the conclusion is: “underground space? Been there, done that, doesn’t work, never again.” Nothing is done to make this mindset possible; there are highly complex issues of governance, with multiple interested parties, which means that thinking has to be engaged – and people got round the table – at a very early stage. It’s very time-consuming. People are building tramways because they can’t be bothered with a metro. we talk in terms of making underground space more human, but we need to go further still: we need to completely rethink it. …humaniser le sous-sol, mais mieux encore : le repenser… Rien n’est fait pour rendre possible cette façon de penser, parce que c’est une question de gouvernance extrêmement complexe, avec une accumulation des intervenants, et cela suppose d’intervenir très très en amont et de mettre tous les gens concernés autour d’une table. Cela demande beaucoup de temps : quand on fait un tramway c’est qu’on ne veut pas faire un métro… Yann Leblais - Cela suppose beaucoup de temps et on ne l’a pas, ou bien il faut une autorité à la Delouvrier, qui « dégage ». Je pense néanmoins que l’intelligence est là. Nous, chez Arcadis *, nous sommes AMO du Grand Paris, nous sommes en plein dans ces aberrations. Mais, en même temps, la mission du Grand Paris est assez précise, elle est, comme tout « machin » administratif français, très très bordée... Effectivement il y a tout ce que vous avez dit, mais pour ça encore eût-il fallu que par site on ait un peu de temps pour maturer et convaincre l’ensemble des acteurs avec des gens comme vous, avec des personnes qui représentent les gens du coin, avec les municipalités et les administrations clés, et qu’on se dise : on va le faire. *Yann Leblais is Global Director Infrastructure for Arcadis 368 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Yann Leblais - It is indeed very time-consuming and time is what we lack – short of being able to simply remove everything in our path as Delouvrier did. I think the brainpower is there, though. Aracadis* is acting as’ assistant project manager for Grand Paris – we’re smack in the middle of all these inconsistencies. At the same time, Grand Paris has quite a clear mission; like any French administrative beast, it’s very closely defined. There’s some truth in all you’ve said – but to do anything about it would have required a bit more time to mature and convince all the stakeholders, with people like you, with people representing local stakeholders, councils and key administrations, and deciding all together, “let’s do it”. But all this takes time. Today, the viewpoint of SGP is most probably that if we step back at all, we won’t even get the tunnel done, because we’ll be tied up in discussions. Monique Labbé - And it won’t be built for another fifty years. Yann Leblais - The hope I have is that we’ll do the best we can, and a little better than if nobody did anything about these issues at all. But it would be worth looking at the cities that are less sullied and see whether they could avoid the same pitfalls (since they don’t have the same legacy or obstructions) and make better progress towards using underground space more appropriately. entreTien Mais cela prend du temps et la vision de la SGP est sans doute aujourd’hui de dire : si on ralentit sur ce sujet là, on ne fera même pas le tuyau parce qu’on sera bloqué par les discussions. Monique Labbé - Et ça sortira dans cinquante ans. Yann Leblais - L’espoir que j’ai, c’est que là on fera ce qu’on peut, et un peu mieux que si personne ne s’en occupait, mais ce qui serait bien ce serait de regarder ce qui se passe dans les villes qui sont plus vierges en disant : est-ce qu’ils vont éviter ces mêmes obstacles, parce qu’eux-mêmes n’ont pas cette antériorité et ces pesanteurs, et est-ce qu’ils avancent sur une utilisation un peu plus pertinente du sous-sol ? J’ai vu un truc fantastique à Kuala Lumpur : ils utilisent un tunnel autoroutier comme réserve d’eau en cas d’orages ; ce qui veut dire qu’en terme d’aménagement, de maintenance, de moyens financiers ils ont pensé ce qui, pour nous, est absolument révolutionnaire et absolument impensable, ne serait-ce qu’à cause des pompiers. Je veux dire que la notion de temps dans les vieilles sociétés, dans les vieux pays est quelque chose qui est une donnée d’entrée. Dominique Perrault - Je suis d’accord mais ce sont deux économies assez différentes. La force qu’ils ont c’est la virginité… Yann Leblais - …et le pouvoir, central : quand l’Emir dit « on fait », ils le font. Dominique Perrault - La force que nous avons, c’est quand même la richesse, c’est-à-dire que le sous-sol que nous avons en ville c’est déjà un terrain avec une valeur foncière potentielle forte. C’est un levier très intéressant pour optimiser, ne serait-ce que du point de vue immobilier, ces projets. A Villejuif - et c’est ce qu’on a fait à Naples - c’est une station de grande profondeur, cela nous donne des arguments assez simples à partager et à comprendre ; si on travaille déjà les premières couches de la station comme étant des lieux dans lesquels entre la lumière, dans lesquels il y a différentes fonctions, etc … la station est moins profonde par définition ; I saw something amazing in Kuala Lumpur: they use a motorway tunnel as a reservoir in the event of rainstorms. In terms of development, maintenance and funding, they came up with something completely revolutionary in our eyes and indeed unthinkable – for the fire brigade, for starters. The concept of time in ancient societies and countries is a given right from the start. Dominique Perrault - I agree, but their economy is quite different from ours. Their strength lies in their freshness. Yann Leblais - They have centralised power, too: if an Emir says “we’re doing this”, it gets done. Dominique Perrault - The strength we have is our wealth – underground space in cities is automatically land with high potential value. This offers a good source of leverage to optimise these projects, if only in terms of real estate. In Villejuif – just as was done in Naples – it’s a deep-level station, which gave us arguments that were quite easy to share and understand. If the upper levels of the station are seen as places in which there is light, a range of functions, and so on, the station itself is less ‘deep’ by definition. If I have a station 40 m deep but I use the first 8 m to build ‘a shopping mall, the station itself is ‘only’ 30 m or so down from that. Monique Labbé - I think there’s a hillside – perhaps it could open out onto the hillside. It’s a bit far, but we could come out at ground level that way. Dominique Perrault - We’re thinking of having a spur that comes out in the park; that would be amazing. When all’s said and done, the project is making progress. It’s a deep-level configuration; and transporting ’’several thousand people at that depth naturally raises the question of what’s happening in the intermediate If the upper levels of the station are seen as places in which there is light, a range of functions, and so on, the station itself is less ‘deep’ by definition. si on travaille déjà les premières couches de la station comme étant des lieux dans lesquels entre la lumière, celle-ci est moins profonde par définition. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 369 entreTien si j’ai une station qui fait 40 mètres de profondeur et que j’utilise déjà les 8 premiers mètres pour installer une galerie commerciale, ma station ne fait « plus qu’une » trentaine de mètres. Monique Labbé - A ma connaissance il y a un coteau, et peut-être qu’on pourrait sortir sur le coteau. Il est un peu loin, mais on pourrait déboucher de plain pied... Dominique Perrault - Oui, on a d’ailleurs imaginé une branche pour sortir dans le Parc ; ce serait sublime. Le projet avance malgré tout. La configuration en grande profondeur avec le transit de plusieurs milliers de voyageurs au fond du trou pose naturellement la question de ce qui se passe dans cette épaisseur intermédiaire entre la ville et le réseau. Le travail que nous conduisons sur cette couche n’empêche pas de faire le tuyau et ça n’empêche pas le quartier de se développer à son rythme - cette interface, on cherche à la mettre en place dans le processus de pensée et de règlementation. Je ne suis pas du tout pessimiste avec la Société du Grand Paris, on avance bien ; ils ont aussi leurs problèmes, mais on n’est pas dans un processus de fabrication d’un projet mort-né. Après se posent d’autres questions, pourquoi pas deux tuyaux, deux tuyaux avec des petits tuyaux… Monique Labbé - Ou pas de tuyaux mais carrément des sorties qui soient des espaces urbains vivants. En fait, ce qu’on dit c’est que la commande en sous-sol n’existe pas, elle n’est pas identifiée, il n’y a personne qui va dire : « on va faire de la ville en sous-sol » ; c’est là-dessus qu’on a peut être un rôle à jouer avec l’AFTES ; avec Ville10D, notre projet national de recherche, c’est ce qu’on essaie de mettre en place. Donner des outils. Evidemment faire bouger les mentalités pour que le soussol entre dans la tête des maîtres d’ouvrage comme autre chose qu’un aléa, quelque chose qu’on découvre au dernier moment (il y a de l’eau, des carrières, cela coûte cher, c’est pollué, ça nous embête), mais surtout pour qu’on le voie comme un potentiel, une richesse. Et puis donner les outils pour que cela n’apparaisse pas comme une aventure extraordinaire, pour que ce ne soit pas quelque chose d’insurmontable, ni dans la mise en place de toute la gouvernance, ni du point de vue des règlementations. On le voit avec les pompiers qui sont demandeurs pour remettre à plat complètement la règlementation sous-sol, parce qu’ils reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’ont fait que répondre au coup par coup à des accidents qui arrivaient, donc on interdit ça, on bloque ça… Il y a nécessité de changer de mentalité, mais aussi de cadre réglementaire, de cadre d’organisation de projet, de cadre de gouvernance. C’est énorme, c’est ambitieux, nous sommes des Christophe Colomb ! Dominique Perrault - Dans ce que tu disais il y a un élément très important et dont cet article doit parler. Ce qui ne marche pas aujourd’hui par rapport à cette question du souterrain c’est qu’il y a de l’argent, des intelligences, de par le monde, à des échelles qui peuvent être des échelles de villes souterraines comme à Singapour, avec même des projets colossaux, et on n’arrive pas, pour l’instant, à créer ce lien et cet échange entre par exemple ce que tu fais, Monique, ce que nous sommes en train de développer avec un projet très important pour le Grand Paris… En plus on a l’expérience, on n’est pas 370 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 space between the city and the network. Work at that level poses no obstruction to the tunnel ’and doesn’t stop the neighbourhood developing at its own pace. We’re doing our best to include this interface in the concept and the regulatory process. I’m not at all pessimistic about Société du Grand Paris, I think we’re doing well. They have their problems, too, but we’re not going to have a project that will be stillborn. Of course there are questions; why not two tunnels, two big tunnels with smaller ones alongside, and so on. Monique Labbé - Or indeed exits rather than tunnels, living urban spaces in their own right. What we’re really saying is that there’s no properly identified remit for underground space; nobody will say “we’re going to build an underground city”; that’s where we may have a role to play with AFTES and Ville 10D and our National Research Project; that’s what we’re trying to set up. Of course, in giving people tools, we want to change people’s mindsets so that project owners start thinking about underground space in terms of more than simply a problem encountered at the last minute (with water, quarry workings, costs, pollutions, and all sorts of bother); so that people start seeing it as having wealth and potential. We also need to enable people to perceive it not as some impossible adventure that can never be realised, be it in terms of governance or regulations. There are encouraging signs now from the fire brigade, who are keen to carry out a full review of underground space regulations; they themselves acknowledge that they’ve done little more than respond to accidents on a caseby-case basis, which leads to more or less random prohibitions and refusals. There needs to be a change of mentality, but also a change in regulatory frameworks, project organisation, and modes of governance. It’s huge, it’s ambitious... we’re just like Christopher Columbus! Dominique Perrault - There’s something important in what you’re saying, which needs to go into this article. What’s not working today with regard to underground space is that while there’s money and brainpower worldwide – sometimes at the level of an entire underground city like in Singapore, with Herculean projects – so far we’ve been unable to establish relationships and interplay between the kinds of things you’re doing, for instance, Monique, and what we’re developing with a major project like Grand Paris. This despite the fact that we have experience; we’ve got beyond the experimental stage; we have projects that are measured in millions of cubic metres. We need to get to the point where we’ve got a network running, so as to link everybody up. Things are very scattered today, it’s really difficult. Yann Leblais - Let me take a trivial example. We’ve never managed to build a multi-network gallery in France, whereas this is absolutely basic in many nations. But not for us, because there’s this historic separation. I have my patch, you have yours. Dominique Perrault - And of course when there’s an accident, it’s the other guy’s fault. Yann Leblais - We haven’t managed to see a common interest emerge. Monique Labbé - And the tragedy is that this sounds the death knell for any multi-network gallery. There’s no analysis. entreTien au stade expérimental, on a des projets où on parle de millions de m3. Il faut qu’on arrive à créer cette espèce de réseau pour connecter tout le monde. Aujourd’hui c’est très éparpillé, on a un mal fou. Yann Leblais - Je vais prendre un exemple très trivial : la France est un pays dans lequel on n’a jamais su mettre en place une galerie multi-réseaux. Alors que c’est basique dans de très nombreux pays. Chez nous non, parce qu’il y a cette séparation historique : je suis chez moi et pas chez l’autre. Dominique Perrault - Et quand il y a un accident c’est la faute de l’autre… Yann Leblais - On n’a pas dégagé un intérêt commun. Monique Labbé - Et ce qui est grave, c’est que du coup on condamne les galeries multi-réseaux ; on ne fait pas d’analyse. We need to take the best from these initiatives and create a network effect. …agréger ces expériences et être capable de faire un effet de réseau. M T&ES - Le Président de l’AFTES pourrait conclure cet entretien… M T&ES - Perhaps the President of AFTES should have the final word... Yann Leblais - On a beaucoup pointé la notion de partage et de réseau. Historiquement l’AFTES c’est : on sait comment on construit et on le sait dans les budgets. Ce qu’on ne sait pas, c’est comment faire pour que les conditions de construction de ces espaces soient réunies. Autour de ce qu’on a lancé avec le Comité Espace Souterrain et le Projet national Ville 10D impulsé par nous et où il n’y a pas que nous, il faudrait créer cet effet de réseau avec ce que vous lancez à l’EPFL*, ce qui avait été lancé chez les Norvégiens à une époque où il y avait un Centre du souterrain… Il faudrait agréger ces expériences et être capable de faire un effet de réseau, pas autour de l’AFTES parce que ce serait jacobin et centralisateur, mais avec l’AFTES qui soit un maillon et qui apporte peut-être la caution pour dire : oui c’est faisable. Il y a quelque chose qui a bougé, vous avez bougé, et l’AFTES a bougé. t Yann Leblais - There’s been a lot of talk of sharing and networking. Historically, AFTES has been about knowing how to build and do so within budget. What we don’t know how to do is to ensure that the conditions for building this type of space are fulfilled. Alongside our initiatives with the Underground Space Committee and the ‘Ville 10D’ National Project, in which we’re bringing others with us, we need to create a network effect, coupled with what you’re doing with EPFL, and what the Norwegians did when they had an Underground Centre. We need to take the best from these initiatives and create a network effect; not focused on AFTES – that would be Jacobin and centralised – but with AFTES as a link in the chain, perhaps lending credibility, to be able to say “yes we can”. Something has shifted; you have shifted – and so has AFTES. t *Ecole Polytechnique Fédérale de Lauzanne. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 371 ITM SOIL_Mise en page 1 15/09/2014 16:19 Page1 interview Jean-Luc da Passano Maire d’Irigny, Vice-président du Grand Lyon, Vice-Président du Conseil général du Rhône, président de la Société d’Equipement du Rhône et de Lyon. Mayor of Irigny, Vice-president Grand Lyon, Vice-president of the Rhône regional Council, President of the Rhone & Lyon Equipment Society. M Tunnels & Espace souterrain (T&ES) - Nous vous remercions d’avoir bien voulu nous accorder cette interview, quelques jours avant notre Congrès de Lyon à l’inauguration duquel vous avez accepté de participer. Mais, avant les questions, permettez-moi de raconter à nos lecteurs une anecdote vous concernant : c’était il y a trois ans pendant les travaux du tunnel mode doux de la Croix-Rousse ; vous aviez donné une conférence très technique, devant des auditeurs dont cwertains, également « très techniques », pensaient « coller » le docteur en pharmacie que vous êtes avec quelques questions pointues…sur la géologie (tourmentée), le tunnelier, les voussoirs, les rendements, les contrôles, etc. Gérard Labrit, qui passait les diapositives, et moi-même, auditeur, étions prêts à suppléer quelque lacune possible de votre part…Eh bien, non, rien n’a pu vous prendre en défaut ! Bravo ! Je n’ose imaginer ce qui se passerait si un ingénieur donnait une conférence sur la pharmacie ! Notre première question est donc naturellement : qu’est-ce qui vous fait aimer les travaux publics et les travaux souterrains en particulier ? M Tunnels & Espace souterrain (T&ES) - Firstly, we would like to thank you for granting us this interview just a few days prior to the inauguration of our Congress in Lyon in which you will be participating. But, before asking our questions, allow me to share an anecdote concerning you with our readers. It was three years ago during the works on the Croix-Rousse soft mode tunnel; you had just given a highly technical speech in the presence of auditors, some of whom, equally “very technical”, thought they would be able to “corner” the doctor of pharmacy that you are with a few probing questions on multiple geological facets, tunnel boring machines, arches, performances, inspections, etc. Gérard Labrit, in charge of the slide presentation, and myself, an auditor, were ready to excuse your revealing a few potential gaps of knowledge but no, on he contrary, nothing was able to trip you up! Bravo! I can barely imagine what would happen if an engineer gave a speech on pharmaceutical sciences! So, naturally, our first question is: what is it about civil engineering works and underground works in particular that attract you? Jean-Luc da Passano - Merci d’avoir bien voulu rappeler cette anecdote…Il est vrai que je ne suis pas du tout technicien mais je suis avant tout un élu passionné par l’aménagement du cadre de vie. Il est de notre devoir, nous, élus, de créer les conditions de vie les meilleures pour nos concitoyens et les déplacements font vraiment partie intégrante de la qualité de vie. Se préoccuper de la vie des gens, aménager leur cadre de vie, leurs déplacements, cela est absolument capital pour que la société fonctionne bien. Faire que ces gens puissent se déplacer en toutes circonstances dans les meilleures conditions possibles de rapidité et de sécurité, cela – je le répète – est crucial. Jean-Luc da Passano - Thank you for reminding me of that anecdote… It is true that I am not at all a technician; I am above all an elected representative passionate about improving lifestyles. As elected representatives, our task is to create the best possible living conditions for our fellow citizens and it is clear that travel movements form an integral part of the quality of life. Concerning oneself with the lives of people, improving their lifestyles and travel movements is absolutely vital if society is to function efficiently. To do all that is possible to assist citizens to travel in the best possible conditions of speed and safety and in all circumstances is – I repeat – crucial. Another important point is that the functioning of the population’s travel TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 373 interview as elected representatives, our task is to create the best possible living conditions for our fellow citizens. Il est de notre devoir, nous, élus, de créer les conditions de vie les meilleures pour nos concitoyens. Un autre point important est que le fonctionnement des déplacements de la population doit être multimodal : il faut trouver des solutions qui permettent à tous, piétons, cyclistes, automobilistes, de se déplacer facilement : je dis bien « à tous » car ce sont les mêmes qui prennent leur voiture le matin, une bicyclette à la sortie du parking et achèvent leur trajet en piétons… ! A cet égard, le tunnel « mode doux » de la Croix-Rousse est l’exemple même de cette multi modalité ; sa fréquentation est très élevée (plusieurs milliers de trajets bicyclette / jour ; beaucoup de « joggers » le dimanche, qui vont des quais de Saône au Parc de la Tête d’Or), ce qui prouve qu’il répond parfaitement à la demande. Certains me posent la question du trafic des tramways électriques dans ce tunnel « mode doux » ; actuellement, seule une voie est aménagée. Il est possible que, dans quelques années, deux voies soient mises en service – le gabarit le permet – et alors seules les bicyclettes pourront circuler. Mais cela n’est pas d’actualité. Au fond, pour résumer, je dirais que notre démarche consiste à créer pour tous le « bon » cadre, celui qui facilite les déplacements et donc la vie de nos concitoyens. M T&ES - Aujourd’hui, à Lyon, l’Anneau des Sciences et l’aménagement de la gare de la Part-Dieu sont deux projets-phares en matière de travaux souterrains ; ils seront d’ailleurs au cœur des débats de la table ronde du mardi 14 octobre. En avant-première, pouvez-vous nous dire deux mots sur leur avancement ? JLDP - Ce projet du tronçon Ouest du Périphérique de Lyon, porté par le Grand Lyon et le Conseil Général du Rhône et rebaptisé Anneau des Sciences, a fait l’objet d’un débat public du 10 novembre 2012 au 5 avril 2013. Il a été organisé et animé par une commission neutre et indépendante, la CPDP, nommée par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Les 9 et 19 juillet 2013, le Grand Lyon et le Conseil Général du Rhône ont pris la décision de poursuivre les études du projet Anneau des Sciences. Ils précisent les mesures qu’ils ont prévues en réponse aux enseignements du débat ainsi que les modalités d’information et de participation du public tout au long de la réalisation du projet. Aujourd’hui, les études relatives au financement du projet et à la préparation des modalités du dialogue public avancent norma- lement. Les études techniques, complexes, débuteront ensuite. Quant aux travaux, le premier coup de pioche pourrait être donné au début du prochain mandat municipal (2020) sur les deux extrémités Nord et Sud du projet. 374 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 movements must be multimodal: it is necessary to find solutions hat will allow everybody, be they pedestrians, cyclists or drivers to travel easily. I say “everybody” because it is the same people that take their cars in the morning, a bicycle on leaving the car park and complete their journeys as pedestrians! Concerning this, the “soft mode” Croix-Rousse tunnel epitomises this multi-modality as it is much used (several thousand bicycle journeys per day, lots of joggers on Sundays running along the banks of the river Saône and up to the Tête d’Or park), proving that it fully meets the demand. Some people ask me about electric tramway traffic in this “soft mode” tunnel where, for the time being, only a single track has been laid out. It is possible that in a few years, two tracks will be made operational because the tunnel is wide enough. At that point only bicycles would be able to use the tunnel. But that is a decision that lies far in the future. Fundamentally and to summarise, I would say that our approach consists in providing everyone with the “right” environment, one that simplifies travel movements and thus the lives of our fellow citizens. M T&ES - Today in Lyon, the Anneau des Sciences ring road and the development of the Part-Dieu station are two flagship projects in terms of underground works. They will also be central to the round table discussions taking place on Tuesday 14 October. As a preview, could you briefly say a few words concerning their progress? JLDP - This project for the West section of the Lyon ring road, backed by Grand Lyon (greater Lyon authority) and the Conseil Général du Rhône (Rhone General Council), and renamed Anneau des Sciences, was opened to public debate from 10 November 2012 to 5 April 2013. The process was organised and run by a neutral and independent commission, the CPDP, named by the Commission Nationale du Débat Public – CNDP (national public debate commission). On 9 and 19 July 2013, Grand Lyon and the Conseil Général du Rhône took the decision to pursue studies for the Anneau des Sciences project. They specified the measures anticipated in answer to the information provided by the debate as well as the methods used to inform the public and encourage its participation throughout the construction of the project. Currently, studies concerning the financing of the project and the preparation of forms of public dialogue are progressing normally. These will be followed by the complex technical studies. Concerning the works, construction could start at the beginning of the next municipal term of office (2020) on the two North and South ends of the project. INTERVIEW we seek to favour multi-modalitY. nous souhaitons favoriser la multi-modalité. Pour le projet de réaménagement de la gare Part-Dieu, le travail de programmation est actuellement en cours d’achèvement en liaison étroite avec RFF et SNCF. Pour la part qui relève directement du Grand Lyon (tunnel, parking sous la place Béraudier, espaces publics), nous sommes en phase de consultation pour la maîtrise d’œuvre ; les résultats devraient être connus au printemps 2015. Les travaux pourraient ensuite débuter fin 2016/début 2017. M T&ES - Dans le quartier Part-Dieu, nous voyons se profiler pour les années futures une « skyline » originale. Dominique Perrault, architecte des deux tours « Two Lyon », sera d’ailleurs avec nous pour la table ronde dont nous avons parlé. La tour Incity, actuellement en construction, ne comporte pas de sous-sol profond où auraient pu être installés des parkings, des locaux techniques, des salles de conférences, bibliothèques, etc. En sera-t-il de même pour les immeubles futurs ? JLDP - Tout d’abord, pour ce qui concerne la tour Incity de 200 m de hauteur actuellement en construction (le gros œuvre doit être achevé en novembre de cette année), ce sont non seulement les conditions géologiques défavorables mais aussi la faible emprise au sol de cette tour très élancée qui ont conduit à ne pas réaliser de sous-sols profonds. C’est le parking circulaire voisin en superstructure qui sera utilisé par les usagers de la tour. Mais ne croyez pas pour autant que ce soit un dogme au Grand Lyon de faire un minimum de parkings afin d’empêcher les voitures d’entrer dans Lyon ! Au contraire, nous souhaitons favoriser la multi-modalité, c’est-à-dire offrir des possibilités multiples aux usagers. Comme je l’ai dit plus haut, il n’y a pas plusieurs catégories d’usagers…il y a plusieurs catégories de moyens de transport utilisés par les mêmes usagers, selon le lieu, l’heure, etc. ! Les prochaines tours de la Part-Dieu comporteront sans aucun doute des parkings souterrains « calibrés » en fonction de leur occupation. Nous réfléchissons également à développer – dans ce quartier en particulier - une certaine « logistique urbaine » : l’idée est – par exemple – de ne pas laisser un gros camion entrer dans le quartier pour livrer 3 colis mais d’utiliser des véhicules légers si possible électriques et pouvant même circuler en souterrain. M T&ES - Une question concernant les relations internationales : le Grand Lyon entretient avec plusieurs métropoles des échanges réguliers au cours desquels sont évoqués les problèmes liés au développement durable, à la mobilité, à la qualité de vie, etc. Ainsi, avez-vous récemment invité à Lyon S.E Abdullah Al-Mogbel, Inauguration du tunnel mode doux de la Croix-Rousse en présence de Fleur Pellerin, Gérard Collomb et Xavier Huillard (Vinci) / December 2013, inauguration of the soft mode Croix-Rousse tunnel in Lyon. For the project concerning the redevelopment of the Part-Dieu station, the programming work is being carried out in close liaison with RFF and SNCF and currently reaching completion stage. For the part directly related to Grand Lyon (tunnel, car park under Place Béraudier, public spaces), we are in the consultation phase for the choice of project manager and the results should be known by spring 2015. Works could then begin by end 2016/early 2017. M T&ES - We are now seeing an impressive skyline growing up and taking form in the Part-Dieu district. It is worth noting that Dominique Perrault, the architect who designed the “Two Lyon” skyscrapers will be with us for the previously mentioned round table discussion. The Incity skyscraper, currently under construction, does not have any deep basement spaces in which car parks, plantrooms, conference rooms, libraries, etc. might have been installed. Is this same approach going to apply to future buildings? JLDP - Firstly, insofar as the 200 m high Incity skyscraper currently under construction is concerned (structural works programmed for completion in November this year), it was the unfavourable geological conditions as well as the small footprint of this slender skyscraper that led to the decision to avoid creating deep basements. The skyscraper will be accessed by the neighbouring superstructure circular car park. Do not think however, that Grand Lyon is applying a dogmatic approach to providing a minimum number of car parks to prevent cars from entering the city! On the contrary, we seek to favour multi-modality, in other words, the possibility of providing users with multiple choices. As I mentioned earlier, there are not several categories of people but rather several categories of means of transport used by the same people and which depend on location, time, etc. There is no doubt that the next Part-Dieu skyscrapers will have underground car parks calibrated according to their use. We are also giving thought – particularly in this district – to developing a certain type of “urban logistic”. The idea, for example, would be to prevent large trucks from entering the district just to deliver a couple of parcels, but rather to use light-duty vehicles that, where possible, should be electric and even able to use an underground transport system. M T&ES - A question concerning international relations: Grand Lyon has regular exchanges with several metropolises during which TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 375 interview Ingénieur, Maire de Riyad, vice-ministre des Transports et président de la Fondation ITACET (International Tunnelling Association – Committee for Education & Training). Pouvez-vous nous parler de ces échanges, de ce qu’ils apportent et en quoi ils contribuent au rayonnement international de Lyon ? JLDP - Effectivement, le Maire de Riyad a récemment fait savoir à Michel Deffayet, vice-président de ITACET, qu’il ne pourrait pas venir à Lyon le 13 octobre pour le Congrès de l’AFTES mais il a proposé que se tienne à Lyon en janvier le Conseil de la Fondation ITACET, au cours duquel une large place sera faite au Mastère Tunnels que vous avez mis en place il y a 3 ans avec le concours de l’INSA et de l’ENTPE. Au-delà de cette thématique « tunnels » nous voyons de nombreux sujets d’échanges possibles entre Riyad et l’agglomération lyonnaise, que ce soit dans le domaine économique, l’enseignement supérieur ou encore le développement urbain, en particulier celui des Smart Cities. De tels échanges entre le Grand Lyon et d’autres grandes agglomérations du monde entier sont très intéressants pour nous et extrêmement enrichissants pour tous. M T&ES - En France, les majors du BTP n’ont pas toujours une bonne image auprès des élus. Cependant, considérant les restrictions budgétaires actuelles, les grandes entreprises peuvent être tentées de proposer aux autorités des partenariats public-privé (PPP) ou d’autres formes de contrats innovants afin de développer leur activité. Qu’en pensez-vous ? Ce cas de figure se présente-t-il à Lyon ? JLDP - Dans une agglomération importante telle que le Grand Lyon, il y a de la place pour tous, à tous les niveaux et selon toutes les déclinaisons possibles. Dans le domaine de la construction, les « majors » du BTP, les PME locales, les sous-traitants locaux, tous contribuent à l’activité de notre région et, permettez-moi de vous rassurer, ils ont une excellente image auprès de nous. Heureusement qu’il y a ces majors, capables de réaliser des travaux complexes en France et à l’international…et heureusement qu’il y a en complément les entreprises locales qui leur apportent leur flexibilité et leur connaissance du tissu régional ! Au plan contractuel, nous nous attachons à toujours rechercher le mode de passation le plus adapté aux conditions locales. Quant au PPP, votre question est très pertinente au moment même où nous étudions les réponses de quatre groupes de BTP pour un contrat en PPP sur 20 ans pour la gestion – exploitation – maintenance et réalisation des travaux de mise en sécurité du boulevard périphérique Nord de Lyon (BPNL) ; ce type de marché a le mérite de responsabiliser l’entreprise quant aux tâches qui lui incombent avec pour but de maintenir le BPNL en service continu pendant 20 ans dans les meilleures conditions de fonctionnement. Le résultat de cet appel d’offres sera connu d’ici quelques semaines. M T&ES - Nous vous remercions et vous proposons de poursuivre cet entretien dans quelques jours au cours de notre Congrès qui se tient dans le cadre prestigieux de la Cité Internationale de Lyon du 13 au 15 octobre prochain et que vous avez accepté de co-présider. t Interview réalisée par Maurice Guillaud 376 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 problems linked to sustainable development, mobility, quality of life, etc. are raised. For example, you recently invited S.E Abdullah Al-Mogbel, Engineer, Mayor of Maire de Riyadh, Vice-Minister of Transport and Chairman of the ITACET Foundation (International Tunnelling Association – Committee for Education & Training) to Lyon. Could you tell us about these exchanges, what they offer and how they contribute to Lyon’s international reputation? JLDP - Actually, the Mayor of Riyadh recently informed Michel Deffayet, ITACET Vice-Chairman that he would not be able to visit Lyon on the 13th October for the AFTES Congress. However, he proposed that Lyon be the setting for the ITACET Foundation board meeting, during which special emphasis would be placed on the Tunnels Masters degree that you set up three years ago with assistance from INSA and ENTPE. Over and above this “tunnels” theme, we see a large number of possible subjects of exchange between Riyadh and Lyon, be they in fields of economics, higher education or urban development (Smart Cities in particular). These types of exchanges between Greater Lyon and other major world cities are of particular interest to us and extremely enriching for all. M T&ES - In France, the major construction companies are not always particularly appreciated by elected representatives. However, considering the current budgetary restrictions, large contractors can be tempted to propose public-private partnerships (PPP) or other forms of innovative contracts to local authorities in order to develop their activity. What do you think of this approach? Does this situation exist in Lyon? JLDP - In a large city such as Greater Lyon, there is place for everything, for all, at all levels and in a variety of different ways. In the construction sector, the major building and civil works contractors, local small and medium sized companies, and local subcontractors all contribute to the activity in our region and, contrary to what your question implies, are highly appreciated. Thank goodness that these majors exist that are capable of carrying out complex works both in France and abroad… and thank goodness there is a complementarity between local contractors that are able to contribute their flexibility and understanding of the regional fabric. In contractual terms, we are constantly on the lookout for the contracting processes best adapted to local conditions. As for PPP, your question falls at the very moment that we are studying the proposals submitted by four building and civil engineering consortiums for a 20 year PPP contract for the management, operation, maintenance and performance of the works necessary to ensure the safety of the North Lyon ring road (BPNL). This type of contract has the merit of making the contractor aware of its responsibilities when it comes to the tasks its has to carry out to ensure the maintenance of the BPNL in continuous service over a 20 year period and in the best operational conditions. The result of this call for tenders will be revealed in the coming weeks. M T&ES - Thank you. We propose that this discussion be continued in a few days during our Congress which you have accepted to co-chair. The event will be held in the prestigious setting of the Cité Internationale de Lyon from 13 to 15 October. t MIEUX CIRCULER LA VOIE SANS BALLAST EN BÉTON DE CIMENT POUR LES TUNNELS FERROVIAIRES Réduction du du gabarit gabarit >> Réduction Maintenance réduite réduite >> Maintenance Évacuation et et accès accès facilités facilités en en cas cas d’accident d’accident >> Évacuation 0Couverture:0Cou verture 30/07/08 11:00 Page 2 C OLLEC TION TECHNIQUE T 66 C I M B É TO N CIMbéton votre centre d’information tunnel BAT N°3 el BAT /02_ tunn - 3/10 N°3 - 25/04/13 3/10/02 09:44 Page3 LE S ou contactez-nous à : [email protected] Tél. 01 55 23 01 00 Fax 01 55 23 01 10 ES AUSSÉ NS CH CENT TIO OR SOLUN RENF ITÉ : LES ; BÉTO SÉCUR LA truction e de cons tretien ; – en phas travaux d’en . des ploitation – lors e d’ex ES – en phas AUSSÉ T NS CH CTENT : TIO SOLU N RESPE EMEN LES BÉTO IRONN froid ; L’ENV en œuvre à it ; – mise sonore rédu u ral ; – nivea clage intég usées. – recy eaux cte des SSÉES : – colle AU ES NS CHOMIQU TIO ÉCON SOLU isé ; LES N SONT ent optim ace ; BÉTO nsionnem riaux et d’esp é; – dime maté leur clart omie de ergie de part locale. – écon ie omie d’énn de l’économ – écon ratio QUES – intég CHNI ES : RS TE NIBL IEU PO US DIS PL ; SONT épaisse ; – dalle onnée ). gouj – dalle Continu (BAC é n Arm – Béto béto n ée en ntinu, armé co tunne l inte, de C o Belgiq ue, 2001. ton ée bé e, auss bl La ch , dura , sûre ue, claire iq écolog titive mpé tée et co adap n . solutio utiers est la nnels ro tu aux C hauss de la ennité rala pér ouv eté et érale des revêtet sûr cture gén tes, e souven nel stru (parois, voû passag sûre et ieu de uenté, le tun Claire, béton un ges etc.). très fréq e pas moins ussée ment, , la cha de renforeur r cette n’en dem finé. Pou que le durable également gers. Sa con usa ial met ace ord per é des esp vre é des sécurit il est prim en œu un raison, et la sécurit s. Par cer la ue de mise dans t confor soient assuré s, le techniq s’inscrit Qualité s insèque u- à froid, de Haute usager t pre lités intr ses qua béton a fait ses uses concep nementale. u bre iron Env matéria uis de nom ir la r garant ves dep ies pou enn déc L FERROVIAIRES La voie béton, solu tion pour améliore r la sécurité des usag ers et l’intervention des secours SO Documentation téléchargeable sur : www.infociments.fr TUNNELS RS : U T IE TES T 96 S RO O U V E R ÉTO N B NEL C T U N C H É E S AU SS ÉE S AN S CH R N T O ET LU TI Conception et réalisation : Fenêtre sur cour Durabilité >> Durabilité ChantierS/worksites Les travaux du lot 1 de la ligne B du métro de Rennes Works for workpackage 1, metro line B, Rennes Mathieu CHAPELAND Egis Rail Luc BARBOT Arcadis Patrick PIGNIER Semtcar Avec la participation de : Jacques ROBERT, Arcadis Paul BERGOIN, Egis Rail Sylvie MORTIER, Egis Rail © Francis Vigouroux Salah GHOZAYEL Egis Rail Le retour d’expérience des travaux de la ligne A du métro de Rennes Métropole, et plus particulièrement les difficultés ponctuelles rencontrées lors du creusement au tunnelier, ont orienté les concepteurs de la ligne B vers des dispositions techniques particulières décrites ci-après. Une quinzaine d’années sépare les études de la ligne A de celles de la ligne B : durant cette période, les tunneliers et le contexte réglementaire (arrêtés ministériels, CCAG travaux, fascicule 69, voire recommandations AFTES) ont bien évolué. Le projet de la ligne B en a tenu compte tant en conception qu’à travers le mode de contractualisation. Groupement Dodin Campenon Bernard ( Mandataire), Spie Batignolles TPCI, Legendre Ouest, GTM Ouest, Botte fondations, Spie Fondations Experience from works on metro line A in Rennes Métropole, and more particularly the occasional difficulties encountered during TBM excavation, have led to the designers of the B line adopting the specific technical arrangements described below. Design work for the B line comes some fifteen years after that for line A: there have been many changes to TBMs and to the regulatory environment in the intervening years, including state regulations, the new General Terms of Contract (Cahier des Clauses Administratives Générales), fascicle 69, and indeed AFTES recommendations. The B line project has taken these into account in terms of both design and the way the contracting has been set up. JV Dodin Campenon Bernard (Leader), Spie Batignolles TPCI, Legendre Ouest, GTM Ouest, Botte fondations, Spie Fondations TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 379 ChantierS/worksites La ligne B du métro automatique de Rennes Métropole / Rennes Métropole automated metro line B Tranchée couverte / Covered trench Tunnel profond / Deep tunnel Aérien / Aerial metro Parc relais / Park & Ride Figure 1 - Plan du réseau du métro automatique de Rennes Métropole /Plan of Rennes Métropole automated metro network. 1 - Description du projet Le projet de ligne B répond aux besoins de transports collectifs en constante augmentation du fait du dynamisme et de la forte attractivité de l’agglomération rennaise. La première ligne A du métro est en service depuis 2002. C’est un véritable succès et elle approche de ses limites de capacités avec 30 millions de voyageurs annuels. D’où l’idée de l’agglomération rennaise de se doter d’une seconde ligne automatique à forte capacité. Cette ligne d’une longueur d’environ 13 km, orientée Sud-Ouest/NordEst, comprend : • un tunnel monotube foré au tunnelier sur environ 8,1 km • deux tranchées couvertes sur environ 2,6 km • un viaduc en béton précontraint sur 2,4 km • quinze stations, dont Gares et SainteAnne reliées à la ligne A existante. • un centre d’exploitation et de maintenance situé à l’extrémité Sud-Ouest de la ligne. 380 Pour ce projet, Rennes Métropole s’est dotée d’une organisation spécifique avec Semtcar, maître d’ouvrage mandataire dédié à l’opération depuis janvier 2007. Le marché de maîtrise d’œuvre a été remporté en novembre 2010 par un Groupement conduit par Egis Rail, en tant que mandataire, Arcadis, Egis bâtiment centre Ouest et Lheude & Lheude. A l’issue de l’appel à candidature, six groupements d’entreprises ont été retenus et les négociations se sont déroulées sur six mois. Cette procédure négociée a permis d’affiner progressivement l’analyse des risques, avec chacun des concurrents, de façon à contractualiser la manière de surmonter, et de rémunérer, les aléas identifiés. En octobre 2013, le groupement conduit par le mandataire Dodin Campenon Bernard, SPIE Batignolles TPCI, Legendre, GTM Ouest, Spie Fondations et Botte fondations a été retenu. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 1 - Project description The B line project addresses the constantly growing need for public transport due to the dynamic and highly attractive nature of the Rennes city district. The first metro line, line A, has been in service since 2002. It has been an outstanding success, and is now nearing capacity, with 30 million passenger journeys annually. As a result, Rennes has decided to construct a second high-capacity automated line. With a length of approximately 13 km, the new line runs south-west/north-east, and comprises the following: • a single-tube tunnel excavated by TBM for a distance of approximately 8.1 km • two covered trenches for a total distance of approximately 2.6 km • a prestressed concrete viaduct for a distance of 2.4 km • fifteen stations, including two (Gares and Sainte-Anne) with connections to the existing A line. • a maintenance and operations centre, located at the south-western end of the line. For this project, Rennes Métropole has adopted a specific procedure with Semtcar, the acting client for the operation since January 2007. The project management tender was awarded in November 2010 to a consortium headed up by lead partner Egis Rail, along with Arcadis, Egis bâtiment centre Ouest and Lheude & Lheude. At the end of the call for tenders, six consortiums were chosen and the negotiations lasted for six months. This negotiating process allowed the risk analysis to be gradually refined with each of the candidates so that contracts could be drawn up covering the methods by which the identified issues could be overcome and paid for. In October 2013, a consortium headed up by Dodin Campenon Bernard with SPIE Batignolles TPCI, Legendre, GTM Ouest, SPIE Fondations and Botte fondations was awarded the tender. CHANTIERS/WORKSITES 2 - Description du lot 1 Le lot 1 de la ligne B du Rennes métropole est le plus important marché de cette opération. Il est composé : • d’un tunnel foré au tunnelier d’une longueur d’environ 8 100 mètres • de neuf stations avec deux stations inter connectées avec la ligne A (Gares et Sainte Anne) et quelques croisements, entre le tunnel existant de la ligne A et le tunnel foré, avec comme objectif principal de ne pas arrêter l’exploitation • de quatre puits de secours et de de ventilation. Ce tronçon de la ligne s’inscrit dans un milieu urbain dense avec l’objectif de générer le minimum de perturbations et d’assurer le mieux possible le maintien du fonctionnement des activités. Le contexte géotechnique est délicat, avec la présence d’une forte hétérogénéité des terrains, notamment en partie ouest de la ligne, et avec un pendage défavorable du schiste. L’autre particularité de ce lot est liée aux mouvements de terrain significatifs que génèrent les travaux avec, un million de m3 de déblais à évacuer (dont environ 600 000 m3 pour le tunnel). La notification du marché est effective depuis octobre 2013 et les travaux ont débuté en janvier 2014 après quatre mois de période de préparation. La durée du marché étant de cinquante-deux mois, la réussite du projet passe inévitablement par le respect du délai de creusement du tunnel, avec une cadence de 280 ml par mois soit un terme pour l’automne 2017. Le creusement du tunnel au tunnelier constitue le « fil rouge » de l’opération. La mise en service de la nouvelle ligne B est prévue pour décembre 2019. 2 - Description of workpackage 1 Workpackage 1 for Rennes Métropole metro line B is the largest tender in the whole project. It consists of the following: • A tunnel excavated with the TBM, running for a distance of approximately 8100 m • Nine stations, including two with connections to the A line (Gares and Sainte Anne) and a number of crossovers between the existing line A tunnel and the tunnel to be excavated, with the main aim of allowing continuity of service • Four emergency and ventilation shafts. This section of the route passes through a dense urban environment, where the aim is to minimise disturbance and allow other activities to continue in the best possible conditions. There is a challenging geotechnical environment, with the presence of a wide diversity of soil types, particularly at the western end of the line, and shale with an unfavourable angle of dip. The other particularity of this workpackage is the extremely large amount of earthworks, with 1,000,000 m³ of debris to be removed, approximately 600,000 m³ of which will be from the tunnel. The tender award was published in October 2013 and works commenced in January 2014 after four months of preparation. The tender is for a duration of 52 months; success of the project is inextricably linked with keeping to the tunnel excavation schedule, which calls for a rate of progress of 280 m per month, with completion in autumn 2017. TBM excavation of the tunnel is the guiding thread of the entire operation. The new B line is due to be commissioned in December 2019. Berlinoise 20 (Berlin wall) Lutécienne -21m TBM exit shaft Lutécienne / paroi clouée -26m (Lutetian / nailed wall) Berlinoise -20m (Berlin wall) Parois moulées e=1m (D-walls) (reprise en ss-oe) -25m (Underpinning) Px sécants / lutéc/par clou -26m Secant piles / Lutetian / nailed wall Parois moulées e=1.2m; -24m (D-walls) Px sécants / lutéc/par clou -25m Secant piles / Lutetian / nailed wall Lutécienne / paroi clouée -32m (Lutetian / nailed wall) Parois moulées -20m (D-walls) Figure 2 - Tracé du lot 1 et caractéristique des soutènements /Route of workpackage 1 showing the type of supports. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 381 ChantierS/worksites 3 - Contexte geotechnique du site 3.1 - La morphologie Rennes se situe à la confluence de la Vilaine et de l’Ille. La ligne B est sensiblement orientée SO/NE et recoupe, ou suit, successivement le versant ouest du plateau du Pigeon Blanc, la plaine alluviale de la Vilaine (de Cleunay à St Germain), la butte du vieux Rennes (de St Germain à Ste Anne) et une vaste zone de plateau qui s’élève d’ouest en est. 3.2 - La géomorphologie Les principales directions de fracturation sont : • ONO/ESE (direction armoricaine), affectant le Briovérien et le Paléozoïque (direction du réseau hydrographique), • NE / SO (direction hercynienne), conditionnant les dépôts tertiaires et le cours de l’Ille, • N/S, affectant les dépôts récents, et NNO/SSE, conditionnant la sédimentation du bassin tertiaire, ces deux directions de fracturation étant prédominantes dans la morphologie par rapport aux deux directions classiques ci-avant. 3.3 - La géologie générale La géologique du site de Rennes est constituée par une assise rocheuse recouverte, sur les hauteurs, par des limons de plateaux et localement des sables tertiaires (Mio-Pliocène). Le substratum a été entaillé par des vallées qui sont maintenant en partie comblées par des dépôts alluviaux. Le substratum intéressé par le projet est représenté par des dépôts d’origine sédimentaire et détritique très anciens : les «schistes briovériens» ; cette formation, dont l’âge correspond à la fin du Précambrien (Protérozoïque supérieur), a subi au cours 382 des temps des transformations liées à l’histoire géologique de la Bretagne centrale. L’histoire géologique de la région de Rennes se résume par le fait que les dépôts sédimentaires marins antérieurs à l’ère primaire ont été intensément plissés au cours des trois phases successives de l’orogénèse hercynienne. L’importante chaîne de montagnes qui en a résulté (comparable à notre Himalaya) a ensuite été démantelée par l’érosion. Parallèlement, une intense pédogénèse (altération météorique), en particulier au Crétacé et à l’Éocène (époques à climat chaud et humide), a conduit à l’altération intense et profonde de tous les lithofaciès du Briovérien et des roches intrusives associées. 3.4 - Les campagnes successives d’investigations géotechniques Pour optimiser la connaissance du contexte géotechnique du projet, il a été réalisé des campagnes d’investigations à chacune des phases de conception du projet, en accord avec la norme NF P94-500 sur les missions d’ingénierie géotechnique. Il est, de plus, prévu la réalisation d’investigations complémentaires dans le cadre des études d’exécution et en cours de travaux si nécessaire pour réduire les incertitudes géotechniques restantes dans la cas où elles pourraient être à l’origine de risques notables lors des travaux. Une première campagne a été réalisée d’avril 2008 à janvier 2009, pendant les études préliminaires (étude géotechnique préalable G1). Elle a comporté la réalisation de 163 sondages (83 sondages carottés, 73 forages pressiométriques avec 1847 essais pressiométriques, 4 forages destructifs) représentant un cumul de 4057 m, ce qui représente en moyenne un sondage tous les 83 m le long du projet. 80 piézomètres ont TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 3 - Geotechnical environment 3.1- Morphology Rennes is located at the confluence of the rivers Ille and Vilaine. Roughly speaking, the B line runs south-west/ north-east, passing through or following, in order, the western side of the Pigeon Blanc Plateau, the Vilaine alluvial plain (from Cleunay to Saint Germain), the Old Rennes hill (from Saint Germain to Sainte Anne) and an extensive plateau with a west-east incline. 3.2 - Geomorphology The principal fracture strikes are as follows: • WNW/ESE (Armorican strike), affecting the Brioverian and the Palaeozoic (strike of the hydrographic network) • NE/SW (Hercynian strike), governing Tertiary deposits and the course of the river Ille • N/S, governing recent deposits, and NNW/SSE, governing sedimentation of the Tertiary basin; these two fracture strikes predominate in the morphology, over and above the two classic strikes above. 3.3 - General geology Geology in the area of Rennes consists of bedrock covered in higher areas by plateau silts and locally by MioPliocene Tertiary sands. The substratum is traversed by valleys that have now been partly filled in by alluvial deposits. The substratum through which the project passes is characterised by very ancient sedimentary and detritic deposits: the “Brioverian shale”. Over geological epochs, this formation, which dates to the end of the Precambrian (upper Proterozoic) has undergone transformations reflecting the geological history of central Brittany. In summary, in the geological history of the region of Rennes, marine sedimentary deposits before the Primitive Era were extensively folded during the three successive phases of Hercynian orogeny. The resulting chain of large mountains (comparable to today’s Himalayas) was then destroyed by erosion. At the same time, intense pedogenesis (meteorite damage), particularly during the Cretaceous and Eocene (epochs with a warm, damp climate) resulted in deep, intense alteration of all the lithofacies of the Brioverian and the related intrusive rock. 3.4 - Successive geotechnical investigation campaigns To provide the best possible familiarity with the geotechnical environment of the project, geotechnical investigations were carried out during each of the project’s design phases, pursuant to standard NF P94-500 on geotechnical engineering missions. Supplementary investigations are also planned during execution studies and during works if necessary, to minimise the remaining geotechnical uncertainties in the event of potentially significant risks during works. The first campaign was conducted from April 2008 to January 2009, during the G1 preliminary geotechnical studies. This comprised 163 boreholes (83 core boreholes, 73 pressure boreholes with 1847 pressure tests, and 4 destructive boreholes), for a total of 4057 m: an average of one borehole every 83 m along the entire length of the project. 80 piezometers were installed. Laboratory tests were also conducted for identification, mechanical testing, groundwater and soil pollution analysis (mainly for surface fill). A second campaign was conducted from April 2010 to November 2012, in a number of phases in step with design studies (geotechnical CHANTIERS/WORKSITES été installés. Des essais en laboratoire ont été faits : identifications, essais mécaniques, analyses vis-àvis de la pollution des sols (remblais de surface principalement) et de la nappe. Une deuxième campagne a été réalisée d’avril 2010 à novembre 2012, en plusieurs phases selon l’avancement des études de conception (étude géotechnique de conception G2). Elle a comporté la réalisation de 179 sondages (95 sondages carottés, 42 forages pressiométriques avec 506 essais pressiométriques, 10 pénétromètres statiques et 32 pénétromètres dynamiques) représentant un cumul de 3622 m. 43 piézomètres ont été installés. Un essai de pompage a été réalisé. Des essais en laboratoire ont été faits : identifications, essais mécaniques, analyses vis-à-vis de la pollution des sols (remblais de surface principalement) et de la nappe. La densité moyenne des sondages à l’issue de ces deux campagnes est d’un sondage tous les 40 m le long du projet. La progressivité des reconnaissances a permis de réduire les incertitudes géotechniques et de limiter ainsi les risques liés à celles-ci. 3.5 - Les données géotechniques Les principales spécificités géotechniques du site sont les suivantes: • Le sous-sol est constitué, de haut en bas, par des terrains de recouvrement (remblais, limons), puis des alluvions ou colluvions de faciès plus ou moins fins ou grossiers, puis le substratum rocheux composé majoritairement de schistes ou grès (Briovérien) mais également par des granodiorites au nord-est du projet, • Les schistes ont un pendage généralement subvertical et sont constitués de bancs plus ou moins épais et plus ou moins altérés ou fracturés, ce qui peut entrainer des hétérogénéités locales parfois importantes aussi bien d’un faciès à un autre qu’au sein d’un même faciès, • Le système aquifère s’organise en trois types de nappes : les nappes perchées (temporaires et de faible importance et de sens d’écoulement très aléatoire), les nappes alluviales de l’Ille et de la Vilaine (réservoir du socle, avec un sens d’écoulement vers les deux vallées et vers le talweg de l’avenue Pierre Donzelot) et les nappes du socle rocheux (réservoir de faible capacité alimenté par les nappes alluviales et en équilibre avec celles-ci, circulation selon la fracturation, mais en général des lignes de crêtes vers les vallées). Le substratum a été décomposé en cinq classes, afin d’être plus directement identifiable pour les travaux de terrassement et de forage : • Les altérites ALT (roche complètement décomposée, à comportement de sol – Classe AM6*), représentant 7,6 % du substratum reconnu par les sondages carottés, • Le BRD (BR : briovérien – D : très friable à friable – Classe AM4* et AM5*), représentant 18,1 % du substratum, • Le BRC (BR : briovérien – C : faiblement à modérément altéré, non friable, et fragmenté avec un intervalle entre les discontinuités ID < 6 cm), représentant 22,2 % du substratum, • Le BRB (BR : briovérien – B : faiblement altéré, très fracturé à fracturé avec 6 < ID < 60 cm), représentant 36,6 % du substratum, • Le BRA (BR : briovérien – A : faiblement altéré, peu fracturé avec ID > 60 cm), représentant 3,5 % du substratum. Il n’y a pas de diminution progressive de l’altération ou de la fracturation avec la profondeur : toutefois, sur les dix premiers mètres, il est rencontré design study G2). This involved 179 boreholes (95 core boreholes, 42 pressure boreholes with 506 pressure tests, 10 static penetrometers and 32 dynamic penetrometers) for a total of 3622 m. 43 piezometers were installed. A pumping test was also performed, and laboratory tests were conducted for identification, mechanical testing, groundwater and soil pollution analysis (mainly for surface fill). Following these two campaigns, on average, boreholes had been drilled every 40 m along the entire length of the project. The progressive nature of the investigations has made it possible to minimise geotechnical uncertainties and thus the related risks. 3.5 - Geotechnical data The main geotechnical particularities of the site are as follows: • From top to bottom, the ground consists of overburden (fill, silt) followed by coarse to fine alluvium or colluvium, then bedrock, consisting mostly of Brioverian shale or limestone, with some granodiorite to the north-eastern end of the project. • Generally speaking, the shale has a sub-vertical angle of dip, and consists of beds with varying degrees of thickness, alteration and fracturing; in some places, this has led to local heterogeneous features, some major, both at facies junctions and within individual facies. • The aquifer system features three types of groundwater: perched aquifers (small, temporary, and with very indeterminate directions of drainage), the Ille and Vilaine alluvial aquifers (bedrock reservoir, which drains towards the two val- leys and the talweg in Avenue Pierre Donzelot) and the bedrock aquifers (a low-capacity reservoir fed from the alluvial aquifers, in equilibrium with the latter, with flow directed by fracturing but generally following ridge-to-valley lines. The substratum has been broken down into five categories, in order to make it easier to identify for excavation and drilling works: • Regolith, (ALT: completely disintegrated rock, Class AM6* soil behaviour), accounting for 7.6% of the substratum surveyed by means of core boreholes • BRD (BR: Brioverian – D: very friable to friable – Class AM4* and AM5*), accounting for 18.1% of the substratum • BRC (BR: Brioverian – C: slightly to moderately altered, non-friable, and fragmented with an interval between discontinuities ID < 6 cm), accounting for 22.2% of the substratum • BRB (BR: Brioverian – B: slightly altered, highly fractured to fractured, with 6 < ID < 60 cm), accounting for 36.6% of the substratum • BRA (BR: Brioverian – A: little altered, little fractured, with ID > 60cm), accounting for 3.5% of the substratum. There is no progressive decrease in alteration or fracturing with depth: however, for the first ten metres, mostly ALT and BRD are encountered; between 10 and 20 m, mostly BRC and BRB; BRA appears beyond 20 m in depth and accounts for 42% of the substratum beyond 40 m. The structures have been designed on the basis of the following geotechnical characteristics, as described in (*) Degré d’altération d’un massif rocheux (classes AFTES) / Degree of alteration of a rock formation (AFTES classification). TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 383 ChantierS/worksites principalement des ALT et des BRD, puis entre 10 et 20 m majoritairement des BRC et des BRB, le BRA apparaissant au-delà de 20 m de profondeur et représentant 42% du substratum au-delà de 40 m. La conception des ouvrages a été faite sur la base des caractéristiques géotechniques suivantes (tableau 1), issues de la synthèse des diverses campagnes d’investigations géotechniques et du retour d’expérience de la ligne A. Caractéristiques géotechniques pour le calcul des soutènements Geotechnical characteristics for the design of supports γhk (kN/m3) γ’k (kN/m3) C’k (kN/m3) Terre végétale /Topsoil 19.5 10.5 0 20 3 1/2 Remblais / Fill 19.5 10.5 0 30 3 1/2 Alluvions /Alluvium 19.5 11 0 30 7 1/3 Altérites / Regolith 20 10 10 30 10 2/3 21.5 11.5 15 32 20 2/3 20 10 10 35 50 2/3 Formation BRD GD ϕ’k(°) EM (MPa) α Tableau 1. Dans les formations rocheuses (BRC, BRB, BRA), pour tenir compte d’éventuels aléas géotechniques locaux, une surcharge horizontale de 10 kPa est appliquée pour le calcul des écrans. La stabilité des dièdres, délimités par la fracturation et les discontinuités, est étudiée pour les parois clouées (tableau 2). Les 123 piézomètres, suivis depuis 2008 pour les plus anciens, ont mis en évidence des fluctuations Caractéristiques géotechniques pour le calcul du revêtement de tunnel Geotechnical characteristics for the design of the tunnel lining γh (kN/m3) C (kN/m3) Altérites / Regolith 20 25* 25* 80-100 0.6 GD 20 30 30 120-150 0.6-1 BRD 21.5 30 30 120-150 0.6-1 BRC 23 60 35 200-400 0.5-1 BRB 24 100 35 500-700 0.5-1 BRA 25 140 40 800-1000 0.5-1 Formation Tableau 2. ϕ (°) EO (MPa) KO (*) En conditions non drainées / When undrained the summary of the various geotechnical investigation campaigns and experience from line A. (See table 1). In the rocky formations (BRC, BRB, BRA), to take into account any local geotechnical anomalies, an additional horizontal load of 10 kPa has been applied for shielding design. The stability of rock wedges, whose location has been identified on the basis of fracturing and discontinuities, has been studied for nail walls. (See table 2). The 123 piezometers, the oldest of which have been monitored since 2008, show groundwater fluctuations of between 1 and 5 m, with the highest water levels between December and March. The average depth at which groundwater is found is shallow (1-3 m), with two anomalies at St Anne and Gros Chêne (groundwater at a depth of over 10 m). Alluvial permeability ranges from 10-8 to 10-6 m/s for fine facies and 10-6 à 10-4 m/s for coarse facies. For ALT, permeability is of the order of 10-8 to Remblais / Fill Alluvions / Alluvium Altérites / Regolith Briovérien / Brioverian Granodiorites / Granodiorite Figure 3 - Profil en long géologique /Longitudinal geological profile. 384 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 CHANTIERS/WORKSITES de nappe comprises entre 1 et 5 m avec les hautes eaux entre décembre et mars. Le niveau moyen de la nappe est à faible profondeur (1 à 3 m), avec deux anomalies à St Anne et Gros Chêne (nappe à plus de 10 m). La perméabilité des alluvions est de 10-8 à 10-6 m/s pour le faciès fin et de 10-6 à 10-4 m/s pour le faciès grossier. Pour les ALT, la perméabilité est de l’ordre de 10-8 à 10-6 m/s et de 3.10-6 m/s en moyenne pour les BR (en fonction de la fracturation). 4 - Le tunnel 4.1 - Etudes de vulnérabilité Dès la phase d’étude d’avant-projet (AVP), la maitrise d’ouvrage, par le biais d’un organisme agréé, a défini les principes qui ont permis d’apprécier la vulnérabilité des constructions en surface, au préalable des opérations de creusement. La finalité de la démarche est de classer les bâtiments existants ou les ensembles de bâtiments afin d’adapter, géographiquement, les méthodes d’exécution, et en particulier les paramètres de confinement du front de taille pour le creusement au tunnelier. La notion importante est donc la compatibilité entre les déformées en surface et ce que le bâti est à même de supporter sans «endommagement ». Cette classification de la vulnérabilité est basée sur deux critères principaux : Critère A : Position du bâtiment par rapport à la cuvette de tassement créée en surface suite au creusement, en distinguant trois cas : 1. L’avoisinant se trouve dans l’axe du tunnel, il subit alors un tassement quasi homogène et uniforme hmax peu pénalisant. Les dégâts sont fonction de l’amplitude du tassement et de l’intégrité du bâtiment sus-jacent. 2. Le bâtiment se trouve au droit du point d’inflexion I de pente maximale. Il subit alors des tassements différentiels et des déflexions relatives très pénalisants. 3. Le bâtiment se situe à la limite de la cuvette de tassement. Il subit alors des déformations imposées moindres en fonction de sa souplesse et de son adaptabilité aux déformations. Il convient d’apprécier la largeur du bâtiment l en comparaison avec les distances entre les trois zones considérées. Ainsi, un bâtiment de grande extension (l >= au rayon d’action des tassements) pourra être concerné par les trois cas ci-dessus. Critère B : Capacité du bâtiment à encaisser des déformées sans apparition de désordre, selon trois principaux sous-critères : 1. Le type de structure et de fondation du bâtiment. La nature des fondations des bâtiments (semelles filantes armées, fondations sur gros béton, fondations profondes) ainsi que la rigidité de la superstructure, avec ou sans chainage, joueront un rôle primordial dans leur sensibilité aux tassements. Pour chaque bâtiment, afin de déterminer sa sensibilité aux déformations du sol, il a été identifié : a. son type de fondation (superficielle ou profonde) b. son type de structure (maçonnerie, moellons, béton armé voile, béton armé portique, charpente…) c. ses dimensions d. sa rigidité par rapport aux déformations du sol 2. L’état de vétusté du bâtiment. Indépendamment de la sensibilité structurelle du bâtiment, si celui-ci présente déjà des 10-6 m/s, and 3.10-6 m/s on average for BR (depending on fracturing). 4 - The tunnel 4.1 - Vulnerability studies Right from the preliminary design project phase (AVP), the client worked with an approved body to define the principles for assessing the vulnerability of aboveground structures, prior to excavation works. The aim of this approach is to classify existing buildings and groups of buildings and adjust construction methods geographically, more particularly the confinement parameters for the cutting face during TBM excavation. The key notion is that of compatibility between surface deformation and what the built structures can endure without “damage”. This vulnerability classification is based on two main criteria: Criterion A: Location of the building with respect to surface subsidence following excavation, for three separate scenarios: 1. The neighbouring structure is along the line of the tunnel: in this case, settlement will be virtually uniform and homogenous; hmax values suggest little adverse effect. Damage will be a function of settlement amplitude and the integrity of the overlying building. 2. The building is at the inflection point I, i.e. the point of maximum slope. In this case, there will be differential settlement and highly adverse relative deflection. 3. The building is on the edge of the settlement curve. In this case it will be subject to less deformation, depending on its flexibility and its adaptability to deformation. The width of the building, w, must be compared with the distances between the three scenarios under consideration. For instance, a large building (w >= the settlement radius of influence) may be affected by all three scenarios outlined above. Criterion B: The ability of the building to absorb deformation without damage appearing, according to three main sub-criteria: 1. The type of structure and foundation of the building. The type of foundation used in the building (continuous reinforced baseplates, mass concrete foundations, deep foundations) and the rigidity of the superstructure, with or without stays, will play a key role in its sensitivity to settlement. To determine each building’s sensitivity to soil deformation, the following aspects have been identified: a. type of foundations (deep or shallow) b. type of structure (masonry, stonework, reinforced concrete walls, reinforced concrete portal frames, framework, etc.) c. its dimensions d. its rigidity compared to soil deformation 2. The condition of the building. Independently of the building’s structural sensitivity, if it is already damaged, its ability to absorb deformation will be lessened as a result. The condition of the building is taken into account using the following categories: a. Building with no apparent structural anomalies b. Building with some apparent structural anomalies c. Building with major apparent structural anomalies 3. The function or purpose of the structure (sensitive public service, activity with industrial risks, high concentration of persons, etc.). Two groups have been taken into consideration for this criterion: a. Structures whose designated activity cannot be interrupted b. Structures whose activity can be interrupted temporarily or even permanently, or which can be demolished and rebuilt. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 385 ChantierS/worksites désordres, il convient d’intégrer le fait que son niveau d’encaissement des déformations est alors moindre. Cet état de vétusté est pris en compte selon les classes suivantes : a. Bâtiment ne présentant aucun désordre structurel b. Bâtiment présentant quelques désordres structurels c. Bâtiment présentant des désordres structurels importants 3. La fonction ou destination de l’ouvrage (service public sensible, activité à risque industriel, forte concertation de personnes…). Pour ce critère, deux familles sont considérées : a. Les constructions dont on ne peut pas interrompre l’activité pour laquelle elles sont destinées b. Les constructions pour lesquelles on peut interrompre l’activité, de manière provisoire voire définitive, ou que l’on peut démolir et reconstruire. Ces deux critères (A+B) sont cumulés afin d’obtenir une classification globale de vulnérabilité. L’étude de vulnérabilité a été faite sur les 8 100 mètres de creusement et sur une bande de 60 mètres par rapport à l’axe du tunnel (zone d’influence géotechnique ZIG). Environ cinq-cents bâtiments ont fait l’objet de cette étude. Cette étude de vulnérabilité a permis d’affiner le tracé et de quantifier les traitements d’amélioration du sol au préalable du passage du tunnelier pour les zones critiques. 4.2 - Choix du tracé 4.2.1 - Tracé en plan Le tracé privilégie des rayons de 300 mètres. Cependant pour des raisons géologiques (entre Gares et Saint-Germain), d’avoisinants (par exemple l’immeuble du Colombier 386 fondé sur des pieux de plus de 20 m de profondeur), ou d’opportunité foncière, des rayons de 200 et 250 m ont été nécessaires. La longueur cumulée concernée par ces rayons est de 993 m pour 8 080 m de tunnel foré (environ 12 %). Le puits d’attaque situé dans la zone d’aménagement de la Courrouze a été calé de telle sorte que la couverture au-dessus de la clé du tunnelier soit égale à un diamètre au niveau du front d’attaque. 4.2.2 - Profil en long Le profil retenu permet d’avoir une couverture minimale de terrain au-dessus du tunnelier d’un diamètre en tout point du tracé. L’un des points critiques est le passage sous les fondations profondes de l’immeuble du Colombier où la distance entre la base supposée des pieux et le tunnel est d’environ 7 m, mais le tunnel s’inscrit dans un substratum rocheux plus ou moins fracturé et compact. Pour accroître l’épaisseur de la couverture, il a été privilégié un profil en long en chainette avec des pentes de l’ordre de 7,5 % (valeur inférieure à 8 % : donnée d’entrée du systémier Siemens). Ceci permet d’abaisser le profil en long en inter-stations et de le remonter au niveau des stations. On notera un autre point critique à l’arrivée de la station Gares, où la distance entre le tunnel ligne A et le tunnel ligne B est de 3,5 m. Le profil en long de l’inter-station Gares / Saint Germain est particulièrement contraint puisqu’il doit passer sous les pieux de différents immeubles, avec un point bas situé sous un bâti dont les fondations ont été reconnues jusqu’à 20 m de profondeur : de part et d’autre de ce point bas, les pentes sont de l’ordre de 4% vers la station Gares et de 7% jusqu’à la station Saint Germain. L’épaisseur de la couverture du TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 The sum of the two criteria A+B is used to produce an overall vulnerability classification. The vulnerability study was conducted for the 8100 m stretch to be excavated along a strip extending 60 m from the tunnel centreline (the geotechnical area of influence, zone d’influence géotechnique, ZIG). The study dealt with approximately 500 buildings. The vulnerability study allowed the route to be determined more specifically, and soil improvement treatments prior to the TBM passing through critical areas to be quantified. 4.2 - Determination of the route 4.2.1 - Alignment Where possible, the route has a radius of curvature of 300 m. However, for geological reasons (between the Gares and Saint-Germain stations), neighbouring structures (e.g. the Colombier building, which has pile foundations over 20 m in depth), and some land use considerations, radii of curvature of 200 and 250 m were necessary in some cases. The combined total length of these curves for 8080 m of bored tunnel comes to 993 m (approximately 12%). The attack shaft located in the La Courrouze development zone has been located to ensure that the overburden above the TBM crown is equal to one diameter at the cutting face. 4.2.2 - Longitudinal profile The profile adopted ensures that at all points along the route, there is a minimum soil overburden above the TBM of one diameter. One of the critical points is the route beneath the Colombier building deep foundations, where the distance between the assumed base of the piles and the tunnel is approximately 7 m, and the tunnel passes through a fairly fractured, compact rocky substratum. To increase the thickness of the overburden, a catenary longitudinal profile has been favoured, with gradients of the order of 7.5% (less than 8%, which is the input data for the systems manufacturer Siemens). This has made it possible to lower the longitudinal profile between stations and raise it for the stations themselves. Another critical point concerns arrival at the Gares station, where the distance between the line A tunnel and the line B tunnel is only 3.5 m. The longitudinal profile of the section between the Gares and Saint Germain stations is especially constricted, passing beneath the pile foundations of various buildings, with a lowest point located beneath a structure with foundations that have been found to be 20 m deep: either side of this low point, the gradients are approximately 4% towards Gares station and 7% towards Saint Germain station. There is between 9 m and 30 m of overburden between the tunnel and the ground surface. 4.3 - Choice of tunnel boring machine In the light of the geotechnical environment, experience from the excavation of line A and the risks identified, an EPB (earth pressure balance) tunnel boring machine (TBM) has been deemed to be the most appropriate. The functional data of the systems manufacturer calls for an internal usable diameter of 8.13 m. An 8.5 cm tolerance has been added to the radius due to TBM operational considerations, resulting in a diameter inside the lining of 8.30 m, which in turn has resulted in an excavation diameter of 9.44 m. The general design of the shield and service train has had to take into account the minimum radius of curvature on the route, i.e. 200 m: the shield is articulated in two places, allowing for a radius of curvature of 150 m. CHANTIERS/WORKSITES tunnel par rapport au TN est comprise entre 9 m et 30 m. 4.3 - Choix du tunnelier Compte-tenu du contexte géotechnique, du retour d’expérience du creusement de la ligne A et des risques identifiés, le tunnelier à confinement par pression de terre (EPB) est apparu le mieux adapté. En ce qui concerne le diamètre d’excavation, les données fonctionnelles du Systémier conduisent à un diamètre intérieur utile de 8,13 mètres. Une marge, liée à la conduite du tunnelier de 8,5 cm sur le rayon, est retenue, ce qui conduit à un diamètre intérieur du revêtement de 8,30 mètres, pour un diamètre de creusement de 9.44 mètres. La conception générale du bouclier et de son train suiveur a dû prendre en compte le rayon minimum du tracé de 200 m : le bouclier présente une double articulation qui permet un rayon de courbure de 150 m. La poussée des vérins peut atteindre 72 410 kN (52 500 kN pour la ligne A). Le choix sécuritaire d’un creusement avec une chambre d’abattage quasi-pleine a conduit à dimensionner le couple de rotation à 25 790 kN.m (ligne A : 13 000 kN.m) associé à un roulement de 5 m de diamètre. La puissance installée est de 3.2 MW (1.28 MW pour la ligne A). Le tunnelier est équipé de plusieurs systèmes permettant d’estimer les quantités de matériaux réellement excavées (pesées dans les tapis de marinage) en temps réel : le poids extrait pendant chaque stroke doit rester dans un fuseau défini selon la densité des matériaux rencontrés. Afin de maîtriser les tassements de surface, un mortier de bourrage est mis en place dans le vide annulaire en sortie de jupe en continu, tout au long du creusement d’un anneau. Celui-ci est injecté sous pression et Figure 4 - Tunnelier en cours de montage sur le site de Herrenknecht /TBM being assembled at Herrenknecht’s facility. permet de limiter le déconfinement autour de l’ouvrage. Le suivi de la quantité de mortier injecté et de la pression d’injection est mené en temps réel et rapproché des mesures de quantités de matériau excavé. Le mortier de bourrage est de deux types : actifs (en entrée et sortie de station) et semi actifs en ligne. Plusieurs capteurs installés sur la cloison étanche permettent de mesurer la pression de confinement dans la chambre d’abattage. 4.4 - Revêtement The maximum thrust jack pressure is 72,410 kN, compared to 52,500 kN for the A line. Choosing the safe option of excavation with a virtually enclosed cutting chamber calls for a torque rotation design requirement of 25,790 kN.m, compared to 13,000 kN.m for line A, combined with a 5 m diameter rolling bearing. Total installed power is 3.2 MW, compared to 1.28 MW for line A. The TBM is fitted with a number of systems (weighing on the mucking belt) that make it possible to estimate the quantity of material actually excavated in real time: the weight removed during each stroke must stay within specified margins, depending on the density of materials encountered. To control surface settlement, a packing mortar will be used continuously in the annular space beyond the seal, for the entire duration of ring excavation. This will be injected at pressure in order to minimise stress release around the structure. Monitoring of the quantity of injected water and injection pressure is conducted in real time and compared with the measurements of the quantities of excavated material. Two types of packing mortar are to be used: active (at station entrances and exits) and semi-active in between. Compte-tenu du diamètre de 9.44 m de la machine et de la géologie susceptible d’être rencontrée, le revêtement en anneaux de voussoirs préfabriqués, de type universel, est en béton armé de 0.40 m d’épaisseur. La longueur des anneaux a été optimisée en fonction des caractéristiques respectives du tunnelier (longueur de la jupe en particulier), du tracé (rayons de courbure) et de la logistique de mise en place des voussoirs (poids, …). Il a été retenu des anneaux de 2.00 m de TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 387 ChantierS/worksites longueur pour l’ensemble du tracé à l’exception des zones avec un rayon en plan de 200 m où l’anneau sera de 1,30 m. Les voussoirs sont équipés d’un système de bicônes aux entrées et sortie des ouvrages et dans les zones géologiques sensibles. Le système d’étanchéité des voussoirs est constitué de deux joints (joints hydro-expansif et compressible) mis en œuvre à l’extrados du revêtement 4.5 - Marinage L’évacuation des matériaux est assurée par un convoyeur à bande de 1.00m de largeur sur les 8100 mètres de creusement, avec une capacité d’environ 1800 m3/h. Compte tenu de la présence de rayon de 200 m et de la longueur du tunnel foré, il sera mis en place des «boosters» pour tendre le tapis et assurer une vitesse régulière de l’évacuation des marins. Les matériaux sont extraits du tunnel vers la surface par une bande verticale. 4.6 - Les auscultations 4.6.1 - Etablissement du modèle zéro Afin d’identifier les déformations du bâti induites par les travaux, un modèle mathématique est réalisé. Les mesures de référence sont effectuées sur une période représentative avant le démarrage des travaux de creusement au tunnelier (de l’ordre de 6 mois). Ce modèle relie les mesures topographiques aux données environnementales de type météorologique (pluviométrie, ensoleillement) et piézométrique. Les mesures topographiques sont assurées en continu par l’implantation de théodolites automatiques dans le centre urbain dense ainsi qu’autour d’une station ciblée. 388 4.6.2 - Définition des seuils Les valeurs seuils de tassements et de déformations pour l’ensemble des ouvrages (tunnel, stations et puits) et quelles que soient les méthodes de construction, sont les suivantes. Tassements verticaux Tassement absolu sous bâti (Y compris réseaux sensibles) 10 mm Tassement différentiel sous bâti (Y compris réseaux sensibles) 1 à 2‰ selon la vulnérabilité et fonction du bâti Tassement absolu sous voirie (Hors réseaux sensibles) 15 mm voirie 20 mm sous zone inoccupé (friche/parc…) Tassement différentiel sous voirie (Hors réseaux sensibles) 2‰ Les tassements attendus sont de l’ordre de 10 à 15 mm. 4.6.3 - Suivi du creusement du tunnel au tunnelier Pour la partie creusée au tunnelier, le soutènement étant assuré par le bouclier, le suivi des mouvements en surface a toute son importance pour : - valider les paramètres de creusement (pression de confinement, injection de mousse, pressions d’injection de mortier de bourrage…) - contrôler l’adéquation entre les paramètres géotechniques et les paramètres de creusement. - détecter tout évènement géotechnique imprévu. - s’assurer qu’il n’y a pas risque de dommage sur les ouvrages dans la zone d’influence géotechnique (ZIG). Par ailleurs l’environnement est TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 A number of sensors located on the watertight partition will make it possible to measure confinement pressure within the cutting chamber. 4.4 - Lining Given a TBM diameter of 9.44 m and the type of geology likely to be encountered, the lining – universal prefabricated arch segments – is reinforced concrete, 0.40 m thick. The length of the rings has been optimised with regard to the respective characteristics of the TBM (in particular the length of the tail seal), the route (radii of curvature) and the logistics for offering up the arch segments (weight, etc.). Rings with a length of 2.00 m have been chosen for the entire route, except for sections with a horizontal radius of curvature of 200 m, for which 1.30 m rings will be used. The arch segments are fitted with a system of bicone inserts at the entrance and exit to structures, and in sensitive geological areas. The arch segment sealing system consists of two joints (hydro-expansion and compressible joints) located on the outer side of the lining. 4.5 - Mucking Materials will be removed on a conveyor belt 1.00 m wide along the 8100 m of excavation, with a capacity of approximately 1800 m³ per hour. Due to the 200 m radius of curvature and the length of the bored tunnel, boosters will be installed to ensure the belt is kept taut and that muck is removed at a regular speed. Materials will be removed from the tunnel to the surface by means of a vertical belt. 4.6 - Observations 4.6.1 - Baseline model A mathematical model has been devised to identify deformation of built structures due to works. Baseline measurements are being taken over a representative period of approximately 6 months prior to the commencement of TBM excavation works. This model links topographic measurements with environmental data relating to factors such as weather (rainfall, sunshine) and piezometric data. Continuous topographic measurements are provided by automatic theodolites in the dense city centre, as well as around a targeted station. 4.6.2 - Definition of thresholds Irrespective of the construction methods, the threshold values for settlement and deformation for all structures (tunnel, stations and shafts) are as follows: Vertical settlement Absolute settlement beneath built structures (Including sensitive networks) 10 mm Differential settlement beneath built structures (Including sensitive networks) 1-2 ‰ depending on structure vulnerability and function Absolute settlement beneath roads (Excluding sensitive networks) 15 mm roads 20 mm for unoccupied areas (brownfield, park, etc.) Differential settlement beneath roads (Excluding sensitive networks) 2‰ Settlement of between 10 and 15 mm is expected. 4.6.3 - Monitoring TBM tunnel excavation For the section excavated by means of a TBM, support is provided by the shield, so monitoring surface movements is vital for a number of reasons: - Validation of excavation parame- CHANTIERS/WORKSITES délicat en plusieurs endroits du tracé de la ligne B. Il a ainsi été identifié : - dix-huit zones singulières d’un point de vue géologique et géotechnique - passage sous un pont SNCF - passage sous des bâtiments particuliers (hôpitaux, enregistrement télévision) - passage sous la Vilaine ou ses bras - passage à proximité de bâtis sensibles ou de la ligne de métro existante. Toute la zone de creusement au tunnelier est auscultée avec un système automatisé complété par des mesures manuelles, selon un principe de cantonnement. Ce système permet de suivre l’évolution des tassements avant, pendant et après le passage du tunnelier. La communication des résultats est faite en temps réel pour assurer une réactivité optimale. En complément des mesures topographiques, des lignes d’auscultations profondes sont installées. Ces lignes sont réparties le long du tracé du tunnel, en amont des zones singulières, afin d’étudier le comportement du massif vis-vis du creusement au tunnelier. Ces lignes sont constituées d’inclinomètres, d’extensomètres et de capteurs de pression interstitielle. 4.7 - Le management des risques Le processus de management des risques du projet a été initié dès les premières phases de conception. Un plan de management des risques (PMR), intégré au DCE en annexe du CCAP, avec en annexe le registre des risques identifiés, devait ainsi être analysé et complété par les candidats sur les points suivants : - Les mesures préventives complémentaires à celles préconisées, - Les mesures complémentaires of inclinometers, extensometers and interstitial pressure sensors. 4.7 - Risk management Extensomètres / Extensometers Inclinomètres / Inclinometers CPI (Capteurs de pression Intersticielle) / Pore pressure cells de détection au plus tôt de survenance de chaque risque résiduel, - Les mesures correctives complémentaires, - L’attribution du risque résiduel à gérer lors des travaux, sachant qu’au niveau du DCE, il était préconisé comme règle de répartition que les risques liés à des anomalies géotechniques non détectées soient à la charge du maître d’ouvrage et ceux liés à la maîtrise d’une technique de construction à la charge de l’entreprise. Les mesures préventives et les mesures de détection au plus tôt sont contractuellement incluses dans la part de rémunération au forfait, les mesures correctives à la charge du maître d’ouvrage font l’objet d’une rémunération sur bordereau de prix ou sur la base d’une négociation pour les mesures correctives qui ne peuvent pas être définies a priori. Pour développer l’esprit de partenariat, le candidat pouvait adapter le détail estimatif sur bordereau et devait s’engager par une clause de bonus/malus sur la maîtrise du coût réel de cette partie sur bordereau. 5 - Particularité du projet Le projet de la nouvelle ligne B du métro automatique de Rennes métropole a la particularité d’avoir intégré dans les études des tech- ters (confinement pressure, foam injection, packing mortar injection pressure, etc.) - Checking that excavation parameters are in line with geotechnical parameters. - Detection of any unforeseen geotechnical events. - Ensuring that there is no risk of damage to structures within the area of geotechnical influence (ZIG). In addition, the route of the B line passes through some sensitive environments in a number of places. The following have been identified: - 18 singular areas in terms of geology and geotechnics - Passing beneath a railway bridge - Passing beneath particular buildings (hospitals, TV studio) - Passing beneath the river Vilaine or branches of the river - Passing close to sensitive structures and the existing metro line. The entire TBM excavation area is to be observed by means of an automated system with additional manual measurements, using a grid approach. This system will enable changes in settlement to be monitored before, during and after the TBM passes. Results are passed on in real time to ensure a fast response. In addition to topographic measurements, deep-level observation arrays are being installed. These arrays are being set up along the route of the tunnel, ahead of singular areas, in order to study the behaviour of formations as the TBM advances. The arrays consist The process for managing project risks was commenced from the very outset of the design phases. A risk management plan (RMP) was incorporated in the tender documentation appended to the General Terms of Contract (CCAP), including the register of identified risks, to be analysed and supplemented by bidders with regard to the following aspects: - Supplementary preventive measures in addition to those recommended - Supplementary measures to detect the occurrence of any residual risk as soon as possible - Supplementary corrective measures - The allocation of residual risk to be dealt with during works; with regard to risk allocation, the tender documentation recommended that risks relating to undetected geotechnical anomalies should be the responsibility of the client, while those relating to proper control of construction techniques should be the responsibility of the contractor. The preventive measures and advance detection measures were included in the contract as part of the lump-sum compensation; the corrective measures that are the responsibility of the client are the subject of compensation on the basis of a schedule of unit prices or negotiations for any corrective measures that cannot be defined beforehand. To encourage a sense of partnership, bidders could adjust the estimate details on the schedule, and had to commit to a bonus/malus clause relating to the control of actual costs for this schedule-based aspect. 5 - Project particularities One particularity of the project for the new Rennes Métropole B line TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 389 ChantierS/worksites niques nouvelles et innovantes dans le domaine des travaux souterrains. L’ensemble des études ont été menées en 3D. Le caractère développement durable a également été pris en compte dans la conception en intégrant notamment des équipements de géothermie dans les structures (tubes caloporteurs). 5.1 - Etudes en 3D et synthèse Une des particularités de ce projet réside dans la diversité des stations étudiées qui ont par ailleurs fait l’objet de concours d’architectes. Les lauréats ont eu, à leur charge, la conception d’une ou plusieurs stations jusqu’au dépôt du permis de construire. Le groupement de maîtrise d’œuvre a étroitement collaboré avec les architectes pour aboutir à des plans portés par l’équipe de maîtrise d’œuvre. Le choix d’utiliser le BIM (Building Information Modeling) pour la conception des stations s’est avéré stratégique. Utilisé par les différents métiers de l’ingénierie, l’outil a permis de créer une pré-synthèse collaborative de qualité. Ainsi, chaque concepteur a travaillé dans un environnement 3D comportant l’ensemble des métiers constitutifs du projet. Des données ont ensuite été extraites des modèles pour alimenter les quantitatifs ou autres pièces écrites. Le groupement de maîtrise d’œuvre est ainsi passé de l’ère du dessin assisté par ordinateur à l’ère de la maquette numérique dont chaque élément comporte des informations propres à la conception du projet. Ce genre d’outil a non seulement permis une conception rapide et qualitative, mais il a aussi été un 5.1 - 3D design work and summary Another particularity of the project is the diverse nature of its stations; architectural competitions were held for the designs. The winners were responsible for the design of one or more stations, up to registration of the building permit application. The project management consortium worked in close collaboration with the architects in order to have plans backed by the project management team. The decision to use BIM (Building Information Modelling) for station design has proved to be a strategic one. Used by various engineering trades, this technique has resulted in the production of a high-quality collaborative pre-summary. Each designer worked in a 3D environment, including all the trades involved in the project. Data was then extracted from these models to populate the bill of quantities and other written documents. In doing this, the project management consortium transitioned from the age of computer-assisted design to that of digital modelling, in which each element contains information specific to the design of the project. In addition to delivering quick, high-quality design, this type of resource has also proved to be an excellent way of communicating in depth with the client throughout the design phase. Plomberie Plumbing Cycle type / Typical cycle Initialisation Startup Second Oeuvre Electricité Basse Génie Cicil Aménagemant Ventilation Station Tension Civil engineering Finishings, fixtures Station ventilation Low voltage and fittings automated metro is that the design work has incorporated new, innovative techniques in the field of underground works. All design work was carried out in three dimensions. Sustainable development aspects were also taken into account in design, in particular with the inclusion of geothermal installations in the structures (heat transfer tubes). Transmission maquettes MOE > Titulaires Project management forwards models to contractors Travail des titulaires sur leurs maquettes et avec les autres maquettes liées Contractors work on their models and with other related models Assemblage des maquettes et analyse de la cellule de synthèse Models assembled; analysis by summary team Réunion d’analyse interne (avec le RM) Internal analysis meeting (with RM) Réunion de synthèse Summary meeting Remise des maquettes par les titulaires Contractors recover the models Figure 5 - Cycle de la synthèse pour un ouvrage /Cycle for the design summary of a structure. 390 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 CHANTIERS/WORKSITES moyen de communiquer richement avec le Maître d’ouvrage tout au long des études. La conception des ouvrages a été découpée en trois familles de métiers: • Le Génie Civil • Le Second œuvre • Le « MEP », regroupant: - Equipements électromécaniques - Electricité basse tension - Ventilation station - Plomberie Les 3 maquettes métiers ont donc été produites séparément. En phase travaux, les entreprises de génie civil et équipements se sont approprié les maquettes numériques et participent, selon un processus de synthèse à la fiabilisation et à la finalisation des diverses réservations et autres aménagements entre les différents lots de génie civil et équipements. Pour chaque ouvrage (stations), la durée du cycle de synthèse est fixée à quatre mois ce qui permet de faire plusieurs tours de synthèse, selon la complexité des stations et des sujets à traiter. Le premier tour de synthèse a nécessité une initialisation basée sur la transmission des maquettes du maître d’œuvre aux différents titulaires. 5.2 - Géothermie intégrée aux structures des stations Sur les neuf stations profondes du lot 1, quatre sont réalisées concomitamment avec des projets immobiliers neufs. Ces sites devenaient donc éligibles pour le développement d’un système de géothermie. Ce projet s’inscrit dans une démarche plus globale de réflexion autour de la maîtrise de l’énergie. Les consommations électriques des stations sont optimisées, et le garage atelier de la ligne B sera chauffé au bois, et alimenté par du solaire thermique et photovoltaïque. Le programme ambitieux de Rennes Métropole a permis de définir les objectifs de performance et la typologie des besoins (Logements : chauffage + eau chaude sanitaire (ECS), Bureaux : chauffage + ECS + rafraîchissement). Le système géothermique permettra la couverture des besoins énergétiques de chauffage et si nécessaire, des besoins de rafraîchissement, des bâtiments construits au droit des stations. Les études de faisabilité indiquent que plus de 60 % des besoins énergétiques sont couverts par cette technique d’énergie renouvelable et que l’amortissement de l’investissement est globalement inférieur à 20 ans pour des équipements dont la durée de vie est estimée à 50 ans. Cent vingt-sept logements (environ 8 200 m2 SHON) et deux zones de bureaux (environ 1 000 m2 SHON) sont répartis sur les quatre sites des stations concernés. En plus d’une valorisation énergétique, ce procédé est un moyen de lutter contre le réchauffement climatique des villes et les nuisances sonores dues aux aéroréfrigérants des systèmes traditionnels de pompe à chaleur. Les défis de l’ingénierie Si les géostructures énergétiques tendent à se développer en Europe (Angleterre, Allemagne, Suisse, Autriche…), les projets d’envergure sont peu nombreux en France et sont principalement constitués de pieux énergétiques. L’enjeu de ce projet est d’intégrer des « infrastructures énergétiques » dans une opération globale de création de ligne nouvelle de métro ; cette approche innovante va mobiliser l’inventivité de l’ensemble des acteurs, jusqu’à la livraison des équipements horizon 2019/2020. The design of structures has been broken down into three groups of trades: • Civil engineering • Finishings and fixtures • “MEP” (mechanical, electrical, plumbing), comprising: - Electrical and mechanical equipment - Low-voltage electricity - Station ventilation - Plumbing The three trade models were thus produced separately. For the works phase, civil engineering and equipment contractors received the digital models; with the aid of a summary process, they confirm and finalise the various box-outs and other particular aspects and how they will be dealt with by the various civil engineering and equipment workpackages. For each structure (stations), the summary cycle duration has been set at four months; this allows a number of summaries to be performed, depending on the degree of complexity of the stations and other issues to be dealt with. The first summary round relied on initial resources drawn from the models passed on by the client to the various contractors. 5.2 - Geothermal energy in station structures Four of the nine deep-level stations in workpackage 1 are being built at the same time as new property developments. These sites are thus an opportunity for developing a geothermal energy system. The project forms part of a broader strategic consideration of the issue of energy management. Electricity consumption in stations has been optimised; the B line depot will be wood-heated and feature solar thermal and photovoltaic systems. An ambitious programme on the part of Rennes Métropole has allowed per- formance targets and specific needs to be defined (housing: heating plus sanitary hot water (SHW), offices: heating, SHW and cooling). The geothermal system will cover heating energy needs and if necessary, cooling requirements for new builds adjacent to stations. The feasibility studies indicate that over 60% of global energy requirements will be covered by this renewable energy technique, and that overall, the investment write-off period is less than 20 years for installations with an estimated lifespan of 50 years. Around the four stations in question, there will be a total of 127 homes (totalling approximately 8200 m² net floor space) and two office developments (totalling approximately 1000 m² net floor space). In addition to energy recovery, this system is one way of combating global warming in cities, as well as noise pollution from the heat exchangers used in conventional heat pump systems. Engineering challenges There are increasing numbers of energy geostructures across Europe, for instance in the UK, Germany, Switzerland and Austria, but relatively few major projects in France, most of them energy piles. The challenge for this project is to incorporate “energy infrastructure” within a broader project to build a new metro line. This innovative approach will engage all the inventiveness of the stakeholders concerned, right through to delivery of the facilities in around 2019/2020. The very low-energy geothermal capture chosen for this metro project is based on installing heat transfer pipes in the civil engineering works. Another innovative aspect is for metro stations to have a heat exchange system with as large a surface area as possible. 3700 m² of vertical structures (diaphragm walls and sidewalls) and 3600 m² of horizontal structures will be used for this heat exchange process. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 391 ChantierS/worksites Le captage géothermique très basse énergie retenu pour ce projet de métro, est basé sur la mise en place de tuyaux caloporteurs dans les structures de génie civil. L’innovation porte également sur l’équipement d’une station de métro en utilisant un maximum de surface d’échange. 3700 m2 de structure verticales (parois moulées et piédroits) et 3600 m2 de structures horizontales seront mobilisées pour ces échanges thermiques. Les différentes infrastructures devant être équipées ont nécessité un pré-dimensionnement et une intégration précise d’ensemble. Tous les éléments du système – réseaux caloporteurs noyés dans le béton, collecteurs principaux et réseaux primaires ont dû trouver leur place dans une infrastructure recevant déjà un système d’exploitation de transport urbain automatique. Le cadre règlementaire disponible est peu adapté à des ouvrages de génie civil de ce type, le contrôleur technique a donc été invité à formuler un avis. Figure 6 - Tube caloporteur intégré dans le ferraillage d’un panneau de paroi moulée / H eat transfer tube incorporated in diaphragm wall panel reinforcements. Le projet est aujourd’hui dans sa phase de réalisation, tous les acteurs travaillent à l’élaboration de prototypes innovants afin d’assurer le succès technologique des méthodes employées. Le fait de devoir raccorder les réseaux verticaux et horizontaux (radier) au niveau des sous quais de station est particulièrement complexe et demande une anticipation et une attention tout au long de la phase de construction. Conclusion Le projet de la ligne B du métro automatique de Rennes Métropole est un chantier complexe, du fait de son linéaire qui se développe principalement sous le bâti en milieu urbain dense, de l’hétérogénéité des terrains traversés et des différentes techniques utilisées pour la réalisation de cet ouvrage. La réussite d’un tel projet passe indéniablement par une capacité d’adaptation permanente au stade des travaux, après une bonne anticipation des risques prévisibles dès la phase Conception avec la prise en compte du retour d’expérience de la construction de la ligne A : pour cela, une bonne concertation entre les intervenants, dans un esprit de partenariat, est indispensable en phase chantier. t 392 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245- Septembre/Octobre 2014 The various infrastructures to be equipped required precise overall integration and pre-dimensioning work. All the various elements in the system – heat transfer networks embedded in concrete, main collectors and primary networks – needed to be located in an infrastructure that also had to cater for an automated urban transport operating system. The available regulatory framework is ill-adapted to civil engineering structures of this type, so the technical inspection body was asked to provide an opinion. The project is now entering the construction phase; all stakeholders are working to develop innovative prototypes in order to ensure that the methods used are a technological success. Connecting vertical and horizontal networks (slab foundations) beneath the station platforms is particularly complex, and calls for anticipation and attentiveness throughout the construction phase. Conclusion The Rennes Métropole automated metro line B project is a complex undertaking. This is due to the route being largely beneath a dense urban environment, the diversity of the soil passed through, and the various techniques being used for the construction of this infrastructure. There is no doubt that the success of this type of project involves an ability to adapt constantly to the stage of works in progress, properly anticipating foreseeable risks right from the design phase, and taking into account experience from the construction of the A line. This has called for close consultation between those involved, in a spirit of partnership – and this will be all the more vital in the worksite phase. t TECHNIQUE/TECHNICAL Analyse des problèmes liés à l’excavation mécanisée de calcshistes sous forte couverture : exemple de la galerie de sécurité du tunnel routier du Fréjus Analysis of problems linked to the mechanised excavation of calcareous schists under a thick cover: example of the Frejus road tunnel safety gallery S. Fuoco (1) , M. Berti (2), N. Miché (3), P. Ramond (4), G.W. Bianchi (5), S. Torresani (1), A. Bochon (6) (1) SWS Engineering SPA, Trento, Italia, membre du groupement de maîtrise d’œuvre I3S - (2) SITAF, Susa, Italia, maitre d’ouvrage côté Italie SFTRF, Modane, France, maitre d’ouvrage côté France - (4) RAZEL-BEC, Paris, France, mandataire du groupement d’entreprise du lot génie civil France (5) SEA Consulting, Torino, Italia, membre du groupement de maîtrise d’œuvre I3S - (6) SYSTRA, Paris, France, mandataire du groupement de maîtrise d’œuvre I3S (1) (3) Résumé L’excavation de tunnels en milieu alpin est aujourd’hui encore une expérience unique à partir de laquelle peuvent être tirés des enseignements scientifiques souvent généralisables à des contextes différents. La galerie de sécurité du tunnel routier du Fréjus entre la France et l’Italie se situe parmi ces grands tunnels alpins : le projet consiste à construire un tunnel parallèle au tunnel routier existant, à une distance de 50m de celui-ci. L’excavation est réalisée avec un TBM (tunnel boring machine) de 9,40 m de diamètre et le tunnel, revêtu de voussoirs en béton de 40cm d’épaisseur présente un diamètre fini de 8,20 m. La longueur du tunnel est d’environ 12 800 m. La couverture maximum dépasse 1800 m. Les particularités de ce projet tiennent à deux facteurs : le premier est la bonne connaissance du massif de calcschistes acquise lors de l’excavation du tunnel routier, le second est l’utilisation d’un TBM dans un massif au comportement anisotrope soumis à des contraintes très élevées qui, rapportées aux caractéristiques de résistance locale du massif, induisent une réaction souvent associée à un comportement convergent («squeezing»). Cet article présente la synthèse des avancements réalisés (6 000 m du côté France à la date à laquelle est rédigé cet article) ainsi qu’une description des principaux problèmes rencontrés et les mesures prises pour les résoudre. Abstract The excavation of tunnels in a mountainous environment remains a unique experience from which scientific information can be drawn and often generalised and applied to a range of different contexts. The Fréjus road tunnel safety gallery between France and Italy is one of these great mountain tunnels: the project consists in constructing a tunnel parallel to the existing road tunnel, at a distance of 50 m from the latter. The excavation is carried out using a 9.40 m diameter TBM (tunnel boring machine) and the tunnel, lined with 40 cm thick concrete segments, presents a finished diameter of 8.20 m. The tunnel is approximately 12,800 m long. The maximum cover exceeds 1,800 m. The particularities of this project are based on two factors: the first being good understanding of the calcareous schist block acquired during the excavation of the road tunnel, and the second being the use of a TBM in a block whose anisotropic behaviour is subject to very high stresses that, when adapted to the block’s local resistance characteristics, result in a reaction that is often associated with convergent behaviour (“squeezing”). This article presents the synthesis of the progress made (6,000 m on the French side on the date that this article was written) as well as a description of the main problems encountered and the measures taken to resolve them. 1 - Introduction 1 - Introduction Cet article présente les premières évaluations des résultats de l’excavation de la galerie de sécurité du tunnel routier du Fréjus. A la date à laquelle est écrit l’article (mai 2013), la partie française de la galerie (environ 6 400 mètres) était entièrement réalisée. Les 600 premiers mètres ont été creusés en méthode conventionnelle avec This article presents the initial evaluations of the results of the excavation of the Fréjus road tunnel safety gallery. On the date that this article was written (May 2013), the French part of the gallery (approximately 6,400 metres) was fully completed. The first 600 metres were excavated using a conventional method with supports (bolts, shotcrete, arches if necessary) while the remai- TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 395 TECHNIQUE/TECHNICAL soutènement (boulons, béton projeté, cintres si nécessaire) tandis que les 5 800 mètres restants ont été réalisés avec un tunnelier à simple jupe assemblé à l’intérieur d’une chambre de montage. A l’excavation mécanisée est associée la pose du revêtement composé d’anneaux de voussoirs préfabriqués en béton armé. Le forage au tunnelier se déroule dans des massifs schisteux ayant une tendance de comportement anisotrope (pour les plus calcoschisteux) et sous une couverture maximale de l’ordre de 1850 mètres. Le tronçon en méthode conventionnelle a été excavé dans des formations d’anhydrites et de schistes noirs, sous une couverture maximale de l’ordre de 200 mètres. La réaction du massif encaissant a été contrôlée grâce à la mise en œuvre d’une série d’instruments installés tant à l’intérieur du massif que sur le revêtement. De manière générale, l’excavation s’est déroulée sans problème particulier, grâce à la technique spécifique adoptée avec le TBM et la méthode d’excavation utilisée. Toutefois, pendant l’exécution de la galerie, des déformations des anneaux de revêtement ont été localement enregistrées, liées au comportement du massif encaissant sous des contraintes géotechniques exceptionnelles. Les avancements se sont toujours maintenus aux niveaux élevés propres aux excavations mécanisées dans des diamètres comparables, malgré une couverture très importante de matériaux de caractéristiques mécaniques médiocres. A cet égard, il faut noter que la stratigraphie et les propriétés des terrains traversés étaient bien connues grâce à l’expérience acquise lors du creusement du tunnel routier voisin. La principale inconnue concernait la réalisation de l’excavation mécanisée sous une telle couverture dans 396 un matériau qui, déjà lors du creusement du tunnel, avait manifesté une certaine tendance à des convergences élevées. Si l’on considère que l’excavation mécanisée représente le seul choix possible pour le creusement de galeries d’une certaine longueur dans des formations de caractéristiques mécaniques de plus en plus faibles (en considérant le rapport entre la résistance propre du matériau traversé et les efforts auxquels il est soumis), alors cet article permet de mettre en évidence certaines conclusions tirées de l’excavation de la galerie de sécurité, avec pour objectifs de fournir des indications opérationnelles et d’adapter les outils de prévision pour la gestion de situations similaires. Les analyses de données recueillies au cours des travaux décrits ci-après se rapportent au creusement réalisé entre juillet 2011 et février 2013 sur le seul versant français du massif du Fréjus, tandis que l’excavation côté Italie est toujours en cours. Ainsi, toutes les considérations relatives aux données acquises lors de l’excavation du tunnel routier, utiles pour une comparaison directe des réactions du massif encaissant au cours du creusement de la galerie de sécurité, ne se réfèrent qu’aux données recueillies sur le versant français. 2 - Le tunnel routier existant 2.1 - Caractéristiques géométriques de l’excavation Le tunnel existant, dont l’excavation a été réalisée d’avril 1975 à avril 1978, a une longueur légèrement inférieure à 12 780 mètres en rampe continue de la France vers l’Italie d’un peu plus de 0,5 %. La forme de l’excavation est de type semi-circulaire avec piédroits verticaux et un TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 ning 5,800 metres were carried out using a TBM with a single skirt assembled inside an assembly chamber. The mechanised excavation is associated with the installation of a lining comprising prefabricated reinforced concrete ring segments. The boring using the TBM takes place in schistous blocks with a tendency towards anisotropic behaviour (for the more calcoschistous) and under a maximum cover of around 1,850 metres. The conventional method section was excavated in anhydrite and black shale formations under a maximum cover of around 200 metres. The reaction of the excavated soil was controlled thanks to the installation of a series of instruments installed both inside the block and on the lining. Generally speaking, the excavation took place without any particular problems thanks to the specific technique adopted with the TBM and the excavation method used. However, during the excavation of the gallery, deformations in the lining rings were locally recorded. This was due to the behaviour of the excavated soil under exceptional geotechnical stresses. Progress was always maintained at the high level specific to mechanised excavations using comparable diameters, despite a considerable cover of materials with mediocre mechanical characteristics. Concerning this, it should be noted that the stratigraphy and properties of the terrains being traversed were already well known thanks to the experience acquired during the excavation of the nearby road tunnel. The main unknown factor concerned carrying out mechanised excavation under this kind of cover within a material that even during the digging of the tunnel had revealed a certain tendency towards high levels of convergence. If one considers that mechanised excavation represents the only possible choice for the excavation of galleries of a certain length through formations having increasingly low mechanical characteristics (considering the relationship between the specific resistance of the material being crossed through and the forces to which it is subject), then this article makes it possible to highlight certain conclusions drawn from the excavation of the safety gallery, with the aim of providing operational information and adapting forecasting tools for the management of similar situations. Analyses of the data collected during the works described below refer to the excavation exclusively carried out between July 2011 and February 2013 on the French side of the Fréjus block, while excavations on the Italian side are still underway. Consequently, all considerations relative to the data acquired during the excavation of the road tunnel and of use for a direct comparison of the reactions of the excavated soil during the boring of the safety gallery simply refer to data collected on the French side. 2 - The existing road tunnel 2.1 - Geometrical characteristics of the excavation The existing tunnel, which was excavated in the period from April 1975 to April 1978, has a length of slightly less than 12,780 metres and a continuous ramp of just over 0.5% leading from France to Italy. It has a semi-circular shaped excavation with vertical side walls and a radius of around 6.10 metres. The total height, from the road level to the keystone, is approximately 9 metres. Generally, the concrete lining is not reinforced and its theoretical thickness (on the French side) is around or greater than 45 cm. With the exception of a few short sections at the ends, there are no rafts. At a height of around 4.50 metres above the road level, a horizontal concrete slab separates the road traffic space from the TECHNIQUE/TECHNICAL rayon d’environ 6,10 mètres. La hauteur totale, du plan de roulement à la clef de voûte, est d’environ 9 mètres. Le revêtement de béton n’est en général pas armé ; son épaisseur théorique (côté France) est de l’ordre de 45 cm ou plus. Il ne comporte pas de radier sauf pour quelques courtes sections aux extrémités. A une hauteur d’environ 4,50 mètres au-dessus de la surface de roulement, une dalle horizontale sépare l’espace de circulation des gaines de ventilation (fig.1). Sur la partie française, cette dalle est indépendante du revêtement sur lequel elle repose grâce à un système d’appui qui ne crée pas de contraintes horizontales entre les deux structures. 2.2 - Géologie et caractéristiques du massif traversé La séquence des couches de terrains traversées lors de l’excavation du tunnel routier peut être synthétisée comme sur le tableau 1. Cette séquence géologique est reprise ci-dessous (fig. 2) sous forme de coupe montrant également la couverture de terrain le long du tracé du tunnel. Les calcshistes peuvent se présenter avec un composant prédominant carbonate ou phylliteux. Fig 1 - Section du tunnel routier existant / Section through the existing road tunnel. Points métriques (à partir de l’entrée côté France) Metric points (from the entrance on the French side) De / From à / to Epaisseur (m) / Thickness (m) Nature des terrains / Nature of the rock 0+000 0+360 360 Anhydrites / Anhydrites 0+360 0+410 50 Brèche carbonatée (Cargneules) / Carbonated brecchia (Cargneules) 0+410 1+480 1470 Schistes phylliteux verts et schistes phylliteux noirs / Green and brown phyllitic schists 1+480 1+720 240 Anhydrites avec localement horizons de brèche / Anhydrites with local brecchia horizons 1+720 6+550 4780 Calcschistes plus ou moins phylliteux alternant avec des couches de marbre / More or less phyllitic calcareous schist alternating with layers of marble Tableau 1 - Coupe stratigraphique du tunnel routier (versant français) / Stratigraphic section of the tunnel (French side). Dans son ensemble, la masse rocheuse est caractérisée par une schistosité marquée avec une pente principale ouest/sud-ouest selon des angles compris entre 25° et 70° dus à des phases successives de plissement. Il en résulte que, sur de grandes longueurs, la schistosité recoupe l’axe du tunnel sous des angles relativement faibles ventilation ducts (fig.1). On the French side, this slab is independent from the lining on which it bears thanks to a bearing system that does not create horizontal stresses between the two structures. 2.2 - Geology and characteristics of the block being crossed The sequence of layers crossed during the excavation of the road tunnel can be synthesised as follows (Table 1): This geological sequence is used again below (fig. 2) in the form of a section that also shows the soil cover along the layout of the tunnel. Calcareous schists may be present with a predominant carbonate or phyllitic component. Fig 2 - Profil géologique du tunnel routier sur le versant français / Geological profile of the road tunnel on the French side. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 397 TECHNIQUE/TECHNICAL (10 ° à 30 °), facteur qui a favorisé la survenance de phénomènes de déformations localisées lors de l’excavation. Les propriétés moyennes des divers matériaux rencontrés, déduites des essais de laboratoire, sont résumées dans le tableau 2 ci-après. Les essais de laboratoire ont permis de mettre en évidence un comportement rhéologique non négligeable des schistes qui s’est manifesté régulièrement au cours de la construction du tunnel. En effet, on a enregistré en cours d’excavation des vitesses de convergence de l’ordre de 0,1 à 0,5 mm/jour jusqu’à la mise en œuvre du revêtement définitif. L’évaluation in situ du module de déformation a conduit à des valeurs de Es de 5 800 MPa pour les essais au vérin cylindrique et de 14 700 MPa pour les essais au vérin plat (Lunardi, 1979). 2.3 - Réactions du massif rocheux à l’excavation en termes de convergence Sur le versant français, les convergences mesurées ont été de l’ordre de quelques centimètres jusqu’à un maximum de 45 cm, correspondant Résistance à la compression simple monoaxiale perpendiculaire à la schistosité σc⊥ Resistance to unconfined monoaxial compression perpendicular to cleavage σc⊥ 108 MPa ⎜⎜ Résistance à la compression simple monoaxiale parallèle à la schistosité σc ⎜⎜ Resistance to unconfined monoaxial compression in parallel to cleavage σc Module de défomabilité perpendiculaire à la schistosité Es⊥ Deformability module perpendicular to cleavage Es⊥ 86 MPa Tableau 2 - Caractéristiques mécaniques principales des calcschistes (Lunardi, 1979) / Main mechanical characteristics of calcareous schists (Lunardi, 1979) 52000 MPa ⎜⎜ Module de déformabilité parallèle à la schistosité Es ⎜⎜ Deformability module parallel with Es 55000 MPa Poids spécifique apparent γd Apparent specific weight γd 27 KN/m3 à environ 3,7 % du diamètre d’excavation. Les points de mesure sont solidaires du massif rocheux après boulonnage. La figure 3 montre la distribution des convergences maximales mesurées sur le tracé du tunnel côté français ; les convergences mesurées sont indiquées en bleu tandis que la ligne verte représente la couverture au-dessus du tunnel ; les diverses couleurs de fond correspondent aux différentes couches lithologiques traversées. Les convergences maximales ont été mesurées le long de la base orthogonale à la schistosité (base 2-4 – fig 4), tandis que les convergences minimales l’ont été sur la base horizontale (base 4-1, fig 4). Generally speaking, the rocky mass is characterised by a marked cleavage with a main west/south-west slope with angles of between 25° and 70° resulting from successive fold phases. The result is that over great lengths, the cleavage cuts through the axis of the tunnel along relatively low angles (10° to 30°). This factor favours the occurrence of localised deformation phenomena during excavations. The average properties of the various materials encountered, deduced from laboratory tests, are summarised in table 2 below. Laboratory tests have revealed a non-negligible rheological behaviour of schists that regularly revealed itself during the construction of the tunnel. In fact, during the excavation, convergence speeds of 0.1 to 0.5 mm/day were recorded up to the installation of the final lining. An in-situ evaluation of the deformation module resulted in Es values of 5,800 MPa for round cylinder tests and 14,700 MPa for flat cylinder tests (Lunardi, 1979). 2.3 - Reactions of the rocky block to excavation in terms of convergence On the French side, the convergences measured ranged from just a few centimetres to a maximum of 45 cm, corresponding to approximately 3.7% of the excavation diameter. The measurement points are integral with the rocky block after bolting. Figure 3 shows the distribution of maximum convergences measured along the route of the tunnel on the French side. The measured convergences are indicated in blue while the green line represents the cover over the tunnel. The various background colours correspond to the various lithological layers crossed through. Maximum convergences were measured along the length of the orthogonal base to the cleavage (base 2-4 – fig 4), while the minimum convergences were measured along the horizontal base (base 4-1, fig 4). Fig 3 - Convergences maximales du tunnel routier le long du versant français / Maximum road tunnel convergences along the French side. 398 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 4 - Rapport entre la convergence minimale (base 4-1) et maximale (base 4-2) (PRO 2006 – Lombardi SA) / Relationship between the minimum convergence (base 4-1) and the maximum convergence (base 4-2) (PRO 2006 – Lombardi SA). Le rapport entre les convergences minimale (base 4-1) et maximale (base 4-2) donne une indication sur le degré d’anisotropie (fig 4). Les longueurs de boulons d’ancrage par mètre de tunnel sont régulièrement accrues en fonction de l’augmentation de la couverture rocheuse, pouvant atteindre 100 à 150 m par mètre de tunnel avec une longueur moyenne des boulons de 4,5 à 5 mètres. Après la mise en place du revêtement définitif, dont les caractéristiques sont résumées au paragraphe 1, les convergences ont presque toutes cessé. Cependant, des mesures de convergence réalisées à différentes périodes après la mise en place du revêtement, ont montré dans plusieurs cas non pas un arrêt total mais une tendance, bien que très faible en valeur absolue, à la poursuite des déformations même en présence du revêtement. Cela démontre une composante rhéologique non négligeable du terrain, surtout sous fortes couvertures, confirmant ainsi les résultats des essais de laboratoire. 2.4 - Principaux problèmes rencontrés au cours du creusement du tunnel routier Outre les convergences élevées, les principales difficultés d’avancement ont été causées par des éclatements au niveau des piédroits dus au décollement des couches de calcschistes. Ces problèmes d’écaillage ont été essentiellement traités par l’intensification, l’allongement et une meilleure ductilité des boulons. Les zones dans lesquelles ces phénomènes ont atteint un degré de gravité tel qu’il a fallu recourir à la pose de cintres ont toujours été de longueur limitée. Au total, côté France, environ 200 mètres ont nécessité des cintres mais, si l’on excepte la zone d’entrée du tunnel, les zones qui ont nécessité la pose de cintres n’ont jamais dépassé 30 mètres. 2.5 - Comportement de l’ouvrage à ce jour La tendance à la convergence mentionnée plus haut s’est trouvée confirmée dans plusieurs cas de mesures de déformations effectuées sur le revêtement définitif au cours des années qui ont suivi la construction de l’ouvrage jusqu’à ce jour. La résistance aux déformations développée par le revêtement définitif s’est traduite par un accroissement des contraintes dans ce revêtement qui, dans certains cas, a conduit le gestionnaire du tunnel à procéder à des interventions localisées de renforcement. The relationship between minimum convergences (base 4-1) and maximum convergences (base 4-2) provides an indication as to the level of anisotropy (fig 4). The lengths of the anchorage bolts per metre of tunnel are regularly increased in accordance with the increased depth of the rocky cover which can attain 100 to 150 m per metre of tunnel, with an average bolt length of 4.5 to 5 metres. Following the installation of the final lining, whose characteristics are summarised in paragraph 1, nearly all convergences had ceased. However, convergence measurements taken at different times following the installation of the lining revealed that in several cases there was rather a tendency than a total stoppage, although very low in absolute values, of continued deformation even in the presence of the lining. This reveals a non-negligible rheological component in the soil, especially when there is a considerable cover thickness. This confirms the results of the laboratory tests. 2.4 - Main problems encountered during the boring of the road tunnel Apart from the high level of convergences, the main work progress difficulties encountered were caused by the spalling of the side walls due to the delamination of layers of calcareous schist. These spalling problems were essentially treated by bolt intensification and lengthening as well as a greater ductility. The areas where these phenomena attained such a level of seriousness that it was necessary to install arches have always been of a limited length. In all, on the French side, approximately 200 metres required arches but, if one excludes the tunnel entry area, the areas requiring the installation of arches never exceeded 30 metres. 2.5 - Behaviour of the works until now The tendency towards convergence mentioned above has been confirmed in several cases of deformation measurements being taken on the final lining over the years following the construction of the tunnel and through until now. The resistance to deformation developed by the final lining is translated by an increase in stresses of this lining. In certain cases, this has led the tunnel operator to carry out localised reinforcement works. 3 - The safety gallery 3.1 - Description of the project The overall project includes the construction of a safety gallery in TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 399 TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 5 - Synoptique du projet de la galerie de sécurité et des ouvrages annexes / Overview of the project for the safety gallery and ancillary works. 3 - La galerie de sécurité 3.1 - Description du projet L’ensemble du projet comprend la construction d’une galerie de sécurité parallèle au tunnel routier et à une distance moyenne de 50 m de celui-ci, d’une série de galeries de liaison (by-pass) praticables par les véhicules de secours, d’une série d’abris reliés également à la galerie de sécurité, de stations techniques pour l’installation des systèmes nécessaires au fonctionnement du tunnel et d’une nouvelle centrale de ventilation ainsi que l’extension de la station existante. Le projet est complété par un ensemble de locaux neufs multifonctionnels situés aux points prévus pour la gestion des secours et l’exploitation du tunnel. En détail, les caractéristiques principales des travaux à réaliser sont les suivants : • Galerie de sécurité L = 12 878 m • Distance moyenne de la galerie au tunnel routier existant : 50 m • Pente moyenne : 0.54 % (montante dans le sens France - Italie) • Nombre d’abris : 34 espacés en moyenne de 368 m • Nombre de stations techniques : 8 plus 2 extérieures espacées en moyenne de 1 450 m 400 • Nombre de by-pass : 9 espacés en moyenne de 1 300 m La figure 5 donne un synoptique des travaux prévus : sont indiquées les positions des stations techniques (en bleu), des by-pass (en gris) et des abris (en vert) ; les avancements sont indiqués en rouge. Les principales caractéristiques de la galerie de sécurité côté France sont les suivantes : • Longueur exécutée en construction traditionnelle : 654 m • Rayon intérieur de la voûte (sur 120°) : 4,00 m • Rayon intérieur au niveau des piédroits (sur 37°) : 6,90 m • Longueur exécutée au tunnelier : 5 850 m • Diamètre intérieur : 8,00 m + 0,20 m de tolérance • Diamètre excavé : 9,46 m (9,56 m avec surcoupe) La section interne de la galerie a été définie pour permettre le trafic des véhicules de secours actuels. Les travaux d’excavation ont été exécutés à partir du portail côté France, avec creusement à l’explosif en pleine section sur un premier tronçon puis au TBM avec bouclier simple jupe. Sur le tronçon réalisé en traditionnel, la section du tunnel TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 parallel with the road tunnel and at an average distance of 50 m from the latter, a series of by-pass galleries that can be used by emergency response vehicles, a series of shelters that are also connected to the safety gallery, technical stations for the installation of the systems necessary for the operation of the tunnel and a new ventilation plant, as well as an extension to the existing station. The project is completed by a set of new multi-functional premises located at points provided for the tunnel’s emergency management and operation. The main characteristics of the works to be carried out are as follows: • Safety gallery L = 12,878 m • Average distance between the gallery and the existing road tunnel: 50 metres • Average slope: 0.54% (rising in the France - Italy direction) • Number of shelters: 34 spaced at an average of 368 metres • Number of technical stations: 8 plus 2 exterior stations spaced at an average of 1,450 metres • Number of by-passes: 9 spaced at an average of 1,300 metres Figure 5 provides an overview of the works to be carried out: the positions of the technical stations (in blue), the by-passes (in grey) and the shelters (in green) are indicated. Advance- ments are indicated in red. The main characteristics of the safety gallery on the French side are as follows: • Length using conventional construction methods: 654 metres • Interior radius of the arch (over 120°): 4.00 m • Interior radius on the level of the side walls (over 37°): 6.90 m • Length excavated using a TBM: 5,850 metres • Interior diameter: 8.00 m + 0.20 m of tolerance • Excavated diameter: 9.46 m (9.56 m with overcut) The interior section of the gallery has been defined to permit the passage of existing emergency response vehicles. The excavation works were carried out from the tunnel entrance on the French side, with blast driving over the full face for the first section and then the use of a TBM with a single skirt shield. Over the section excavated using the conventional method, the tunnel section is horseshoe shaped with a non-reinforced shotcrete lining having an average thickness of 10 to 15 cm. The geometry of this section was defined having taken into consideration the positioning of the TBM elements within the assembly chamber which is located between metric TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 6 - Géométrie de la galerie de sécurité en traditionnel et avec TBM / F ig 6. Geometry of the safety gallery, using conventional and TBM methods. est en fer à cheval avec revêtement en béton projeté non armé d’une épaisseur moyenne de 10 à 15cm. La géométrie de cette section a été définie en tenant compte de l’accès pose de voussoirs BA préfabriqués assemblés à l’arrière du tunnelier. L’expérience acquise a également permis de spécifier un certain nombre d’adaptations et de modi- des éléments du TBM à la chambre de montage qui se situe entre les PM 600 et 640. La partie réalisée au tunnelier est revêtue de voussoirs BA préfabriqués posés directement à l’avancement derrière le tunnelier. La figure 6 illustre ces caractéristiques géométriques pour les deux sections. fications du tunnelier - afin d’éviter les risques de blocage et les surcharges sur le soutènement – qui sont résumées ci-après (Simonnet et al, 2011) : • Poussée maximale 100000 kN et couple maximal au blocage 21300 kN.m • Différentiel de conicité du tunnelier de 30 mm • Possibilité de boulonnage radial au voisinage de la tête du tunnelier • Possibilité de sur-excavation de 200 mm • Possibilité d’injecter un matériau de remplissage compressible • Voussoirs avec armatures renforcées 3.2 - Choix de la méthode d’excavation L’analyse des données de perforation et des résultats des mesures lors de l’excavation du tunnel routier a conduit les concepteurs à proposer une excavation mécanisée au TBM à bouclier simple jupe et points 600 and 640. The excavation carried out using the TBM is lined with prefabricated reinforced concrete segments laid directly behind the TBM as it advances. Figure 6 illustrates the geometrical characteristics for the two sections. 3.2 - Choice of excavation method The analysis of the perforation data and the results of measurements taken during the excavation of the road tunnel led the designers to propose a mechanised excavation system using a single skirt shield TBM with the laying of assembled prefabricated reinforced concrete segments behind the TBM. The acquired experience also made it possible to specify a certain number of adaptations and modifications of the TBM to avoid risks of blocking and overloading the supports. These are summarised below (Simonnet et al, 2011): • Maximum pressure: 100,000 kN and maximum blocking torque: 21,300 kN.m • TBM conicity differential of 30 mm • Possibility of radial bolting next to the TBM head • Possibility of 200 mm of over-excavation • Possibility of injecting a compressible filler material • Segments with reinforced frameworks Fig 7 - Schémas de boulonnage au front, conicité et surcoupe du TBM (Simonnet et al, 2011) / Diagrams showing bolting from the front, conicity and overcutting of the TBM (Simonnet et al, 2011) TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 401 TECHNIQUE/TECHNICAL Fig. 8 - Illustration de l’écaillage des calcschistes (à gauche) et schématisation du phénomène (à droite) / Illustration of the spalling of the calcareous schist (to the left) and the schematic diagram of the phenomenon (to the right). Fig 9. Réactions du massif en fonction de l’orientation des contraintes / Reactions of the block according to the direction of the stresses. 3.3 - Principaux problèmes rencontrés durant l’excavation Pour ce qui concerne l’excavation mécanisée objet de cet article, les principaux problèmes rencontrés peuvent être attribués à deux facteurs, confirmant ainsi ce qui avait été constaté au cours du creusement du tunnel routier : l’écaillage dans certaines parties du massif et des convergences asymétriques et différées dans le temps. Concernant l’écaillage, il entraînait un éboulement du terrain derrière les anneaux de revêtement, ce qui a créé des problèmes pour les injections de remplissage. Un exemple de ce phénomène est illustré par la figure 8. L’écaillage provient essentiellement de la faible cohésion le long des plans de schistosité associée à la forte augmentation des contraintes à la périphérie de l’excavation. Ce phénomène s’est manifesté principalement au niveau du rein Ouest où la schistosité était à peu près tangente au profil de l’excavation ; cela peut aussi être considéré comme la cause principale des convergences qui se sont produites pour la plupart selon la direction rein Ouest - radier Est. L’écaillage et les convergences dissymétriques ont été aussi les causes principales des 402 contraintes sur le revêtement qui se sont traduites par des fissurations diffuses sur toute la zone du rein Ouest et dans la zone symétrique du radier Est (Fig.9). Dans certains cas, les convergences se sont manifestées de manière soudaine, mettant en contact le rocher et le bouclier dans la zone de mise en place des voussoirs, malgré la conicité du tunnelier et sa surcoupe et malgré la technologie adoptée. Ce phénomène s’est manifesté dans les zones à schistosité très accentuée, correspondant probablement aux secteurs marqués par la présence de phyllades, dans les deux secteurs où le contour de l’excavation est tangent à la schistosité. Derrière le bouclier, on a constaté l’apparition de contraintes localisées sur l’anneau de revêtement concentrées dans la zone du rein Ouest qui, bien que peu marquées, ont provoqué des fissurations le long de la zone de chargement (Fig.10). Ces fissures ont ensuite été classées en fonction de facteurs qualitatifs et TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 3.3 - Main problems encountered during the excavation Insofar as mechanised excavation is concerned, being the object of this article, the main problems encountered can be attributed to two factors that also confirm what was noted during the boring of the road tunnel, being the spalling in certain areas of the block and the asymmetrical convergences that deferred over time. Concerning the spalling, it resulted in a rock slide behind the lining rings and this created problems for the filler injections. An example of this phenomenon is illustrated in figure 8. The spalling essentially results from the poor cohesion along the cleavages combined with a considerable increase in stresses around the excavation. This phenomenon is mainly to be found on the level of the west haunch where the cleavages were more or less tangent to the excavation profile. It can also be considered as the main cause for convergences that were generally produced in the west haunch – east raft direction. The spalling and asymmetrical convergences were also the main causes of the stresses on the linings which translated as cracks spread over the entire area of the west haunch and in the symmetrical area of the east raft (Fig. 9). In certain cases, the convergences appeared suddenly, placing in contact the rock and the shield in the area used to position segments. This was despite the conicity of the TBM and its overcutting and despite the adopted technology. This phenomenon was to be found in areas with particularly accentuated cleavages that probably corresponded to sectors marked by the presence of phyllites in the two sectors where the excavation contour is tangent to the cleavage. Behind the shield, there is the appearance of stresses localised on a lining ring. These are concentrated in the area of the west haunch which, despite being little marked, caused cracking along the loading area (Fig.10). These cracks were then ranked in accordance TECHNIQUE/TECHNICAL Caractérisation / Characterisation 1 1 2 2 3 3 Densité / Density A : < 5 fissures / A : < 5 cracks B : de 5 à 20 fissures / B : from 5 to 20 cracks C : > 20 fissures / C : > 20 cracks Micro fissures : peu visibles et non mesurables / Micro-cracks: hardly visible and not possible to measure Fissures visibles : max 5-10 mm / Visible cracks: max. 5-10 mm Fissures très apparentes : > 5-10 mm / Highly visible cracks: > 5-10 mm Fig 10 - Exemple de fissuration de voussoirs et classement sur la base du degré d’ouverture et de la densité des fissures / Example cracking in segments and rating based on the degree of opening and the density of the cracks. Fig 11. Tableau de synthèse de l’état de fissuration des anneaux / Synthesis table showing the level of cracking of the rings. quantitatifs afin de pouvoir disposer de termes de comparaison pour suivre l’évolution du phénomène le long de la galerie (Fig 11). La méthode appliquée pour la classification des fissures a permis des indications d’ordre statistique sur l’état de fissuration de chaque anneau qui ont été reportées dans un tableau synoptique (fig 11). Il faut considérer que les anneaux de revêtement sont posés avec joints alternés (décalage d’un demi-voussoir) et que la charge localisée sur l’anneau se manifeste alternativement par l’ouverture du joint radial with qualitative and quantitative factors in order to have terms of comparison to monitor changes in the phenomenon along the length of the gallery (Fig 11). The method applied for the classification of the cracks permitted statistical type indications concerning the amount of cracking on each ring. This information is given in an overview table (fig 11). It should not be forgotten that the lining rings are laid with staggered joints (offset by a half-segment) and that the load localised on the ring is alternatively developed by the opening TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 403 TECHNIQUE/TECHNICAL ou par la formation de fissures. Finalement, ce sont l’écaillage et les convergences dissymétriques, avec création de fissures sur une partie de l’anneau de revêtement ou ouverture des joints radiaux, qui ont réellement conditionné l’avancement. Mais il faut souligner que des fissurations supérieures à 1 mm n’ont été mesurées que sur 1% des anneaux (et des fissures > 0.3 mm sur 5% des anneaux). Les solutions mises en œuvre pour contrôler ces phénomènes sont rappelées ci-après. Il faut souligner qu’en termes généraux le front de taille n’a jamais manifesté de problème d’instabilité qui ne puisse être géré avec les procédures normales d’avancement ou en augmentant le couple ou la poussée dans les cas où des instabilités locales auraient pu entraîner un blocage de la roue de coupe du tunnelier. 3.4 - Solutions adoptées pour la résolution des problèmes en phase d’excavation Les mesures adoptées à l’avancement pour le contrôle des problèmes exposés au point précédent peuvent être résumées ainsi : 1. Renforcement structurel des voussoirs ; mise en œuvre de trois types d’anneaux différents par leur quantité d’armatures afin d’augmenter leur résistance. 2. Adoption d’une surcoupe accrue par rapport à celle définie de 10 cm (sur le rayon) afin de relâcher ultérieurement la contrainte du massif et permettre une convergence relativement meilleure. 3. Mise en œuvre d’un boulonnage radial type Swellex MN24 de 4m de longueur, réalisé au niveau de la tête de coupe à travers les ouvertures prévues à cet effet dans le tunnelier, dirigé presque perpendiculairement à la schis- 404 tosité et limité à la zone du rein Ouest de l’excavation. 4. Amélioration des procédures de mise en œuvre du remplissage du vide annulaire ainsi qu’utilisation d’un matériau de remplissage différent permettant une meilleure redistribution des charges autour de l’anneau de manière à équilibrer le mieux possible les tensions induites sur le soutènement, en exploitant ainsi au mieux les réactions de la section circulaire. 5. Avancement en continu à 3 postes/jour et 7 jours/semaine au lieu de 2 postes / 5 jours, sur une longueur d’environ 1 000 m correspondant à la zone la plus critique. En termes d’efficacité de la méthode adoptée pour la réduction de la fissuration des anneaux de revêtement, l’analyse des résultats a montré que la surcoupe et le centrage des charges extérieures grâce à la mise en œuvre d’un coulis spécial de remplissage du vide annulaire entre l’anneau de voussoirs et le terrain encaissant - le plus près possible de la tête de coupe du TBM - associés à un renforcement des armatures des voussoirs, s’avéraient les solutions les mieux adaptées. En d’autres termes, l’effet bénéfique de relaxation dû à l’excavation et à la convergence qui en résulte, devait être contrôlé en réduisant au maximum la déformation du massif encaissant immédiatement après le passage du tunnelier. 3.5 - Contrôle du comportement du massif encaissant et du système de soutènement Les réponses du terrain à l’excavation ont été contrôlées au moyen d’un système de surveillance mis en œuvre sur les voussoirs de l’anneau TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 of the radial joint or the formation of cracks. Finally, it was the spalling and asymmetrical convergences, with the creation of cracks over a part of the lining ring or the opening of radial joints, which in fact controlled the progress of the works. It should be emphasised that cracks greater than 1 mm were only measured on 1% of the rings (and cracks > 0.3 mm on 5% of the rings. The solutions developed to control these phenomena are reviewed below. It should be underlined that in general terms, the tunnel face never revealed any instability problems that could not be controlled using conventional work progress procedures, or by increasing the torque or the thrust in cases where local instabilities might have led to a blockage in the TBM cutting wheel. 3.4 - Solutions adopted to resolve problems encountered during the excavation phase The measures adopted as work progressed to control the problems developed in the previous point can be summarised as follows: 1. Structural reinforcements of the segments: installation of three types of rings that differ according to the quantities of reinforcement used to increase their strength. 2. Adoption of an overcutting greater than the defined 10 cm overcut (on the radius) in order to subsequently reduce the stress of the block and permit a relatively better convergence. 3. Installation of 4 m long Swellex MN24 radial type bolting on the level of the cutting head through openings provided for this specific purpose in the TBM, positioned almost perpendicular to the cleavage and limited to the area of the west excavation haunch. 4. Improvement of procedures for the filling of the annular space as well as the use of a different filler material permitting a better redistribution of loads around the ring in order to attain the best possible balance of induced tensions on the support and, in this way, taking the best advantage of the circular section reactions. 5. Continuous progress based on three shifts a day and seven days a week instead of two shifts / five days, over a distance of approximately 1,000 m and corresponding to the most critical area. In terms of the efficiency of the method adopted to reduce the cracking of the lining rings, the analysis of the results revealed that overcutting and the centring of external loads thanks to the introduction of a special grout used to fill the annular space between the segment rings and the surrounding rock – as close as possible to the TBM cutting head – associated with a reinforcement of the segment frames, appeared to be the best adapted solutions. In other words, the beneficial effect of the relaxation caused by the excavation and the resulting convergence needs to be checked while also reducing the deformation of the excavated soil overhanging rock as much as possible immediately after the passage of the TBM. 3.5 - Checking the behaviour of the overhanging rock and the support system The responses of the soil to the excavation were checked using a monitoring system installed on segments of the lining ring. In particular, the following were installed: • 44 instrumented rings with six pairs of strain gauges fixed to the reinforcements (fig.12). Each instrumented ring becomes a measurement station; • 124 convergence measurement monitors placed on the lining rings (fig.12) TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 12 - Position des jauges de contrainte à l’intérieur d’un anneau et bases de mesure de convergence / Position of strain gauges inside a ring and convergence measurement bases. de revêtement. En particulier ont été installés : • 44 anneaux instrumentés avec 6 couples de jauges de contrainte fixées sur les armatures (fig.12). Chaque anneau instrumenté constitue une station de mesure ; • 124 témoins de mesures de convergence placés sur les anneaux de revêtement (fig.12) • 21 points de mesure de convergence automatique (système RCMS = Ring Convergence Measurement System) (fig.13). Les jauges de contrainte installées sur le revêtement ont montré que les anneaux sont sollicités tant en compression qu’en traction, démontrant ainsi les dissymétries de charges dues à l’anisotropie de la réponse du terrain. La compression maximale mesurée est de l’ordre de 13,8 MPa pour une moyenne d’environ 6 MPa. Les niveaux maximaux de traction mesurés sont comparables. L’examen des résultats montre clairement les tendances de déformation telles qu’illustrées figure 14. Grâce à ces dispositifs d’instrumentation, il a été possible de suivre de façon systématique le niveau de charge sur le revêtement, son évolution dans le temps et par conséquent son niveau de stabilisation ainsi que la déformée de l’anneau tant en divergence qu’en convergence. 3.6 - Comparaison entre l’excavation traditionnelle et l’excavation mécanisée Au plan géologique, la principale évidence qui est apparue durant l’excavation au TBM de la galerie de sécurité est l’absence d’anhydrites • 21 automatic convergence measurement points (RCMS system = Ring Convergence Measurement System) (fig.13). Thanks to these instrumentation systems, it was possible to systematically monitor the load level of the lining, the way it changes over time and, consequently, its level of stabilisation as well as the deformation of the ring, both in terms of divergence and convergence. The strain gauges installed on the lining revealed that the rings take compression and traction loadings. This demonstrates the dissymmetries of loads resulting from the anisotropy of the soil response. The maximum measured compression is around 13.8 MPa with an average of around 6 MPa. The maximum measured traction levels are comparable. An exami- Fig 13 - Mesure automatique de convergence avec le système RCMS / Automatic convergence measurement using the RCMS system nation of the results clearly reveals the tendencies towards deformation as illustrated in figure 14. v 3.6 - Comparison between conventional excavation techniques and mechanised excavation In geological terms, the main evidence that appeared during the TBM excavation of the safety gallery was the absence of anhydrites along the contact length between the black shale and the calcareous schist, whereas the road tunnel, as can clearly be seen in figure 15 below, had encountered anhydrites over a length of approximately 230 metres. Although the road tunnel and the safety gallery are only 50 metres distance from one another and despite the significant thickness of the anhydrites encountered by the Fig 14 - Déformée typique de l’anneau / Typical deformation of the ring. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 405 TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 15 - Coupe géologique du tunnel routier (gauche) et de la galerie de sécurité (droite) / G eological section of the road tunnel (left) and the safety gallery (right). le long du contact entre les schistes noirs et les calcschistes, alors que le tunnel routier avait rencontré les anhydrites sur une longueur d’environ 230 mètres, comme le montre bien la figure 15 ci-après. Bien que le tunnel routier et la galerie de sécurité soient distants de seulement 50 mètres et malgré l’épaisseur significative des anhydrites rencontrées par le tunnel routier, la structure géologique le long de cette galerie de sécurité s’avère ainsi très différente. Cela démontre que, dans un tel contexte géologique très complexe, l’extrapolation et la projection de données s’avère très délicate, même à faible distance, et le fait de disposer de telles données dans un voisinage immédiat n’offre pas nécessairement une bonne fiabilité quant aux données géologiques. En ce qui concerne les aspects géomécaniques et le comportement du terrain, les phénomènes observés ont été identiques pour les deux tunnels, indépendamment de la méthode d’excavation. En effet, dans les deux cas, ont été rencontrés des phénomènes d’écaillage et la présence de convergences importantes. A noter qu’à plusieurs reprises, l’excavation du tunnel routier a été soumise à des déformations importantes dues au détache- 406 ment de blocs de roche, alors que cela n’a jamais été signalé lors de l’excavation au TBM de la galerie de sécurité. Concernant les rendements (longueur excavée par jour) en méthode d’excavation mécanisée, la production moyenne globale a été de l’ordre de 11 mètres/jour : en régime normal, le rendement global moyen a été compris entre 12,50 et 13,50 mètres/jour selon la période. Si l’on considère comme significatifs les rendements obtenus lors de l’excavation du tunnel routier côté Italie (env. 5 m/jour avancement global moyen) et côté France (env. 6m/jour) on peut alors noter que les rendements obtenus ici avec le TBM sont plus de deux fois supérieurs à ceux réalisés en traditionnel. Les avancements réalisés dans les deux tunnels sont montrés Fig.16 ci-après. En ce qui concerne le comportement du terrain lors de l’excavation, la comparaison entre les convergences maximales mesurées en cours d’excavation de la galerie de sécurité et les pressions moyennes mesurées sur les anneaux instrumentés montre, de manière générale, une certaine correspondance (Fig.17). A noter que les valeurs ci-dessus ne s’entendent que hors TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 road tunnel, the geological structure of this safety gallery reveals itself to be very different. This shows that in a very complex geological context, data extrapolation and projection is complicated, even at a reduced distance, and the fact of having such data in the immediate vicinity does not necessarily provide a high level of reliability insofar as geological data is concerned. Insofar as the geomechanical aspects and the behaviour of the soil are concerned, the observed phenomena were identical for the two tunnels, no matter what the excavation method used. In fact, in both cases, spalling phenomena and the presence of considerable convergences were encountered. It should be noted that on several occasions, the excavation of the road tunnel was subject to considerable deformations due to the breaking away of rock blocks while this never occurred during the TBM excavation of the safety gallery. Concerning the yield (length excavated per day) using mechanical excavation, the average global production was, depending on the period, around 11 metres/day: in normal activity, the average global yield was, depending on the period, between 12.50 and 13.50 metres/day. If the yields obtained during the excavation of the road tun- nel on the Italian side (around 5 m/ day average global progress) and on the French side (around 6 m/day) are considered to be significant, it should be noted that the yields obtained here with the TBM are twice as great as those obtained using the conventional method. The progress achieved for the two tunnels is shown in Fig. 16 below. Concerning the behaviour of the soil during the excavation, the comparison between the maximum convergences measured during the excavation of the safety gallery and the average pressures measured on the instrumented rings show, generally speaking, a certain similarity (Fig.17). It should be noted that the values given above are taken to exclude rheological effects, given that the average pressures on the rings cannot be considered as stabilised. It is also worth noting that pressure measurements can be influenced by the method used for laying the annular space infill grout and that this contributes to the redistribution of stresses and a reduced asymmetry. Concerning the rheological responses and, in particular, the reactions delayed over time of the calcareous schist subjected to very high forces, it can be said that this is one of the characteristics to be taken into consideration for evaluating the effects of TECHNIQUE/TECHNICAL Fig 16 - Avancements réalisés lors de l’excavation de la galerie de sécurité (gauche) et du tunnel routier (droite) / Progress achieved during the excavation of the safety gallery (left) and the road tunnel (right). effets rhéologiques, étant donné que les pressions moyennes sur les anneaux ne peuvent pas être considérées comme stabilisées. Il faut aussi remarquer que les mesures de pression peuvent être influencées par le mode de mise en œuvre du coulis de remplissage du vide annulaire, qui contribue à la redistribution des contraintes et à la réduction de l’asymétrie. En ce qui concerne les réponses rhéologiques et notamment les réactions différées dans le temps des calcschistes soumis à des efforts très élevés, on peut dire qu’il s’agit là d’une des caractéristiques à prendre en compte pour l’évaluation des effets de la réaction du terrain excavé. Déjà lors de l’excavation du tunnel routier (Lunardi, 1979) avaient été mis en évidence des phénomènes non négligeables de convergence différée dans le temps dus à la composante rhéologique (liée à la nature schisteuse du terrain) des calcschistes soumis à de fortes contraintes dues à un état de contraintes initiales élevées. En ce qui concerne les données relatives à la composante rhéologique le long de la galerie de sécurité, celles-ci peuvent être déduites des mesures des capteurs installés sur Convergences dans le tunnel routier / Pressions sur le revêtement de la galerie de sécurité / Convergences in the road tunnel / Pressures on the safety gallery lining Fig 17 - Comparison between the pressures measured on the instrumented rings in the safety gallery and the convergences observed during the excavation of the road tunnel / Comparaison entre les pressions mesurées sur les anneaux instrumentés de la galerie de sécurité et les convergences observées lors de l’excavation du tunnel routier les anneaux instrumentés. Une analyse des données disponibles est actuellement en cours ; elle permettra d’obtenir une référence intéressante sur la réaction différée des calcschistes soumis à une excavation mécanisée. En fait, il s’agit là d’un sujet important qui est d’évaluer l’effet de la vitesse d’excavation et de pose du revêtement avec un TBM comparée à l’excavation traditionnelle telle qu’utilisée pour le tunnel routier. the reaction of the excavated soil. During the excavation of the road tunnel (Lunardi, 1979) there had been considerable convergence phenomena delayed over time due to the rheological component (linked to the schistous nature of the soil) of the calcareous schist subjected to considerable stresses resulting from an initially high level of stresses. Concerning the data relative to the rheological component along the safety gallery, these can be deduced from the measurements provided by the sensors installed on the instrumented rings. An analysis of available data is currently underway and will provide an interesting reference concerning the delayed reaction of the calcareous schist subjected to mechanised excavation. This is in fact an important subject and concerns an evaluation of the effect of the excavation speed and the installation of the lining using a TBM, as compared with conventional excavation methods such as that used for the road tunnel. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 407 TECHNIQUE/TECHNICAL 4 - Conclusions Le retour d’expérience issu de l’excavation mécanisée du premier tronçon de la galerie de sécurité du Fréjus permet de tirer les conclusions suivantes : • Faisabilité d’une excavation mécanisée dans un massif rocheux fortement anisotrope et comportant des variations importantes de lithologie et de texture telles que rencontrées dans les calcschistes (appelés également schistes lustrés dans la littérature française). • Difficultés réelles d’extrapolation et de prédiction des données purement géologiques à partir de résultats de travaux voisins dans un tel contexte très complexe. • Possibilité d’atteindre, en l’absence de conditions critiques, un régime d’avancement élevé, supérieur à 350 mètres/mois. • Dans un contexte géologique et géomécanique tel que celui de la galerie de sécurité du Fréjus, en présence d’un massif schisteux ayant tendance à converger sous couverture importante, on enregistre une déformation qui atteint la valeur de l’espace annulaire entre le profil excavé et le revêtement dès le passage du tunnelier, avec toutes les conséquences que ce phénomène peut entraîner en termes de contraintes sur le revêtement. t 4 - Conclusions The information feedback provided by the mechanised excavation of the first section of the Fréjus safety gallery allows the following conclusions to be drawn: • Feasibility of mechanised excavation in a highly anisotropic rocky block with considerable lithological and textural variations, such as those encountered in calcareous schists (also known as calc-schists). • Considerable difficulties in extrapolating and predicting purely geological data from the results of neighbouring works in this very complex type of context. • In the absence of critical conditions, possibility of obtaining a high rate of progress of over 350 metres/ month. • In a geological and geomechanical context such as that of the Fréjus safety gallery, in the presence of a schistous rock tending to converge below a considerable amount of cover, we record a deformation that attains the value of the annular space between the excavated profile and the lining as soon as the TBM carries out its excavation, with all the consequences that this phenomenon might have in terms of stresses on the lining. t Bibliographie / Bibliography • Lunardi, P. 1979. Application de la mécanique des roches aux tunnels autoroutiers ; Exemple des tunnels du Frejus (côté Italie) et du Gran Sasso. Revue Francaise de Géotechnique, 12, 5-43. • Panet, M. 1996. Two case histories of tunnels through squeezing rocks, Rock Mechanics and Rock Engineering 29, 3, 155-164. • Simonnet, D., Miche, N., Mathieu, E., De Lorenzi, D., Chille, F., Schivre, M., Thone, M. 2011 . Safety Gallery of the Frejus Highway Tunnel : retro.analysis of the road tunnel, built with conventional method, in order to choose a mechanized method in a high deformable environment, AFTES International Congress, Lyon 2011 Sulem, J., Panet, M., Guenot, A. 1987. Closure Analysis in Depp tunnels, Int. J. Rock Mech. 24, 145-154. 408 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Tunnel SNCF de la Gare Saint Roch à Montpellier Tunnel de l’Etoile à Strasbourg ChantierS/worksites Suivi de convergence Mesures dans le tunnel routier du Fréjus pendant l’excavation de la galerie de sécurité Monitoring of convergence Measurements in the Frejus road tunnel during excavation of the safety gallery Fabrice COL Gascogne Génie Civil Le tunnel routier du Fréjus, qui relie la France (Modane) et l’Italie (Bardonecchia), monotube long de 13 km inauguré en 1980, a été creusé dans les Schistes Lustrés de la zone Piémontaise. Pendant les travaux, cette formation géologique fortement litée avait montré des convergences de plusieurs dizaines de centimètres dans certains secteurs. Aussi, en vue du creusement de la galerie de sécurité à 50 mètres du tunnel, celui-ci a été équipé d’un système de surveillance automatique afin de détecter d’éventuelles convergences sans avoir à intervenir dans l’espace trafic. La galerie elle-même étant creusée au tunnelier avec revêtement préfabriqué dans un terrain potentiellement très convergent, il a été nécessaire de mesurer la déformation du terrain autour de la machine et la convergence du revêtement le long du train suiveur dès la pose des anneaux de revêtement. Cet article présente les différentes techniques qui ont permis de réaliser ces mesures. The 13km-long Frejus road tunnel, at the French-Italian border linking Modane to Bardonecchia, was inaugurated in 1980. This single tube was excavated through the schisteous formation of the «Piémontaise» zone characterized by a strongly layered schistosity almost parallel to the tunnel axis. During the excavation, the rock mass showed a highly deformable behavior which recorded convergences ranging between 15 and 60cm in diameter in some areas. In view of the excavation of a safety tunnel at a distance of 50 meters from the road tunnel, in order to detect convergences without traffic disturbances, an automatic monitoring system was used to survey the tunnel. While the safety tunnel was being excavated by a single shield hard-rock TBM and lined with precast concrete rings through a rock mass with high potential convergences, it was important to measure the convergence of the rock mass in order to know the implications for the shield and the rings as quickly as possible. This article summarizes the methods of monitoring used on the safety tunnel and the highway tunnel. 1 - Les contraintes imposées par le projet Le cahier des charges relatif au lot 1 (France) avait d’emblée prévu au droit de chaque rameau (tous les 370 m environ) la mise en place d’une section de convergence, de trois extensomètres en forage et de six jauges de déformation (cordes vibrantes) ainsi que des vérins plats. Les mesures de convergence 1 - The constraints imposed by the project Figure 1 - Vue générale : tunnel routier - galerie de sécurité rameau / General view: road tunnel - safety gallery transverse gallery. The contract documents for the section 1 (France) had specified at each transverse gallery (approximately every 370 m) the installation of a convergence section, three extensometers in boreholes and six deformation gauges (vibrating strings) as well as flat jacks. Convergence measures had to be carried out from the beginning of TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 411 ChantierS/worksites devaient être effectuées du début du creusement du rameau (partie abri + partie sas) jusqu’à la réalisation du premier plot de béton coffré à l’intersection du tunnel routier et du sas. La fréquence de mesure devait être modulable (de 6 h en fonctionnement normal à 2 h en fonctionnement plus critique). Pendant tous les travaux du tunnelier et de l’excavation en traditionnel des rameaux, la circulation du tunnel routier a été permanente. Seules deux plages de travail hebdomadaires étaient autorisées (nuits du vendredi au samedi et du samedi au dimanche), d’autres nuits pouvant être accordées moyennant dérogations. En 2013, il y a eu un total de 119 nuits d’alternats pour 327 chantiers auxquelles il convient d’ajouter 7 nuits de coupure totale. Les mesures devaient être traitées en temps réel et les résultats mis en ligne pour permettre un accès à distance immédiat aux personnes autorisées. 2 - Choix de la méthode demesure et système mis en place Compte tenu des points précédents, des mesures de convergence classiques en mode manuel n’étaient pas envisageables. Le recours à un système de mesure automatique avec transmission des données en temps réel s’est donc naturellement imposé. Le planning marché relatif à l’avancement des travaux de rameaux prévoyait l’ouverture de 18 rameaux sur le lot 1 (France). Il a été postulé que jusqu’à quatre rameaux pourraient être suivis en parallèle d’où la nécessité de mettre en œuvre quatre systèmes de mesure de convergence temps réel. Ces systèmes ont été transférés d’un rameau à l’autre, suivant l’avancement de leur réalisation. Chaque zone de suivi comprenait deux prismes de référence et quatre prismes de suivi sur la section de convergence. Ces prismes de référence se sont avérés importants (on pouvait en douter initialement) car ils ont permis de déterminer à coup sûr le côté du tunnel d’où venaient les mouvements. La rétro analyse de la cinématique de déplacement des sys-tème de mesure de convergence en temps réel montre qu’un cinquième appareil aurait parfois permis de maintenir plus longtemps en place certains systèmes de mesure de convergence en temps réel sensibles (sans que cela ait la moindre incidence par ailleurs). excavating transverse galleries (shelter part + airlock part) until the completion of the first concrete block at the tunnel / airlock intersection. The measurement frequency had to be flexible (from 6 hours under normal operation to 2 hours under more critical operation). During the whole of tunneling and gallery excavation work, the traffic in the road tunnel was kept operational full time. Only two working time slots were allowed weekly (nights from Friday to Saturday and Saturday to Sunday) but other nights being possibly granted subject to special derogations. In 2013, there were a total of 119 nights for 327 shifts to which 7 nights with total outage should be added. Measures had to be processed in real time and the results dispatched online to allow immediate remote access to authorized persons. 2 - Choice of measurement method and system set up Considering the above points, conventional convergence measurements in a manual mode were not possible. Then the use of an automatic measuring system with data transmission in real time became compulsory. The contract schedule related to the progress of work on the galleries specified the opening of 18 galleries within the lot1 (France). It has been claimed that up to four galleries could be surveyed simultaneously hence the need to implement four real time convergence measurement systems. These systems were transferred from one gallery to another, depending on the progress of work. Each survey area consisted of two reference prisms and four measurement prisms tracking the convergence section. These reference prisms proved to be important (this was initially questionable) because they allowed to determine without fail the tunnel side where the movements were coming from. The back analysis of the kinematics of displacement of the real time convergence measurement system shows that a fifth device would have sometimes allowed to maintain a longer time in place some sensitive real time convergence measurement systems (without this having any effect otherwise). N°1 & n°4 : prismes en piédroit / prisms on sidewall N°2 & N°3 : prismes sous dalle / prisms under slab Figure 2 - Equipement type d’une zone pour suivi de convergence / Typical equipment of a convergence measuring zone. 412 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Ref 1 & Ref 2 : prismes de contrôle à hauteur d’homme / test prisms at breast height CHANTIERS/WORKSITES GAF = Gaine Air Frais / Fresh Air Duct Figure 3 - Schéma de communication et d’alimentation électrique / S cheme of communication and power supply. Le même dispositif a été reproduit sur la majorité des rameaux mais sur certains il a fallu inverser car des « totems » ou autres panneaux non démontables constituaient un obstacle aux visées depuis le tachéo- mètre. Sur ce type de dispositif, le problème n’est pas la mesure en elle-même mais le réseau de communication permettant de rapatrier les données. Habituellement on a le choix entre 3G, Wifi, Bluetooth, câble cuivre ou fibre optique. En tunnel on est limité aux deux dernières solutions... La transmission de données a constitué sinon un challenge, du moins le point critique de ce projet. Il a fallu déployer un système de communication reliant les bureaux de Gascogne Génie Civil sur la plateforme principale à la limite lot 1 / lot 2 vers le pm 6 500 soit un total d’environ 7 km de ligne. Pour le lot1 (partie française), une solution de communication longue portée sur câble en cuivre, a été mise en œuvre par la société Spie énergie. La ligne a été déployée dans des fourreaux pré-existants sous la plateforme, des bureaux à l’entrée de la gaine d’air frais, puis dans le chemin de câble situé côté gauche dans la gaine d’air frais (GAF). Des boîtiers de dérivation ont été installés tous les 200 m permettant de venir connecter des dérivations (passant par les carneaux les plus appropriés) en provenance du tunnel routier. Le passage du câble dans la GAF a permis des interventions plus aisées (en journée), les interférences personnel / trafic routier étant nulles. Dans cette configuration (en souterrain, 7 km de ligne de communication, 4 tachéomètres TM30) ce système de mesure de convergence en temps réel est une première mondiale... A fortiori si l’on y inclut celui réalisé par Gascogne Génie Civil / Geoworks sur la partie Italienne du tunnel : on passe à 14 km de ligne de communication et 9 tachéomètres TM30 ! 3 - Mise en œuvre du matériel topographique et du logiciel de pilotage Pour l’anecdote, Gascogne Génie Civil a utilisé, pour ses déplacements dans la gaine d’air frais, très ponctuellement un mini quad et en The same device has been reproduced on the majority of transverse galleries but some had to be inverted because « totems » or other non-removable panels were an obstacle for the tacheometer surveying. On this type of device, the problem is not the measure itself but the communication network allowing to retrieve data. Usually there is a choice between 3G, Wifi, Bluetooth, copper cable or optical fiber, but in tunnels the choice is restricted to the last two solutions... The data transmission has not been a real challenge but, at least, the critical point of this project. It was necessary to install a communication system between the Gascogne Génie Civil offices on the main platform and the lot 1 / lot 2 limit at PM 6 500, which means a total of about 7 km line. For lot1 (French part), a solution of longrange communication through a copper cable was implemented by Spie energy. The line was deployed in existing ducts under the platform, from the offices to the fresh air duct and then into the cable channel located on the left side in the fresh air duct (FAD). Junction boxes were installed every 200 m to allow connections from the road tunnel. The cable through the FAD has allowed easier interventions (during the day), the personal / traffic interference being nil. In this configuration (underground work, 7 km communication line, 4 TM30 tacheometers) this real time convergence measurement system is a world premiere! Even more if one includes the system achieved by Gascogne Génie Civil / Geoworks on the Italian part of the tunnel, making it a total of 14km communication line and 9 TM30 tacheometer stations! 3 - Implementation of topographic equipment and control software For the anecdote, Gascogne Génie Civil used for travelling in the fresh air duct, very occasionally a mini quad and, generally, electric bikes, one of them being provided with a small trailer that can contain all the wiring and transfer boxes. In the road tunnel, usual light vehicles were used. Four Leica TM30 tacheometers were installed; their selection was based on their accuracy and their potential ability to withstand attacks from the tunnel atmosphere (dust, nano particles from the exhaust gas, humidity, TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 413 ChantierS/worksites Lettres du Code Code letters IP Premier chiffre caractéristique First characteristic figure 0 1 2 3 4 5 6 Contre la pénétration de corps solides étrangers (non protégés) Against penetration of solid foreign bodies - de diamètre ≥ 50 mm / diameter ≥ 50 mm - de diamètre ≥ 12,5 mm / diameter ≥ 12,5 mm - de diamètre ≥ 2,6 mm / diameter ≥ 2,6 mm - de diamètre ≥ 1,0 mm / diameter ≥ 1,0 mm - protégé contre la poussière / dust-protected - étanche à la poussière / dust-proof Deuxième chiffre caractéristique second characteristic figure 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Contre la pénétration de l’eau avec effets nuisibles (non protégés) Against penetration of water - gouttes d’eau verticales / vertical drops - gouttes d’eau (15° d’inclinaison) / inclined drops - pluie / rain - projection d’eau / water splashing - projection de la lance / nozzle - projection puissante à la lance / heavy nozzle - immersion temporaire / tempory immersion - immertion prolongée / ling-time immersion Figure 4 - Système de codage /Codage system. règle générale des vélos à assistance électrique, l’un d’eux étant muni d’une petite remorque pouvant contenir tous les câblages et boitiers à transférer. Dans le tunnel routier de simples véhicules légers ont été utilisés. Quatre tachéomètres Leica TM30 ont été mis en place et choisis en fonction de leur précision et de leur capacité potentielle à résister aux agressions de l’atmosphère du tunnel (poussière, nano particules des gaz d’échappement, humidité, projection de sel en saison hivernale). Force est de constater que malgré leur norme IP54, les TM30 ont été contaminés à même le cœur : les particules très fines des gaz d’échappement s’y sont insinuées avec pour conséquences des nettoyages longs et coûteux effectués par les techniciens Leica. Il faudrait des appareils qualifiés IP64 qui n’existent pas à notre connaissance. (Voir Fig. 4). On a retenu les prismes Leica GMP104 pour équiper les zones de suivi car la distance de mesure au tachéomètre est faible, l’encom- 414 brement est faible avec un risque de heurt faible et une robustesse évidente. Pour piloter à distance les tachéomètres, pour rapatrier les données et les traiter, nous avons utilisé le logiciel Geomos de Leica. Celui-ci permet de connecter des capteurs topographiques mais peut aussi supporter des capteurs de température, pression, des inclinomètres... Il permet aussi d’intégrer des fonctions d’alarme. Il a cependant un travers : en cas de coupure internet les mesures ne sont pas lancées. salt spray in winter). It is clear that despite their IP54 standard, TM30 were contaminated in their core: very fine particles from exhaust gases penetrated inside the tacheometers with the consequences of long and costly cleanups performed by Leica technicians. IP64 qualified devices should be used but, to our knowledge, they are not available. (See Fig. 4). Figure 5 - Tachéomètre TM30 sur sa console / TM30 total station on its console. Figure 6 - Prismes sur une demisection / Prisms on a half section. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 GMP104 Leica prisms were selected to equip tracking areas since the tacheometer measuring distance is small, its size is small with a low risk of collision and an obvious strength. For remote control of tacheometers and to repatriate and process data, we used the Leica GeoMoS software. It allows to connect topographical sensors but it can also withstand temperature or pressure sensors, inclinometers, etc. It also allows the integration of alarm functions. However it has a drawback: in case of internet disconnection, measures are not initiated. 4 - Factors responsible for deteriorating the quality of the measurements One would have thought that working in the tunnel is an advantage and preserves equipment from poor climatic conditions. There was not the case. Fouling has been an ongoing problem remediated by regular cleaning (every 2-4 weeks) to maintain satisfactory measuring conditions. Other phenomena may degrade the quality of measurements such as the depressions caused by heavy truck passing by. Indeed, the measurement cycle is programmed at a fixed time and a truck may go through at the time of measurement and create disturbances without we can have this information. One can also add hazards such as a strap detached from a truck hitting and twisting a prism holder, the biannual washing of the tunnel walls, Figure 7 - Prisme / Prism. CHANTIERS/WORKSITES 4 - Facteurs de détérioration de la qualité des mesures On aurait pu penser que travailler en tunnel serait un avantage et préserverait le matériel des mauvaises conditions climatiques. Il n’en n’a rien été. L’encrassement a été un problème permanent pallié par des nettoyages réguliers (toutes les 2 à 4 semaines) pour conserver des conditions de pointé correctes. D’autres phénomènes sont susceptibles de détériorer la qualité des mesures comme par exemple les dépressions causées par les passages de poids lourds. En effet, le cycle de mesure étant programmé à heure fixe, un poids lourd peut très bien passer au moment de la mesure et créer des perturbations sans que l’on puisse avoir cette information. On peut aussi ajouter des aléas tels que sangle détachée de camion venant frapper et tordre un support de prisme, les lavages biannuels des parois du tunnel à surveiller de près, les coupures d’alimentation électrique malgré les onduleurs et enfin les coupures internet... Figure 8 - Un TM30 normal et le même après séjour de 3 mois dans tunnel routier / A normal TM30 and the same after 3 months stay in the road tunnel. les courbes de convergence ont eu une très faible amplitude de variation comprise entre 0 et 1.5 à 2mm. A partir de là, tout dépassement de cette amplitude pouvait devenir significatif. Rameau n° Gallery N° Convergence max Max convergence segment Convergence max Rameau n° ????? Convergence max Max convergence segment Convergence max Max convergence segment 1 1-4 2 mm 10 1-3 1.2 mm 2 1-4 1.4 mm 11 1-4 1.2 mm 3 1-4 1.0 mm 12 2-3 1.8 mm 4 1-4 2 mm 13 1-4 4.3 mm 5 1-4 0.9 mm 14 1-4 7.5 mm 6 1-3 1.9 mm 15 1-4 7.0 mm 7 2-3 2.2 mm 16 1-3 0.9 mm 8 1-4 0.6 mm 17 1-3 0.5 mm 9 1-4 1.1 mm Convergence ≤ 1.5 mm 1.5 < Convergence < 3.5 mm Convergence > 3.5 mm 5 - Résultats La précision sur la longueur d’une corde 3D mesurée avec le matériel mis en œuvre donnerait environ 3 à 4/10e de mm. Du fait des dégradations de mesure exposées précédemment, on arrive plus vraisemblablement aux alentours de 5 à 6/10e de mm. Nous avons eu la chance de n’avoir aucun mouvement sur les premiers rameaux ce qui a permis une calibration empirique du seuil de mouvement à partir duquel on pouvait légitimement se poser des questions. Sur ces rameaux toutes Nous allons maintenant regarder de plus près le cas des sections de convergence en tunnel routier relatives aux rameaux S17, S15 et S14. Pour tous les profils qui suivent, en abscisse la date et en ordonnée la convergence en mm. cuts of power supply despite the use of UPS and finally internet cuts… 5 - Results The accuracy on a 3D string measured with the equipment used on the project would be about 3 to 4/10ths of a millimeter. Due to degradation of measurements as described above, the accuracy is more likely to be at around 5 to 6/10ths of a millimeter. We were fortunate to have no movement on the first transverse galleries, which allowed an empirical calibration of the displacement threshold from which one could legitimately start asking questions. On these galleries, all convergence curves showed a very low amplitude of variation of between 0 and 1.5 to 2mm. From there, any measurement exceeding this magnitude could become significant. We will now look more closely at the case of the convergence sections in the road tunnel related to galleries S17, S15 and S14. For all the following profiles, dates are on the abscissa and convergences (in mm) on the ordinate lines. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 415 ChantierS/worksites S17 (longueur creusée 39.2 m depuis la galerie de sécurité) : nous l’avons choisi (d’autres auraient aussi convenu) comme profil de référence où rien ne se passe : pas de mouvement en tunnel routier, pas plus qu’en galerie de sécurité qu’à l’intérieur du rameau. S17 (39.2 m excavated from the safety tunnel): we chose this section (others would have also agreed) as reference profile where nothing happens: no movement in the road tunnel, as well as in the safety tunnel or inside the transverse gallery. Figure 10 - Sections de convergence en tunnel routier zone du rameau S17 / Convergence sections in the road tunnel next to the S17 transverse gallery (yy = mm ; xx = jours/days). S14 (longueur creusée 41.0 m depuis la galerie de sécurité) : jusqu’à 35 mm de convergence observée au pm 10 pour descendre à 8 mm à proximité du parement du tunnel routier : On constate que les valeurs en tunnel routier et en extrémité de rameau sont très proches. S14 (41.0 m excavated from the safety tunnel): up to 35 mm convergence observed at PM 10 down to 8 mm near the the road tunnel: The values in the road tunnel and at the end of the transverse gallery are very close to each other. Figure 11 - Sections de convergence en tunnel routier zone rameau S14 / Convergence sections in the road tunnel next to the S14 transverse gallery (yy = mm ; xx = jours/days). S15 (longueur creusée 40.5 m depuis la galerie de sécurité) : jusqu’à 10mm de convergence observée au pm 3.5 pour descendre à 7mm à proximité du parement du tunnel routier: On constate que valeur en tunnel routier et en extrémité de rameau sont très proches. S15 (40.5 m excavated from the safety tunnel): up to 10mm convergence observed at PM 3.5 down to 7mm near the side of the road tunnel: values in the road tunnel and at the extremity of the transverse gallery are very close. 416 Figure 12 - Sections de convergence en tunnel routier zone rameau S15 / Convergence sections in the road tunnel next to the S14 transverse gallery (yy = mm ; xx = jours/days). TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 CHANTIERS/WORKSITES Composante X /Component X Composante Y /Component Y Composante Z /Component Z Figures 11 - Points de référence /Reference points (yy = mm ; XYZ sont les coordonnées fictives des points calculées par le tachéomètre permettant ensuite le calcul des longueurs des cordes / XYZ are the fictive coordinates of the tacheometer readings ) Les mouvements étant actés, on a pu déterminer le côté du tunnel routier subissant les poussées grâce aux deux points de référence. Les 3 graphes ci-après montrent des écarts quasi nuls sur les points de référence à l’exception de la composante Z pour laquelle on observe de légères oscillations de 0 à 2 mm. Composante X /Component X Les points côté galerie de sécurité sont en blanc et bleu et ceux du parement opposé en jaune et rouge. On constate que ceux du parement opposé varient très peu sur toutes les composantes alors que ceux coté galerie de sécurité présentent un fort mouvement surtout sur la composante X. Movements being recorded, it was possible to determine from the 2 reference points records the side of the road tunnel submitted to movements. The 3 graphs hereinafter show nearly zero difference on reference points except for the Z value for which slight oscillations from 0 to 2mm were noted. Composante Y /Component Y Points on the safety gallery side are white and blue and those on the opposite side yellow and red. We can observe that those on the opposite side show small variations in all directions while those on the safety gallery side show a large movement especially on the X component. Composante Z /Component Z Figures 12 - Points de suivi en XY /Monitoring points in XY. • Ajustement du soutènement dans les rameaux Pour remédier aux problèmes de fissuration du béton projeté constaté dans les abris 14 et 15, des boulonnages ont été entrepris. Pour l’abri S14, dans lequel la convergence maximale (mesures optiques traditionnelles) a été de 35 mm au pm 5.50, 82 boulons autobloquants de 6 m avec une maille de pose de 2 m sur 2 m ont été réalisés. Pour l’abri S15, dans lequel la convergence maximale (mesures optiques traditionnelles) a été de 35 mm au pm 5.50, 55 boulons autobloquants de 6 m avec une maille de pose de 2 m sur 2 m ont été réalisés. A l’issue de ces poses, les convergences se sont stabilisées. • Renforcement des mesures des anneaux de convergence historiques du tunnel routier La fréquence des mesures qui était annuelle sur les anneaux de convergence historiques du tunnel routier du Fréjus a été revue à la hausse avec une mesure tous les deux mois. Celles-ci, effectuées en mode manuel, de nuit et en week-end ont mis en évidence que l’évolution même faible était continue sur certains profils. • Adjustment of support in the transverse galleries To overcome the problems of shotcrete cracking found in shel-ters 14 and 15, bolting was undertaken. For shelter S14, wherein the maximum convergence (conventional optical measu-rements) was 35mm at PM 5.50, 82 self-locking bolts, 6m long, distributed over a 2 m x 2 m mesh, were installed. For shelter S15, wherein the maximum convergence (also conventional optical measurements) was 35 mm at PM 5.50, 55 self-locking bolts, 6 m long, with a 2 m x 2 m mesh, were installed. After that, convergences were stabilized. • Intensification of measurements on the historical convergence measurement rings of the road tunnel The frequency of measurements on the historical convergence measurement rings of the Frejus road tunnel was annual; it has been revised upwards with one measurement every two months. These measurements, made manually, during a week-end night, showed that the evolution, even small, was continuous on some profiles. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 417 ChantierS/worksites Figure 13 - Evolution du profil en long de convergence - Point zéro optique le 1er Aout 2005. (passage de mesures fil invar à optiques), en abscisse le pm en m et en ordonnée la convergence en mm. Pour plus de lisibilité, 4 mesures ont été enlevées / Evolution of the lon-gitudinal profile of convergence - Point zero optical August 1, 2005 (change in measurement from invar wire to optical); PM (m) are on abscissa and convergence (mm) on ordinates. For better readibility, 4 measures were de-leted. • Mise en place de tirants de confortement dans le tunnel routier Les mesures montrant que la convergence n’est pas stabilisée sur certains profils, le maître d’ouvrage a planifié la mise en œuvre de tirants actifs à la base des piédroits sur zones des pm 1900 à 2200 et 4300 à 5600. Ceux-ci devraient stabiliser le phénomène comme cela a été le cas sur d’autres zones du tunnel par le passé. 5 - Impacts sur l’optimisation pour le lot 2 (Italie) • Adaptation et optimisation du système de monitoring Sur le lot 1 (France) le marché prévoyait uniquement le suivi au droit de chaque rameau. Avec le retour d’expérience du lot 1, le lot 2 a choisi d’organiser le monitoring différemment : suivi au droit des rameaux mais aussi du tunnel à l’avancement du tunnelier. Pour ce faire, le groupement Gascogne Génie Civil/ Geoworks a procédé comme il suit : - Instrumentation complète du tunnel avant le redémarrage du 418 tunnelier, mi-Juin 2013 avec: - Pose préalable de 23 consoles pour tachéomètres y compris pré-câblage - Pose préalable de 46 anneaux de convergence composés chacun de 4 prismes mais sans références. - Ligne en fibre optique et boitiers de communication au droit de chaque console : environ 7km de fibre et 23 boitiers de com-munication. - Mise en place de 4 tachéomètres TM30 + 1 en réserve pour le suivi de rameau. - Mise en place des tachéomètres sur les consoles 1 à 4 puis avec l’avancée du tunnelier, bascule de console 1 sur la console 5, puis 2 sur 6... En fonction de la vitesse d’avance-ment du tunnelier, cela représente un changement de position par mois environ. • Adaptation du tracé de l’axe théorique de la galerie de sécurité Sur la partie Italienne du tunnel routier, la dalle séparant le tunnel routier de la gaine d’air frais et d’air vicié, est encastrée dans le revêtement de la voûte et est en TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 • Installation of reinforcement tie-backs in the road tunnel Since measurements showed that the convergence is not stabilized on some profiles, the owner planned to install active tie-backs on the lower part of the sidewalls, from PM 1900 to 2200 and from PM 4300 to 5600. These tie-backs should stabilize the phenomenon as has been the case in other parts of the tunnel in the past. 5 - Impacts on optimization for lot 2 (Italy) • Adaptation and optimization of the monitoring system On the lot1 [France], the contract provided only measurements at each branch. With the feedback from the lot1, the lot 2 has chosen to organize the monitoring differently: monitoring at each transverse gallery but also monitoring of the tunnel ahead of the TBM. To achieve that, the Gascogne Génie Civil/ Geoworks group proceeded as follows: - Full instrumentation of the tunnel before restarting the TBM at midJune 2013 with: - Pre-installation of 23 consoles for tacheometers including pre-wiring - Pre-installation of 46 convergence rings each consisting of 4 prisms but without reference points. - Fiber optic line and communication boxes at each console: about 7 km fiber optic and 23 communication boxes. - Installation of 4 x TM30 tacheometers + 1 spare, for monitoring transverse galleries - Installation of tacheometers on consoles 1 to 4 then, as TBM progresses, shift of console 1 to 5, 2 to 6 etc. Depending on the speed of the TBM, this represents approximately one change of location / month. • Adaptation of the layout of the theoretical axis of the safety gallery On the Italian part of the road tunnel, the slab separating the road tunnel section from the fresh/exhaust air duct, embedded in the tunnel lining, is under compression at some locations. To try to avoid any risk occurring from a convergence which would further increase the compression, it was decided to increase the spacing between the safety gallery and the road tunnel, from 50 to 100 m over a part of the route. Also, preventive sawing of the slab is in CHANTIERS/WORKSITES compression sur certains sec-teurs. Pour tenter d’éviter tout risque avec une convergence qui viendrait encore accroitre cette compression, il a été décidé d’augmenter l’écartement entre la galerie et le tunnel et de la porter de 50 à 100 m sur une partie du tracé. D’autre part, des sciages préventifs de la dalle sont en cours de réalisation sur les zones historiquement critiques. A l’heure actuelle ces choix semblent avoir été judicieux puisque qu’aucun mouvement significatif n’a été enregistré, entre les PM6500 et 9000 (de mi-Juin 2013 à fin Mars 2014). t progress on the historically critical areas. At present these choices seem to have been appropriate since no significant movement was recorded between PM 6500 and 9000 (from mid-June 2013 to end of March 2014). t L’auteur remercie / The author wishes to thank : - la SFTRF, concessionnaire de la partie française du tunnel et maître d’ouvrage du lot 1 de génie civil (Messieurs Nicolas Miché, directeur technique et Didier Simonnet directeur de SFTRF). - Systra en la personne d’Alain Bochon. - SWS en la personne de Jean Paul Novel. - Michel Thône. - Razel-Bec groupe Fayat en la personne d’Elisabeth Frédéric-Moreau. Références / References • Levy M., Matheron P., Demorieux J.M. & Courtecuisse G., 1979. Les travaux du tunnel routier du Fréjus. Travaux. Juillet-Août 1979, pp. 9-19. • Berest P., Habib P. & Nguyen Minh Duc, 1980. Tentative d’interprétation des déformations observées aux tunnels du Fréjus et du - Gran Sasso. 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Emergency gallery for the « Tunnel du Fréjus » - TBM-Drive with segmental lining in variable rock conditions at high overburden. 41. Geomechanik-Kolloquium 2012, Bergakademie Freiberg, pp. 213-229. • Fuoco S., Berti M., Miché N., Ramond P., Bianchi G.W., Torresani S., Bochon A., 2013. Analisi delle problematiche connesse allo scavo di calcescisti con sistema meccanizzato sotto grandi coperture : la gallerie di sicurezza del Frejus. Congresso Societa Italiana Gallerie “Gallerie e spazio sotterraneo nello svilupo dell’Europa”. Bologna, Italia. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 419 TECHNIQUE Direction Interdépartementale des Routes Centre-Est : Mise en sécurité de 3 ouvrages hilippe Dutilloy, DIRCE/SREI Chambéry POdile Vannière, CETU - Sébastien BOUTEILLE, DIRCE/SIR Lyon La DIR-CE gère 14 tunnels ou tranchées couvertes, dont 6 de plus de 300 m soumis à des prescriptions réglementaires particulières. La mise en sécurité de ces ouvrages, mobilisant des budgets souvent conséquents, a démarré au début des années 2000 : réhabilitation complète du tunnel des Monts à Chambéry de 2004 à 2006, premiers travaux au tunnel du Siaix près de Moûtiers en Savoie entre 2004 et 2007, interventions lourdes aux tunnels de Ponserand à Moûtiers et du Rond-Point à Saint Etienne en 2010 et 2011. Pour solder les interventions sur les tunnels de Ponserand et du Siaix , deux dossiers de génie civil sont actuellement en phase de Sécurisation du tunnel de Ponserand consultation des entreprises : l’un concerne la réalisation d’un second rameau d’évacuation vers l’extérieur d’une petite centaine de mètres au tunnel de Ponserand et l’autre le creusement d’une galerie de sécurité utilisable par les cyclistes et longue de près de 1 500 m au tunnel du Siaix. Quant à la tranchée couverte de Firminy dans la Loire, la réalisation de cinq issues de secours supplémentaires se termine actuellement. Une deuxième phase de travaux, portant essentiellement sur les équipements et la mise aux normes de l’assainissement en souterrain, est prévue pour ces prochaines années. à 2X2 voies. Situé au droit d’un verrou géologique, le tunnel concerne le sens descendant du trafic alors que le sens montant emprunte le tracé originel à l’air libre dans les gorges de Pont Séran. Au sens de l’instruction technique d’août 2000, l’ouvrage est un tunnel non urbain à un tube unidirectionnel et à trafic non faible. Mis en service en 1989, sa longueur est de 1371 m. Son tracé en plan comporte plusieurs courbes avec un rayon minimal de 250 m et son profil en long est en toit avec une rampe de 1,6 % puis une pente de 1,4 % dans le sens de la circulation. Son profil en travers de 9,50 m entre piédroits se décompose en une largeur roulable de 8 m comportant deux voies de circulation de 3,50 m et deux bandes dérasées de 0,50 m ainsi que deux trottoirs de 0,75 m. Le gabarit autorisé est de 4,50 m. Tunnel de Ponserand - La tête amont et ses abords. 1 - Présentation de l’ouvrage Le tunnel routier de Ponserand est situé juste à l’aval de Moûtiers sur la RN 90 sur le territoire de la commune d’Aigueblanche. La RN 90 constitue le principal axe d’accès à la Tarentaise où se situent les plus grandes stations de ski savoyardes (Val d’Isère, Tignes, La Plagne, Les Arcs, etc.). Entre Albertville et Moûtiers, la RN 90 a le statut de voie express L’ouvrage comporte 7 niches de sécurité espacées tous les 200 m ainsi qu’un rameau d’évacuation vers l’extérieur situé au PM 870, long de 76 m et d’une section permettant le passage des véhicules de secours (ce rameau fut utilisé comme accès à une zone d’attaque intermédiaire lors du creusement du tunnel). Le trafic, de l’ordre de 10 000 véhicules en moyenne journalière annuelle, dépasse 34 000 véhicules les jours de pointe (principalement les samedis des vacances d’hiver). La vitesse est limitée à 70 km/h et l’ouvrage est autorisé au passage des véhicules transportant des marchandises dangereuses. Le tunnel bénéficie d’une surveillance de degré D4 (surveillance humaine permanente) assurée depuis le poste de contrôle OSIRIS implanté à Albert- TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 421 TECHNIQUE Ponserand - Plan de masse. ville. Il est équipé d’une vidéosurveillance couplée à un système de détection automatique d’incident et d’un dispositif de ventilation longitudinale comportant 20 accélérateurs positionnés en voûte. 2 - Les précédents travaux de sécurisation Le dossier de sécurité de cet ouvrage a été examiné par la CNESOR (Commission Nationale d’Evaluation de la Sécurité des Ouvrages Routiers) en juin 2007. Depuis cette date, le tunnel de Ponserand a bénéficié en 2010 et 2011 d’une première phase de travaux de mise en conformité de sa sécurité et de modernisation de ses équipements. Ces travaux ont concerné : • la mise en place d’un dispositif complet de contrôle d’accès complété par un système de détection des véhicules hors gabarit • le remplacement de tous les accélérateurs par des machines de meilleure tenue au feu • la rénovation complète du système d’éclairage • la modernisation du système de vidéo-surveillance • le réaménagement des niches de sécurité (fermeture de la partie à disposition des usagers et mise en place de nourrices dans la partie niche incendie) • la mise en place de plots de jalonnement sur chaque piédroit et d’une ligne de vie • la mise en place d’un câble rayonnant cantonné permettant d’assurer la continuité du réseau INPT (Infrastructure Numérique Partageable des Télécommunications) • le changement du réseau d’appel d’urgence propre au tunnel • le remplacement de tous les équipements des locaux techniques, de la GTC et des supervisions associées • la sécurisation du rameau existant (portes coupe-feu, surpression, éclairage, vidéo-surveillance) 422 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 3 - Les travaux à venir A l’issue des travaux précédemment évoqués, et pour solder la mise en conformité de l’ouvrage avec sa configuration décrite à l’état de référence du dossier de sécurité validé par la CNESOR, trois interventions restent à prévoir : • la réalisation d’un second rameau d’évacuation vers l’extérieur au premier tiers de l’ouvrage et situé sensiblement à 400 m de celui existant • le maillage de la conduite incendie du tunnel en doublant son alimentation côté Moûtiers • la création de bassins de récupération des eaux de chaussée (un à chaque tête du fait du profil légèrement en toit de l’ouvrage) Parmi ces trois points, les deux premiers impactent plus directement la sécurité des usagers et sont actuellement dans une phase de consultation des entreprises. Le second rameau d’évacuation sera d’une longueur de 97 m et débouchera, comme l’existant, sur la RD 1090 dont le tracé longe la route nationale. D’une largeur de 2,20 m entre piédroits et de pente moyenne de l’ordre de 10 %, il ne sera accessible qu’aux piétons en cas d’évacuation du tunnel. Eclairé et vidéo-surveillé, il comportera deux paliers horizontaux répartis sur sa longueur ainsi qu’un sas surpressé et équipé d’une porte coupe-feu côté tube routier. Le profil en long de ce rameau a été étudié pour préserver une compatibilité aussi bonne que possible avec un projet d’éventuel doublement du tube routier à l’étude depuis de nombreuses années : ainsi, dans la zone de croisement, le rameau est positionné au plus bas et sa section creusée permettrait éventuellement de réaliser un anneau de renfort en intrados d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur tout en préservant une largeur utile suffisante de 1,80 m. Les méthodes de creusement et les soutènements prévus sont adaptés au TECHNIQUE Ponserand - Profil géologique. profil géologique connu d’une part du fait du creusement du tube routier en 1988 et d’autre part du fait de sondages complémentaires sub-horizontaux réalisés à partir de la RD 1090 : environ un quart du linéaire de creusement devrait être réalisé à la machine à attaque ponctuelle dans une zone d’éboulis, le reste étant réalisé à l’explosif. Ces travaux sont prévus en 2015, à partir de la fin de la saison touristique hivernale. Sécurisation du tunnel du Siaix Le maillage du réseau incendie ne présente pas de difficultés particulières : il consiste à poser une conduite supplémentaire de 450 m environ entre la tête du tunnel et le réseau de la ville de Moûtiers. Ces travaux devraient pouvoir être réalisés à l’automne de cette année. La création des deux bassins de récupération des eaux de chaussée n’interviendra pas avant 2016. Si la réalisation du bassin aval ne présente pas de difficultés particulières, l’implantation d’un bassin amont, de 200 m³ également, est quasiment impossible au niveau de la tête amont du fait de la configuration du verrou géologique et de la présence de nombreux ouvrages supportant les voiries locales. Le bassin amont sera donc positionné en rive gauche de l’Isère, entre les deux viaducs du Siboulet. Les effluents sortant du tunnel devront donc être canalisés sur l’autre rive par une conduite suspendue au viaduc d’entrée dans le tunnel. Maîtrise d’ouvrage : Etat – MEDDE Maîtrise d’œuvre : DIRCE – SREI de Chambéry, assisté du CETU Exploitant : DIRCE – District de Chambéry Siaix - Tête amont du tunnel. 1 - Présentation de l’ouvrage Le tunnel routier du Siaix est situé à l’amont de Moûtiers sur la RN 90 sur le territoire des communes de Saint Marcel et Montgirod. La RN 90 constitue le principal axe d’accès à la Tarentaise où se situent les plus grandes stations de ski savoyardes (Val d’Isère, Tignes, La Plagne, Les Arcs,...etc). Si la RN 90 a le statut de voie express à 2X2 voies entre TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 423 TECHNIQUE Siaix - photo aérienne tête aval. Albertville et Moûtiers, elle ne comporte dans le secteur du tunnel qu’une seule chaussée bidirectionnelle et constitue le seul axe de desserte de la haute Tarentaise. Au sens de l’instruction technique d’août 2000, l’ouvrage est un tunnel non urbain à un tube bidirectionnel et à trafic non faible. Mis en service fin 1990 dans le cadre des travaux liés aux jeux olympiques d’Albertville en 1992, sa longueur est de 1 619 m. Situé au droit d’un verrou géologique, il permet de contourner l’ancien tracé de la RN 90 qui comportait deux petits tunnels rendant le croisement des bus délicat et qui restait exposé aux chutes de pierres. A la sortie amont du tunnel, la chaussée débouche sur un important viaduc dominant la plaine de Centron et mis en service début 2007. Son tracé en plan comporte une courbe principale d’un rayon de 600 m et son profil en long est légèrement en toit avec une rampe de 1,5 % sur les 1 400 premiers mètres et une contre-pente de 0,9 % sur 200 m en extrémité amont. Son profil en travers de 12,60 m entre piédroits se décompose en une largeur roulable de 10,60 m comportant deux voies de circulation de 3,50 m séparées par une bande dérasée de 0,60 m, deux bandes cyclables latérales de 1,50 m chacune ainsi que deux trottoirs de 1,00 m. Le gabarit autorisé est de 4,50 m. L’ouvrage comporte 18 niches de sécurité (9 dans chaque sens) espacées tous les 200 m. Le trafic, de l’ordre de 10 000 véhicules en moyenne journalière annuelle, dépasse 34 000 véhicules les jours de pointe (principalement les samedis des vacances d’hiver). La vitesse est limitée à 90 km/h et l’ouvrage est autorisé au passage des véhicules transportant des marchandises dangereuses. 424 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Siaix - Situation - Plan général. Le tunnel bénéficie d’une surveillance de degré D4 (surveillance humaine permanente) assurée depuis le poste de contrôle OSIRIS implanté à Albertville. Il est équipé d’une vidéosurveillance couplée à un système de détection automatique d’incident et d’un dispositif de ventilation semi-transversale. Gaine d’arrivée d’air frais et gaine de désenfumage sont situées au-dessus d’une dalle de plafond. Les trappes de désenfumage sont régulièrement espacées tous les 100 m. 2 - Les précédents travaux de sécurisation et les modes d’exploitation du tube routier Un premier dossier de sécurité de cet ouvrage a été examiné par le CESTR (Comité d’Evaluation de la Sécurité des Tunnels Routiers) en février 2002. Si la réalisation d’une galerie de sécurité parallèle au tunnel et susceptible d’accueillir les cyclistes était déjà bien prévue, l’état de référence décrit dans ce dossier initial prévoyait une exploitation ponctuelle (en l’occurrence les samedis les plus chargés des vacances hivernales) du tunnel à trois voies de circulation (deux voies montantes, une descendante). Un accès des services de secours par la galerie de sécurité restait envisagé et la galerie devait donc être dimensionnée en conséquence. Une partie des travaux d’amélioration de la sécurité ont été réalisés entre 2004 et 2007. Ces travaux ont concerné : • la modification de l’implantation des trappes de désenfumage • le remplacement des ventilateurs d’extraction situés à chaque extrémité du tunnel TECHNIQUE Siaix - Coupe tunnel-galerie. • la protection au feu de divers équipements des gaines de ventilation (en particulier suspentes de la dalle de plafond et moteurs d’ouverture des trappes de désenfumage) • le réaménagement des locaux techniques et le remplacement de la quasi totalité de leurs équipements • en liaison avec la mise en service de la déviation de Centron, la mise en place d’un dispositif de contrôle d’accès complété par un système de détection des véhicules hors gabarit La réalisation de la galerie de sécurité n’a pu être engagée durant cette période, l’exploitation à trois voies du tunnel continuant de faire débat. Un nouveau dossier de sécurité a été présenté à la CNESOR (Commission Nationale d’Evaluation de la Sécurité des Ouvrages Routiers ; adaptation en 2006 du CESTR) en octobre 2008. Par souci d’homogénéité de l’itinéraire à l’amont de Moûtiers et d’optimisation de la sécurité dans cet ouvrage bidirectionnel (de graves accidents avec choc frontal étant précédemment survenus), il a cette fois-ci été proposé d’abandonner la configuration d’exploitation à trois voies. La circulation des cyclistes se fera toujours dans la galerie ; les deux voies de circulation dans le tube routier pourront alors être écartées le plus possible et reportées vers les piédroits ; l’espace central libéré, correspondant sensiblement à une voie de circulation, sera alors neutralisé avec la pose de balises franchissables : à tout moment en cas d’incident dans le tunnel, les services de secours pourront donc utiliser cette voie médiane à partir de l’une ou l’autre des extrémités. En conformité avec l’état de référence décrit dans ce nouveau dossier de sécurité, quelques travaux complémentaires ont encore été réalisés, à savoir : • la pose d’une ligne de vie sur le piédroit côté Isère • la pose de plots de jalonnements sur les deux piédroits • le réaménagement des niches de sécurité côté montagne (fermeture de la partie à disposition des usagers et mise en place de nourrices dans la partie niche incendie) • la mise en place d’un câble rayonnant cantonné permettant d’assurer la continuité du réseau INPT (Infrastructure Numérique Partageable des Télécommunications • l’installation de deux groupes électrogènes pour pallier une défaillance simultanée des deux alimentations électriques aériennes du tunnel Siaix - Tête aval. 3 - Les travaux à venir A l’issue de l’ensemble des travaux précédemment évoqués, et pour solder la mise en sécurité du tunnel, l’intervention majeure de creusement de la galerie de sécurité reste à réaliser. Elle sera complétée par : • la création d’un bassin de récupération des eaux de chaussée côté Moûtiers • la sécurisation à chaque extrémité de l’alimentation en eau de la conduite incendie • la sécurisation des réseaux électriques en les faisant transiter par la future galerie • le renouvellement de l’installation d’éclairage • enfin l’adaptation de la GTC et des supervisions pour intégrer les évolutions décrites ci-dessus Pour la réalisation de la galerie, le choix a été fait par le maître d’ouvrage de gérer deux marchés différents : le premier, actuellement en phase de consultation des entreprises, concerne les travaux de génie civil de la galerie et de raccordement de la piste cyclable côté amont, la création du bassin de recueil des eaux de chaussée ainsi que la sécurisation des alimentations incendie. La durée prévisionnelle de ces travaux est de l’ordre de deux ans et demi ; un second marché concernant tous les équipements de la galerie sera lancé en consultation avec un décalage de l’ordre de 18 mois par rapport à celui du génie civil. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 425 TECHNIQUE Large de 4 m et longue de 1470 m, la galerie présente un tracé en plan sensiblement parallèle au tube routier à une distance d’une trentaine de mètres entre axes. Elle ne s’en écarte davantage qu’au voisinage de sa tête amont pour déboucher sur l’ancien tracé de la RN 90 et permettre un tracé plus confortable du raccordement de la piste cyclable. Compte-tenu de cette proximité avec le tunnel existant et de l’expérience acquise lors du creusement de ce dernier, la connaissance des caractéristiques géologiques des terrains rencontrés est bonne. L’un des points de vigilance à surveiller lors du creusement à l’explosif de la galerie restera le comportement de la dalle de ventilation du tube routier : en effet, comptetenu de l’unicité du point de passage vers la haute Tarentaise que constitue le tunnel du Siaix, aucun risque de détérioration de cet ouvrage pouvant entraîner sa fermeture même de courte durée ne peut être toléré. En effet, un éboulement de grande ampleur au printemps 2012 a totalement emporté une portion de la chaussée et a rendu définitivement inutilisable l’ancien tracé de la RN 90 dans les gorges. La galerie sera reliée au tunnel par 7 rameaux de communication surpressés et vidéo-surveillés. Côté piédroit Isère, les rameaux de communication avec la galerie de sécurité déboucheront au droit de chacune des niches existantes (sauf les deux d’extrémité), ce qui conduira donc à un espacement de 200 m, la réglementation n’imposant pour ce type de tunnel qu’une évacuation tous les 400 m. Cette disposition a été retenue pour éviter toute ambiguïté pour les usagers dans la perception du fonctionnement de ces issues par rapport à l’évolution de la configuration actuelle du tunnel. Le démarrage de ces travaux est prévu mi 2015, avec pour objectif une mise en service définitive de la galerie environ trois ans après. bidirectionnel situé sur le RTE (réseau routier transeuropéen) sur l’axe Saint Étienne – Le Puy en Velay. L’ouvrage est situé entre l’échangeur n°31 « Fayol/Firminy Est » à l’est et l’ échangeur n°34 « Chazeau » à l’ouest. Maîtrise d’ouvrage : Etat – MEDDE- SREI de Chambéry, assisté du CETU Maîtrise d’œuvre : Groupement BG/Arcadis Exploitant : DIRCE – District de Chambéry Cet article présente la réalisation de la première phase de mise en sécurité de l’ouvrage. Cet aménagement est programmé d’avril à fin novembre 2014, avec une interruption totale des travaux en octobre durant la fête des Noix pour laisser place à l’installation des manèges et attractions disséminés dans la ville de Firminy. Construction de 5 issues de secours dans la tranchée couverte de Firminy Contexte de l’opération La tranchée couverte de Firminy se situe sur la RN 88 au niveau de la ville de Firminy dans le département de la Loire. Il s’agit d’un ouvrage urbain Planification des travaux 426 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Cet ouvrage entre dans le cadre de l’instruction technique jointe à la circulaire interministérielle n° 2006-20 du 29 mars 2006 relative à la sécurité des tunnels routiers d’une longueur supérieure à 300 m. Une Étude Spécifique de Danger, basée sur l’état de références de l’ouvrage a été réalisée. Il est ressorti de cette étude qu’il n’est pas possible de mettre en place un système de ventilation dans la tranchée couverte. Pour cela, la solution choisie a été de créer des issues de secours environ tous les 100 m. Cette solution a fait l’objet d’un dossier de sécurité présenté à la CNESOR (Commission nationale d’évaluation de la sécurité des ouvrages routiers). La commission a émis un avis favorable à l’autorisation de poursuivre l’exploitation de la tranchée couverte en janvier 2010, sous réserve notamment d’envisager la création de tout ou partie des issues de secours prévues dans l’état de référence. Pour répondre rapidement à cette exigence, la mise en conformité de l’ouvrage est décomposée en deux phases. Dans un premier temps, un dispositif d’évacuation est réalisé avec la création de 5 issues de secours et de 3 portillons d’accès. Une deuxième phase viendra compléter ce dispositif avec la mise en place des équipements extérieurs de contrôle des accès et de fermeture de la tranchée couverte en cas d’incident ainsi que des équipements intérieurs de détection automatique d’incidents et de surveillance de l’ouvrage à distance 24h/24. Maîtrise d’ouvrage : Etat – MEDDE – DIR Centre Est Exploitant : DIR CE – District de Chambéry Maîtrise d’œuvre étude : DIR CE – SREI de Chambéry, assisté d’INGEROP Maîtrise d’œuvre travaux : DIR CE – SIR de Lyon, assisté d’INGEROP Contrôle extérieur : CEREMA – DterCE / CETU Entreprise de réalisation : EIFFAGE TP TECHNIQUE Implantation des 5 issues de secours et 3 portillons d’accès PMR. 1 - Présentation de l’ouvrage et de la première phase de travaux La tranchée présente une longueur couverte de 553 m et une largeur variable de 17,50 à 30,50 m avec une orientation globalement Est-Ouest. Les différents ouvrages composant la tranchée sont les suivants : • la tranchée du Mas, année de construction : 1975, 216 m, • la couverture anti-bruit n° 1 (ouverture latérale), année de construction : 1977 – 1978, 142 m, • la passerelle, 3,5 m, • la couverture anti-bruit n° 2, année de construction : 1977 – 1978, 118 m, • la tranchée couverte de la Gare, année de construction : 1975, 74 m. En 2005, des aménagements pour la fermeture des bretelles d’entrée et de sortie sous la trémie ont participé à la sécurisation de l’infrastructure. Les issues de secours à réaliser sont des structures en béton armé implantées le long de l’ouvrage existant. Pour chaque issue, une ouverture est réalisée au travers de la structure existante. La géométrie de chacune des issues est différente afin de s’adapter le plus naturellement possible à l’aménagement de surface existant. En plus des issues de secours, le projet prévoit la réalisation de cinq niches de sécurité accolées aux issues de secours. Le projet intègre l’ensemble des réservations nécessaires aux équipements de sécurité qui seront mis en place lors des travaux de 2ème phase tels que surpressions des issues, etc. Fonctionnement d’une issue de secours. L’ouvrage existant se situe à une faible profondeur (moins de 15 m de la surface). Les aménagements d’évacuation des usagers et d’accès des secours peuvent être réalisés par des communications directes avec l’extérieur. Les issues de secours seront accessibles aux seuls piétons depuis la tranchée couverte. Elles sont équipées d’une porte coupe-feu de degré N2 au niveau de la chaussée donnant accès à un sas accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR). Un espace après la deuxième porte du sas permet le stationnement à l’abri d’une personne handicapée ne pouvant monter l’escalier par ses propres moyens. Cet espace est équipé d’un PAU. L’évacuation se fait par un escalier comportant un palier intermédiaire. Édicule de sortie de l’issue n°4 – Insertion architecturale. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 427 TECHNIQUE Une étude architecturale permet d’insérer au cas par cas les édicules de sortie dans le milieu urbain. Le traitement extérieur du bâtiment est réalisé en référence aux ouvrages existants et la transparence de la partie haute laisse apparaître le site environnant. Les édicules de sortie sont entièrement fermés vis à vis de l’extérieur pour ne pas être empruntés depuis l’extérieur par des personnes non autorisées. Ils sont uniquement accessibles aux services de secours et leur implantation Une attention toute particulière à la réduction des nuisances générées en milieu urbain lors de la réalisation des travaux a orienté certains choix techniques. On notera en particulier la limitation des travaux réalisés de nuit en zone urbaine, le percement des voiles existants de la tranchée couverte par un sciage au câble diamant (atténuation du bruit) ainsi que deux campagnes d’étude acoustique avant et après travaux. intègre la possibilité de stationnement d’un véhicule de secours à proximité. Chantier sous exploitation de la RN88 Une niche de sécurité équipée d’extincteurs et d’un PAU est implantée à l’opposé de l’entrée de chaque issue. Cette disposition permet de limiter le nombre de fouille en zone urbaine pour réaliser ces travaux. L’exploitation de la RN88 impose une phase concertée avec l’exploitant lors de la réalisation des travaux d’interface : • neutralisation de voie lente en journée période travaillée de 9h30 à 15h30, • coupure d’un sens de circulation uniquement de nuit avec une période travaillée de 21h30 à 5h30. Ces neutralisations et coupures ont été possibles de juillet à fin septembre. Ce dispositif à été complété par une neutralisation permanente dans les deux sens de circulation de 3 semaines début août. 2 - Contraintes de site et prise en compte environnementale Milieu urbain La problématique de réalisation de ces travaux provient essentiellement de l’insertion du chantier en milieu urbain avec : • de nombreux réseaux à dévoyer, • des espaces chantiers exigus, • maintien des voies de circulation des véhicules et des piétons ainsi que les accès aux commerces de proximité. Ce dernier a nécessité le réaménagement provisoire d’un carrefour pour optimiser la cohabitation des accès chantier et la fluidité du trafic. Il faut également noter la réalisation de travaux par la DIR Massif Central sur les dispositifs de retenu de la RN88 situé à moins de 3 km de la tranchée couverte. Ces deux chantiers ont été coordonnés dans le temps début août durant la neutralisation permanente et dans l’espace pour aboutir à une signalisation continue entre les deux chantiers. Le phasage des travaux a été adapté à l’ensemble de ces contraintes tout en prenant en compte les jalons imposés par la vogue des noix et la viabilité hivernale. 3 - Travaux de terrassement et de génie civil Les travaux sont réalisés en 4 étapes telles que décrites dans les schémas ci-après. Dévoiement d’un réseau d’assainissement de diamètre 1000. Neutralisation permanente de la voie lente en période estivale. 428 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Les phases successives de réalisation d’une issue - phase 1 et 2. TECHNIQUE Forages tubés et vibrofonçage des pieux H. Les phases successives de réalisation d’une issue - phase 2 et 3. Etape 1 Pour la réalisation des fouilles, blindages provisoires et voiles définitifs, l’entreprise EIFFAGE TP a proposé une méthode de réalisation en deux étapes : • Forage, mise en place et scellement de pieux HEB220 • Réalisation des fouilles et du blindage provisoire lorsque nécessaire, bétonnage des voiles périphériques en BA définitif en trois levées Etape 2 Les voiles des différentes levées sont dimensionnés afin de reprendre les charges provisoires et définitives. Des butons ont été mis en place pour la reprise des charges provisoires. Ces derniers ont contraint l’espace de travail en fond de fouille pour la dernière levée. Le remblai contigu à la tranchée couverte étant de mauvaise qualité a provoqué des effondrements localisés qui ont été traités par un blindage provisoire mis en place manuellement, à l’avancement et un comblement des vides par béton grossier (jusqu’à 8 m3 pour une même cavité). La première étape a été délicate en raison de la nature du terrain en place (sable et galets) et de la nécessaire précision d’implantation des forages. Les tarières ou « carotteuses » se sont révélées peu efficaces en raison du bras articulé en tête qui ne permettait pas d’assurer un bon maintien du matériel de forage au sol. Les forages ont été tubés lorsque la nature du terrain le nécessitait et les profilés HEB220 mis en place par un léger vibrofonçage. Effondrement lors de la réalisation de la fouille de la 2ème levée. Réalisation des forages (marteau fond de trou €400). Mise en place du ferraillage de la 2ème levée. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 429 TECHNIQUE Etape 3 La réception du fond de fouille a été adapté au cas par cas en fonction de la proportion de terrain naturel rocheux et le remblai de qualité hétérogène le long de la tranchée couverte. Le contrôle extérieur assuré par le CEREMA a permis d’adapter les épaisseurs de purge à combler par de la grave ciment en fonction de la nature du terrain. Au droit du terrain rocheux, l’épaisseur de grave ciment est de 20 cm et peut atteindre 1 m de hauteur au niveau des zones purgées. Le radier a été réalisé avant le bétonnage du 3ème plot pour des facilités de réalisation et obtenir une parfaite continuité du ferraillage. Réalisation du génie civil intérieur – volée d’escalier et palier intermédiaire. Terrassement de la dernière levée. Réalisation du génie civil intérieur – Prédalles du palier supérieur. préfabriqués les escaliers et des prédalles pour les paliers intermédiaires et supérieurs. Le recours à la préfabrication a permis un gain de temps notable ainsi que l’emploi de prédalle évitant les délais de coffrage et de décoffrage des éléments bétonnés en place. Ferraillage du 3ème plot après réalisation du radier. Etape 4 Le génie civil intérieur des issues : volées d’escaliers, paliers et voiles intérieurs a été réalisé avec des techniques apparentées à la construction de bâtiment. A l’exception des voiles verticaux coffrés sur place, ont été 430 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Les ouvertures dans les voiles existants ont été réalisées par sciage au câble diamanté. Cette technique s’est imposée en raison de l’épaisseur des voiles à scier qui dépasse 80 cm sur certaines issues. L’entreprise a choisi de l’appliquer sur l’ensemble des perçages à réaliser ce qui a permis de limiter les nuisances sonores en le milieu urbain. Afin de limiter l’ampleur de la reconstruction après sciage et de diminuer la dimension des blocs à extraire, la surface de sciage s’est limitée aux réservations nécessaires pour mettre en place les deux portes, la colonne sèche et le clapet de surpression. TECHNIQUE Appareillage de sciage au câble fixé au voile de la TC. Réalisation des 5 ouvertures pour une issue de secours. Les sciages et les carottages ont été coordonnés avec la réalisation des travaux de génie civil intérieur pour limiter voire interdire la co-activité en fond de fouille et conserver un accès aérien pour l’enlèvement des blocs. Par ailleurs, l’ensemble des travaux d’interface entre les issues de secours et la RN88 ont été programmés en fonction des contraintes d’exploitation. 4 - Mise en place des équipements Les issues disposent d’un équipement minimal permettant un fonctionnement en toute sécurité pour l’usager lors de la mise en service de cette première phase de création des issues de secours. Cependant ces équipements ne seront dans un premier temps pas reliés au PC Osiris en charge de la gestion des tunnels de la DIR-CE. Passage du câble diamanté dans les carottages (face opposée à la fixation de l’appareillage). La masse maximale des blocs de 4,5t a permis leur extraction au tire-fort et leur enlèvement avec les moyens de levage en place. Dégagement d’un bloc de béton après sciage au câble diamanté. On notera en particulier la signalétique d’accès aux dispositifs de secours, la mise en peinture au niveau des issues de secours et les PAU disposés dans la niche de sécurité et le sas d’évacuation. Mise en place et raccordement d’un PAU dans une niche de sécurité. Panneaux de signalisation des équipements d’évacuation et de secours. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 431 TECHNIQUE De plus la DIR-CE a profité des neutralisations de voies pour renforcer l’éclairage existant en attendant la deuxième phase de travaux durant laquelle une rénovation complète sera réalisée. Le complément du dispositif prévu pour 2017/2018 envisage la mise en place des équipements suivants : • ITPC (Interruption Terre-Plein Central) à chaque entrée ; • caniveau et des réseaux sous trottoirs ; • bassin de rétention des eaux de chaussées ; • système de fermeture et de contrôle d’accès à l’ouvrage ; • réfection du système d’alimentation en énergie ; • rénovation complète de l’éclairage ; • déploiement des équipements de sécurité (détection automatique d’incident, poste d’appel d’urgence, surpression des sas des issues de secours) ; • création d’une Gestion Technique Centralisée (GTC) et raccordement au PC Osiris. 5 - Intégration des bâtiments dans le site La partie visible dans l’espace a été validé en concertation avec la ville de Firminy. Le positionnement des issues a pris en compte l’implantation des manèges forains et dispositif de sécurité durant la “vogue” (fête foraine) des noix. Remise à l’espace public avant la vogue des noix en 2014. Implantation des manèges forains pour la vogue des noix en 2013. 432 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 6 -Conclusion La tranchée couverte de Firminy est le dernier ouvrage souterrain du patrimoine de la DIR-CE en cours de mise en conformité avec la réglementation. La création des issues de secours en voie d’achèvement constitue la première phase qui sera suivi de la rénovation complète des équipements prévue pour 2017/2018. L’exploitation de la RN88 et la date butoir de la vogue des noix ont imposé le rythme de réalisation des travaux. L’entreprise EIFFAGE TP a adapté ses méthodes aux contraintes d’espace et de temps pour les achever dans les délais impartis tout en limitant la gêne aux riverains et aux usagers de la RN88. Une campagne de communication importante et ciblée (flyer, panneaux d’information sur site, information des écoles, etc., permettant d’expliciter la nécessité de remise aux normes de cet ouvrage) a été un atout pour le bon déroulement du projet. A la date de rédaction de cet article, l’espace a été remis au public pour l’installation des attractions de la vogue des noix. Les finitions sont programmées pour le mois de novembre 2014. t NOUVETRA 20-24 rue Paul Cézanne - BP 88 69882 MEYZIEU Cedex Tél. 04 72 02 78 14 Fax : 04 78 04 02 47 Email : [email protected] worksites Métro du Caire - Ligne 3 - Phase 2 Traitement d’un problème inattendu d’argile gonflante Management of unexpected swelling clay on Cairo Metro line 3 Phase 2 B. Lecomte, VINCI Construction - S. Giuliani-Leonardi, VINCI Construction - R. Eymery, VINCI Construction - J.F. Serratrice, CETE Méditerannée. Résumé Lors des travaux de la ligne 3 -phase 2- du métro du Caire, des reconnaissances de sols mirent en évidence la présence inattendue d’argile gonflante au niveau du tunnel, près de la station Cairo Fair. Pour vérifier cette anomalie, des reconnaissances complémentaires furent lancées afin de comprendre pourquoi une couche d’argile stable pouvait gonfler dans de telles proportions lors du creusement sous la nappe. Considérant ce comportement de gonflement potentiellement très élevé et ses effets en fonction du temps sur les 100 prochaines années, c’est un projet spécifiquement adapté à la situation qui a été étudié et mis en œuvre sur le chantier. Dans la station réalisée en paroi moulée, une couche « fusible » de polystyrène spécialement adapté (jusqu’à 60 cm d’épaisseur) fut mise en place sous le radier. Sur la zone de tunnel foré, plusieurs sections furent étudiées et des calculs itératifs furent réalisés afin d’estimer les déformations dans la couche d’argile gonflante intéressée. Les conclusions furent que ce phénomène de gonflement n’avait pas de conséquence sur le design du revêtement. 1 - Introduction When the Egyptian-French Joint Venture, with VINCI Construction Grands Projets as leader, was awarded the Phase 2 of the Cairo Metro Line 3 in June 2009, the knowledge of the anticipated ground conditions was not sufficiently detailed. Ground investigations performed for the purpose of the bid around Cairo Fair station highlighted clay layers just below the raft, but swelling behavior was not suspected. Ground investigations for the detailed design later showed that this clay layer had a very high swelling behavior. Abstract During the construction of Cairo Metro Line 3 Phase 2, ground investigations highlighted the presence of unexpected swelling clay at the tunnel elevation around Cairo Fair station. In order to control this event, investigations were ordered so as to understand why an initially stable clay layer could swell in such large proportions in case of excavation below the water table. Considering the very high potential swelling behavior and the associated time dependent effect on the next 100 years, a specific design was then developed and implemented on site. On the Cut & Cover station, a fuse layer (up to 60 cm thick) made with a specific polystyrene material was installed below the raft level. On the bored tunnel section, several sections were investigated and iterative calculations were then performed so as to estimate the clay strain amount in the influenced swelling clay layer. The conclusion was that the swelling effect had no impact on the tunnel lining design. As a consequence, dedicated soil investigations were decided and executed. A specific study followed with the aim of managing the problems caused by this swelling behavior of the soil below the raft of Cairo Fair station. On the TBM tunnel section, detailed investigations and calculations showed that the swelling behavior was not affecting the segment reinforcement design. After a brief description of the Cairo Metro line 3 Phase 2, this paper details the swelling behavior of the considered clay layer. The design of the fuse layer below raft level of the station will then be described in detail. Finally, tunnel behavior in the presence of swelling clay will be presented. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 435 worksites Nord Line 3 Phase 2 e1 has P e3 Lin Increasing elevation El Az har r oad tunn el Line 2 Isohypse line Figure 1 - Major tunnel projects in Cairo city. 2 - Cairo metro line phase 2 2.1 - Project location In contrast to most completed tunnels projects in Cairo, Cairo Metro Line 3 Phase 2 is not located in the lower Nile valley, but on East Cairo’s hills (see figure 1) where no major tunneling projects have ever been completed prior to the execution of Phase 2. Phase 2 project consists in: - Building five 150 meters long Cut & Cover stations with diaphragm wall technology, - Boring a 8.35 meters inner diameter tunnel with one slurry TBM and one EPB TBM over a length of about 7.1 km, - Excavating seven circular Evacuation Shafts located between stations. 2.2 - Ground data during the bid period For the purpose of the bid, some ground investigations had been performed along this 8 km long project: - 30 boreholes with SPT tests and piezometers, - Laboratory tests with sieve analysis, identification tests and direct shear tests or UCS tests for cohesive ground. Based on this preliminary investigation, it was anticipated that a coarse sand layer with some interbedded clay layers would be encountered on most of the alignment. From the interstation between Cairo Fair and Stadium stations and up to Haroun station, the water table was expected to be below the project elevation. 436 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 2.3 - Ground survey for detailed design Before the start of the detailed design, some additional investigations were performed along the project alignment. They consisted of: - 32 boreholes with SPT tests and piezometers, - 12 pressuremeters tests, - Pumping tests on Cairo fair station, - MASW geophysical survey on Cairo Fair station, - Laboratory tests 2.4 - Cairo Fair station Cairo Fair station was critical for Phase 2 project because both TBMs had to begin their excavation work from this station in both directions. Figure 2 shows the assumed longitudinal profile around this station taking into account the additional ground investigation. The construction of this station was more challenging than anticipated because of: - The presence of an unusual limestone layer at the diaphragm-wall embedment elevation, inducing some difficulties for the diaphragm-wall excavation, - Dewatering needs that were more important than anticipated in the station, - The presence of a swelling clay layer at the base of the Cut & Cover station. In the next sections, we will focus on this swelling clay behavior and how this behavior was controlled on the cut & cover station and TBM tunnel. WORKSITES Figure 2 : longitudinal geological profile around Cairo Fair station. 3 - Swelling clay behavior 3.1 - Clay layer main characteristics of water within each tested sample at a selected state of stress. These tests highlighted a very large swelling behaviour, both in terms of strain and force (see figures 3 and 4), with important swelling when water was introduced (except for tests made under very high stresses). According to the investigations performed on site and in Egyptian laboratory during the detailed design stage, this lower clay layer: - Is an homogeneous greyish-brown hard clay layer with SPT value around 30, limit pressure around 2 MPa and Menard modulus around 40 MPa, - Has fine content of approximately 85% and clay content (particle percentage inferior to 2μm) of around 33%, - Has liquid limit around 104 and plastic limit around 54, which means this clay layer is very plastic, with plasticity index around Ip≈50, - Has free swelling index of around 210% as per ASTM D4546. Based on these observations, it became clear that this lower clay layer had a swelling behavior, which needed to be further investigated (in contrast with the upper clay, which did not have swelling characteristics). 3.2 - CETE laboratory involvement Following the identification of this risk, it was decided that complementary analysis in collaboration with the French CETE Méditerranée laboratory should be performed. This laboratory is well known for its expertise in swelling ground behavior. As a consequence, new samplings were performed with triple core barrel technology so as to limit clay remolding as much as possible. Samples were then sent to France to carry out the following tests: - Clay identification with mineralogy analysis, - Swelling oedometric tests, - Simplified shrinkage and swelling tests. Figure 3 - Clay sample at the end of the test (initial height of the sample was the ring height). Finally, additional tests based on K0 high pressure oedometric test and shrinkage-swelling tests confirmed the swelling sensitivity of this lower clay layer. 3.4 - Clay swelling modeling principle Based on usual theoretical approaches and understanding of the physical phenomenon, and upon analyzing time and stress relations from the laboratory tests, the clay swelling in case of water presence can be modeled as follows: With: 3.3 - Laboratory tests results The main identification tests confirmed the results highlighted by the preliminary tests. In addition, according to its mineralogical analysis, this clay is essentially made up of smectite particles (around 86% of the clay and 77% of the rock particles), which highlights its potential swelling behavior. Methylene blue tests also confirmed this high smectite percentage. Several oedometric tests were then performed in parallel, with the introduction - , time/stress factor - σ, the applied effective stress on the sample (in kPa) - σag, the swelling pressure (in kPa) - t, the time (in hours) - tu, the unit time (1 hour) - a and b, 2 local factors depending on the investigated clay. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 437 worksites Figure 4 - Œdometric tests results in case of water condition change. Even if the considered formula might seem quite complicated, it is easily explainable. As defined in the ASTM D4546, swelling related to changes in the water content can be divided into 2 phases: - Phase 1: primary swell, which more or less corresponds to a “short term swelling”. Considering settlement issue on soft clay layers, this phase is in fact similar to a consolidation phase. In the proposed formula, the phase 1 primary swell corresponds to the factor: Consequently, the 2 factors which are proposed for strain estimation are homogenous with what is usually used on settlement design. Note also that load effect is taken into account in the formula so as to follow as much as possible the reality measured in the tests. Finally, it is worth highlighting that the proposed formula deals with thin samples, where the delay effect related to the water diffusion is quite limited. 3.5 - Swelling rate speed estimation It is interesting to note that the proposed factor is in line with what is usually admitted when we encounter settlement issue. Note also that when T is large (i.e. time is large), this factor tends to 1, which means that it is the end of this primary phase. As it is usually done in cases of settlement design, it is then necessary to estimate a swelling rate speed. As defined in ASTM 4546, this means that a boundary (called t100) between primary swell and secondary swell needs to be estimated based on the loading stages of the performed tests (see figure 5). - Phase 2: secondary swell, which corresponds to a long term swelling. Considering settlement issues on soft clay layers, this phase is in fact similar to a creep phenomenon. In the proposed formula, secondary swell corresponds to the factor: Note that when T is large (i.e, time is large), this factor tends to ln (T), which is homogenous with what is usually modeled when we face creep phenomenon on soft clay. 438 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Figure 5 - Displacement vs duration for different loads WORKSITES As usually done with consolidation tests, swelling speed Cv can be estimated through the definition of t50 duration (duration corresponding to 50 % of the primary swelling) as per figure 5. Then swelling speed can be estimated through the following formula: As we can see, because of the required excavation, some negative pore pressure will appear just after the excavation. This negative pore pressure will induce some suction inside this clay layer. Consequently, water content will change in this clay layer after the excavation. It will then induce some swelling into this clay layer, which needs to be controlled and managed over the years. 4.2 - Mitigation proposal strategy 3.6 - Assumed swelling characteristics On this specific Cairo Metro project, oedometer tests results allowed the following design values definition: - σag=900 kPa - a=0.05, b=0.035 - Swelling rate speed: Cv=7.10-10 m²/s, considering t100 equal to 480 hours based on tested samples. 4 - Swelling behavior below the station 4.1 - Swelling generation As previously stated, there is a swelling clay layer below the raft base that is below the water table on Cairo Fair station. Constructing the station requires excavation down to this clay layer, creating a sudden decrease of the total vertical stress of the clay. Contrary to settlement issues on the soft clay layer, the excavation will induce (via this unloading) a sudden decrease of the pore water pressure. At the same time, the vertical effective stress will slowly reduce so as to reach an equilibrium state. Figure 6 below presents the typical evolution of stress of this clay layer with respect to time: In order to mitigate the anticipated swelling effects on the raft design for the next 100 years (station lifetime), several strategies were successively considered: - Designing a raft able to support the full swelling pressure. This would mean that the raft should be able to support a 900 kPa load, which is too large. Because of the consequences on the raft design, this solution was disregarded. - Allow a free swelling of the clay without any stresses below the raft. This means that the raft should be designed as a slab resting on the diaphragm walls. However, because the swelling increases when the vertical effective stress decreases, calculations have shown that this solution would have required too much void thickness (that is to say over-excavation) between the base of the raft and the top of the clay. Consequently, such a solution was also disregarded. - Allowing a maximum and controlled effective stress of the clay layer, so as to reduce the swelling effect as much as possible while keeping the upward stress below the raft at reasonable levels. Finally, this solution was developed. 4.3 - A fuse polystyrene thickness In order to control both the clay swelling and the associated stress, the best solution consisted in placing a fuse layer below the raft. This layer needed to be designed so as to: - Transfer the stress between clay and raft as long as the stresses remained low, - Crush when the swelling pressure is too important while continuing to transfer a reasonable stress value. After a review of potential materials which could be used, it was decided to use polystyrene material for many reasons: - In civil engineering, polystyrene has been used for decades for building very light embankments in poor soil conditions. It is consequently a well-known material, whose durability and behavior have already been checked and tested, - It is a controlled material, - It is a material which perfectly suits requirements because it is an elastic quasi perfect plastic material with the typical stress-strain curve presented in figure 7: Figure 6 - Swelling mechanism below a station raft. Figure 7 - Typical polystyrene behavior TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 439 worksites For typical polystyrene material, εmax is usually more than 50% while σel and σmax usually depend on polystyrene density. After having performed a series of laboratory tests on polystyrene samples (see figure 8), a polystyrene with 24-25 kg/m3 density was selected as most suitable. Figure 8 - Polystyrene compressibility. 4.4 - Swelling generation development with time Considering the swelling mechanism and the pore pressure distribution inside a clay layer, it is easily understandable that the influenced thickness of swelled clay will increase with time, as observed for consolidation theory in case of settlement with soft clay layers. For a considered time duration t and a total clay height H, the associated influenced thickness percentage can be estimated based on the typical consolidation percentage formula: 4.5 - Swelling estimation below the raft Calculations were made considering a 6 meter thick clay layer with an average effective stress within the clay below the raft equal to 50 kPa as given by the polystyrene layer. This value was resulted of mechanical characteristics of the selected 24-25 kg/m3 polystyrene: - Elastic stress σel of the polystyrene is superior to the raft concrete dead load and the on-site water pressure plus some safety factor. Indeed, we do not want any polystyrene crush because of concrete load or water pressure. - εmax>50% is considered for fuse purpose, - A maximum allowable stress equal 200 kPa, based on engineering judgment. Finally, the following swelling curve presented in figure 10 has been obtained, with the main swelling results: - 5 cm after 5 years - 8 cm after 10 years - 14 cm after 10 years - 28 cm after 100 years 4.6 - Polystyrene fuse thickness estimation Based on sensitivity analysis made on clay thickness, swelling speed and effective stress, it was finally decided to install a 60 cm thick polystyrene layer below the station raft. Figure 9 shows the placing of the polystyrene layer before the pouring of the raft lean concrete. When using this consolidation formula, it is then possible to estimate the thickness of the ground influenced by swelling with respect to time, and consequently the swelling value for a considered time t and a total clay height equal to H: Figure 9 - Placing of the polystyrene layer. Figure 10 - Swelling generation with time below the raft. 440 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 WORKSITES 5 - Swelling behavior around the tunnels 5.1 - Potential origin of swelling behavior In the vicinity of Cairo fair station, tunneling excavation with TBM was to be done within the lower clay layer, as shown on figure 2. Also, based on the conclusion drawn in section 4, it was considered mandatory to check and analyze the tunnel behavior in all configurations of the position of the clay layer relative to the tunnel. As stated by Serratrice & Soyez in 1996, swelling phenomena in clay material is usually initiated by water pressure changes during or after the works: - It can be generated by negative pore pressure generation during the works in relation with deep excavation. Such should occur around a tunnel if the total stress change is in practice superior to the initial water pressure (see figure 6). - It can be generated by water pressure changes in line with hydraulic boundary conditions related to the associated works. 5.2 - Critical swelling zone around a tunnel In a first stage, a sensitivity analysis was performed in order to estimate the location of the most critical zone regarding total stress change for a clay layer. A FEM analysis was performed, considering a typical tunnel section where clay layer thickness and location around the tunnel is changed depending on the investigated case (see figure 11). Figure 12 - Definition of the area prone to swelling potential behavior. Note that the performed calculations are quite conservative because such an approach does not consider the delay of swelling generation within the area prone to potential swelling, in contrast to the strategy defined for the swelling below the Cairo Fair raft (see section 4.4). 5.3 - Swelling estimation around the tunnel Unlike the swelling estimation below Cairo Fair station, the interdependent strainstress swelling development had to be studied: - As per formula defined in section 3.4, strains and stresses are highly dependent and interacted in case of swelling, - Also, the effect of the 40 cm thick concrete segment and its associated relative stiffness had to be taken into account. Figure 11 - FEM analysis so to define sensitive swelling zone. Obviously, it was possible to show that the most sensitive zone to total stress change corresponds to a clay layer located in the lower part of the tunnel. Indeed, whatever the considered thickness in the lower part of the tunnel, models show that mean total stress is reduced by more than 70 kPa on the first 2.6 meters below the bottom of the tunnel. Such a 70 kPa in fact falls within a typical range of water head at the tunnel axis in the vicinity of Cairo Fair station. A detailed analysis of the mean total stress change results then allowed defining the area prone to potential swelling behavior, as shown in figure 12. Because the calculations are quite complicated, an iterative approach was considered assuming first a volume strain definition in the area prone to swelling. This volume strain change was then the input for the considered area and FEM calculation was then conducted. The average mean effective stress in the area prone to swelling was then estimated. Finally, back calculation defining the resulting swelling strain was then performed with the analytical formula defined in section 3.4. After several runs of calculations, it was in the end possible to estimate an average swelling strain within the area. As per FEM calculations, it was possible to estimate the swelling of the clay within the area prone to swelling to around 3%. 5.4 - Swelling effect on the segment Then, it was possible to estimate this swelling on the segment design. Figure 13 shows as an example the anticipated total displacement shape after a 100 years duration, with up to 20-30 mm of upward movement related to swelling effect depending on the considered sections. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 441 worksites 6 - Conclusion On Cairo Metro Line 3 Phase 2, although a swelling clay layer as shown on figure 15 was not expected along the project alignment; detailed investigations highlighted its presence, with potential risks for the structures to be constructed. Dedicated tests were then implemented, which showed that either the swelling pressure could be up to 900 kPa or free swelling could be up to 200%. Figure 13 - Total displacement shape. It was finally concluded 20-30 mm displacement range during the next 100 years was acceptable, keeping in mind relative displacements would be rather limited because the clay layer was quite continuous. Figure 15 - Typical swelling clay observed during Cairo Fair excavation. Figure 14 - Axial forces and bending moment shape. Concerning forces issues as shown on figure 14 with axial forces and bending moments, it could be demonstrated that the tunnel bending moment resisting capacity was not exceeded while some limited additional normal forces could be observed. Finally, the segment design was checked without any additional reinforcement. For a deep excavation like a Cut & Cover station, excavation would generate negative pore pressure and then initiate swelling generation of such a clayey ground. In order to master this problem over the 100 years station lifetime, a specific design was implemented. It showed that a fuse layer made with a 60 cm thick polystyrene of 24-25 kg/m3 density should be placed below the raft. Such a fuse layer will avoid any disorder in relation with the anticipated 30 cm swell below the raft. On the tunnel section, strain-stress interaction calculations coupled with FEM analysis segment design showed that although some 3% swelling may be generated below the tunnel raft, the segments’ design was safe enough and there was no need to additionally reinforce them. Some limited upward movements must however be considered over the next 100 years. t Acknowledgements The authors would like to thank the National Authority for Tunnel and its representatives for their supports and confidence concerning this specific design issue. References • ASTM D 4546-03: Standard Test Methods for One-Dimensional Swell or Settlement Potential of Cohesive Soils • Serratrice, J.F and Soyez, B. 1996. Les essais de gonflement in Bulletin des laboratoires des Ponts &Chaussées 442 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 SPONSOR PLATINE VINCI Construction et les travaux souterrains : un métier historique, une expertise complète fondée sur la diversité des savoir-faire, le partage d’expérience et les synergies. Pionnier du secteur dans les années 1920 (sous les couleurs de Campenon Bernard), VINCI Construction a contribué par la suite, par son esprit d’innovation, au développement de techniques et de méthodes (voussoirs en béton précontraint, tunneliers à pression de boue, systèmes de pilotage automatisés, etc.) qui ont élargi le champ d’application de la construction de tunnels à la totalité des profils géologiques. Dans les années 1980, l’entreprise a fait valoir sa maîtrise technique à travers toutes sortes de projets (routiers, ferroviaires, hydrauliques) en France et à l’international, et notamment les chantiers de légende qu’ont été les tunnels sous la Manche, le Storebaelt (Danemark) puis les tunnels de l’A86 Ouest en Île-de-France. Depuis 1993, VINCI Construction organise le retour et le partage d’expérience au sein de son club Travaux souterrains, et développe les synergies entre ses entités pour répondre, partout dans le monde, à l’essor des projets que favorisent les besoins de mobilité et la volonté de préserver du cadre de vie. Figurant parmi les tout premiers spécialistes mondiaux du secteur, VINCI Construction dispose aujourd’hui d’une offre complète, de la conception à l’exécution des ouvrages et de la conception à la fabrication, à l’utilisation et à la commercialisation de tunneliers. Après avoir livré, en France, les tunnels de Violay (A89) et de Saverne (LGV Est européenne) ainsi que de nombreux prolongements de lignes de métro (Marseille, Lyon, Paris), le tunnel réhabilité de la Croix-Rousse, à Lyon, et, à l’étranger, les tunnels ferroviaires du Liefkenshoek, à Anvers, les puits et tunnels de stockage d’eaux usées du Lee Tunnel à Londres, divers chantiers pour les métros de Londres, Singapour, Hong Kong, du Caire ainsi que des ouvrages hydrauliques en Afrique et en Amérique latine. VINCI Construction est aujourd’hui engagé sur une vingtaine de projets comme les tunnels des mines de cuivre d’El Teniente au Chili, la liaison ferroviaire Ceva entre la France et la Suisse, etc., et a lancé plus récemment les travaux de la ligne B du métro de Rennes et du lot sud de la ligne rouge du métro de Doha, au Qatar. ChantierS/worksites Prolongement d’EOLE à l’ouest Travaux de reconnaissance sous le CNIT à La Défense EOLE line western extension Survey works beneath the CNIT in the La Défense business district Olivier THUAUD Sade STS Louis CANOLLE Setec TPI Figure 1 - Le CNIT / The CNIT. Résumé Dans le cadre du prolongement du RER E à l’ouest, il est prévu de construire une gare souterraine sous le CNIT (fig.1) dans le quartier de La Défense. Le marché de travaux de reconnaissance a été confié à un groupement d’entreprises, piloté par le Service Travaux Spéciaux de la SADE. Il a consisté en la réalisation d’un puits de reconnaissance depuis le parking du CNIT afin de tester en grandeur nature le comportement des terrains pour fiabiliser et valider les principes de construction de la future gare, et disposer d’un retour d’expérience sur les difficultés de réalisation et les nuisances de chantier dans un environnement très contraignant. Entreprises et intervenants • Maître d’ouvrage : Réseau Ferré de France • Assistant à Maître d’ouvrage : Systra • Maître d’œuvre : Setec, Egis, Jean-Marie Duthilleul • Groupement d’entreprises : - Mandataire et direction technique : Sade - Cotraitants : Fondasol et Keller - Sous-traitant Mesures : Soldata • Propriétaire et Exploitant du CNIT : Viparis et Unibails Abstract As part of the work to extend RER express metro line E westwards, construction of an underground station is planned beneath the Centre of New Industries and Technologies (CNIT) (fig.1) in the La Défense business district of Paris. The contract for underground survey works was entrusted to a contractor consortium headed up by SADE’s Special Works Department. This entailed excavation of a survey shaft downwards from the CNIT car park to perform real-life testing of soil behaviour, in order to confirm and validate the construction principles for the future station, and to provide experience of construction difficulties and worksite disturbances in a highly constrained environment. Main concerned parties • Client: Réseau Ferré de France • Engineer’s Assistant: Systra • Project Manager: Setec, Egis, Jean-Marie Duthilleul • Contractor consortium: - Lead contractor, technical management: Sade - Co-contractors: Fondasol and Keller - Subcontractor Monitoring: Soldata • CNIT Owner/Operator: Viparis and Unibails TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 445 ChantierS/worksites 1 - Le projet Le projet de pprolongement du RER E à l’ouest comporte la construction d’infrastructures souterraines dont 8 km de tunnel et 2 gares souterraines. Afin de tester in situ le comportement des terrains et pour fiabiliser et valider les principes de construction de la future gare La Défense située sous le CNIT, RFF a confié au Service Travaux Spéciaux de la SADE la réalisation d’un puits de reconnaissance et d’essais depuis le niveau « -5 » du parking du CNIT. Ce marché, qui s’intègre dans la phase de reconnaissance entre la gare Saint-Lazare et Nanterre- La-Folie, a précisément pour objet : - la réalisation d’un puits vertical, de 4 m de diamètre, sur 25 m de profondeur correspondant à une cote de 18 m NGF, creusé en deux phases de travaux jusqu’au toit des formations sableuses, sousjacentes aux calcaires grossiers ; - la réalisation de sondages, de mesures, d’auscultations et d’essais sur l’ensemble du site et en laboratoire. Le creusement s’est déroulé en 2 phases : • Première phase : la base Les travaux prévus dans cette première phase du projet sont la réalisation des 12 premiers mètres du puits de recon- 1 - The project The project to extend the RER E line westwards entails construction of underground infrastructures, including 8 km of tunnels and 2 underground stations. In order to test soil behaviour on site and confirm and validate the construction principles involved in building the future La Défense station, located beneath the Centre of New Industries and Technologies (CNIT), RFF entrusted SADE’s Special Works Department with the excavation of a survey and test shaft from basement level 5 of the CNIT car park. The specific subject of this contract, which forms part of the survey phase for the section between Saint-Lazare and Nanterre-La-Folie stations, was as follows: - construction of a vertical shaft 4 m in diameter and 25 m deep to elevation NGF 18 m, excavated in two phases of works to the top of the sandy formations adjoining the coarse limestone - carrying out investigations, measurements, observations and tests throughout the site and in the laboratory. Excavation took place in two phases: • Phase one: base Works during this initial phase of the project comprised excavation of the first 12 metres of the survey shaft, including all preparatory works: preliminary excavation, installation of the handling gantry, installation of supply and discharge lines for pump water, installation of noise, vibration and settlement monitoring, etc. As regards soil surveying, geotechnical surveys were performed, as well as a pumping test in the Cuise sand to confirm the option to be adopted to reach the excavation level of +18 m NGF. • Second phase: construction of the shaft The excavation method used for the shaft – groundwater dewatering with no interruption in works – was chosen following pumping trials and initial excavations. This option – which required four dewatering shafts – was preferred to the jet grouting method. Good progress on the first 12 metres of earthworks convinced the CNIT operators, Unibail and Viparis, to continue works without any interruption between the first and second phases. Figure 2 - Coupe initiale du puits de reconnaissance / Initial cross-section of the survey shaft. 446 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 CHANTIERS/WORKSITES naissance incluant tous les travaux préparatoires de préterrassement et d’installation du portique de manutention, l’installation des alimentations et de l’exhaure des eaux de pompage, la mise en place des mesures de bruits, vibrations et tassements… En matière de reconnaissance de sol, des sondages géotechniques sont réalisés ainsi qu’un essai de pompage dans les sables de Cuises, qui a permis de valider l’option à mettre en application pour atteindre la cote de terrassement de +18 m NGF. • Deuxième phase : la réalisation du puits La méthodologie de réalisation du puits sous rabattement de la nappe sans interruption de chantier a été retenue à la suite de l’essai de pompage et des premiers terrassements. Cette option, qui a nécessité la mise en œuvre de 4 puits de rabattement, a été préférée à celle de mise en œuvre de jet grouting. Le bon déroulement des 12 premiers mètres de terrassement a convaincu les exploitants du CNIT, Unibail et Viparis, de réaliser les travaux sans interruption de chantier entre la première et la seconde phase. 2 - Reconnaissances géotechniques Contexte du secteur de La Défense sont connues, les fondations de la future gare solliciteront les 3 derniers mètres de la dalle calcaire, puis les sables boulants de Cuises et les sables supérieurs. Les bâtiments existants sont généralement fondés sur le toit de cette dalle calcaire. Les fondations de la future gare souterraine sous un bâtiment existant devront être dimensionnées suivant ce contexte nouveau intégrant les descentes de charges de l’existant. Afin de valider les principes et méthodologies de construction ainsi que le dimensionnement des ouvrages provisoires et définitifs pour la construction de la future gare, une campagne de reconnaissance complète était nécessaire pour compléter les données connues et fiabiliser le modèle géotechnique. 2 - Geotechnical surveys Context The geological, geotechnical and hydrogeological data for the La Défense district are known, but the foundations of the future station will involve the last three metres of limestone slab, followed by the loose Cuise sand and upper sand. Most existing building foundations rest on the top of this limestone slab. The foundations of the future underground station, beneath an existing building, will need to be designed to take this new context into account, including load paths for existing structures. To validate the construction principles and methods and the design of the temporary and permanent structures involved in construction of the future station, a full survey campaign was required to supplement existing data and enhance the reliability of the geotechnical model. Geotechnical investigations and analysis The layout of investigation works commenced from the CNIT’s bottom basement level is shown in figure 3. Reconnaissances et analyses géotechniques L’implantation des travaux de reconnaissance depuis le dernier niveau du sous-sol du CNIT est présentée en figure 3. Reconnaissances à réaliser Soil investigation programme Zone de reconnaissances. Préterrassement à prévoir / Pre-excavation Zone de reconnaissances. Avant trous à prévoir / Pre-holes Même si les données géologiques, géotechniques et hydrogéologiques Carotté / Cored Destructif / Destructive Destructif + Gamma ray / Destructive + Gamma ray Pressiomètre / Pressuremeter Figure 3 - Vue en plan des reconnaissances / Plan view of investigations. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 447 ChantierS/worksites Figure 4 - Observation des parois du puits – Interface Marnes et Caillasses / Calcaire Grossier / Shaft wall observation: interface between Marl and Rock and Coarse Limestone. Figure 5 - Réalisation d’un essai horizontal au vérin à plaques rigides dans le puits / Horizontal test in the shaft using thrust jack with rigid plates. Le premier objectif consistait à vérifier la stratigraphie du sol au droit du projet. La réalisation du puits de reconnaissance a permis une observation précise et détaillée des terrains en place à l’avancement des terrassements. Ces derniers ont ainsi traversé les marnes et caillasses comportant une succession de bancs particulièrement durs, le calcaire grossier, puis le toit de la glauconie grossière (cf. Fig. 2 et 6). The first aim was to check soil stratigraphy in the area of the project. Excavation of the survey shaft enabled precise, detailed observation of soil on site as earthworks progressed. Excavation passed through marl and rock including a series of particularly hard beds, coarse limestone, and then the top of the coarse glauconite (see Figs. 2 and 6). En complément de ces essais, des sondages conventionnels (carottés et destructifs) ont été réalisés suivant l’implantation de la figure 3 de manière à quadriller la zone et vérifier l’uniformité de la stratigraphie. Ces sondages ont atteint le toit des argiles plastiques et ont fait l’objet d’essais in situ (dilatométriques, SPT, pressiométriques…) et en laboratoire, déterminant ainsi l’ensemble des caractéristiques mécaniques des sols en place. A l’avancement du creusement du puits, des essais horizontaux (cf. figure 5) et verticaux ont été réalisés afin d’étudier et mesurer les caractéristiques mécaniques de déformation des terrains à différents niveaux dont celui des fondations de la future gare. Ces essais ont établi que l’ensemble géomécanique raide de transition entre les marnes et caillasses et le calcaire grossier, présentait un module de déformation en premier chargement de l’ordre de 1 GPa. Figure 6 - Coupe interprétée des terrains au droit du CNIT / Interpreted cross-section of soil in the area of the CNIT. 448 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 As shaft excavation progressed, horizontal and vertical tests (see figure 5) were conducted to study and measure the mechanical characteristics of soil deformation at various levels, including the foundation level for the future station. These tests determined that the stiff geomechanical formation between the marl and rock and the coarse limestone had an initial load modulus of deformation of approximately 1 GPa. In addition to these tests, conventional core boreholes and destructive boreholes were drilled as shown in figure 3, in order to provide a survey CHANTIERS/WORKSITES Reconnaissances et analyses hydrogéologiques La mise en place de piézomètres, sur lesquels deux essais de pompage longue durée ont été réalisés, puis l’analyse du dispositif de rabattement de la nappe mis en œuvre pour le creusement du puits ont permis de tester l’efficacité du système de rabattement en vue de la définition des solutions techniques de gestion de la nappe pour la phase travaux de la gare. Les ordres de grandeur de perméabilité attendus ont été confirmés dans les horizons calcaires (kh = 2.10-4 m/s) et les horizons sableux (kh = 6.10-4 m/s), séparés par l’horizon semi-imperméable de la glauconie grossière. 3 - Les travaux Le marché a été attribué au groupement d’entreprises SADE-FONDASOL-KELLER. Méthodologie des travaux • Les installations Pour la réalisation des travaux de reconnaissance, des emprises ont été mises à disposition dans le dernier niveau de parking du CNIT (cf. Fig. 8) et en surface à proximité de la rue Carpeaux. Les installations mises en œuvre devaient permettre la manutention des bennes, des engins et assurer les rendements. Pour cela, il a été nécessaire de réaliser un préterras- of the entire the area and check the uniform nature of the stratigraphy. These boreholes extended as far as the top of the plastic clay, and were the subject of on-site tests (dilatometry, SPT, pressure testing, etc.) as well as laboratory testing, thus determining all the mechanical characteristics of the soil on site. management solutions for the works phase relating to the station. The orders of magnitude of the expected permeability were confirmed for the limestone horizons (kh = 2.10-4 m/s) and sandy horizons (kh = 6.10-4 m/s), separated by the semi-impermeable coarse glauconite horizon. Hydrogeological investigations and analysis Vibration investigations and analysis Installation of piezometers, with which two long-term pumping tests were carried out, followed by analysis of the groundwater dewatering solution used for excavation of the shaft, made it possible to test the effectiveness of the dewatering system with regard to definition of the technical groundwater Noise and vibration measurements were conducted continuously throughout the various worksite phases and during controlled dynamic excitement, in order to study the disturbances created by works and identify the critical phases for proposing corrective measures during works on the future station. Reconnaissances et analyses vibratoires 3 - Works Des mesures de bruits et de vibrations 24H/24H durant les différentes phases du chantier ou sous excitation dynamique contrôlée ont été réalisés afin d’étudier les nuisances engendrées par les travaux et identifier les phases critiques pour proposer des mesures correctives lors des travaux de la future gare. The tender was awarded to the SADE-FONDASOL-KELLER contractor consortium. Works method • Installations For the survey works, space was made available on the bottom level of the Figure 7 - Essai de chargement dynamique / Dynamic load test. Figure 8 - Emprise chantier / Worksite area. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 449 ChantierS/worksites Figure 9 - Installation au droit du puits / Installation around the shaft. Figure 10 - Soutènement et ferraillage en attente de la projection de béton / Support and reinforcements prior to shotcreting. sement de 1,50 m au droit du puits de reconnaissance afin de pouvoir mettre en station les engins de reconnaissance géotechnique, de réaliser le puits de l’essai de pompage puis ceux pour le rabattement de nappe. Le préterrassement a également permis la mise en place d’un portique équipé de 2 treuils permettant d’atteindre une profondeur de 30 m. Par ailleurs, le planning de réalisation imposait une co-activité forte dans le préterrassement entre les équipes de reconnaissance géotechnique et de réalisation des puits de pompage et les équipes de réalisation du puits. CNIT car park (see Fig. 8) and on the surface, near Rue Carpeaux. The installations used were designed to enable skips and plant to be manoeuvred and deliver expected performance. This involved preliminary excavations 1.50 m deep at the site of the survey shaft in order to set up the geotechnical investigation plant, construct the pumping test shaft and the groundwater dewatering shafts. Preliminary earthworks also enabled a gantry with two hoists, • Les travaux Les travaux ont consisté en la création d’un puits de 4 m de diamètre et 25 m de profondeur. Le puits a été construit à l’avancement au moyen d’un soutènement métallique cintré en HEB160 et d’un cuvelage en béton projeté armé par voie humide pour la limitation des poussières. L’espacement entre cintres varie de 1,0 m à 2,0 m. Une première phase de travaux consistait à atteindre une profondeur de 12 m, soit 31m NGF correspondant au niveau des eaux exceptionnelles à travers les marnes et caillasses et le calcaire grossier. La seconde phase, sous rabattement 450 de nappe, a finalement permis d’atteindre la cote de 20,5 m NGF dans le calcaire grossier et le début de la glauconie grossière. A l’avancement du creusement du puits, des essais in-situ étaient programmés afin de déterminer les caractéristiques des terrains en présence (essais verticaux, horizontaux et vibratoires). Des fenêtres ont été conservées à l’endroit des différents essais de manière à conserver un visuel des terrains rencontrés. Figure 11 - Rabattement de nappe par puits de pompage / Groundwater dewatering using the pump shaft. Le chantier en quelques chiffres : Démolition de dallage : 362 tonnes m3 évacués : 1 100 m3 Soutènement métallique : 11 tonnes Treillis soudé : 300 m² Béton projeté : 100 m3 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 capable of reaching depths of 30 m, to be installed. Furthermore, the schedule called for a high proportion of work by the geotechnical investigation crew to be carried out at the same time as excavation of both the pump shaft and the shaft itself. • Works Works consisted in the excavation of a shaft 4 m in diameter and 25m deep. The shaft was excavated progressively using HEB160 steel arch profile supports and sprayed reinforced concrete casing, using a wet process to minimise dust. Arch supports were spaced between 1.0 and 2.0 m apart. The first phase of works involved excavation to a depth of 12 m (NGF elevation 31 m), corresponding to the exceptional water level, through marl and rock and coarse limestone. The second phase, involving groundwater dewatering, eventually reached an elevation of 20.5 m NGF in coarse limestone, at the beginning of the coarse glauconite. On-site tests were scheduled as shaft excavation progressed to determine the characteristics of the soil (vertical, horizontal and vibration tests). Windows were left where tests were performed in order to keep a visual record of the soil encountered. Worksite figures: Slab demolition: 362 tonnes m3 removed: 1,100 m3 Steel supports: 11 tonnes Welded wire mesh: 300 m² Sprayed concrete: 100 m3 CHANTIERS/WORKSITES Figures 12 - Puits terminé / Completed shaft. - Pumping tests to validate dewatering procedures - Horizontal and vertical rigid plate tests using thrust jacks (see Fig. 5) (160 tonnes) - Dynamic tests and vibration tests. These tests made it possible to have a precise, complete database for the project phase studies, which began at the same time as the construction of the survey shaft. Le rabattement de la nappe par l’intermédiaire de 4 puits de pompage a atteint un débit maxi de 200 m3/h correspondant à une côte de 20,70 m NGF. Ce retour d’expérience est très important pour l’élaboration des méthodologies et le dimensionnement du rabattement à considérer pour la construction de la future gare. • Les essais géotechniques Une campagne complète de sondages géotechniques a été réalisée par FONDASOL à savoir : - La réalisation de forages destructifs jusqu’à une profondeur de 40 m, - La réalisation de carottages verticaux jusqu’à 65 m, - La mise en œuvre de piézomètres, - La réalisation d’essais pressiométriques et dilatométriques - La réalisation d’un essai crosshole, - L’étude en laboratoire sur échantillon de sol, - Des essais de pompage pour valider la réalisation du rabattement, - Des essais au vérin à plaque rigide horizontaux (cf. Fig 5) et verticaux (à 160 tonnes), - Des essais dynamiques et vibratoires. L’ensemble de ces essais per- Figure 13 - Sondages / Survey boreholes. mettent d’avoir une base de données précise et complète pour les études de phase projet dont le démarrage était concomitant avec la réalisation du puits de reconnaissance. Avancement Le chantier a démarré début juillet 2013. La première partie du puits a été réalisée sans trop d’aléas, cependant la dureté de certains bancs de terrains rencontrés a sensiblement amoindri le rendement. Dans les bancs les plus durs, les équipes mettaient entre 2 et 3 jours pour réaliser une travée complète (terrassement, soutènement métallique et projection du cuvelage). La seconde phase a été condition- Progress of works The maximum flow of groundwater dewatering via the four pump shafts was 200 m3/h at elevation 20.70 m NGF. This experience played an important role in the development of methods and dimensioning of the dewatering to be used for construction of the future station. • Geotechnical tests A full geotechnical investigation campaign was conducted by FONDASOL as follows: - Destructive boreholes to a depth of 40m - Vertical core samples to a depth of 65m - Installation of piezometers - Pressure tests and dilatometric tests - Cross-hole test - Laboratory study of soil samples Works commenced in early July 2013. The first part of the shaft was completed with relatively few problems. However, the hardness of some soil beds encountered had a significant impact on productivity. In the harder beds, crews took between two and three days to complete a full section (excavation, steel supports and shotcreting the casing). The second phase was dependent on the pumping test and problems encountered in developing the shafts for groundwater dewatering. The pumping test alone generated 70 m3/h, but the four dewatering shafts together had difficulty achieving even 200 m3/h. Given the maximum groundwater dewatering level, as a precautionary measure the consortium was asked to halt excavations at elevation 20.5 m TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 451 ChantierS/worksites née par l’essai de pompage et les problèmes rencontrés pour les développements des puits pour le rabattement de la nappe. En effet si l’essai de pompage donnait 70 m3/h, les 4 puits de rabattement n’ont pu atteindre, et encore difficilement, que 200 m3/h. Located at the bottom level of the car park, survey works had an impact first and foremost on operation of the car park itself. Furthermore, since the CNIT houses shops, the Hilton hotel, the ESSEC graduate school, offices, and exhibition venues, there were additional constraints in terms of safety, noise, vibrations, access, cleanliness and so on. Par mesure de sécurité au vu du niveau maximum du rabattement de la nappe, il a été demandé au groupement d’arrêter le terrassement à la cote de 20,5 m NGF permettant de tester la glauconie et les sables de Cuises au moyen des essais verticaux symbolisant l’impact d’une future fondation. • Site safety The CNIT is classified as Public Access Premises (Etablissement Recevant du Public, ERP). Consequently, an application pursuant to article GN13 of fire safety regulations for ERP premises (ruling of June 26, 1980) was made to the authorities. For works in the part of the car park in use, worksite areas were completely enclosed using 1-hour fire doors, and existing fire safety installations were altered (alarm and detection systems, etc.) and connected to the CNIT safety command post. Les essais se sont terminés minovembre 2013. La fermeture du puits, les remblais de préterrassement et la reconstitution du dallage béton ont été réalisés fin décembre 2013. Les contraintes La réalisation d’un puits de 4 m de diamètre, d’une profondeur de 22 m au final, n’a rien de compliqué en soi mais la réalisation dans un site en exploitation pendant les travaux, comme celui du CNIT, a apporté des contraintes supplémentaires. Localisés au dernier niveau du parking, les travaux de reconnaissance impactaient principalement l’exploitation du parking. Mais le fait que le CNIT accueille des commerces, l’hôtel HILTON, l’école ESSEC, des bureaux, des salles d’exposition, a imposé des contraintes supplémentaires en matière de sécurité, de bruit, de vibrations, d’accès et de propreté. • Sécurité des emprises Le CNIT est un Etablissement Recevant du Public (ERP). A ce titre, un dossier répondant aux exigences 452 Figures 14 - Porte coupe-feu 1h fermant l’accès et ventilation complémentaire / 1-hour fire door closing off access, and supplementary ventilation. NGF to test the glauconite and Cuise sand using vertical tests designed to imitate the impact of future foundations. de l’article GN13 du règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux ERP (arrêté du 26 Juin 1980) a été déposé aux autorités. Pour la réalisation des travaux dans la zone exploitée du parking, les emprises de chantier ont été entièrement cloisonnées au moyen de portes coupe-feu 1h, les équipements de sécurité existant contre l’incendie ont été modifiés (système d’alarme, détection…) et reliés au PC sécurité du CNIT. Constraints En parallèle du système de ventilation du CNIT, des ventilations supplémentaires ont été mises en œuvre afin d’augmenter les capacités de renouvellement d’air dans la zone de travail. Construction of a shaft 4 m in diameter and, ultimately, 22 m deep is not in and of itself complicated, but work on a site in operation during works – as was the case at the CNIT – posed additional challenges. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 These tests were completed in mid-November 2013. Sealing of the shaft, backfill of the preliminary excavations and restoration of the concrete slab were all completed by the end of December 2013. Alongside the CNIT ventilation system, additional ventilation was put in place to increase air renewal capacity in the area of works. To improve working conditions, the use of electrical plant was preferred (Brokk excavator, electric shotcreting machine, etc.) throughout the duration of works. • Noise and vibrations The survey shaft made it possible to test a range of excavation methods for this type of structure and to measure the related noise and vibration. To do so, 10 devices for continuous noise and vibration measurement were installed at various sensitive points of the CNIT in order to provide adequate feedback about the impact of works in terms of noise and vibration. Conducted by SOLDATA, the measurements could be viewed on a database in real time via the Internet. Construction restrictions called for CHANTIERS/WORKSITES Afin d’améliorer les conditions de travail, l’utilisation d’engins électriques a été privilégiée (pelle type Brokk, machine de projection électrique…) durant tout le chantier. • Le bruit et les vibrations Le puits de reconnaissance a permis de tester différentes méthodes de creusement pour ce type d’ouvrage et d’en mesurer les bruits et les vibrations. Pour ce faire, 10 appareils de mesure en continu du bruit et des vibrations, ont été mis en place à différents points sensibles du CNIT afin d’acquérir un bon retour d’expérience sur les impacts sonores et vibratoires des travaux. Les mesures, réalisées par SOLDATA, étaient consultables sur une base de données en temps réel accessible via internet. Les contraintes d’exécution imposaient la réalisation des activités bruyantes entre 08h00 et 19h00, vis-à-vis de l’Hôtel Hilton, ou l’arrêt de celles-ci une à deux journées lors d’une exposition. Les travaux d’excavation du puits ont été réalisés principalement au brise-roche hydraulique et au marteau piqueur. Les niveaux sonores et vibratoires constatés lors des travaux de démolition et d’excavation ont été acceptables car ils présentaient une émergence faible. La seule phase de travaux qui a conduit à une gêne entrainant un arrêt de chantier non programmé a été celle du remblaiement. En effet l’utilisation d’un compacteur, type pied de mouton, produisait des vibrations importantes remontant par les fondations. Les remblais ont finalement été terminés au moyen d’un cylindre et dans des plages horaires imposées. Ces mesures ont permis de définir les hypothèses à considérer pour la phase projet et d’anticiper de manière fiable les nuisances vibratoires et acoustiques générées en phase travaux (à l’aide de machines plus puissantes) et en phase d’exploitation ferroviaire. • Le tassement – les déformations Le puits a été réalisé à proximité immédiate des massifs des fondations isolées des structures du CNIT et partiellement découvertes par le préterrassement. A ce titre, les 8 poteaux les plus proches du puits ont été équipés par SOLDATA de tassomètres pour un nivellement hydrostatique du bâti en continu et consultable sur une base de données en temps réel accessible via internet. Figure 15 - Appareillages bruit et vibration /Noise and vibration apparatus. • Les accès L’accès au parking était réglementé et rythmé par les activités du CNIT (en particulier celles de l’hôtel). Par exemple, l’évacuation des déblais pouvait se poursuivre jusqu’à 23h00 uniquement, heure de fermeture du parking. La hauteur sous plafond de 1,90 m sous retombée de poutres et de 2,20 m sous dalle a conditionné l’exécution des travaux et dimensionné les engins des terrassements et de reconnaissance. Pour la réalisation des travaux du puits, un préterrassement de 1,50 m a été réalisé permettant ensuite la mise en œuvre d’un portique de manutention de bennes et d’engins. Pour la circulation des engins, les contraintes de gabarit et de charges admissibles ont demandé l’emploi de matériels adaptés avec des rendements réduits. Par ailleurs, les engins de chantier empruntant les accès publics du parking du CNIT, un nettoyage quotidien a été mis en place pour garantir leur propreté. especially noisy activities to be carried out between 8am and 7pm (due the presence of the Hilton hotel) and halted for a few days during an exhibition. Shaft excavation works were carried out mostly with a hydraulic rock breaker and a pneumatic drill. The noise and vibration levels recorded during demolition and excavation works were acceptable, with low emergence levels. The only phase of works to have resulted in disturbance requiring an unscheduled halting of work occurred during backfilling. Indeed, the use of the plant with compactor wheels generated significant vibrations that were transmitted through the foundations. In the end, backfilling was completed using a roller, during set times of day. These measurements made it possible to define scenarios to be taken into account in the project phase, and to have a reliable means of anticipating acoustic and vibratory disturbances during the works phase (with the use of more powerful machines) as well as during rail operations. • L’exhaure Les boues de forages des sondages géotechniques, puis les eaux de • Settlement and deformation The shaft was excavated immediately alongside isolated foundations of the CNIT structure, partially exposed by preliminary excavations. In view of this, SOLDATA equipped the eight pillars nearest to the shaft with settlement meters for constant hydrostatic levelling of the building; this could be consulted in a database in real time via the Internet. • Access Access to the car park was governed by activities in the CNIT (in particular, the hotel). For instance, removal of spoil could not take place after 11pm, when the car park closed. The height clearance – 1.90 m beneath beams and 2.20 m beneath slabwork – imposed limitations on the conduct of works and the size of the excavation and surveying plant used. For the shaft works, preliminary excavations to a depth of 1.50 m allowed a gantry to handle skips and plant to be installed. For plant traffic, clearances and admissible load limitations called for the use of specific plant with reduced performance capabilities. Site plant used the public access to the CNIT car park, so daily cleaning was implemented to ensure these routes remained clean. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 453 ChantierS/worksites rabattement de nappe devaient également être évacuées. Pour cela, il a été nécessaire de mettre en œuvre une conduite d’exhaure remontant 4 niveaux de parking pour arriver à une zone de décantation avant rejet répondant aux prescriptions de la SEVESC. Pour ce rejet, une convention a été établie entre l’entreprise SADE, le maitre d’ouvrage RFF et les exploitants et propriétaires du réseau SEVESC, CG92 et SIAAP. Les emprises extérieures autour du CNIT pour les évacuations de gravats, les installations de décantation des eaux de rabattement…, ont nécessité l’obtention d’une convention d’occupation de domaine public auprès du gestionnaire du site de La Défense DEFACTO. • Discharge Muck from the geotechnical boreholes and the water pumped out also needed to be removed. This involved installing a discharge pipe passing up through all four levels of the car park to a decantation point prior to final discharge pursuant to SEVESC provisions. For this discharge, a contract was drawn up between contractors SADE, the client RFF, and the owners and operators of the SEVESC network, CG92 and SIAAP. Outdoor areas around CNIT for removal of debris, dewatering water decantation equipment, etc. required a public domain occupancy agreement to be obtained from the La Défense site management agency DEFACTO. Figure 16 - Bac de reprise en haut du puits avant exhaure vers l’extérieur / Recovery tank at the top of the shaft, prior to final external discharge. Conclusion Toutes les reconnaissances réalisées ont permis de compléter les données géotechniques et hydrogéologiques disponibles. La phase projet de création d’une nouvelle gare souterraine peut désormais être conduite avec un modèle géotechnique pertinent et un retour d’expérience précis quant aux nuisances dues aux travaux. Le groupement d’entreprises, piloté par le Service Travaux Spéciaux de la SADE, a su répondre à toutes les contraintes de travaux et difficultés de réalisation en maintenant un niveau de sécurité optimum pour les ouvriers et les usagers du C avec un respect permanent du site pour la satisfaction de ses exploitants. L’esprit constructif, la volonté et l’implication de l’ensemble des intervenants ont fait des travaux du puits de reconnaissance un gage de réussite pour la construction de la future gare souterraine de La Défense. t 454 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Conclusion The survey works carried out enabled the available geotechnical and hydrogeological data to be supplemented. This has made it possible for the project phase of the creation of a new underground station to be completed using a relevant geotechnical model, with the added benefit of precise experience with regard to disturbances caused by works. Under the direction of SADE’s Special Works Department, the contractor consortium was able to respond to the various specific limitations on the works and other difficulties, preserving optimum levels of safety for workers and users of CNIT, and displaying proper respect for the site at all times, to the satisfaction of the latter’s operators. The constructive spirit, goodwill and commitment of all those involved resulted in survey shaft works that bode well for the successful construction of the future La Défense underground station. t TECHNIQUE Zoom sur les activités du comité technique de l’Asquapro au service de la qualité des bétons projetés Catherine Larive CETU Durant l’année 2013, le comité technique d’Asquapro et plusieurs experts extérieurs ont finalisé la rédaction d’un fascicule sur « l’emploi des fibres pour le renforcement des bétons projetés de soutènement provisoire des tunnels ». Ce document propose de nouvelles spécifications pour aider les maîtres d’œuvre à rédiger des CCTP, en étant plus exigeant sur les propriétés de ductilité à court terme du béton projeté. Le choix des fibres et de leur dosage doit être réalisé en fonction des performances requises. La composition de la matrice béton est toute aussi importante pour obtenir les propriétés du matériau composite que constitue le béton projeté. On doit vérifier l’obtention des propriétés exigées par des essais mécaniques, sur des échantillons de béton, au moment des épreuves d’étude, de convenance puis de contrôles tout au long de la vie d’un chantier. Les fibres structurelles confèrent au béton une résistance post-fissuration, ou «ductilité», très importante pour éviter une rupture fragile. On peut observer des fissures de plusieurs millimètres d’ouverture sans rupture de la structure. Les fibres constituent donc un élément de sécurité primordial pour une application telle que le soutènement. Il existe un essai normalisé spécifique au béton projeté pour contrôler sa ductilité. Il s’agit de l’essai de capacité d’absorption d’énergie (NF EN 14488-5), parfois appelé «essai de plaque». Il consiste à appliquer une charge de flexion au centre d’une petite dalle carrée de 60 cm de côté et 10 cm d’épaisseur. On calcule l’aire sous la courbe charge-flèche pour obtenir l’énergie absorbée au cours d’un déplacement allant jusqu’à 25 mm au centre de la plaque. Cette aire est d’autant plus grande que la résistance avant fissuration est élevée et que la déformation après fissuration est faible. Pour éviter que de bons résultats ne soient dus à la qualité de la matrice béton et non aux performances des fibres, le fascicule ASQUAPRO a identifié des critères complémentaires, qui ne modifient pas le mode opératoire de l’essai mais rendent son interprétation plus fiable. Deux familles de fibres sont adaptées au renforcement des bétons projetés par voie mouillée pour le soutènement : les fibres métalliques (généralement en acier mais aussi en fonte pour certaines applications spécifiques) et les fibres synthétiques structurelles. Dans les deux cas, des essais de mise au point, puis de contrôle des formulations du béton sont indispensables. 1 • La charge maximale de la zone élastique (Fel-max) doit correspondre à une valeur de déformation inférieure à 2 mm. 2 • La charge minimale après fissuration jusqu’à une flèche égale à 5 mm doit être supérieure à 70 % de Fel-max (limite élastique), soit : F post fiss mini jusqu’à 5 mm ≥ 0,7 Fel-max Critères d’acceptation des bétons projetés (extrait du Fasicule Asquapro n°7). Pensez à exiger ces nouveaux critères lors de la rédaction des pièces techniques des marchés ! Courbe d’essai typique. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 455 TECHNIQUE Depuis le second semestre 2013, un autre fascicule a été rédigé, sur « l’utilisation des bétons projetés fibrés pour la réparation et le renforcement des structures ». Ce tout nouveau document met l’accent sur la justification par le calcul des bétons renforcés de fibres et donne des exemples détaillés, basés sur le Model Code 2010. La réparation des structures en béton armé demande une adhérence du béton rapportée au béton support supérieure ou égale à la résistance en traction du béton seul. La projection par voie sèche offre les meilleures chances d’optimiser cette adhérence ; elle est donc le plus souvent employée pour ce domaine d’application. En conséquence, le flux d’air étant beaucoup plus rapide en voie sèche qu’en voie mouillée, le risque de perte en fibres pendant la projection est très élevé. Ceci impose, d’une part le choix d’une fibre dont les pertes soient acceptables (le plus souvent en acier) et, d’autre part, des contrôles réguliers de la teneur en fibres après projection (sur béton fraîchement projeté et de préférence sur le support). L’emploi du Model Code est limité aux fibres « dont le module d’Young n’est pas significativement affecté par le temps et/ou les phénomènes thermo-hygrométriques ». À ce jour, cela exclut l’usage de fibres synthétiques structurelles en raison du fluage plus important qu’elles génèrent. La problématique du fluage, dont l’ampleur et la criticité sont encore très discutées, va être étudiée plus en détail à l’occasion d’une campagne expérimentale sur le fluage en flexion des bétons projetés fibrés, proposée et coordonnée par l’Asquapro, avec le soutien du CETU, de la SNCF, de RFF, et de six grands fournisseurs de fibres. Les essais seront réalisés en partenariat et sous la responsabilité du laboratoire Sigma Béton. Leur démarrage est programmé le 21 octobre 2014. L’influence des fibres sur le domaine élastique du béton projeté, son comportement pendant les deux premiers millimètres de flèche (temps d’ouverture des fissures) et son comportement à plus long terme, sous chargement constant, vont être observés pendant une année. Les résultats sont très attendus, en France et à l’international, par l’ensemble de la profession. Au-delà de ces résultats, c’est également un mode opératoire normalisé pour un essai de fluage en flexion des bétons projetés qui devrait émerger. Bâti de fluage en cours d’étalonnage. Les fascicules techniques publiés par l’Asquapro sont disponibles sur le site Internet www.asquapro.com. t Bâti chargé. 456 TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 Sponsor PLATINE Sponsors OR Sponsors ARGENT ChantierS/worksites Réhabilitation d’un réseau d’assainissement au cœur de Bruxelles Rehabilitation of a sewage network in the heart of Brussels Giovanni Cino Hobas La Région de Bruxelles Capitale, 19 communes et 1,2 million d’habitants, possède un patrimoine réseau constitué de plus de 2 000 km d’égouts unitaires dont beaucoup sont des petits ovoïdes en brique et béton, une centaine de grands collecteurs, près de 50 bassins d’orage et stations de relevage, qui souffre de vieillissement et de sous-capacité. Face aux nombreux dysfonctionnements (effondrements et inondations), les communes, seules compétentes jusqu’en 2000, se sont finalement rassemblées sous la forme d’une intercommunale garantissant une structure publique solide pour affronter la problématique de ces réseaux d’assainissement. Le chantier, confié à l’entreprise SODRAEP, s’inscrit dans le cadre de la première phase de ce vaste chantier. Grâce à la technique de réhabilitation sans tranchée, l’entreprise s’est affranchie du creusement de toute tranchée à ciel ouvert, limitant ainsi nal cooperation that ensure a strong public structure in order to face the sewer network challenges. These works were awarded to SODRAEP as part of the first phase of this massive project. Thanks to the trenchless technology, it was possible to avoid excavating any open trenches, thus limiting traffic disruption and avoiding all forms of disturbances to local inhabitants, retailers and users. les perturbations pour le trafic et n’occasionnant aucune nuisance particulière pour les riverains, commerces et usagers. Cette portion de 150 mètres du réseau de collecteurs unitaires, véhiculant des effluents domestiques et les eaux de ruissellements pluviaux, avait été construite en briques il y a près d’un siècle. Son état très dégradé le rendait très critique sur le plan de l’exploitation car ayant déjà conduit à des effondrements The Bruxelles Capitale region, which includes 19 local authorities and 1.2 million inhabitants, has a network composed of more than 2,000 kms of single sewers of which many are small brick and concrete ovoid sewers, a hundred of main sewers, approx. 50 storm drains and pumping stations all of which suffer from ageing and undercapacity. In the face of the many malfunctions (cave-ins, flooding), the local authorities which until 2000, were the only competent bodies, finally gathered into an intercommu- This 150 meters section of the single sewer network carrying household sewage and rainwater had been built in brick almost a century ago. Its highly deteriorated condition made it critical from an operational point of view because it had already caused road collapses. This network required re-tubing from the inside using ovoid shells from the HOBAS NC Line range, in Glassfiber Reinforced Plastic (GRP). They suit especially to this type of rehabilitation, but are also highly competitive. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 459 ChantierS/worksites de voirie. Le réseau imposait un re-tubage intérieur et le choix s’est porté sur des coques ovoïdes de la gamme HOBAS NC Line en Polyester Renforcé de fibres de Verre (PRV), particulièrement adaptées pour ce type de réhabilitation mais aussi très compétitives. Les coques NC Line de 1,50 m de longueur ont été introduites l’une après l’autre, par poussées successives, afin de reconstituer progressivement l’habillage intérieur du réseau. 460 Les dimensionnements, épaisseurs et résistance aux charges extérieures de terre, de trafic ou de nappe, ont été minutieusement vérifiés en se basant notamment sur les prescriptions de l’Avis Technique CSTB et des recommandations françaises publiées dans le cadre du Projet National de Recherche RERAU. La coque proposée, adaptée à celle de l’ouvrage en place et de dimension nominale de 1 000 x 1 500 mm (dit de forme ovoïde « 2 x 3 »), offre ainsi des conditions optimales de fonctionnement hydraulique, tant par temps sec qu’au cours des épisodes orageux. Au fur et à mesure de l’avancement du chantier, les branchements raccordant chacune des maisons bordant la rue ont été rétablis par carottage. Puis, l’espace annulaire restant entre l’ouvrage existant en briques et le nouveau « tube » NC Line a été comblé par un coulis de ciment de jointoiement qui a pour fonction de bloquer à sa place le train de coques et de lui permettre de reprendre les charges. Le caractère parfaitement lisse de leur surface intérieure minimise le frottement, évite les pertes de charge et assure l’auto-curage pour lutter contre les risques de sédimentation et d’encrassement. Ainsi, les performances hydrauliques des coques NC Line ont permis d’accroître la capacité de débit de l’ouvrage et d’en garantir le fonctionnement dans le temps. Florian Marchand, directeur de travaux à la SODRAEP S.A, explique : « Notre collaboration avec la firme HOBAS s’est intégrée naturellement dans notre volonté de proposer aux Maîtres d’Ouvrage une méthode de réhabilitation garantissant un ouvrage pérenne dans le temps tout en minimisant la durée de mise en œuvre. Les éléments en PRV, de par leur conception et leur TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 The 1.50 m long NC Line pipes were inserted one after the other in successive pushes in order to gradually reconstitute the network’s inner lining. The proposed shell was suited to that of the existing structure and had a rated size of 1,000 x 1,500 mm (so-called ovoid «2 x 3» shape), thus offering optimum hydraulic operation conditions, both in dry weather and during storms. The perfectly smooth nature of their inner surface minimises friction, avoids load loss and guarantees selfcleaning to fight against the risks of sedimentation and clogging. Thus, the hydraulic performances of the NC line shells made it possible to increase the flow capacity of the structure and to guarantee its operation over time. The sizing, thickness and capacity to withstand the external loads from the ground, the traffic, or the water table were carefully checked. They were particularly based on the CSTB Tech- nical recommendation and the French recommendations published for the RERAU National research project. As the project progressed, each house along the street was reconnected by coring. Then the circular space remaining between the existing brick structure and the new NC line «tube» was filled using a cement grout the purpose of which is to block the set of shells in place and allow it to support loads. Florian Marchand, Works Director for SODRAEP S.A, explains: «Our collaboration with HOBAS was a natural part of our intention to propose the Project Owners a rehabilitation method that guaranteed the service life of the structure while minimising the time needed to implement it. By their design and quality the GRP elements allowed us to certify that the renovated structures were sealed. Furthermore, we worked with Giovanni Cino, sales engineer, who gave us the technical CHANTIERS/WORKSITES qualité, nous permettent de pouvoir certifier des ouvrages rénovés totalement étanches. Par ailleurs, nous avons travaillé dans un contexte de confiance réciproque avec Giovanni Cino, ingénieur commercial, qui nous a apporté le support technique nécessaire afin d’améliorer nos rendements et de nous spécialiser dans ce secteur d’activité à la technicité très spécifique. » Ce chantier de réhabilitation démontre que les solutions technologiques proposées ont parfaitement répondu aux contraintes et exigences de ce projet du fait de : • leur résistance extrême à la corrosion et à l’abrasion, • leurs totale étanchéité et qualités hydrauliques, • leur capacité de reprise des charges, • les formes et dimensions disponibles, • leur capacité de déviation angulaire, • leur pérennité remarquable, • leur faible poids et leur système de joint (abouts mâle et femelle avec élastomère) participant à une mise en œuvre plus aisée, • leur haut niveau de reconnaissance technique (certifications, conformité aux normes internationales permettant d’opérer partout dans le monde). Avec ce chantier bruxellois, HOBAS couronne plusieurs campagnes d’opérations réussies en Belgique, où depuis trois ans, l’entreprise a livré plus de 10 kilomètres de canalisations. t support we needed to improve our output and specialise in this highly specific technical sector of activity, in a context of mutual trust. This rehabilitation project shows that the proposed technological solutions perfectly met the constraints and requirements of the project because of: • their extreme resistance to corrosion and abrasion, • their total water tightness and hydraulic qualities, • their capacity to support the loads, • the available shapes and sizes, • their angular deflection capacity, • their remarkable service life, • their light weight and joint system (male-female joints using elastomer) contributing to their ease of installation, • their high level of technical acknowledgement (certifications, compliance with international standards making it possible to work throughout the world). With this project in Brussels, HOBAS has crowned several successful operations in Belgium, where the company has delivered over 10 km of piping in the last three years. t TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 461 Programme ➤ X (Systra): les tunnels du projet “Grand Paris” (FR); ➤ M. Pré (Setec): les tunnels de la ligne Eole Ouest à l’ouest de Paris (FR); ➤ R. Zurlo: le tunnel du Brenner (AU - IT); ➤ Chr. Stieler (Wayss & Freytag) : the Crossrail projectin London (UK); ➤ G. Lunardi (Rocksoil): the Sparvo tunnel (IT); ➤ B. Grote: de nieuwe tunnel in Maastricht (NL); ➤ L. Vester: the Femern Belt tunnel (DE - DK); ➤ M. Thone: la mise en sécurité du tunnel du Fréjus entre la France et l’Italie (FR - IT); ➤ G Seingre: les cavernes et galeries de pompage-turbinage de Nant-de-Drance en Suisse (CH); ➤ G. Osselaer (BAM): de Oosterweeltunnel in Antwerpen (BE). Lieu : TRACTEBEL Forum - Avenue Arianelaan, 7 - 1200 Bruxelles / Brussel ABTUS - BVOTS : Tel-Fax : 02/770 90 95 - E-mail : [email protected] AGENDA/CALENDAR OCTOBRE fevrier 13-15 octobre 2014 ongrès international AFTES C 22-25 février 2015 NZ 2015 12th Australia New A Tunnels et espace souterrain Risques et opportunités LYON, FRANCE www.congres.aftes.asso.fr Zealand Conference on Geomechanics - The Changing Face of the Earth Geomechanics & Human Influence W ELLINGTON, NOUVELLE -ZELANDE www.anz2015.com [email protected] 10-12 juin 2015 TC 2015, Swiss Tunnel Congress S LUCERNE, SUISSE www.swisstunnel.ch [email protected] MARS 3-5 mars 2015 International Conference and Exhi- 14-16 octobre 2014 ARMS 8 - 2014 ISRM International Symposium - 8th Asian Rocks Mechanics Symposium : Rock Mechanics for Global Issues SAPPORO, JAPON www.rocknet-japan.org [email protected] 22-23 octobre 2014 2th International Conference 1 Underground Infrastructure of Urban Areas WROCLAW, POLOGNE www.uiua2011.pwr.wroc.pl [email protected] 23-25 octobre 2014 E XPOTUNNEL The Underground Technologies and Major Works Exhibition waits for you at Bologna - Italy BOLOGNE, ITALIE www.expotunnel.it [email protected] DECEMBRE bition on Tunnelling & Underground Space 2015 - ICETUS 2015 : Sustainable Transportation in Underground Space Development SELANGOR, MALAISIE icetus2015.iemtc.com [email protected] AVRIL 26 au 28 avril 2015 th World Conference on Explosives 8 and Blasting Lyon, France http://efee2015.com [email protected] Mai 10 au 13 mai 2015 ISRM - 13th International Congress on Rock Mechanics Montréal, Canada www.isrm2015.com [email protected] 22-28 mai 2015 orld Tunnel Congress & 41st ITA W General Assembly DUBROVNIK, CROATIE http://wtc15.com [email protected] 11 décembre 2014 BTUS/BVOTS - Journée d’Étude A «Quelques grands projets de tunnels européens» - “Some large European tunnel projects” Bruxelles / Brussel www.abtus-bvots.be [email protected] 29-30 janvier 2015 hotcrete Conference and Exhibition S A LPBACH, AUTRICHE www.spritzbeton-tagung.com [email protected] 464 Geomechanics Symposium SAN FRANCISCO, USA www.armasymposium.org [email protected] SEPTEMBRE 13-17 septembre 2015 VI European Conference on Soil X Mechanics and Geotechnical Engineering - (XVI ECSMGE 2015) «Geotechnical Engineering for Infrastructure and Development» EDINBURGH, GRANDE BRETAGNE http://xvi-ecsmge-2015.org. [email protected] OCTOBRE 5-7 octobre 2015 ICCRRR 2015 - 4th International Conference on Concrete Repair, Rehabilitation and Retrofitting LEIPZIG, ALLEMAGNE www.iccrrr.com [email protected] 7-10 octobre 2015 E UROCK 2015 - ISRM European Regional Symposium & 64th Geomechanics Colloquy - «Future development of rock mechanics» SALZBURG, AUTRICHE www.oegg.at [email protected] 8-9 octobre 2015 IWCS - 4th International Workshop on Concrete Spalling due to Fire Exposure LEIPZIG, ALLEMAGNE www.iccrrr.com [email protected] 2015 •••••••••••••••• JANVIER 28 juin-1er juillet 2015 9th US Rock Mechanics/ 4 JUIN 7-10 juin 2015 2015 RETC - Rapid Excavation & Tunneling Conference & Exhibit NEW ORLEANS, USA www.retc.org [email protected] TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°245 - Septembre/Octobre 2014 13-16 octobre 2015 th International Symposium on 5 Geotechnical Safety and Risk (ISGSR) ROTTERDAM, PAYS-BAS isgsr2015.org [email protected]