LA VIE DU « VA PAS TROP VITE

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LA VIE DU « VA PAS TROP VITE
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LA VIE DU « VA PAS TROP VITE »
de sa naissance à 2013
Le « Va pas Trop Vite » est un voilier né en 1934 dans le chantier Boucher de Pornic. Sa
vocation, tirer un filet à perches pour pêcher la crevette dans la baie de Bourgneuf.
D'après les «on dit », il doit son nom à sa belle forme ventrue. Son avant bien rond, son
maître couple avancé et large, son cul bien assis sur l'eau auraient fait dire à ceux qui l'ont
vu sur le chantier: « Ben, il va pas aller trop vite! ». Son futur patron, convaincu de la
justesse de ce pronostic, l'a appelé ainsi.
D'autres sources tout aussi bien informées sans doute, ont une autre version. Un
crevettier en pêche ne doit pas aller plus vite qu'un pêcheur à pied poussant sa
crevettière, le futur patron rêvant de pêches miraculeuses générées par la maîtrise de la
vitesse du navire, l'aurait appelé «Va Pas Trop Vite» pour forcer un peu le destin…
Les prises furent-elles au niveau des espérances ? Nous l’ignorons mais le bateau,
immatriculé à Noirmoutier, tira gaillardement le filet entre Noirmoutier, Pornic et
Bourgneuf. De vieux pêcheurs de Noirmoutier, lors d'un rassemblement de bateaux
traditionnels dans les ports de l'île il y a quelques années, sont venus aborder l'équipage
pour dire: «Mais c'est le bateau du père Petitgas, on l'a bien connu !».
Après sa retraite, le patron vend le bateau en 1962 à M.Beillevaire qui gère un chantier de
travaux publics sur la côte (d'après lui, le bateau daterait de 1926…). Il le restaure à
l'identique avec l'aide de l'ancien propriétaire et le fait naviguer à la plaisance. Un an plus
tard des ennuis de travail et d'argent l'incitent à le revendre.
Un pharmacien, M. Pesneau, l'achète. Des photos transmises par ses fils montrent un joli
bateau dont les pontages avant et arrière sont réunis par des passavants assez larges. Un
« rail de fargue » en bois, à claire-voie, court sur chaque bord tout le long du bateau. Le
gréement a un seul foc et pas de bout-dehors. La grand'voile, très importante, dépasse
largement l'arrière du bateau. Il est possible que ce soit le gréement d'origine.
Désormais basé dans l'étier du Collet, le bateau sillonne régulièrement la baie de
Bourgneuf. L'entrée du port n'est pas particulièrement aisée, le petit moteur hors bord
d'appoint est parfois capricieux, la manoeuvre à la voile, délicate. Par bon vent d'ouest et
à marée montante, à sec de toile, on rentre très vite... C'est parfois sportif… Les trois
tonnes du bateau font quelques frayeurs à ceux qui pensaient avoir un abri sûr dans ce joli
port. Il semble cependant qu’il n'y ait jamais eu de casse….
Les vicissitudes de la vie font bientôt émigrer la famille dans la région de Vannes. Le Va
Pas Trop Vite la suit près d'une maison de vacances située à Tréhiguier. Le voilà ancré
dans la Vilaine. Il change d'allure… En 1964, sous l’immatriculation SN 461155, les voiles
disparaissent, il est muni d’un gros rouf et un moteur est installé... Les propriétaires
vieillissent et n'ont pas les mêmes envies, désormais le bateau sort pour aller dans
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l'embouchure de la Vilaine pêcher maquereaux et bars, poser un filet ou quelques
casiers... En 2003, Lors de la fête du bateau à Tréhiguier, nous rencontrons l'homme qui
s'occupait alors de son entretien. D'après lui ce n'était pas une sinécure, « un vieux bateau
c'est comme un vieux chien, ça a toujours un rhumatisme quelque part »…
La Vilaine à Tréhiguier reste ouverte aux grands vents d'ouest, le clapot peut y être
sévère; une nuit de tempête, le bateau embarque tant et si bien qu'il coule. Il est remis à
flots, réparé et navigue encore quelques temps, jusqu'à ce qu'un autre coup de vent le
fasse couler à nouveau. Renfloué par les pêcheurs de Vilaine (dont Pierre Gautier), il est
tiré sur la grève, son moteur est retiré. La coque reste là à se déliter doucement ….
Un beau jour de 1982, Alain Augé, animateur de la Maison de Quartier de Kerlédé est
alerté par Pierre Gautier. Après avoir vu la coque sur la grève de Tréhiguier, il propose
«Pourquoi ne la réparerions-nous pas ? Cela occuperait les gamins du quartier, nous
donnerait un but et nous aurions un beau bateau». Mais ce n'est pas simple…Il faut
trouver le propriétaire, le convaincre de le vendre à un prix abordable, convaincre la
Maison de Quartier du bien-fondé de l'affaire, convaincre la Fédération de prêter un lieuatelier, convaincre la mairie de fournir un moyen de convoyage...
Le propriétaire accepte la vente du bateau pour un franc symbolique à une condition, il
doit rester le «Va Pas Trop Vite», nous devons garder son nom.
La Maison de Quartier est vite convaincue. La Fédération possède un local, le hangar
d'Avalix se transformera en chantier naval. Quant à la mairie, elle peut distraire un camion
et un plateau pour le transport. Reste à trouver les personnes compétentes pour effectuer
ce très gros travail….
Jacques Le Cloarec, charpentier de marine en retraite, propose de rénover le bateau.
Avec la collaboration de jeunes du Lycée Bouloche et d’un groupe d’insertion, il redonne
bonne figure au VPTV. Les dépenses se limitent à l'achat de matériaux. .
Un forestier des Vosges fait don d'un sapin pour le mât.
Toutes traces de l'ancien gréement ayant disparu, M. Vivier, architecte naval, spécialisé
dans les gréements traditionnels, lui dessine un nouveau plan de voilure en cotre aurique.
C’est de nouveau un pur voilier auquel on annexe un petit moteur hors-bord.
En 1984, le port de Saint Nazaire, enregistre une nouvelle unité dont l'acte de francisation,
(la carte grise du bateau) porte le nom de «VAS PAS TROP VITE» (avec un S à VA !)
1985 - La remise à l'eau est fêtée en présence de M.Batteux, maire de St Nazaire.
Le bateau est alors confié à un groupe de bénévoles de la Maison de Quartier de Kerlédé,
chargé de le faire naviguer et de l’entretenir.
1989 - Le VPTV est à nouveau motorisé avec un moteur Renault-Couach de 11CV,
trouvé lui aussi d'occasion. Il emmène en mer des adhérents de la Maison de Quartier et
sert aussi pour un temps de bateau école bénévole pour le permis mer. Il continue ainsi la
fonction sociale débutée lors de sa réhabilitation.
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Il va avoir une nouvelle vie, assez agitée.
Amarré en été au mouillage mal abrité de Port Désiré à St Nazaire, il subit tous les coups
de vent de l'estuaire…Une première fois, il emmène son corps-mort jusqu'à la plage où il
se couche rempli d'eau. Renfloué, le corps-mort changé, la chaîne est raccourcie…
Lors d'une autre tempête, le corps-mort ne bouge pas mais le Va Pas Trop Vite
embarque et coule. A l'époque, à Port Désiré, la plage ne découvre pas, il faut donc se
mettre à l’eau, glisser sous le banc de nage des matelas pneumatiques et commencer à
vider de l'extérieur à coup de seaux. Puis quelqu'un monte à bord et commence vraiment
à écoper… A chaque fois, il faut nettoyer coque et moteur de fond en comble....
Le mât a chuté… Un jour, par temps de grains, le bateau est stable quand brutalement sur
une rafale, entre les Morées et la pointe de Villès, la tête du mât s'abat. Première réaction:
«Tout le monde va bien ?». Une toute petite voix sort de l'enchevêtrement de toile, de
filins et d'espars : «Je n'ai rien». Ouf ! Alain qui fête son anniversaire ce jour-là, sort une
bouteille de champagne et des gobelets : jamais une bouteille ne fut aussi bien venue !
Daniel, charpentier de marine et membre du groupe, répare le mât en y insérant une âme
de chêne.
Une seconde fois en 2000, le bateau est prêté au Centre Nautique, un moniteur navigue
seul à bord lorsque la tête du mât s'abat brutalement, cassée bien en dessous de la
réparation précédente. Nous découvrons que le mât, mangé par les champignons, a dans
sa totalité la consistance d'un morceau de carton... La camionnette de la Fédération
emmène les restes en tronçons… Bientôt est livré le nouveau mât en pin contrecollé.
Mais plus rien n'est marié entre ce jeune mât et la vieille coque… Il faut reforger, retailler,
ajuster pour qu'ils s'acceptent !
Entre ces avaries, nous naviguons. Un jour de pétole nous allons au Croisic, la mer est
comme du plomb fondu, pas un souffle d'air…A cinquante mètres par tribord une épave
dérive avec nous pendant une heure…Nous avançons d'une même allure, celle des
courants de marée ! Nous devons enfin nous décider à mettre le moteur…
Cette même année, aux « Voiles d'Amour », nous sortons dans la baie : toutes voiles
dehors, par bon vent, au portant, nous tenons notre rang parmi d'aussi belles unités que
« Le Renard »...
Les sorties dans l'estuaire ne sont pas toujours de tout repos, il faut attendre le bon
vouloir de la marée. Les marins du sémaphore n'ont guère de peine à nous reconnaître,
nous nous retrouvons bien souvent en face d'eux à tirer des bords carrés en attendant la
renverse...
Avant la pose du nouveau moteur, le bateau se retrouve à la tombée de la nuit dans
l'estuaire, encalminé, sans lumière et sans moyen de communication (les conditions de la
vieille marine à voile !). A terre aussi, il faut prendre patience, ce qui n'est pas toujours
facile d'après ce qu'on a bien voulu dire…
Le VPTV est classé monument historique le 24 septembre 1993.
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En 2002, nouveau coup du sort. Lors du carénage de printemps, nous faisons contrôler le
bateau par un charpentier qui tâte les bordés d'un ciseau inquisiteur. Soudain son ciseau
s'enfonce, le bois est pourri ! Nous dégageons jusqu'au bois sain, un trou de la grandeur
du poing se fait jour. Nous naviguions sur une éponge… Nous ponçons la coque à blanc,
tout semble sain. Daniel, une fois de plus est mis à contribution pour remplacer les bordés.
Apprêt, peinture, nous remettons à l'eau… c’est une passoire ! Nous avons oublié qu'une
coque sèche au soleil…Nous devons donc remettre en toute hâte le Va Pas Trop Vite sur
le quai, le remplir d'eau, le mouiller, le calfater, jusqu'à ce qu'il veuille bien redevenir
étanche….
Cet été 2002, nous allons sur la Vilaine, les rives sont magnifiques, elles sont là, presqu'à
toucher, c'est rassurant. Le bateau promène de nombreux « invités » qui, grâce au VPTV
découvrent la joie de glisser sans bruit sur l'eau, propulsés par un souffle d'air
En 2003, nous retournons sur la Vilaine. Les promenades sont nombreuses. Nous fêtons
le vingtième anniversaire du départ du bateau de Tréhiguier. Le matin, à marée
descendante, il est échoué sur la cale de Tréhiguier. En fin d'après midi après la fête,
après avoir embarqué les deux fils (très émus) de l'ex-propriétaire, nous devons repartir.
Le vent a changé, le bateau est calé, la marée ne monte plus, les équipages de la Flottille
de Basse Vilaine enchaînent les chants de marins attendant que notre bateau reparte.
Mais…il ne bouge pas ! Il finit par décoller... pour se bloquer aussitôt…L'amarre arrière est
coincée ! Un coup de couteau libérateur tranche enfin l’aussière récalcitrante ! C'est alors
un magnifique défilé où tous les bateaux de la flottille, toutes voiles dehors, remontent le
fleuve sous un extraordinaire ciel d'orage.
Au carénage de 2004 nous découvrons de nouvelles avaries, deux bordés sont à changer
et deux membrures à réparer. Le chantier Fouchard s’en charge.
Un matin du printemps 2005, nous trouvons le bateau empli d'eau. Inquiets pour son
avenir et profitant de la mise au sec du carénage, nous demandons à M.Labbé, expert
pour le ministère de la culture, de venir le visiter. Il décèle des avaries et nous met en
garde, le joint de râblure entre les bordés et l’étrave est en mauvais état et des membrures
sont à changer. Il est intéressé par ce bâtiment, dernier petit navire de travail de la baie de
Bourgneuf encore sur l’eau. Il recommande de faire faire des travaux et appuie une
demande de subvention à la DRAC.
Nous consultons trois chantiers. Seul M.Maingret du Chantier des Ileaux de Noirmoutier
vient visiter le bateau. Il nous propose un devis de 15 000€ concernant le barrotage et le
renforcement de quelques membrures. Nous demandons et obtenons une subvention à la
DRAC (50% du devis), une autre à la région (20%) et une troisième au département (15%)
Il nous reste à trouver les 15% restant. En prenant en compte la subvention de
fonctionnement du bateau sur trois ans, nous espérons pouvoir tout financer…Nous
envisageons donc de faire effectuer les travaux.
Le 31 août 2005, assistés d’un bateau accompagnateur, nous emmenons le Va Pas Trop
Vite à Noirmoutier où il est mis au sec, démâté, son gréement mis à l’abri et son moteur
enlevé.
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Pendant l’automne et l’hiver 2005, (au Chantier des Ileaux), le groupe Va Pas Trop Vite
s’attaque à la mise à nu de la coque. La peinture enlevée, nous découvrons l’ampleur des
dégâts, l’étrave baille un peu, prête à céder, des bordés sont pourris (un coup de lampe à
souder embrase le pourtour d’un nœud déjà cendreux qui tombe seul), les membrures
d’origine (plus de 70 ans) sont rongées par l’eau et la rouille des clous carvelles, les
galbords ne sont plus jointifs à la quille et cette dernière est gercée de bout en bout, le
tableau arrière ne tient plus…nous avons eu de la chance lors de notre traversée St
Nazaire-Pornic !
L’été 2006, le charpentier exécute les travaux prévus mais… refuse de laisser partir le
bateau naviguer dans l’état car la sécurité n’est plus assurée. Il nous propose deux devis
complémentaires d’un montant total de 45 000€…
Pour nous c’est un coup de massue. Où trouver cet argent ? Abandonner ? C’est la fin de
vie du VPTV…Perdre les 15 000€ engagés est difficilement concevable... Nous allons
nous battre et pour commencer demander une nouvelle subvention à la DRAC.
Le Conservateur réagit immédiatement et veut visiter le chantier. Nous prenons rendezvous. Nous mettons en avant la fonction de lien social assurée par le bateau, propriété de
la Maison de Quartier, son fonctionnement et son entretien par des bénévoles ainsi que la
gratuité de ses services qui permettent à de nombreuses personnes (qui ne le pourraient
autrement) de goûter au plaisir de la navigation.
Apparemment nos arguments le convainquent….La DRAC subventionnera les nouveaux
travaux à hauteur de 50%, la région de 20% et nous demandons l’aide de notre
conseillère générale pour obtenir 20% du département.
Restent 10%, soit 4 500€ à trouver ! En puisant dans la subvention de fonctionnement
des trois années à venir, il manque environ 3 000€…
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Nos amis de l’association de chants de marins « Vent Arrière » proposent
d’organiser un concert en notre faveur. Accompagnés du groupe « Retour », ils
chantent gratuitement pour le Va Pas Trop Vite, remplissant une salle de six cents
personnes. Nous y assurons une restauration « légère »: mille crêpes de blé noir et
mille autres de froment bien garnies seront englouties pendant le concert ! Des
affiches sont vendues pendant que le bar distribue des boissons. A une heure du
matin, fourbus mais ravis, nous avons engrangé une belle somme.
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Nous nous penchons sur nos caves et nos greniers, nous bradons nos reliques
dans deux vide-greniers au profit du Va Pas Trop Vite (malgré notre sens
commercial aigu, nous n’avons pas réussi à vendre en plein été une paire de skis
ayant pourtant déjà largement fait leur preuve !)

Enfin quelques sponsors et de nombreux donateurs anonymes permettent de
boucler le budget.
Pendant ce temps les travaux avancent, la quille est remplacée ainsi que les massifs
avant et arrière, presque toutes les membrures, le tableau, les bordés, les galbords et les
ribords, les ponts avant et arrière, les cloisons de fermeture des coquerons...
Il s’agit désormais de protéger cette très belle pièce d’ébénisterie. Après le calfatage, tout
le groupe s’investit dans le ponçage du gréement et les couches de peinture. Pendant que
nous finissons l’extérieur, Lulu se bat avec le vieux moteur Quach pour le remettre en
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place, espérant que les trois ans passés dehors sous une bâche n’auront pas été trop
nocifs.
Le mécanicien de l’Herbaudière qui avait démonté l’arbre d’hélice et devait nous en fournir
un neuf ne se manifeste plus. Il faut se débrouiller autrement et retrouver l’hélice…Rien
n’est simple !
En ce printemps 2008, 447 heures de travail sont données par les membres du groupe,
sans parler des frais de déplacement pour 27 voyages à Noirmoutier…
Le bateau est enfin remis à l’eau le 3 mai 2008, mais nos émotions ne sont pas
terminées!
 le lendemain de la mise à l’eau, une goupille ayant été oubliée, nous retrouvons le
gouvernail dégondé… Le navire est ramené sur la cale, le safran remis en place.
 le moteur tousse, crache de la fumée noire mais pas par le tuyau d’échappement.
Il refuse de partir…
Nous décidons cependant de ramener le bateau à la voile à St Nazaire. Le zodiaque de M.
Jolivet nous accompagne.
Nous nous faisons remorquer jusqu’à la sortie de l’étier. Par vent de Sud Ouest, 4 à 5
Beaufort, nous prenons le chenal sud à l’abri de la côte pour rallier sans encombre la
vieille entrée du port de St Nazaire. Mais… le port est en grève, nous devons rester dans
l’avant-port… Nous protégeons les beaux flancs tout neufs de notre bateau avec des
bâches et de vieux pneus. Ce n’est que le lendemain que le Va Pas Trop Vite peut enfin
rentrer dans le bassin de St Nazaire.
Reste le moteur. Après mûre réflexion Lulu s’attaque à la sortie des gaz. Tout est rouillé
mais finalement après démontage, il découvre une obstruction par la calamine. Ouverture
à la perceuse et au burin, remontage, le moteur démarre. Nous considérons tous Lulu
comme un sorcier !
Le nouveau Va Pas Trop Vite est inauguré le 17 mai 2008 en présence de Madame
Bouillé, députée, de Madame Mahé, première adjointe au maire, de Monsieur Mauduit,
conseiller général, et de Monsieur Jean Claes, président des Old’s Gaffers de la région
Ouest.
Madame Bouillé appuie une demande de subvention exceptionnelle auprès de
l’Assemblée Nationale qui permet de boucler définitivement le financement de la
rénovation.
Début juin, après avoir été sollicités pour y participer par le Conseil Régional, organisateur
de cette manifestation, nous sommes présents aux Rencontres du Fleuve à Nantes. Non
sans quelques frayeurs en raison de l’état catastrophique du moteur !
Heureusement, l’association « Pour le France », avant sa dissolution, nous fait don de la
moitié de son reliquat. Nous pouvons enfin remplacer notre vieux moteur à l’agonie et son
hélice.
Se pose alors le problème de l’assurance. La MAAIF nous demande une cotisation
prohibitive. Finalement c’est la MACIF, plus raisonnable, qui est retenue.
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A partir de 2008 le bateau va beaucoup naviguer (environ 400 à 500 miles marins par
saison) et participer à de nombreuses fêtes nautiques dont les “Rencontres du Fleuve” de
2008 et 2010 à Nantes.
Son terrain de jeu va s’étendre désormais depuis Redon jusqu’à Noirmoutier et Nantes.
Ce qui ne l’empêche pas, bien au contraire, de faire goûter aux adhérents des Maisons de
Quartier de St Nazaire qui le désirent le plaisir de glisser sans bruit sur l’eau.
En 2010, « Vent Arrière » nous propose d’organiser un nouveau concert en notre faveur.
Le 18 septembre, la première journée « Portes Ouvertes » de la Maison de Quartier de
Kerlédé, se clôt en beauté à la salle Jacques Brel; les groupes de chants de marins « Vent
Arrière » et « Rêve de mer » rassemblent 400 personnes. Les voiles d’avant du Va Pas
Trop Vite, foc et trinquette, qui dataient de 1985, peuvent être remplacées.
Fin août 2011, le bateau est écrasé contre le quai du bassin de St Nazaire par une grosse
vedette. Trois membrures et le violon bâbord sont cassés, plusieurs bordés enfoncés.
Après les tracasseries administratives et assurancielles de rigueur, nous l’amenons à
nouveau au Chantier des Ileaux à Noirmoutier.
Après réparation, repeint à neuf, il est à nouveau en état de marche.
En 2012 on le voit à Pornic, au Pouliguen, à la Roche Bernard, à Redon pour les fêtes
nautiques sans parler de son passage au Croisic et à Pornichet.
Changement de VHF, apport d’un GPS et bientôt d’un sondeur complètent année après
année l’équipement de sécurité du VPTV. Les équipages s’en réjouissent. Leur but, faire
naviguer le bateau le plus possible en prenant le moins de risque possible.
Reste la grand’voile, celle dont nous nous servons régulièrement a plus de vingt ans et
est en triste état. Le devis se monte à 1 335€. Comment financer cet achat? Il est évident
que le budget du groupe VPTV, ne peut faire face à une telle dépense…Celui de la DRAC
« ne lui permet plus de prendre en compte les demandes de subvention concernant les
changements de voilure »… C’est pourquoi, nous nous tournons vers la Fédération des
Maisons de Quartier afin de nous aider à acheter cette grand’voile dont notre bateau a
bien besoin.
En 2013, une nouvelle grand’voile est réalisée par la voilerie Demé selon les plans
de M. Vivier, architecte naval.
Le Va PasTrop Vite va, à nouveau, pouvoir représenter dignement et la ville de St Nazaire
et la Maison de Quartier de Kerlédé dans les fêtes nautiques. Pendant encore bien des
années, il procurera à de nombreux adhérents des Maisons de Quartier, les plaisirs de la
navigation sous voiles.
Bien entretenu et surveillé, il devrait être encore à flot dans vingt ans.
Le Va Pas Trop Vite peut poursuivre son aventure au
service de tous pour la découverte et surtout le partage.