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MARDI 14 AOÛT 2012 LA CÔTE
DUILIER
AUDREY PIGUET
La troupe du Carlaton dans
un spectacle décapant
La troupe interprète la pièce «Le
Testament du chien» de Suassuna,
mise en scène par Dominique
Catton. Un régal! PAGE 6
RÉGION
MORGES L’Association Transports et Environnement approuve le projet de
contournement autoroutier de La Coquette, mais avec plusieurs conditions.
D’autoroute à boulevard urbain
FABIENNE MORAND
[email protected]
Hier matin, l’Association
transports et environnement
(ATE) a présenté ses solutions
pour délester la région morgienne. Roger Nordmann, son
vice-président et conseiller national socialiste, a présenté les
conclusions d’une étude réalisée par un groupe de travail mis
sur pied par l’ATE. Deux versions proposées par l’Office fédéral des routes (OFROU) ont
trouvé un écho favorable auprès de l’ATE, mais avec plusieurs conditions.
Pour la variante du petit contournement, l’ATE souhaite
que la construction soit souterraine sur l’essentiel du nouveau
tronçon, et que la capacité actuelle soit maintenue, à savoir
deux fois deux voies.
La seconde option, longuement présentée hier, apporte
un élément inédit: le déclassement de trois portions d’autoroutes – celle qui traverse Morges, celle qui relie Ecublens à
Villars-Sainte-Croix et celle qui
se termine à la Maladière (voir
graphique) – en boulevards urbains. Ainsi l’ATE soutient le
grand contournement de Morges à cette condition. Mais elle
souhaite également que la
construction soit souterraine
sur l’entier du nouveau tronçon. Ce dernier lierait la zone
du Boiron de Morges à l’échangeur de Villars-Sainte-Croix.
Un tronçon accessible
à tous les véhicules
«Il ne faut pas se leurrer, ça ne
sera pas non plus un sentier pédestre, affirme Valérie Schwaar, secrétaire générale de l’ATE Vaud.
Nous sommes conscients que la
balafre dans Morges restera, mais
ce ne sera plus une tranchée.
L’idée avec ces déclassements est
de dissoudre l’autoroute dans le
tissu urbain.» Car une fois redevenus des routes, ces segments autoroutiers s’ouvriraient à tous les
types de véhicules et pourraient
être traversés par les piétons. «Il
est évident qu’il y aura une partie de
déconstruction, afin de remettre
l’autoroute au même niveau que le
reste des routes», ajoute Alain
Jaccard, chef du service des infrastructures et énergies de la
ville de Morges. Et Roger Nordmann de préciser: «Il existe plusieurs possibilités de conception
d’un boulevard urbain, mais ça ne
Selon le graphique de l’ATE, les trois tronçons à l’intérieur du contournement existant et de l’éventuel futur, devraient être déclassés. ATE
sera au moins plus une barrière.»
Les municipaux morgiens Eric
Züger et Vincent Jaques étaient
également présents et semblaient très intéressés par l’analyse de l’ATE.
Passer par le politique
« Nous sommes conscients
●
que la balafre dans Morges
restera, mais ce ne sera plus
une tranchée.»
VALÉRIE SCHWAAR SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ATE-VAUD
Roger Nordmann espère que
les responsables de l’OFROU
comprendront que le projet de
deux autoroutes ne sera pas accepté et qu’ils doivent être à
l’écoute de la population locale.
«Ce qui est important pour nous,
c’est d’avoir une vision globale,
souligne Valérie Schwaar qui
reproche à l’OFROU une analyse trop focalisée sur le problème autoroutier de La Co-
quette. On parle continuellement
d’agglomération pour la région
Morges-Lausanne. Il faut être cohérent et logique.»
Valérie Schwaar est aussi députée au Grand conseil vaudois. Elle estime que c’est là, au
niveau politique, qu’il faut agir
pour être soutenu. Roger Nordmann avait déjà suggéré une
précision en mai au Parlement.
Il souhaitait que soit inscrit,
suite au débat sur le réseau des
routes nationales, que le nouveau tronçon d’autoroute remplacera l’actuel. La proposition
a été refusée de justesse. Le dossier est actuellement aux Etats
et est soutenu par la conseillère
Géraldine Savary. RAPPEL DES VARIANTES PROPOSÉES PAR L’OFROU
En avril 2011, l’Office fédéral des routes (OFROU) présentait quatre variantes:
1. Liaison courte (évitement de Morges) et déclassement de la traversée de
Morges. 2. Liaison longue (évitement de Morges et de Lausanne Ouest) et
maintien de l’autoroute actuelle. 3. Liaison longue (évitement de Morges et
de Lausanne Ouest) et déclassement de la traversée de Morges. 4. Liaison
longue (évitement de Morges et de Lausanne Ouest) avec liaison intermédiaire et déclassement de la traversée de Morges. Ces projets ne précisaient
pas le tracé exact, ni s’il serait en tunnel ou en surface.
Fin avril 2012, l’OFROU a annoncé privilégier une liaison longue, la question
d’un éventuel déclassement de l’autoroute actuelle n’a pas encore été tranchée. «Nous devons éclaircir la question et notamment savoir si le déclassement est voulu, par qui et comment trouver les financements pour couvrir les coûts supplémentaires, explique Antonello Laveglia, porte-parole de
l’OFROU. Cependant, pour nous, la proposition de l’ATE est irréalisable.» Selon lui, les personnes provenant depuis Genève prendront le contournement et passeront par le tronçon Villars-Sainte-Croix-Ecublens pour entrer
dans Lausanne. Le déclasser n’est pas possible au vu du trafic. RÉGION Saint-Cergue et La Rippe auront un Exécutif au complet. Borex et Longirod n’ont trouvé aucun successeur.
Elections complémentaires: les candidats sont rares
Les greffes de La Rippe, Borex,
Saint-Cergue et de Longirod
étaient dans l’attente, hier peu
avant midi, des listes de candidats
pour succéder aux municipaux
sortants. Alors que La Rippe et
Saint-Cergue ont reçu chacune
une candidature – conduisant à
une élection tacite –, Longirod et
Borex n’ont personne à proposer à
l’élection complémentaire prévue
le 23 septembre. La difficulté d’assurer la relève des Exécutifs est
toujours d’actualité.
SAINT-CERGUE
Il aurait dû y avoir deux candidats à la succession du municipal
Eddy Blumenstein – en exercice
jusqu’au 30 septembre –, mais
Pierre Graber a été l’unique prétendant. Elu tacitement, l’enfant
du village «s’est dit surpris d’être
seul» en course. A 56 ans, père de
trois garçons et chercheur chez
Merck Serono, Pierre Graber fait
partie du Conseil communal depuis un an et est l’époux de Françoise Graber qui a œuvré à la Municipalité pendant quatorze ans. Il
reprendrait le dicastère de son
prédécesseur soit Routes et voirie,
déchets et bâtiments.
LA RIPPE
L’autre village à avoir complété
son équipe est La Rippe par l’intermédiaire d’Olivier Tappy, 48 ans.
«Cela fait quinze ans que je vis dans
la commune, évoque-t-il. Dès le départ, j’ai intégré le Conseil général de
l’époque puis le Conseil communal.
Pour moi, passer à l’Exécutif est un
aboutissement.» Cet ingénieur en
génie civil succédera prochainement à Pierre-André Melly mais
ne devrait pas reprendre son dicastère Voirie, domaines, forêts.
Olivier Tappy élu à La Rippe. DR
Pierre Graber élu à Saint-Cergue. DR
En effet, une redistribution des dicastères est envisagée.
Ernst Meyer, syndic sortant, avait
accepté cette fonction pour justement «dépanner» (suite au départ
de Yves Gallay), alors qu’il ne songeait pas à renouveler son mandat
de municipal. «Maintenant, j’ai
73 ans et je veux avoir une vie privée.
BOREX
Non loin de La Rippe, la commune de Borex n’a reçu la visite
d’aucun postulant, hier à midi.
J’éprouve une grande fatigue donc je
ne reviendrai pas sur ma décision»,
lance-t-il. Quelques habitants ont
été approchés pour reprendre le
flambeau, mais aucun d’entre eux
n’a donné une suite favorable. «Je
connais une dizaine de conseillers
communaux qui assumeraient parfaitement cette fonction. Mais aujourd’hui, les gens sont occupés à
120%.» En conséquence, un bulletin vierge sera envoyé aux électeurs avec le matériel de vote du
23 septembre. On verra alors quel
nom figurera en majorité sur les
bulletins.
Ernst Meyer se donne jusqu’à la
fin de l’année, au plus tard, pour
quitter sa fonction. Pour le Borésien, cette situation «ajoute un
argument au projet de fusion des
communes Asse & Boiron, mais
cela va demander plusieurs années.»
LONGIROD
Une autre Municipalité est inquiète, celle de Longirod. Pas de
candidat non plus pour remplacer
Philippe Rubin, en exercice depuis 1994 comme municipal et
qui a démissionné pour le 31 août.
Pourtant, une douzaine de personnes ont été approchées. «Nous
aurions aimé décaler cette élection
complémentaire, car ce dépôt des
listes tombe en plein été. Mais nous
sommes un Conseil général et nous
n’avons pas le droit de repousser
cette élection», déplore le syndic
Eric Chesaux. Un bulletin vierge
accompagnera aussi le matériel de
vote du 23 septembre. «Je suis un
peu déçu. Nous avons tellement de
peine à trouver du monde. Les gens
ne veulent ou ne peuvent plus s’engager. Je me demande comment les
choses évolueront», s’interroge Eric
Chesaux. PHILIPPE CADOUX