1 « Compter le CAP : retour sur la constitution d`une sociographie du

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1 « Compter le CAP : retour sur la constitution d`une sociographie du
« Compter le CAP : retour sur la constitution d’une sociographie du
CAP des années cinquante à nos jours ».
Dans le cadre du contrat de recherche intitulé « Centenaire du CAP. Apprentissages
professionnels, certifications scolaires et société» dirigé par G. Moreau, j’ai participé, en
tant que post doctorante, à la constitution d’une « sociographie »1 de ce diplôme des
années 1950 à nos jours. L’objectif était de rendre compte, à partir d’un travail de
collecte de données statistiques, des transformations du CAP sur le temps long : du point
de vue de ses effectifs, spécialités de formation, sexe ratio, taux de réussite, formes
scolaires, etc. Pendant toutes ces années, ce diplôme a en effet changé de définition, de
contenu et de public : le CAP d’aujourd’hui a peu à voir avec ce qu’il était dans les années
cinquante, période fondatrice de sa réputation.
Ce travail de recueil de données ne fut pas sans soulever quelques problèmes. Ainsi,
tout en m’attachant à rendre compte des premiers résultats de cette enquête, je
souhaiterai également évoquer ici les spécificités et les difficultés liées au recensement,
sur le temps long, des effectifs d’un diplôme professionnel comme le CAP. Que nous
apprennent les « archives » sur ce diplôme ? Le CAP a-t-il toujours été compté de la
même façon ? Comment établir une continuité entre les différentes nomenclatures
mobilisées au cours du temps ?
Cette communication vise ainsi non seulement à rendre compte des grandes
évolutions sociographiques de ce diplôme centenaire mais également offrir un retour
réflexif sur le mode d’investigation retenu et incidemment, saisir les évolutions de la
production des données statistiques de l’Education nationale depuis l’après-guerre.
Puiser aux sources administratives
La recherche menée s’appuie sur des sources administratives, c’est-à-dire des
données exhaustives liées à des fichiers de gestion et/ou à des enquêtes de type
recensement effectués par les services du ministère de l’Education nationale. Ce
ministère est une institution ancienne : il existe de l’information statistique sur les
élèves des écoles primaires dès 1828. Il faut cependant attendre 1933, peu après que le
ministère de l’Instruction publique devienne, en 1932, ministère de l’Education
nationale pour qu’un bureau universitaire de la statistique (BUS) soit créé : le centre
d’études et de recherches documentaires sur l’enseignement technique (le CERDET)
rassemble alors les données sur l’enseignement technique tandis que le Service de la
statistique scolaire recense les données sur les élèves et les enseignants de
l’enseignement général et universitaire (INSEE : 2001). A partir de 1953, le document
« Statistiques de formation professionnelle » se met en place : publié annuellement,
1
Nous entendons par sociographie un principe de description des spécificités et des logiques de
différenciation qui segmentent une population, à un moment donné, dont le point commun n’est pas
l’ancrage territorial comme pour une monographie mais l’activité sociale (Moreau).
1
jusqu’en 1963, par le CERDET, il recense, de manière synthétique, le nombre de
candidats et de reçus des diplômes professionnels et techniques du second degré.
D’autres documents (« Informations statistiques », « tableaux statistiques », etc.)2,
prendront sa suite.
Le travail de collecte débute à cette date. Un travail d’archives complémentaire a
été mené en parallèle par l’historien Guy Brucy pour la période 1925-1955 à partir de
différentes sources3 :
- l’Annuaire statistique de la France. Cet annuaire publie les renseignements
communiqués par le Sous-Secrétariat d’Etat de l’Enseignement technique,
- l’ouvrage de Jean-Pierre Guinot, Formation professionnelle et travailleurs qualifiés
depuis 1789, Paris, Domat-Montchrestien, s.d. (1947),
- et la revue L’Enseignement Technique de l’Association française pour le
développement de l’Enseignement technique (AFDET). Les chiffres publiés
émanent la plupart du temps du Centre d’Etudes et de Recherches documentaires
de l’Enseignement technique (CERDET).
Des informations relatives au genre, au statut des candidats et des reçus et ce, pour
chaque groupe de formation du CAP ont ainsi été collectées depuis 1953. Le travail
impliquait également de recenser, sur la période étudiée, le nombre de candidats et de
reçus des différents diplômes de l’enseignement professionnel à partir de leur création
ou jusqu’à leur disparition : brevets d’enseignements, BEP, BP, BT, Bac pro, BTS, etc., afin
de resituer le CAP dans l’espace des diplômes et certifications professionnelles. Le
travail d’enquête n’a nécessité aucun déplacement aux archives et par conséquent ni
poussière, ni odeur surannée telles que les images d’Epinal représentent généralement
ce travail de recherche … Pour mener à bien la collecte, deux bases de données ont été
utilisées, accessibles depuis n’importe quel poste d’informatique connecté à Internet4 :
- La base Aca’doc : http://www.education.gouv.fr/acadoc/
Cette base documentaire des services statistiques de l’Education nationale recense
toutes les publications nationales depuis les années cinquante ainsi que certains travaux
des services statistiques ministériels (à ce jour DEPP Direction de l'évaluation, de la
prospective et de la performance et SDSIES Sous-direction des systèmes d'information et
des études statistiques) et propose, pour la majorité des documents, une consultation en
ligne. Certains services académiques y intègrent leur production propre. On trouve donc
2
Les documents recensant le nombre de candidats et de reçus des diplômes professionnels et techniques
du second degré changent d’intitulé selon les périodes : « Résultats aux examens sessions 19… »
« Informations statistiques », « Note statistique », « Tableaux statistiques », etc.
3 A titre d’information, on observe un relatif appauvrissement des données entre 1925 et 1935 par
rapport à la période antérieure où l’enseignement technique relevait du ministère du Commerce (Briand,
Chapoulie, Peretz : 1979)
4 Le navigateur Firefox est toutefois déconseillé pour consulter Aca’doc.
2
dans cette application documentaire des références, des publications, notes, dossiers,
analyses, tableaux, données et autres productions statistiques5.
- La base Reflet du Céreq : http://mimosa.cereq.fr/reflet/
Cette base répertorie, quant à elle, les diplômes de l’enseignement technique et
professionnel délivrés par les ministères de l’Education nationale, de l’Agriculture et de
la pêche et les directions générales de l’Action sociale et de la Santé. La base contient
ainsi plus de 2600 diplômes (hors licences professionnelles) pour lesquels sont
disponibles des données quantitatives à partir de 1980 (effectifs en dernière année de
formation, résultats aux examens, etc.) et des données qualitatives qui reposent sur un
fonds documentaire alimenté par les textes réglementaires. Des tableaux synthétiques
sur un ensemble de séries statistiques et la constitution des généalogies graphiques
(repérage de l’ancêtre de chaque diplôme) sont également consultables.
Méthodologie
Les différents documents recensés sur Aca’doc ont été imprimés puis classés par ordre
chronologique. Afin de faciliter l’archivage, les documents d’une même décennie ont été classés
avec une pochette de même couleur (bleu pour les années cinquante, vert pour les années
soixante, etc.). L’ensemble des données a ensuite été saisi statistiquement sous fichier Excel,
avec saisie des spécificités et/ou difficultés liées au recueil et à la reconstitution des séries
statistiques (incise « commentaire » dans la cellule concernée). Concernant les données
recueillies sur la base Reflet, celles-ci ont été exportées sur Excel.
Les analyses présentées ici s’appuient sur des faits repérés dans le travail de collecte. Il s’agit
donc d’une démarche inductive. Les analyses menées ne relèvent pas d’un travail d’historien.
Elles s’inscrivent dans une approche sociologique et n’ont pas prétention à reconstituer l‘état de
l’histoire des statistiques de l’enseignement technique et professionnel.
Les statistiques scolaires, comme toutes données statistiques, sont une
« construction » dont il est utile de connaître le cheminement pour en faire bon usage.
Tout comme les statistiques juridico-policières ou encore une partie des statistiques de
l’Etat civil, les statistiques scolaires sont un « sous produit » des activités ordinaires de
l’institution : elles sont immédiatement utilisées pour la gestion de celle-ci (Briand,
Chapoulie, Peretz : 1979) et leurs variables sont tributaires des catégories
réglementaires (Derosières : 2005)6.
5
Question soulevée par Philippe Masson lors de l’atelier « socialisation scolaire » mené par Tristan
Poullaouec, au Cens : alors que je présentais rapidement Aca‘doc comme une base recensant des
« archives », il me rétorqua que cette base documentaire ne recensait pas des archives à proprement
parler mais des publications institutionnelles. Pourtant, sur de nombreux documents consultés, figurent
des annotations, modifications et ajouts manuscrits (cf. power point), modifiant un calcul, un résultat,
incluant de nouvelles données (l’académie de la Seine, généralement), etc. Il semble parfois que j’ai affaire
à des documents de travail. Dans ce sens, ces documents n’ont-ils pas valeur d’archives ?
6
Dans « Décrire l’Etat ou explorer la société », Alain Desrosières rappelle qu’il existe deux types d’outils
pour quantifier : l’enquête et la source administrative.
3
Des modes de description statistiques qui évoluent
Dépouiller des données statistiques sur soixante-dix ans permet non seulement
de constituer des séries temporelles du CAP mais également de saisir en actes les
évolutions des modes de description statistiques d’un diplôme professionnel. C’est à
cette quantification « entrain de se faire » à laquelle le chercheur assiste dans son (lent)
travail de collecte. Il s’agit ici de décrire, à travers l’exemple du CAP, l’introduction de la
variable « sexe » des élèves dans les statistiques scolaires de l’enseignement technique
et professionnel.
Dans les années cinquante, au moment où débute l’enquête, le genre n’est pas
renseigné au niveau des résultats aux examens. En revanche, celui-ci l’est concernant les
effectifs en formation. En 1953, les effectifs « filles » et « garçons » en formation sont en
effet comptabilisés : un tableau pour les garçons, un autre pour les filles suivant le type
d’établissement fréquenté (cf. power point). L’hypothèse d’une difficulté technique pour
expliquer l’absence de cet indicateur au niveau des résultats aux examens ne résiste
donc pas à l’analyse. En fait, le recensement des résultats aux examens s’inscrit à cette
époque plutôt dans une logique d’inventaire : pas de totaux par groupe de formation
(dénommés alors « bijouterie, joaillerie », « photographie », « services », « soins
personnels », etc.) seulement un total général de l’ensemble des CAP. La question du
genre, tout comme celle du taux de réussite à l’examen ne semble pas se poser : nous
sommes en amont des politiques de démocratisation scolaire de la Vème République. Ce
type de recensement porte ainsi une attention au cas singulier et vise moins par
conséquent un principe de généralité. La catégorie « métiers mal désignés », les CAP
orphelins7, l’absence de pourcentages, etc., sont autant d’exemples qui illustrent cette
logique d’inventaire. Le non recueil du genre au niveau des résultats aux examens
montre que cette question n’apparaît pas à l’époque comme « importante ».
L’information n’est alors pas recueillie pour mettre en évidence les inégalités sexuées de
scolarisation ni pour mesurer la « démocratisation » de l’enseignement.
7
Il s’agit de CAP « non classés » dans les différents groupes de formation, répertoriés en fin de liste : CAP
Bronzier (non classé) 1956, Métiers ruraux (non classés) 1956, Monteur en signalisation de chemin de fer
(non classé) 1956, Thermicien (non classé) 1956, Employé de collectivité 1957, Arts ménagers
(1961/1962), Commerciaux Paris 1962, etc. Cette liste des non-classés ainsi que la catégorie « métiers mal
désignés » trahissent une nomenclature instable, en cours d’institution.
4
Document n°1 : « Résultats aux examens, session 1953, Certificats d’aptitude industriels », 1954.
Source Aca’doc
C’est à partir de l’année scolaire 1963 (document publié en 1964) que le sexe est
indiqué pour la première fois au niveau des résultats d’examens : la lettre « G » ou « F »
est apposée devant chaque CAP ou le sigle « GF » quand le CAP est mixte. Le G(arçon)
précède toujours la lettre F(ille)8. Le total de chaque groupe de formation indique la
proportion de filles : « Total xxx dont filles xxx ». Ce premier changement préfigure en
fait celui de 1964. A partir de l’année scolaire 1964 (publiée en 1965) le genre est en
effet renseigné sous la forme suivante, qui sera relativement stable, dans sa
présentation, jusque dans les années quatre-vingt-dix. Exemple : 8702 « coiffeur pour
messieurs » GP/GR /FP/ FR (GP : garçons présentés/GR : garçons reçus, etc.)
Voici donc comment se présente graphiquement la répartition par sexe, en 1963
et en 1964. Notons au passage le changement de présentation du document, dû à
l’informatisation des données :
Document n°2 : « Informations statistiques, session 1963, Certificats d’aptitude professionnelle
nationaux », 1964.
8
Afin de rétablir une relative « équité », j’organisais mes tableaux Excel en commençant par les filles
présentées et reçues. Je regrettais amèrement cette idée qui s’avéra chronophage: cette « inversion »
formelle des genres fut une source d’erreur et les « copier/coller » impossibles.
5
(…)
Source Aca’doc
Document n°3 : « Informations statistiques, session 1964, Certificats d’aptitude professionnelle
nationaux », 1965.
Source Aca’doc
Le premier numéro « d’Informations Statistiques » 1963 (réalisé en 1964) est en
quelque sorte un prototype. Il fait suite aux « Statistiques de formation professionnelle »
publiées annuellement depuis 1953 par le CERDET, dont les activités sont désormais
6
poursuivies par le Service central des Statistiques et de la conjoncture du Ministère de
l’Education nationale9. C’est à cette période, en effet, que se réorganise l’administration
centrale du ministère, par les décrets du 15 octobre 1963 et du 14 mars 1964, et qu’un
Service statistique est créé (Oeuvrard, 2007). Ce changement institutionnel entraine dès
l’édition 1964 (publiée en 1965) une nouvelle présentation (mode portrait), un nouveau
mode de comptage, une inflation d’indicateurs (le renseignement du genre notamment)
et une nouvelle technologie : l’informatique. Les années soixante marquent en effet la
diffusion de l’informatique, qui transforme profondément la statistique publique
(Desrosières : 2005). Du point de vue de l’Education nationale, c’est à cette période,
comme il vient d’être dit, que se réorganisent profondément les services statistiques.
Comme le confirme Yves Legoux, du ministère de l’Education nationale, dans un article
datant de cette époque, « cette réorganisation administrative s'est doublée d'une
mutation technique dont les effets sont chaque jour plus sensibles, le développement du
Service Central des Statistiques et de la Conjoncture se faisant par le recours
systématique et accéléré à des premières formules d’exploitation dont ont bénéficié au
premier chef, en bonne logique, les unités de base se consacrant à la production des
statistiques. Les premiers effets n'ont pas tardé à se faire sentir : accélération notable de
la sortie des états statistiques traditionnels, possibilités considérables d'analyse,
souplesse nouvelle tant dans les prises d'informations que dans les traitements
permettant déjà à de nombreux services gestionnaires d'envisager des méthodes de
travail plus en rapport avec l'énormité de leurs tâches et avec les rythmes auxquels ils
sont soumis. » (Legoux : 1968).
Les années soixante marquent également la généralisation de la mixité dans les
établissements scolaires (Lelièvre : 1991). L’introduction de la variable sexe dans les
résultats aux examens n’est sans doute pas étrangère à ce fait social majeur qui traverse
alors l’institution scolaire dans son ensemble.
Enfin, c’est à cette époque également que les statistiques scolaires tendent à se
renforcer dans le cadre de la planification10 qui appelle à faire des prévisions des flux et
donc une amélioration des mesures : « Aussi, l'investigation statistique fut-elle
réorganisée, pour être non pas d'abord un instrument de gestion qui faciliterait le travail
des comptables ou des administrateurs, mais un instrument de connaissance qui devrait
être capable, au premier chef, d'alimenter des études en vue des orientations à prendre.
D'où la création, au Service Central des Statistiques et de la Conjoncture, d'une Division
des Etudes; celle-ci après avoir repris en charge et développé les études prévisionnelles,
s'est dotée de groupes spécialisés capables de faire avancer notablement une
connaissance utile à l'action dans les domaines des structures et des flux de la
scolarisation, des coûts de l'éducation, des diverses formes de liaison de la formation et
de l'emploi. » (Legoux :1968). Ainsi, à partir de 1965, des commentaires, analyses et
9 Ce service reprend également les attributions du Service de la statistique scolaire qui rassemblait, entre
les années 1930 et 1950 des données sur les élèves et les enseignants dans un but de gestion. (INSEE :
2001)
10 Les prévisions établies pour le 4ème Plan (1962-1965) envisagent alors la modernisation de secteurs
jugés « retardataires » comme l’Education nationale.
7
tableaux récapitulatifs, concernant le genre notamment, apparaissent en début de
document, dans la présentation générale : « La proportion de filles admises par rapport
aux présentées est généralement plus élevée que celle des garçons sauf pour les CAP
(session 1965) et surtout les BP où le taux d’admission est meilleur chez les garçons »
(Source Aca’doc). Le taux de réussite pour chaque groupe de spécialité et selon le sexe
apparaît en 1967. A partir de 1970, le total « garçons+filles » présentés et reçus est à
nouveau indiqué pour chaque CAP.
Aucun changement significatif concernant le genre n’intervient jusqu’au milieu
des années 1990. C’est à partir de 1995, qu’une distinction « complète » est faite entre
candidat(e)s et reçu(e)s garçons et filles. Le document présente tout d’abord les
résultats « CAP garçons » puis les résultats « CAP filles », enfin, les résultats « CAP
filles+garçons » qui ne facilite pas le travail de collecte du chercheur (cf. document n°4,
ci dessous). Concernant la période contemporaine (à partir des années 2000), il ne nous
est pas possible de rendre compte d’éventuels changements, n’ayant pu avoir accès aux
documents « papier ». La base Aca’doc ne recense pas, en effet, ce type de document au
delà de 2001.
Document n°4 : « Tableaux statistiques. Statistiques des examens des enseignements
technologique et professionnel – CAP- session 1995 »
Source : Aca’doc
Les sources administratives ne parlent pas d’elles-mêmes
8
La constitution de séries statistiques temporelles n’est pas sans soulever des
difficultés. L’idée selon laquelle les sources administratives seraient « économiques » au
regard des enquêtes et qu’il n’y aurait qu’à « se baisser pour les cueillir » s’avère
erronée. Leur (ré)utilisation à des fins de recherche est un lourd investissement couteux
en temps de travail et matière grise (Desrosières : 2005). Pour constituer une
sociographie du CAP sur une longue période, il est en effet nécessaire de faire appel à
des données statistiques (et à des bases de données !) qui souffrent, on va le voir, de
nombreuses imperfections. Les difficultés rencontrées ont été de plusieurs ordres :
• au niveau des bases de données
Si la base Aca’doc compte bien quelques années manquantes (1954/1960/
1963/1987/etc.), le plus ennuyeux c’est qu’elle ne recense pas, au-delà de 2001, les
documents présentant, de manière exhaustive, les résultats aux examens. Il n’est par
conséquent pas possible de palier certains manques de la base Reflet. On peut en effet
regretter (et s’étonner) que Reflet ne propose pas la répartition par sexe au niveau des
résultats aux examens mais seulement au niveau des effectifs en formation. Ainsi, il n’est
(pour l’instant) pas possible de poursuivre notre travail de collecte, concernant le genre,
au delà de 2001.
Par ailleurs, nous avons pu noter, concernant la période contemporaine, des
disparités entre les résultats recueillis via Aca’doc et Reflet. En effet, leurs totaux de
présentés et de reçus ne sont pas toujours équivalents, sans que l’on puisse toujours
expliquer cet écart (observé entre 1999 et 2009 notamment). La base Reflet n’inclut pas,
par exemple, dans les résultats aux examens des diplômes de l’Education nationale, la
spécialité de formation 213 (Forêts, espaces naturels, faune sauvage, pêche) à la
différence des documents « Informations statistiques » recensés sur Aca’doc. La base
Reflet s’appuie parfois sur les inscrits (c’est-à-dire des élèves inscrits sur les registres
des établissements) et non les présentés (élèves qui se présentent à l’examen), etc.
• au niveau du champ
Les circonférences territoriales des données recueillies sont parfois instables. Par
exemple « avec ou sans » l’académie D’Alger à la fin des années cinquante11 ou « avec ou
sans » les DOM à partir des années quatre-vingt. Par ailleurs, les statistiques scolaires
omettent les diplômes qui relèvent d’autres ministères : tel est le cas ici des « CAP
agricoles » (CAPA) qui relèvent du ministère de l’Agriculture (qui sont recensés par la
base Reflet à partir des années quatre-vingt)12.
11
Dans ce cas, il s’agit d’un total général (4000 candidats environ en 1958 et 1959). Les résultats aux
différents CAP ne sont pas communiqués.
12 CAP relevant de l’agriculture, de la pêche, etc., de l’Education nationale recensés depuis 1953 :
102/21101 HORTICULTEUR ; 103/21304 FORESTIER ; 104/21301 BUCHERON OUVRIER SYLVICULTEUR
(C. A. P. DEPARTEMENTAL) ; 201Dragueur marinier des industries de sables graviers ; 202 Batelier
du
Rhin ; 203/31103 NAVIGATION FLUVIALE ; 1013/252Mécanicien en machines agricoles ; 204/21201
PECHE ; MECANICIEN EN TRACTEURS ET MATERIELS AGRICOLES ; 2404/21001 CONDUCTEUR
DE
MACHINES AGRICOLES.
9
• au niveau des modes de recueil
Entre 1962 et 1995, les CAP nationaux et départementaux sont comptabilisés
dans deux tableaux distincts. Pour obtenir les effectifs totaux des différents CAP d’un
groupe de formation et leur répartition par sexe par exemple, il faut par conséquent
additionner « Garçons présentés aux CAP nationaux » et « garçons présentés aux CAP
départementaux », « Garçons reçus aux CAP nationaux » et « garçons reçus aux CAP
départementaux », etc., des dits CAP. Cette opération s’est avérée couteuse en termes de
temps.
Une partie des élèves peut être comptabilisée plusieurs fois : il en va ainsi de
certains candidats au CAP et BEP. En 1973, il est indiqué par exemple qu’ « il y a lieu de
souligner que certains doubles emplois peuvent se produire, principalement au niveau V de
qualification, où une proportion sans doute importante de titulaires du BEP obtiennent
concurremment le CAP », (cf. note d'info 1973). En 1975, est précisé également : "Il peut
être intéressant d'indiquer ici que le nombre de candidats présentés au BEP représente en
moyenne 92 à 95% des effectifs des élèves des classes terminales de BEP, en formation
l'année scolaire correspondante. Le même rapprochement effectué entre l'effectif des
terminales de CAP (2 et 3 ans) et celui des présentés au CAP, montre un décalage constant,
d'année en année, qui est comblé par l'adjonction des élèves de terminale BEP, ce qui tend
à démontrer que la grande majorité de ces derniers passent en même temps le CAP" (cf.
note d'info 1975). En 1976, on apprend que « pour le CAP, le nombre de présentés dépasse
très largement l'effectif des années terminales de préparation à cet examen. Ceci revient à
dire qu'au moins 85% des candidats au BEP passent en même temps les épreuves du CAP »,
(cf. note d’info 1976.).
Ce type de remarque, observée jusqu’en 1981 dans les documents, montre bien
que c’est la logique de gestion des flux qui prévaut dans les statistiques scolaires. Ces
annotations soulignent en outre combien le CAP fut transformé en « sous produit du
BEP » (Maillard : 2003) à partir de la création du BEP (1966) et ce jusqu’à la fin des
années quatre-vingt-dix13. Comme elle le rappelle « la politique d’association CAP-BEP
mise en œuvre pendant la décennie 80 était portée par la nécessité, du point de vue de
l’administration centrale, d’alléger l’organisation et le coût des examens, préoccupation
récurrente du ministère de l’Education nationale. Dans la mesure où les élèves de BEP
constituaient une grande part des élèves aux CAP, l’association de deux diplômes
semblait un bon moyen pour rationaliser cette double candidature et économiser des
charges. Il s’agissait de réguler une situation qui avait pris une grande ampleur depuis
son origine, c’est-à-dire depuis la session d’examen de 1969, date à partir de laquelle les
candidats au BEP ont été admis à présenter le CAP. L’association du CAP et du BEP
permettait aux élèves de BEP de se présenter en même temps aux deux examens et
d’obtenir leurs deux diplômes. D’emblée cependant, elle s’est organisée autour du
13 Des candidats de toutes origines (élèves et apprentis formés en BEP notamment) se présentent aux
diverses spécialités du CAP. Ainsi si le CAP décline dans l’offre de formation, ce diplôme conserve une
place prééminente parmi les certifications professionnelles. Pour un même diplôme, formation et
certification ne se recouvrent pas (Maillard : 2003).
10
principe de l’infériorité du CAP, principe que semblaient justifier les meilleurs résultats
des élèves de BEP à l’examen du CAP. Cette politique s’est mise en place entre 1980 et
1985 dans une certaine confusion (…). Avec la reforme du CAP, la dissociation du CAP et
du BEP a été décidée et mise en œuvre en 2001» (Maillard : 2003).
Des difficultés de collecte s’observent dans les années cinquante et soixante : en
1963, deux totaux distincts (l’un « sans Paris », l’autre « avec Paris ») apparaissent (cf.
document n°2). Il est dit que « l’académie de Paris n’ayant pas fourni la répartition des
candidats par origine scolaire, les effectifs repartis par origine scolaire sont totalisés dans
la colonne « total sans Paris. La dernière colonne comprend les effectifs France entière
présentés et reçus ». En 1969, il manque les résultats (Paris notamment) des spécialités
« projectionniste », « préparateur en pharmacie », « esthéticien », « coiffeur ». En 1971, il
manque les résultats de l’Essonne. On trouve parfois des erreurs de calcul (cf. 1962), etc.
En guise d’interlude : exemples de « CAP » intrigants aux yeux d’une chercheuse néophyte
Le CAP « fumiste », « Ferblantier en tôlerie fine » « Gareur Roanne », « Brocheur » et
« Brocheuse », « brodeur » et « brodeur », « Culottière et culottière apiéceuse »,
« Couture artisanale rurale », « couture flou », « Menuisier en voitures », « comédienne,
rue Blanche », « footballeur », « ingénieur », etc.
Mais la plus grande difficulté à laquelle nous nous sommes heurtés et sur laquelle
nous aimerions revenir plus spécifiquement se situe au niveau des nomenclatures.
D’une nomenclature à une autre
Le comptage des présentés et des reçus au CAP implique au préalable leur codage
via une nomenclature. Un diplôme professionnel repose en effet sur des domaines de
spécialités qui renvoient à des métiers, des secteurs d’activité, bref, au marché du
travail. Les nomenclatures utilisées pour classer les CAP ont bien entendu évolué en
soixante-dix ans. Le marché du travail de la France des années cinquante a peu à voir
avec aujourd’hui. La période étudiée a ainsi connu plusieurs changements: cinq au total,
comme l’indique le tableau n°1 porté en annexe. Avant de rendre compte des problèmes
de « passage » de nomenclature, l’on se propose de détailler les différentes
nomenclatures rencontrées au cours de la collecte.
La première nomenclature observée date de 1953. Celle-ci n’est pas (en)codée
numériquement : il s’agit d’une liste de 75 spécialités répertoriées sans numéro. Il existe
une catégorie « métiers mal désignés » (dessin d’art, tabletterie, décoration) qui trahit
certaines difficultés de classement. Une distinction s’opère entre CAP industriel et
commercial : « Certificats d’aptitude professionnelle industriels » et « certificats
d’aptitude professionnelle commerciaux ». Les CAP créés sur le plan national sont alors
indiqués par un *. Ne disposant pas des archives de l’année 1954, nous datons la
11
création de la « deuxième »14 nomenclature en 1955. Il apparaît clairement que l’idée
d’une nomenclature s’institue : elle n’est du coup pas stable. Celle-ci connaît en effet de
nombreuses évolutions jusqu’en 1966, date de sa disparition. Cette nomenclature est à
présent (en)codée numériquement. Chaque spécialité porte un numéro. Exemple : « 11,
Peinture décoration » et leur nombre croit : 98 au total ! Toutes ne sont cependant pas
créées dès 1955. Certaines spécialités apparaissent à partir de 1956, 1957, etc. (cf.
document n°3 porté en annexe). Une catégorie « métiers mal désignés » subsiste encore :
en 1955, celle-ci correspond à la spécialité « quincailler » puis en 1962 à la spécialité de
« modeleur » puis en 1965, elle répertorie quatre candidats sans précisions de leur
spécialité. Les classifications par spécialités dépendent alors en grande partie du
découpage CAP « nationaux » et « départementaux »15. La spécialité « 34 Papier »
regroupe par exemple les CAP départementaux tandis que la spécialité « 35 Carton »
regroupe les CAP nationaux. Ces deux spécialités n’en formeront qu’une à partir de 1967
avec la mise en place de la nomenclature dite des « 47 groupes ». Enfin, certains CAP ne
sont classés dans aucun groupe de formation mais ajoutés en fin de liste comme par
exemple le CAP « Thermicien » qui apparaît à partir de 1956, en fin de liste CAP
industriel, sans n° ou bien encore en 1962, l’intitulé « Commerciaux Paris » sans d’autres
commentaires.
En 1967, une nouvelle nomenclature (que nous avons nommée « nomenclature 136 ») est instaurée. Celle-ci est cependant transitoire : elle préfigure la nomenclature
dite des « 47 groupes » et sera donc peu utilisée (1967/1968) : « la nomenclature des
formations en 47 groupes dérive (en effet) d'une première nomenclature en 36 postes
élaborée en 1967 par l'intergroupe « formation-qualification » du Ve Plan :
regroupement du code- INED, celle-ci dérivait de la NAI. L'apparition de formations
nouvelles et le développement des formations professionnelles pour adultes ont conduit
la commission statistique nationale de la formation professionnelle et de la promotion
sociale à porter à 47 le nombre des groupes » (Taffin : 1976).
La nomenclature « des 47 groupes » dite « analytique » se met en place à partir de
1969. Ceux-ci s'articulent en trois ensembles : les formations des secteurs primaire et
secondaire (28 groupes), les formations du secteur tertiaire (13 groupes), les formations
à vocation non directement professionnelles mais comportant une orientation générale
vers l'un des grands secteurs d'activité et les formations ultérieures n'ayant pas une
nature spécifique à un type de métiers déterminé. A la différence des précédentes, cette
nomenclature est fixe et ce, dès sa mise en place : aucun changement n’est en effet
notable du point de vue des archives consultées.
Les « 47 groupes » sont remplacés à partir de 1994 par la nomenclature des
spécialités de formation dite « NSF » (décret 94-522 du 21 juin 1994) en usage
actuellement. Ce changement trahit le passage d’une logique de « métiers » à une
logique de « production ». Elaborée dans le cadre du CNIS, elle a pour vocation de
couvrir l'ensemble des formations, quel qu’en soit le niveau : formations initiales ou
14
Deuxième est entre guillemets car il s’agit plutôt d’un prolongement que d’une rupture.
A partir de 1962 les spécialités sont comptabilisées séparément selon CAP nationaux et
départementaux.
15
12
continues, secondaires ou supérieures, professionnelles ou non. Elle comporte quatre
niveaux hiérarchisés de classement : un niveau 4, un niveau 17, un niveau 100, un
niveau 700. Le niveau central de classification, dit groupe de spécialités, est le niveau
100. Il est codé sur 3 chiffres (par exemple : 234, travail du bois et de l'ameublement). Le
niveau 17 est un regroupement par agrégation de groupe de spécialités, codé sur 2
chiffres. Au niveau 4, le découpage correspond aux quatre grands domaines :
disciplinaire, technico-professionnel de la production, technico-professionnel des
services et développement personnel. Il est codé sur 1 chiffre. Le niveau 700 permet
d'opérer certaines distinctions à l'intérieur de chaque groupe de spécialités (INSEE).
L’idée première de notre travail de collecte était (en théorie) simple : les données
anciennes seraient « alignées » (à l’aide d’une table de passage) sur la nomenclature NSF
actuellement en vigueur et ce, au niveau des « groupes de spécialités ». Sur le papier,
c'était méthodologiquement parfait, mais dans la pratique, cette opération s’est avérée
périlleuse. L’enquête a en effet subi un véritable coup d’arrêt dans sa progression :
pratiquement aucune « ventilation » n’a été possible.
Au début de l’enquête, nous avions pris le parti de travailler au niveau des groupes
de formation et non au niveau des CAP, estimant le travail de collecte des résultats aux
différents CAP depuis 1953, un chantier trop colossal. Une fois les résultats aux
différents groupes de formation recensés (de 1953 à 1994), nous pensions alors les
« ventiler » dans la nomenclature NSF. En nous penchant (trop tardivement) sur la table
de passage, il est vite apparu que cette ventilation était impossible, à quelques rares
exceptions près. Nombreux sont les groupes de spécialité de l’ancienne nomenclature
qui sont complètement éclatés dans la nouvelle. L’exemple du GR10 « Mécanique »
illustre parfaitement cette impossibilité. Ce groupe de formation de l’ancienne
nomenclature (« 47 groupes ») se subdivise en dix groupes de formation selon la
nomenclature actuelle (cf. document n°2 porté en annexe) !
Ainsi, pour obtenir des séries temporelles au niveau des groupes de formation, il
devenait inéluctable de travailler au niveau des CAP. Le recueil effectué jusqu’alors
devenait caduc. Nous avons donc réorienté le travail de recueil en constituant une « base
de données » des inscrits et reçus (filles et garçons) pour chaque CAP depuis 1953. Ce
travail s’est avéré, sans surprise, chronophage. Pour l’instant, plus de 1000 CAP ont été
répertoriés mais le travail n’est pas terminé. Une fois ce travail d’inventaire mené, il
s’agit d’importer chaque CAP dans le groupe de spécialité correspondant de la nouvelle
nomenclature. Mais ce travail de conversion, qui est actuellement en cours, n’est pas
sans soulever de nouvelles difficultés :
- La table de passage n’est pas exhaustive : celle-ci ne fonctionne plus dès que l'on
remonte dans les années soixante-dix : les CAP les plus anciens ne sont pas
répertoriés et les intitulés des CAP changent régulièrement. Par ailleurs, certains
CAP, pourtant différents, peuvent avoir la même « côte ». Le CAP « 1003 » (GR47)
MECANICIEN EN MAINTENANCE DE VEHICULES OPTION A : VEHICULES
PARTICULIERS est côté « 25205 » dans la nouvelle nomenclature (NSF). Il existe
cependant un autre CAP « 1003 » AJUSTEUR EN MOULES ET MODELAGES DE
13
PRECISION mais qui ne se classe pas au niveau du groupe de formation « 252 ».
-
Certains CAP disparus sont complexes à catégoriser : que faire en effet de l'ancien
CAP « Arts ménagers » (1944-1975)? Difficile de considérer qu'il se transforme
en « CAP petite enfance » ou en CAP « employé de collectivité », etc. Il semble
donc que pour cette longue périodisation, il nous faudra créer une (ou plusieurs)
catégorie(s) qui correspond(ent) à des CAP dont la continuité au fil du temps ne
nous parait pas assurée (même en tant que secteur d'activité) et qui reflète bien
sûr un changement du marché du travail, mais sans doute ici, pour les Arts
ménagers, un changement dans le rapport au travail des femmes.
Les difficultés qui viennent d’être évoquées, si elles ont pu ralentir la progression de
l’enquête, ne l’ont pas pour autant stoppée. Voici donc pour terminer cette
communication, quelques résultats.
Quelques résultats : les évolutions morphologiques du CAP
Le travail mené permet d’aboutir à cette première courbe : le nombre d’inscrits
au CAP, en France métropolitaine et DOM, public et privé, entre 1953 et 2009. Ses
différentes inflexions confirment les analyses menées par Fabienne Maillard (Maillard :
2003).
Graphique n°1 : Nombre d'inscrits au CAP en France métropolitaine et DOM, public et
privé
ca n dida t s a u x CAP 1 9 5 3 - 2 0 0 9
600000
500000
400000
300000
200000
100000
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1987
1985
1983
1981
1979
1977
1975
1973
1971
1969
1967
1965
1963
1961
1959
1957
1955
1953
0
Les années soixante et soixante-dix marquent un boom du CAP et ce, malgré la
création du BEP en 1966, qui devait théoriquement le remplacer : le CAP est alors jugé
comme un diplôme archaïque, inadapté à la tertiarisation de l’économie et aux
14
évolutions de l’emploi. C’est pourtant peu après la création du BEP que le nombre de
candidats au CAP connaît une forte croissance. La politique de massification scolaire du
second degré menée dans le cadre des réformes Fouchet et Haby n’est pas étrangère à
son essor : « le CAP devient (alors) un élément important de l’explosion scolaire,
accueillant des masses d’élèves souvent orientés contre leur gré et dépourvus de
motivation professionnelle, dont le niveau est jugé insuffisant pour l’enseignement
général » (Maillard, 2005). Il se transforme en un « diplôme de masse » après avoir été
soumis, jusqu’alors, à une politique plutôt restrictive.
Une cassure nette s’observe cependant à partir du mitan des années quatre-vingt,
au moment de la seconde explosion scolaire. La création du baccalauréat professionnel,
en 1985, symbole emblématique de la politique des « 80% a bac » fragilise le CAP d’un
point de vue symbolique et organisationnel. D’une part, la promulgation du bac comme
nouvelle norme de diplôme minimal à détenir disqualifie de fait les diplômes de niveau
V : le CAP est perçu comme un « petit » diplôme (si ce n’est le plus petit) centré sur des
métiers en déclin. D’autre part, la création des bacs pro s’est faite à « moyens constants »
et a provoqué par conséquent, dans son sillage, de nombreuses fermetures de sections
CAP dans les lycées professionnels. Les différentes mesures mises en place par le
ministère dans la décennie suivante afin de restructurer l’enseignement professionnel et
favoriser sa « revalorisation » parachèvent paradoxalement ce processus de déclin : le
CAP, sous la tutelle du BEP, est dé-professionnalisé et réservé aux individus jugés
incapables d’obtenir un diplôme plus élevé.
En 1998, la politique de réorganisation de l’enseignement professionnel qui fut
engagée, centrée sur la réhabilitation du CAP, lui donne un nouveau souffle : celle-ci
génère en effet une hausse des candidats au CAP, en particulier en lycée professionnel.
Mise en place pour redéployer l’offre de formation et de diplômes (face à la concurrence
des CQP), cette politique vise à ce que le plus grand nombre (jeunes et adultes) accède à
un diplôme de l’Education nationale, le CAP étant le diplôme le plus accessible du
système éducatif. Mais cette embellie est de courte durée. Les années 2000 voient se
poursuivre la chute inéluctable des candidats au CAP. A partir de 2007 toutefois, un
léger regain est perceptible que l’on peut sans doute attribuer à la disparition
programmée du BEP, avec la réforme du bac professionnel en trois ans, qui incite
certaines branches professionnelles ou établissements à ré-ouvrir des sections CAP.
Pour conclure :
Derrière la longévité de ce diplôme professionnel, se donnent ainsi à voir les
politiques publiques, l’espace des certifications, le marché du travail mais également les
évolutions de la statistique publique en France.
- un diplôme professionnel est difficile à appréhender sur le temps long
A l’issue de cette présentation, on comprend mieux pourquoi très peu de travaux
menés sur l’évolution statistique des groupes de formation du CAP existent. Comme le
15
rappelle Fabienne Maillard, les études publiées s’adressent volontiers aux mêmes
spécialités : les gros CAP industriels et quelques CAP tertiaires influents mais rares sont
les travaux qui s’intéressent aux CAP à petits flux, etc. Les changements de nomenclature
imposent en effet des regroupements très larges (production/services) qui interdisent
des analyses plus fines et pertinentes au niveau des groupes de formation. Tout l’intérêt
du travail mené est donc de permettre, à terme, ce type d’analyses.
- Pour une sociologie des statistiques scolaires
Comme le rappelle Alain Desrosières, « les sources administratives sont tributaires des
structures sociales, mentales, linguistiques, institutionnelles et juridiques d’une société
donnée ». Les statistiques scolaires connaissent ainsi de nombreuses évolutions depuis
1953 qui ne sont pas compliquer le travail de recueil des données. Leur réutilisation
impliquent un travail de recherche et de méthode.
- La sociographie d’un diplôme professionnel
Les premiers résultats de l’enquête confirment enfin qu’un diplôme a des
fonctions et des usages multiples qui se superposent au fil de son histoire qu’il est par
conséquent nécessaire de l’étudier sur le temps long. Les séries temporelles de courte
durée confondent souvent éléments conjoncturels et transformations structurelles.
L’intérêt du travail mené est ainsi de ne pas se laisser imposer des périodisations
institutionnelles.
Bibliographie
Desrosières A., « Décrire l’Etat ou explorer la société », Genèses, n°58, 2005.
Legoux Y. « Le bureau des programmes de recherches de l’Education nationale », Revue
française de sociologie, n°9, 1968.
Lelièvre C., Histoire des institutions scolaires 1789-1989, Nathan, 1991.
Maillard F., « L’ambivalence de la politique éducative : le CAP entre déclin et relance »,
Formation emploi, n°89, 2005.
Maillard F., Politique éducative et diplômes professionnels : le CAP entre déclin et relance,
CPC documents, MEN, 3/2003.
Oeuvrard Françoise, « Quelques repères historiques », Education et formations, n°74,
2007.
Taffin C., Les nomenclatures de professions et de formations, Economie et statistique,
N°81-82, Septembre-Octobre 1976. pp. 95-103.
Annexe n°1 : Les différentes nomenclatures de groupes de formation (1953-2010)
16
1953
1955-1966
1967-1968
1969-1993
A partir de
1994
« nomenclature 1-36 »
« groupe des 47 »
« NSF 1994 »
GR1 Agriculture, forestage,
marine marchande, pêche
GR2 Mines et carrières
GR1 Agriculture, forestage,
marine marchande, pêche
GR2 Pêche, navigation
maritime et fluviale
Terrassement
05 Passeurs,
mariniers, bateliers
06 Mines, carrières
GR3 Maçonnerie, métiers
connexes
GR4 Couverture,
plomberie, chauffage
GR3 Mines et carrières,
travail des pierres
GR4 Génie civil, travaux
publics, topographie
Métallurgie
07 Terrassement
GR5 Peinture
GR5 Construction en
bâtiment
Fonderiemoulage
Forge-serrurerie
08 Taille des pierres
GR6 Sidérurgie, fonderie
09 Maçonnerie et
métiers connexes
10 Couverture,
fumisterie, plomberie
GR7 Forge, chaudronnerie,
métiers connexes, etc.
GR8 Mécanique générale
et de précision, etc.
Travail des
métaux en
feuilles
11 Peinture,
décoration
GR9 Ouvriers qualifiés sur
machines outils
GR6 Couverture,
plomberie, chauffage
GR7 Peinture en bâtiment,
peinture industrielle
GR8 Production et 1ere
transformation des
métaux (fonderie,
laminage, moulage)
GR9 Forge, chaudronnerie,
constructions métalliques,
etc.
213 Forêts, espaces naturels,
faune sauvage, pêche
220 Spécialités pluri
technologiques des
transformations
221 Agro-alimentaire,
alimentation, cuisine
222 Transformations
chimiques et apparentées (y.c.
industrie pharmaceutique)
223 Métallurgie (y. c.
sidérurgie, fonderie, non
ferreux...)
224 Matériaux de
construction, verre, céramique
225 Plasturgie, matériaux
composites
226 Papier, carton
Charpente en fer
12 Production des
métaux, fonderie
GR10 Electricité du
bâtiment, monteurs, etc.
GR10 Mécanique générale
et de précision, etc.
Mécanique
13 Laminage, étirage,
tréfilage
GR11 Electromécanique
Soudure
14 moulage
GR12 Electronique
GR11 Electricité,
électrotechnique,
électromécanique
GR12 Electronique
Horlogerie
15 Forge, serrurerie,
ferronnerie
16 Coutellerie,
cisellerie
GR13 Verre et céramique
GR13 Verre et céramique
GR14 Photographie et
industries graphiques
GR14 Photographie et
industries graphiques
234
Travail du bois et de
l'ameublement
Verrerie
17 Chaudronnerie et
act. Connexes
GR15 Papier et carton
GR15 Papier et carton
Travail du verre
18 Charpente en fer
GR16 Chimie
GR16 Chimie
Briqueteriecéramique
19 Mécanique I
ajusteurs, monteurs,
réparateurs
20 Mécanique II
ouvriers sur machines
21 Soudure
GR17 Boulangerie,
pâtisserie
GR17 Boulangerie,
pâtisserie
240 Spécialités pluri
technologiques matériaux
souples
241
Textile
242 Habillement (y. c. mode,
couture)
GR18 Abattage et travail
des viandes
GR19 Autres spécialités de
l'alimentation
GR18 Abattage et travail
des viandes
GR19 Autres spécialités de
l'alimentation
22 Horlogerie
GR20 Textiles
GR20 Textiles
23 Métiers divers du
travail des métaux
25 Bijouterie,
Orfèvrerie
26 Electricité
GR21 Habillement, travail
des étoffes
GR22 Cuir
GR21 Habillement, travail
des étoffes
GR22 Cuir
GR23 Travail du bois
GR23 Travail du bois
Pêche, navigation
01 Agriculture
Culture,
agriculture,
horticulture
Mines et carrières
02 Forestage
Coutellerie
Electricitéradioélectricité
Taille de pierre
Bâtiment et
travaux publics
Couverture,
plomberie,
sanitaire
Métiers généraux
du bâtiment
Galvanoplastie
Conduite
d'appareils
17
227 Energie, génie climatique
(y.c. énergie nucléaire,
thermique, hydraulique ;
utilités ; froid, climatisation,
chauffage)
230 Spécialités pluri
technologiques, génie civil,
construction, bois
231 Mines et carrières, génie
civil, topographie
232 Bâtiment : construction et
couverture
233 Bâtiment : finitions
243
Cuirs et peaux
250
Spécialités pluri
technologiques mécaniquesélectricité (y. c. maintenance
mécano-électrique)
251 Mécanique générale et de
précision, usinage
252 Moteurs et mécanique
auto
253 Mécanique aéronautique
et spatiale
254 Structures métalliques (y.
c. soudure, carrosserie, coque
Caoutchouc
27 Radioélectricité
Teinturerie
28 Verrerie
(production)
GR24 Manutention,
conducteurs d'engins de
transport
GR25 Dessinateurs du
bâtiment et TP
Cartonnerie,
papeterie
(fabrication)
Chimie
29 Ouvriers du travail
du verre
GR26 Dessinateurs
industriels et autres
30 Photographie
Meunerie
31 Photogravure,
gravure à l'acide
GR27 Secrétariat,
sténodactylo
GR28 Comptabilité
Travail des vins et
des cidres
32 Composition,
impression
GR29 Mécanographie
Travail des
viandes
33 Reliure, brochage
Boulangerie,
pâtisserie, cuisine
34 Travail du papier,
du carton
GR30 Bureau
administratifs et
commerciaux
GR31 Vente
Textiles
35 Papier et carton
(fabrication)
36 Briqueterie,
céramique
GR32 Sanitaire et social
Couture, mode,
lingerie
37 Conducteurs de
fours
GR34 Services et agents
mixtes
Ameublement
38 Chimistes et
assimilés
39 Ouvriers de la
chimie
GR 35 Arts et divers
Vannerie, crins
Tapisserie
(fabrication main)
Perles, plumes…
40 Apprêt,
blanchiment, teinture
Tannerie,
mégisserie
Maroquinerie,
sellerie
41 Métiers de
l'alimentation
42 Ouvriers du travail
des boissons
Chaussures,
cordonnerie
43 Meunier
Traitement du
bois
Charpente en
bois
Menuiserie,
ébénisterie,
modelage
Charbonnage,
carrosserie
Tonnellerie,
Boissellerie
Tournage,
sculpture sur bois
Brosserie
44 Boulangerie,
pâtisserie
45 Cuisine
Cartonnerie,
papeterie
(façonnage)
Composition,
impression
GR33 Soins personnels
GR 36 Arts ménagers
GR24 Manutention,
conducteurs d'engins de
transport
GR25 Autres formations
des secteurs primaires et
secondaires (conducteurs
de four, chaudières)
GR26 Dessinateurs du
bâtiment et TP
GR27 Dessinateurs
industriels et autres
GR 29 Techniques
administratives ou
juridiques appliquées
GR30 Secrétariat,
sténodactylo
GR31 Techniques
financières ou comptables,
mécanographie comptable
GR32 traitement
électromécanique et
électronique de
l'information
GR33 Commerce et
distribution
GR36 Arts et arts
appliqués, esthétique
industrielle
GR37 Santé, secteur
paramédical, services
sociaux
GR38 Soins personnels
GR39 Services dans
l'hôtellerie et les
collectivités
GR 40 Arts ménagers
GR47 Autres formations
46 Abattage, travail
des viandes
48 Textiles
49 Couture, mode,
lingerie, vêtement
50 Chapellerie
51 Tapisserie,
matelas-série
52 Vannerie,
Brosserie, perles,
plumes
53 Chaussures
18
bateau, cellule avion)
255 Electricité, électronique
(non c. automatismes,
productique)
311 Transport, manutention,
magasinage
312 Commerce, vente
313 Finances, banque,
assurances
314 Comptabilité, gestion
321 Journalisme et
communication (y. c. comm.
graphique et publicité)
322 Techniques de
l'imprimerie et de l’édition
323 Techniques de l'image et
du son, métiers connexes du
spectacle
324 Secrétariat, bureautique
331 Santé
332 Travail social
334 Accueil, hôtellerie,
tourisme
335 Animation culturelle,
sportive et de loisirs
336 Coiffure, esthétique et
autres spécialités des services
aux personnes
340 Spécialités plurivalentes
des services à la collectivité
343 Nettoyage,
assainissement, protection de
l'environnement
344 Sécurité des biens et des
personnes, police, surveillance
(y. c. hygiène et sécurité)
Gravure chimique
54 Travail du cuir
Gravure au burin
56 Tannerie,
mégisserie
57 Travail du bois brut
Conduite de
machines
d'impression
Reliure, brochure,
dorure
Photographie
Bijouterie,
joaillerie
Orfèvrerie,
ciselage
Services
Soins personnels
Santé, services
sociaux
Topographie
Spectacles
Métiers mal
désignés
Commerce
Emplois de
bureaux
58 Charpente en bois
59 Menuiserie,
ébénisterie
60 Charronnage,
carrosserie
61 Boissellerie,
tonnellerie
62 Métiers divers du
bois et des matières
connexes
65 Conducteurs
d'engins de transport
automobiles
terrestres
67 Autres ouvriers
69 0uvriers de la
manutention
71 Ouvriers mal
désignés
72 Gravure
75 Dessinateurs
76 Agents techniques
et techniciens
78 Ingénieurs et
assimilés
80 Autres cadres
administratifs
81 Emplois de bureau
82 Agents mixtes
83 Employés de
commerce et
assimilés
84 Industriels et
commerçants
86 Services
87 Soins personnels
88 Santé
89 Services sociaux
90 Enseignement
91 Professions
intellectuelles
93 Artistes
98 Divers
19
Annexe n°2 : Table de passage GR10 « mécanique » /NSF
Diplôme
Ancienne
spécialité
Nouvelle
spécialité
Intitulé
CAP
1003
25205
MECANICIEN EN MAINTENANCE DE VEHICULES OPTION A :VEHICULESPARTICULIERS
CAP
1007
25206
MECANICIEN EN MAINTENANCE DE VEHICULES OPTION B: VEHICULESINDUSTRIELS
CAP
1008
25101
MECANICIEN EN PETITE MECANIQUE (C.A.P.)
CAP
1010
25108
INSTRUMENTS COUPANTS ET DE CHIRURGIE (C. A. P.)
CAP
1014
25207
MECANICIEN EN MAINTENANCE DE VEHICULES OPTION C : BATEAUX DE PLAISANCE
CAP
1020
25208
MECANICIEN EN MAINTENANCE DE VEHICULES OPTION D : CYCLES ET MOTOCYCLE
CAP
1022
25132
PROD AUTO CABL TRANSP ENERG ET TELECOM
CAP
1024
25209
MECANICIEN EN TRACTEURS ET MATERIELS AGRICOLES (C. A. P.)
CAP
1025
24201
MECANICIEN REGLEUR DE MACHINES A COUDRE DE BONNETERIE CAP
CAP
1027
22709
TRAITEMENTS THERMIQUES ET RECTIFICATION
CAP
1028
25109
AJUSTEUR OUTILLEUR DE PRECISION
CAP
1029
25110
MECANICIEN DE PRECISION ET APPAREILLAGE
CAP
1031
22003
EXPLOITATION D'INSTALLATIONS INDUSTRIELLES (C.A.P.)
CAP
1042
25102
RECTIFIEUR (C.A.P.)
CAP
1047
25111
MECANICIEN EN MATERIELS DE PARCS ET JARDINS (C. A. P.)
CAP
1050
25112
HORLOGER DE FABRICATION
CAP
1051
25113
HORLOGER DE FABRICATION OPT:REGLEUR
CAP
1054
25201
MECANICIEN REPARATEUR OPTION A : VOITURES PARTICULIERES (C. A. P.)
CAP
1055
25202
MECANICIEN REPARATEUR OPTION B : VEHICULES INDUSTRIELS (C. A. P.)
CAP
1056
25203
MECANICIEN REPARATEUR OPTION C : BATEAUX DE PLAISANCE ET DE PECHE (C.
CAP
1057
25204
MECANICIEN REPARATEUR OPTION D : CYCLES ET MOTOCYCLES
CAP
1058
25114
CONDUITE DE MACHINES AUTOMATISEES DE TRANSFORMATION
CAP
1059
25115
MODELAGE MECANIQUE (C. A. P.)
CAP
1062
25116
FRAISAGE : OPERATEUR REGLEUR EN FRAISAGE (C. A. P.)
CAP
1064
25117
ENTRETIEN DES SYSTEMES MECANIQUES (C. A. P.)
CAP
1066
25118
TOURNAGE : OPERATEUR REGLEUR EN TOURNAGE (C. A. P.)
CAP
1067
25119
PRODUCTION AUTOMATISEE DE CABLES DE TRANSPORT D'ENERGIE ETDE TELECOMMU
CAP
1068
25120
MONTAGE AJUSTAGE DE SYSTEMES MECANIQUES ET AUTOMATISES (C. A. P.)
CAP
1071
22311
MODELAGE EN FONDERIE
CAP
1072
25121
MODELEUR MECANICIEN SUR METAUX
CAP
1075
25210
MECANICIEN D'ENGINS DE CHANTIERS DE TRAVAUX PUBLICS
CAP
1078
25122
ARMURIER (C.A.P.)
CAP
1079
22101
CONDUITE DE MACHINES AUTOMATISEES DE CONDITIONNEMENT DANS LE DOMAINE A
CAP
1080
25103
MECANIQUE GENERALE 1ERE ANNEE COMMUNE (CAP)
CAP
1082
25104
DECOLLETAGE : OPERATEUR REGLEUR EN DECOLLETAGE (C.A.P.)
CAP
1083
25123
DECOLLETAGE : OPERATEUR REGLEUR EN DECOLLETAGE (C. A. P.)
CAP
1084
25425
OUTILLAGES EN MOULES METALLIQUES (C. A. P.)
CAP
1085
25124
MICROMECANIQUE (C. A. P.)
CAP
1086
25105
METIERS DE LA COUTELLERIE ET DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE (C. A. P.)
CAP
1087
25106
HORLOGER REPARATEUR (C.A.P)
CAP
1088
25125
MODELEUR MECANICIEN (C. A. P.)
CAP
1089
25126
OUTILLAGES EN OUTILS A DECOUPER ET A EMBOUTIR (C. A. P.)
CAP
1091
22110
CONDUITE DE MACHINES AUTOMATISEES DE CONDITIONNEMENT DANS LES BIO-INDU
CAP
1092
25301
MECANICIEN D'ENTRETIEN D'AVIONS 1ERE AN.COMMUNE (CAP)
CAP
1093
25302
MECANICIEN D'ENTRETIEN D'AVIONS OPTION 1 : MOTEURS A
CAP
1094
25303
MECANICIEN D'ENTRETIEN D'AVIONS OPTION 2 : TURBO-MACHINES (C.A.P.)
CAP
1095
25426
MECANICIEN DE CELLULES D AERONEFS (C.A.P.)
CAP
1096
25127
RESSORTIER (C.A.P.)
CAP
1097
25107
MECANICIEN REPARATEUR 1ERE ANNEE COMMUNE C.A.P.
CAP
1098
25003
AGENT DE FABRICATION DE PRODUITS INDUSTRIELS (C. A. P.)
20
(C. A. P.)
(C. A. P.)
(C. A. P.)
PISTONS (C.A
Annexe n°3 : Les évolutions observées de la nomenclature 1955/1966
02 Forestage (n'apparaît qu'à partir de 1957)
16 Coutellerie, cisellerie (n'apparaît qu'à partir de 1957)
37 Conducteurs de fours (pas de n° en 1955, n°37 en 1956)
41 Métiers de l'alimentation (n'apparaît qu'à partir de 1961, profession concernée "dragiste"
42 Ouvriers du travail des boissons (le n° n'est pas indiqué en 1967)
50 Chapellerie (n'apparaît qu'à partir de 1965)
56 Tannerie, mégisserie (n'apparaît qu'à partir de 1956)
65 Conducteurs d'engins de transport automobiles terrestres (n'apparaît qu'à partir de 1959)
67 Autres ouvriers n'apparaît qu'à partir de 1956 et désigne la spécialité "accordeur de pianos (aveugles)" sic! En 1957 désigne les tubistes. 1958: "autres ou
accordeurs de pianos aveugles, harmoniste, tubiste"
69 0uvriers de la manutention (n'apparaît qu'à partir de 1956)
71 Ouvriers mal désignés (quincaillier puis modeleur, etc.)
78 Ingénieurs et assimilés (n'apparaît qu'à partir de 1959)
80 Autres cadres administratifs (n'apparaît qu'à partir de 1957)
82 Agents mixtes n'apparaît qu'en 1959 et regroupe la prof "magasinier professionnelle en fournitures automobiles"
91 Professions intellectuelles A partir de 1957, le groupe "professions intellectuelles" est transféré dans le CAP commercial, avec le même n°. Il s'agit des tra
98 Divers Apparaît à partir de 1964 et regroupe les opérateurs géomètres
Bronzier (non classé) 1956 (N'apparaît qu'à partir de 1956 en fin de liste, sans n°)
Métiers ruraux (non classés) n'apparaît qu'à partir de 1956, en fin de liste CAP industriel, sans n°
Monteur en signalisation de chemin de fer (non classé) n'apparaît qu'à partir de 1956, en fin de liste CAP industriel, sans n°
Thermicien (non classé) n'apparaît qu'à partir de 1956, en fin de liste CAP industriel, sans n°
Employé de collectivité n'apparaît qu'à partir de 1957, en fin de liste CAP industriel, sans n°
Divers 1959/1961 (Regroupe en 1959 "modeleur métaux en feuilles" et commis poissonnier)
Arts ménagers (1961/1962) (En 1964, arts ménagers est une spécialité du groupe services (86)
INIAG (non différenciés suivant la provenance scolaire) 1961
Commerciaux Paris 1962
Divers (non différenciés suivant la provenance scolaire) 1961 (vins et spiritueux)
Académie d'Alger 1958/1959
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