IPBC ou la numérisation des bandes MF/HF Radio maritimes
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IPBC ou la numérisation des bandes MF/HF Radio maritimes
IPBC OU La numérisation des bandes MF/HF RADIO MARITIMES IPBC ou la numérisation des bandes MF/HF Radio maritimes Les communications entre navires en mer ou entre les navires et la terre sont une composante indispensable de la sécurité en mer. Le SMDSM est basé sur l’usage de cette composante radio. Les systèmes utilisés On peut distinguer : A) Les bandes radio MF de 1.6 à 3.5 MHz utilisées pour des portées de l’ordre de 150/200 MN B) Les bandes radio HF de 4 à 30 MHz utilisées pour des portées mondiales. C) Les bandes radio VHF de 156 à 162 MHz utilisées pour des couvertures côtières. D) Les bandes satellitaires (Inmasat /Irridium, etc…) couverture mondiale sauf les pôles. Hormis les communications satellitaires, qui utilisent des codages numériques, les autres bandes radio sont toujours basées sur l’utilisation de signaux analogiques. Modes de fonctionnement et de trafic On distingue deux modes de fonctionnement : - Phonie : Transmission de la voix - Datas : Système télex ou ASN basé sur l’envoi de tonalités audio analogique avec un débit lent (50 bds en MF/HF et 1200 bds en VHF) Le trafic peut être : Navire → Navire Navire → Station côtière →Navire Dans ce dernier cas, les communications peuvent être de sécurité, gestion du trafic avec les MRCC et VTS ou commerciales avec des stations dédiées à terre (bandes HF en particulier). La démocratisation des moyens satellitaires a, cependant, considérablement réduit le besoin d’utiliser les bandes radio HF pour les liaisons avec la terre, en phonie ou par télex, à des fins commerciales. De ce fait, la quasi-totalité des stations terriennes commerciales a disparu. En conséquence, les bandes radio maritimes MF/HF sont aujourd’hui peu utilisées et peuvent susciter les convoitises d’autres utilisateurs potentiels. La société KENTA Electronic a proposé en 2006 d’étudier la possibilité d’utiliser les bandes radio maritimes MF/HF en mode numérique. Outre le challenge technologique, il était aussi nécessaire de faire évoluer les standardisations actuelles. En effet, l’utilisation des bandes de fréquences est régie par les états sur les bases des accords internationaux. La bande MF, à portée réduite, est gérée par chaque état excepté les fréquences affectées au SMDSM. Les bandes HF, à portée mondiale, sont affectées à des usages précis : phonie, télex, CW, SMDSM et sont harmonisées entre états. L’appendice 17 est le document de référence pour l’usage des bandes HF. Il convenait donc de faire évoluer cet appendice 17 pour qu’il inclut la possibilité d’utiliser la transmission numérique et de ré-affecter les bandes télégraphie (CW) qui ne sont plus exploitées dans ce mode. C’est L’ANFR qui, avec Mr. RISSONE son représentant à l’UIT, a proposé l’évolution de l’appendice 17 incluant des bandes réservées pour : - La phonie simplex 2 - La phonie duplex Le SMDSM Les transmissions numériques telles que IPBC. En parallèle, KENTA Electronic a donc pu développer le concept IPBC : Internet Protocol for Boats Communications basé sur une modulation OFDM large bande de 5 à 10 kHz pour les bandes MF/HF et 25 à 100 kHz pour les bandes VHF. Dans les bandes MF/HF cette modulation OFDM associée à une correction d’erreur, permet des débits supérieurs à 20/25 kbs selon le degré de robustesse retenu. L’objectif premier de IPBC consistait à couvrir le plateau continental où naviguent la majorité des navires de 12 à 30 mètres intéressés par des communications avec les réseaux terrestres à des coûts inférieurs à ceux du satellite. Pour atteindre cet objectif, les expérimentations ont eu lieu dans les bandes 4 et 8 MHz en favorisant la propagation en onde de surface. L’émetteur était installé près de Brest et pouvait transmettre sur 4 ou 8 MHz avec une puissance de 1Kw PEP soit environ 150W RMS/OFDM. L’antenne utilisée était un monopôle vertical de 16m complété par un plan de sol. L’utilisation de la modulation OFDM implique les contraintes suivantes pour le site émission : - Linéarité des amplificateurs dans toute la bande des 10kHz, ce qui oblige à prendre en compte un “ Crest Factor” de l’ordre de 7/8 dB. - Bande passante de l’antenne émission supérieure à 15kHz, ce qui n’est pas trop difficile à atteindre dans les bandes HF mais devient plus complexe avec les bandes MF. L’intérêt de la modulation OFDM associée à un codage d’erreur et de robustesse approprié pour une propagation principalement en onde de surface mais marquée par une composante onde de ciel variable, c’est qu’elle permet une démodulation avec des rapports signal à bruit faibles (de 12 à 15dB) pour des taux d’erreurs de 10-4. Les résultats des expérimentations ont permis de vérifier l’adéquation des études théoriques avec la réalité. La recommandation UIT-R-M1798 qui décrit les transmissions numériques dans les bandes HF avec IPBC a été validée en avril 2010 et sera présentée à la World Radio Conférence de 2012. Il reste à industrialiser les équipements pour permettre une offre commerciale à cette échéance. 3 Application de IPBC au 500 kHz La fréquence radio maritime de 500 kHz était utilisée pour la détresse et la sécurité en mode télégraphe (CW) Elle a été abandonnée en 1997. KENTA Electronic a proposé à l’UIT, à travers l’ANFR, un système de diffusion numérique dans la bande 495/505 kHz basé sur la même modulation que IPBC. Dans ce mode "broadcast", Terre →Navire, les messages sont transmis avec un débit de l’ordre de 15 à 25 kBs selon le codage retenu. Ce projet français a recueilli l’adhésion massive des experts mondiaux à l’UIT avec, en particulier, l’implication des USA par les Coast Guards. Le projet de recommandation présenté en Mai 2010, mis à jour en novembre sera normalement soumis à la World Radio Conférence de 2012. De Mai 2010 à Fin Octobre 2010 KENTA Electronic a procédé à des essais réels en plaçant un émetteur 500 kHz près de Brest rayonnant 10W et un récepteur de test sur le navire PONT AVEN de la Brittany Ferries afin de valider les hypothèses de couvertures et de débit décrites dans le document préparatoire de l’UIT. ANTENNE GPS ANTENNE DE RECEPTION 500KHz 4 Les résultats sont tout à fait conformes à ceux attendus malgré la faible puissance rayonnée prouvant la robustesse de la modulation et de la démodulation. Exemples de portées exploitables avec 10W rayonnée à l’émission RSSI > -85 dBm RSSI ≤ -85 dBm RSSI ≤ -90 dBm RSSI ≤ -95 dBm 5 SNR > 10 dB SNR ≤ 10 dB SNR ≤ 5 dB SNR ≤ 2 dB 6 19 0 NM 16 2 NM Full Demodulation Partial Demodulation Signal Unexploitable Noise Only 7 Dans le même temps, KENTA Electronic a proposé deux modes de fonctionnement du système : - Un mode séquentiel où chaque émetteur diffuse à une période précise programmée Un mode permanent ou la bande 450/505 kHz est partagée en 2 canaux de 5 kHz, ce qui permet l’utilisation simultanée et permanente des émetteurs séparés de l’ordre de 350 MN. Ce mode offre l’avantage d’une diffusion permanente des messages avec un débit inférieur à celui possible en mode séquentiel mais permettant une redondance de la diffusion des messages et donc une plus grande fiabilité dans la réception à bord des navires. Application à la numérisation des bandes VHF Des études sont en cours pour permettre, à terme, l’exploitation de communications numériques, soit : - Sur des canaux VHF existants en bande étroite Sur des nouvelles bandes de fréquences VHF libérées à cet usage en bande large L’appendice 18 sera modifié en conséquence. 8