Discours en hommage à Claude Delire Président sortant - GTL-Taxi
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Discours en hommage à Claude Delire Président sortant - GTL-Taxi
Discours en hommage à Claude Delire Président sortant du GTL Grimbergen, le 25 juin 2014 Chers convives, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du conseil d'administration et membres du GTL, Mesdames et Messieurs, chers amis. Aujourd'hui, nous rendons hommage à Claude Delire, président sortant de notre groupement professionnel Pendant plus de 50 ans il a été actif dans l’organisation professionnelle du taxi. D’abord en 1956, comme président national des taxis non concédés. Puis en 1964, lorsque le GTL a été fondé, comme vice-président. Ensuite, au cours des années quatre-vingts, il a succédé à Monsieur PRELIS comme président du GTL. Toujours très consciencieux, discipliné et d’une régularité exemplaire, il a tenu les rênes du groupement professionnel national. C’est un honneur de pouvoir le remercier au nom de vous tous pour son dévouement pendant toutes ces années. Décrire en détail la personne de Claude Delire dans les quelques minutes qui m’ont été allouées, n’est pas une mince affaire. En fait, nous devons attendre ses mémoires, car ses archives sont phénoménales et sa mémoire est toujours très précise. 1 Permettez-moi cependant de tenter de donner un aperçu de faits et d'événements qui se sont déroulés au fil des années dans le monde du taxi, et qui ont été clairement marqués par Claude. Mais d’abord, je voudrais dire que je me sens honoré pour des raisons personnelles, de pouvoir faire ce discours, car il se trouve qu’il y a certains parallèles entre nos deux vies, même si je ne veux certainement pas comparer mon humble carrière à celle de notre président sortant. Parlons plutôt du hasard de la vie. Nos pères ont tous deux fondé en 1933 leur exploitation de taxis. Mon père à Anvers, le père de Claude dans la capitale du pays. Les voitures d’Autolux, toujours des Chevrolet, fonctionnaient au départ du garage et pour les appeler on faisait le numéro de téléphone 121212. Lorsqu’a éclaté la Deuxième Guerre Mondiale, nos deux exploitants de taxis ont dû mettre leur flotte en sécurité afin d’éviter leur saisie par l'occupant. Et tous deux ont dû redémarrer leurs activités après la guerre dans des circonstances difficiles qui ne permettaient pas de travailler depuis les stationnements. Ensuite, et malheureusement trop tôt, nous avons perdu nos pères. Pour Claude c’était en 1951 à la suite d'un accident tragique. L'homme qui avait toujours eu - comme disait Claude - "une puissance de travail énorme", n'était plus. Et Claude, alors âgé de 23 ans, a été contraint de reprendre une succession dont le passif dépassait l’actif. Une grève du personnel n’a pas égayé la situation. 2 Pourtant, il a réussi à convaincre les bailleurs de fonds avec un plan audacieux: - Le montage de moteurs au diesel dans les Chevrolets; - La réorganisation de l’administration de l’entreprise; - Une action visant à récupérer des sommes importantes dans des dossiers de l’ONSS; - Et, ce qui était révolutionnaire à l'époque: les voitures étaient équipées d'une radio! Cette dernière mesure représentait une attaque frontale contre le système des taxis concédés. Tous les stationnements des villes étaient donnés en concession au plus offrant pour une durée de dix ans. Ce système avait été instauré dans le pays avant la guerre et le législateur s’était contenté de le maintenir en 1946. La loi avait par ailleurs limité les possibilités des taxis équipés de radiotéléphonie, ce qui causait des problèmes et des embarras constants. La presse avait titré le 23 Août, 1969: "Bruxelles est le Théâtre de cette interminable bagarre!" En outre, la concession revenait traditionnellement au même opérateur, et cela aussi ailleurs qu’à Bruxelles. Mais en 1961, lorsque les Taxis Verts ont perdu la concession, qui est passée aux Taxis Oranges, les dés étaient définitivement jetés. Il s’en est suivi des procédures juridiques successives dont l'ensemble du secteur subissait les conséquences. Cela a duré jusqu'au 31 Décembre 1974 pour redresser la situation. C’est alors que la nouvelle loi sur les services de taxi a paru au Moniteur belge. Cette loi a instauré une nouvelle politique de licences, a supprimé les adjudications pour les concessions et a permis à chaque exploitant d’obtenir un droit d’usage des stationnements. 3 Claude Delire avait la tâche peu enviable d’analyser des dossiers difficiles, avec des acteurs aux intérêts divergents, afin de les mener à bien. J’en citerai quelques-uns: - Les tarifs: des dossiers doivent être préparés, bien documentés et ensuite rentrés à l’Administration. Il s’ensuit alors un jeu politique dans lequel le ministre, son cabinet et son administration, les autorités urbaines et divers groupes de pression sont tant d’acteurs qui cherchent à tirer le plus d’avantages. - L'intégration des pourboires dans le tarif en 1976 a eu des répercussions immédiates au niveau des cotisations de sécurité sociale et de la TVA. En fait, il aurait fallu une augmentation de tarif de 30 % pour compenser cette mesure. Mais les autorités ont campé sur leurs positions, ce qui a valu, rien qu’à Bruxelles, de voir près de 1000 chauffeurs quitter le secteur. - La coopération entre les centrales de sociétés de taxis, et les chauffeurs indépendants (art.3.5bis-Isabelle Durand). . Tous ces dossiers complexes, Claude Delire les a défendus avec ses connaissances professionnelles et une persévérance remarquable. Les nouveaux règlements qui étaient publiés au Moniteur belge du vendredi, il les analysait le week-end. Le lundi matin à 08h30, vous pouviez vous attendre à ce qu’il appelle des collègues pour discuter du contenu. Dans quel contexte se trouve le groupement lors du changement de la présidence? 4 Grâce au GTL et à son Président, nous avons pu rester à l’abri de la libéralisation complète du secteur contrairement à d’autres pays, où la qualité a été mise en péril. Au-delà de toutes les modifications de législations, nous avons pu sauvegarder nos entreprises de taxis. Ceci a des conséquences importantes : Dans notre pays, de nombreuses entreprises fonctionnent encore avec du personnel salarié. Nous avons pu entretenir de bonnes relations avec les syndicats dans la commission paritaire, des formations ont été organisées par le VDAB et Bruxelles Formation, et le Fonds social a soutenu maintes initiatives. Tout cela permet d’assurer la viabilité des entreprises et de l’emploi de travailleurs. Suite à la régionalisation, le taxi est devenu une compétence régionale. Ce qui permet de négocier les adaptations de tarifs de manière plus souple et plus efficace. Les nouveaux taximètres numériques favorisent la transparence des tarifs. Ces types de taximètres seront bientôt généralisés dans les trois régions du pays. La flotte est moderne. Les employeurs sont attentifs à la sécurité et à l’environnement. Le secteur du taxi assume ainsi ses responsabilités. Les moyens de communication modernes contribuent à la qualité du service, au bien-être du client et à la sécurité du personnel. Dans les médias, quand on parle de la mobilité - qui est devenue un des enjeux majeurs de la vie moderne - on tient de plus en plus compte des taxis. Je mentionnerai quelques sujets d'actualité: o L'utilisation des sites propres des trams et des bandes spéciales pour les bus ; o Les campagnes pour la courtoisie au volant; 5 o Les campagnes BOB sur l’ensemble du territoire belge, à l’initiative de l'Institut belge pour la sécurité routière; o Le rôle actif des taxis lors de grands événements, par exemple Tomorrowland; o Les taxis collectifs de Bruxelles; o Le transport de personnes à mobilité réduite, cofinancé par les différentes Autorités. Je pense pouvoir conclure en disant que l'avenir du GTL est bien assuré. La jeune génération qui prend la relève est prête et elle est bien familiarisée aux besoins du secteur. Elle a déjà apporté des preuves suffisantes pour démontrer qu’elle est tout à fait prête à reprendre le flambeau. Merci, Monsieur le Président. Merci, cher Claude, au nom de nous tous. Bienvenue au nouveau conseil d'administration! Frank Van Oorschot, Vice-Président 6