san francisco restaurant budo
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•••_--..-------------••••••••••"' Ji. . . ~iJ Nations Unies UN LIBRARY /,933' SbNhEPLENIERE ASSEMBLlbB 201961 se ,ns ll1e G~NER.Mt1 C mt Documents officiels les ,ve ',es lé- QlJINZltMESESSION· les :lIé ~a de Vendredi ~ décembre 1960, àlS heures DLLECTIDN NEW YORK SOMMAIRE Pa,e ~ys Point 81 de l'ordre du Jour: Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (suite) • • • •• 1147 lO- la- Président: M. Frederick H. BOLAND <Irlande). ts, m- POINTa7 DE L'ORDRE DU JOUR les ité Déclaration sur l'octroi d. l'indépendance aux pays et aux peuph'$ coloniaux (suite) me es. >re 1S~ â vieut les du idu de rénce da lion :me loix soenlent euil 'er'" ~ion da- - i-875 --."'~~""~II!!I! 1. M. BUDO (Albanie): A l'initiative du Gouvernement de l'Union des Républiques socialis~es soviétiques, les Nations Unies se trouvent saisies d'un problème grave, dtune immense portée internationale: le problème de la. liquidation totale et définitive de cette survivance honteuse de notre siècle qu'on dénomlZ~e le colonia... lisme. A une époque ollla société humaine a fait des pas énormes dans la voie du progrès et du bien-être etoll le génie de l'homme ne connalt pas de bornes dans l'utUisationdes forces de la nature pour assurer Il toute l'humanité une Vie heureuse dans la prospérité et la dignité, l'existence sur notre planète de millions d'êtres humains souffrant encore sous le jougcolonial, sous quelque forme que cê' soit, non .seulement est un anachronisme intolérable et indigne de notre société, mais constitue en même temps le plus grand crime contre l'humanité et la civilisation humaine, et affecte directement la qùestiOJl de la paix: dans le monde. n n'est que grand temps d'y mettre fin entièrement et une fois pour toutes. 2. L'accession Il l'indépendance nationale. et Il la liberté de's peuples encore asservis est inéluctable; c'est la marche naturelle de l'histoire hU1J1aine et il n'y a pas de force au monde capable d'arrêter cette montée grandiose du mouvement de llbérationnationale , dé pé d t 1 d iè ~ i d Il qui s est velop·, uran .. a ern re i""'r 0 e, un rythme accéléré sans précédent. 3. Mais l'on s'adresse maintenant aux Nations Unies pour demander, conformément aUX buts et aux principes fondamentaux de la Charte, qu'elles apportent leur contribution importante en vue de la suppression sanS délai de l'asservissement 'colonial insupportable aux peuples et cela avant qu.e ces peuples, ne comptant que sur eux-mêmes, se libèrent de leurs propres forces. De la réponse que sa~ont donner les Nations Unies â cet impératif catégorique de notre. siècle qui n'est pas seulement l'eXigence urgente des peUpléS asservis, mais correspond aUVŒ!U ardent de l'humanlté entière - dépendra dans une large mesure l 'avenir même de notre organisatiOn. 4. N'est-ee Pas, eh effet, l'être h\1ttlain qUi est le but final de notre c\rganlsation? N'est-ee pas pour assurer aux peuple~ et' aux nations, grandes et petites, la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux, la libre disposition. l'égalité de droits, la liberté, l'indépendance et le bien-être qJ!'s. été créée. l'Organisation des Nations tinies? 5. Le problème de ll~ servitude coloniale des peuples n'est pas nouveau./ n eXiste depuis des siècles et remonte même . . aut premières guerres agressives menées par les (~lUS forts pour asservir les plus faibles et les dé~'9~Uler de leurs richesses. C'est l 'histoire même de t~l)tes les guerres menées par les impérialistes pour subjuguer par la force, par le fer et par le feu les peuples des divel's continents.en, vue de s'assurer le profit de leur exploitation et de celle de leurs richesses. Les guerres qui se sont déroulées tout au long du siècle dernier ont, en dernière analyse, les mêmes causeS. Elles s'expliquent par l'aVidité des puissances impérialistes il .accaparer les marchés mondiaux, les sources de matières premières et les sphères d'investissement, et, Il cet effet. à s'assurer des colonies et des zones d'influence et âprocéder au partage et Il la redistribution des richesses du monde. Les deùx guerres mondiales tkrnotl'e siècle ont eu pour origine la cupidité. de.c~$mêm~~ pUissances en Vl.1e d'un nouveau pàrtage duc')lnonde et de ses richesses, en vue de l'hégémonie mondiale impérialiste, en vue de l'exploitation égofste exclusive des richesses du globe terrèstre. Les mêmes causes sont Il l 'origlnedes guerres et des conflits armés de la période actuelle, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La cause de cas guerres a été l'acharnement des impérialistes. 4 empêcher. la Ubération nationale des peuples ou le développement natlonaldès jeunes Etats dans la 1ibertéet l'indépendance.. Tél est le cas des guerres dtIndochine et d'Indonésie et de 1tagression arrnéecontre l'Egypte, ou encore de l'agression et. des menaces de recours Il .la force armée despuissancesimpériallstes. ·~et en premier lieu &s Etats-Unis d'Amérique - dans les pays du Proche-Orient et du Moyen-Orient. Les guerres colonialo-impérialistes contlnuentencore â l'heure actuelle, causant partout des pertes innombrables en vies humaines et en biens matériels, comme c'est par exemple le cas. en Algérie ()1l1e vaillant peuple .algérien. par sa lutte hérolque. de .libération national~. s'est attiré Ifadmiration et.lasYtnpathie de tous les peuples en faisant facedepuissix:ansdêjl4 la répressiOn armée la plus atroce. C'esUe cas aussi au Congo, oll nous nous trouvons devant l'Intervention ar.mée des puissances occidentales membres de l'OTAN. et en particulier des Etats-Unis et de la Belgique. C'est le cas encore en Olnan, oh le vaillant peuple de ce pays. malgré la supériorité militaire del'ennemi.lu.tteavèC abnégation et sans rellche pour se libérer du. joug impérialiste britannique. C'est le cas e.nfin âCuba, 01l les impérialistes américains Il ne reculent devant aucun moyen _ y compris. les bombardements, les assassina..ts, les activités subversives et les démons'" trations de force de laftotte· de guerre américaine en vue de saper lé réglmepopulaire et d'assurer,UDe fois encore, les .intérêts des monopoles àmêric~tns 1147" A/PV.933 1148 Assemblée générale - QuinziêlJle session - Sêances plénières aan~ ce pays. A cet égard, il convientderàppeler que' lq. flotte de.guerre.8:~éricaine, qui, selon les besoins 9. Pendant la même pêriode, grlce tlailitte" dés peuples opprimés, de 'n9m~re\1X pays d'Asie: et des .plans agressifs du Pentagone, surgit une fois d'Afrique ont rejeté le jo\ig colonil~l et Q.nt:ac~édê à. devant les' ports méditerranéens du Proche-Orient" _' : l'indépendance. Pendant la dernière, phasei Je qlOuve":,, une autre. foifJ dans les détroits de Taiwan ou encore ',' .ment de libération s'est dévelop~« un rythme' accé-.' dans la mer des Caraibes, est devenue le symbole de',.;' 16ré et cette année a vu naltre et'i'Africj)iè 16 noûveaux " l~menace de force, de la provocation et de l'aggravà- .. ~~ats indépendants, de sorte que c'est 11 justetitre que tion de la tension internationale. l'on a appelé 1960 nl'Annéedel'Afrique~.Les nouveaux 6... Le problème de la libération des ~uplesasservis. p~ys, qui s0t.tt~ain~e.I;lant ~embres'dê 'l'Orgati1~ation par le colonialisme touche ainsi â l'essence même de des Nations Unies, prennent ~ep~ active 11 la vie la que,stlon dê la. paix et· de la guerre~ ~. laquelle il est' internationale•. ns ont .ainsi largement agrandi la zone étroitement .lié. La liquidation de cette pourriture' de paix. Ainsi le système colonial se désagrège et s'écroule dans ses fond~m~nts;,tme.èren~uvelle honteuse de notre société qu'est le système colonial dans,t~\ltes ses~anifestattons, etl.asuppression d~ s'ouvre. devant l'huma:nité; l'Afrique ,et I~A~ie ont l'exploitation .des peuples par les Inollopole~étJ;"ange~s. cowplètement chan~, de .,face , e~Je .mouv~.me~t de rep;résenteraièntÎlQu seulement la reconnaissànce la libération nationale et .~ cons?li~tion~e lindépen~ plus' éléxnentaire dèS.~oits ina1i~Iiables des ~upl~s. .danoe se, développe en Amérique .t~tine. La lutte, des coloniaux â la liquidatlon de leurs souffrances sécu- peuples qui, subissent encore .le loug coloni,al se délaires 'mais créeraient en outJ'ê les conditions néèes-, veloppe chaque jour davantage en Afrique, en Asie et saire~ pour'ie pleindévelopP,etnent ~ocial~économique: en Amérique latine. ~espeuples ~us~i pal,"vlèndront, et culturel de ces peuple,s. Ç.elacontribuerait sariEJ nul sans aucun doute, 11 lindêpendance. Mais, en attendo~t~ au relâchement de ~a tension .inteJ;haU~nale et ~ ~nt, ces ~up'les,.compre~ant environ.. 1~0_ millions la . création de conditions favorables â la solution d hommes, continuent â soUffrir sous la dominatlon d'autres probl~mes~hternàtiona~,et en-premier li~u colonialo-impêrialiste~ Les NationsUnles se 'dolvent don~de p,r~~dre des .11lesures eff!c,aç~spourme~re de celui du désar;tgemen~ général et. complet,' d9nt l~ caractère urgent est hors de contestation. fin ent{èrem~~~ e~ qnefois pour tout4;'flI,. conformémf?nt . '. . . ' . . ". . . , .'. aux principes d~ la Ch~r.te, â cette plaie hont~use pour 7. Si nous tenons ârfaireici all\l~ionaudésarmement, notre ciVilisation. .. . ''', ',,' ""~' c'~st parce· que IlOUS estimons indispensable d'avoir ,.' , . ;". ' . ,. toujoUl'sprêsentà l'espdt'lefaitque, tant que les 10.· La Ubération des pays colonisés n'a j'amai'sété pui;ssances impêriaUstesauront entre. leurs mains l'œuvre des puissances:coloniales; comme s'affordent les,;" moyens dfopprtmer les autres peuples, elles ne· de nous le faire croire leurs meillëU1"S·'avocats. Cette youdront. pas renoncer 11 y recourircha.que fois qu'elles libération a été le fruit de. la lutte sôutênue des peÙples·. seront touchées daps leurs intérêts égoi"stes,et, parasseryiset dè l'appui quei ceUx-ci ôntto\ljourstrouvé tant, l'on ne pourra as~urerl'êtabliss~ment,d'unepajx chez, les autreS peuples' et les-Etats pacifiquès'. LèEr durable, dans le .Plonde. Sans doute la· suppression du impêrialis~es~ ne renollceftt 'ja.mais de -leur· prôpre gré :: systèr.ne colonial constituera \Ul, apport·trèsimportànt auxbénéfiO'es.fabUléux de" l'exploitation' la pluSléroce dans la voie des ,efforts soutenus .des peuples êprlsde des';autres peuples. Le rnondeesfbien rei1sèi~é làp~ix et des pays pactflques en vue d'insta1U"er.entre.les., dè.SSUS~ Point·!i-èst·besoln,poùr·se'convaincrê'à,6et, nations, grandes, et· petites,; desrelatlons de bon ~oisi. .égard, d'aller'chërèher bien loiIi.Usuffit, de:rappeler na~'e\de' coopération $ur la base de,l'6galitê.souve,ici' léS rêcents ·événeme'nt.s dU' Cbngo 'qui montrent' raineà:esEtats, d~ respect du drOit des, peuples ,A" commentlesimpél'iaIiêtes; Il'ht!uremême'ollUnpays disposer d'eux-méUle.s, œla non-ingérence dans les a·;accédé' ll'1ndêpendânce, cbnsplrentpourioeprendre affaires intérieures des aut:res, et dans l'intérêt. mu'" , ce''qu'Us :ont' étéobligês 'de céder•. ",' ,: ", . ,."., tuel' des Etats de mêm~ que.:.de·'1a communauté .inter....: . ,- '" '. nationale tout entiêre.C 'est 'cetqut correspondrait aux. 11., Les 'peY,.p.'~~ .cQlonis~~..ont langui, penç1ant des buts. ,et principes inscrits dans la Charte ,de notre siècl~S'lêQl1s .l.'exploitatfon la P.lus=iltroé~d~. iplPê-.: o~ganfEJation;. , "'~~>" ri:a1ist~s~. ~s mtl~t9I\11I' .d'hpmmè.s ep ont souffert;' ~s 8 Lê ' I I i é . t de t" 1 tté ,ID:l11tonssont ~oJI).béi:( ~ctimes ,,de .la répression' ou • . ..s~up es COOnS son -tout emps·.u 'pour ~~, b~.,: lu~e 9.':l'ilsp~i D1~née'Po.ur·9:c.()é~r.,I.~e:vle leurllbératfonn!Ltionale.Aprèsla'grandé révo~ulion Ubr.e e.t.... indê .. nAnr'I.. . .~te.• ~.;;.. m ....oment _.e. s.tbi~n. V~IlU de d'Octobre de 1917, enRussie,·ûtte ère noùvellebom... . ~~ ~ ~ · . . ' .. mençadans l'histoire' de l'humanité.., Les .prinCipeS ' :è:~exp'~~~t~i~:. 'régime 4'op~curan.tlsJP:e" de terr.~:'ll".· hUIJUlnitaires. élevés de la· rév()lutton d'Octobre se répantUrént dàns 'lé mondé entier et trouvèrent tin 12.. Jln.;cQup'cl'csit.'~apide ,sur'la:~'it~ti~nrégn~nt,' ac~uei1 ,partioullêrementchaleureux chez les peuples actuellement· dans le$ 'pays so.um1s .enQo~e 'au. réghne S.o.. uffr. l1:fl.t. ~.'io.ùS 'l.a.'.dow.,.na·tioD.c. o~o.nialo.-im· Pê.riali.st.ee"" colon.al:,.ne .peut que. nous. conva,iQcre,. de' la:tlcbe ,Aprês'las~ conde gueri"emondlale, un certainnombre urgente qUlin.combe. aux Na.tion$ Unles. de mett~e tQut' de payson( brisé les 'chafnesde'l'oppr~ssioncolôniale' en ceuvre, en vue 4e~quJ.dersans.dêl~ ce 1.bê!J.om~ne . et '. nâtionale. La gr'ande·victoire·remportée sur 'le ho~~eux de la 8oci~t. bJuna;lne sous toutes l\~,,; fO.x.mesfascisme dans· la seconde guerre"mondlale eut pOur ob i1.8e présente., .. ,,;. It conséquence la rupture de· la chafneimpêrla1istë èn: , .,: .,...." ..' , .' ; . ..'.' . ' . ' . Europe' centrale: 'et: orientale;- oifdénou\'eâux; pays' 13•.• Un examen. de .lapolltiquecoloniale britannique sOCll.'aal1rS~v·oélU,prt·i~. ~;endtU' ngra~Sa:'nsad'npeceU'·PILeacvlhlcntooiisredohlnnstaO.·nrlaQiUs8_' en Afrique;;' a~ooursqe' ;cesdel"nières'arinées, nous " ~ f)Îl . . donn~ une ic.tée~· de' l'étatd'~scl~'Vageoll.s~ trouVep.t le~ sance t la République popUlaire de Chine qui compte peuples. 'soumis et mont~equE! les' impé.ri~.li8te.~.an"", quelque 700 millions d'habitants.·Ces pays constituent glais n'ont pas bésitêà recourir auxméthoœs les ,m~intenant 'le systèmesoèiali8te mondial, qulexerce' pluscrùelles 'toutes les ,fols que les intérêts de la , son influence salutaire dilns la.marche des événements puissante oligarchie financière' étaient mis ell.·danger . mondiatlXet représente un facteur prlrn.ordial, pour la par lé mouvement'de libération nationale de~peuples . paix et· la sécurité internationalès. . dominés. . ", . .' .; 1. de 14. ·de! blan mO!i 2.50 peu colQ qui cain parf plus 40.0 liste systl et dE du ~ et, 1 :repr . Maie les tandj mènE enm plus aux ( une travll résel iIlOui repr4 nous droit n'en 1 Rhodi fuscr Chiffl comn tion E 15. : coron quf.unl trigt1E lesdJ 16. J britall libéra l'écra colonl D~aptl 4.000 au Ké ettou1 tnois, Bonnel duroo annéel déport 17. t coloni: des,pr bique en Asl du Po portug territo que, 'd: 8,tnploi 933ême séanoe- 2 déoembre 1960 -iés et é t··, ~e~ llUX ~ue !lUX ion vie one et 1\ i ~l1e ont de en- des dê~ et lnt, enons :ion rent ~re lent 10ur 'été lent· ette )lè~f luvé Les gré :: 'oce là..: èet' !ler ~erit ' laya ldre des lPé-,: des ... ;. l ou\. vie lc18 .~e,Ur . .. ~. ~ :umt. . fmé lobe. tO\1t· lr,ne . tnes' ique . 10U$ " ;le~ an"" les le la nger .pleS· 14. Prenons, par exemple, le cas de la Fédération de l'Afrique centr~le. En Rhodésie du Nord, ,les colons blancs, qui ne sont que 70.000, détiennent plus de la Jnoitié des meilleures terres, b~lssantâ plus. de 2.500.000 Africains l'autre moUié oomposéedeterres peu fertiles. Une disoriminationscandaleuse entre colons 1;>lancs et autochtones e~Jt aussi appliquée ence qui concerne le revenu annuel. Les travailleurs africains sont employés .aux travaux les plus durs et, parfois, ils reçoivent des salaires de 20 t 30 fois plus bas que ceux des blancs, comme c'est le cas des 40.000 mineurs de la Rhodésie du Sud. Les colonialistes tirent des profits fabuleUx de l'exploitation systématique des grandes riches.ses ~e ces territoires et de la main-d'œuvre âtrèsbonmarché. La'Rhodésie du Nord, votsine du Ka.tanga, est très riche en cufVre et, en 1959, l'éxtract1ôn du cuivre de. ce territoire représentait 15 pour 100 de 'la production mondiale. Mais qui jouit de. ces richesses? Ce sont seulement les colonialistes britanniques et leurs partenaires, tandis que les autochtones, malgré un travail exténuant, mènent une vie de misère. POur satisfaire les besoins en mam-d'œuvre africaine t bon marché, les lois les plus abominables Ont été édictées; elles permettent aux colonialistes &'appliquer ~ sous une forme ou sous une autre, le régime de discrimination\iraciale, le travail forcé, l'agglomération des. Africa(ns dans des réserves od sévit un régime de misère et de terreur iIlOui' et ollIes hommes meurent·par centaines. Et les représentants des puissances coloniales viennent ici nous parler des bienfaits du système çoloniaH Les droits les plus élémentaires sont foulé$ atixpieds. Pour n'en citer qu'un exemple, il suffit demen:~ionnerqu'en Rhocfêlilie du Sud ~, en 1938, 40· Africains étaient inscrits comme électeurs, 20 ans plus tard, en1958,;,ce chiffre ne dépassait pas 550. Ces ohiffres mont:(lént comment les colonialistes se soucient de l 'émanc~pa tion et de la civilisation des autochto~es!',\ 1149 le sentiment nati,nal de.. la population autochtone q1Û, malgré la subjugp.ti9n coloniale la plus brutale,pen.. dantdes siècles, ne cesSe de l"ésisterâl'assimilation et à l'extermination. , 18. Pour avoir u,ne ic:f€'e de la situatioD·en Angola, on ,peut···se reporter'\A la·brochure publiée par le Con:rlté américain sur l'Afrique intitulée: Angola: RepressIon and Revoit in Portuguese Afrlca. Citons, entre.autres, ce passage: "Tandis que, dans les décennies passées, il y avait moins diindices de discrimination !"acialei;enAngola par comparaison' avec d'autres territoire's voisins, ces dernières a:nnêes. .·on~nJ.al'qUe. Ul1;!3recrudescence de la diScrimination raciale... Sur'des écriteaux, auX portes des restaurants, on lit: "Droit d'entrée r.éserYé". On. a construit des villes .•• pour les blancs seulement. ·Dans les services publics, .il est très difficile de trouver un Africainlun.pos1;e sUpérieur à celui d'interprète ••• Si la division de couleur est aussi évidente œns les grandes villes de la cOte, c'est pisencoreâ l'intérieur du territoire." 19. Urie preuve évidente du mécontentement populaire envers .les autorités coloniales' est . fournie par les préparatifs militaires' que les PQrtugais entreprennent en Angola pour. étouffer la ·résista~ce. Dernièrement, 2.000 soldats portugais ont été envoyés pour renforcer les 20.000 qui s'y trouvai.ent déjà. Ces troupes sont équipées de chars d'assaut du type Panhard, de canons de campagne et dem.oYfÎns de transport blindés. On construit' avec empres~lement des casernes et des aérodromes pour desa-ylons militaires, et des navires de guerre patrouillent les· cOtes etles fleuves du pays. Ainai l'Angola se transforme en une base·de.l'OTAN qui doit servir les plans agressifs des .puissances impérialistes visantt diviser l'Afrique et àêcraser tout mouvementdelibêratlonnationale. De touteévidence, les milieux militaires du Portugal ont réussi 15. L'histoire de la domlnation en Afrique centrale, à convaincre le prêsidentEisenhower, lors de sa comme, d'ailleurs, dans toutes les colonies,n'est visite !Liabonne au mois .de mai 1960, de la nécessité . qu'une longue suite de ruses, d'hypocrisies, d'inde 'l'utilisation des armements fournis au .Portugalpar ' trigues, de répressions et de terreurs exercées par les Etats-Ums pour écraser les mouvements deUbêles diverscolonialieJtes. ration nationale des peuples d'Afrique. D'ailleurs, toi, . il n'y a rien de nouveau, puisque les armes' américaines 16. Au. Kénya,dans cette colonie sous domination sont déj!util1sêes depuis des années, sous le couvert britannique ollIe sang n'a cessé de couler,Ia lutte de . des traités agressifs dè l'OTAN et autres, pouréeralibération nationale se développe à ,nouveau après ser.les mouvements delibération nationale dans di'Vers l'écrasement' féroce du mouvement .national par les pays d'Afrique. eomtnec'est le cas. dè l'Algérie et dU colonialistes anglais, quelques années. auparavant. Congo,ainsi que· dta~res' régions ciumç>nde. . D~après la presse britannique elle-même, plus de 20. 'Onvoit donc comment les puissances impét:la4.000 hommes de troupe ont. étê nouvellement envoyés listes et colonialtsteeo dêfenœnt leurcaWlè cOID:lllUne au Kénya afin de réprimer tout sentiment de liberté qui est celle· de tenir les peuples coloniaux SOU8 leur et toutmouveblent national. Au cours de ces derniers mois, 2.000 personnes ont été emprisonnées; 800 per-, doblination .et d'e)Cploiter sans mercllel1rs richesses et le trayail forcé dèspopulatioilsautochtones. Les sonnes sont dans les prisons depuis 15 ans et le chef puissances impérialistes, encomtnençant par l'Angledu mouvement nationaliste, Jomo Kenyatta, après sept années d'emprisonnement, fut de nouveaupourBuiviet terre qui· s'efforce deparaftre plUS lib6rale, JUSqu'! déporté. . '. laplusréfracta1re, à savoir lrUnion8ud"africa1n~ qui foule aux pfedstoutes .les.résolutions adoptées par 17. Le Portugal, l'une des plus anciennes puissances l'Assemblée générale des Nattons Unie$, sUivent tes coloniales, ne reconnaft pas avoir des oolonies,mais mêmes bUts: elles ne'Véulent en aucune fa~onrenoncer des provinces .d'outre-iner. Ainsi l'Angola, le Mozamt l'.!urs privtlêge$ honteux et ellescombinenttdutes bique et d'autres colonies portugaises en Afrique et sqkes de' manœuvres,. d'intrigues, et même de criméS en Asie, Q"9 se ,trouvent! des milliers de kllomètre$ :'pour Prolonger .la vie du système· colonial mortbond. du Portugal, ne seratent, d'après le.s colcltttalistes Î Cela a été oonstatêaussiau sein de notre organiSation, POrtugais, que des prolongements géographiques.. c;fu" en particulier dans le cas dU p:roblèmecongolats oll territoire métropolitain. C'est un fait lncontestable les puissances colOnlalistesont fait cause cOmmune que, .dans le,scolonles portugaises, les .colohiaifstes pour défen~e la·dominatlon coloniale. t.efaltquenous eltlploient les méthodes les plus cruelles pour étouffer . assistons a4~uel1ement à un rapprochement des pui~- C,' 1150 Assemblée gêné:rale -Quinzième session .... Séances plénières .sances coloniales, au momentmême Où. le colonialisme est en agonie, ne montre. que leur faiblesse. 21. Voyons encore le cas du Sud-Ouest africain. Depuis 15. ans déjà, l'Assemblée s'occupe de cette ques~ion. Des dizaines de résolution ont été adoptées, des commissions et ,des comité!3 ont été créés,de nombreux pétitionnaires Dnt été entendus Ac la Quatriême Commission, qui ont fait rapport sur la situation intolérable où. se trame la populatiOn autocbtone de ce pays.. On $aitbienqu~, dans ce malheureux pays, c'est l' "apartheid," et la discriminationracialelaplus monstru~usequi,font la loi. Les 'homme,; sont traités cqmmedesbêtes:.c,le. somme, letrava!Jforêéest chose 'commune. Le Gouvernement de HUnionsud..africaine a COmplètement méconnu "les résolutione adoptées par l'Assemblée ,générale et la situation:a.empiré dans le Sud-Ouest africa-in d'année en année. n convient de souligner que le. Gouvernement de l'Union sud-africaine a été encouragé dans cette attitude par les' autres puissances coloniales. " 22. Par un pillage systématique et ininterrompu des territoires coloniaux en Afrique, en Asie et ailleurs, les monopoles des diverses métropoles ont accumulé des, richesses fabuleuses, laissant les peuples soumis dans un état arriéré demisêre et de sous-développement, qui fait un contraste saisissant avec les richesses et le développement des pays métropolitains. 23. on comprend, bien que les impérialistes ,.ne veuillent pas 'lâcher leur (emprise sur leurs possessions coloniales, usant Ac cet effet de tous les moyens .possibles. Pour empêcher la. liMrationdes territoires ,sous leur domination, ,les puissances coloniales ont eu recours Ac tous les mOyens possibles. A côté des guerresmeurtriêres dans lesquelles ils n'ont pas hésité â employer les armes les plus barbares, y compris les bombes au napalm, et où. ont,péri des millions depersonn~s. les impérialistes ont' eu recours aux obstacles et auxmanœuvres les plus variés. L'un des arguments que n'ont cessé de répéter les . colonialistes" toutes les fois qu'U s'est agi de la question de la ,libération des colonies, est la prétention selon laquelle les peuples colonisés ou dépendants ne posséderaient pas eIicore la maturité nécessaire pour accéder à l'indépendance et 13 'administrereux-mêmes, ce qui a commeor.igine la conception raciste des impérlalistes selon laquelle les peuples n'appartenant pas â laj;race blanche sont inférieurs. 24. Les impérialistes. et leUrs avocats, pour justifier la flolitique de dOmination coloniale et la prolongation depcette' domination, ne cessent de noUS parler de leur fameuse "mission civilisatrice"; ils ont même le c!~urage de prétendre de façon cynique que les neuf ~ixièmes dao Africains sont Ulettréset que l'absence Ide'.culture',chez ces peuples montre que ceux-ci ne sont /pas, préparés à accéder à l'indépendance et à prendre en main la conduite de leur destinée ..... comme, si les responsables de èettesituation n'étaient pas les impérialistes. eux-mêmes. Mais le monde est bien conscient que, tant que durera le ré~mecolonialdans un pays, lee portes dec l'enseignementetde la culture seront fermées aux peuples soumis, et que, sans la liberté et l'indépendance, ceux-ci n'auront pas lapossibilité de stengager dans la v6lie ,du développement national, du progrès et de laprospé,rité. Les théories réactionnaires prétendant que les, Africains n'ont pas. de tradition culturelle sont démentieS par l 'histoire. L'histoire nQUS apprend en effet qu'il fut un temps'od l'Afrique était plus avancée qué l'Asie et l'Europe. ' - L'Afrique a eu sa propre culture., C'est ce dOnt tém.oignent l'histoire ancienne de l'Egypte et celle des Etats Napata, Merœet Aksoum, dOnt les Ethiopiens . sont lesdescenœnts. 'Une .explication remarquable de toutes ces prétentions éhOntées des représentants de l'impérialisme a été donnée par le poète malgache Babema.nandjara,;, qui ,dit entre autres: "Le nègre est devenu sauvage le jour où. leblanc a découvert combien de bénéfice l'on peut ,retirer de cela." 25. Les, nombreux pays de l'Mrique, de l'ASie et d'autres parties du monde qui ont acquis Pindépendance et prennent une part active dans la vie inter-' nationale montrent .' comment , les peuples devenus , ,libres~t·indépendants savent diriger et gouverner .1eur pays et devenir'en même temps un facteur très important de paix et de stabilité dans, le monde. Des pays comme l'Inde, la République arabe unie, la Guinée et d'autres pays prennent une part active et positive dans la solution des problèmes internationaux. Nous ne, saurions assez exprimer la joie que, nous ressentons lorsque nous voyons ici, aux Nations Unies, les jeunes Etats d'Afrique être âl'avant-gardedansla lutte pour la libération des droits légitimes des peuples asservis, pour l'abolition totale et définitive, de leur asservissement. 26. Hantés par le fait qu'ils sont en train de tout perdre de leur système colonial, les colonialistes font aussi appel à la mystification et, en se donnant l'éti'quette de bienfaiteurs et d'altruistes, ils essaient de donner l'impression qu'actuellement le colonialisme n'est plus le colonialisme, qU'il n'existe plus comme tel. En même temps, ils s'efforcent, ccmmeon l'a bien fait remarquer, de jeter un voile m~-rtuaire sur le systême discrédité du, colonialisme, ils se servent de nOuvelles méthodes et de 'nouvelles "formes pour s'assurer l'emprise économique sur les anciennes colonies ou sur les pays faiblement développés. Les impérialistes américains et ouest-allemands sont particullèr-ement actifs à cet égard et même au détriment des puissances coloniales classiquès qui pa.. raissent s'adapter difficilement aux nouvelles conditions créées. 27. Sous le couvert de l'aide économique aux pays sous-développés et' de l'association entre les pays industriels et les pays Bous-développés lesmaitres des monopoles veulent assurer l'hégémonie écono.. mique dans ces pays. L'un de leurs objectifs est de retarder l'édification d'Wle industrie nationale dans lf3s pays sous-développés pour pouvoir ainsi écouler leurs produits industrièls dans les marchés de ces pays et y acheter les matières premières à des prix imposés. 28-. En vue de s'assurer l'emprise économique dans les, pays récemment devenus indépendants ou· dans d'autres pays sous-développés; on s'efforce d'enca,drer ces pays dans des organismes comme le Marché commun, l'OECE, visant à coordonner la politique économique de certaines pUissances occidentales envers les pays sous-développés qui, selon leurs plans. doivent être transformés en pays économiquement et politiquement dépendants. C'est là le nouveau phénomène du colonialisme collectif, qui file manifeste dans la lutte commune des puissances colonialo" impérialistes de l'OTAN cantre le mouvement de libération nationale des peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. LeS traltésm.ilitaires de l'OTAN et de l'OTASE contribuent à la réalisation desobjec" tifs colonialiates des puissances impérialistes et servent â ces puissances pour prendre pied danS les autr miU d'hé et 1 danE 29. eurc leur l'aie geaI joue prés sion ené cont, pole: l'hé1 occil en E autrl Eurc mili1 améJ de p rése œuVl 30. plus gtler: consl savel amis se SE 31. latin! quell tique telle fient impé il se 32. sécul n S'E la lut 33~ l '~~i reux leur ] bliquE ratiol dance Carl". 34~ : humaj titue .] de vb la Oor de ste êcono 35. 1 libre 1 vltabll nos YE ce sy: - 1 dont le des 'piens >le de lts de gache ~e est nbien lie et ~pen nter-venus erner t' très Des 1. le, la ive et maux. nous Jnies, lansla ~uples e leur le tout ;sfont l'étient de Llismè omme on l'a re sur ervent 1 pour lennes B. Les sont détrini pacondi- ! " pays :I pays laitres §conOest de a.nsl~S rieurs .y sety lposés. Le dans u dans l'enca~arché llitique entales 1plans, llement LU pM- ,nifeste onialo.. lent de Asie et l'OTAN objeC:Ites et anS les 1151 933ème séance - 2.décembre 1960 autreS pays, en particulier en construisant des bases militairt;!s dans des'buts aventureux de conqt1~~ et d'hégémon1emondiale, mettant ainsi en dangerlapàix et la sécurité des peuples, en premier lieu de ceux dans les pays desquels ces bases se trouvent installées. 29. n convient de souligner que les impérialistes européens dans leurs efforts en vue de sauvegarder leurS possessions coloniales jouissent de l'appui et de l'aide des Etats-Unis d'Amérique. Les milieux dirigeants des Etats-Unis s'emploient de leur mieuxpour jouer double jeu. En même temps qu'ils tâchent de se présenter en amis de l'Mrique, ils organisent l'agression collective au Congo et fournissent en crédits et en équipement militaire le Gouvèrnement français pour continuer la guerre d'Algérie. Par ailleurs, les monopoles américains caressent l'espoir d'accaparer l 'héritage africain que les colonialistes de l'Europe occidentale se voient obligés de relâcher, comme il en est d'ailleurs de même en ce qui concerne les autres colonies possédées précédemment par - ,les Européens. Parallèlement à l'installation de bases militaires, aériennes et navales, le Gouvernement américain établit dans les pays d'Afrique, au moyen de prétendus conseillers et missionnaires, un large réseau d'espionnage servant, entre autres,l mettre en œuvre le travail de sabotage. ,,1 - '30. Mais l'Mriquea complètement changé. Elle n'est plus aujourd'hui ce qu'elle a été avant la seconde guerre mondiale. Les peuples d'Afrique ont bien consoience de leurs droits - (711; de leurs intérêts et savent â _quoi s'enten!zr ~ ils savent distinguer leurs amis de leurs ennemis, quelque soit le masqu~ dont se servent les. Etats-Unis d'Amérique. 31. Les peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine se rendent bien compte des méthodes par lesquelles les impérialistes entendent réaliser leur politique coloniale et du danger réel que représente une telle politique. C'est pour cette raison qu'ils ili.tensifient résolument leur lutte contre le jougcolonialoimpérialiste indépendamment de la formf:' souslaquelle il se présente. 32. Le peuple albanais sait par sa propre expérience séculaire ce que c'est que la domination étrangère. n s'est toujours senti solidaire et 9 tpujours appuyé la lutte des peuples pour leur indépendance. 33~ C'est dans l'esprit des sentiments de sympathie ,~rOfon,de, que nourrit, le peuple albanais à l'égard des lleuples soumis au joug colonial, de son appui cbaleu~ reux â là lutte hérolque que mènent ces peuples pour leur libération nationale, que la délégation de laRépublique populaire d'Albanie appuie fermement la déclaration de l'Union soviétique sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux [A/4502 et Corr.l] • 34~ L'élimination du colonialisme de la, société hUlIlaine, sous toutes ses formes, non seulement constitue la reconnaissance du droit inaliénàble des peuples de vivre dans la liberté et l'égalité souveraines, mais la, condition sine qua non pour permettre â ces peuples de S'engager dans la voie du développement politique, êconomique, culturel et social. 35. L'accession de tous les peuples coloniaux à lavie libre et indépendante est ' un prooessus historique inéntable et ir.réversible. Le monde se transforme devant nos yeux avec une rapidité incroyable. Le coloniali~~l!let ce système honteux, touohe à sa fin et il n'a .de plàcè " que dans là. polilielle des pourritures de l'histoire. Naturellement, le facteurc:1éterminant de cette transformation, c'est--o la lutte même des peuples coloniaux et dépendants, qÛi jouissent de la sympathie et du SOl1tien de toute l'humanité progressiste_''\ -:) 1\ , , \1 36. Mais il. est du plus haut devoir des Ni~tions Unies, conformément â la Charte, de mettre tbut en œuvre pour contribuer â ce que cette libération inévltable se réalise au, plus tOtet sans délai. LtAssemblée générale doit exiger l'accession immédiate et ,définitive l l 'indépendance et li la liberté totales de tous les pays sous do!Jlination coloniale, de tous les territoires .sous tutelle et de tous les territoires qui .nesegouvernent pas encore eux-mêmes. " " 37. Les Nations Unies se doivent d'exiger., et 'même de faire en sorte, que les\\ puissances lmpéri,ustes s'abstiennent de toute forme d'ingérence et resrkctent strictement la flouveraineté etl'indépendance des Etats devenus récemment indépendants., ou de ceux qui le deviendront après l'adoption par cette assem,\>lée générale de la Déclaration qui fait l 'objet de nQ,tredébat. y , 38. Les Nations Unies ne pe~vent· se permettre de rester ind;ifférentes devant le-spectacle des misères ~t des souffrances que supportentaètuellement les, Peuples coloniaux et dépendants. 39." Nul ne saurait douter que l'éliminationradicale et définitive du colonialisme aurait l,en même temps une importance considérable pour la :coopérationéconomiqueinternational~sur ,ta base '. dê l 'égalité et des avantages mutuels. Cela, contribu~'rait .à la création de conditions nécessaires â l'établissement de· relations· internationales normales· de compréhension et de bon voisinage; ce serait li une ,.•contribution directe effective à- la détenteetâ la consolidation de la paix et de la sécurité internationales. 40. Ainsi donc Ifadoptionpar l'Assemblêegénérale de la déclarat~pn soumise par l'Union soviétique.sur l'octroi de l'iÎldépendance aux pays et .aux .peuples coloniaux constituerait un apport considérable . aux efforts des pays pacifiques. en. vue de.l'amélioration desrelationa internationales et de la consolidation de la paix générale. . 41. M. DIOP (Sénégal): Nous aSsistons, avec ce débat aux assauts ultimes de la conscienceuniverselle contre les .combats ' d'arrière-garde· et les. derniers soliliresauts des pays qui veulent maintemr,contre vent et marée, leurs· possassionscoloDiales• 42. L'histoire coloniale ·est une Vieille histoire, vieille comme le monde. C'est l'éternelle histoire de l'exploU:ation de,l'homme par l'homme par les· voies et moyens de la force brutale. Homo homini lUpus disaient déjà les Anciens. 43. .Cette exploitation de l'homme par '1thomme a été entreprise dans nos pays africains par les Européens, d'abord par l'institution de la traite des. nègres, il y a de cela quelq\lês siècles. On a arraché de leurs pays des mi1Uonset deS, millions d'hommes. On les a transplantés en Amérique et ailleurs, avec un cort~ge de misères et de souffrances effroyables. Sur 10 millio,ns d'bommes transplantés il en survivait â peine 1 million. 44. ··Mais, de 'même que l'injustice humaine ~E,ltcons" tante, de même le progrès de la conscience liumaine est constant Quelques siècles plUS tard, des' voix se sont élevées, des voix.qui étaient de . ha.utsSOnlDlets, -~-d({Il conscience humaine. Pour ne citerque4uelqÛl!.$__==~~ ~ 7 · . 1152 Assemblée générale - Quinzième sessiOn- ~ances plénières 'J J j i exemples, ce fut (t'abord la volx des grands pense~s SOmmet de la conscience universelle, iluous faut de la Rêvoluti()nf~ançaisede 1789; et, ioi mêm.e, . aux prendre une position active; 11 nous faut monter .une . Etats...Unis, oe fut la voix d'un homme comme Abraham nouvelle croisade et, cette fois, non pointPQur faire Linooln au moment de la. gu.~rre de Sécession. Ces la police des mers, mais pour faire la poliCe des voi~ retentirent pour oQndamner l'esclavage, deman.. continents, et pour agir en sorte que, partout, ceasent der· son abolition; mals Ufallut plus d'un si~cleJ vers le colonialisme et l'exploitation de l'homme par 1848, pour que la ohose commençât il être effective. l'homme. Même après cette. période, .après que la p.lupart des 52. C'est pour cela que la délégation du Sénégal a nations européennes eurent souscrit au principe de l'aboUtion de l'esclavage, 11 yavattencoredesréfrac.... apposé sa signature sur un projet· de résolution [A/L.323 et Add.l l 5ldemandant que, partout, en taires, des attardés, des sclérosés, qui continuaient Afrique et. a1ll~rsJ le colonialisJne cesse et que, en pirates Il. perpétuer l'institution. Ii a.fallu que les partout, en Mrique et ailleurs, les nations dépendantes nations européennes les plus sincèresentréprissent deviennent enfin des nations libres, souveraines et la police des mers pour imposex'par la force l'aboliindépendantes. tion de l'esclavage· aux autres Etats européens et M: Zorine (Union des Républiques socialistes soviéparfolsmème lIeurs propres ressortissants. tiques), vice-président, prend la présidence. 45. . Enfin, l'esclavage fut définitivement aboli. Mais, 1 peine l'esclavage aboli, l'exploitation de l'hollime par 53. M. PLIMSOLL (Australie) [traduit de l'anglais]: l 'homme renaquit de ses cendres sous la forme du Les très nombreux discours que nous avons entendus colonialisme. On ne transplantait plllS; on allait sur jusqu'A présent, et le nombreenoore .plUS "grand de place dominer et exploiter Il domicile. ceux que nous. allons' entendre" prouvent COmbien la communauté internationale que forme cette organisa46. Ce colonialisme, qui afieuri lui aussi pendant tion, et plus spécialement les peuples que nous repré.. plUS de deux siècles et demi, a été, d'année en année, sentons, ont Il cœur de remplir les obligations'énoncées battu en brèche par Je progrès constant de li). consdans la Charte il l'égard des territoires sous tutelle cienoe humaine et aussi par l'éveil progressif des et des pays non autonomes. Le Pacte de la Société des peuples colonisés qui, peu il peu, prenaient c6nscience .Nations avait formulé offioiellement, dana un document de· leur dignité et de leur sentiment ·national. Ces international, un principe nouveau: désormais, les' peuples colonisés ont, peu Il peu, fui leur aliénation puissances étaient comptables, vis-il-vis de la com" iîltellectuell~~ .culturelle et artistique sous une livrée munauté des nations, de l'administration des populacoloniale quelconqUe et sont remontés aux sources tions indigènes placées sous leUr autorité. Cette de leur génie propre, or,\ginal et originel,pour y put;" doctrine et ce mouvement furentencQrestimulés quand ser les forces qui leur permettraient de retrouver fut rédigée, Il. San Francisco, la Charte dès Nations leur authenticité en mêmetemps que leur souveraineté Uhies. n y li, dans la Charte, des chapitres très et leur indépendance. C'est ce mouvement d'huma- importants, matériaux de ce vaste ensemble qui est nismt?et de renaissance que d'aucuns ont appelé la devenu.par la suite l'organisation deS Nations Unies. négritude. . .;; , L'AustraUe et la Nouvelle-Zélande ont joué un grand 47. n est 'd'aUleurs peut-être bon de dire ici que ce raIe dans l'élaboration de ces chapitres et dans l'apmouvement de renaissance, d'humaniSme et de libéplication de leur substance. Ces deux pays étaient Il ration sur tous les plans n'a jamais comporté un aspect l'avant-garde des nations qui voulaient qu'une responrac~ste, n'a jamais· postulé le rejet de toute autre sabilité plus large et plus complète que celle qui· avait culture, de toute' autre civilisation, des bienfaits de existé avant la guerre soit ·nettement reconnue et acceptée. toute, autre culture ou de toute autre civilisation, qu'el1e soit gréco-latine, américaine Ou chinoise. 54. Lorsque la Charte fut entrée en vigueur, ~l'Aus tralie fit passer les mandats qu'elle d6tel'lait de la 48. Enfin, d'année en année, le progrès humain a Société des Nations sous le régime de l~tutelle interbattu en brèche cette dewdème phase de l'exploitation nationale. En outre, bien que la Cha.rte ne stipula.t pas de l'homme par l'homme, ce néo-esclavagtsmequ'est l'obligation de fournir des renseignements d'ordre le colonUtlisme; et· notamment, depuis la fin de la politiqUe sur les ter:dtoires non autonomes, le Gouverdernière guerre mondiale, des. progrès considérables nement.australien a spontanément soumis Il l'ONU, dês ont été réalisés. En Afriqûe, tout particulièrement, le début, des informations de ce caractère. Nous avons nous avonS assisté, en moins de 15 ans, il la libération constammep,tcollaboré avec l'ONU, fourni au Conseil et Il. l'indépendatwe ..nationale des trois quarts des de tutelle' etlla Quatrième 'Commission tous éclairpeuples dépendants qui étaient colonisés. cissements sur la politique. que nous avons suivie dans 49. Cependant - je l'ai souligné tout il l'heure ces territoires; au cours des 15 dernières années, noUS malgré l'abolition de l'esclavage. par des déclarations nous sommes efforcés de remplir fidèlement les oblide principes et par des lois votées par les .pays eurogations que nous impose la Charte. Aussi est-ce de péens, il y a eu des réfractaires et des sclérosés qui nouveau sans la moindre appréhension que nous noUS avaient continué Il faire prospérer l'institution. Ce présentons devant cette organisation. A chaque foH5; qu! s'~st passé pour l~esclavage se passe ~jourd'hUi. nous' venons ici pour rendre compte de ce que nOUS pour le. colonialisme.··· " .'. . ' avons entrepris volontairement, je dirais mème;avec 50. Pour le colonialisme aussi, ily a des attardés, joie. des cristallisés, des sclérosés qui. veulent se main55. Comme toutes les institutions, le colonialisme,. tenir contre vent et marée, et aussi contre le· cours qui est une institution humaine, peut revêtir diHérentes de l'histoire. ns se"'ont balayés, assurément, par le formes .sUivant la partie du mondé 011 l'on se trouve torrent irréversibl~ du cours de l 'hlstoite; ils seront suivant les êtres humains qui Y vivent; 11 peut être, balayés contme des fétus de paille. . et il est parfois odieux. Mais je prétends q~ dans ses ~J.." MaiS cette position d'expectative fataliste né..s ufmeilleures formes 11 a été et continue d'être une phase flt:.. pas pour les Nations Unies. Ici, lcetautre haut de transiti()n nécessaire; les torts que 'l'onpeut: lui l 57 Il le di pb de et S(l vil ml ti~ ml d'j tic .~. de · . . ~~-:;:c,"'co dé lie PO' qUi de ad th( 58. ait pel nh oc< du POl deI: ti~ COI cor nie setl Ins cor: qui 59. ma ma: sel' j'ai mOl mOl tob de 1 pou déb tiotl Ue;, -aut me 1re ie~ ent ~ar 1a ion en [Ue, tes . et 'léls] : dus [de lia saréêes ~lle des Lent les .m" lIa- ette and .0nS rés est les. 'and apo- nt â iOnvalt ~ et ,US· ~ la ;erpas 'dre rerdès rOM seU Illrlans lOua bl1- ede lOua blS'; lOua LVeC :~, ntes uvel Itre, ses 1ase t:lUi 933ème séance -2 décemb:re1960. 1153 if imputer - et certains d'entre eux ont été dênoncés ici-ne' sont bien', souvent que des exemples de l'absence de fratèrnité humaine, dont nous avons tant d'autres preuves dans de si nombreuses institutions humaines, internationales et autres. 56. J'al eu le sentiment, ene:ntendanttraitercertains J:1es problèmes qui ont été évoqués Ici et à la Quatrième Commission, qu'il s'aglssalt là de problèmes communs, auxquels nous' avons tous à faire face dans nos pays, et qui sont Inséparables de notre effort cOmmun pouramél1orer le sort de l'humanité en relevant les niveaux de vie dans le monde, pour promouvoir les droits de l 'homme et assurer partout leur respect. Ce sont, pour la plupart,' des problèmes de fraternité humaine. 57. n y a, mesemble-t"';il, une remarque essentielle A faire tci: c'est que nous ne pouvons placer toutes les colonies exactement· sur le même plan. Elles diffèrent non seulement par leurs caractéristiques physiques, par leurs populations,par les particularités de là nation administrante,niais encore par leur passé, et à bien d'autres égards aussi. Certains des pays qui sont devenus des colonies étalent les héritiers d'une vieille ,civil1sation, d'une antique culture; parfois même ils faisaient partie de vast~s ensembles politiques. Certains de ces pays ne formaient pas. réellement des nations; ils serattacbaient néanmoins à d'importants. groupes sociaux, parfois Ades organisations tribales composées de milliers, voire de dizaines de milliers d'individus. Pans d'autres cas encore,les ',;~:-c:.c:-~colonies étaient composées de. groupes peunombreux, désorganisés, parfois disséminés, isolés, sans aucun lien entre eux. C'est pourquoi, à mon sens, nOUS ne pouvons aborder la question ducolomalisme avec fruit que si nous admettons qutil y Là colonies et colonies, de même qu'il y a différentes sortes de puissancès adminlstrantes, de problèmes A résoudre et de méthodes employées à cet effet. . 58. nn'est pas vr.ai non plus que le colonialisme ait toujours consisté à·retirer l'indépendance·.! des peUples qUi, sans cela, jouiraient· aujourd'hUi d'un niveau de vie comparable A celui queconnaftl'Europe occidentale. Cela peut être vrai de cert~ines :réglons du monde; mais, de toute évid.ence,teln'éstpas le cas pour dftautres. Dans certains endroits, avantl'arrivée des pUissances admintstrantes, 11 n'existait pas d'entités nationales, les tribus étalent en guerre les unes contre les'; autres, les droits de l'homme étatent méconnus, l'esclavage régnait, parce que l'esclavage n'est. pas une pratique que. les Européens soient les seuls à avoirexer.cêesur d'autres peuples. C'est une institution vieille-·comme le monde; il nous faut le combattre partout oll il existe, quel que soit le peuple qUi le pratique. 59. Au cours du présent débat, nous avonS entendu! maintes reprises de belles pl~"ases sur le fouet du maltre, surIes crimes dont les colonisateurs se seraient rendus coupables. En entendant ces propos, J'ai pensé que, si tout cela a pu être vrai à certains IDoments de l 'histoire et .dans certaines parties du monde, il 0. 'én est certainement pas ainsi des territoiresadmtnistrés par l'Australie; or, c'est au nom de l'Australie, et de l'Australte seule, que jeparle. n pourrait être utile, et même avantageux pour nos dêbats, que je donne ici quelques détails sur la situation en Nouvelle-GU1n~e orientale, pays dont l'AustraIle a la charge. 60.. La Nouvelle-Guinée orientale' est longtemps isolêe du reste du monde. Penetant des sf.~cles, et" sans doute des millénaires, sa population n'a eu aucune relatiOn avec l'extérieur. Ce pays se tr~uvait, par conséquent, dans une situation, différente de celle, disons, des populations africaines qut,à plusieurs époques ·de leur histoire et pendant longtempS,ont maintenu des contacts fructueux avec les civilisations que connaissaient d'autres réglons de l'AfriÇ.~f~' de l'Asie et d'autres parties du monde. La NouvelleGuinée se composait de multiples collectiVités, tqJale... ment iSolées tant au· point de vue culturel qu'à tout autre point de vue.. Bien que l'on ait enregistré un accroissement constant .de la population depUis. plu... sieurs années, celle-ci n'atteint pas encore ~~cbiffre de 2 millions~ Les habitants parlent entre eux 510 langues, et des roUliers de dialectes; ceux quiparlent l'une de ces 510 langues ne comprennent ~qcun de ceux qui en parlent une autre; flexiste donc d'importants groupes de population qUi sont Jncapablesde communiquer les W1~.a.!ec les autres pour tous les besoins de la vie courante, des populations ignoranttout de ce que peut être une natlon,de ce que peuventêtre.lesdimensions de l'ne où i1~ habitent, ne soupçonnant même pas qu'fi .ptt extste,rune communauté d'intérêts, un lien quelconque, entre eux et les autres peuples. de l'fIe. Ds ont mené une vie prlnûtive et. - dans l'en,'" semble -leur existence s'est r6suxnée Il trouver de la nourriture et à. la consommera'l:Ssltôt." C'est.. à peinésl1'idée leUf était connue de faire ~sprovisions allmentairE:'S. La sorcellerie et la JIl8.gie. noire régnaient partout; dans bien des cas, llspratiqualentle cannibalisme. ~stêe 61. .Nous ne no1.lS trouvons pas lei enp:résence d'une population qui, jusqu'à \IDe époque réc~nte,forJnaitune véritable nation dotée d'un système politique etsociaI tr~s évolué. Certes, je ne suis pas de ceuxqufcon.. fondent civilisation et mode de .vie occidental:· je sais cependant qu'!· 1'intérieur de nombreuX Etats Membres de oette· or~sation, .depetitsgroupesbUJI1a1ns vivent une existence réeUement .primltive,:que leurstraditions sont restreintes et qu'Usnedlsposent jusqu'ici que de possibilités de pro~ès limitées. Je demande alors aux représentants daces pays d'imaglner ce que peut être une De oil. 'châque habitant ne dêpas~era1t ·pas ce niveau de civilisation. On voit combien latlche estlmm~jBe.n.s'agtt de transporter -enun laps de temps t~s court - des hommes vivant. h l'Age de la pierre jusqu'à l 'époqueactuelle,.aV(;lc sa civilisation complexe: c'est là unp:roblême qui ne sepose à aucun des paysreprêsentês ici, qui ne B 'est posé h aucun d!eux dans un passér6cent. C'estpresqueunesituation unique par le nombrê d'individus vivant dans· des con- . lditionstellesqu'ils ont un long chemin ! pa!courir avant cie pouvoir se joindre "A nous. Cetteoplnlonne se ,/fondepassurun sentimént desuperiorité.racIale; la(population de la Nouvelle..Quinêe. pourra un jour se joindre au concert desa.utres nations•• La condition relativement arriérée dans laquelle elle .se ,trouve rés'llte de ·Son isolement prolongé du reste de l'huma.. nité, et d'un ensemble de causes historiques. 62. L'Australie a eu lattche immense -,etaCQeptéê de grand cœur - d'intêgrer ,ces peuples .au'Vingtième siècle, de les transformer en des voisins 'pacifiques de l'Australie et ,~des autres . pays de la région du Pacifique occident~l, d'en faire nos futurs partenaires dans un monde en paix•. _____ 1154 IJIIIII _ __ • Assemblée générale -Quinzième session 'Sêand·és plénières 63~ Nous n'avons pas été attirés· par l'appA.t du gain, eax- - pour ce qui est de l'Australie -la tA.che qui consiste Il administrer la Nouvelle-Gw,née et Il faire progresser les populations autochtones a constitué un lourd fardeau économique et financier, qui pèsera longtemps encore. C'est pourquoi on peut dire que la conception classique de l'exploitation économique des colonies n'est pas applicable lIa Nquvelle-Guinée. 64. La Nouvelle-Guinée est proche de nous et sapopulation est notre voisine. Nous vivons avec elle, cote l cOte. Nous entE.mdons être ses ami~. Nous 'VOulons trouver en elle des partenaires dansriotre effortpour vivre en paix. Nous comptons faire de ce peuple une .nation. Pour cela, nous avons accepté les obligations énoncées par la Charte et noUs sommes même allés bien au-delle 65. Perme~~z-moi maintenant de dire quelques mots des 'p:J"9b!~me~~qui se sont posés à l'Australie dans ce pays.,i Peut-être répondrai-je ainsi ll la question qui vous ;y1ent probablement ll l'esprit, à savoir poUJ'quoi awns....nous besoin de tant de temps pour atteindre notre objectif? 66. L'Australie est, depuis 40 ans, chargée de l'administration du Territoiresoù8 tutelle de la NouvelleGuinée. Quaranteatts, c'est, en.quelque sorte, la durée de 'rie d'un être humain. Auparavant, la NouvelleGuinée était une colonie allemande. Au sud du Terri... toire sous tutelle, il existe un territoire non autonome 011 l'Australie s'est installée çlepuis plUS longtemps. Je parlerai cependant ~s deux parties de l 'netla fois,' car notre politique est la même dans les deux cas : nous voulons amener les peuples de' ces deux territoires jusqu'Ill'autonomie. 67. La Nouvelle-Guinée estsl~ée sous les tropiques. Le terrain y est acoidenté; on se trouve en présence d'une jungle souvent lmpênét!.lable. On pourrait valablement comparer cette région l celle de l'Amazonié, zC)ne très vaste et très difficile d'accès; c'est bien Il :une des raisons pour lesquelles 11 nous afallu si longtemps pour ouvrir le pays; aUjourd'hutencore,l1~~'9ste des zones qui ne sont pas adnUnistr6es. La tache a At6 longue et ardue. Nous devons nouS .rappeler que' tous ,les moyens dont nous disposons aujourd'hui ,n'existaient pas U'y a 40 ans, nim.ême'll y a 20"ans. Je pense enp8.rticulter ll l'avion et au bulldozer. Un homme â pied met souvent des jours et des jours pour y parcourir seulement quelques ldlomètres. GrA.ce â l'avion, nous avons été en mesure de surmonter le problème que posaient ies distances et une jungle impénétrable, et l'Australie a joué un grandr~ledans le monde en assurant ce travail. de pionnier qUi Consiste il relier des régions entre elles, ~n faisant appel il l'aviation. Entre 1925 et 1940,nous ~vons créé de toutes pièces une ville, Bulolo, dans les montagnes de Nouvelle-Guinée, desservie exclusivement par tavole aérienne. Pou.~ l'époque; c'était un v~ritable exploit, dont un certain nombre d'autrea pays ont sU tirer des enseignements., Cet exploit a été rendupossible se,ule~ ment parce que,nousàvons su utiliser l'avion pour le transport de marchandises lourdes, de machlnes,etc. Aujourd'hui encore, il y a. en Nouvelle-Guinée des postes, des comptoirs otl tout ou presque tout doit parvenir par la voie aérienne;, c'est l~ une opération très cotlteuse et parfois délicate. En effet, outre cette jungle, on y rencontre .hautes montagnes et de nombreuses vallées très encaissées. aiendes gens qui se sont rendus en Nouvelle-Guinée, y compris certains de nos collègues de l 'ONU, ~s membres dé œ missions de visite, ont éprouvé quelques craintes devant les conditions dans lesquelles 11 leur a fallu se rendre, par la voie, des airs, d'une localité ll une autre â travers des brouillards parfois épais, conditions qui sont tout ll fait normales pour ceux qUi doivent vivre et travailler en Nouvelle--Guinée. 68. Et puis, alors que nous, étions en plein travail, ,nous nôu~\ sommes trouvés en guerre, une guerre qui a, dévasté/l'ne. La 'NQuvelle-Guil1~e fut en effet pendant cinq ans(' .le thê.A.tre de violents combats; un grand nombre de bâtiments, des routes, des quais, des bassins portuaires furent détruits par des bombardements. Pendant ce temps, la jungle avait tout envahi. 69. Je me souviens notamment d'un déplacement qui m'avait conduit ll Finschhafen, sur la cOte sêptentrionale de la Nouvelle-Guinée, 0\\ se trouvait lb' grand bâtiment ayant li. peu près la même superficie que la s~l1e Il manger des dêl~gu~s, et dont le. sol de béton avait une vinktafne de centün~tres d'6paisseur. Pourtant, en six mols, cette énorme dalle avait été complètexnent' détruite par la jungle: les arbres s'étaient forcé un passage li travers le béton et l ':~valent brisé t;;n deux. Ainsi, lorsque les, combats qUi durèrent cinq àns prirent fin, il ne restait pas g'tl1nd~hose en Nouvelle-Guinée et, du point de vue matériel,· Il nous fallut .reparti~ littéralement de zéro. n va sans dire qu'en dehors même de toute idée de conflit, l'extJ~... rance de cette végétation tropicale nousimp()se chaque année des charges considérables, notamment pour assurer l'entretien des routes et des bft.timents. 70. n nous a fallu ensuite venir a:boutde la maladie. Le paludisme sévissait sur toute la cOte de .la Nouvelle.-Guinée; dana cette.zone, l'état sanitaire de la population .indigêneet des Australiens venus s'y installer était trêsmauvais. N01!Savona. peu ll peu surmonté ces obstacles, mais 11 nous ~fallu beaucoup de temps, car nos connaissances dans ce domaine, ainsi 'que les remèdes dont nous disposonsaujourd'hui, étalent à peu près inconnus 11 ya encore peu de temps. Ici encore, des hommes comme sir HamUton Fairley ont fait un travail de pionnier. Notre œttne en Nouvelle-GUinée, dans la lutte contre le paludisme, a seryl d'enseignement: nos méthodes ont été en effet utilisées dans certaines parties de l'Asie du Sud-Est, notanunent en Birmanie p ainsi que sur J!a conthlent africain. Aujourd'hUi, les pays envoi~de clêveloppementpeuventutillser des .prodults nouVèaux, t.el~ que l'atabrine et la paludrine. Nous en savons désormalà davantage sur l'importance que revêt l'assèchement des·terralns·et sur la faQon de réa1iserune telle opé~ ratiOn chaque fois que cela est pOssible. Nous avons appris auss, t'utiliser les poissons pour d6tl'l1iré les larves 'de Illoustiques et faire ainsi échec lIeur dé'veloppement, Toutes cesmétbodes ont été progressivement mif.es aU point au. cours des années: elleS sont aujourd'hui appliquées dans le monde entier. Mais, jusqu'A ce qu'elles soient connues, on se 'heurta à de sérieux obstacles pour mettre en valeur de nombreuses parties du monde,étce fut certainement le cas de la Nou~el1e-GUinée. . . 71. recherches BCientifiquesont donc éténéceSsattes et, .en Australie .même, l 'hiatoire de notre économie n'est souvent autre chose que le récit de nos efforts pour accl1mater des alÛmaux ou deBvêgétaux importés d,'Europe. Les moutons eux-mêmes, qui sont aujourd'hui 1'essentiel de nos exportations, nOUS ont posé de graves problèmes d'adaptati(}!1. n en fl,tt de même pOur lé blé. Des -72. Nouv annél traU d'ace porcJ de l~ bétat n'est que] cher( prodt c'est la ml faute 73•• - et oerta paru ment sons reliej quel ment 74. ] avons l'autel acqui1 .stster mêmE car Il consti de nOj d'autr Nous d'autr tique .rIgide rer ur 75. D de plu pubUql année, latif, s est ml naux El tanee. l'enseJ retard a.utre l d'autor pêndan êtendul plus el 76. V llIcolarl Nouvel adultes 2 mllU ment, activit« J'ai vii 1 plaqu~, ainsi c ployés Uèrebll ex~out~ 933ême séance - 2 décembre 1960 72. Des difficultés analogues se sont présentées en NouveUe-GulBée.Je me suis renduU y a quelques années aur les ,hauts phl.teaux de l'ne 0'0. l'administratiml australfenne s'èst livrée Il des expériences d'acclimatation sur des bovidés, des ovidés,des porcins: ces animaux n'existaient pas dJlns ces parties de la Nouvelle-Guinée ily a seulement cinq ans. Le bétaU ne s 'y est pas encore acclimaté et son élevage n'est pas encore rentable. Nous espé~ons cependant que l'application progressive des résultats de la recherche et de l'expérimentation permettra de rendre productives des zones actuellement stériles. Mais o'est un effort de longue, de très longue haleine. Même la multiplication du bétail se fait lentel~ent. n nous . faut du temps pour tout mener Il bien. , 1 t i ~ i 73. Je 'donne toutes ces précisions par.ce que je sais - et je l'ai entendu dire ici - que les progt"ès de certains territoires non autonomes ou sous tutelle ont paru très lents. Maisbiensouvent - etc'estcertainement le cas pour la Nouvelle-G~née~ l'une des raisons principales réside, dans là, difficulté qu'offre le relief. n.y a Il des obstacles matériels que n'importe quel gouvernement n'aurait pu surmonter que lentement et a,véo peine. i :l. Il t ~ ~ Il 8 74.. Indépendamment des efforts tnatériels que nous avons déployêset que j'ai rappelés "':"'ht)pitaux,ponts, routes, etc. - nous nous sommes employés à nous acquitter avec diligence de nos obligations qui con'eistent Il préparer la population â se gouverner ellemême. Mais nous avons dO. prooédergraduellement, car nous SOmmes ,partis de rien. Nous avons donc constitué au sein de la population autochtone une sorte de noyau qui aura lul-mêmepour mission d'enformer d'autree': c'est ce qu'on appelle un travail en oasoade. Nous fo:rmons des moniteurs qui ensuite en forment d'autresl. Au lieu de réaliser la mise en valeur politique etêconomique de ce pays sUivant .unprocess\ts rigide et,untforme, nous veillons au contraire Ilassurer une cadeücetoujours plus rapide. e e r 1. a e 'i L1 P .. l, B n 75. Dans le domaine politique, les' autochtones sont e de plus en plus nombreux à entrer dans .la fonction publique.et Il partioiper au gouvernement centrl"l. Cette année, des réfol."mes ont été apportées au consèt~ législatif, si bien que le nombre des membresautoo'htones est maintenant ,plus élevé. Lesgouvernemente régionaux et locaux ont pris,régulièrement plus d'iimportanee. Cette progression n'apaa dté un1formedans l'ensemble du pays•.En effet, noUs ne voulons pas retarder le développementd'une province parce qu'une autre n'est pas encore ma:re pour une certaine forme d'autononl1e; dans les, villes et dans leavillageà, cepên(iant, et peu Il peu dans des circonsoriptions plus êtendues, les habitants autochtones jouent un rÔle .de plus en plus grand dans la gestion de leurs affaires. l, lt ., .. lt e 8 lt \III s s '. S l, 76. ,L'enseignement sedé\'eloppe rapidement. LI! scolarisation touohe maintenant 200.000 personnes en Nouvel1e....GUlnée. Or, la population totBle,enfanta et ,adultes compris, est - je le rappelle - infêrieure Il 2 millions. La formation technique s -élargit régulière... ment, ellé. aussi, et non seulement dans les di'Ver[4eS activités industrielles, mais aussi daruJ l'agriculture. J'ai viSité moi-même une grande fabrique de cOntreplaqué, à BulÔJo, en 1956 et l nouVéau en 1957. J'ai pu ainsi constater que lenombre:.desautochtones em... ployés aux divers travaux de l'usine augmentaitrégu.. Uèrement. IJ s'agissait de travaux très dél1cats exécutés, à l'aide de. machines automatiques et faisant .. le .è :- 'e le 1- rl lB ~t (; 1155, appel A des techniques, variées, appliqUées parto\tt dans le monde. 77. Les services sanitaires ont ~tê dêveloppês.Je::.e parle pa.s seulement des ht)pitaux et autres établissements qUi emploient du perSonnel europêen;nous formons aussi des autochtones qUi seront appelés 4 diriger eux-mêmes ces services sanitaires. Nous les préparons 4 nous relayer. 78. L'ordre règne maintenant dans la quasl-total1tê du territoire. n eXiste encore certaines zones,corrune je l'ai dit, qUi ne sont pas administrées; maie elles sont l'exception. Partout ailleurs,l'ordrerêgneet la .population tout entière ,peut faire appel aux tribunaux pour Se pro~$t~ contre l'arbitraire des individus ou du gouvernement. ,La, principe de la légaUM s'appUque 4 tout le territoire et à tous ses habitants. 79. Graduellement, nous réformons ou modifions les tlÙlOUS imposés par les coutumes triPales et des pratiques religieuses. I.e proplême est complexe et de nombreux représentants siégeant ici en ont. fait eux-mêmes l'expérience, et ont une oplnionpersonnelle sur la question de s~ir dans quelle mesure l'Administration est, en ~roit d'intervenir dans des coutùmes hêdtées, du passé. Nous' nOus sommes efforcés, autant que possible, de nous adapter et d'adapter nos loisawc vœux et aux désb."s librement exp:ritl'lés des autochtones. Mais, comme vous le savez, les coutwnes locales font parfois obstacle Il l'utilisation la plusêconomique du sol,pour ne prendre qu'un seul exemple. En ce qUi concerne la propriétéfonciêre, le Gouvernement australien .n'en a pas moins appliqué une, politique ~elon laquelle l'Administration peut acheter des terres aux indigènes, et encore moyennant des garanties. C'est ainsi que 97 pourlOO des terres sont entre les mains des autochtones, etquem~In~ de 1 pour 100 seulement est utilisé ou occupé p(8.J!ldes populations d'autres groupes. Nous avons estime que notre mission nous faisait un devoir de veiller à ce que la terre de la Nouvelle-Guinée continue d'appa~ tenir Il ses habitants. 80. Comme je l'al dêjldit, l'AustraUea accepté les obligations qUi sont énoncées dall$la Charte. CesobUgations, ·nOus les awns contractées ~r..vert",ltONU et la communauté des nations, et aussi e1tvers les popu'" lations autochtones èlles-mêmes. La.,;Oharte est précise sur ce point. n y a Il une obl1g_tion qui ddcoule d'un traité. . 81. Nous sommes saisis d'un projet de déclaration [A/L.323 et Add~l .t 5] présenté pa:!\ de nolfibreux Etats du groupeafricano-asiatique.C~tte déclaration est différente de la Charte. La Chart~ est un' traité; elle est rédigée avec rigueur. Quant lia"déclaration, elle diffêreauesi de la ])éclaratiOn,univer-sellé des droits de l'homme, qUi avait été élaboré.e soigneusement en cOtnnllssion' et. en comité et qui, même alors, n 'av~it ni force obligatoire, ntforce exécutoire. Or, dans une déclaration générale, il est difficile d'être' précis; le texte en est Conçu pours'appliquer a diverses catégories de territoires, Il des structures admintstra,tlvestrês diverses. Le documetii qui nous est soumis ne peut ,aller plus loin que la .Charte, ni outrepasser les pouvoirs de l'Assemblée; il exprlln6 plutÔt en termes généraux des aspirations admises par tous. 82. Cert.ainsauraient voulu .1Ui en faire ,dire da~p'" tage, et d'autres moins. Certains auraient souhaité un t,xteplusprêcis, d'autres auraient préfét"é des fo~. 1156 Assemblée générale -QUinzième ses~lon-SGances plénières roules, diffê1!entes. n n!estsans doute personne Iclqui Société des Nations la notion de mandat, qui préfl.. n'etlt aimé voir mOdifier'leprojet de déclaration qui gurait 'cette lMe de la responsabilité ,des pulssànces n.Ous est soumis, Ou quin'etltpréféréuneautre rédaoadminlstrantes ft; l'égard de la ooDUnunauté des tion. C'est ainsi qu'à 'Ql.on avis il n'est pas vrai de nations(; Dans la Charte des Nations Unies, cette idée dire, dans le préambule, que, dans ,tous ,~es cas, est exprimée de façon encore plus olaire et plus pré"le maintien du colonialisme entrave le développe;ment cise. Les dispositions' concernant les terl"ltoires non social, culturel et économique des peuples ttêpen-' autonomes et les territoires sous tutelle, que l'on dants". Ce que j'ai dit de la Nouvelle-Guinée aura trouve aux Chapitres XI, XUet XDI, envisagent démontré, je l 'espére, que, là au moins, lecolonia- 'l'autonomie ou l'indépendance future de ces terrillsme aide les populations autochtones l réaliser des toires. . progrès et que, sans l'Autorité administrante austra89. En fait, depuis la créatiOn de l'ONU, plus de lienne, la population n'aurait aucun~spoirdeprogres- 30 anciens territoires non autonomes et territoires ser'rapidement et d.'accéder un jour à l'autonomie. sous tutelle ont accédé à l'indépendance conformément 83. ,Quant au paragraphe 3 du dispositü, relatif aux à la lettre et à l'esprit de la Charte. C'est là~ pour prétextes qui seraient fournia pour r,~tarder l'indél'ONU, un magnifique bllan,etl'admissionparminous, pendance, il risque d'être mal interJ?{rété. n eXiste, à. la présente session, de 17 nations nouvellement en effet, des régions oil. le retrait immédiat de l'auto:indépendantes accuse encore ce mouvement vers l'in.. ~ité administrante engendrerait le chaoa. J'estime dépendance, en rend le besoin plus urgent. cependant que les situaUonsénonoées dans ce paragraphe ne peuvent servir de mauvais prétextes ou de 90. Ma délégation partage 1 'opinion selon laque11ela raisons mal fondées, pour empêcher un pays d'acquérir question ducolonialiame pose l'un des problèmes les" plus' importants de l'heure. li faut, sanaattendre J aon indépendanoe. Sur ce point, nous sommes, je le placer l'ensemble de cette question dans une perspeccrois, tous d'accord. tive raisonnable. L'agitation qui règne da,nsplus d'une 84. Les. représentants de la Bi~manie et de la pllrtie des territoires encore dépendants d'Mrique, Nouvelle-Zélande ont déjà parlé dti paragraphe 4 du ainsi que la situation au Congo, exigent de nous une dispositif, qui concerne l'action armée, et Ils ont inattention de tous les instants. diqué que, selon leur propre interprétation,<ce para91. Nous sommes saisis de trois prOjets de déclaragraphe n'a paet pour but d'empêcher le recoura à la tion sur la fin du colonialisme. Tous sont rédigés de police pour le maintien normal de l'ordre public. façon: à pouvoir s'appliquer dans le monde entier. Ma 85·. Le 'projet contient également un paragraphe aux délégation attache une grande importance à la portée terinesduquel des mesures iDUnédiates devraient que l'on entend donner à ces tex\~es. Elle ~st convâin-être prises pour transférer tous pouvoirs auxpeuples cue qu'une déclaration de cettè nature devrait être de ces territoiresconformémbnt Il leur volonté et à d'application unlverselle,c'est-l-dire qu'elle devrait leurs vœux libr()ment exprimés. En ce qui concerne pouvoir s'appliquer à toutes les parties dumonde sans la Nouvelle-Guinée, l'Australie prend et n'a cessé de exception. prendre des dispositions visant à transférer ces pou92. Ma délégation voudrait toutefois' souligner que, voirs aux habitants autochtones aussi rapidement que si une telle déclaration doit, être universelle quant à possible. J'estime par conséquent que, pour notre part, sa portée, son application pratique doit être souple. nous mettons en application ,ce paragrapne de la déclan ne peut y avoir d'wliversalité dans l'a,pplication là ration. o\l 11 n'y a aucune souplesse. En particulier, quand 86. Le présent débat a été utile en ce qu'il a mis en s'aglt de déterminer la date del'~ndépendance,il n'est lumière les tendances et les sentiments qui règnent ni pratique, ni même possible, d'adQpterune solution non seulement parmi nous, mais encore parmi ceux qui soit valable pour toutes les situatiOns. ' que ·nous représentons ici. LesdiscQurs les plus efficaces, si je PJJis&:lnsi.porterunjugement, ont é,lté ceux 93. Nous devons comprendre, en effet, que de grandes dont. lestluteurs ont fait preuve de modération et Ont différences séparent la· situation qui existe en Afrique réparti équitablement le bien et le mal. Aucun d'entre et celle qui existe dans l'océan Pacifique. En Afri{J.ue, noua ne voudrait dire qu'il n'y a ni rien de bon, ni les territoires qui attendent leur indépendance sont rien de mauvais dans le colonialisme. Nous sommes invariablement des ,régions d'une vaste· superficie, 1 cependant tous d'accord pour reconnaltre qu'ilim'" la population nombreuse. Dans le cas du Pacifique,on , porte d'y mettre fin le plua rapidement possible en se trouve enprêsence demllUers de petites nes faibleaccordant i'autonomie à tous les peuples du globe. ment peuplêes pour la plupart. Certaines d'entre elles sont trop petitea pour constituer qne entité géogra87. Je me suis efforcé aujourd'hui depréclserl'attiphique ou politique, alors que, très souvent, la cohé-. tude de l'Australie entant que puiasance administrante. sion entre les nes et la tendance à l'unité nationale J'ai, essayé de renseigner exactemen(j l'Assemblée reatènt encoreâ réaliser .,Le caractère padicul1er générale, et de lUi montrer nos difficultés et l~ façon de cette région du Pacifique a déjà,' été exposé. ayec dont nous entendons leS résoudre, et par ailleurs d'exvigueur et, éloquence, devant la Quatrième Commispliquer noS objectifs et la politique que nOus enVisasion, par le représentant des Philippines. Ma dêlé.. geons de suivre pour lesatteind1"e. Devant cette même gation, qui représente également une nation ,insulaire aBsemblée, le Premier Miniatre australien déclarait de cette partie du nlQnde, partage pleinement son le5 octobre 1960: " ••• nous considérons de notre opinion et le félicite d'avoir dit sans détour ce qui devoir de permettre dès q\Je possible à ISl popUlation du pr.éoccupe â juste titre son gouvernement. Pa~ua et de la Nouvelle-Guinée d'exprl:mer sa libre et ~atlêre détermination". (888ème séance, par. 46.] 94. n serait donc déraisonnable, peut-être, da slatten4re que .cette déclaration puisse être mise en 88.M. MIYAZAKI (Japon) [traduit de l'anglais]: La œuvre, de manière A la fols •automatique et uniforme question de l'abolition du colonialisme n'est pas nou';" dans tous les territoires du monde. n ne faut jamais velle. Nous Qvons vu exprimée dans le Pacte dé 111 perml pourr dans être fidèle gation tatloni contr~ lapos leurs ~, leur de leu 95. s'arrê partici leur el 96. D a batt' qu'à s pendan fin à Orgam c·est p entrer tète. 97. La établisl tries u a dtl s laquellE mai,s ni mis d'o ~l9n' qu iiifluenc 98. Le sympatl ment ,b mais al tAche ql c'est lA . peine e ressour de 'l'ON leur vell et du ra: ment f~ nations malgré offertes nation 11 progrès 1 99.CQll aujourd t] sentlmer nva san de route obtiendr( observe persister dans cel SUlêtion 1 le ton et COUrs, pl sentfmen1 blen POUt , <1 .. Ul s'est h A cettt t, " ... _.-..- ~---.....--...' ,~ -fl- ... ies les Iée 'ê- lon 'on ~nt I.'i. de ~es ent lur liS, ent lnles re, ~c- me ue, me rade Ma têe intre :a1t Ilns ue, lt Il lIe. l1à cl U ',., est ',ion des que lue, ICJnt ~, permettre au ohaos et au vide de s'installer, oe qUi pourrait ouvrir les p01"te~ A toutes les éventualités dans une pariie du monde qUi, JUSqu'il présent, a pu être préser'Véede J'agitation et qui est demeurée fidèle Il son nom. Cette prudence qui inspire madêlégatton ne ,signifie nullement que ,le sort de oes POPU" lattOnS desnes du Paoifique la laisse indifférente.Au contraire, nous espérons qu'elles auront, par la suite, la possibllitéd'opter l1brement pour le statut qUi aura leurS préférenoes de.façon Il poUVOir donner libre oours ~, leur génie propre et récolter entièrement les fruits de leurS efforts. 95. Ma dêlégatlon voudrait saisir cette ocoasionpour· s'arrêter sur certaines considérations d'un intérêt particulier pour les nations qui· ont réoemment .fait leur entrée sur la scène internationale. 100. Mais les souvenirs du passé, s.'ils doivent noUS faire ressasser notre rancœur, ne faolliteront· guère notre progression vers la liberté et l 'in~pendance: il est préférable d'avoir le regard tourné vers l'ave- ' nir. Nous nous sommesaccordês pour dire que le oolonialisme est un phénomène désuet. La ruée vers les 'colonies, qui fut la règle des siècles passés, n'extstepluset ne doit plus e~ster. Les tempS et les conceptions. ont cbangé,etdêsormab3,grA.ce Il l'ONU et Il la Charte, les règles du jeu dans la communauté des natiOnS se sont définitivement modifiées. ExhortOns les puissances administrantes! lereconna1tre. SI des accusations doiventêtre formulées, elles dOivent s'adresser uniquement Il oeuxqUi se refusent Il admettre que les temps ont changé; il oonvient, en revanche, d'en exempter les natIT~~~;qUi, promptes Il· lereconnaftre, agissent en conséq~ence. ' 96. Depuis le XVlêmesiècle, le flot du colonialisme 101. Une réaction en chafne d'accusations, d'impatience, de haine et de violence est déplorable, c'est le moins' qu'on puisse dire. La transition d'un statut de dépendance 4 c,elui,' de l'indépendance ne peut que gagner a. être harmonieuse et pacifique, nulnepeut"en disconvenir. Ma délégation prie donc instanunent tes plJissances administrantes de respecter entièrement les aspirations des peuples dêpendants. On nesauralt en effet retarder .indOlnent le processus qUi oonduit, à l'indépendance ou Ill'autonomie. Madélégattoninvite d'autre parties peuples dêpendants A fatre montre de' patience et ~\ choisir la voie d'une transitionpacifique, fondée sur la bonne volonté et la c'lopération. 102. En c~~clusion, ma délégation exprime l'espoir sincère que!~'adoption par l'Assemblée générale d'une déclarationl!ur la fin du colonialisme fera cesser la haine et le~, rivalités et ouvrira dans l'htstoiredu monde une n\ouvelle'ère d'harmonie et de çoopération universelle. ' . 103. M. CQMAY (Israël) [traduifde l'anglais]~ Ce qu'l1 y a de ~lluaremarquabledanscedébat historique, c'est qu'il n',auralt pu avoir lieu il ya une génération. Cinq siècles se sont écoulés depuis que les nations vi~ureuses et intelligentes vivant sur lescates de l'Europe o,ccidentalesesont lancées à la découverte et à la conquête de continents nOuveaux. EI~, devin- , rent maftresses du monde alors connu, depuis les vastes'plaines7 quaSI désertes" de IJAm~rique~uNord jusqu'aux centres des civilisations anciennes de l'Asie. n y a 180 ans, la·marée commença Il refluer quand, Il Concord, fut tiré unooup de feu dont l'écho rétentit dans 'le ,monde entier. ,A la révolution américaine devait succéder la libération de '1 'Amérique latine; l'Empire britannique, de Bon caté,évoluavers le statut de dolllinion. . 104. Cette époque fut marquée par l'émancipation, volontaire ou nOn, de communautés de souche euro... ' péennequi ne voulaJent plus 'Vivre Sous l'autorité· des pays lointains dontellesétaJent venues. Beaucoup plus récemment. ce processuS d'émancipation s'est étenduauxpeuplèsautoohtones de race non blanche de l'Asie et de, l'Afrique. Ce n'est que depuis lafiJ;:< de la secondeguerrEfmondiale et la signaturedèla CIU,~ de San FranciSco. 11 y a 15 anS, que l 'btdépendance nationale a pris. sur ces deux continents, laforme d'ùn raz de marêe irrêsistible. qui a radicalement tl'ansform~ la configuration politique du globe, 4 telle en-'" seignequè les atlas scolaires de notre enfance, 01l. les différents empireséiaœnt marqués chaoun'd'une cou'" leur particulière, sont désormais devenus des, pièces de m u s é e . ' .. a battu les rivages de nion pays, et oelui-ci n'a da qu'à sa farouohe résolution de maintenir sOn indêpendance, dans des circonstances difficiles. Mettant fin àun Insolement qui a' duré trois siècles, mon pays s'est heurté amc dures réalités de la vieInternationale. A cette époque, il n'y avait ni Société des Nations ni Organisation des Nations Unies sur qui' s'appuyer7 et c'est par' conséquent toute, seUle que. ma patrie a da entrer en contact avec le reste, du inonde et lùi tenir tête. ' ila Il ,on lie- lies ra- hê-, laIe lier vec ds,lêLire son qui 'aten L'me urls 1157 933ème séanoe'- 2 dêoembre 1960 97. La modernisation de la structure politique et des établissements d'enseignement, la création d'industries utilisant les machines et l'électricité, tO\lt cela a da se faire avec nos seuls moyens. La route sur laquelle mon pays a péniblement cheminé étaJt dure,/:, mais notre volonté et notre résolution nous .ont permis d'occuper, danslèconcert des nations, 'Une posit1on' qui est demeurée Il peu ..près insensible aux iDfluences extêrieUt'es. " , 98. Le soùvenir de notre histoire nous inspire, uné sympathie prof0!1de pour les pays colonisés. Non seulement noUS comllrenons lem désir d'indépendance,' mais aussi nOus leur soUhaitons de réussir dans la tAche qUi lés attend une fois l'indépendance acquise; c'est là Une voie qu'ils ·graviront avec beaucoup de 'peine et qui les obligera Il faire âppel A toutes les ressources de leur volonté. AUjourd'hui, avec l'appui de l'ONU, tous les Etats Membres sont disposés A le111' 'Venir en aidé· dans toute la meSure du nécessaire et du raisonnable; les choses sont ainsi considêrablement facilitées. Sur ce point la communauté des l1âtiôns a accompli' un réel progrès. Néanmoins, malgré cette aide et cette assistance qUi 'leur sont offertes,c'e'st tout d'abord sur elle"mêmequechaque nation nouvelle doit compter pour poursilivre ses progrès ,à un rythme régulier. 99. CQmrne je le disais il y a un instant, on constate aujourd'hui, parmi les peuples non indépendants,un sentiment d'impatience que noUS comprenons fort bien. nva sans dire que nous ne devons pas 114ner en cours de route et retarder le moment 01l. tous les peuples obtiendront Ifindépendance ou ttautonomie.Maison observe d'autre pàri que la ha.ine, et la méfiance persistent. l l'égard des puissances colonisatrices, dans certains pays qui ont subi l'humlllation et na' sujétion du régime colonial. Nous le perceVOns d'après 10 ton et le vocabulaire employés. dans certains disCOUrs pron.oncés ~' cette assemblée. ,C'est Il une sentiment compréhensible, que nousapprêcionsfort bien pour notre part.. ., .<1 . . .. . "'." 1158 ' -'_~,;;',~ Assemblée générale - Quinzi~me session - Séances plêni~:l'es 109.: Le' principe cle l 'indépendance nationale .énoncé dans le projet de résolution A/L.323 et Add.l à 5 tOUche db:ectement "les sentiments' les plus. profonds du peuple d'Israi:Slet font appel â ses plus vénérables aouvenirs. n ya des milliers d'années, noUS luttions pour notre indépendance" contre leB~grands "empires coloniaux de l'ancien monde. A de nQ'mbreuses reprises, lèU:l's armées en·, marcheGont, ~oulé ,aux pieds .notre liberté. A de nombreuses repris/es aUssi, Israël brandit l'étendard de la révolte, car, ~nf1nde compte, un peuple ne peut jamais êtresoumisitantque l'amour de la liberié reste vivant dans'son cœur. 110. Le calendrier hébl"euperpétue lé, souvenir de ces luttes. Chaque année~il.l 'occasion de la J?Aque, les Juifs éVQquent l'époque oil, il y' a plus de 3'~000 ans, Mol'se conduisait les enfants d'Israë:§l hors dIes frontières de l'Egypte oil ils étaient retenus en servltudE!j pOU:l' leur permett:l'e de vivre l'existence d'b!"mmes libres en terre promise•. Chaque année, le: neu:lvième jour du 106. Cen'est que de nos jours que les idéaux philomois d'av,les Juifs respectueux de la L<li jeQnent et sophiques de Ubertéet d'égalité ont été enfin mis en parient le deuil en commémoration de la perte de leur pratique .dans les ,rapports internationaux. Mais les hommes ne seront'Yéritablement des frères, dans la indépendance .nationâle dont Nabuchodonosor, roi de Babylone, fut l'auteU:l' en 586 av. J.-C., pms les lépleine acception du terme, 'que lorsqUe la place de gions :l'omaines. de Titus,' en l'an 70 de notre ère. chacun dans la société, la, condition de chaque peuple Channukah" la fête des lumiè:l'es, rappelle la révolte dans la communauté internationale ne dépendront plUS de Judas Macchabée et de ses frères contre la domide la couleur de la peau ou des traits du viS'age. nation et contre les persécutions ~eligieuses et cultu107. Ma délégation partage les vues du représentant relles de l'empire syro-hellène. A l'occasion de Lag de l'Argentine, qui a notamment· déclaré, dans· son B'Omer, le dix-huitième jOU:l' du mois d'iyar, nous éloquent discours: évoquons la révolte juive hérolqueet réprimée dans le sang que menèrent Bar-Kochba et le rabbin Akiva "L'étude du bilan du coloniâlisme poU:l'rait nous contre' la puissance impériale de Rome, au cours du mener beaucoup plus loin que nous n'en avons deuxième siècle de notre ère. l'intention. Ce qui importe, c'est de noter Céci:quel que soit le jugement que l 'on porte maintenant, ou 111. Tels Ont été les événements qui constituent que lesh1stodeLs futurs pOrieront plus tard sur ce l'ar:l'ière-plan historique de la nouvelle indépendance système, le régim~ colonial ne s'adapte pas aUX acquise par Israël en 1948, après une lutte amère et structures politiques du m.onde actuel. C'est un douloureuse contre ce qui était devenu,' en fait, un système qui a définitivement pris fin. ft [927ême régime. colonial. Cette lutte entra1na. des déportations, séance, par. 17.] . des peries de vies humaines et la détention' de nos chefs ainsi que de milliers de nos GompatriQtes. Je Quel que soit le bilanactuel, il ne fait aucun doute que, ne désire cepe,ndant pas m'étendre sur ce point, car, dans ses débuts, le colonialisme s'est traduit par même, pendant, le .conflit, nous avons toujOU:l'S gardé l'oppression et l'exploitation. Mais, d'autre part, Une notre foi en l'honnêteté foncière du peuple britannique fait aucun doute que la politique contemporaine et la et nous avons toujOU:l'S apP:l'êcié lieur juste valeu!' les position des deux principales puissances coloniâles, Il contributions. qu'il a apportées l la civilisation, et savoir le Royaume-Uni et la France, sont fondés sùr nous. sommes heureux d'entretenir 'aujoU:l'd'hui des. le louable désir d'accorder l'autonomie â leurscolorelations excellentes et aDlicales avec le Royaumenies. A titre de preuve ces deux pays peuvent Il bon Uni. En. évoquant. ici ~ptre passé ancien et notre passé droit montrer les nombreuses places qu'occupent récent, je' n.'avais pour but que d'expliquer pourquoi' maintenant â l'ONU leurs anciens sujets, en qualité nous rejetons énergiquement le concept de :l'aces d'Etats souverainS et égaux. C'est Il un fait que l'on supérieures ou inférieures, et la croyance selon lase doit de reconnanre, quelles que sÇ)ient les rancunes quelle un pays, une nation ou un peuple aurait le droit qu'ont fait nartre les premières formes ducoloniad'en gOuverner un autre. . lisme. ., 112. Qui peut avoir plus de raisons que nouS de 108. Si de nouveaux Etats désirent librement, dans "proclamer à nouveau sa foi •••.dans la dignité et la, . des conditions d'égalité et de respect mutuel, maintevaleur de la personne humaine" et de hairet repousser nir des liens d'association avec l'ancienne pUissance "toutes les pratiques de ségrégation et de,discrimimétropolitaine, p'lrce qu'ils considèrent que ces liens nation"?Tou~ au long des siècles, notre peuple en a. leur sont avantageux. il n'y a aucune raison de voUloir été la victillle classique; il a survécu à bien desévénequalifier· de "néo-colontalisll1e" ce genre de relations. ments sombres et ·sanglants, qui ont trouvé leur apc,lgée C~est aux nouveaux Etatseux-mê~es, exerçant en cela. quand les nazis ont ,entrepris d'apporter au problème. leurs prérogatives sOuveraines, qu'il appartient d'en déCider. n n'y a aucun lI1érite particulier à Ç)btenlr ' juif une solution qu'ils appelalentdéfinitive: legéno.. cide, c'est-Il-dire l'extermination d'un peupl~ tout l'indépendance - et c'est là un point important Il entier.' ." . signaler - dans la lutte et dans le chaos, si le transfert de pouvoirs peut s'opérer d'une manière ordonnée 113. . Nous ne pouvons oublier les souffrances passées et par lea deux parties, comme·ce fut souvent le cas· et nous ne aaùrions conseiller à d'autres de lé faire. et comme ce serale cas, nous l'espérons, pour tous Ce· que nous nous Sommes cependant imposé dé faire. les territoires encore non autonomes. et ce que nous suggérons aux autres pays nou'Vellell1ent 105. , Dans les' quelques années qui suivirent la fin <le la ~erre, l'Af:l'ique marquait le pas par rappo:l'ta. l'Asie; le continent africain J.'este, actuellement, la seule r6gion imporiante du monde O\l. l'on assiste encore au phénomène de la "décolonisation". C'est poU:l'quoi nous avons tous :l'essenti une joie sincère Il la vlle des, changements spectaculail'es qUi se sont produits depuis un an oU,deux et qui se sontt:l'aduits par l'admission Il l'ONU, Il cette session de l'Assemblée, d'un si grandnomb:l'e de nouveaux Etats africains. Trop ,longtemps, l'Afriqu~ a été'le continent oubUé, qui végétait pauvre et ardéré, alors que d'autres s'enrichissaient âses dépens en accaparant toutes ses ressources, et que le mondeextédeur ne prenait que trop souvent l'aspect effrayant dutrafiquant d'esclaves qui s'enfonçait dans l'intérieur du pays pour y pratiquer un commerce encore florissant. aujourd'hui dans ceriains pariies du Moyen-Orient. ind~ et e trui 114. in~ clalJ soi, vitéi t'bit men com des deve ente: auss pays tutel d'hw bien· 115. disc, gère ine sel on1 ext d'a qu~ rat NOl aue" pal nOll dOIl des par ma: '. pro me] riel ceu et ( pro mel urg1 :saVl ratt con] séa] 116. mês: leurs fossé lêltrs pettplE tance, teurs tians . crêatl relati( samm, pays : gation 933ème séance ~ indépendants, c'est de ne pas s'appesantir sur le passé et d'employer au contralretoutes énergies âcons..., truire l'avenir. ' cé .5 dB es ns es e- .7..~;. ds Lël ~, ur es Ifs se de :ur en du et iur de .é~e. Lte ù:u- lag lUS .na lva du ~nt Lce et un ilS, LOS Je U', ~d6 lue les et fes, leisé lIoi }es La'olt de ; la, ier ni- na le~e me 10- out !es ra. re, .ent 114. ' Nous. tous qui avons récemm ent acquis notre indépendance avons découvert Il notre tour que la proclamation de cette indépendancen'est pas une fin en soi, mals seulement un début. Au lendemainde$ festivit~s, les dirigeants de nos pays ont dO faire face â l'intérieur l des' situations dUficileset l des, dangers menaçants Il l'extérieur; chacun de' nous, dans l'accomplissement de cette' ,tache, 'a connu,des échecs et des déceptions. Ceci n'est 1l,~s seulement vrai des pays devenus depuis peu indépenœnts.Noùs, aVOns en effet entendu, au cours de ces débats, ,les déclarations auss~ mesurées que réflécl,l1es 'de représentants des, pays de ' l'Amérique latine qui se sont 1ibér~8' de la tutelle coloniale 11 y aplu~ d'un. siècle et qui; ~ujo'Ur d'hui enpore, continuent de lutter POU1" donner plus de bieri-è~re Il ,leurs resso~issants. 115.' Prenant la parole le 10 octoore 1960, lors de la discus'sion générale, le'Ministre des affaires étran~ gères d'Israël .a dU ce qUi suit: ' , "Nous, les pays neufs, nous sommes devenùs, indépendants Il une époque od Ithomme accomplit ses plus grands eXpl~its. Certaihesparties du monde ont atteint des niv~~\D.C de vie et de développement extraordinaires. ,n ne fatJ1;pas que Pon nous dise d'~vancer lentement, 11 ne faut pas que l'onnous dise, que le progrès des pays développés a pris des générations et dessi~cleB. Nous nepouvons pas,attendre. Nous deVons nous développer rapidement '••• ,,~ • • Nous ne seronS jamais véritablèment librès aussi longteinpsque nos enfants devront être nourris par autrui. Notre liberté ne sera,complt)te que quand' nous aurons app:rts Il tirer denotr~solla,nourriture dont nous avons besoin~ Le cri qui morite aujoU1"d'hùi des continents 'd'Afriquèet d'Asie est 'celUi-ci: partagez avec nous non seulement votre nourriture, mais aussi' vos connaissances sUr les moyens de la " prodUire. L'inégalité aujourd'hui, ce n'est pas seUlement le fossé qui sépare le monde sUrIe planmatêriel, mais, ce qui est plus effrayant,'le fossé entre ceux qui cherchent littéralement Il atteindre la lune et ceux qUi né savent pàscommentatteindrè leur propre sol polir en tirercedont'ils ont quotlt1ienne,ment besoin•. "sàtisfaire ,la' fai'Ql de l'esprit n'est pas moins urgent que ,satisfair~ la faim du corps•.n s'agit de ",.~avoir comment l~ monde peut s'or~ser ,afin .de rattraper· le ;,retard~egênêrationset,p artager ces connats~anc,es avec ceux qui en ontbesoin. " [B97ème séançe, par. 128, 129 et 130.] , , . 116. Ainsi qu'en témoignent les pol'nts de vue exprimés ici par les 'délégations des nations 'nouvelles, leurs hommes d'Etat, sont pleinement conscients du fossé qui existe èntre\JasoUverainetépolitique de léllrs ,pays et les, conditions' réelles de Vie de lé1lrB ,peuples. Je vôÙdraf.$lnentlonner, notanunent,l'impc)rtance, s()UHgnêe par le'représentant du Ghana, des facteurs êCol1omique8 et socfauxdan$ les grandes' révolutions anticolonlâlfstes ·de notre époque,' de l'éné~e créatrice' libérée" par l'indépendance, et du besoin de relationsécofiomiques saines entre,les pays insuffi-' sa.mment développés d'Asie et d'Afrique et les grands pays industriels' d'Europe et d'Amériqueô Ma' délégation partageenti~rement ce point de:vue• 2 décembre 1960 1159 117. L'indépendance nationale est essentielle, mais ellen'est pas suffisante" Aucune nation ne peut s'isoler du reste du, monde" Nous habitoJ1S tous le même monde, un monde dans lequel les peuples doiventapprendrel coexister s'ils ne veulent pas périr ensemble. Dans son introduction l l'Israel Government Year Book, publié il ya quelques semaines, le Premier Ministre de notre pays, M. David Ben Gourion; écrit: "Des nations de toute importance, longtemps sOUmises l une domination étrang~re, certaines dotées de cultures anciennes, d'autres bJ,cuItes depuis deS ,si~cles, secouent leur joug ets4i§issent leur indépendance. Le jour ne peut être éloigné ob. tous les peuples, quelles que soientleur couleur, leur race ou ,leur culture, seront membres delafamillehu1l1aine, 'égaux'en droits, souverains et libres" 'Cependant, toutes les nations, quelles que soient leur force ou leurs dimensions, dépendent de plus en plus les unes des autres. ;rI n'~st gu~re d'Etat, si grand, sf~che et si puissant .soit-il, qui puisse se passer de lâ coopération et de l'appui des autres~" Au-delh de l'indépendance de chaque peuple, il y a l 'int~rdêpendance de tous les peuple$.. 11B.Nous avons, étudié avec soin le texte du projet del"êsolution,contenu dans 1e document A/L.323' .et. Add.l l 5. Nous voterons en sa faveur et nous en appuierons les aspirations. Pour nous,celles-ei sont, déjl annoncées dans les visions sublimes et univer-· selles d'Isafe, de Jérémie et, des autres anciens proph~tes hébreux qui ont prêché ,l'égalité de tous les hommes et de toutes les nations, et dans les paroles du proph~te Am.os: ,-N'êtes-vous pas pour moi comme les enfants des Ethiopiens, & enfants d'Israël? dit l'Eternel." 119. M., HERRARTE (Guatemala) [traduit de l'espagnol]: La délégation du Guatemala, suivant en celaurie ligne de conduite, dont elle ne s'est jamaiS départie' aussi 'bien ici qu'en, dehors de notre organfs.ation, désire une nouvelle fois marquer sapositionenfavel.ir de la liberté des peuples et dé la suppression de ce , phénom~nehistoriciue connu sous le nom de colonialismequf, depuis, quelqUe temps déjl. est nettement' en décadence. ' 120. Nous ne sommes pas venus ici pour porter des accusations, de, quelque, nature que ce soit. En tant que nation qui a accédé li'indépendance apr~s avoi~ vécu longtemps sous le rég1JneQolomal, le Gua~emw.a a appris l aimer la liberté.'.Nous tenons jalousement A notre indépendance et sommesfel"Plement convaincus que 'tous les peuples peuvent f:iXer .eux-mêmes leUr' destin et~ se gouverner ewe-m.êmes. C'est bien l~ le meilleur moyen de dêvelopper leur patrimoine culmrel, d'a,ssurer le bien-être de leurs habitants et d'a parvenb" l exploiter leurs ressources ~aturellês' le~rPl'<?pre bénéfice.' , "' 121. Nous commettrions unè Injustice en désignant comme puissances colonialistes les seules puissanceS oCJcidentales qlli possMent ou ont' récemment possédé , des colonies. A notre ,'avis, ,le colonialisme est né'le jour 'ob. l'homme a commencé d'exploiter l'homme, le jour 'ob. les premi~res 'tribus ont soumis les tribua' V'oisines~ le jour ob. se sontformés les premiers·g:tands' empires de 1'antiquitêqui asservirent des populations: plus. oU moins éloignées, encore. que toujours lIeur portée, ét~tdollllé les moyens de communicationdont, ' on disposait l l'époque. Le colonialisme inspirait iles . -,--~._--- 1160 Assemblêe générale- Quinzième session -Séances desseins d~lex:andreI.e Grand et de ses années de conquête cpi parcoulUrent tout le Moyen-orient;i1 existait' Rome, qui vainquit tant de peuples différents. habitant tout au long· des côtes du mare nostrum,et fit de leurs pays autant de provinces de son vastè empire.. De grands pays comme la Chine ou la Sainte Russie se sont eux aussi édifiés au moyen d'entreprises colonialistes, la Russie notamment, qui conquit jusqu '1 III Sibérie et l'extrémité orientale du continent asiatique, exerça sa domination sur les peuples voisins,et étendit sesfrontif;res l. mesure qu'el1eaffermissait ses conquêtes, tant il est vrai. que le colonialisme et l'impérialisme sont deux termes qui tendent souventh se confondre et 1 avoir lamême signification. 122.. C'est le progr~s de la navigation et les con quêtes de la technique qui pouss~rent vers de lointains continents les peuples qui détenaient ces connaissances. La découverte de l'Amérique ouvrit denouveaux: horizons au colonialisme. A mesure que les communications interocéaniques devenaientpossibles, ' les Européens, mattres des techniques, se répandirent' en Amérique, puis en Asie, et enfin en Afrique et en d'autres régions. 123. Ce n'est pas ici qu'il faut décrire le lent processus qui a abouti au colonialisme moderne. Cependant, au fur et h mesure que lee. connaissances techniques se répandaient dans le monde et que de nouveawc peuples entraient dans l'histoire, le mouvement commença 1 suivre - paradoxalement - une courbe descendante, si bien que depuis quelques années nous assistons h sa liquidation presque totale. . . G apr~s nous être rendus indépendants de la m~re patrie, nous en sommes arrivés h comprendre que tout n'était pas mauvais dans la colonie, que nous avons reçu de l'Espagne d'immenses richesses sph1tuelles qui constituent notre héritageeulturel et raffermissent. nos âmes en face des vicissitudes de la vie. AujoU~d'h\i}i, de nouveaux pays s'éveil1enth l'indépê:md~l1ceet devront se convaincre que l'hostilité et la rancœur doivent faire pla':}e·h la compréhension et h une saine coopération qui n'implique en aucune façon ni l'asservissement ni une forme quelconque d'exploitation déguisée. Le chemin h suivre est rude et plein de .difficultés. ' 125. La liquidation du colonialisme, qui s'était timidement amorcée apr~s la premi~re guerre mondiale lorsque la Société des Nations institua le syst~medes mandats poUr l'administration des colonies des puissances vaincues, s'accéléra sensiblement quand fut promulguée la Charte des Nations Unies, qui prévoyait d'une part le droit des peuples h disposer d'eux:... mêmes et d'autre partfiXaitle régfme de tutelle applicable aux anciens territoires sous mandat, aux territoires pris aux Etats ex-ennemis de laseconde gue~re mondiale et am( territoires volontairementplacés sous régime de tutelle par les Etats responsables de leur administration. Les dispositions régiSSant cesyst~me de tutelle énoncent clairement la nécessité de favoriser le progr~s politique, économique et culturel des populations qui·y sont soumises, afin que prog,ressivement elles puissent arriver h. se gouverner ellesmêmes, compte tenu des conditions particuli~res·1 chaque territoire et des aspirations librement exprimées par les populations intêressées.La Charte con'" tient également un chapitre spécial relatif aux territoires non autonomes. Certes, les dispositions de la Charte applicables h ces territoires étaient plus. 124. Màintenant, plus de 100 ans plêni~res restreintes; on ne pouvait s'attendre qu'il en mtautrement, étant donné les. importants intérêts politiques et économiques que possédaient les puissances cola. nisatrices. Cependant, c'était déjh le commenceIJlent de la fin. En acceptant la mission sacrée d'administrer ces territoires, ces puissances s 'engag~rent 11 transmettre des. renseignements .h leur sujet; elles déclar~rent formellement que les intérêts des habitants autochtones l'emportaient surG~ous les autres, et qu'enfin il leur appartenait d'aider les populations de ces territoires, h se gouverner elles-mêmes et d'encour~er leurs aspirations politiques. 126. Ces dispositions pleines de sagesse ont indiscutablement conduit h des résultats encourageants. Certes, on aurait pu, en cette occasion, régler d'un trait de plume le sort de tous les territoires non autonomes, mais les conditions politiques ne s'y prêtaient pas vraiment, outre que ce n'est pas d'un seul coup que l'on arrive 1 prendre des décisions de cette importance; les pays colonisateurs marquent en effet une grande· répugnance h renoncer h leurs privil~ges. Voilh pourquoi les luttes pour l'indépendance ont ~oujours un caract~re dramatique, le dénouement n'intervenant le plus souvent qu 'apr~s des combats cruels. 127. n nous faut donc nous réjouir que le processus de liquidation se soit déroulé dans l'ensemble de façon pacifique au cours de ces derni!res années, et ceci grtlce h l'esprit qui régnait 1 la Conférence de'San Francisco, et qu'il touche. maintenant h son terme.. 128. Mon pays a tiré une grande satisfaction et un légitime orgueil d'avoir été membre' du Conseil .de tutelle et du Comité des renseignements relatifs aux territoires non autonomes. n croit avoir. accom~li, en cette occasion, un grand devoir d'humanité par le labeur et la vigilance dont il a. fait preuve en faveur du développement des peuples soumis h ces régimes eten faveur· de leur Indépendance. Nous avons poursuivi cette œuvre au. sein de'la présente assemblée. 129. C'est ainsi que ma délégation a vu avec la plus profonde satisfaction admettre au sein de l'Organisation de nombreux nouveaux: Etats qui étaient d'anciennes colonies ou d'anciens territoires sous tutelle. Le signe le plus sdr de ce processus de décolonisation est l'augmentation du nombre des Etats Membres: de 51 qu'ils étaient 11 y a .15 ans, au dêbut de,l'existence de l'ONU, ils sont aujourd'hui une centaine; autrement dit ils sont deux: fois ,plus nombreux. 8i nous prenions une carte du monde datant de la fin de la derni~re guerre, oh les anciennes possessions coloniales étaient teintées de diverses couleurs, et si nous la comparions ' 1 une carte qUi .tiendrait.compte des derniers changements, nous verrions combien le~ perspectives sont encourageantes et combien nous sommes déjh en droit de parler de ve~tiges du colonialisme. 130. C'est pourquoi-IDa délégation estime que la liquidation du colonialisme,. quï peut être tr~s prochainement un fait .accompli, .ne devrait pas, être utilisée, comme un moyen dém~og1que au, service de la guerre froide. Le probl~me doit au contraire être traité avec . le sérieux et le .bonseD3 qu'exige l'époque actuelle., n fant avant toutêv:lter que les pays qùI sont h la veille d'accêder· h l'indêpendancene deviennentl 'onjeu même de cette guerre froide, et ne soient ~ransformês en pions sur l'échiquier de ce jeu dangereux, n'ayant d'indépendance que par l'étiquette, mais demeurant assujettis hune domination qui seraitpire que celle de l'ancien régime colonial. 131. loual faval m~m COmI! suite effor dans l'ind( qu'il~ toutel 132. amél Sim6 courf Abéh asiat 133. liquié dans vestil êpoqu dans Guate ;ft, say parail avons tant ·'C sêanc les SI asiati qui n aussi Uni,·f un te: Guatel respec en rai n'a d': 134. 1 m'étel coloni: du SU] JDent l notre taire 1 de lat 135. , point 1 encore qui ,fut Son in reJIlarl Ap~s appris politiql nos li1 enthow beaucol dicatio' liberté, Sel, parti, 1 du èol( d'Asie de gén~ en fave do 933èmeséance .- 2 décembre 1960 131. Nous ne devons pas passer sous silence l'effort louable'des pays devenus récemment indépendants en faveur de l'abolition totale du colonialisme. C'est cette m~me semence qui germa en Amérique au moment oh commença la lutte pour Ifindépendance, et qui par la suite se propagea sur tout le continent. C'est ce lnême effort que déploybrent les peuples latino-amêricaitlB dans lespremibres années de l'ONU en faveur de l'indépendance des peuples asiatiques et africains, et qu'ils reprennent maintenant pour en finir une fois pour toutes avec' le colonialisme. 132. L'esprit qui régnait h notre fameux: améric~n congr~s de 1826, réu.ni ,sur l 'in~tiative du libérateur , Sim6n BoIrvar, est aussi celui 'qui s'est manifesté au cours des rêuniotlB de Bandoung, d'Accra et d'AddisAbéba, réunions qui sont si chbres aù cœur des pays asiatiques et africains.. 133. Nous avons entendu ces peuples revendiquer la liquidation du colonialisme sur leur continent; mais, dans cette même Amérique libre, il reste aussi des vestiges', de colonialisme, qui sont l'héritage d'autres êpoques ,et qu'il nous faut)iquider.' Dans les'Antilles, dans les Guyanes, dans la partie du' territoire d-ù Guatemala indQmeJ;lt occupée par laGrande-Bretagne, :h savoir notre territoire de Be1ize~ le colonialisme parait encore solidement installé. Ace propos, nous avons été'encouragés par la déclaration du 'représentant du Royaume-Uni qui,' dans ce débat [925~me sêanae),a déclaré que sonpays partageaitenti~rement les sentiments et les objectifs'des peuples africanoasiatiques visant 1'octroi de l'indépendance aux peuples qui n'en jouissent pas encore. Ces, sentiments .sont aussi lesn6tres;souhaitons donc que le RoyaumeUni, faisant honneur 'h sa parole, se décideh mettre un terme au différend séculaire qUi 'le sépare du Guatemala h' propos' de notre territoire de Belize, et respecte ainsi l'intégrité territoriale d'un pays qui, en raisondeSa fâiblesse et de ses maigres ressources, ,n'a d'autre arme 'que la justesse de sa cause. 1 • i 1 i 1 1 t 1 • 1 Il i • • • Il 9 a ,t 51 9 t El • • • 134. Je ne voudrais pas importuner l'Assemblée èn m'étendant longuement sur un aspect particulier du colonialisme; aussi m'abstiendrai-je de traiter le fond du sujet. Je veux cependant déclarer que, conformément h l'~rticlepremier (numérotage provisoire) de notre co~stitution,Belize fàitpartiedenotre terri... toire national et qu'il est pour nous d'un i~têrêt vital de la ramener daD$ le territoire national•. 135. Si l~ colonialisme ne peut se JUStifier en aUcun point du' globe, il estincqmpréhensible qu'il subsiste enc()re des vestiges de ce syst~meodieux enAniérique, qui' fut précisément le premier 'Continent h conquérir son indépendance et qui a donné au monde 'la plus remarquable leçon· d'autodétermination .et'de liberté. Ap~s environ 150 'ans d'indépendance, nOUs avons appris 'aimer la liberté. En dépit de .nos erreUrs politiques, nous conservons jalousement l'héritage de nos libérateurs et nous. avons contribué, par notre enthousiasme et par noS effortsll l·la libération de beaucoup d'autres pays. Espérons, donc que les revendications américaines seront entendues. Ce souffle de liberté, devenu aujourd'hUI un vent puissant etuniversel, doit , nouveau atteindre l'Amérique, d'oh il est parti, pOUr y balayer une fois pour toutes les vestiges du colonialisme. Nous 'lie doutons pas que les peuples d'Asie et d'Afrique ne répondent avec le même esprit de générosité dont nous avons nous-mêmes fait preuve en faveur de l'indépendance d.e ces pays lointains~ 1161 136.. Mon pays est fermement convaincu que, pour donner leur plein effet aux:, dispositions de l'Article premier de la Charte des Nations Unies, quia pour but essentiel de maintenir la pabtetlasécurité internationales, il est nécessaire et opportun d'abolir le colonialisme.. L'asservissement d'un peuple par un autre a toujours pourconséquencelogiqued'entretenil" l'irritation entre l'oppresseur et l'opprlmé. Cette irritation se traduit pàr· des luttes et des frictions, et parfois par des guerres cruelles et prolongées, laissant des séquelles de haine qu'il est tr~s difficile d'effacer. n ne pourra davantage y avoir de véritable· coopération internationale fondée sur l'asservissement d'un peuple par un autre ou sur la violation de l'intégrité territoriale d'un pays.. C'est pour ces raisons fondamentales que le colonialisme est anachro..nique; si on veut en effet respecter les buts et principes de la Charte, ces formes de domination ne sont en aucune façon admissibles.. Le prétexte bien connu , du retard des peuples colonisés est dépourvu de justification. Nous avons vu en effet comment des peuples que l'on considérait comme arriérés. renaissent,. se joignent au concert des natiol1$ et s'adaptent aux techniques modernes.. La lutte contre la domination économique et politique et contre toute forme de discrimination ràciale estun signe des temp~. Rien ne pourra arrêter la, marche des pays insuffisamment déVeloppés vers le progr~s•. économiCJUe, politique et social. 137.n n'est pas moins évident que le colonialisme est totalement incompatible avec une saine conception juridique "et phUosophique des droits de l'homme.. 'Comment peut-onconcUier cesprêtextes fragiles.sur lesquels se fonde le colonialisme avec les belles décIa" rations sur les droits de l 'homme, qui ont été proclamées devant cette assemblée il y a 12 ans? Quelles phno~ophies, quelles conceptions juridiques peuvent s'opposer' un précepte quI n'est'rien. d'autre.· qUe la reconnaissance d'une vérité, immanente, ., savoir: les hommes naissent libres et égaux endroit et en dignité? La Déclaration universelle des droits de l'homme proclame que personne ne devra être soumisll'esclavage, que. personne ne poUrra être :mis en servitude. Or, sur quoi se fonde le colonialisme, siee n'est SUr l'esclavage et la servitude? C'est pourquoi, en condamnant toutes les fOrmes de colonialisme, ma dêl~. gation conda:p1neêgalement toutes ses formes camouflées, qui sont des formes d'assujettissement collectif imposé h des pays. qui ont été indépendants et qIl'on ne peut même pas accuser d'avoir été mal préparés A la vie libre,l des pays oh le .respect de la dignitêet de la liberté de la personne individuelle et de ses grandes valeursspirituell~sa cessé d'exister.. C'estpQUrquoi nouS avons êt~ sûrpris, devoir l 'Union soviétiqueproposer l 'inscription Al'o'rdr~ du jour de laqu~sti()n de l'abolition· dU colonialisme, .alors' qu'elle s'oppose obstiriêment'·auxaspirations des peuples opprimêspar le ·nêo-colonialisme mosèovite. 138. Ainsi, c'est aveclesentfment d'accomplir Un devoir et sans intention démagogique ni récriminations stérlles que noUs voulons contribuer 1 cet effort en faveur de la liberté. Ma délégation se réjouit de penser que, dans un proche aveDir, nombre de nouveaux pays pourront siéger au sem de l'Organisation apr~s a.voir acquis leur indépendance pleine et entibre,réalf.sant ainsi l'idéal universaliste qui aniJne l'Organisation et qui permettra ".1 'humanité de trouver son unité dans la 'Ubertê.. AujOurd'hui,en effet, grâce auxdêcouveries .prodigieuse. ,de la technique, l'homme doit faire un. choix entre sa propre destruction et la découverte de ~":::'-':::;.:--l." 6';=IP -I~_---,,1 _ 1162 Assemblée générale - QUinzième session - Séances plénières mondes nouveaux:;· que ce soit Utun signemontrant\ que l'homme saura choisir la voie de la raison et d,'~ la i '; justice. il l . \~ . 1/ 139. Nous avonsprls connaisl3anceavec 13àtisfact!on du. projet de résolution A/L.323 et Add.1 l 5 parrainé par de nombreux pays,. d'Afrique et d'Asie enpartfcul~er, et qui réunit un grand nombre des postulats qui conduiront l l'aboUtion du colonialisme. n n9usest donc agréable de déclarer que nous considérons ce projet de résolution comme constructif et, dans l'ensemble, .conforme l notre point de vu.e. De même, nous avons favorablement· accueilli le projet der~solut1on présent~ hier par la délégation du Honduras [A/L.324], qui .proclame l'abolition du colonialisme et prévoit la . création d'une commissio)1 chargée de viSiter les territoires nonenCOr'3 ;indépendants et de faire des recommaJldations lors de la prochaine Assemblée générale sur la façon la plus. rapide etla plus efficace de mettre fin au colonialisme. NoUs étudierons avec la plus. grande attention ces projets de résolution et nous réservons le droit d'intervenir l nouveau lorsqu'ils· viendront en discussion. .M Boland (Irlande), reprend la présidence. 140.M.BENIT'ES VINUEZA (Equateur) [traduit de l'espagnol]: Les représentants de 99 Etats se trouvant réunis ici, on pourrait dire que notre assemblée est bien celle de l'humanité, et c'est dtailleurs ainsi qu'on l'a appelée. NOUS sommes les représentants des popu· lations .des Nations Unies, Comme le proclame la Charte, c'est-l-dire des peuples du,monde entier. Pourtant, nous constatons ici une absence qui équivaut l une présence, une présence accusatrice. Je veux parler de l'absence de ceux qui subISsent le joug colonial, des peuples de la terre qui sont asservis. 141. Cette absence constitue une accusation tr~s grave pour notre conscience d'hommes libres, car elle nous place devant un dilemme inéluctable: ov-bienees peuples ne sont pas présents ici parce qu'on n~ leur a pas donné la liberté qu'ils méritent; ou bien ils' ne le sont pas parce qu'il existe dans le monde des territoires 011 (~e dêveloppementculturel ne permet pas encore l .leurs populations de se gouverner ellesmêmès" D'une façon ou de l'autre, leurabsencesignifie que nous acceptons cette injustice évidente. 142. Bien que j'aie entendu le représentant d'une grande puissance déclarer qu'il écouterait avec respect et avec attention tout ce qUe diraient - sur le problème colonial - les pays d'Asie et d'Afrique, je pense que -.sur ce P10int .~ les pays d'Amérique latine ont eux aussi leur mot·l dire. Le représentant auquel je fais allu.sion sait assurément combien la Gr~de Bretagne a apporté de secoursenhommeseten'argent aux pays de l'Amérique latine, il y a plus d'un siflcle, pour leur émancipation politique;. il sau.ra également reconnàftre qu'il existe encore enAmérique des territoires dépendants et que plus d'un Etat formule des revendications territoriales.. Je' ne pense pas~ cependant, qu 'Ufaille invoquer des titres particuliers pour mettre le système colonial en accusation.. 143.. La nation que je représente a vécupendanttrois siècles sous une· domination étrangère qui, bien que spécifiquement féodale, est communément appelée coloniale. Pour s'émanciper, mon pays dut soutenir une lutte sanglante qui dura 20 ans. Cettelutte représenta d'immenses sacrifices, notammentd'ordreéconomique, qui par la suite pesbrent lourdement sur son développement. Nous ne VOUlons pas que les peuples qui s'efforcent d'obtenir leur liberté soient obligél3 de faire couler le sang, d'accepter des sacrifices, de· comprométtre, b. longue échéance, leur avenir. No~ ne leur souhaitons pas' de conna1tre IL lelU" tour notre douloureuse expérience. Et c'est Il un motif valable pour parler de cette tribune. 144. Je sens, en le faisant, peser surmoi une lourde respoi1sabil~té. .En effet, lesujét que nous traitons, c'est celui de la douleur de l'homme; ê 'est quelque chose de aimpleet profond IL la fois qu'èxpriment ces deux mots, il n'existe rien de plus sacré. C'est pourquoi ma délégation ne peut accepter que l'on fasse de cette question un thème de propagande ouun déplorable instrument ,de guerre froide.' Nous n'admettons pas que l'on essaie de le transformer en un exercice de dialectique colonialiste;' mais . nous n'admettons. pas davantage qu'il serve de tréteau alQC. càmelots de la démocratie qui vendent, aux quatre coins dU. monde, des recettes de bonbeur collectif., 145•. Je dois, en premier lieu, exprimer, aù.nom du Gouvernement de l'Equateur, la profonde sympathie que nous éprouvons h l'égard des peuples opprimés par le régime colonial. Le colonialisme est, d'une façon générale, une forme de racisme; c'en est une, hiStoriquement, et l'Etat que je représente, qui est fondé sur une société multiraciale, a connu le statut colonial. La société équatorienne autochtone, qui- a subi le colonialisme des Incas p.endant deux générations et qui a fini par secouer' ce joug écrasant, était une société multiraciale. L'Espagne, qui nous domina trois siflcles durant, était également multiraciale: elle était tout h la. fois celtique, ibérique, grecque, phénicienne, romaine, . gothique, hébraique'et enfin glorieusement arabe. Les Africains que· la rapacité des hommes ~lancs entassa dans les bateaux des négriers étaient, eux aussi, les représentants de races multiples. Nous savons donc - depuis un passé qui remonte lia période préhispanique - ce que signifie .la domination coloniale, et, aprfls un siflcle de régime républicain, noUs savons de quel poids elle p~se sur· notrepassê. 146. J'ai hésité c~pendant lqualifier de colonisation la domination qu'a exercée l'Espagne .pendant trois siè~les en Amérique et, par conséquent, sur mon pays. Le phénomène de l'expansion espiJ,gnole outre-mer est en effet un phénomène original etunique au.monde. n ne ressembla pash ce que firent les Phéniciens .en établissant sur les portsdelaMéditerranéeunemultltude de colonies l caractère commercial, ni aux villesEtats bâties par la Grèce, centres d'une admirable culture cependant fondée sur unsystflme de production esclavagiste. On ne peut pas davantage le comparer h la domination romaine, chef-d'œuvre d'une organisation juridique visant ft l'exploitation par l'imp6t. L'Espagne, quantl elle, aar<Iemment désiré créer une Amérique b. son image. El~e a recherché l'âme. de l'autochtone - objet m~me de son œuvre colonisa" trice - pour la sauver et.la faire entrer, conformément h Sa conception chrétienne, dans le royaume ,de Dieu. La tendresse que l'Espagne a montrée ·b.l'égard de ce nouvel être, appelé ingénument et par erreur indien, fit que des juristes comme SUârezet Vitoria .... avant Grotius - fond~rent le droit international sur le respect de la dignité de la personne humaine et sur la n6gatiQn du droit de conquête. Ce fut cet . élan qui fit crêer\\ par les juristes espagnols le code ;le plus humain qui:ait jaitlais été établi par un peuple colonisateur: je veux parler des Leyes, de Indfa.! (LoiS des Indes).. L'Espagne n'a pasdres$é de barrières entre les races, mais bien au contraire s'est unie g~nE fait nep rab] de ] d'AI 147. mon h CE fond hum On l ses ham cros devi, l'Afl se t ces ne f1 aueu conc racil quar dres 148. :ment rechl Pour dans E$pé les l de ce lêes prodt ladil les D Pinz( l'Ami h SOI comn noirles c sauva pour. ainsi d'autl est la 149. Sion 1 des ~ entreI s'étai ~e su l'outil socié1 intére fut Uni des In des SI doctri dévele ProVOl qu'il . Comm de COI lnatiqt 1163 933ême séance, - 2 décembre 1960 unie , celles-ci pour produire notre société hétér~ g~ne actuelle. Qu'il Y ait eu des injustices, c'est un fait certain; que des atrocités 'aient été com.mises, on ne peut le nier; mais, s'il y eut une dominatiQn Inex~ rable~ ce fut sans la responsabilité et contre la volont~· de la métropole, qui ne cessa de.considérer les pays d'Amérique.comme des provinces d'outre-nier. le le lB re le ie s, le as r:- ie le le :L- as la e, du tie ês ne le, lst tut :a 'ns ne )is ait le, ,nt ,es nt, us de lolUS ton lis fS. ter :le. en ti- lS- ble Lon rft. ia- 16t. ~er me, ia- lêde lrd mr ria nal ine cet )(le pIe !!! 1lI'- est 147. Le colonialisme, tel que nous le voyons dans le monde moderne, est fondé sur des principes opposés , ceux dont l'Espagne s'est toujours réclamée. n se fonde, en premier liéu, sur l 'hypoth~se de l'inégalité humaine qui 'est , la base de l'exploitation de la terre. On retrouve dans sa doctrine, ou tout au moins dans s~s fondements historiques, ùn racisme latent. Les hommes, ,ft. l'époque des .premi~res decouvertes, croyài~nt c;iu'en arrivant , l'Equateur leur peau deviendrait noire,. comme celle'des habitants 1 de l'Afrique. Cette crainte de se ,transformer' en noirs se transmit dans le subconscient des descendants de ces chasseurs d'esclaves qui - de toute ,évidence ..;,. ne furent jamais des Espagnols~ Je ne voudrais tirer aucune conclusion désagréable, ni citer d'exemples concrets; mais tel est certainement l'étatd'espritdes racistes d'aujourd'hui~i, dans les villes,d~ns les quartiers des .villes, dans les services publics, dressent des barri~res entre les blancs et les noirs. 148. Le racisme et le colonialisine sont inséparablement unis. d~s l'origine. A son origine, Uy a la recherche des pays tropicaux producteurs d'épices. Pour trouver ces épices, les Portugais se lanc~rent dans, le mare· tenebrum, dOllbl~rent le' cap de Bonne-\ ElJpérance, découvrirent Madagascar et atteign.irent les Indes, alors que d'autres navigateurs, s'écartant de cette route, atteignirent les cStes4u Brésil, appelées .côtes, du bois.· ;Pour trouver les· Indes, pays producteur d'épices, ,les navigateurs espagnols prirent la direction enco;re mystérieuse de l'Atlantique ouest; les Dilotes espagnols Vicente Yâilez et Martfn.Alonso Pinz6n, engagés par Christophe Colomb, découvrirent l'Amérique. La. découverte des pays tropicaux ,créa,' , son, tour, des besoins nou:veaux,etfut ~ l'()rigine du c()mmerce le plus inhumain: le trafic d'hommes. Le noir- devint une marchandise; on alla le chasser sur les cÔtes d'Afrique, comme· s'il se rot agi de bêtes sauvages. La doctrine esclavagiste fit son apparition pour justifier cette chasse atroce et l'esclavage devint . ainsi le fr~re jumeau du colonialisme, qui n'est rien d'autre que la forme collective de l'esclavage. Telle est lagen~se du colonialisme classiC{1ie. 149. Les besoins de l'économie donn~rentuneimpul sion nouvelle , son développement et le peuplement des ~ondes .lointains poussa a .la ,capitalisation des entreprises industrielles. Les capitaux privés. qui s'étaient ,groupés pour Servir auxgranqes découvertes, ~e suffirent plus. Alors apparut ce qui allait être l'outil par, e1tcellence .ciucapitalisme moderne: la société par actl9ns ft. responsabilité limitée. TI est intéressant de noter que la premi~re de ces· sociétés, fut une entreprise coloniale, laCompagniehollandaîse des Indes. Le syst~me colonial transforma l'économie des, sociétés, 'éleva' le mercantilisme au rang d'une' doctrine' d'Etat, et, h son tour, le mercantilisme développa le colonialisme. La lutte pour les lIlarèhés provoqua d'inévitaoles tensions internationales. Lors- . qu'il ne fut'plus: 2 ossible de négocier les colonies comme des marchandises, on d~.clencha des guerres de conquêtê, ou on assista' de Violentes luttes diplomatiques. Nous savons tous quelle a été 1thistoire de l'Europe· du XVImme au XIDme si~cle, et il est Inutile d'en parler ~ nouveau. 150. C'est ainSi que le colonialisme revêtit ce que. l'OJi appelle; son aspect classique, celui que ,nous vou.. Ions liquider. D~uis lors; le cOlonialisme a pris son plein essor et est devenu un mode d'exp'QitaUon des pays sous-développés, capables deprodutre, gr~ce. , une main-d'œuvre presque r!~uite , l'esclavage, des niati~respremi~re&\, bon ma~hé, et capables aussi d'absorber -les exct;aentsind~triels , des prix élevés. 'Cette forme de colonialis~tüt"la cause de luttes et de guerres. En effet., lesEtatsqui'arriv~rent trop tard .dans un monde partagéexig~rent-1eur part. '. o 'est ainsi' que presque toutes les guerres que cette période de l'histoire a connues -y compris la pre... mi~reguerre mondiale .... ont eu pour origine lfl,);atte pour les marchés coloniaux ousemi-coloniaux.,:1'1JÏ1est . pas étonnant que, lors de lapremi~retentatived'orga.. nisation mondiale néeapr~s, la· Grande 'Î;.Gu~rre, le syst~me coloniaUsteaitêté maintenu. ,,\.~,~ \ . , .' 1 151. Je vous prie d'excuser cett~_digressiQnip.isto rique. Je puis cependant VOUs~,3'sttre1"- qtL'il.ne.s'agis.. sait pas, l' d'un exerciçethê6rlque.. Audébut de cette discussion, nous ·.~v9nâentendu distinguer -etavec raison ... leèol~pif.nsmec~assique et le néo-colonia.. lisD;1e... n êtail/nêcessaire en effet de jeter un coup d'œil rétrospectif sur ce colonialisme classicp~e pour en expliquer la force et la :{Jersistance. J'en,p.rrive maintenant' ce qui constitue la raison d'être de sa prochaine liquidation. 152. 'Ma ,dêlégationtient '.demeurer parlaitement objective et' retrouver le fil d 'Ariane qui pourra nQUS diriger dans le labyrinthe des opinions. C'estpourquoi je commencerai par examiner ee que stipule laCharte des Nations Unies sur ce·poiùt. n convientde noter que la Charte, , la dlfférencedu Pacte de la Sociét6.des . Nations, a compl~tementsupprimé toute reconnais" sance du régime colonial. n était logique qu'il en.fQt ainsi, car là Charte énonce dans son' préambule un ensemble de principes touchant l'égalité des homme.s et les droits des peuples qui est incompatible avec la servitude coloniale.Mais,s'inclinant devant des réa" lités inéluctables, la Charte a créé un régime de tutelle des anciennes colonies qui est défini dans les Cha~itres Xl et XII. 153. Qu'il me soit permis de signalerqu'Un'existe pas de différence,s, quant au fond, entre ces deux chapitres. En réalité, les territQires non autonomes et les territoi;res sous tutelle sont les uns et les autres placés sous un régime juridique semblable; desdisposi~ons,analogues réglementent les rapports entre les territoires dépendants et la puissahee ad.. m~strante. Les différences . qui apparaissent entre les deux chapitres ne correspondentqu'a des néces" sités pratiques. . 154. En effet, dans un cas comme dans l'autre, c'est l'Organisation qui co~re le pouvoir d',~di11inisc:rer: L 'Arti~le 73 de la Charte stipulequ'en ce qui' concerne lesterrttoiresnon autonomes, l'acoeptation de l'ad.. ministration par la puissance administrante est Une "mission,sacrée w, et les puissances intéressées sont tenues de se c'onformer aux moda.Iitésqueprévoitla Charte... . 55. L'article 75 de'la Charte stipule nettement que:. "L'Organisation des Nations.. Unies établira, sous' son a~torité, un régime international de tuteUe pour l'admlinistration et la surveillance des territoires <qui '\ 1164 .-i?'_-- Assemblée générale - - - _ - _ -_ _- - Quinzi~me ........se$sion - Séances' pléni~:res --- - - -_ _ ignorer que cette émancipation est<h,te 11'iDf!U:3nce des pourront être placés §ousce, régime ••• " Dâlls,uncas principes de laCha;rte,d'unepart, et, dJautrepart,A la comme dans 1iautre, la Charte prévoit que c'est l'Organisation qui exerce les fonctions de mandant, et la compréhension de nombreuses puissances adminispuissance administrante qui accept\1 celles de manda- trantesqui ont mené Abien leur tAche et les ont con.. taire, créant ainsi un lien qui doit être soumis ft. ce daits,A l'autonomie. La sagesse des représentants de rapport juridique. ' ces anciennes colonies qui sont aujourd'hui des Etats indépendants démontre éloquemment que leurs anciens 156. L~ rapport de mandant Amandataire que stipule administrateurs se sont m9ntrés soucieux de leur la Cha~l,entre l'OrganiSation et la puissance adnliassllrer, conformément aux dispositions de la Charte, nistrante'r créè un ensemble de liens juridiques. De un developpement culturel bien équilibré. même que, en. matU~re civUe, Padmbiistrateurn'a pas l'exercice du droit de propriété sur les biens 160. Ma délégation trouve dà.nsces faits denouveawç: qu'il administr~, de mè'me -en droit international motifs d'avoir foi en la soluti9n juddique des propubli~r - la Puisâance adJninistrante n'a pas l'exerbl~mes coloniaux au sein de notre organisation. Cette cice !;le la souveraineté sur les territoires placés derId~re est le mandant, et il entre dan~ l~s attribusous s~n mand&~. Elle ne poss~de sur eux ni droit de tions du mandant de mettre fin A un mandat si la propriété, ni droit de souveraineté. La souveraineté condition n'est pas observée ou Si sa réalisation est implique ,la. possession d'un ensemble de droits qui est retardée. De même, nous croyons, que chaque cas d~lit incompatib,lJ,e avec le simple exercice ,', des pouvoirs être examiné en tenant compte des circonstances Q.tli d'administration. La souveraineté, dans ce, cas, est lui sont particu1i~res, apprécié en tenant compte des suspendu~ jusqu'l la réalisation d'une condition, qui .antécêdents, et apr~s, en avoir-mesuré toutes les est l'existence d'!lD. gouvernement autonome. La sou- conséquences. L'émancipation ,en masse, paS plus que veraineté appartien.tau peuple dont le territoire est .la condamnation en masse, ne semble être une bonne ii sous administrati6~ même s'il n'en a pas ltex~rcice, méthodf.~ tout comme les bieri$ pu pupille a.ppartiennent A ce derni,f3i', bien qu~il ne' puisse exercer' s~reux la 161. Jusqu'A, maintenant" je n'ai parlé que de ce qUe l'on appelle le colonialisme classique;' nous ne pouplénitude de ses droits.· La sitùation juri'1ique des vons cependant pas ne paS signaler que le colonialisme, pays dépendants est celle d'Etats incomplets' qui, des A,l'instar du, Protée du mythe grec, est un phênom~ne trois éléments constitutifS,de l'Etat moderne, n'en détiennent que de~, Asavoir la populatiol) et le tet"ri- multiforme, susceptible de miJnétisme. n existe des toire, et ~ qUi ilmanqt1eencore letroisi~me, c'est- formes (1 de néo-colonialisme, cela est certain, e.t il convient de les tuer dans l'œuf. h-dire l'indépendance politique. 162. Je n'insisterai pas sur une nOllvelle forme de 157. fi est évident que la réalisation de cette condition colonialisme politique et économique, dans laqùelle :ce doit' pas être laissêell'arbitraire de la puissance on laisse aUX peuples asservis un semblant d'autoadministrante; bien au contraire, c'est une obligation Jmp6rative que celle de conduire les peuples vers leur nomie, jalousement surveillé par des forces armées indépendance politique, cette obligation incombe A promptes l étouffer dans le sang toute tentative de rébellion. Je ne parlerai pas davantage des pays qui l'Etat, adminis-trateur, et l'Organisation - en tant que vivent'sous des régimes b. parti unique et exclusif. Je mandant - a la faculté d'exiger' quelle soit re~plie, ne mentionnerai pas non plus ces nouveaux 1Jmitimles", sans qu'il soit possible d'invoquer l'exception ptêvue vieux mot de la langue quechua qui désignaitles popuau pal-agraphe 7 de l 'Article2 t puisque les puissances lations transportées en masse pour le travail aux administra.nte~,enacceptant les mandats réglementés colonies sous le régime d'impérialisme totalitairedes par la Charte,-traité multilatéral, se sont volontaireIncas. On procédait alors Ades lavages de cerveaüx, ment placées. sous la juridiction, internationale. pour justifier en quelque sorte' ce que disait Salomon 158. n y a sept ans" en 1953, j'ai eu l'hot,meur d'expodans l'Ecclésiaste, Asavoir qu"lln'ya'riende nouveau ser cette" interprétation des Chapitres XI et XII de la sous le soleil. Charte devan.t la,Quatri~me,Commission, aunomdela 163. Ma délégation estime que, pour combattre ce délégation cle l'Equateur l:/. Nous avions - et nous avons encore maintenant - le ferme espoir de voir néo-colonialisme de gauche et de droite, ,la Charte offre des moyens q:ue l'Organisation doit développer se résoudre les probl~mes du colonialisme par des et perfectionner. Ces'moyens et ces méthodes ont trait moyens juridiques et en ,interprétant correctement au renforcement du principe de l'autodétermination des lespnncipes énoncés dans la Charte. Nombre de peuples. Tout ce quitendraitAenassureret en garanpays aUjottrd'huisouverains, dont les représentants tir l'exercice, tout ce qui contribuerait Asa mise en honorent cette assemblée, étaient alors pétitionnaires. Nous avons 'écouté éertains de ces représentants et vigueur, contrariera le développement de 'ce néoleur seule présencecparmi nous, démontre clairement colonialisme. Mais ce principe' doit être largement 'exercé, sans discrimination, sans accepter d'argule déclin du colonialisme. ments fondés sur des sophismes et des exclusives, 159. Nous devonsreconnattre que la présence dans qu'ils soient le fait du colonialisme cla.ssique ou du cette salle des réprêsentants de territoires qui, A néo-colonialisme, qu'ils viennent de gauche, ou de cette époque, étaient des territoires dépendants et drp,ite•. qui, aujourd'hui, sont des Etats souverains est due164. n y a enfin Une,forme de colonialisme insidieUX dans une largemesurè - h leur ,courage, 11eurconscontre lequel il faut être prévenu. Je veux parler de tanCé, Aleur esprit combatffetlucide, lIeur amour dé ce que l'on appelle le semi-colonialisme économique, la liberté, Alaténaoité dontils ontfatt preuve pour .requis 'est efforcé de maintenir dans un pays, donné un vendiquerleur indépen.dance" Une fois de plus, nous leur rendons hommage•• Mais nOUS nepouvons cependantpas .état de sous-dêveloppèment de mani~re Aconserver des points de. ravitaillement en mati~res premi~res A bas pm et das débouchés, pour leur produits finis JI VoirOocurnents" officiels de l'Assembll!e générale,huitillme sassion, Quatrième Commission, 325l!me ét 344ème séances. qui se vendent cher. n convient donc, sur ce point, d' dE '. le pl Ac av SE no êt: qu 1'1 i6 la ve su co: du qui l'il tel gr: m~ l'il puj tèD nis ma 167 d'u cer Cel pra ind con 10PI dey tem dis] mêJ sab pas nan pas seri 168. qUai l ca qu'! 169. l fé droi "tion dant prin le d de ] .toutE men1 pays 170. pens indh et dE le fe dêteJ libre matil _ _lt.:.::••:.;I.l.l'._rr.n.'.,.r.::.:r.:r:.:.··.'.rnl·.r.flm.7I"17.·,.tIlT.illI·••nr.r.n.:.rm.'7.'• •z.m.I.::."'.:'.;.:'I!IC."'.'• • •e•••·_~-----'--l 933ême séance es la s- i n.. cIe .ts na Ilr ;e, ll]C; 0~e u- la l$t ~it ~d ,es ,es [Ue ne [Ue iU- le, Ine les il de Ue ta~es de qui Je , Bit )u- lUX les Ux, lon 3au ce rte pel' ~ait ~es an- .en 60-0 ,ent gu'es, ldu de eUX 'de [Ue, lun ver l'es lnie int, dt,accrottre la coopération internationale dans le cadre de l'aide économique. 165. J'en. viens maintenant, sans m'y attarder, au projet de résolution distribué sous la cote A/L.323 et Add.1l 5. L'esprit généreux: qui l'anime, la sagacité avec laquelle on a su présenter le probl~me,les nobles sentiments d'humanité qui l'inspirent 'méritent que nouS lui rendions hommage; ce texte, en effet, entend être une déclaration des droits defi peuples coloniaux qui compl~te la Déclaration universelle des droits de l'homme. i66. S'ifme faut juger ce document,en conformitéde la th~se que ma dêlégationvient d'exposer, j 'y rel~ verai çertaines diBcoJ,"dances~ Je ne m'étendrai pas sur les différences de carflCt~re purement doctrinalcomme celle qui se trouve énoncée au cinqui~me alinéa du préambule, et qui traite du r&le de l'ONU en tant que moyen d'encourager les mouvements en faveui;"de l'indépendance des territoireJ;J non autonomes et des territoires sous tutelle. nsemblerait que ce paragraphe attribue l l'Organisation un r&le officiel de médiateur dans les affaires coloniales, en faisant l'intermédiaire entre les territoires dépendants et les puissances administrantes. Ma délégation a déjl.soutenu que le rapport juridique qui existe entre l'Organisation et la puissance administrante est celui de mandant l mandataire. : 167. Dans le dispositif du projet, qui revêt la forme d'une déclaration de principes, ma délégation éprouve certaines appréhensions Il l'égard du paragraphe .S. Ces doutes sont Il la fois d'ordre juridique et d'ordre pratique. Ma délégation estime en effet que la condition indispensable Il l'obtention de ltindépendancepolitique consiste Il amener les peuples dépendants â un développement culturel, socialet économique dont le niveau devra être apprécié pour chaqu.ecas·particulier en tenant compte des circonstances. Le paragraphe 3 du dispositif semble viser une .émancipation en masse, même Il od les conditions de développement n~ces saires à l'octroi de Itindépendance politique n'auraient pas été remplies. Les difficmtés pratiques que connaftrait un nouveau pays indépendant od ne régnerait pas le climat social, économique et culturelsouhattable seraient, en vérité, très graves. 168. Ma délégation éprouve également des doutes quant 4 l'utilité du paragraphe 4du dispositif, non pas 1 cause des principes qui Y sont exprimés, mais parce qu'il semble constituer une redite. 169. Malgré ces obf\ler-vations, ma délégation seplaft 1 féliciter les auteurs. du projet, mais se réserve le droit d'exprimer plus' tard AS.on sujet une apprécia,.. .tion définitive et un jugement décisif. Elle tient cependant ll marquer son adhésion Inconditionnelle A.deux principesfondamentauxcontenùs dans la déclaration: le droit à l'autodétermination, en tant que fondement de l'Indépendance des Etats, et la condamnation de toute tentative visant ll saper, totalementoupartiellement, l'unité nationale ou l'intégrité territoriale d'un pays. 170. La libre détermination est la. prémisse indis.. pensable à toute considération de la personne humaine, individuelle ou collective, en tantqutobjet de la morale et de la science politique. EUe cons~itue, p'ar lA même, lefondelDent dé l'existence de la démocratie. ~ déte~p).inisme,qui est la négation philosophique de la libre ""détermination, conduit les. individus A l'autq"A matisme et les peuples Al'esclavage. Tout ce qu.!, par ~ 1165 2 décembre 1960 conséquent, pourra contribuer Il reDforcet' le prIncipe 'du libre choix et en garantir l'exerqice recevra l'appui chaleureux de ma délégation.' . Il 171. 'De même, nous condaInllons toute tentative visant Il porter atteinte.1l l'intégrité territoriale d'un payS, comme étant contraire aux principes de la. Charte,aux fondements du droit et ! la notion de coexistence pacifique. Faire des guerres de conquête, imposer par la force des traités qui démembrent lepatrimoineterritorial..d'un Etat, occupermiUtairêment des pays pour résoucire des différends juridiques pouvant. surgir entre-d':1e s ,peuplea, tel est l'héritage malheureusement toujours présent de la mentalité colonialiste la plus arriérée. 172. Je rappellerai avec une ,certaine fierté qu'au cours de Itévolutionjuridique dU'continentaméricaiI~J ce principe de la' ltbredétermination se trouve consacré dans des documents internationaux comme fon" . dement de la coexistencepacltlque des Etats au séin de la communauté internationale. La doctrine de droit international uU possidetis. juri~est née en même temps que notre .indépendance;. notre libérateur, $im6n Botrvar, voulut en. effet en 'faire la base de l'existence des Etats. Les nationalités se sont constituées territorialement en se fondant sur ce principe, qui a constamment été' respecté tout au.long de notre é'Volution juridique. Le droit international américain, au cours de toute son histOire, a. con~a:m.né le dé- . membrement des territoires d'un, Etat, A la suite d'audacieuses aventures militaires ou de guerres victorieuses. Nous ne pou'Vons .permettre que résonne, dans un monde civilisé, le vœ. vietis des anciens barbares. 17 S. C'est pourquoi nous appuyons avec enthousiasme la consécration. de ce' principe clans. le projet de résolution. ' 174. Je dois parler du projet présenté par le Honduras (A/L.324],·qui a déployé un·remarquable·effort en vue. de trouver unesolutlon ll ce problèm,e du colonialisme. La commission proposée se livrerait'l des études «Htaillées et consciencieuses sur le' terrain, et.par Il créerait les conditions d'un jugementobjec" tif SUr la' situatfon,même si enen~ pouvait y p.oner remède par ses propres' moyens. Ma délégation .ne peut cependant donner' SOn appui â ce projet de résolution, car 11 présente l 'inconvénlentteohnlque de se référerA propos des colonies·l un'concept.qUl, juridiquement, n'est pas contenu dans la Charte~ Rcon" viendrait donc de prépiser si l'on fait uniquement allusion aux te:rritolres non autonomes et aux territoires sous tutelle, ou si Iton veut égalementy inclure ces territoires d'outre-mer queëertains .Etatr;,consi.. dèrent comme faisant partie du t~rritoire métropolitain. Nous considérons, par'consêquent, que les termes employés sont un peu wgues.' " c i l , . . . .' ...J. i'._ .... __'_."'l'',••,••. _ . _.~ .. 175. Enmatlêrede liquidation du colOlîiàlismé-;:je' pense que. si nousâommes sur la bonne voie, nous n'avons pas atteint notre but. L'objectlfestenco-reloin, le chemin hérissé de difficultés. Pour U'rlverl ce but, on peut a'VOlr.recours 4 cette étude qui nous est pro-· posée; .mats il y aurait une autre pOssibUitê:..celle d'étudier la façon dont l 'ONUpcurrait exiger la réa1isatio~/ttes mesures,têndant .l développer l~autônornie lorsq~ les pUisfJè.nces. adminlssantes n'entloutentpas leurs obligations. Faute de quol·n01;iSnOltetrouveribns dans un cè~éle vicieux: on ne pourrait donner l'indépandancel'ce:r't.:q,ins pays parce que l 'ollconsidéri81!'alt (1 I l , .. . . . . . Ci , -~-~~-~~ .- . '" . , \ . . , : 1166 Assemblée g~nêrale -Quinzi~me session qu'Us ne remplissent pas les oonditio~sp~cessa1res pour pouvoir s'administrer eux-mêm~~'. et on ne pourrait pas davantage exiger des puissanèes administrantes qu'elles réalisent ces oonditions, par un effort oonstruotif. Ce serait alors la fin de tout espoir etla con.sécration définitive d'une injustice. .. 176. Je vous prie à nouveau de m'excuser si j'ai parlé plus longuement que de coutume, mais il s'agissait d'une oause saorée: celle des peuples opprimés. No'1s k~e leur souhaitons pas d'endurer les souffranoes que 'dous avons connues pour obtenir notre ~dépendanqe. Nous voulons pour eux une indépendanèe qUi soit fonêl\e sur le prinoipe de la libre détermination, une Uberté qui soit accordée sans subterfttge et sans limitations. Nous nous sentons responsa~le~) de leurs espérances et nous ne pouvons accepter que le dé$espoir les conduise, par une réaction logique, du Charybde de l'Etat colonial au Scylla de l'Etat totalitaire. L'indépendanoe des peuples actuellement dépendants, fOndée sur le principe de l'autodétermination, devra les mener, en toute liberté de déoision, et sans qu'ils subissent de pressions ou soient l'objet de. flatteries de toute so~te, à des formes originales de gouvernement. Telle est, selon· ma délégation, la grande l"esponsabiUté qui incombe aux peuples des Nations Unies. 177. M. SUMULONG (Philippines) [traduit de l'anglais]: Comme le savent toutes les délégations, le point de l'ordre du jour intitulé "Déclaration sur l'octroi de l'indéJéndance aux pays et aux peuples coloniaux" a été proposé, à l'origine, par le Gouvernement de l'Union des Républiques sooia11$tes soviétiques. [AI 4501] et approuvé à l'unanimité par l'Assemblée générale, aux fins d'insertion li l'ordre du jour de la présente session. Le 23 septembre 1960, le président Khrouchtchev a officiellement soumis le projet de déclaration figurant dans le document A/4502. Peildant lé débat sur la recommandation de l'Assemblée générale visant à inscrire oe point à l'ordre du jour et à le renvoyeI" â. la Première Commission, la délégation des Philippines a été parmi les premières à appuyer un .amendement présenté par la, délégation de l'Union soviétique [A/L.31~/Rev.1] et tendant à mettre l'examen de la questi~1.1 au programme des séances pléniêres de l'Assemblée générale. Nous reconnaissions donc, avee=:.j;e Gouvernement soviétique, que l'importance exoeptionnelle de la question justifiait pleinement son examen en séance plénière. Nous avons précisé qu'à notre sens oette question avait une portée et une signifioation beaucoup plus vastes qu'il ne ressortait . des termes du mémorandum. explioatif et du projet de déclaration soumis par la délégation soviétique. C'est pourquoi nous nous sommes opposés Ace que l,Assembléegénêrale, en examinant cette question, fat liée par les termes tendancieux et restrictifs du projet de déclaration soviétique. Nous avons ,outenu qu'une telle déclaration devait pouvoir s'appliquer l tous les.pays etàtouB les peuples restant,~soumis Aune domination étrangère, quel que soit l'endroit 011 elleexlate, qu'il s'agisse de victimes d'une domlnaUon ïmpérialis'te nouvelle ou ancienne, etauBsi l toutes les formes, A toutes les maniiestationspossibles d'éasservissement. 178.. C'est dans, ces oonditions que la délégation des Philippines a participé, avec d'autres pays d'Asie et dt Afrique, à l'élaboration du projet de déclaration. qui f~gure dans ledooument A/L.• 323 et Add.1 à 5. Conformément auxinstruotions reçues de son gouverne~~nt, la délégation des PhiUppines s'est jointe âux .f >auteurs. de ce proje't de déclaratiQn,) dont le nombre - Séances plêni~res s'est rapid~ment élevé, pour at.teindre sauf erreur 42 pays. 179. L'intérêt profond que mOn pays attache 1 cette question s'explique aisément. Notreexpérienoe de la domination coloniale, qui s'est poursUivie sans interruptionpendant près de quatre sièçles, est certaine.. ment l'une des plus longues de l'histoire. Nous avons bu jusqu'A la lie la COupe amère de la domination étrangère. Mals nous nous souvenons également avec soulagement et gratitude que la République des Philippines a été le premier Etat indépendant Analtre au cours de notre ère révolutionnaire, celle de l'ONU, qui sera ma-rquée Ajamais dans les annales de la civilisation humaine par l'accession li la 11berté et Al'indé.. pendance d'une quarantaine de pays en l'espace de 15 ans seulement. 180. Dans le discours qu'il a prononcé devant l'Assemblée généraio, le 29 novembre 1960 [927ème séance], M. Shukairy, représentant de l'Arabie ~aou dite, a bien voulu rappeler que les Philippines ~f;,alent le seul pays d'Asie A avoir lutté, A San Francisco, pour que l'indépendance soit mentionnée dans la Charte des Nations Unies en tant qu'objectif juste et légitime des peuples des territoires qui ne s'administrent pas el!%-mêmes. A cette époque, les puissances coloniales n'avalent ooncédé que le principe selon lequel, dans ces terrltoires,"elles développeraient l'autonomie de ces populattons" et "tiendraient dtlment compte de leurs aspirations politiques". Ces pays unt essayé de nous convaincre que le concept général de l'autonomie englobait l'objeotif de l'indépendance~ De oette oonfusion sémantique est née l'une des anomalies ou, dironsnous, desouriosité$politiques de la Charte, car,alors que l'Article 76 indique clairement quel'autonlJmieou l'indépendance constituent l'objectif recherché pour les populations de ces territoires, l'Article 73 oblige simplement les puissances l1dministrantes li développer la capacité des populations des territoires quine sont pas autonomes à s'administrer elles-mêmes. 181. .La délégation des Philippines pensait· à la Conférence de San Francisoo, et elle le pense encore aujourd'hui, que l'indépendance devait être l'objectif commun Atous les peuples des territoires dépendants, qu'il s'agit de territoires sous tutelle ou de terri. toires non autonomes. A San Francisco, l'assÛl'ance nous fut donnée qu'il en était bien ainsi, dallS l'esprit sinon dans la lettre œ la Charte. Nous avonssucco'lJlbé sous le ,nombre., à San !·ranctsoo, et nous avons perdu la bataille menée en faveur de ce mot unique, de ce mot capital. Mats l'indépendance n'était pas simplelnént un mot que l'on pouvait faire dlsparaltre par un tour de passe-passe ou par des ,incantations. C'était un mot tellement imprépê de vie, .si cher et si prooh~ au cœur et l l'esprit de tant de millions d'hommes encore asserVis, un mot st étroitement né il. la texture du présent et de l'avenir, aUx objectifs et aux principes des Nations Unies, qu'il ne pouvait demeurer longtemps mâoonnu Ou oublié. 182. .La marche en avant de l'histoire nepouvaitêtre arrêtée par un artifice verbal, si ingénieux solt-lI•. C'est ainsi qu'aujourd'hui nous sommes sur le point d-adopter une "Dêclaration sur l'ootro. de Pindépendancè aux pays et' aux peuples coloniaux", comme la suite et l'éclairolssernent nécessaires de la Déclaration qui figure au 'ChapitreXI de la Charte et qulintél'esse les territtlires 'non autonomes. 183. Certains pourront se demander si cette nouvelle déclaration, en précisant. le ooncept deI'indépendance, ne oc actue tion du pr assu] selon danCE inter! acien 184. gatiOI aspir la pl penda la sel l'aspi c'est,· emprl l'emp 185. dance les p Ubér~ l'Arti portel jusqu' que ni dont c sité h: 166. Dlent Etats on obj énergl déclar nous r visage rente Franc: la gue nature servel possée saèrifj . L'inf1\ COnfél l'êdact de l'Al 187. l que la de 1'0 houvel que Ct aujour, le mo: ê\'Oque et qui encore 188. ( Sujet G BQ lit c 1f5. les b nome accé( voirs candi T Ir r 1 lieurt lli!r ]l' r; nrmu Frrn pp EST' FT mr n IIt1nlPPlFl P'P' [r';; ~r 7'. .te 933èJne;;~éanoe C ne oonstitue pas une revision de la Déclaration figurant actuellement dans la Charte. C'est!l une préoccupation légitime~et 11 serait utile 'd'ex;aminercet aspect du problème. A cet égard, nous voudrlona rappeler les assurances qui nous ont été données â San Francisco, selon lesquelles les term.es d'au~onomie etd'indépendance étaient pratiquement synonymes. C'est Il une interprétation que le dictionnaire et les manuels de science politique tendent â confirmer. 184. En outre, l'Article 73,2, de la Charte fait obligation, aux puissances QolQniales de "tenir compte des aspirations politiques des populations", obligation que la plupart des puissances coloniales unt respectée pendant les 15 années qUi nous séparent de la fin de la seconde guerre mondiale, en donnant satisfaction â 1taspiration politique suprême de toute population, c'est-A-dire l'indépendance, volontairement et avec empressement dans certains cas, A regret et sou~' l'empire de la nécessité dans d'autres. 185. Puisque près de 40 pays ont accédé àl'indépendance depuis la promulgation de la Charte, ce sont dono les puissances coloniales elles-mêmes qui ont délibérément . interprété dans le sens le plus large l'Article 73 de la Charte. Ce sont elles qui ont osé porter la lettre de cette disposition de la Charte jusqu'à sa conclusion logique; lanQuvelle, dêclaration que nousproposollS ne fait que confirmer la sagesse dont ces puissanoes ont faitpreuve,face Il une nécessité historique inéluctable. 186. La délégation des Philippines s'en tient stricte!Dent aux termes de la déclaration p2"0posée pa.r 42 Etats d'Asie et d'Mrique[A/L.323 et Add.l â 5]. Si on objectait que cette déclaration est infiniment plus énergique, dans sa lettre et dan~ son esprit, que la déclaration correspondante qui figure dans la Charte, ," nous répondrons que cette différence est due au nouveau visage de l'ONU et ll l'ambiance. radioalement différente d~ns laquelle elle fonctionne aujourd'hui. A San Francisco, les grandes puissances qui avaient gagné la guerre ont influencé et déterminé· la forme et la nature de la Charte; on comprend leur désir de préserver, aussi longtemps que possible, ce qu'elles possédaient alors, et leur répugnance à consentir des saèrlftces volontaires et des actes de :renonciation. ~ L'influence déterminante qu'elles ont exercée sur la Conférence de San FranciscO seretlète donC dans la l'êdactlon timide, mais non dépourvue de générosit6, de l'Article 73. 187. Mais 15 ans se sont écoulés depuis lors, et depuis que la Charte a été rédigée le nombre des' Membres de ItONU a doublê A la suite de 1 tadmission d'Etats nouvellement sortis de la domination coloniale. Lorsque ces nouveaux Etats parlent, comme ila le font aujourd'hui dans la déclaration qui nous est proposée, le monde doit être .disposé ll entenœeune voix qui êVOque avec énergie les injustices et les torts subis, et qui 'Vibre de sympathie pour les peuples attendant encore leur libération. \ L1 li e e lt l, e ,e ,s :s IS le le le le l- I- 's 11,1 lI" te )- le la re ;1f s, 1- 'it :lé :lu ~e un lit si nS ,lé et ere LI. ,nt [l- Ia Ile - . . . 188. Certaines appréhensions se sont eXprim~es au sujet du paragraphe 5. du projet de déolaration, qui Bé lit comme suit: "5. Des mesures bnmédiates seront prises, dans les territoires' sous tutelle, lesterr!tG1resnonautonomes et tous. autres territoires qui n'ont pas encore accédéê, 1tindépendr~fioe, pour transférer tous pouvoirs aux peuples d~~ ces territoires, sans aucune condition ni l'éserve," oonformément lieur volonté et PT? Il aM uu à Ji !JUJUMLSi.. :at.i.III."d. LM .... IJQiiA 1167 -2 décembre 1960 " S tl p'.rm:Ta à leurs· vœux llbrement exprimés,sansaucune distinotion de race. de' croy~nce ou de coUleur. afin de leur permettre de jouir .d'~e indépendance et d'une liberté complètes." 189. A première vue, cette disposition pourrait parattre en contradictlonavec la notion de progresslvit6 qui est impl1cite dans l'Artiel'.! 73 de la Charte et qui transparaft dana leFJ mots: "développementprogressif de leurs libreS institutions polltiques, dans la mesure a.ppropriéeauxconditions particulières de chaque territoire et de aes populations et Il. lelU'$ degrés variables de dévelOppement". Toutefois, il est clair que l'objet du paragraphe 5 de cette déclaration n'est pas le transfert immédiat de tous les pouvoirs aux populations de ces territoires, mais bien plutôt la prise de mesures immédiates aboutissant â un tel transfert de pouvoirs~ pe â quoi l'On entend porter rem.~de, .c'est à. une politique délibérée de tePlporlsation et d'entra'Ves,qul ne se ré~out pas à lancer un peuple dépendant'·slQ." la voie memint àl'indépendanoe. Nous avons vu les résultats 'si tragiques de cette politique dans l'ancien Congo bel~. 190. L'appui que nous donnOllS A ce paragraphe de'" coUle de l'expéri1ance que nous avons ~cue noU.smèmesen tant que territoire jadis dépendant des Etats-Unis. Lorsque les~tats-Unis eurent achevé la conquête de mon .pays, au. début de .• ce sièole, les dirigeants de mon peuple commencèrent une campagne de pétitions en faveur d'une liberté bnînédiate. complète et absolue, et 11s demandèrent; au,,; Etats-Unis des garanties répétées Il cet égard., Le peuple et le gouverneinent des . Etats-Unis nous'. donnèrent les· garanties que nouS demandiona et, bien que 110tre indépendance n'ait pas été reconriueau.'ssltOtque nous présentâmes nos pétltionspour l'obte~r, 11 est encourageant de se rappeler quten raison' '4es garanties ainsi obtenues il ne fit jamais de doute, dès le début, que des mesures seraient prises ImmédiatèmentP9u1'! nous rapprocher de l 'tnc1épen.dance. . 191. En fait, d la date. exaote qui n~\ls avait été promise par les Etats-Unis, le 4 juillet 1946, l 'lndêpendance des Philippines fut octroyée et reconnue, sans qU'il fnt besoin de.; verser une seule goLi.tte de sq.. .' 192. 8i l'ONU avait eXisté .alors, mon pays aurait sQrement bénéfioié dé la preSSionmoralé exe:r.éêè pat l'Organisation et la période deprépllrationent ét'ê beaucoup plus courte. Ce que le paragraphe 5 et, en fait. la déclaration .signifient, c'estqutll ne sera plus tOlérêde retard ?plantaire t l'octroi de ttindépendance. 'tant donné le rythme très aocéléré de l'é.volution du. mt)nde, les aspirations des peuples Vè'rs leur émancipationpoI1t1que et économ,tque,etle co~s irréversible de l'histoire. 193. L'essentiel duprolet de déc~ar~tiondes.2puis .. sances [A/L.323 et Add.l Il 5] se trouve cepéndant dans les rnpts suivants: . . . ,\ U (' "~ssemblée générale. ""Proclamé ... solennellement la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin aucolonie.Usme sous toutes ses· formes et dans toutes S$S manifestations; "Et.â cette fin, ttPêclarece qui ~su!t: "1. La suj6tion des peuples A unè ;'8ubjugatlon. A une domination et A une exploitation ·~trangèfe o ---...--------.Assemblée gênérale -Qùinziême session -Sêancespléniêres 1168 constitue un déni des droits fondamentaux de Ou sur les rivages de la mer des Caralbes,0111e . l'homme, est contraire à la Charte des Nations Unies coloniallsme sévlt encore. Des hommes - 100 mU. et compromet la cause de lapaixet de la coopération lions d'êtres hwnalns - et leur sol ~atal· portent . encore le joug de la servitude coloniallste: mondiale." 194. Par cea af(t:rmations directes, nouS marquons 199. Le ton mesuré des représentants de l'Afrique et clairement notre volonté de voir cette déclaration de l' A. sie recèle une force puissante, celle de la lutte, s'appliquer à tous les peuples subjugés, dans toutes les dontla devise a tOUjours été:tindépendance 'et liberté! parties du monde, qu'ils soient ,devant ou derrière le Mais les perfides et rusés commis de l'impérialisme rideau de fel' ou de bali1bou, qu'Us soient dominés et et les colonialistes eux-mêmes, pour cacher lrr\l,~Jeu;-;=~ exploités ouvertement ou l:Jecrètement parles mé- de propos délibéré, entonnent toujours le mèllne re... thodes de l'impérialisme classique ou parcelles du frain â propos de la déclaration soviétiqu~~t1de ses néo"impêl'\1allsme. . ' objectifs: "Prenez garde, disent-ils, cette déclaration 195. Nous ntalld~~ pas nous apitoyer sur le sort de ~9viétique est un appel à la rébellion." l'ancien impérialièl:lecolonial agonisant; en vérité, 200. C'est Il croire que lel:J incendies de la révolte nous pouvons dire: plus tOt il mourra, mieux cela populaire ne se sont jamais reflétés sur HAsie•. C'est â croire que cette lutte n'est pas l'expression natuvaudra pour l'humanité. Mais nous n'entendons pas non plus souhaiter labienvenue au nouvel impériaUsme relle d'une protestation contre l'oppression nationale colonial qui se dresse pour prendre sa place. Nous et sociale, mais un certain article d'exportation, qui estbAOnsutile de prévenir les peuples contre ce nouB pris la forme d'une "dangereuse" déclaration. veau colonialisme qui cherche à a'imposer par la force 4 des peuples faibles, Ou par surprise âdes pays sans 201. A quoi bon ces feintes? Quand on accable de méfiance. Une vigilance constante est notre seule cha!nes, des hommes ou des peuples, on allume dans arme contre la réapparition de l1ancien colonialisme leurs oœurs le feu sacré de la lutte - de la lutte et agonisànt. aUBsi .bien que contre le nouveau colonianon de la résignation~ C'est la lutte et non plus la lierne. soumission au mal affreux qu'est le colonialisme. 19&. En adoptant le projet de déclaration africanoC'est cette lutte qui fait justement s'écarter les fron... asiatique. nous prouverons que noUS sommes capables tièJ:es de l'indépendance et de la liberté, en Asie, en de déceler les. faux-semblants· et l'hypocriSie. Nous . Afrique et dans d'autres parties du monde. proclamero~ l'intégrité de n~tro jugement, que ni la 202. Le devoir de tous les peuples libres, le devoir pitié ni la. flatterie n'influencent.Nousalgnifierons aux de l'ONU tout entière est d'aider les peuples opprimés néo-impérialistes et aux crypto-impérialistes que Il arracher les. fils barbelés du colonialisme là 011 il nous ne sommes pas d1sposé,s à acèepter leurs leçons en subsiste· encore pour dresser une frontière entre sur la façon de gagner notre liberté et notre indépenle marasme et le progrès, entr~, l'esclavage et la dance. S'ils per'sistaientdans leur tentative. nous liberté. entre les ténèbres et la lumière. Les Bastilles des Vieux régimes ont été renversées chaqUe fois que ·serions obligés de lewr dire: Ce que vous faites maintenant pour détruire la liberté des êtres humains le fardeau du p~ssé est devenu inSUpportable, lorsque et Pindépendance des peuples cause untel vacarme que les vieilles défroques n'ont plus été à la taille d'une nouS ne pouvons plus vous entendre. société humaine puissante et en progrès. 197. M. PALAMARTCHOUK (Rêpublique socialiste 203. La grande révolution socialiste d'Octobre dans SOViétique d'Ukraine) [traduit du russe]:L'1\.~ee!!lblée notre pays a été l'aboutissement d'une lutte séculaire générale examin,e une déclarationfJu1:1'octroi de de !'humanitépour la liberté et le progrès. Le sursaut l'indépendance aux pays~t. aux~peuples colpniaux. Les révolutionnaire d'.indignation des dizaines et dizaines immenses vot\tes· de cet~e.fjalle ont' semblé s'élargir de millions de sujets de l'ancien empire russe a été. encore quand.a rete~ti."(,$'t appel passionné et bqulepréparé par tout le cours du processus historique. versanten,fave~?; 'd~urie suppressiQn. définitive du Lf~re nouvelle, l'ère de libération du travailleur de régime col()rlialiste, sous toutes ses formes et dans toutes les formes d'oppression _ ~oloniale, nationale toutes ses. manifestations. C'~t;lt pour la première fois ou sociale - eot apparue au monde comme un témoi.. depuis la.· fondation denOtreP organisation que les gnage du fait que l 'humanité était mQre accomplir Nations Unies déclarent de façon st rêsolye laurs les actes historiques les plus vastes. convictions, leurs intentions et leurs reveridic~tions concernant l'aide à appOrter aux peuples encore opp:ri'" 204. L'acte constitutionnel le plus important adopté mês des colonies, pour qu'ilsoQtiennent la liberté et par la jeuna RépUbllque'Soviétique - "Déclarationdes l'indépendance~ Les paroles sages et Vibrantes de la. droits· du travailleur exploité" - a proclamé la sup" déclarJ1,tion proposée par l '.Unlon soviétique [A/4502 pression de touteexploit&ti6n de l 'homm.e par l'homme, et·- Carr.ll.qui postule que "les peuples qui en op- tout en condamnant la politique pratiquée par de soi..' prlntentdtautres ne peuvent être des peuples libres", disant nat!()nsélues, politique tendant! l'asservisse" devraient figurer en lettres d'or sur le granit du porment de centaines de millions de travailleurs en Asie. tall de l'Organisation des Nations Unies. 1 aux colonies et dans les petits pays en général. Cette l, dêclarationa souligné avec force la nécessité qu'il 198.. A cette tribune nous avons entendu, de~rts pluy avait, dans les conditions politiques nouvelles, de sieurs jours déjâ, faire deS;eXPOSê. s,tanto~~~. rrités, résoudre d'une façon radicale la· question coloniale en faveur des nations asservies. Le grand Lénine, tantOt fiers èt pleins· d'ass~p"nGe.t:iur la rup~ure des chafnes colonialistes en Aeie, sur leÎ,\~yeil grandiose fondateur de l'Etat sOviétique•• a exprimé, immédiatede l'Mrique; nous S,vong'\".pprls que, nîàintenant. les m.ent après la vlctoire de la révolution socialiste phares de l'indépen~;aces'aJ.lument dêjA SOUs le ciel <l'Octobre, sa certitude que l'heure approche 011 't1leu de i'Afrique;rttlus avons entendu parler de cet "les peuples de l tOrient se soulèveront et deviendront opprobre de n9t1ê siècle. queaOnt les. vestiges du système cq!anfal subsietlJ.,nt encore sur le sol ant,ique des participants indépendants, descrêateUl's d'une de l'Aldque 'et de l'Asie, sur les ftes de l'Océanie vie nouvelle. carces centaines de millionS d'honunes. ce pour ~ -_•••. --------~-------_. '1 apI ne n'e cal 205. LéniJ ~/ :~~~ pille! régit l'Ass niale, au ca s'est un f~ POSéE hâté e était repr~ instal que c pa.rol const 206. habitt voie idées de la mont] désirl colon: sovlé1 vrai 1 usé a repré facUo asiati consie tians Dieu l Toute . persu Royall par lE subsh funér~ sion ( sulte Gouve de l'il (A/45 1 207. de l'A pratiq tout e cOI1.tee qui Sl lespe n,piU ~eür 1: dQmin riches souml 1955 â avec: !/v-. P. 138 et '.,.?rn.r.,.r.n.:.n.n.n.",.n.n.n.:.r.p••,••n••Pll!lr.p.ul'.r.r• •n.:::.m••:.'. ..:sL_._;._.. _ . :.:IIT.a__r_r.'p•••m.n."'.'.'.T.n.,.::.'.rn.'•.,.: 933ème séance - 2 décembre 1960 1169 ( le lllnt et ~e, ~é~ 1 ne e.u;~"" e'" es ,on lte ~st 1'1 ;\1~Ie lui de LnS .et "la ne. >nen olr lés lU tre la les tue L lue I.tne !lnS ire :aut nes été lue. •de laie loi~l1r Ipté des up- me, loi-: se" sie, ette [U'il ,de Laie lne, ltalste ront lune lIles livres sterling. Sur .cette somme, et pour la même appartiennent encore <A des nations dépendantes, qui période, 82 millions de livres sterling seulel1'lent sont ne jouisaent pas de la plénitude de leurs droits, et qui n'eXistent, aux yeuX de la culture et de la civilisatiol\. revenues, au Congo, ce .qui veut dire qu.e les:~néfices nets drainés de la colonie ont atteint en quatre ans la capital1stes, qu'en tant que matériel de fumure y". so:m.me énorme de 291 m111ions de livrel ste1"ltng. 205. Ces paroles prophétiques et pleines de clarté de Lénine sont auJourd'huton ne peut plus remarquables. 208. Selon les calculs les plus modestes, les monoElles peuvent servir de clef et pèrmettre la comprépoles américains ont fait, rien qu'en Afrique, au cours hension des raisons qui font que les illlpérialistes des années 1946-1959, plus de 1 milliard et demi de pllient les colonies et s'efforcent de sauvegarder les dollars, c'est-à-dire une somme qui aurait permis régimes coloniaux, et de la peur dont souffrent, à de construire pour les Africains plus de 150 centrales l'Assemblée,: les représentants des puissances coloélectriques d'une puissance de 100.000 kW chacune. nialeEJ. Vous 'Vous souvenez avec quelle hâte, contraire au caractère anglais, si flegmatique, M. Ormsby-Qore . 209. Au cours de nombreux lustres ... ou, plutôt, s'est efforcé de chasser loin de-lui - comme si c'était ,pendant toute l'histoire du cQlonialisme -l'économie!! un fantÔme -les impératifs de la déclaration pro- . des pays colonisés a connu un retard effrayant; les posée par 1•Union soviétique. n s'est même tellement coloniaUstes font tout ce qu'ils peuventpour maintenir Il hâté qu'11' a manifesté sa sympathie· - je ne sais si elle au maximum ce retard•. Dans toutes les colonies afri-) était chaude ou froide - enverS les interventions des caineset autres pays dépendants, 11 s'est cons.titu6 représentants d'Asie et d'Afrique, alors qu'à cet dans l'économie deux secteurs distincts tant sur le instant-là il n'avait pas encore pu les entendre, puisplan national que sur celui des relations sociales et que ces représentants n'avaient pas encore pris la économiques: d'une· part, une êconoDlie capitaliste parole. Je ne le lui reproche pas: je me borne à européenne hautement organisée et m\ règne leoapital oonstater un fait• étranger et, d'autre part, la petite économieartisanale et, misérable de la population autochtone. Les 206. Le représentant du Royaume-Uni, dans le style étrangers condamnent l'économie despays monopoles habituel aux Occidentaux, s'est laiSE\é entra1her sur la exploités par eux â un développement informe et univoie glissante qui conduit Il une opposition entre les latéral; ils utilisent les colonies. comme SOUl"ce de idées et les buts des Africano-Asiatiques et le contenu matières premières à:bon marché et de main-d'œuvre de la déclaration soviétique, cela en cherchant! déqu'ils exploitent impitoyablement en créant un courant montrer que les vues des pays d'Asie et d'Afrique commercial oille taux d'échange est déséquilibré. désireux de supprimer entièrement et totalement le colonialisme s'opposent aux vues des pays socialistes 210. Mais le pillage des colonies - on l'a.dêjà dit A soviétiques. C'est là une tactique. favoritei~~aisà cette tribune - est un phénomène qui ne setraduitpas vrai dire quelque peu trop rigide, don\\ oJYa bea~Qoup uniquement sur le pla~. du capital de, produQt1on. En usé au cours de la présente session. Hon! laisson~ le s'opposant â ce que les colonies et les pays sous-' représentant du Royaume..iUni éprouver de la satisdéveloppés puissent avoir un accès sur le marobé faction, lorsqu'illuisembleque les Membres africanointernational, les colonialistes tendent à mettre la asiatiques de l'Organisation des Nations Unies "ne main sur la totalité du commerce extérieur et sur considèrent point l'apport soviétique! nos délibéraune grande partie du commerce intérieur de ces pays, tions comme étant' particulièrement sérieux". Que levant ainsi un tribut cC'nsidérable..On peut oiter Dieu lui accorde chaque jour une illusionsur ce point! l'exemple du pétrole du Koweit: en 1951, le prix de Toutefois, là délégation ukrainienne est· intimement revient ,d'une tonne était de 73 cents, tandis que le . persuadée que l'intervention du représentant du prix de vente sur le marché mondial était de 17 â Royaume-Uni rappelle plut&t un· fêtu de paille emporté 18 dollars des Etats-Unis par tonne. Autrement dit, par le torrent des accusations portées contre ce qui chaque. tO~tne rapportait aux monopoles un bénéfice subsiste encore du systêmecolonial dont on exige les de l'ordre de 2.000 pour 100. funérailles au plus vite. Tel est le sens de la discussion qui se déroule actuellement Il l'Assemblée â la 211. Les colonialistes" rêcoltent donc, une :moisson suite, de la déclaration hiatorique soumise par le dtamples profits, tandis que les peuples coloniaux Gouvernement'de l'Union soviétique en vue de l'octroi s'appauvrissent et restent de plus en plus au-dessous de l 'indépendance aux 'pays .etaux peuples coloniaux du piveau de vie des pays hautement dévelop~s. . [A/4502 et Corr.1]. 212•.,Je 'Voudrais attirer l'attention sûr un doëument 207. Revenons, toutefois, â l'essentiel. Les peupies intéressant: le rapport du Comité des renseignements de l'Asie et de l'Afrique 'se sont éveillés et œuvrent relatifs aux territoires non autonomes. Ce rapport pratiquement dans, ,l'intérêt du destin de l'humfl).~ité [A/4371], rédigé conformément! la ']:fésolutionl461 tout entière. C'est devenu maintenant une vérité in(XlV) de l'Ass~xnblée gén!rale de l'Organisation des contestable.Tandis que le colonialisme contemporain, Nations Unies, s'est fixé pour but de présenter des qui s'est élevé au comble du para.sitUnne. est pour observations et des conclusions quant a\1.~progrès les peuples une source. de malheurs et de souffrances. réalisés au. sein de la population des territoiretl dits n(,pille les ~pulat1ons et les saigne â blanc, tout en non autonomes au cours des 15 dernière!! années. leur barrant te chemin vers le progrès. Durant leur Objectivement. ,le senS du rapport de la Commission doxnination, les puissances coloniales ont tiré des est que les territoires dits non autonomes se trouvent, l'ichesses 'incalculables des pays. qui, leur étaient en fait, dans la situation decolonles,ave~ toutes les sOUmis. Par exemple, pendant la p3riode allant de conséquences qui en découlent. Le Comité est a1'r1\7é 1955 ! 1958, la Belgique a vu sabalance commerciale à la COnclusion que mêmeâ l'heure actuelle dans les avec le Congo accuser un actif de 373 millions de territoires' non autonoUles"lastructure de base de l'économie est reatée. en général, peu développée, ........--.-,. C,'l1r l'économie a continué! reposer surtout sur l'agrl..... ?il v. 1. Lênine, œuvres comp1~tès (~d. en làngue russe).. vol. 30, culture de' subsistance et la production de quelques p. 138 et 139. " • -_ .. , _ ~ 1170 Assemblée générale.- Quinzième session - Séances plénières produits primaires pour·l'exportation" (A/4371, 2ème d'Afrique qui a eu lieu.â Accra. Cette conférence a· partie, par.. 45]. L'économie de ces territoires est entendu des "communications déchirantes des délécondamnée l végétert car "la production de biens gués qui ont pris part à la conférence, au sujet des atrocités commises sur le continent africain par les d'équipement en est encore Il ses débuts" (ibid., par. 46). Vous trouverez dans ce rapport des faits colonialistes et les impérialistes". Suivant ces déléfrappants; ainsi, II y est dit que "le revenu individuel gués, "les Mricains - par sUite de l'activité des impérialistes - sont privés:, des droits essentiels de de la population autochtone dans les territoires d'Afrique pour lesquels on disposait de tels renseignel'homme: li~rté de parole, liberté de réunion, liberté ments était, en 1956 ou 1957, parmi les plus bas du de déplacement, possiblité de vivre dans l'abondance". monde" (ibid.., par. 53) et que les revenus de la popU" Partout 0\1 subsistent des vestiges du système colonial règne une pauvreté effrayante, les peuples opprimés lation autochtone étaient de plusieurs dizalÎles de fois sont privés de leurs droits et soumis à la violence différents de ceux. des colons; bien entendu, cette différence n'étant pas en faveur dp,s Africains a1.ttochdes ignares; les hommes y meurent comme de l'herbe tones. Le rapport :reconnatt encore nombre d'autres br1llée. Seuls ceux qUi ont des cœurs de pierre ne faits, non moins éloquents: désagrégation de la vie de veulent pas entendre parler de tout cela et continuent de fam.ille chez les autochtones, augmentation de la. défendre le colonialisme. délinquance juvénile, chÔmage total ou partiel, d é v e - · loppement de:m.aladies effrayantes, analphabétisme 218. Dans le document qui a été distribuéll.l'Assemsouvent total, iUégalité, enfin discrimination raciale. blée sous la cote A/AC.73/3, on trouve un certain nombre de déclarations qUi, Il. notre avis, devraient également être reprodUites ll. un grand nombre d'exem213. .Peut-on continuer ll. tolérer cet état de choses? Non, cela n'est pas possible, si l'on a Il. cœur les plaires, pour que le monde entier pUisse voir l'affreux . intérêts de la paix, de l 'humanité et du progrès. visage des champions du système colonialiste. Dans l'un de ces documents on tente de "prouver que 214. Chaque année, l'Organisation des Nations Unies "1' "apartheid" représente pour les noirs un système reçoit des milliers de pétitions en provenance des parfaitement logique et qu'lls utilisent parmi eux" territoires se trouvant soi-disant soustutelle;"detelles [A/AC.73/3, pétition No 10]. Un autre document,non pétitiOns restent pour ces populations l'unique moyen . . d'appeler â l'aide l'opinion publique universelle. Vingt moins infâme, affirmé carrément que "lorsque les mille de ces pétitions sont enfoUies dans la poussière indigènes se gouverneront eux-mêmes, nous sommes . convaincus que cela signifiera pour l 'histoire de des archives de l'Organisation des Nations Unles, alors l'Afrique un recul d'un ou deux siècles" [ibid., pétition qu'elles devraient être publiées âdesmillions d'exemNo 20]. plaires. 219. On commet donc des crimes pour que l'histoire 215. Dans Fune de ces pétitions il est dit: ne recule pas! La conscience de l'humanité estboule"Dans le Sud-Ouest africain existe lme organisa- versée par ces crimes - qu'il s'agisse de l'Algérie, tion connue sous le nom d'Association indigène du du Sud-Ouest africain ou de la République du Congo. travail du Sud-Ouest africain ... Cette association C'est cette dernière qui - d'après le caractère des est habilitée Il. vendre (je soulignele mot wvendre") événements qUi s'ydéroulent _ a été choisie par les des Africains des réserves extra-territoriales." colonialistes comm.e terrain d'essai ohpourraitgran216. Maintenant, jeclteunextraitd'Wleautrepétition: dir l'arbre du néo-colonialisme, nonmoinspernicieux que ne le fut le colonialisme ancien. Ce terrain d'essai "Au. moment même 0\1 l'Assemblée générale de est labouré, avec des arilles, par des renégats du type l'Organisation des Nations Unies examine en détail Mobutu. L'exemple de la République du Congo montre les questions coloniales:. et délibère sur Ja gestion â tout le monde que. le fascisme colonial et le néocoloniale dans les territoires non autonomes d'outrecolonialisme sont des frères jumeaux qUi tentent mer, nous, les représentants de la Guyane brit~nd'étouffer tout ce qUi est vivant, indépeno..l:înt, national niqu.e, colonie de la Couronne britannique, désirons dans les pays coloniaux. attirer l'attention des honorables délégués sur notre pénible situation •.'. Nous. peuple déshérité de la 220. Jadis, sur le sol américain, lfbéré des colonia. Guyane britannique, nous profitons de la possibilité listes anglais, on planta UD. ~Arbre de la liberté" et Thomas Jefferson dit que, pour que cet arbre ptlt que nous offre la présente pétition pour soumettre notre cas Il cette assemblée mondiale. Nous voulons pousser. il fallait l'arroser du sang des tyrans. C'est l'indépendance politique. Nous voulons condUire noa encore d'i\Imérique qpe nous arrivaient les paroles affaires nationales.,.. tant politiques que sociales etenflammees de Walt Whitlr!an, qui affirmait qu' ll'un économiques - conformément aux. désirs et aUX mond2 dans lequel existent des. maitres et des serfs aspirations de notre population vers /nne Guyane est devenu caduc", et qUi croyait passionnément meilleure. Nous ne présentons pas aux. honorables qu' "Wle race nou~lle d'hommes puissants, à l'allure délégué a un acte d'accusation,. car il n'est pas dans décidée"· fera disparaltre de notre planète jusqu'aux nOs intentions d'accuser l'impérialisme britannique traces d'oppression de l'homme par l'homme. d~s crimes commis par Jpf;.)lfoUS essayons seule221. Mais, aujoUI'd~hui,des voix différ.entes nouS .ment de montrer nos JJldiêS natiGnales. celles que la . ê botte du colonialist,yà faites sur notre corps. Nôtre arrivent dlAmérique. On fait savoir que le Congr s ~ppel est un t~\'trible cri d'agonie et ce que nous ré" des Etats-Unisd'Amériqus entend dépenser au courS ,~lamons c'est;,que l'bonorableAssembléedamande de l'exercice financier 1960...1961. plusieurs millionS ~. la (Jrande-:Oretagne d'être assez magnanim~ pour de dollars pouT la propagande en Afrique. Dans un si)u1E~Ver sa/botte, car là ail cette botte est posée certain nombre de pays africains. plusieurs milliers . .\\ de 'missionnaires américains ont déjà pris leurs quarse tt10uvent P~us d'un demi-million de faibles gorges tiers; une kyl'ielle de messagers d'fnnom.brables guyanaises écltasées." "sociétés de bienfaisance" patronnées par Ford et 211. .TI e,çiste ~'incore d'autres documents, ce sont les Rockefeller les suivent de près. Le. Sénateur Cross a, documents de-th. ·CdDférenca- d~s Etats indépendants ouvertement et sans pudeur aucune, déclaré du haut de 'j' -la tr un) afrie 'IllOUl Quar cainl "Bie . COin] Asie DlOYl fortf: natic L'an ainsJ l1sm 222. on nE tique et ~n enter tous atteil subtl nialil son ~ nOUvt mot 1 lnteD' êlolg leurs et le $ilver cliver conCE la lib 223. longtt tians du ré textel est 11 cOté i tout i press des p de ml salem ment calonl quoi l Ce pl Hondt but es ratioll colonJ l'espe' serait Hondu 224. .. lomnil ne so manq\ pensal mandE 225. m.ent I110ndE f)n exl _.iii_:iI: .:.r .r "M: l "liT. Til:r_r.I.J.r.l.;;;.T.q.:r:.T.m.J.~·'.iiJI.F.· . ' . ' l, •.LI I;IrI7Il:llinllalrrl".;;;lrn.n••r:.T!lp_r.'• •nln.n.:1.Ir.I1_1"-;,~-i , 933ême séance -2 décembre 1960 a lS lS lS le ;é .II ~ le Le le L- ln Ilt LIX, lS le le ~" m ~S ~s le )n 1lX ai »e ~e )- nt al l- et llt st m fs nt re lX lS ~s rS :lB In rs r~s et a, :le l 1171 pas difficile de comprendre que 14 encore 11 ne s'agit que d'intentions et, pouroamoufler cela, on propose de créer une commission. Or, dequois'occupera-t-eUe? Elle devra se rendre dans les possessions coloniales et présenter des recommandationsl l'Assemblée générale lors de sa seizième session. Des recommandations sur quoi? Sur les moyens les plus adéquats, les plus rapides et les plus efficaces de rendre possible la disparition absolue du colonialisme. Tout cela n'est qu'un fatras de mots, vides de sens. Teleat l'usage qui s 'est établi ,A l'ONU: lorsqu'on veut faire sombrer une mesure saine' et progressiste que l'Organisation des Nations Unies s'apprête à adopter, on élabore, pour faire contrepoids, une résolutioll semblable â celle du Hondw'as. Peut-être que, Wt1r cer.. taines délégations, un tel projet constituerait J!'lème une sorte d'échappatoire 'ou de coin d'ombre pe:r~ettantde se dissimuler. En tout cas l'Ukrain~,~'èlle, tient à déclarer clairement que la résolutior./proposée par le Honduras est inacceptable, en ~OS' comme en détail. Nous ne saurionsappo~r mi appui à un projet de résolution qui aurait pour but non pas de liqu1~r le coloniaUsme, mais urrlquementd'établir si les colonies sont préparéeBl1l'inc1épeudance. , 226. Les r~uples qui luttent pour leur libération et pour l'affe\~missementd'une indépendance réelle disposent d'une grande force, qui leur permet des'opPoser victorieusement aux perfides machinations des colonialistes et des néo-colonialistes. Cette forcec'est l'union et la solidarité. C'est A Bandoung que les Etats asiatiques et africains ont formulé les principes de base de la solidarité africano-asiatique, solidarité qui repose sur une haine commune du colonialisme, queUe que soit sa forme, sur une haine commune du racisme et, enfin, sur une aspiration commune A conserver et ft, conElolider la paix sur la 223. Oui, mais, si l'on a composé et 'rél~ité depuis terre. D'autres conférences analogues de pays en lutte longtemps déjà des odes en l'honneur de bonnes intenont eu lieu depuis à Accra, A Tunis, à Conakry. Et tions encore dans les limbes, lasuppreselion réelle voici que par le monde retentit comme un écho du régime colonialiste est retardéè-sous dive~s prépuissant la voix de l'Amérique latine incarnée dans textes' ridicules et, je dirai même, démagogiques. Là les appels ardents de la Déclaration de La Havane. est' l'essentiel de nOs divergences de principe : d'un 227 Ces jours-ci, près de 100 Etats représentés l cOté 11 y a les pays colonialistes avec leurs intentions tout à fait à l'opposé des pays qui exigent une sup- , l'ONU examinent et discutent avec émotion et chaleur pression immédiate du régime colonial. La déclaration' la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance auxpays etaux peuples coloniaux, proposée par l'Ùnion sovié... des pays africano-asiatiques [A/L.323 et Add.ll5], tique, pays de la paix, pays d'une fraternité véritable de même que celle de l'Union soviétique, proclan'lc et de l'amitiédes peuples, pays qui a (suivant l'expressolennellement la nécessité de mettre fin, immédiatesiOn de l'un des principaux chefs de l'Asie contemment et sans aucune réserve, A toutes les fOl'mes du poraine) posé les fondements de la civUisationnouvelle colonialisme, sous tontes leurs manifestations. Alors â 011 la paix peut se développer• La l_bération des pays quoi bon ce projet df~ résolution du Honduras [AIL. 324] ? et des peuples de la domination colo"i~le flboutira â Ce projet était\ nécessaire A ceux qui poussent le l'assainissement des, relations inteiîiatiôi1ales,~CI1'-Cla' Honduras et dont, l'identité est facile â deviner. Son " . ' IÎ -' congol!dation de la paix. n n'est p11us possible d'arrêbut est d'empêcher, si possible, l'adoption de la déclater la lutte des peuples c910nisé~/Pourleur libération. ration et de prcliionger ainsi l'existence du régime "C'est un importantproc~'ssus tüstol'ique qui s'effeccolonial. Nntre ~1élégation - je .le ,dis avec tout le tue avec une force orois;rsant~4et irréversible", indirespect qlleje ~ft.>is aux pays de l'At'l1érique latine'quait, dans une de ses ihter~entions au cours de la seraitbo\11e~rsée d'apprendre que ta résolution du présente session de 'l'Assemblée générale, M. N.S. Honduras puisse refléter l'opinion dO tous ces pays. Khrouohtchev. 'Nous le disons et 'nous répétons: il faut 224. Ce pi"ojet œ/;résolutionrépête~ en fait, les caaccorder la liberté et l'indépendance totales aux lOmnies déînagôgtques qui insinuen~'que les colonies peuples coloniaux etaux territOires sous tutelle ou ne sont pas mOrespol,ll' l'1nd~iiGtidance, qu'il leur non autonomes et cela non pas à l'avenir, mais aujourmanque les institutions politiques et, sociales indisd'hui même et sans. dêlai./ pensabl~s pour pouvoir prendre les leviet'n de com228. Le peuple libre de IrUkraine indépendante ainsi mande. que son gouvernement restent aux cOtés de tous les 225. Bien sOr, ce projet de résolution proclame égale... peuples libres et accordent leurapputtotal et incontnent que le colonialisme doit être ,supprimé dans le ditionnel aux nobles idéaux et buts de la Déclaration n10nde, Dla~s on n'y voit rtenquipuisseindiquer quand sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux., f.>n extirpera cet opprobre du XXème siècle. n n'est la tribune du Congrès qu'll étatt nécessaire d'élaborer un ,programme de prop~gande destinée au continent africain "pour ouvrir l'accès à ces vastes espaces ';tJlouveaux 011 se trouvent et se cachent des dollars". Quant au Secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, , il s'est exprimé encore plus clairement: "BientOt, 'a-t-il dit, les Etats-Unis seront à même de , compenser les éch0CS relatifs de notre pol1tlqueen Asie et au Moyen-Orient; l'Afrique nous fournit le moyen de prendre "me revanche." n s'agit, donc d'effotts des Etats-Unis qui tendent à établir leur domination politique, économique. et militaire en Afrique. L'anciencolonialisD1.e, A jamais compromis, serait ainsiremplaoé par l'implantation d'un néo-colonialisme, poudré à l 'impérialism~. 222. L'expression "prendre une revanche" d§peint on ne peut mieux la politique et, au-delà de cette politique, le comportement pratique des Etats-Unis au sein et ~n dehors de i 'Organisat!~ii des :Nations Unies. ,Bien entendu, la vie a enseigné aux colmtialiGtes - bien que tous n'aient peut~tre pas profi~ de cette leçon - â atteindre leurs buts par des moyens de plus en plus subtils.ns ne disent plus de nos jOQ"S que: le"colonialisme est un bien et qu'on ne peutosér réclamer son élimination de la vie des peuples. Mais, dans leur nouveau vocabulaire, le mot "indépendance if comme le mot "autonomie" ne s'emploient què pour désigner des Intentions et encore des intentions pour un avenir éloigné. L'un des précédents Qrateurs a indiqué d'ailleurs clairement qu'entre les puissances colonialistes et les pays de l'Asie et de l'Afrique il n'y a pas de Mvergences quant aux intentions; il n'y a que des divergences concernant les méthodes et, quelquefois, concernant la date de l'octroi de l'indépendance: et de la liberté. li .....i 1172 _ ~,.~... ' . ._ Assemblée gênérale - Quinzième·session - Séances plénières 229. M. CHAMPASSAK (Laos): Si ma délégation croit' devoit! prendre part 1 la (Uacussion du problème sur l'octroi de l'tndépendanceaux peuples coloniaux, c'est parce qU'elle estime que le· problème du colonialisme revêt .une importance exceptionnelle. Certains des orateurs qui m'ont précédé ont stigmatisé la persistance du fléau coloniallste. D'autres ont soul1gné la disparition progressive du colonialisme et aussi la naissance ,d'une nouvelle forme·de ce fléau destiné à perpétuer la domination d'un pays par un autre et l'exploitation de l'homme par l'homme. ns ont tous amplement démontré le danger que >l'eprésentent pour la paix et l,a sécurité internationales toutes les formes du colOnialisme. 230. Après. la seconde guerre mondiale;· les vagues du nationalisme ont soufflé sur le continent asiatique, bousculant les positions coloniales traditionnellement les plus solides. Près de 1 milliard d'hommes ont recouvré leur dignité et leur libertéoutragêe~. La Charte de San Francisco, proclamée dans l'eupho:rte de la fin de la seconde guerre mondiale,. a incontestablement, par ses mobiles moraux, accéléré le processusde décolonisation. La politique des pays traditionnellement anticolonialistes, les progrès techniques rapides, les échanges de plus en plus grands des courants d'idées· ont rendu intenables les positions des pUissandes colonialistes. C'est sous l'influence conibinée . 9è ces divers facteurs que la Uquidation des empirel.,",'s'est accélérée. 231. La Cotiférence de Bandoung de 1955, qUi marque une étape historique dans les relations des peuples des continents afrioain et asiatique, a provoqué un essor nouv~au dans le mouvement de la libération de l'Afrique. 232. Après l'Asie, le continent africain, avec ses richesses et son potentiel humain, s'éveille lIa vie internatiOnale et tous les orateurs ont 'souligné ici, avec justesse, quel'année 1960 est l 'anné~ de l' Mrique. Gelle-et,par scndynamisme, a déjà apportéà'nos travaux Wle contribution importante. 233. A.part quelques nots 011 les· colonialistes éta-· bUssent. leur doInination et font encore la loi, on peut dire que l'ère du colonialisme est close.· Si ces quelque"nots subsistent' encore, le mouvement' d'émancipation, qui a des racines profondes, ne tar.. derapas A les balayer. Car, dans l'ère de l'interdépendance et de l'indivisibilité ·ete· la .paix, le colonialisme moribond a du mal Il survivre. 234. Appartenant AunpaysbQuddhiste, le peuple lao a toujours manifesté Wle répugnance A toutes les formes de domination, qu'ell~s soient idéologiques ou matérialistes. Nous estimons que l'humiliation est pire que la misère, car l'homme peut s'accoutumer à la faim, mais ne s'habitue jamais, A l'bumiliatlon. Instruits dans des principes de tolérance et d'humanisme, nous nous refusons· cependant â regarder ce problème seulement dans son aspect négat.if. 235. Nous .soutenons énergiquement les efforts des peuples qUi .luttent. pour leur.indépendance et leur liberté. L'autodétermination, t notre avis, est la seule voie susceptible non seulement de changer la conscience politique des peuples opprimés, mais aussi de rétablir la. cOncorde. Nous. considérons· que le mouvement d'émancipation est irrésistible~tirréversible, mals nous sommes cont~e ceuxqUi entretiennent le· ferment de haine, ceux qUi utilisent. ~s slogans explosifs pour des motifs sociaux ou raciaux, ou tout . simplement pour détourner les difficultés politiques, èar nOUS estimons que ce sont là des formes d'avilissement de la pensée humaine incompatibles avec· les principes moraux. ' ' . 236. Gardons-nous cependant de nous laisser entrafner à des manifestations d'bystérie raciale par haine du colOnialisme. n ne sUffit pas de condamner le colonialisme par un feu d'artifice verbal, il faut lui Oter surtout les raisons de survie pour empêcher son retour. Le racisme et la xénophobie sont, lnotre avis, les deux sources principales 011 les tenants du colonialisme jouent· pour s'efforcer de ressusciter leur gra.ndeur passêeet leursupêriorité. Bannir ces sentiments, c'est condamner les puissances coloniales à un isolement progressif, c'est liqUider les germes du colonialisme. n ne faut pas que l'indépendance nouvellement acquise se transforme en dépendance aveugle, car il n'y'a pas "d'alternative â la nbertê". No~ estimons que la lutte contre~e colonialisme doit être menée de pair avec le combat pour le bien-être social et pour le progrès économique, car combattre le colonialis'mesur ua seul front en négligeant le problème de .la faim ~t de l'ign9rance serait une négation pire qu'un crimEi~ 240. le pro~ Add.1 Ellep ce pra 237. L'anticolonialiSMe ne doit pas nous masquer les visées politiques de tel ou tel bloc idéologique qui cherche à capturer les Etats nouveau-nés, désemparés et faibles, soit pour les placer' directement dans leur orbite, soit pour en faire une clientèle commode. En tombant dans: les pièges du nouvel impérialisme, on risque'd'êtreravaléau rang d'un simple rouage participant au fonctionnement du mouvement d'une horloge. Dans ce cas, l'indépendance pour laquelle on lutte ne serait qu'une indépendance de seconde classe. 238. De l'avis de ma délégation, il serait vain de se livrer à des èontroverses si l'on n'a pas la même notion de la liberté et de la dignité humaine. Si le langage de la liberté .et de l'égalité d.es peuples n'a pas, lé méme sens". la mèm~e signification partout, et n'est seulement qu'un article d'exportation Al'usage des· masses pauvres et ignorantes, pour servir la cause que chacun défend, alors la passion doni-n"us faiSOns· preuve ici pour combattre ce vieux fléau qu'est le ,colonialisme n'a pas.de sens. . 239. Ainsi f le chemin de la paix et de la concorde sur lequel nous nOUS engageons restera toujours plein d'obstacles tant qU'il exlstera des nations qUi, tout en parlant' constamment de paix, de liberté et d'émancipa.tion, ne rêvent en fait qu'A étendre leur orgueilleuse pUiSS(lftCe .au-dell d$' leUrs ;frontières.,. soit par les arides, soit par la subversion dont!'action sournoise est pire que les :mauXcoloniallstes. Ces nations, trop sQres de leur philosophie, persuadées de détenir la ' clef· ·de l'avenir et convainCues de leur vocation missionnaire, .'emploient' tous les moyens, fussent-ils les plus brutaux, pour imposer leur domination. n faut que ces pUissances, qUi tentent de rééditer l'aventure coloniale, sachent que ladissolution des empirescolonlaux a. pris désormais. de. telles proportions que seul le libéralisme le plus .conciliant et ·le plus imaginatif pov.rrait remplacer leurs obligations passées par des Uens volontairement acceptés. n faut opérer les ajustements nêcessalrespar l 'évaluation sans passion des relations contemporaines depUlssances, par la· redéfinition. de l 'In.térêt,. dégagée· des conceptions vulgaires de la. grandeur· nationalê, pour rétablir la confiance, l'amitié et la paix. - Litho ln UJ -.rprnn if li F:J r :; r:r lEP?: n ;i r'mur nmnmm.TPn nr iJ1J n[; TI r:;;; n T r Tm! 'IPITrp??; 7 7---- -~-- I-~ -les, seles 'at.. 933ème séance - 2 décembre 1960 240. M., délégation est une de celles .qui ont parrainé le projet de déclaration des4~ puissances [A/L.323 et Add.1 â 5] soumis ll l'~xamen de cette assemblée. Elle pense que le cadre et les idées contenues dans ce projet refn~teDt fid~lemeDt les pr1nclp:tS sacrês de 1173 la Charte des Nations Unies etespêrequ'l1 sera adopté par la plus large majorité. . 1 1 1 ii La séance estlevée à 19 h 25. ,lne . , le lui son ris, 110- eur lU- s! du :>u- nce é". loit tre tre le la=» les qui rés 3ur En on ti.. ge. ne se me .le n'a et Lge la ,us est lur ein en ci- ISe les lse ~op 'la, Is- les lue lo- lUX le LUf les les lon '. la IDS lé. ,r - Litho in UoN • 77002-September 1961-8.75