Il TAIT UNE FOIS DANS L`OUED

Transcription

Il TAIT UNE FOIS DANS L`OUED
« Ménilmontant - Agadez »
( ZONES D’EDUCATION PRIORITAIRES )
( Titre provisoire )
Un film documentaire de 52’
Proposé par Luc Federmeyer et Mohamed Akotey
En France, l’école est en crise
Au Niger, pour les nomades touaregs,
l’école est une priorité.
Ce film est l’histoire de la rencontre,
De Ménilmontant aux montagnes de l’Aïr,
de collégiens français et d’écoliers nigériens.
LES FILMS DU SOLEIL
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13012 – Marseille
SOMBRERO PRODUCTIONS
103 Bd Richard Lenoir
75011 – Paris
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RESUME
En France, des élèves de plus en plus nombreux sont confrontés à l’échec scolaire
et à la perte des repères éducatifs. Les ZEP (Zones d’Education Prioritaires) doivent
répondre à ces problèmes.
Au Niger, l’éducation des enfants est une question de survie pour les touaregs qui
veulent, d’une part continuer la vie traditionnelle de pasteurs nomades dans les
montagne de l’Aïr, et, d’autre part participer activement aux nouveaux enjeux de la
société.
Au collège Jean-Baptiste Clément, un établissement du 20ème arrondissement de
Paris classé en ZEP, Chloé, Arnaud, Jennifer, Vivien et Laora semblent retrouver le
goût d’apprendre.
Car depuis un an, ils se passionnent pour une autre école : l’école nomade touareg
de Galélo, dans le désert nigérien, à 120 km d’Agadez. Ils tentent de trouver les
moyens de partir rencontrer les élèves d’une de ces écoles, créée il y a 6 ans, au fin
fond du désert saharien.
Suivre cette rencontre et la découverte de cette autre école, c’est l’occasion
d’écouter les rêves et les envies de ces adolescents français, de percevoir la
motivation scolaire des collégiens parisiens tout comme celle des jeunes nomades
touaregs.
L’école nomade de Galélo – Niger
Le Collège Jean-Baptiste Clément – Paris 20ème
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LE CONTEXTE AU NIGER
Pendant la colonisation française, les Touaregs ont toujours refusé d’envoyer
leurs enfants à l’école française. Pourquoi les perdre au profit d’une culture jugée
impie et mécréante ? De plus, une fois à l’école, l’enfant ne peut plus aider ses
parents aux taches quotidiennes du campement (garde des troupeaux, recherche du
bois de chauffe, de l’eau etc …)
A la décolonisation du Niger en 1960, le refus de l’école fut désastreux pour les
touaregs et le nouvel état indépendant avait besoin de cadres diplômés,
en …
français !
A cette situation d’analphabétisme généralisé s’est ajouté les effets des sécheresses
cycliques qui décimèrent les troupeaux et contribuèrent à paupériser davantage cette
communauté. Une partie de la jeunesse se rebelle alors contre l’autorité de l’état au
début des années 1990. La guerre civile décapita les forces vives.
A partir de 1995, après les sécheresses consécutives et à la faveur de la paix
retrouvée, les touaregs se sont rendus compte de leur retard dans le domaine de la
scolarisation.
La mise en application des accords de paix qui les liaient à l’état nigérien nécessite
des compétences dont ils ne disposaient pas. Depuis, les mentalités ont
fondamentalement changé. Désormais, le seul mot d’ordre qui vaille dans cette
communauté est : « scolariser tous vos enfants !!!! »
Il a donc fallu multiplier les écoles. Celles, mises en places par l’Etat nigérien étaient
insuffisantes en nombre et mal équipées en raison du manque des moyens
financiers. Les Touaregs, épaulés par des associations françaises et européennes,
en créèrent d’autres plus proches de leurs campements et capables de se déplacer
en fonction des nécessités de l'élevage transhumant : « les écoles nomades ».
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Il s’agit là d’une véritable mutation de société et pose une problématique capitale sur
le rôle de l'enseignement et de son adaptation à des milieux particuliers.
L'apprentissage du français, au milieu de ce désert, n’est pas anodin. Outre
l'héritage historique, c’est la langue officielle du Niger, et c’est donc celle du travail
dans les administrations, celle du commerce dans les échanges entre tribus
nomades, et c’est aussi celle de la liberté face à la multiplication des écoles
coraniques.
Mohamed Akotey au milieu des élèves de l’école de Galélo
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LA PARTICULARITE DES « ZONES D’EDUCATION PRIORITAIRES EN
FRANCE
Les textes du Ministère de l’Education Nationale sont clairs : l’école doit permettre à
tous les élèves l’acquisition des savoirs, la construction d’une culture commune,
l’éducation à la citoyenneté et la formation en vue de l’insertion sociale.
Il faut avoir, pour les enfants des secteurs défavorisés, en raison de leur
environnement social, économique et culturel, les mêmes exigences et ambitions
que sur l’ensemble du territoire : assurer la maîtrise de la langue, de la lecture et de
l’écriture.
Une des causes principales de la fracture scolaire réside dans la maîtrise insuffisante
de la langue française et des pratiques de lecture et d’écriture.
Des moyens supplémentaires sont consacrés à l’éducation prioritaire ayant avant
tout vocation à soutenir des projets pédagogiques précis adaptés aux besoins des
élèves.
UNE MOTIVATION
Depuis l’année dernière, les relations qui se sont établies entre un groupe d’élève du
collège parisien Jean-Baptiste Clément et un autre de l’école nomade de Galélo, ont
créé une motivation très forte de rencontre et d’échange entre ces jeunes.
Cette année, les jeunes parisiens sont fermement décidés à aller au Niger rencontrer
les jeunes avec lesquels ils communiquent. Ils ont organisé des kermesses, foires à
tout… Ils cherchent à récolter un peu d’argent pour payer leur voyage et souhaitent
apporter des livres et des manuels à Galélo. Ils projettent de réaliser des expositions,
des articles dans la presse ado.
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Conscients d’avoir trouvé une motivation et une bonne raison de s’approprier une
scolarité qui perd parfois de son sens pour certains d’entre eux, iIs souhaitent que
leur expérience trouve un écho auprès d’autres jeunes.
Ils envisagent ainsi de rapporter un témoignage de leur voyage qui sera transmis aux
autres élèves en France et au Niger.
Vivien écrit régulièrement pour le journal du collège, tous tiendront un carnet de
voyage.
Face à la fierté des élèves touaregs pour leur école, comment les enfants français
vont-ils évoquer leur collège ?
La Classe de 4ème A du collège Jean-Baptiste Clément
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Claude Chuzel, Professeur de Français
Collège Jean-Baptiste Clément
26, rue Henri Chevreau 75020 PARIS
C'est l'histoire d'une rencontre entre des enfants touaregs et des enfants français, qui ne se sont
encore jamais vus.
Les enfants touaregs, ce sont ceux de l'école de Galélo, au cœur du Sahara nigérien, dans les
montagnes de l'Aïr.
Et les enfants français, qui sont-ils?
Ce sont des élèves d'un collège en Zep, dans ce 20e
rencontres.
arrondissement voué historiquement aux
Au départ, il y a ce désir d'images d'un groupe d'élèves de cinquième : ils sont une quinzaine, ils ont
voulu cet "atelier image", ils l'ont demandé, ils s'y sont réunis pendant une année, en dehors des
heures de classe.
Au départ, donc, il s'agissait de réfléchir ensemble sur les différentes formes de la représentation, et
se lancer dans une vidéo.
Et puis… Et puis il y a eu cette lecture du bulletin de l'association "Il était une fois dans l'Oued…".
L'intérêt passionné des élèves. Très vite l'atelier s'est voué à la réalisation collective d'un dossier :
leur vision de l'école nomade, et leur désir réfléchi de rencontres. Des images, oui, mais des images
de quoi, pour quoi? Des images du désir d'école : là-bas, dans l'oued, celui des nomades, lui-même
miroir et déclencheur de leur propre désir d'école, ici, à Paris 20e. Témoin de cet effet "retour" : la
découverte fascinée de l'alphabet du Tamachek qui s'écrit et se transmet sur le sable.
Ensuite, des interrogations ont germé : mais qu'est-ce qui est important?
Qu'est ce qui a de la valeur? Un bloc électrogène ou une fleur? "Chez nous, l'eau coule du robinet, les
fleurs poussent, et l'école très souvent ennuie." Mais ils veulent qu'il y en ait une, d'école, à Galelo.
Avec des livres, un toit, des bancs, des tables, de la craie,. Alors ?
Une année de voyage encore immobile à travers des questions, des textes, des poèmes, des
démarches dans les écoles proches pour récolter des livres. Aller le soir écouter une conférence sur
le commerce équitable à la Sorbonne. Comment toucher l'autre, comment être juste?
Une année de réflexion quasi philosophique, de rires, de travaux, les conférences de Mohamed
écoutées avec ferveur, autant de moment où l'école s'est détournée de l'ennui tant redouté.
C'est donc l'aventure d'une école qui va vers une autre école et qui, du coup, se retrouve elle-même.
J'ai accompagné cet enthousiasme que je n'ai pas voulu (ni su) tempérer.
Les élèves veulent être à la hauteur de leur désir, celui de rencontrer les élèves de Galelo en
accompagnant leurs dons, des vêtements et des livres collectés, et aussi des tables et des bancs
fabriqués localement (ils ont bien sûr calculé le prix de cette manufacture…).
Prendre la mesure de son désir, l'évaluer, en mesurer non seulement l'existence, mais la possibilité de
sa réalisation : première année.
Un film pourrait, devrait rendre compte de cette aventure d'une école qui va vers une autre école, et
faire exister, marquer sur la pellicule, comme l'alphabet sur le sable, afin de le transmettre, ce "désir
d'école" qui nous manque : deuxième année?
Claude Chuzel, le 6 juin 2003
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NOTE D’INTENTION
Mohamed et Luc sont amis depuis plus de 15 ans.
Ensemble ils se sont investis dans la question de la scolarisation en milieu nomade,
en créant l’association « Il était une fois…dans l’oued ».
Mohamed Akotey, est un des rares touaregs a avoir pu suivre des études
universitaires. Il soutient actuellement une thèse en archéologie à la Sorbonne, à
Paris. Il est le neveu de Mano Dayak, leader touareg charismatique qui avait réussi à
signer les accords de paix entre la rébellion touareg et l’armée nigérienne en 1995.
Au décès de son oncle, Mohamed, alors réfugié politique et étudiant à Paris, a dû
prendre la suite, pour gérer l’application de ces accords. Il fut chargé de la
réconciliation et de l’intégration des troupes rebelles dans les structures politiques du
Niger espérant ainsi mettre fin à la marginalisation de sa communauté. Il s’est depuis
fortement engagé dans des actions de coopération-développement. Sensibiliser
l’opinion en faisant connaître les espoirs et les difficultés quotidiennes des touaregs
pour scolariser leurs enfants est évidemment pour lui une priorité.
Luc Federmeyer est réalisateur et géographe. En 1997 il écrit et réalise avec
Mohamed un premier film documentaire sur la scolarisation dans le désert : « A
l’école nomade », en coproduction avec La Cinquième. Devant les nombreuses
demandes de leurs amis touaregs pour aider des projets similaires de scolarisation
nomades, ils fondent, en 1998, une association « Il était une fois... dans l’oued ».
Elle regroupe aujourd’hui 1200 adhérents et sympathisants. Elle finance et aide à
gérer une école nomade depuis 5 ans, dans l’oued Galélo, près du puits de
N’Kakane à 120 km. au nord d’Agadez. Elle emploie 7 personnes, quatre instituteurs
et 3 employés. 4 classes de 25 élèves ont vu le jour, un puits a été creusé, un jardin
créé…
Depuis sa création, l’école de Galélo a reçu la visite de plusieurs groupes
d’adhérents français. Des rencontres entre enfants français et touaregs ont déjà été
l’occasion de moments inoubliables.
Un nouveau désir de film est né de cette expérience.
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A quoi sert l’école ?
Au Niger, elle sert d’abord à apprendre à écrire et à lire .
Les enfants du désert doivent avoir leur chance. Un enfant qui poursuit des études
pourra être enseignant, infirmière…,
il saura ainsi répondre aux besoins de la
communauté.
L’école est aussi un lieu de rencontre où se forgent les hommes et les femmes de
demain. Pour les touaregs d’aujourd’hui, l’école est un enjeu. L’accès à la
connaissance est le moyen de faire face aux mutations du monde actuel. Ces
mutations ont un effet destructeur sur leur mode de vie ancestral : le nomadisme
disparaît de plus en plus au profit de la sédentarisation. L’école est donc perçue
avant tout comme une arme adéquate pour affronter le monde moderne qui exclut
inexorablement les nomades.
En France, encore plus aujourd’hui qu’hier, l’école sert à construire l’identité sociale
des enfants. C’est l'apprentissage de la vie collective et de la citoyenneté.
En ces temps d’incertitude qui pèsent sur le système scolaire et la valeur de l’école,
c’est prévenir les conduites d’exclusion et d’intolérance.
Il s’agit de sensibiliser les jeunes à la richesse et à la diversité des cultures.
Leur faire prendre conscience des possibilités offertes non pas par une société
unique, mais par toutes les sociétés contemporaines.
Leur apprendre à mieux connaître et respecter les enfants d’origines diverses.
Apprendre, penser, élaborer ses savoirs et se construire, par la maîtrise du langage
oral, paraît être un élément essentiel à développer particulièrement en ZEP, en
raison du peu de familiarité des élèves avec les usages de la langue écrite.
Ici ou ailleurs, l’école est un enjeu de société.
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TRAITEMENT
Nous avons choisi de prendre en compte le point de vue des enfants, de leur donner
la parole afin de mieux comprendre leurs réactions face à l’école, ce qu’ils en
attendent., ce qui les touchent, ce qui les motivent , et ainsi comprendre comment en
France comme au Niger, ils se projettent dans la société avec les moyens que leur
offre à chacun le système scolaire.
Un tournage dans la durée est donc nécessaire pour établir la meilleure relation
possible. Il s’agit d’être aux aguets de tous les moments étranges et irréels qui vont
se présenter, d’être dans l’intimité des enfants et d’éviter les clichés exotiques.
Ce film sera tourné avec une équipe légère : deux opérateurs images, un ingénieur
du son et des micros HF.
Luc Federmeyer, qui réalisera le film, sera un des deux opérateurs images.
Il fait déjà parti de « la bande des Touaregs » et depuis un an il a établi une relation
amicale avec les jeunes parisiens. C’est lui qui va établir la relation de confiance
essentielle avec nos personnages.
Sa petite caméra numérique et ses micros HF seront entièrement dédiés aux
enfants. Elle sera toujours très mobile, au plus près de leurs réactions, courant ou se
faufilant avec eux, en classe, dans la rue, à l’école, au puits, en famille, guettant les
expressions de joie, d’étonnement et de complicité.
Des plans séquences traduiront le déroulement du temps. Certains « regards
caméra », lorsqu’ils engagent une relation plus personnelle avec le public par
l’intermédiaire du cinéaste, seront conservés au montage.
La caméra de Luc, immergée au milieu des enfants, sera comme un copain ou une
copine auquel on s’adresse, avec lequel on joue, avec lequel on peut échanger des
signes de complicité, comme des clins d’œil, des signes de la tête : le « oui » ou le
« non ».
Une seconde équipe image et son contrebalancera les plans serrés et les
mouvements de la première caméra. Les images rendront compte alors de
l’ambiance générale de Paris, des rues et de l’école comme de l’immensité et de la
beauté du paysage saharien, accentuant les différences de lumières, les paradoxes.
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Cette seconde caméra aura plus de recul sur les événements. Elle situera les
enfants dans leur environnement.
Le film débutera par un montage parallèle entre le monde du collège parisien et
celui de l'école nomade touareg.
Nous identifierons ainsi nos personnages, les lieux de l'action et les moments de vie.
Nous passerons ainsi d’un univers à un autre, d’une ambiance à une autre, d’une
activité à une autre, toujours guidés par les enfants. Comme dans une fiction, ils
seront nos « héros ».
En fonction des thématiques abordées, de la matière obtenue au cours des sessions
de tournage successives, nous progresserons jusqu'au moment du voyage des
Parisiens, de la rencontre et de la découverte des uns et des autres dans le contexte
de l'école nomade.
Au fil du film, au gré des situations , s'affirmeront le caractère et la personnalité de
chacun des enfants. On pourra être témoins de moments de complicité, mais peut
être aussi de conflit.
Les évènements vont s’enchaîner créant ainsi le suspens et rythmant l’action,
n’excluant jamais l ‘humour : on n’est pas toujours sérieux quand on a 14 ans…
Aucune voix off ne sera nécessaire pour expliquer ce qui ne saurait être exprimé
dans une séquence filmée avec les enfants. Au cours du voyage et de la rencontre,
des lettres, des dessins et des carnets de voyage seront tenus, nous pourrons alors
ponctuer le film du son de la voix des enfants complices.
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SYNOPSIS
C’est l’aube sur la grande ville. Ménilmontant ; des élèves courent vers le collège
Jean Baptiste Clément. On découvre l'ambiance ZEP, la spécificité d'une Zone
d'Education Prioritaire !
Rapide "portrait Kaléidoscope", sur un rythme enlevé,
ponctué de musiques "collégiennes", des motivations des élèves et de ce qu'ils
viennent chercher au collège grâce à des plans séquences courts, des travellings
portés où s'expriment certains jeunes ou employés du collège et à des plans de
situation éclairés par des voix d'élèves (entretiens, courriers, écrits perso...), scènes
de classe, de couloirs, en petits groupes ou seuls, en sport (boxe, acrogym, ping
pong...).
On entre en classe, un cours commence. Après la bruyante installation des élèves,
on reparle du projet "école nomade Touareg". Chloé, 13 ans, lit l'une des dernières
lettres reçue du Niger. La prof de français canalise l’attention, elle propose à chacun
d’écrire un courrier, les élèves deviennent très motivés, ils en oublient même d'aller
en récré !
Extraits du dossier de présentation du projet des collégiens français
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Premières lueurs de l’aube dans l’oued Galelo, le campement se réveille. Au
rythme calme du désert, nous passons une journée avec Moussa, jeune berger
Touareg de 14 ans, élève de l'école nomade de Galelo. Après la traite des chèvres,
un verre de thé et la collecte de bois mort, Moussa endosse son cartable, il va à
l’école... L'école est inscrite dans la vie du campement, nous la voyons de loin,
percevant des voix d'élèves. Moussa ne reviendra au campement qu’en fin d’aprèsmidi. Après les cours, il va avec ses amis ramener les chèvres au campement, car le
chacal rôde et faire ses devoirs à la lueur du feu de camp.
Retour à Paris, Mohamed, touareg coiffé d'un Borsalino, sort du métro pour se
rendre au collège parisien. Les élèves en un flot dispersé rejoignent leur classe en
discutant, brouhaha général et apartés d'élèves au détours des couloirs, témoignant
de leur vision de l'école, de leur vie scolaire de ces dernières semaines, de ce qu'ils
viennent y chercher et de ce qu'ils y trouvent.
Salle 411, la prof de français présente Mohamed à ceux des élèves qui ne le
connaissent pas encore. Il fait ensuite en quelques phrases un très bref panorama
de l’histoire des touaregs de ces dernières décennies, il raconte le marasme
économique d’un des pays les plus pauvres du monde.... et comment, grâce au fait
qu’il ait été scolarisé, il peut jouer un rôle dans la société touareg et comment il a pu
choisir un métier qui le passionne.
Les collégiens français ont envie de comprendre la motivation étonnante des
touaregs pour l'école.
Que vient-on chercher à l'école ?
Le projet d’une rencontre avec les élèves d’une école nomade de Galélo
enthousiasme les élèves.
Des voix d’enfants s’élèvent dans l’oued.
C’est par une ambiance sonore très
différente de celle du collège parisien , qu’on découvre l’école de Galélo. Une
leçon de français : des petites scènes au cours desquelles les élèves reproduisent
des moments de vie quotidienne, le maître écrit parfois un mot au tableau. Moussa et
sa voisine Mariama - c’est écrit sur la couverture de son cahier d’une calligraphie
appliquée - sont très concentrés. Les programmes nigériens ont bien évolué depuis
le colonialisme et « Nos ancêtres les Gaulois… »
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Dessin de Aboubakar Alhousséine (Niger)
Dessin de Raichita Atchoua (Niger)
Asso Gresar, directeur et fondateur de l’école est de retour d’Agadez avec le
courrier venu de Ménilmontant! Certains élèves lisent à haute voix leur courrier,
parfois commentés par d’autres, rappelant les lettres précédentes…
Comment les
élèves Touaregs s'imaginent-ils les collégiens de Ménimontant ?
L'instituteur raconte son voyage à Paris effectué l'année dernière. Il raconte le
froid, la neige, les difficultés de vie, la précarité de certains... en France aussi la vie
est difficile, les images d'Epinal véhiculées par certains africains revenus riches et
qui parlent d'un paradis sont bien loin de la réalité.
L’arrivée des jeunes français est imminente, ils sont attendus avec impatience
dans quelques jours, mais sans précision, la distance est si longue…
Le soir tombe, les enfants ont quitté la classe et nous assistons à une réunion entre
les instituteurs et des parents d’élèves, à la faible lueur de bougies.
Aéroport de Roissy « Charles de Gaulle », clip du voyage. Vivien, Laora, Chloé,
Arnaud et Mamadou, les jeunes français représentant leur classe, embarquent dans
un avion de ligne, destination Agadez, Niger. Pendant le vol, on rêve au hublot, on
rédige son carnet de voyage, ce qu'on va chercher... Agadez, la lumière crue et la
chaleur surprennent. Le son d’une radio locale (« Radio Nomades » annonce le
jingle) nous accompagne. Après la découverte de la ville africaine, départ en 4x4
pour le désert.
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A l'école nomade, pendant la récré de 10 heures, les jeunes Français arrivent
dans l’oued : présentations, discussions et invitations se succèdent, cadeaux,
souvenirs et photos échangées, chacun est à la fois timide et curieux de l’autre, des
affinités se créent… L’émotion des enfants est palpable, les élans, les retenues, les
yeux brillants... Se voyaient-ils ainsi ?
Dans la classe en natte à Galélo
Les jeunes français sont invités à venir s’installer pour passer la nuit au campement
dans les familles de leurs amis… nous suivons leurs premières impressions dans la
confrontation culturelle de deux mondes différents. Les jeunes français sont invités à
venir s’installer pour passer la nuit au campement dans les familles de leurs amis…
nous suivons leurs premières impressions dans la confrontation culturelle de deux
mondes différents.
Le jour suivant c’est le conseil de tribu sous le grand acacia : accueil des jeunes
parisiens, avenir de l'école nomade. Tout le monde participe à la grande assemblée
du campement, chef de tribu, enseignants, parents d'élèves... Les jeunes français,
sont curieux de comprendre les rôles et les attentes de chacun, le fonctionnement de
l’école nomade, ils posent les questions qui nous éclairent.
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Les élèves touareg au puits de Galelo
Les jeunes Français sont maintenant immergés dans le quotidien des élèves
Touareg. A l'école nomade, sous la direction du maître Touareg, des discussions
seront organisées sur des thèmes choisis par les élèves.
Les prises de consciences des différences et des ressemblances se feront en direct !
Laora et Arnaud souhaitent proposer un cours d'arts graphique, ils installent une
fresque réalisée par les élèves de leur classe restés à Paris... et animent la création
d'une fresque par les élèves de Galelo et un débat sur le thème : "Que vient-on
chercher à l'école?".
Mohamed veut faire comprendre concrètement aux enfants, aussi bien Français que
Touareg, ce que l’école lui a apporté, à lui.
Rien de tel que d’aller sur le terrain pour leur faire partager sa passion : chercher et
découvrir des trésors archéologiques ! `
Ce matin, c’est le départ. La petite caravane de 4x4 démarre. Pour la nuit, il faudra
créer un campement, trouver du bois, un nouveau lieu pour dormir… s'adapter à la
vie dans le désert. Enfin, nous atteindrons un site, où d’énormes rochers ornés de
gravures rupestres émergent des sables oranges.
En cherchant un peu, Mohamed ramasse des pointes de flèches en silex et en
calcédoine, des tessons de poteries ouvragés, des haches en jaspe vert, des meules
en grès rouge, il vit avec les enfants, une sorte de chasse au trésor.
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Les jeunes Touareg comme les jeunes Français ignoraient cette façon de « faire »
de l’histoire ! Une fierté se lit dans le regard des jeunes Touareg.
Et pour les jeunes Français, quelle est leur histoire : des châteaux ? Versailles,
Lascaux, des murs tagués ? Arnaud vient des Antilles, Mamadou du Congo, Laora
est métis franco-vietnamienne, Vivien est breton et Chloé... parisienne !
De retour de ce voyage de découverte, les enfants reprennent rapidement leurs
marques à Galelo. Les jeunes Touareg apprennent aux français à se tenir en selle
sur le dos d’un chameau pour aller rencontrer d’autre jeunes touareg dans des
campements éloignés sans écoles !
Découvrir qu’ici, ce sont les mères qui
apprennent aux filles et aux fils à écrire les différents caractères tifinagh, l’alphabet
touareg de la langue tamachek, mais sans tableau noir, sur le sable, avec les mains.
A Paris, les parisiens avaient rêvé de cette façon d’écrire, ils s’entraînent à écrire
leurs prénoms dans le sable.
Pour célébrer la fin de cette rencontre, en promettant de se revoir, une fête est
organisée par les élèves Touareg. Les filles chantent et jouent du Tindé, les
garçons dansent et chantent, tapant dans leurs mains jusque tard dans la nuit.
C’est la dernière nuit dans l’oued et dans le campement des familles touareg pour les
jeunes Français. Familiarisés maintenant avec cet environnement, les enfants
français écoutent et apprécient les bruits de la nuit, chuchotant dans le noir avec
leurs amis.
Au matin, assis sous l’entrée de la tente en natte, à contre jour, Chloé écrit dans son
journal. C'est la fin du voyage. Les voitures disparaissent rapidement dans la
poussière de la piste…
La vie de l’oued et de l’école nomade reprend son cours, le maître interroge les
élèves : que reste-t-il de cet échange qui commence à peine à s'écrire au passé ?
épilogue :
Alors que la vie du collège reprend, quel peut être l'impact de cette
rencontre au retour du voyage pour les collégiens parisiens ? Témoignages, voix off
de journaux de voyage, voient-il la scolarisation avec d'autres yeux?
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LUC FEDERMEYER
,
AUTEUR- REALISATEUR,
GEOGRAPHE
PRODUCTEUR,
CAMERAMAN,
PRESENTATEUR TV
20 rue Jeanne d'Arc 94160 Saint Mandé
Tél. (33) 1 48 08 76 18 - Mob. : 06 80 45 26 16 – [email protected]
Né le 13/03/1960 à Saint Denis 93 - SS : 1600375066099 35 - Congés Spectacles : V571 50
5/2002
« CARGO VAGABOND »
Documentaire 52 mn.
Auteur-réalisateur
FRANCE 5
5 / 2000
LIEURAC PROD.
« BORA BORA LES PÊCHEURS D’ARC EN CIEL »
Documentaire52 mn.
Auteur-réalisateur, caméraman FILMS DU VILLAGE, SEASONS
1999 / 2000
« ZONE SAUVAGE »
Magazine animalier série 15 x 52 mn.
Présentateur et co-auteur, diff. printemps-été 2000 France 2
dimanche 15h. présence antenne 20 mn/mag LEO-FRANCE 2
1/98
« FENUA ENATA, LA TERRE DES HOMMES »
Documentaire 52 mn.
Producteur, CNC COSIP, Cap’tain Nemo, PLANETE, FRANCE SUP.
TSR
11/97
« A L'ÉCOLE NOMADE »
Documentaire 52 mn.
Auteur-réalisateur, coproducteur CAP'TAIN NEMO,CINÉTÉVÉ
18
Aide à l'écriture et développement CNC COSIP, LA CINQUIEME,
RFO
02/96
« AU RYTHME DES MARQUISES »
Documentaire 26 mn.
Caméraman et réalisateur Tahiti Vidéo Productions, PLANETE
10/94
« L’AFFAIRE DU TROU D’OZONE »
Documentaire 26 mn.
Cameraman, réalisateur et producteur
CAP’TAIN
CNRS, Ministère de l' Environnement, E=M6, PLANETE
7/94
NEMO,
« LA MEMOIRE DU FLEUVE »
Documentaire 26 mn.
Réalisateur, ANDRA, UNIVERSITÉ DE PROVENCE (en cours)
05/93
« 20 000 LIEUES DANS LE DESERT »
Reportage 6 mn.
Cameraman et réalisateur
1
11/92
« MENACES SUR LE LAC BAÏKAL »
Reportage 6 mn.
Réalisateur
5 / 92
CAPT’AIN NEMO, USHUAIA TF
CAPT’AIN NEMO, VM Prod. pour E=M6
« OZONE » ENVOYÉ SPECIAL
Reportage 52 mn
Tournage en Arctique, Caméraman, co-réalisation P. Esther
FRANCE 2
04/92
« MAUVAIS TEMPS SUR LA PLANETE »
Mag. scientifique 70mn. Tournage au Sahara Cameraman
Cap’tain Nemo, VM Prod. Spécial E=M6
03/92
« LA GUERRE DE LA MORUE »
Reportage 6 mn.
Tournage à Terre-Neuve J.R.I.
CAPT’AIN NEMO, VM Prod. pour
E=M6
01 / 92
« KALASHNIKOV STORY »
Documentaires 3 X 52mn.
Tournage au Vietnam J.R.I. D. Roussel Prod.
FRANCE 3,
19
VIETNAM TV
« RETOUR A DIEN BIEN PHU »
12 / 91
Documentaire 52 mn.
Tournage au Vietnam J.R.I. Daniel Roussel
Prod. FRANCE 3, PLANETE
04 / 1991
« MARCO POLO »
Reportages 2 x 5 mn.
Réalisateur
NEMO, S.P.R. pour “KARGO” sur LA 5
03/ 1991
CAPT’AIN
« L'OASIS OUBLIEE »
Documentaire 26 mn.
Réalisateur,
coproducteur
CAPT’AIN
NEMO,
TAXI,
TéléEurope,TamTam
Sélection officielle de 7 festivals, primé au FIDEM. PLANETE,
CANAL +
1989/1991
« KARAKASH, LA RIVIERE DE JADE NOIR »
Documentaire 52 mn. Cameraman, réalisateur et producteur en
Chine CAP’TAIN NEMO
- Prix du “Comité du Film Géographique - Société de
Géographie”
- Prix Vidéo “Caméra vidéo - France Info”
- Aide à l'Ecriture Agence Jules Verne
- Record du monde d’altitude en ULM biplace au Tibet
- Sélection officielle de 10 festivals.
05/1990
« KUNLUN, LE DESERT DES GLACIERS »
Documentaire 26 mn. Cameraman et réalisateur CAP’TAIN
NEMO, FRANCE 3 "MONTAGNE"
06/1989
« KHOTAN, OASIS D’ASIE CENTRALE »
Doc. pédagogique 24 mn. Cameraman et réalisateur
CAP’TAIN NEMO, FRANCE 3
05/1989
CNDP,
« TAKLAMAKAN KUNLUN »
&
« POUR QUELQUES YUANS DE PLUS »
Reportages 2 X 6 mn. Camera., réalisateur, coproducteur,
USHUAIA TF1
20
12/85
« LE GOUT DU RIFT »
Documentaire 16 mm. 26 mn.
Tournage
en
Islande,
Cameraman,
coproducteur,
réalisateur
et
- Prix des “Les Carnets de l'Aventure” ANTENNE 2
- Bourse de l'Aventure "Guilde Internationale du Raid"
08/1984
« MAITRISE EN VANOISE »
Documentaire 20 mn.
Université Paris VII
1985 - 2001
Cameraman, réalisateur et producteur,
Nombreuses piges: caméraman, speaker ou sondier /
stage STEADYCAM 98
GEOGRAPHE
1993
THESE
DE
DOCTORAT
UNIVERSITÉ PARIS 7
EN
GEOGRAPHIE
« Pour le documentaire géographique, outil de
recherche et de communication »
1985/1992
ORGANISATION D’EXPEDITIONS
D’EXPLORATION GEOGRAPHIQUE :
en Islande, en Asie Centrale Chinoise, au Tibet,
au Sahara...
- Prix du « Comite du Film Géographique -SOCIETE DE
GEOGRAPHIE »
- Membre du « CLUB DES EXPLORATEURS »
Depuis 1997
« I L ÉTAIT UNE FOIS… DANS L’OUED »
Président-fondateur ONG
AIDE A LA SCOLARISATION EN MILIEU
TOUAREG – AÏR – TENERE - NIGER
NOMADE
Depuis 1985
Conférencier
:
Société de
Croisières Paquet – Costa etc…
Géographie,
1978
CHAMPION DE FRANCE GYMNASTIQUE ASSU
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Et s’il faut en croire les journalistes…
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