Sélection de la semaine par Le Magazine littéraire (4
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Sélection de la semaine par Le Magazine littéraire (4
Sélection de la semaine par Le Magazine littéraire (4 janvier 2012) « Force », tel pourrait être le mot d’ordre de notre sélection pour le mois de janvier. « Force » incantatoire du dernier roman de Camille de Toledo, « force » fusionnelle de l’amitié pour celui de Kéthévane Davrichewy ou les lettres d’Aragon à Breton mais aussi « force » du désespoir pour la dernière fiction de Philippe Besson. Parmi les nombreuses parutions de la rentrée d’hiver, en voici donc dix à retenir. Forcément. En fiction française, Le Magazine Littéraire retient donc L’Inquiétude d’être au monde de Camille de Toledo, essai versifié dont la puissance confine à celle de la parole prononcée mais aussi Les Séparées de Kéthévane Davrichewy, qui raboute les souvenirs de deux femmes, dont l’intense amitié s’est dispersée ainsi qu’Une bonne raison de se tuer de Philippe Besson, tragédie entrecroisant les destins de deux divorcés, dans la cité des Anges. Le dernier roman d’Arno Bertina, Je suis une aventure, dans lequel l’auteur interroge les notions de force et de grâce à travers l’odyssée commune de Roger Federer et d’un journaliste sportif, a également retenu notre attention. De même que les Rendez-vous nomades de Sylvie Germain, exploration du divin et de l’inconnu à travers une méditation sur les mots, leur étymologie et leur équivocité. Du côté des non fictions, le Magazine Littéraire salue la parution de cours inédits de Bourdieu sur l’Etat qui témoignent de l’aspect profondément politique des recherches du sociologue (Sur l’État,. Cours au Collège de France), ainsi que celle des quelques cent soixante-dix lettres de Louis Aragon à André Breton, où s’incarne une complicité aussi profonde que vouée à l’échec. Enfin, nous recommandons également les Sources certaines de F.-G. Maugarlone, flânerie savante en neuf essais sur Freud, Brasillach, Gracq ou Fernand Braudel ; le troisième et prodigieux volume de Georges Didi-Huberman consacrée aux formes de savoir visuel (l’Atlas ou le Gai Savoir inquiet), ainsi que le Dictionnaire des lieux et pays mythiques d’Olivier Battistini, véritable mine de précision sur les contrées qui nous fascinent. Laurent Nunez, Rédacteur en chef du Magazine littéraire L'inquiétude d'être au monde Camille de Toledo Verdier Date de parution : 05/01/2012 Genre : Essai Format : 22 x 14 cm Prix : 6.30 € ISBN : 978-2-86432-669-4 Nombre de pages : 64 pages Un essai de "poéthique de l'entre des langues" visant à agir sur l'esprit contemporain de l'Europe. S'opposant aux droites populaires européennes, C. de Toledo cherche à exprimer le vertige des identités multiples, de la coupure généalogique qui caractérise le XXIe siècle, par-delà ou en deça des langues, lesquelles perpétuent les réflexes meurtriers du classement. Rendez-vous nomades Sylvie Germain Albin Michel Date de parution : 04/01/2012 Genre : Roman Format : 19 x 13 cm Prix : 15 € ISBN : 978-2-226-23862-7 Nombre de pages : 150 pages « Qu’en est-il de ‘Dieu’ ? Est-ce une invention et, si oui, de quel type: une œuvre géniale créée par l’imagination humaine, une découverte insoupçonnée, inimaginable, opérée par voie de révélation, une pure fiction construite sur fond de peur et de désir, un mensonge phénoménal concocté pour les naïfs? On peut opter pour une signification unique, et s’y tenir sa vie durant, ou migrer d’un sens à un autre au fil du temps. On peut aussi déambuler sans fin, en zigzag et en spirale, autour d’une seule signification qui s’impose, plus troublante et magnétique que les autres, pour l’interroger, encore et encore. » Prix Femina 1989 pour Jours de colère, Grand Prix Jean- Giono 1998 pour Tobie des Marais, Sylvie Germain a publié aux Editions Albin Michel Magnus, prix Goncourt des lycéens 2005, L’Inaperçu en 2008, Hors champ en 2009 et Le Monde sans vous en 2011. Coordonnées du chargé de droits Albin Michel Nom : Solène Chabanais Fonction : Directrice Droits Etrangers Adresse : 22 rue Huyghens - 75014 Paris Courriel : [email protected] Tél : + 33 (0)1 42 79 10 79 Les séparés Kéthévane Davrichewy S. Wespieser éditeur Date de parution : 12/01/2012 Genre : Roman Format : 18 x 14 cm Prix : 18.25 € ISBN : 978-2-84805-106-2 Nombre de pages : 224 pages mai 1981 : Alice et Cécile ont seize ans, elles assistent, un brin distantes, à l’explosion de joie familiale. Les parents d’Alice partent fêter la victoire de la gauche place de la Bastille. Cécile pense à la tête de son père, sans doute déjà occupé à échafauder des ruses pour mettre son argent à l’abri. 10 mai 2011 : David, le mari d’Alice, vient de quitter leur appartement. Son départ ravive le chagrin de la rupture avec Cécile. Alice ne l’a pas revue depuis cinq ans, alors qu’il ne s’était pas passé une journée depuis leur enfance sans qu’au moins elles se parlent. En deux scènes, le cadre est posé : Kéthévane Davrichewy, alternant les points de vue des deux jeunes femmes, écrit le roman d’une amitié fusionnelle sur fond des « années Mitterrand »,dont elle fait défiler avec une belle aisance les images fortes et les moments déterminants. Alice est installée dans un café et laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre pourquoi Cécile n’est pas avec elle le jour où elle se retrouve seule. Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à son amie perdue : elle est sur un lit d’hôpital, plongée dans un semi-coma. Sa famille l’entoure, mais c’est Alice – qui ne sait rien de son accident – qu’elle aimerait sentir auprès d’elle. Tissant en une double trame les trente années écoulées, les voix des deux amies disent l’évidence de leur rencontre, leurs premiers émois amoureux, leur goût passionné pour la littérature, leurs engouements musicaux – de Julien Clerc à Genesis, en passant par les BeeGees, Barbara et Deep Purple, l’écrivain excelle à remixer la bande-son de ces années-là. Elles ont tout partagé, jusqu’à l’éducation de leurs enfants, ont même rêvé à un avenir professionnel commun : Cécile est devenue architecte, Alice designer. Ceux qu’elles ont tant aimé traversent avec grâce eux aussi les pages de ce livre choral. De Philippe, le jeune homme solaire qui leur a tout appris, du clan d’Alice, si soudé et heureux, ou du père de Cécile, Kéthévane Davrichewy brosse des portraits tout en finesse, laissant affleurer sous l’apparence l’ambivalence des liens. Et si elle dévoile au fil des pages des failles, des malentendus, de sourdes rancœurs ou de lourds secrets, elle écrit surtout sur la complexité des sentiments. Kéthévane Davrichewy, avec beaucoup de pudeur, écrit là un très beau roman de la perte et de la fin de l’enfance. Coordonnées du chargé de droits Sabine Wespieser Éditeur Nom : Joschi Guitton Fonction : Responsable des droits Adresse : 13 rue Séguier - 75006 Paris Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 44 07 59 59 Site internet : http://www.swediteur.com Je suis une aventure Arno Bertina Verticales Date de parution : 05/01/2012 Genre : Roman Format : 22 x 15 cm Prix : 24.55 € ISBN : 978-2-07-013661-2 En 2008, le narrateur, un journaliste sportif, tente d'obtenir un entretien avec le tennisman Rodgeur Fédérère qui vient de perdre plusieurs matchs et refuse tout contact avec la presse. Désireux de sonder cette crise intérieure, le narrateur finit toutefois par le rencontrer. Rapidement, les deux hommes deviennent inséparables et s'engagent dans des aventures rocambolesques à Londres et au Mali. Coordonnées du chargé de droits Gallimard Nom : Anne-Solange Noble Fonction : Directrice des cessions de droits Adresse : 5, rue Gaston-Gallimard - 75007 Paris Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 49 54 42 00 Site internet : http://www.gallimard.fr/ Lettres à André Breton Louis Aragon Gallimard Date de parution : 17/11/2011 Genre : Essai Format : 21 x 14 cm Prix : 23.90 € ISBN : 978-2-07-013520-2 Nombre de pages : 469 pages Ces quelque cent soixante-dix lettres sont la chronique d'une amitié passionnée puis violemment rompue, en même temps qu'elles jalonnent un moment essentiel de la modernité du XXe siècle. Un premier ensemble réunit les lettres de 1918-1919, écrites du front, puis d'Alsace et de Sarre après l'armistice : médecin-auxiliaire jeté en première ligne, Aragon a vécu de près la tuerie mondiale, naufrage d'une civilisation d'où naît la révolte Dada. Ensuite affleure l'histoire agitée du groupe surréaliste, en particulier son entrée dans l'action politique en 1925. Enfin le «Congrès de Kharkov» de 1930 va sceller l'adhésion d'Aragon au communisme, et provoquer à terme sa rupture avec Breton. Tant de noms au fil des pages témoignent d'une amitié née sous le signe de la littérature, et bientôt de sa critique radicale : Rimbaud puis Lautréamont, intercesseurs essentiels ; Gide et Valéry, tôt délaissés ; Apollinaire (sous un jour inattendu), Reverdy, «l'ange offensé» ; Soupault, le premier compagnon, puis Eluard, Desnos... ; et les alliés incommodes Tzara, Picabia... Précieuses enfin sont les lettres où Aragon commente son esthétique, l'écriture du poème qu'il vient d'achever - ou analyse subtilement celui qu'il a reçu de Breton ; et celles où affleure déjà ce débat majeur entre eux, le roman. Incisives, jamais apprêtées, ces lettres attestent la vérité de l'instant : à leur regard, on ne pourra plus écrire la vie d'Aragon ni lire son oeuvre tout à fait de la même façon. Coordonnées du chargé de droits Gallimard Nom : Anne-Solange Noble Fonction : Directrice des cessions de droits Adresse : 5, rue Gaston-Gallimard - 75007 Paris Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 49 54 42 00 Site internet : http://www.gallimard.fr/ Sources certaines François-George Maugarlone Grasset Date de parution : 09/11/2011 Genre : Essai Format : 21 x 14 cm Prix : 19 € ISBN : 978-2-246-78552-1 Nombre de pages : 283 pages C’est un « essai littéraire » d’un genre très particulier et qui, à travers une méditation sur des écrivains plus ou moins majeurs, s’articule autour d’une même question : que restera-t-il du XXème siècle littéraire ? Et, plus particulièrement : qu’en restera-t-il quand le progrès des neurosciences aura rétrospectivement bouleversé la « psychologie », telle que notre littérature la perçoit aujourd’hui ? En d’autres termes, se demande François Maugarlone, comment relirons-nous les œuvres majeures de notre tradition romanesque lorsque les concepts freudiens, dont on fait si grand usage, seront disqualifiés au profit de dosages chimiques ou de molécules mal agencées ? Robert Brasillach, le fin lettré devenu fasciste, Nietzsche et ses dérives, Sartre, Robbe-Grillet, Ionesco, Cioran, sont ici les prétextes de son questionnement qui, pour être souvent savant, ne cesse jamais de célébrer la plaisanterie. Freud, bien entendu, traverse toutes ces pages. C’est un Freud malmené et bien-aimé qui contemple avec mélancolie le siècle où il aura régné sans partage et dont François Maugarlone pense qu’il doit désormais prendre congé. De ce François-George Maugarlone, jadis plus connu sous le nom de François George – jusqu’au « vœu de silence » qui l’exila de l’univers médiatique à la fin des années 1970 – on peut s’attendre à tout. Rebelle, misanthrope, sartrien, aronien, jankélévitchien, président de la Société des amis d’Arsène Lupin, il publia, chez Grasset, A la recherche des disparus (2004) Plus sage est le vent, Retour à Merleau-Ponty et, chez Fayard,Histoire personnelle de la V° République (2008), Présentation de la France à ses enfants (2009). Désormais retraité de l’Assemblée Nationale, il écrit et pense en totale liberté. Coordonnées du chargé de droits Grasset et Fasquelle Nom : Heidi Warneke Fonction : Directrice cessions de droits Adresse : 61, rue des Saints-Pères - 75006 Paris Courriel : [email protected] Tél : 01 44 39 22 12 Site internet : http://www.grasset.fr Atlas ou le Gai Savoir inquiet Georges Didi-Huberman Minuit Date de parution : 03/11/2011 Genre : Essai Format : 22 x 14 cm Prix : 29 € ISBN : 978-2-7073-2200-5 Nombre de pages : 382 pages À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une œuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé – mais constamment démonté, remonté – par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas – ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde – en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Œuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser– à remonter, poétiquement et politiquement – la folie de notre histoire. Coordonnées du chargé de droits Minuit Adresse : 7, rue Bernard Palissy - 75006 Paris Pays : France Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 44 39 39 20 Site internet : http://www.leseditionsdeminuit.fr Dictionnaire des lieux et pays mythiques Olivier Battistini R. Laffont Date de parution : 13/10/2011 Genre : Essai Format : 20 x 13 cm Prix : 32 € ISBN : 978-2-221-09542-3 Nombre de pages : 1303 pages Dans ce grand atelier, chacun des auteurs nous fait découvrir, avec une écriture libre, vive, et toujours accessible, non seulement les lieux proprement mythiques comme par exemple la Terre du Milieu, la Mégapatagonie, la Prairie des Asphodèles, l’Arbre du monde ou encore le Belovodié, mais aussi les lieux qui, entrés dans l’histoire, sont devenus mythiques : la Capoue d’Hannibal ou celle de Spartacus, Roncevaux, l’Afghanistan, le château d’Anet, la Cour de Louis XIV, l’Académie française. Du rapprochement de ces lieux fictifs et réels naissent une tension et une curiosité incessantes qui donnent à cet ouvrage son unité profonde : les lieux, les villes et les pays d’aujourd’hui y retrouvent tout leur pouvoir d’enchantement. Sur cette carte d’un nouveau monde, le lecteur explore des régions insolites, mais aussi une histoire de ces lieux qui s’esquisse en filigrane. Il voyage ainsi, au fil du temps, dans les imaginaires culturels, du passé lointain au présent proche, de l’Antiquité fondatrice aux reprises et inventions nouvelles qui se perpétuent jusque dans notre modernité. La présentation, bien qu’alphabétique, ménage la progression historique, en reprenant la même entrée à des siècles de distance : le mythe de Rome, dans l’antiquité, au Moyen Age…Ainsi se dessine également, à partir de lieux précis, une histoire de notre imaginaire culturel. Chaque entrée fait le point de la manière la plus précise et la plus informée sur la nature du lieu et sur la genèse du mythe qui lui est associé. Dans le même esprit qui anima le Dictionnaire des Symboles (Bouquins) ce dictionnaire est unique et nouveau par sa matière, son ton et son rythme. Un livre fait pour découvrir et rêver au long de centaines d’entrées tout aussi surprenantes et variées les unes que les autres. Coordonnées du chargé de droits Robert Laffont Nom : Benita Edzard Fonction : Directrice des Cessions de Droits Adresse : 24, avenue Marceau - 75008 Paris Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 53 67 14 00 Site internet : http://www.laffont.fr Une bonne raison de se tuer Philippe Besson Julliard Date de parution : 05/01/2012 Genre : Roman Format : 21 x 14 cm Prix : 19 € ISBN : 978-2-260-02003-5 Nombre de pages : 240 pages À Los Angeles, tandis que l’Amérique s’apprête à élire un nouveau président, Laura, en proie à une résignation qui semble insurmontable, et Samuel, dévasté par la douleur et la perte, vacillent au bord du précipice, insensibles à l’effervescence de leur pays. Ils ne se connaissent pas. Leurs destins vont se croiser. Pourront-ils se sauver l’un l’autre ? L’action se déroule le 4 novembre 2008, date de l’élection de Barack Obama. À Los Angeles comme partout ailleurs, c’est une journée d’exaltation, d’espoir de renouveau et d’attente fiévreuse. Mais tandis que l’Amérique semble retenir son souffle, impatiente de connaître l’issue de ce jour historique, pour Laura et Samuel, cette journée sera la plus longue et la plus terrible de leur vie. Car aujourd’hui Samuel doit se rendre aux funérailles de son fils, Paul, qui vient de se suicider à l’âge de dix-sept ans. Et Laura, femme seule de quarante-cinq ans, serveuse dans une cafétéria, a décidé de se donner la mort le soir venu. Pour chacun d’eux, l’enjeu sera le même : comment échapper au déroulement implacable de cette journée ? Samuel pourra-t-il surmonter son chagrin, ne serait-ce que le temps de la cérémonie ? A-t-il même le droit de survivre à l’absence de celui qui n’aurait jamais dû partir avant lui ? Et quel sens donner au geste de son fils, un geste d’autant plus révoltant qu’il est inexpliqué ? Laura, elle, a mûrement réfléchi son choix. Personne ne la regrettera, ni son fils indifférent ni son ex-mari qui, lui, a su refaire sa vie. Cette dernière journée aura-t-elle un goût moins fade que toutes celles qu’elle vient de laisser derrière elle ? Un goût d’exceptionnel qui pourrait la faire changer d’avis ? Samuel et Laura ne se connaissent pas encore. Pourtant ils ont déjà beaucoup en commun. Ils vont d’ailleurs se rencontrer… au crépuscule. Roman de la mélancolie moderne, Une bonne raison de se tuer explore le sentiment de vide dans lequel nous plonge la société contemporaine. Pour décrire cette solitude, ces liens de plus en plus distendus entre les individus, Philippe Besson porte une attention soutenue à ces gestes machinaux qui forment un quotidien insipide, souvent inepte. En s’attardant sur une même et unique journée, il amplifie chaque détail, comme grossi à la loupe, et placé sous une lumière crue. Car, au fond, le lent écoulement du temps est tout ce qui reste aux personnages bouleversants de ce roman magnifique. Hommage au film d’Ettore Scola, Une journée particulière, auquel il fait écho, ce livre évoque en toile de fond une Amérique malade, mais son constat est bien plus vaste encore : le désespoir est, de toutes les menaces, la plus redoutable. Coordonnées du chargé de droits Robert Laffont Nom : Benita Edzard Fonction : Directrice des Cessions de Droits Adresse : 24, avenue Marceau - 75008 Paris Courriel : [email protected] Tél : +33 (0)1 53 67 14 00 Site internet : http://www.laffont.fr Sur l’État : Cours au Collège de France Pierre Bourdieu Le Seuil Date de parution : 05/01/2012 Genre : Essai Format : 23 x 16 cm Prix : 29 € ISBN : 978-2-02-066224-6 Nombre de pages : 608 pages Dévoilant les illusions de la « pensée d’État », vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, comme celles de l’« humeur anti-institutionnelle», qui résume la construction d’un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l’ordre social, Pierre Bourdieu montre que cette « fiction collective » aux effets bien réels est à la fois le produit, l’enjeu et l’espace ultimes de toutes les luttes d’intérêts. Mais, à rebours de sa réputation de théoricien ardu, cette transcription donne aussi à lire un « autre Bourdieu», d’autant plus concret et pédagogue qu’il livre sa pensée en cours d’élaboration. À l’heure où la crise financière permet à des instances supranationales de hâter le basculement du rapport de force et de condamner, au mépris des démocraties, les services publics au démantèlement, cet ouvrage apporte enfin les instruments critiques nécessaires pour assumer, en toute lucidité, un rôle de citoyen. Coordonnées du chargé de droits Editions du Seuil Nom : Martine Heissat Fonction : Directrice du service des droits étrangers Adresse : 25, boulevard Romain Rolland - 75014 Paris Courriel : [email protected]