Les roses du désert des Colimaçons

Transcription

Les roses du désert des Colimaçons
Le
QUOTIDIEN du Jardin
AU JARDIN NATUREL DE SAINT-LEU
Quotidien du samedi 24/08/02 G Page 13
LE QUOTIDIEN DANS VOTRE JARDIN
Les roses du désert des Colimaçons
« Le Quotidien du Jardin » se veut avant tout celui de votre jardin.
A ce titre, cette nouvelle rubrique hebdomadaire ne demande qu’à
s’enrichir de votre propre savoir, comme des curiosités que
recèlent peut-être le petit coin de nature que vous cultivez
amoureusement.
N’hésitez donc pas à nous envoyer vos remarques, photos,
conseils ou même questions.
Chaque semaine, nous publierons une de ces informations. Son
auteur recevant en retour un chèque de 8 ✥ pour son aimable
collaboration.
« Le Quotidien du Jardin », zone industrielle du Chaudron, 97712
Saint-Denis Messag Cedex 9. E-mail : laredaction✡lequotidien. re
PLANTES SUCCULENTES
Les Astrophytums
Le Jardin naturel, un espace où s’épanouissent Pachypodiums et roses du désert, deux des passions botaniques de Thierry Alberto. Mais le
Jardin naturel est aussi un parcours de découverte et de sensibilisation au milieu (photos Raymond WAE-TION).
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Il est des roses qui s’épanouissent toute l’année.
Ces roses là n’ont pas besoin d’eau pour développer
un pied aussi spectaculaire qu’original. Thierry
Alberto, au Jardin naturel des Colimaçons à
Saint-Leu, produit peut-être les plus belles de la
Réunion. Des plantes à nulles autres pareilles qui
grandissent au milieu d’une forêt de Pachypodiums.
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I
l se dit communément que les
roses sont périssables. Mais existent pourtant des variétés
dont la longévité n’a d’égale que la
beauté. La fameuse « rose du désert », Adenium obesum, affiche
ainsi une longévité de 200 à 300
ans et peut aisément survivre à
plusieurs propriétaires successifs.
Promoteur du Jardin naturel des
Colimaçons à Saint-Leu, Thierry
Alberto est indiscutablement le
spécialiste réunionnais de la rose
du désert. Sur une rocaille façonnée il y a deux ans, se développe
une superbe collection au sein de
laquelle s’épanouissent des spécimens magnifiques. Des roses dont
la forme du codex et les coloris
des fleurs sont les principaux canons de beauté.
Selon Thierry Alberto, un tronc
trapu, des ramifications nombreuses et horizontales sont les
caractères du beau spécimen.
Pour les favoriser, le producteur
travaille par sélection génétique.
« A partir de deux parents intéressants, j’arrive ainsi à produire des
pieds remarquables par la qualité
du tronc, des branches et des
fleurs », souligne le producteur.
« Surtout, la rose ne doit pas posséder la forme d’asperge que l’on
retrouve sur les pieds bouturés ».
Seuls, en effet, les pieds issus
de graines présenteront les caractéristiques de la vraie rose et notamment, son fameux pied à co-
dex. « De fait, chaque individu est
unique au monde et possède une
forme inimitable », ajoute Thierry
Alberto. L’achat d’une plante relève ainsi d’un choix très personnel. « J’ai vu des couples s’opposer
pour une plante », se souvient le
producteur. « C’est vraiment une
histoire de goûts ». La fascination
qu’éprouvent certains est à ce
point forte que dans plusieurs de
ses pays d’origine, elle est considérée comme sacrée.
Les « Pourquoi pas»?
Fréquente sur le continent africain, dans les zones sèches, au
Yémen, au Soudan, en Somalie ou
au Kenya, la rose du désert ne se
développera jamais aussi bien que
dans les zones sèches. « Elle supportera bien mieux le pas assez
que le trop », ajoute le producteur
en évoquant l’apport d’eau. « Il ne
faut pas oublier qu’il s’agit d’une
plante qui vit dans le désert, dans
la rocaille ». Autant dire que si vous
résidez à Saint-André ou SainteRose, mieux vaut conserver votre
plante dans un pot et la placer
dans un endroit stratégique.
Parce qu’elles sont belles et recherchées, parce que leur croissance est plutôt lente, les roses du
désert sont plutôt chères à la
vente. Bien sûr, plus la plante est
âgée et plus elle est développée,
plus elle sera chère. Les petits
budgets peuvent tout de même y
prétendre en accédant bientôt au
« Pourquoi pas », le futur produit du
pépiniériste. Un pied juvénile de
rose dans une boîte de sardines
« pour éviter de payer plus cher le
contenant que le contenu », souligne le producteur en souriant.
Fidèle à sa philosophie, Thierry
Alberto élève ses roses et toutes
les autres plantes qu’il produit
dans des conditions rustiques, « à
la dure ». Un régime qui favorise
les capacités d’adaptation des végétaux à un milieu hostile ou tout
simplement naturel.
Naturel, c’est d’ailleurs le nom
de ce jardin qui, en aucun cas, ne
se prétend « spectaculaire ou exubérant ». Si ce jardin se parcourt
au prix d’une entrée payante, pour
autant, le visiteur ne doit pas s’attendre à trouver parterres soignés,
mises en scène compliquées et
plantes valorisées. Un panneau à
l’entrée donne le ton. « Il ne s’agit
pas d’un jardin paysager mais d’un
parcours de sensibilisation au milieu naturel qui nous entoure. Les
plantes endémiques de la Réunion
mais aussi les pestes végétales, les
problèmes liés à leur introduction », explique Thierry Alberto.
Particulièrement reposant et ludique, le sentier chemine entre les
hautes herbes de la « steppe »
saint-leusienne. L’occasion de découvrir le bois d’ortie, le bambou,
le bois noir, le bois d’olive mais
aussi le choca vert, le zépinard,
l’escargot géant.
Au milieu, souvent totalement
masqués par les herbes et la végétation diverse, sont plantés des
frangipaniers, des centaines de
Pachypodiums, des baobabs.
Thierry Alberto peut ainsi se vanter
de posséder les huit variétés de
baobabs qui existent au monde et
dont six sont originaires de Mada-
soigner
et
embellir
votre
Pour qui veut débuter une collection ludique et sans risques de
piqûres douloureuses, la grande
communauté des Astrophytums
vous réserve de très belles surprises. Genre de la famille des
cactus, les Astrophytums, communément aussi désignés comme « bonnets d’évêques », sont
des globulaires qui ne piquent
pas à quelques exceptions près.
D’excellente composition, ces
cactus plutôt rustiques et presque indifférents à la pluviométrie,
peuvent devenir très imposants
et affichent de superbes fleurs
dont la floraison, à l’entrée de
l’hivers austral, est dite particulièrement facile. Tout comme la production de graines et leur multiplication dans le milieu naturel,
sans intervention humaine.
La famille des Astrophytums
comprend des dizaines de variétés dont on retiendra les Miryostigma, couverts de milliers de
tâches ou, plus rare, l’Asteria,
dont l’apparence n’est pas sans
rappeler une coquille d’oursin
sans ses épines, le Nudum, d’un
beau vert. Avec épines, de surcroît élégantes, on citera le capricorne. A la Réunion, l’Epinacothèque à Saint-Pierre expose la
plupart des variétés connues.
Les Japonais, quant à eux, très
friands de ces cactus et toujours
prompts à rechercher la rareté, la
difformité, voire les provoquer,
ont déjà donné naissance à des
individus inconnus, rouges, jaunes ou verts tendre, à une seule
côte, etc.
A la Réunion, il est possible de
s’en procurer chez Thierry Alberto mais également chez Hyper
Jardin, et dans toutes les pépinières spécialisées du sud du
département.
Rubrique réalisée avec l’aimable collaboration d’Yves Luchinacci, président
de l’association des amateurs de
plantes succulentes de la Réunion.
Tel : 28 52 25
gascar. Plantés il y a déjà
quelques années, les plus grands
ne dépassent pas deux mètres.
Pourtant, enracinés en pleine nature, il peuvent désormais survivre
et se développer seuls. « C’est bien
ce que je voulais, un jardin qui
puisse me survivre », souligne le
producteur.
Quelque
700 espèces
Non loin, dans l’espace des succulentes, cactus et autres Pachypodiums geayi et lamelerei grandissent en pleine terre, en pleine
nature, au milieu des herbes, « un
tapis d’humus qui entretient l’humidité », ajoute Thierry Alberto. Implanté sous le Conservatoire botanique de Mascarin, le Jardin naturel n’est pas irrigué sinon à plus de
2 euros le m3.
Demain, le transfert de l’eau
d’Est en Ouest favorisera l’irrigation sur ces terres arides. L’eau
salvatrice facilitera le travail de
Thierry et de son épouse, qui à eux
seuls entretiennent le jardin et les
700 espèces de plantes de la pépinière de vente. Car au côté des
succulentes, Thierry Alberto produit des endémiques, des baobabs et bien sûr des palmiers.
L’homme a d’ailleurs débuté avec eux. A l’heure où le fonctionnaire abandonnait l’Education nationale pour se plonger dans l’agriculture, les palmiers l’ont tiré d’un
mauvais pas et ont assuré son
avenir. Aujourd’hui, Thierry Alberto,
l’un des précurseurs à la Réunion
de la culture des palmiers et des
succulentes, a trouvé son équilibre
dans les lacets des Colimaçons.
Marc BERNARD
Le Jardin naturel des Colimaçons à
Saint-Leu. Tel : 0.262. 24.71.30
jardin
L’Astrophytum, un cactus très plaisant et peu exigeant.
□
En bref
G Concours des fermes fleuries. Les résultats du concours
2002 des fermes fleuries organisé par la Coopérative des producteurs de porcs de la Réunion (CPPR) sont désormais connus. Ont
été récompensés cette année à l’occasion de l’assemblée générale de la coopérative, Marie-Rosanne Nourry, éleveur à Trois
Bassins, ex aequo à la première place avec Axel Lebon, éleveur à
Saint-Joseph et, à la troisième place, Alix Dalleau, éleveur à Piton
Saint-Leu.
Au-delà de la récompense, cette manifestation vise l’intégration
et la végétalisation des élevages de porcs au cœur de l’environnement réunionnais. Un objectif en bonne voie puisque depuis
quelques années, de gros efforts ont été entrepris à ce niveau par
les éleveurs.