Rapport étude de cas

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Rapport étude de cas
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Étude de cas
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Accessibility Projects. Sustainable Preservation and
Enhancement of Urban Subsoil Archaeological Remains
La muséalisation des sites au service de leur mise en
réseau - Les musées du Forum, du Port fluvial, des
Thermes et du Théâtre de Caesaraugusta, Saragosse
(Espagne)
Tatiana Hachimi (CUGS), avec la collaboration de l’ensemble
des partenaires
Décembre 2005
Commission européenne, DG Recherche
5e Programme-Cadre, Énergie, Environnement et Développement durable,
Action-clé 4 : ville de demain et patrimoine culturel,
4.2.3. : pour une meilleure intégration du patrimoine culturel dans la ville
Contrat : EVK4-CT-2002-00091
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Étude de cas / Route de Caesaraugusta
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Table des matières
1.
La nature des vestiges archéologiques .............................................................................3
2.
Le processus décisionnel : Saragosse, ville d’histoire et de culture ..............................4
3.
L’intégration urbaine et architecturale ...............................................................................5
4.
La conservation des vestiges .............................................................................................6
5.
La muséographique .............................................................................................................7
6.
L’étude du public................................................................................................................10
7.
Les recommandations clés ...............................................................................................14
8.
Le chronogramme ..............................................................................................................14
Les résultats complets de cette étude de cas sont rassemblés dans les rapports de recherche
suivants :
-
Deliverables D13 et D16-21 (processus décisionnel),
Deliverables D15 et D19 (présentation du site au public et impact socio-culturel),
Deliverable D17 (intégration urbaine et architecturale).
Pour consulter ces rapports, cliquer ici.
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La muséalisation des sites au service de leur mise en réseau - Les musées du
Forum, du Port fluvial, des Thermes et du Théâtre de Caesaraugusta,
Saragosse (Espagne)
1. La nature des vestiges archéologiques
La Ville de Saragosse a construit un itinéraire muséographique sur la base de ses cinq sites
archéologiques antiques, le Forum, le Port, les Thermes, le Théâtre et la muraille romaine.
C’est la « Route de Caesaraugusta », décrite dans les dépliants des musées concernés qui
reprennent le plan de la route et indiquent les autres sites antiques.
La Saragosse romaine est construite vers l’an 15 avant J.-C. par des légions de soldats
romains dans le cadre de la réorganisation des provinces de l’Hispanie sous le règne
d’Auguste. La ville a été fondée sur la cité ibérique de Salduie. C’est entre le Ier et le IIe siècle
après J.-C. que la ville connaît sa période d’expansion. Le Forum date de cette époque où la
ville jouait déjà un rôle majeur dans la distribution des marchandises pour la vallée de l’Èbre.
La ville dispose alors d’un système de distribution des eaux ainsi que d’égouts performants. A
partir du IIIe siècle, la ville connaît une phase de déclin. Une muraille plus solide est érigée.
Les bâtiments publics sont détruits et récupérés pour en reconstruire d’autres à usage privé.
Le sous-sol de la place de La Seo de San Salvador recèle les fondations du Forum de l’antique
Caesaraugusta, le système d’adduction d’eau potable, un grand égout, différentes
canalisations et les murs de quelques boutiques. Dans un premier temps, sous Auguste, c’est
un marché qui a occupé cette surface. Mais le marché, très proche de l’Èbre, était
fréquemment inondé lors des crues du fleuve. Pour se protéger des caprices de l’Èbre, sous le
règne de Tibère, les habitants de la ville ont choisi de faire disparaître le marché sous
plusieurs mètres de terre afin de relever niveau du sol par rapport à celui de l’eau. C’est sur ce
nouveau terrain surélevé que le Forum, épicentre de la vie politique dans une cité romaine,
verra le jour. Cet espace ceint de portiques, donnait accès à une série d’institutions publiques
à caractère commercial, administratif ou encore religieux. En 1981, le site est identifié. En
1988, dans la foulée d’une phase de travaux sur la place de la Seo de San Salvador, la Mairie
de Saragosse accorde six mois pour réaliser des fouilles.
L’ancien Port fluvial de Caesaraugusta se situe en prolongement de la limite nord-est du
Forum et on y accède par la place San Bruno. On y retrouve les vestiges d’un bâtiment qui
donnait accès au Forum à partir de la berge de l’Èbre. Il s’agissait très probablement d’un
bâtiment à caractère administratif. La très belle façade côté fleuve était percée d’arcs qui
donnaient accès au vestibule d’un bâtiment monumental. Pour accéder au Forum situé plus
haut que le niveau des berges, il fallait gravir quelques marches.
Caesaraugusta comptait des thermes situés à mi-chemin entre le Forum et le Théâtre. Ceux-ci
ont été initialement construits au Ier siècle avant J.-C. et sont restés en activité jusqu’au IVe
siècle après J.-C. Durant cette période, le bâtiment a subi de profondes modifications. Sur le
plan social, les thermes occupaient une place très importante dans la mesure où les citoyens y
passaient des journées entières à échanger leurs points de vue, à écouter de la musique, de la
poésie, à s’adonner au sport. Les installations comprenaient des vestiaires, des salles
d’exercice et de gymnastique, et les thermes proprement dits avec des salles chaudes, des
salles tièdes et des salles froides. En effet, la tradition veut que l’on commence par le plus
chaud pour terminer par un bain froid et tonique. À toutes ces installations, il faut également
ajouter les latrines qui ont subi une importante transformation dans le but d’en faire une
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grande piscine à portique à ciel ouvert. Il s’agit de la partie du bâtiment original qui a été la
mieux conservée. C’est à la fin du Ier siècle avant J.-C. que les latrines ont fait place à une
piscine à portiques. On accédait à la piscine – le seul vestige trouvé – par trois gradins
parcourant tout son pourtour et le fond était couvert par des dalles en marbre, en partie
réutilisées suite au démantèlement d’autres bâtiments au début du IVe siècle. On a trouvé les
bases de trois des colonnes du portique, dont la hauteur était d’environ 5 à 6 mètres.
Enfin, en 1972, les travaux réalisés dans un pâté de maisons ont conduit à la découverte d’un
théâtre romain. Les excavations ont été conduites par Antonio Beltrán, qui en a été le
principal spécialiste et protecteur. Le théâtre a été construit sous le règne de Tibère. À la fin
du Ier siècle, il a subi une importante rénovation. Ce type de construction, qui respecte le
modèle du théâtre de Marcelon à Rome bien que très répandu en Italie pendant la première
moitié du Ier siècle, constitue une curiosité unique en Hispanie : il s’agit du troisième théâtre
d’Espagne par sa taille. Les vestiges actuels ne représentent qu’une petite partie de
l’ensemble. L’orchestra était fermée par une façade de 25 mètres de hauteur et richement
décorée. La ima cavea comptait onze gradins en bon état de conservation. Ces gradins sont
divisés en deux par un vomitoire, de 4 mètres. Il semble que la cavea était formée par une
structure à deux ou trois étages, dont la façade avait 29 arcades. Le portique à colonnes du
postcaenium devait se présenter comme un rectangle d’environ 138 mètres de longueur.
Aujourd’hui, le visiteur qui peut se promener sur le site en empruntant des passerelles en bois
est confronté au gigantisme d’un espace dépouillé où le rythme subsiste à travers les escaliers
formés par les gradins. Le sentiment de hauteur lui est transmis par la grande aile en
polycarbonate qui surplombe le théâtre et les peintures sur les murs mitoyens qui permettent
d’imaginer les colonnes antiques.
2. Le processus décisionnel : Saragosse, ville d’histoire et de culture
Le Forum est le premier site archéologique à avoir fait l’objet d’une muséalisation à
Saragosse. Il peut dès lors être considéré comme une forme de prototype qui va inspirer les
autres projets de mise en valeur de la ville.
Les fouilles planifiées du Forum se déroulent jusqu’en 1989. Elles étaient dirigées par les
services de la mairie, mais ont été exécutées par une firme privée. La décision de mettre les
vestiges en valeur a été prise de façon quasi automatique sur base de l’avis des archéologues.
Toutefois, de l’avis de certains archéologues, la nature même de ces vestiges romains ne revêt
pas une valeur exceptionnelle à l’image de ceux de Tarragone par exemple. Il s’agirait plutôt
d’un choix de nature politique. « C’était à l’époque du premier gouvernement démocratique et
la ville voulait que cet espace mis à jour soit porteur d’un message : Saragosse a un passé qui
la rattache à l’antiquité. Mais c’est aussi une ville empreinte de modernité, et l’archéologie
fera le lien entre ces différentes dimensions temporelles ».
Le choix de l’architecte par les responsables du projet a été pris très rapidement et de façon
consensuelle et sans procédure de concours. Toutefois, à cette époque, il n’y a pas eu de
concertation entre l’architecte et les archéologues. Dans ce contexte, le bâtiment n’a pas été
conçu dans la perspective d’un musée de site.
On notera encore l’existence d’une controverse soulevée par une partie de la population
autour de l’aspect trop géométrique, trop moderne du bâtiment en surface qui, pour certains,
entre en conflit avec la Seo de San Salvador, située juste en face. La presse a donné un certain
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écho à cette controverse architecturale. Le principe de la mise en valeur n’a jamais été quant à
lui remis en question.
En 1991, le bâtiment est achevé et inauguré par le service de l’urbanisme. Entre 1991 et 1994,
il n’y a eu que deux expositions temporaires sans rapport direct avec les vestiges. Aucune
muséalisation, aucun parcours ou même explication ne leur avaient été consacrés. Certains
archéologues considèrent cette période comme un vide qui traduit un manque de continuité
par rapport au projet initial, « un caisson de protection » sans rien d’autre. Toutefois, ce n’est
qu’en 1995 que l’édifice a fait l’objet d’une muséalisation proprement dite axée autour du site
afin d’en expliquer l’histoire et la fonction.
Plus ou moins à la même époque, certaines compétences de l’État central en matière de
classement et de protection des vestiges sont passées aux mains des régions autonomes. Dans
le cas précis du Forum, tout a été entièrement réglé sous l’ancienne législation, c’est-à-dire
dans un contexte purement municipal. Dans le même sens, on notera que le montage financier
du projet est lui aussi totalement du ressort de la municipalité, seul et unique investisseur et
gestionnaire. L’élément décisif qui a poussé les autorités culturelles à reprendre en main le
projet tient aux sommes énormes qui avaient été précédemment injectées dans le projet.
En matière de conservation, la ville se défend de « tout » garder systématiquement. Les
« fouilles de la Seo » ont permis de définir la politique de conservation et ont été à l’origine
de nouveaux critères de sélection. C’est ainsi qu’un très beau site musulman qui vient d’être
mis à jour lors de la construction d’un parking a été remblayé presque aussitôt dans la mesure
où il s’était avéré trop difficile à conserver. En outre, dans le cadre de l’inauguration du
musée du Forum, une équipe pluridisciplinaire a été mise sur pied pour prendre en charge de
façon concertée les problèmes de conservation, d’architecture et de discours didactiques.
3. L’intégration urbaine et architecturale
Saragosse a fait le choix d’exploiter son riche passé pour se profiler comme ville de culture.
Sous l’impulsion du programme européen URBAN, la ville a mis en place le « Plan Intégral
du Quartier Historique », qui a permis à la ville de se doter d’un Centre d’Histoire qui
constitue un point de référence du patrimoine de Saragosse et qui présente de façon novatrice
et diachronique la cité à travers différentes thématiques : l’Eau, les Marchés, la Connaissance,
le Gouvernement, les Gens, etc.
Malgré les changements de majorité successifs, la culture est toujours restée une
préoccupation majeure des autorités politiques locales. En 1981, Saragosse était la première
municipalité à se doter d’un service municipal d’archéologie. On constate aujourd’hui une
même volonté de préserver le patrimoine qui perpétue une tradition politique qui n’a jamais
rencontré d’opposition. À l’ordre du jour, il est question de restaurer et de mettre en valeur les
anciens bains juifs de la ville et d’étendre le musée Gargallo. Tout cela dans le but de donner
une image à la ville et lui imprimer un caractère dynamique, afin qu’elle soit capable de tenir
son rang de troisième ville en matière d’organisation de congrès. Il s’agit aussi d’offrir aux
habitants un cadre de vie attractif. La ville connaît actuellement une phase de spécialisation.
Bilbao a le Guggenheim ; Valence se profile comme ville de science et Saragosse mise sur
son patrimoine.
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La place sous laquelle se situe l’espace archéologique du Forum s’inscrit dans le centre
touristique et religieux de la ville, à proximité d’importantes zones commerciales. Il s’agit
d’un endroit fortement fréquenté qui bénéficie d’une visibilité élevée. L’accès en automobile
est assez délicat (centre-ville piétonnier, trafic), toutefois un parking payant est situé à
proximité du musée. Le bâtiment d’accueil du musée est constitué de colonnes en béton qui
supportent une structure métallique en treillis sur laquelle sont posées des plaques d’onyx
(pierre semi-précieuse). La partie inférieure de la façade est entièrement vitrée. Les parois de
verres sont fixées au bas de la structure métallique. Cette architecture très contemporaine qui
mise sur le contraste, a été critiquée en raison de sa proximité avec la Seo de San Salvador.
À l’inverse, l’accès aux sites des Thermes et du Port fluvial se font par des bâtiments plus
ordinaires, situés en intérieur d’îlot. Cette disposition facilite certes leur intégration dans le
tissu urbain, mais nuit indéniablement à leur visibilité depuis l’espace public. C’est tout
particulièrement le cas du site des Thermes, auquel on accède par un escalier dérobé et dont la
présence n’est matérialisée que par un grand panneau et par une verrière rasante qui passe
totalement inaperçue dans l’ensemble de signaux visuels qui caractérise cet espace.
Enfin, le site du Théâtre propose une configuration intermédiaire entre ces deux extrêmes : il
est situé en intérieur d’îlot et son accès se fait par un bâtiment bien intégré au tissu urbain. La
présence des vestiges est cependant clairement perceptible depuis l’espace public en raison de
la présence d’une verrière de polycarbonate suspendue à 25 mètres qui couvre les vestiges
archéologiques tout en matérialisant la hauteur initiale du théâtre.
La signalétique au niveau des rues, complète et efficace, permet au visiteur de s’orienter
aisément dans un périmètre qui est en réalité assez étendu, environ 160 hectares, et qui fait de
ce centre historique le deuxième en taille après celui de Séville. Le circuit peut-être poursuivi
librement sans devoir nécessairement suivre un ordre établi entre les sites. Cette signalétique
présente une unité esthétique à travers la forme des panneaux, à travers leurs couleurs et leur
graphisme.
Signalons enfin que les différents projets de mise en valeur initiés dans cette partie de la ville
ont impliqué la restructuration et l’amélioration des constructions aux alentours. Ceci a
entraîné à son tour une augmentation de la qualité de vie des habitants.
4. La conservation des vestiges
En ce qui concerne le Forum, le site qui se trouve sous une place piétonne à proximité du
fleuve Ebro est constitué en majeure partie de matériaux calcaires. Des études sur la nappe
phréatique et sur les vibrations ont été réalisées préalablement à la conception de
l’aménagement du site. Une fois le site ouvert au public, un suivi de la température et de
l’humidité a été mis en place. En cas de très fortes précipitations, une crue du fleuve Ebro est
à craindre. Elle peut conduire à une inondation du site. Pour prévenir les dégradations du site
dues à une telle inondation, des pompes d’exhaure ont été installées.
Les observations effectuées sur le site confirment l’importance du choix des matériaux de
construction pour la conservation des vestiges. Le site est couvert d’une enveloppe en béton,
or ce matériau n’est pas neutre pour les vestiges. Des développements fongiques ou bactériens
apparaissent dans certains cas sur les huiles de coffrage du béton. Des fissures laissent
s’infiltrer des eaux chargées de sels, dangereuses pour les vestiges et qui favorisent la
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dégradation de l’enveloppe protectrice du site. Enfin le béton est une source bien identifiée de
poussières alcalines, qui, en se combinant à de l’eau, deviennent agressives pour les vestiges.
Les niveaux de radon mesurés à l’intérieur du site sont pratiquement équivalents aux niveaux
extérieurs. Il est donc sans danger pour les visiteurs et le personnel permanent du site. Le
niveau de ce polluant à l’intérieur de l’enveloppe est directement corrélé au taux de
renouvellement d’air. Le bas niveau observé signifie donc que la ventilation du site est
réalisée avec un débit important. La surveillance de la température et de l’humidité relative du
site doit permettre de vérifier que ce renouvellement d’air ne déstabilise pas l’équilibre
thermo-hydrique des vestiges.
Pour le musée du Théâtre, on dispose de très peu de recul. Des contrôles et études concernant
la conservation ont été réalisés préalablement à toute muséalisation. Toutefois, il semble que
l’absence d’étude climatique du site ait débouché sur des choix architecturaux déconnectés
des impératifs de conservation. De façon très concrète, il a par exemple été évoqué à plusieurs
reprises un problème de pollution du site par des semences végétales amenées par le vent et
qui entrent en germination. A cet égard, les archéologues auraient souhaité que le toit soit
complété par des protections latérales pour limiter les courants d’airs et les pluies latérales.
Toutefois, la couverture en polycarbonate permet de réguler la température qui est contrôlée
de façon quotidienne.
Néanmoins, les quatre musées sont soumis à des contrôles climatiques et chaque année des
travaux assurent la conservation des vestiges.
5. La muséographique
La gestion des musées municipaux de Saragosse dépend de la Unidad de Museos y
Exposiciones (Service de la Culture de la Mairie de Saragosse). Chaque musée est
responsable de l’accueil des visiteurs, de la maintenance des équipements et des installations
ainsi que des actions à entreprendre pour assurer la conservation des vestiges.
Il est important de rappeler qu’il s’agit de quatre musées répartis dans la ville, mais qu’ils sont
considérés comme un seul site archéologique : la ville romaine de Caesaraugusta, laquelle est
présentée aux visiteurs sous différents points de vue. Il existe donc une unité dans les objectifs
définis dans le cadre de l’interprétation des sites. Ceci se traduit par un discours commun à
tous les sites qui ménage toutefois une marge de singularité propre à chaque musée. L’aspect
esthétique de la muséographie tend également à être similaire dans les différents sites.
Un programme informatique gère de façon intégrée l’ensemble des visiteurs. Ceci permet
notamment d’acheter indifféremment dans chaque musée un ticket valable pour l’ensemble
des autres sites romains. En outre, la création d’un parcours nommé la « Route de
Caesaraugusta » permet de donner une idée globale de la ville romaine.
Le discours du musée du Forum est essentiellement basé sur les vestiges de l’époque de
Tibère, la plus florissante. Toutefois, on a également tenu compte de certaines références aux
vestiges de l’époque d’Auguste. Quant à la thématique, le discours est divisé en deux parties,
l’architecture du Forum d’une part, et d’autre part, les pratiques de l’époque, c’est-à-dire, les
activités quotidiennes comme l’alimentation, le commerce, la vie politique, etc.
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L’adaptation de l’espace au discours muséographique est réussie, à l’exception de
l’emplacement de l’audiovisuel qui oblige les visiteurs à traverser toute la surface dévolue à
l’exposition permanente. Selon les gérants du site, cette disposition s’explique par le fait que
l’espace architectural a été dessiné sans prendre en considération le projet muséographique du
Forum. Toutefois, les architectes et les archéologues ont mené depuis lors un travail conjoint
de façon à adapter au mieux ce volume existant aux besoins de l’exposition et à ses contenus.
En ce qui concerne le projet muséographique, le discours s’adapte aux vestiges conservés de
façon très didactique. En outre, l’intégration du site à la route romaine de Caesaraugusta
permet au public de le percevoir comme faisant partie du tissu urbain romain. Pour atteindre
cet objectif de façon optimale, il est recommandé de débuter l’itinéraire au musée du Forum,
dans la mesure où la vidéo introductive donne les pistes nécessaires pour comprendre la ville
ancienne et son emplacement stratégique par rapport à l’Èbre.
Les vestiges du musée du Port fluvial ont fait l’objet d’une mise en valeur qui a permis la
création d’un musée sur le site. Dans la même veine qu’au Forum, le dispositif
muséographique fait une large place à l’audiovisuel qui retrace les changements survenus au
niveau du fleuve et de l’activité qui s’y est développée sur les rives à travers les siècles. Le
musée dispose d’une maquette de bateau correspondant au type d’embarcation qui sillonnait
le fleuve tantôt mû par une voile carrée, tantôt halé par des esclaves à l’aide de cordages. Il y
a également une autre maquette représentant la reconstitution hypothétique du bâtiment
administratif. Comme dans les autres musées, il s’agit de maquettes que les visiteurs peuvent
manipuler et qui sont accompagnées d’un dispositif audio adapté aux malvoyants.
Du point de vue muséographique, l’essence de l’exposition réside largement dans le scénario
de l’audiovisuel qui apporte au visiteur les pistes nécessaires à la compréhension du site. À
ces informations, d’autres éléments viennent s’ajouter pour développer des aspects plus
particuliers et plus concrets du site. Cette option peut avoir pour effet négatif de « pousser » le
visiteur à ne pas tenir compte de ces derniers éléments qui peuvent passer pour secondaires.
Le discours muséographique du musée des Thermes est axé autour de l’architecture des
thermes et de la piscine à portique. Il repose sur un dispositif simple mais efficace qui
comporte un audiovisuel, des panneaux avec des textes et des dessins, des éléments
reconstitués, des maquettes et enfin, des vitrines qui contiennent des objets archéologiques et
des reproductions. L’espace mis en valeur ne permet pas de voir la totalité de la piscine. Des
pièces originales du recouvrement de sol en marbre ont été conservées et exposées.
L’esprit de l’interprétation du musée du Forum a été reproduit au niveau des Thermes.
L’audiovisuel qui se rattache au musée des Thermes reprend les lignes générales et permet de
comprendre le site alors que les autres outils muséographiques apportent des informations
complémentaires sur des éléments particuliers du site. Pour ce musée, le résultat pose certains
problèmes de confusion. Ainsi, la vidéo montre les thermes dans leur ensemble – en suscitant
peut-être des attentes – alors que l’espace observable in situ se limite à une partie seulement
de la piscine et des latrines.
Le discours muséographique du musée du Théatre de Caesaraugusta est axé sur le théâtre,
son architecture et son fonctionnement interne. Ensuite, le discours aborde l’évolution du
quartier du théâtre à travers le temps et, par extension, de la ville de Saragosse. Le musée
permet d’entamer l’interprétation de l’évolution de la ville. Le discours didactique est livré
dans l’enceinte du musée, un peu à l’écart des vestiges qui se trouvent à l’extérieur. Après
avoir suivi le parcours à l’intérieur du bâtiment, le visiteur peut contempler in situ ce qui lui a
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été expliqué auparavant. Cette option muséographique permet d’enrichir la visite sans
compliquer l’observation des vestiges.
Différents outils muséographiques ont été mobilisés dans le cas du théâtre et ils ont pour
objectif commun de rendre visible l’aspect du monument au moment de son apogée. La salle
d’interprétation du théâtre n’est pas compartimentée et par conséquent elle permet un
parcours libre. Dans le même sens, tous les éléments interprétatifs (panneaux, maquettes, etc.)
sont des unités explicatives autonomes orientées vers une partie précise du discours et
peuvent être permutées entre-elles sans nuire à la compréhension.
Les vestiges archéologiques du théâtre romain ont également été aménagés pour l’accès du
public. Une passerelle fixe, en métal et en bois, permet de traverser les vestiges et de
percevoir l’aspect « monumental » de l’édifice. Cette proximité avec les vestiges apporte un
complément d’information aux données livrées dans les salles du musée.
L’ancien théâtre de Caesaraugusta est arrivé jusqu’à nous à l’état de ruines, préservées
quelques mètres au-dessus du niveau du sol à l’époque de son activité. Il était donc difficile
d’accéder à la compréhension de son architecture originale. La muséographie s’est dès lors
attelée à rendre lisible cet élément d’architecture. Pour parvenir à ce résultat, l’utilisation des
images (des maquettes, des reconstitutions d’éléments ou virtuelles) a été privilégiée par
rapport au texte. Ce type de communication visuelle encourage un type de visites passives qui
n’exigent pas beaucoup d’efforts de la part des visiteurs. Toutefois, pour que l’information
délivrée avec autant de détails et d’abondance soit pleinement assimilée dans toutes ses
subtilités techniques, il est impératif de la transmettre de façon ordonnée et organisée. Chaque
image inclut une infinité d’informations archéologiques et a été travaillée et simplifiée pour
en faciliter la compréhension. Dans ce sens, l’équipe scientifique chargée de la muséographie
et des aspects didactiques du musée a fait un important travail d’interprétation pour trouver le
procédé adéquat pour transmettre le message scientifique auprès du public.
Grâce à une gestion uniforme des sites et la création de la « route de Caesaraugusta », la ville
romaine est bien articulée à la ville actuelle.
Dans le cadre de la définition des quatre projets muséographiques, la coordination entre les
différents spécialistes s’est avérée déterminante pour la cohérence du message. En outre, il
s’agit d’une équipe qui a été capable de s’adapter aux contraintes et aux difficultés inhérentes
à chacun des projets.
En outre, un important travail a été réalisé par ces équipes pour rendre les contenus
scientifiques à la portée d’un public « non averti » en termes d’archéologie, à travers la
recherche de solutions qui facilitent la compréhension de vestiges souvent très abîmés.
Un autre aspect qui a particulièrement retenu l’attention des gestionnaires des sites réside
dans l’accessibilité (physique) des personnes souffrant de handicaps moteurs ou sensoriels
(surdité et cécité).
Au point de vue de la muséographie, le choix de la communication a clairement été orienté
vers les images plutôt que vers les textes. En général, l’information sur les panneaux est très
bien structurée et combine de façon équilibrée la part de textes et d’images. Les vitrines qui
sont adaptées à la conservation des matériaux permettent une identification claire des objets
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exposés. Les maquettes ont la particularité de pouvoir être manipulées et touchées par tout
visiteur, qu’il soit valide ou non.
6. L’étude du public
Différents éléments du projet de mise en valeur des sites romains de Saragosse ont fait l’objet
d’une étude auprès du public par l’équipe de l’Université Autonome de Madrid. Parmi les
données les plus significatives on peut retenir celles qui touchent aux objectifs des visiteurs, à
leur satisfaction, à leur âge, à l’intégration des vestiges dans la ville, à leur identité ou encore
à l’impact économique du projet.
Concernant le questionnaire relatif aux objectifs de la visite (fig. 1), dans les quatre sites, on
rencontre des personnes qui répondent spécifiquement que l’objectif de leur visite est la
« Route de Caesaraugusta ». Cependant, on note que le pourcentage de personnes qui
donnent cette réponse est inversement proportionnelle à la taille du site, c’est-à-dire que dans
les sites plus grands, il y a moins des personnes qui font référence au circuit et il y en a plus
qui affirment que la motivation de leur visite réside dans le site même.
Objectif de la visite
Route de Caesaraugusta
Vestiges et musée
90
%
75
80
70
70
53,8
56,3
60
46,2
50
40
30
30
20
25
12,5
10
Théâtre
Forum
Port
Thermes
Fig. 1 - Questionnaire d'attentes
Dans le questionnaire de satisfaction (fig. 2), on observe que le Port est moins bien coté par
rapport aux autres sites, sauf en ce qui concerne l’exposition en général. Les Thermes et le
Forum se disputent la meilleure position en ce qui concerne le montage. La question relative à
l’accès voit un très beau score pour le Forum, probablement lié à sa localisation sur la place
de la Seo, à côté de la célèbre Place du Pilar. Le Théâtre pour sa part est très apprécié des
visiteurs pour la flexibilité de ses horaires, puisqu’il ne ferme pas à midi.
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Satisfaction
Forum
Théâtre
Thermes
Port
3,8
3,6
Moyenne
3,4
3,2
3
2,8
B
ou
tiq
ue
ai
re
or
H
R
ep
Pr
ix
os
xt
es
Te
ta
ge
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M
on
ie
n
B
Ex
po
si
tio
n
2,6
Fig. 2 - Autoquestionnaire
Le Théâtre semble être populaire. Ainsi, lorsque l’équipe de l’UAM a voulu comparer les
scores obtenus par différents sites en Europe (fig. 3) ou encore confronter les divers sites de
Saragosse (fig. 4) le Théatre de Caesaraugusta s’est hissé respectivement à la deuxième
place, derrière le musée de Vesunna à Périgueux et à la troisième place, ex-aequo avec la
Basilica del Pilar, juste derrière la Seo de San Salvador et le palais de la Ajaferia.
9,5
9
8,2
8,5
8,06
8,27
8
7,5
6,65
7
7,66
7,07
6,5
6
5,5
5,94
ub
un
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na
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po
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ea
tu
es
m
er
Th
Po
rt
ru
m
5
Fo
Moyenne
9,25
8,68
Fig. 3 - Échelle d'évaluation
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8
7
Monenne
6
6,33
6,93
6,22
7,22
4,48
5
3,67
4
3
3,11
2
3
2,93
1,15
1
rt
Po
Pi
la
r
ta
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Fo
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yu
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A
Lo
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er
m
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Th
Se
o
0
Fig. 4 - Échelle de préférence
La partie de l’étude du public consacrée à l’intégration dans la ville donne l’occasion de
constater que les personnes interrogées considèrent que les sites étaient bien intégrés à la
ville. Toutefois, selon la figure 5, l’équipe de l’UAM relève qu’un nombre significatif de
réponses indiquaient que « la couverture du Forum ne s’intégrait pas dans la ville à l’inverse
de celle des autres sites ».
Intégration de la
couverture
Forum
Non
34%
Non
13%
Oui
53%
Fig. 5 - Questionnaire
d’intégration
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Quant à l’identité des vestiges (fig. 6), on remarque que les vestiges romains sont
correctement identifiés et bien associés à la « Route de Caesaraugusta ».
9
8
Moyenne
7
8,06
6
7,94
5
7,09
6,77
4
5,63
3
4,88
2
1
M
us
ul
m
an
ai
n
om
R
Eb
re
0
Fig. 6. Registre d'identité
Les mesures concernant l’impact économique permettent à l’équipe de l’UAM de conclure
que les répondants estiment qu’il y a un impact économique très fort, tant sur les affaires des
personnes interrogées que sur l’ensemble de la ville. Toutefois, les enquêteurs relèvent qu’
« il y a des bénéfices économiques pour la ville après l’ouverture, mais ils n’ont pas été
perçus particulièrement dans les commerces interviewés (sauf dans le cas des hôtels) ».
Enfin, s’il est un point particulièrement utile d’analyser pour les gestionnaires de sites, c’est
bien celui de la nature du public. Sur ce point, les analyses (fig. 7) relèvent qu’à Saragosse les
objectifs concernant les tranches d’âges des visiteurs ne correspondent pas nécessairement à
l’âge réel de ceux-ci. Ainsi, par exemple, le plus jeune public est moins présent que prévu
alors que le public âgé dépasse de loin les objectifs assignés. Ce type d’information a pour but
de fournir aux gestionnaires des sites un outil qui permette de réorienter la communication et
les programmes de l’institution.
Fig. 7 - Âges : public réel versus public potentiel
37,7
40
40
33,4
35
30
35
30
24,7
25
25
20
15
10
25,7
18,8
9,4
20 20
11,7
11,5
15
10
7,1
5
5
0
0
-18
19- 24
25- 39
40-64
64
Public réel
Public potentiel
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7. Les recommandations clés
À Saragosse, on peut obtenir une vision de la ville romaine à travers les vestiges qui ont été
mis en valeur. La ville de Saragosse a en outre relevé le défi de créer un véritable circuit qui
relie entre-eux les sites romains qui se concentrent dans le cœur historique. Ce pôle
d’attraction est intégré tant à la ville actuelle qu’aux autres types de parcours grâce à une
politique active d’intégration (brochures, signalétique, discours didactique, activités
culturelles, etc.). À Saragosse, on peut remonter dans le temps et vivre pour quelques instants
l’existence d’un marchand, d’un esclave, d’un patricien ou d’un acteur de théâtre du temps de
la splendeur de Rome. Cette dimension de mise en réseau des sites archéologiques, non
seulement romains, mais aussi d’autres époques marque vraiment de façon significative une
volonté d’optimiser le patrimoine culturel en créant une forme d’émulation. C’est ici que
réside la singularité de la politique menée la ville de Saragosse en matière de mise en valeur
de sites archéologiques. Ceci implique une réflexion importante quant aux objectifs
poursuivis en matière d’uniformisation à travers les sites. Celle-ci se traduit dans une
multitude de domaines, à la fois technique lorsqu’il s’agit de la billetterie mais aussi
scientifique lorsqu’il est question de trouver l’orientation adéquate quant au contenu
didactique des supports audiovisuels. Il faut veiller également à respecter un équilibre entre la
standardisation et la singularité propre à chaque site.
Pour parvenir à un tel résultat, avec le temps, les autorités ont réussi à instaurer un dialogue
entre les différents intervenants qui ont pu ainsi travailler de façon interdisciplinaire pour
obtenir un résultat plus homogène. Toutefois, comme les différents sites ont été réalisés à des
époques différentes, il est encore possible d’accroître et renforcer l’homogénéité entre les
différents sites.
En matière de muséographie, le choix d’opter pour un discours très visuel a le mérite
d’aborder la complexité de façon ludique et attractive. Toutefois, il faut rester vigilant à
l’impact que peuvent avoir les images et à toujours veiller à les entourer de toutes les
informations nécessaires.
En termes d’accessibilité, on peut louer les efforts qui ont été entrepris par les gestionnaires
pour permettre aux personnes moins valides de visiter les sites dans des conditions adaptées.
Dans le même ordre d’idée, on pourrait étendre ces efforts dans l’accès au discours didactique
vers le public « enfant » et vers le public « tourisme international ».
8. Le chronogramme
Histoire de la ville
15 avant J.-C. environ
au IIe siècle
après J.-C.
I
er
Colonia Caesaraugusta, la Saragosse romaine, fut construite en l’an 15 AC
par des légions de soldats romains dans le cadre de la réorganisation des
provinces de l’Hispanie sous le règne d’Auguste. La ville romaine a été
fondée sur la cité ibérique de Salduie.
La ville connaît sa période d’expansion. Le Forum date de cette époque où
la ville jouait déjà un rôle majeur dans la distribution des marchandises
pour la vallée de l’Èbre. La ville dispose d’un système de distribution des
eaux ainsi que d’égouts performants.
APPEAR
III
e
siècle après J.-C.
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À partir de cette période la ville connaît une phase de déclin. Une muraille
plus solide est érigée. Quelques bâtiments publics sont détruits et récupérés
pour en reconstruire d’autres à usage privé. L’activité commerciale et
culturelle semble perdurer malgré tout. Un embryon de communauté
chrétienne se forme.
472
Cesaracosta, la Saragosse Visigothe passe sous l’autorité de Gauteric du
royaume visigoth de Toulouse.
714
Saraqusta, la Saragosse la musulmane tire un trait sur son passé visigoth
avec l’occupation pacifique de Musa ibn Nusayr qui la fait passer sous
l’autorité du califat de Cordoue devenant ainsi le chef-lieu de la zone nord
d’Al Andalus.
1018
Saraqusta, la Saragosse la musulmane, taifa indépendante jusqu’en 1110.
1118
Saragosse la chrétienne. La ville (re)conquise par les chrétiens en
décembre. Son rôle croît encore en importance.
Historique de la mise en valeur des sites
1972
Découverte du Théatre.
1981
Création de la première section d’archéologie municipale d’Espagne.
1988-1991
Fouilles du Forum dans le cadre d’une excavation planifiée. La décision
d’en faire un musée est prise dès ce stade sur base de la valeur accordée
aux vestiges par les archéologues.
1991
Inauguration du bâtiment du Forum.
1991-1994
Deux expositions temporaires au Forum.
1994
Le bâtiment ainsi que l’équipe d’archéologues responsable du site sont
transférés de l’Urbanisme vers la Culture.
1995
La ville crée une équipe pluridisciplinaire chargée des problèmes de
conservation, de discours didactique et d’architecture. Inauguration du
musée du Forum.
1999
Inauguration du musée des Thermes.
2000
Inauguration du musée du Port fluvial.
2003
Inauguration du musée du Théâtre.