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Livres Livres Tsahal Nellu Cohn est photographe et directeur d’antenne à Radio J. Il a publié en 2009 « Mon Tel-Aviv », un livre de photographies présentant la Ville Blanche sous tous ses aspects. Il revient en 2011 avec un nouveau livre, « Tsahal » qui rend hommage à l’armée israélienne. D’après un article de Sarah Barembaum et Nessim Bouca, paru sur le site internet de l’armée israélienne. http://dover.idf.il/IDF Pourquoi avez-vous décidé de réaliser un livre de photographies sur Tsahal? Pour moi, le déclic a été le rapport Goldstone sur l’Opération Plomb Durci de janvier 2009. Je n’ai pas supporté le déchaînement médiatique accusant Tsahal d'avoir commis de tels crimes. Puisque je sais photographier et transmettre des messages à travers mes photos, j’ai décidé de rendre un hommage à Tsahal. Appréhendez-vous mieux le quotidien et éventuellement les difficultés des soldats? En me confrontant à leur quotidien, j’ai pu ressentir à quel point leur tâche était difficile. Ce serait indécent de dire que j’ai souffert de la chaleur, de l’humidité ou de la poussière, les soldats passent trois ans de leur vie dans ces conditions. 80 mai - juin 11 - Communauté Nouvelle n° 174 Sur l'une des photos, on voit un Ethiopien qui m’a raconté son histoire entre deux exercices: il est en Israël depuis 8 ans, il accomplit son service dans une unité d’artillerie réputée très difficile physiquement. En partant, je le remercie de m’avoir accordé du temps, et il me répond que c’est lui qui me remercie: « Tu es venu de Paris simplement pour nous photographier! ». A-t-il été difficile de sélectionner les photographies? J’ai réalisé des milliers de clichés au cours de la préparation du livre et au départ mon livre faisait plus de 450 pages. Le travail le plus difficile ne fut pas de choisir les photos, mais d’en supprimer pour arriver à 320 pages. Le choix n’était pas esthétique, mais avant tout sentimental; je voulais faire honneur à ces soldats qui m’avaient tant touché. Le livre est réalisé et fabriqué en Israël avec une équipe israélienne. Ce fut très important pour moi, pour leur compréhension à la fois de l’armée et de l’aspect esthétique de mon projet. Pourquoi avoir choisi de ne pas « légender » vos photos? Je n’aime pas les photos commentées, je pense que cela n’a pas d’intérêt; une photo doit parler d’elle-même. Les informations sur tel avion ou tel char sont largement disponibles sur internet. Ce qui me tenait à cœur, c’était une dimension graphique et esthétique, d’une part, et d’illustrer la puissance de Tsahal en montrant du matériel de pointe dont l’armée israélienne dispose, d’autre part. Mais le plus important, pour moi, ce sont les portraits, les visages, les regards. Comment vous est venue l’idée de demander à des grandes personnalités de signer des textes? Je voulais rythmer le livre par des textes inédits d’universitaires, artistes, écrivains, rabbins ou hommes politiques et que chacun puisse apporter une approche personnelle, éthique, philosophique, spirituelle, sociale ou historique pour parler de Tsahal. Je mets quiconque au défi de trouver une phrase mensongère, ou démagogique. Les textes sont d’une profonde honnêteté intellectuelle. Chaque témoignage donne des clés pour comprendre la force, le sens, l’histoire, et surtout la morale de l’armée de défense d’Israël. Ils savent tous qu’Israël est le seul pays au monde auquel on promet régulièrement la disparition. Avez-vous essuyé des refus? Oui, nombre de personnalités françaises et même israéliennes n’ont pas souhaité voir leur nom associé à Tsahal. Cela les mettait mal à l’aise. Tsahal ne remporte pas le même consensus qu’avant. Je respecte leur position, mais je suis d’autant plus reconnaissant à ceux qui, sans sourcilier, ont accepté d’écrire des textes. Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette expérience? Si je devais choisir, je choisirais deux souvenirs: une sortie en mer avec les soldats de la Marine que j'ai eu la chance de rencontrer quelques jours avant l’épisode de la flottille, en mai 2010. Ce fut très spectaculaire! Et le second est la rencontre dans une base aérienne avec des jeunes filles à peine âgées de 21 ans qui ont la responsabilité de faire décoller des F-16. C’est un âge auquel on joue encore aux jeux vidéo sous d’autres latitudes. Les soldats israéliens sont étonnants de maturité. Un mélange de force maîtrisé, de chaleur et de sensibilité. En fait, ils sont à l’image des Israéliens, et c’est normal. Ils sont Israël. • «Tsahal», de Nellu Cohn Textes français-anglais-hébreu Editions Melting Art Textes de: Shlomo Amar - Ehoud Barak - Michaël Bar-Zvi - Oury Cherki - Edouard Cukierman - Raphaël Draï - David Dudu Fisher - Edna Foa - Frédéric Encel - Yehoram Gaon - Marek Halter - Serge Klarsfeld - Asa Kasher- Michel Kichka - Yisrael Meir Lau - Dubi Lentz - François Léotard - Itzak Navon - Daniel Rouach - Joseph Haïm Sitruk - Avi Pazner - Shmuel Trigano - Elie Wiesel. Communauté Nouvelle n° 174 - mai - juin 11 81