Unefragilit Mathieu, le chanteur d`Asyl, parle de sa

1006
|
ARTISTE À SUIVRE
Asyl
Le rock français s'est trouvé
de nouveaux chevaliers,
adeptes de Nirvana et de
Joy Division.
Petits cauchemars entre amis a
beau être le premier album d'Asyl,
il reste l'aboutissement de neuf
ans passés à peaufiner un son
mariant « le côté chaud du rock
et le côté froid de la new-wave». A
l'époque où les quatre Rochellois
sont encore au collège, la sortie
du Nevermind de Nirvana leur
inocule le virus du rock et de la
scène. Quelques années plus tard,
Asyl est né, et au son de ses guitares déchirées sont venues s'accoler les influences punk de Joy
Division, Bauhaus, des Sex Pistols
ou Strychnine. Une voie qui les
mènera d'abord à autoproduire
en 2002 un 8 titres, Maquillage,
substance et modernité, parce que
la valeur n'attend pas le nombre
de zéros sur un contrat: « Pour
certains, signer sur un label, c'est
comme la carte du PC à la fête de
l'Huma, note le guitariste Nicolas
Freidline. Il faut absolument
l'avoir, sans quoi tu n'es pas un
vrai groupe. Nous, on n'avait pas
besoin d'un statut. Et on a finalement décidé de signer sur un label
indé, Because, conscients qu'on ne
baisserait pas le volume de notre
son pour passer à la radio. » Etape
suivante: Andy Gill, guitariste de
Gang Of Four, produit Petits
cauchemars... Aujourd'hui, Asyl ne
recherche pas à être sacré "nouvelle sensation rock de l'année
Unefragilit
2006" : «Si ça ne marche pas
et que l'on doit bosser au Prisu
pour gagner notre vie, on aura
au moins fait l'album dont on rêvait
à 14 ans», assure Nicolas. Ce rêve,
c'était celui d'une décharge d'énergie pure qui ne peut se produire
que lorsqu'ils jouent tous les quatre ensemble : «Souvent, les gens
ne retrouvent pas sur disque la
même énergie qu'en concert, note
Mathieu Lescop, le chanteur.
Mais sur le nôtre, je n'ai pas cette
impression-là.» Enclin à explorer
ce qu'il y a de «pulsionnel et fantasmatique» dans les comportements humains, Matthieu écrit
des textes où évoluent serialkiller, actrices porno ou matériel
de guerre... Déjà vu ? Peut-être,
mais jamais avec les mêmes mots.
Asyl allie poésie, jouissance,
glamour et rage avec une maîtrise
rarement vue ces derniers temps
dans l'Hexagone. Impossible qu'il
reste longtemps inconnu. (PP)
Mathieu, le chanteur d'Asyl, parle de sa
collaboration avec Indochine.
« Indochine, cela m'a servi de clé parce qu'il a été au confluent de pleins de courants. Sur les
premiers disques, tu trouves un côté tempo rapide, limite rockabilly. Tu as aussi le côté new~wavef
etc. Ce que j'aime dans le groupe, c'est sa fragilité, entre une voix juste et une voix fausse, une voix
mature et une voix d'ado. Cela rend les avis partagés. Dans le milieu rock, on m'a reproché d'avoir
travaillé avec eux. Alors que moi, je suis fier de l'avoir fait. Car je pense qu'Indochine se situe
au-dessus des écoles. »