REGARDS N 348 du jeudi 22/12/11 au mercredi 4

Transcription

REGARDS N 348 du jeudi 22/12/11 au mercredi 4
Khaled Amara
« Avec Scènes
de ménages,
je suis là
pour diriger
les auteurs. »
p. 16
N° 348 du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
w w w .v i l l e - l a - c o u r n e u v e . f r
Des lumières
dans les yeux
Patinoire,
illuminations,
cadeaux…
Sans oublier
cette petite
lumière dans
les yeux des
enfants : à
La Courneuve,
les fêtes
sont joyeuses.
p. 5
Les Courneuviens,
pas bankables ?
Accès au crédit de plus
en plus difficile, aggravation
du surendettement… Le fossé
se creuse entre les banques
et leurs clients. Particulièrement
en Seine-Saint-Denis
et à La Courneuve.
p. 8/9
ISSN 0769-4482 / prix : 0,61e
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ACTUALITÉ
Pompiers, Samu, police,
médecins : l’urgence est
en souffrance.
p. 4
ÉCHOS CITOYENS
Conseil municipal :
le parking Lénine
transformé en logements.
p. 7
SPORT
Soirée des mises à l’honneur :
Manouchka Anita Egalgi,
sportive de l’année.
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ARRêT SUR IMAgES
FAITES !
450
+
V. S.
V. S.
Virginie Salot
Plutôt que de faire une tête
d’enterrement, faites
le Dom Juan, la nouba ou bonne
chère ! Ça vous fera peut-être une
belle jambe, mais c’est mieux que
de se faire des nœuds au cerveau,
en attendant la chute de l’euro
ou la fin du monde. La rédaction
de Regards vous souhaite
d’excellentes fêtes. Vous savez
ce qu’il vous reste à faire !
PHOTOS : www.ville-la-courneuve.fr
ILLUMINÉS
À l’image d’autres rues de la ville, l’allée du Progrès s’embrase, la nuit
venue, pendant la période des fêtes.
inscrits à l’École municipale d’éducation physique et sportive (Emeps),
qui organisait ses portes ouvertes le mercredi 14 décembre. L’occasion,
pour les parents, de voir les progrès réalisés par leur progéniture.
+
L’ACTU DE LA RÉDACTION
PHOTOS : www.ville-la-courneuve.fr
AU BAL TAMOUL,
OHÉ ! OHÉ !
Coordination
Yann Lalande
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2
Iconovox - Deligne
Benjamin Geminel
En partenariat avec le festival
Africolor, le centre culturel
Jean-Houdremont a accueilli
un bal tamoul réunionnais, le
11 décembre. Surprise, parmi
les musiciens, avec la présence
de Danyèl Waro, figure
tutélaire du Maloya.
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
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à MON AvIS
EN CADEAU,
UN LIvRE DE RECETTES
V. S.
Vous trouverez, avec ce
numéro, le fruit du concours
de recettes, lancé par
l’entreprise courneuvienne
Haudecœur pour célébrer ses
80 ans. Cette compilation des
meilleures recettes de cuisine
courneuviennes tombe à pic
à l’aube des fêtes.
gilles Poux,
maire
Gardons au cœur nos espoirs pour 2012
V. S.
À chacune et chacun, je souhaite de belles fêtes de fin
d’année, pleines de bonheur avec vos proches. Dans ce
monde si fragile, si dur parfois, ces instants seront les
bienvenus et nous permettront, j’en suis convaincu, d’y
puiser le réconfort et la confiance dont nous avons besoin
pour bousculer les choses en 2012. Les Tremplins de
La Courneuve des 17, 18 et 19 novembre dernier, les
projets qui fleurissent sur notre ville, la future gare des
Six-Routes. Tout cela nous dit que ce n’est pas la fin de
l’ histoire annoncée, mais qu’au contraire nos envies, nos
enthousiasmes peuvent être les plus forts. Alors, ne nous
résignons pas à l’inacceptable. Gardons au cœur nos
espoirs pour 2012.
LA FÉE ALLUMETTE
Salle comble, à Houdremont, pour l’opéra-conte, La Petite Fée aux
allumettes, les 14 et 15 décembre.
Anne-Laure Perez
Bien cordialement
Le Maire
DÉLÉgATION EN PALESTINE
Rachid Maïza, adjoint délégué à la Ville au quotidien et à l’Amélioration
du cadre de vie, s’est rendu en délégation avec l’Association
départementale des élus communistes et républicains (Adecr 93)
en Palestine, du 25 novembre au 5 décembre. Au programme, notamment,
recueillement devant le mausolée de Yasser Arafat.
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L’ACTUALITÉ
Services d’urgence
Une sollicitation maximale
Pendant la période des fêtes, les services d’urgence redoublent d’efforts pour répondre
au mieux aux besoins de la population.
Benjamin Geminel
La période des fêtes est souvent
harassante pour les pompiers, qui
reçoivent un grand nombre d’appels.
E
ntre les congés, le manque de médecins, les différents virus en circulation et les accidents en tout genre,
la période des fêtes est souvent harassante
pour les pompiers, la police ou encore le
Samu. 365 jours par an et 24 heures sur 24,
ils s’efforcent tant bien que mal de secourir
la population. « Le plus gros souci que nous
rencontrons est le nombre important d’appels que nous recevons, confie l’adjudant
Sébastien Simplot, qui dirige la caserne des
pompiers de La Courneuve. Les médecins,
en nombre restreint dans le 93, ont de plus
en plus de mal à assurer leurs permanences.
De fait, nous sommes davantage sollicités. »
Les médecins du Smur 93 (Service médical d’urgence), qui travaillent en partenariat
avec le Samu de Seine-Saint-Denis, gèrent
en moyenne 700 appels par jour. En période
de fêtes, ils reçoivent plus de 1 000 appels.
« Nous sommes en veille permanente, insiste
le Dr Leclerc, directeur médical adjoint du
Samu 93 à l’hôpital Avicenne. Malgré le
manque de médecins généralistes, la fermeture des cabinets pendant les congés et les
pathologies saisonnières, nous devons être
en mesure de répondre aux demandes de
la population. À cette période, nous avons
davantage affaire à des gastro-entérites, des
gens qui se blessent en ouvrant les huîtres
ou à des accidents inhérents à l’alcoolémie.
Nous faisons en sorte de maintenir nos
effectifs. Au besoin, nous les renforçons. »
Du côté de la police, M. Pagnon, délégué à
la Cohésion police population, explique que
« le commissariat de La Courneuve mise surtout, avant les jours à risque, sur des actions
préventives ». Et d’ajouter : « Nous faisons en
sorte d’enlever un maximum de véhicules
épaves avant la nuit de la Saint-Sylvestre,
pour que les fêtards ne puissent pas les
incendier. » En revanche, si la prévention
élimine en partie les feux nocturnes, elle ne
peut rien contre l’alcoolémie au volant ou
les altercations. « En effet, la majorité des
interventions policières se font dans la nuit
du 31 décembre au 1er janvier, précise M.
Pagnon. On constate davantage d’accidents
de la route et de conflits familiaux parfois
violents après minuit. Des unités mobiles
capables de se déplacer rapidement sont
alors sur le qui-vive. » =
Isabelle Meurisse
Politique
galère « for ever »* ?
En dessous de la ceinture
La rénovation des rames amiantées du RER B
a entraîné la modification des horaires et nombre
de désagréments.
À la mi-novembre, le photomontage d’une affiche
de campagne du FN a déclenché la polémique…
Virginie Salot
Transports
Les panneaux d’affichage des horaires
du RER B ont tendance à ressembler
aux écrans des cours de la Bourse.
L
a direction de la SNCF est fidèle à
sa stratégie de pourrissement de la
ligne B. Elle n’a pas mis un kopek
dans la maintenance pendant des siècles, et
elle découvre avec surprise, au bout de trente
ans, qu’il y a de l’amiante dans ses rames »,
s’emporte Christophe, passager régulier du
RER B. Suite à la découverte d’amiante dans
les rames rénovées au mois de septembre,
les usagers assistent, impuissants, à l’aggravation des retards et à la suppression de
nombreux trains. En effet, les quinze rames
en question sont immobilisées depuis septembre pour effectuer des contrôles. Selon
la SNCF, un plan de transport a été mis en
place, le 17 octobre, pour faire circuler 9
trains sur 10 aux heures de pointe et assurer
un trafic normal aux heures creuses. Autres
mesures : le transfert de rames de la ligne
A vers la ligne B et le retour progressif des
rames rénovées ayant bénéficié d’un nettoyage. Depuis le 5 décembre, les horaires
du RER B ont été réajustés et des arrêts
supplémentaires ont été mis en place pour
limiter les dégâts. Cela n’a pas empêché plus
de 1 000 habitants de Seine-Saint-Denis de
signer la pétition contre la galère du RER B,
lancée par l’Assemblée citoyenne du Front
de gauche de Sevran-Tremblay-Villepinte.
Un grand rassemblement était organisé, le
12 décembre, pour dénoncer « un quotidien
insupportable avec des répercussions graves
sur la santé des usagers, sur leur ponctualité au travail et sur leur vie de famille ». Le
retour à la normale et le rétablissement des
horaires sont promis pour le 30 janvier 2012.
Insuffisant pour apaiser la colère d’Éric :
« Quelqu’un va-t-il penser à indemniser le
bétail pour la galère qu’il subit depuis la
mi-septembre ? » Une fois encore, les usagers auront payé l’addition sans bénéficier
de dédommagement financier. =
J. M.
* En anglais : pour toujours.
INFOS
Nouveaux horaires sur
www.transilien.com
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4
à
gauche, la France de l’insécurité
et de la pauvreté avec, en toile
de fond, des voitures brûlées et
la barre Balzac. À droite, la France idéale
représentée par un couple de jeunes et le
village de l’Ile-Tudy, dans le Finistère. Les
politiques réagissent.
laisser entendre que les immigrés et les
voyous sont à l’origine des problèmes de
la France. Mais les véritables raisons sont
ailleurs : une politique d’exclusion sociale,
des salaires insuffisants, la peur du chômage et des licenciements, l’absence de
perspectives. » =
Karim Ghachem, secrétaire de la section
PS de Quimper
Une vision manichéenne de la réalité
« L’affiche oppose les villes de province,
parfaites, aux banlieues. C’est une vision
manichéenne de la réalité avec, d’un côté,
l’enfer et, de l’autre, le paradis. Le FN est
revenu aux fondamentaux des partis d’extrême-droite des années 30, orientés sur
les classes populaires. Il s’agit de foncer
sur tous les clichés, de stigmatiser un peu
plus les populations déjà étiquetées. La
nouvelle communication du FN est moins
frontale, mais encore plus nocive. »
Propos recueillis par
Julien Moschetti
Gilles Poux, maire de La Courneuve
Marine Le Pen divise les personnes
« C’est une caricature malsaine, à l’image
de Marine Le Pen, qui divise les personnes
pour mieux régner. Que les gens habitent
en province ou dans les villes populaires,
ils sont tous confrontés aux mêmes affres :
chômage, scolarisation difficile des enfants,
difficulté à boucler les fins de mois. Marine
Le Pen utilise la souffrance des gens pour
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LOISIRS ET
CRÉATIvITÉ
Arthur Dressler
La peinture sur
Cellophane faisait
partie des nombreuses
animations mises
à la disposition des
enfants, lors des ateliers
délocalisés de la Maison
pour tous, à l’école
Charlie-Chaplin.
LE PèRE NOëL EN PERSONNE
Arrivé en hélicoptère au stade Géo-André, le Père Noël ponctuait sa balade
en calèche à la patinoire par une photo de famille en présence de ses
rennes, ses enfants de cœur et Haroon Mandjourssa, adjoint au maire
délégué à la Jeunesse.
L’association Faites la
ville organisait pour la
première fois, les 10 et
11 décembre, une vente
de jouets. L’occasion
de trouver des idées de
cadeaux à petits prix.
Solidarité
Benjamin Geminel
Pascal Dacasa
BRADERIE
SUR LES PRIx
Du baume au cœur
Durant tout le mois de décembre, la municipalité et les
associations se mobilisent pour que Solid’air de fête rime
avec générosité et sourires d’enfants. Morceaux choisis.
LA BANqUISE à
PORTÉE DE PATINS
+ DE PHOTOS SUR www.ville-la-courneuve.fr
Virginie Salot
Benjamin Geminel
La frayeur de la chute est vite
effacée par les éclats de rire
des camarades à la patinoire…
À condition de ne rien
se casser.
LA JEUNESSE,
C’EST DANS LA TêTE
Un déjeuner de Noël était offert,
le 13 décembre, aux seniors
de la maison Marcel-Paul et aux
bénéficiaires de l’Aide locale.
V. S.
Cantine
scolaire
B. G.
COUP DE POUCE
LA FêTE AU vILLAgE
Allez, viens boire un p’tit coup au Noël de l’Apajh
(Association pour adultes et jeunes handicapés) : y’a des
cadeaux, des friandises, du rouge et du saucisson…
Et Gillou avec son p’tit accordéon.
La halte-jeux et la crèche familiale
fêtaient Noël à leur manière en offrant
des livres aux enfants, en présence de
Corinne Cadays-Delhôme, adjointe
au maire déléguée aux Droits de l’enfant.
e traditionnel repas de Noël organisé
par le Siresco (Syndicat intercommunal pour la restauration collective)
sera finalement reporté au 6 janvier,
en raison des journées de grève consécutives des 13 et 15 décembre, qui ont
perturbé l’organisation de l’événement.
Les restaurants scolaires ont néanmoins
été décorés, et des boissons et bonbons
ont été distribués le 16 décembre. =
Légendes : Julien Moschetti
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L’ACTUALITÉ
Grand Paris
Solidarité
gare aux Six-Routes
Les associations
en sursis ?
Lors des assises du Grand Paris, les habitants de La
Courneuve, Stains, Saint-Denis et Aubervilliers ont pris Comme chaque hiver, le maire fait sa tournée des
connaissance du projet de gare prévu aux Six-Routes. associations caritatives. Une façon de leur témoigner
Le jeudi 8
le soutien de la Ville.
L
a nouvelle gare s’implantera soit sur l’emplacement du restaurant Quick, soit à l’angle du boulevard Pasteur et de l’avenue de la Convention, annonce
Gilles Poux. Cette gare donnera une nouvelle centralité à La Courneuve. Les travaux permettront de réaménager le carrefour de manière plus fonctionnelle. » Inscrite sur le tracé du
réseau de transports en commun Grand Paris
Express, la gare permettra aux Courneuviens,
comme aux habitants des villes voisines, de
relier divers points stratégiques, mais aussi
de réduire considérablement les temps de trajet de banlieue à banlieue. « Nous ne sommes pas directement concernés par ce moyen de transport, reconnaît Michel Beaumale, maire
de Stains. Mais cette station aux Six-Routes donnera l’opportunité aux Stanois d’avoir facilement accès au supermétro. » Patrick
M
Braouezec, président de la communauté
d’agglomérations, ajoute : « C’est d’abord un projet de transport, mais c’est aussi un projet économique, culturel, urbain. On ne veut pas être uniquement le cluster (*) de la création. Plaine Commune, un des dix pôles majeurs de développement en matière de création, est désormais reconnue comme un territoire stratégique. Aujourd’hui, le territoire est un puissant levier de développement économique, urbain, social et culturel. » Et grâce à
la signature d’un accord-cadre avec l’État en
janvier, puis d’un Contrat de développement
territorial (CDT) en 2013, « Plaine Commune devrait être définitivement identifiée comme un territoire qui compte », conclut Patrick
Braouezec. =
Isabelle Meurisse
(*) Pôle.
ardi 6 décembre, 9 heures :
les personnes se bousculent au
local courneuvien des Restos
du cœur, 27, place Paul-Verlaine. Et c’est
ainsi depuis le 28 novembre, date du démarrage de cette 27e campagne nationale. Une
trentaine de bénévoles se relaieront jusqu’à
fin mars, afin de s’occuper de la répartition
et de la distribution des denrées alimentaires. Ce matin-là, Gilles Poux et Nabiha
Rezkalla, première adjointe déléguée à l’Accès
aux droits sociaux, ont fait le déplacement.
« Il est important que les bénévoles se sentent soutenus, car ils donnent vraiment beaucoup en cette période de crise. Face à l’accroissement de la paupérisation de la population, il devient difficile, pour ces associations humanitaires, d’assurer ce service vital. La situation des Courneuviens, à l’image de celle des Français, s’effondre, et il serait temps que les choses bougent. On ne peut donc que s’inquiéter des conséquences de la suppression de l’aide alimentaire européenne »,
souligne le maire. En effet,
le 14 novembre dernier, les
ministres européens de l’Agriculture ont sauvé, jusqu’en
2014, le Programme européen d’aide aux plus démunis
(Pead). Un sursis jugé insuffisant par Fatna, mère isolée,
qui bénéficie depuis cinq ans
de l’aide des Restos du cœur :
« Je ne comprends pas que l’Europe aide les banques à renflouer leurs dettes, mais qu’elle laisse crever les plus démunis. Cela me révolte. » Une indignation partagée par
Hélène, responsable de l’antenne courneuvienne des Restos du cœur : « On vit très mal ce sursis, car, sans l’aide européenne, on ne pourra nourrir que le tiers de nos bénéficiaires. Ce serait comme tenter de vider un océan de misère avec une petite cuillère. C’est un comble, quand on sait qu’il y a de plus en plus de personnes dans le besoin. Lorsque j’ai commencé ici, il y a six ans, on nourrissait 320 familles. Aujourd’hui, on en compte plus de 650. Nous ne pourrons pas y arriver sans aide. » =
Siham Bounaïm
Après les Restos du cœur, le maire se
rendra au Secours populaire français
et à la Croix-Rouge française.
Virginie Salot
Benjamin Geminel
décembre, une
centaine de
personnes avaient
répondu présent,
à l’invitation
du président de
Plaine Commune
et des maires de
La Courneuve et
Stains.
Intercommunalité
Consommation
Entourée de Paris, Clichy-la-Garenne et Saint-Denis,
Saint-Ouen n’a longtemps pas su avec qui se marier.
Les habitants ont choisi Plaine Commune.
À l’initiative de Plaine Commune, une conférencedébat sur le rôle du jardinage hier et aujourd’hui
a eu lieu, le 1er décembre, à La Courneuve.
Saint-Ouen a dit oui
L
a Ville s’était donné le temps de réfléchir, car le choix était large. Au carrefour de trois départements, deux
intercommunalités s’ouvraient à elle : la
Boucle Nord dans les Hauts-de-Seine et
Plaine Commune avec d’autres villes de
Seine-Saint-Denis. En juin dernier, le conseil
municipal de Saint-Ouen voyait sa majorité
voter un avis favorable à son entrée dans
Plaine Commune. Une votation citoyenne est
alors décidée. En novembre, la campagne
est lancée. Les Audoniens sont appelés à se
prononcer. Patrick Braouezec, président de
Plaine Commune, et d’autres représentants
de villes comme Stains prennent part à la
campagne. Lors des réunions de quartier, les
questions fusent. Les dix ans d’expérience
de Plaine Commune en rassurent certains,
pendant que d’autres s’interrogent. Manuel
est commerçant et n’arrive pas à se proje-
ter : « Cela m’a l’air précipité. Est-on assez riche pour mutualiser ? A-t-on vraiment le choix ? » D’autres sont ravis : « Puisque l’État ne donne plus aux villes, mais aux agglomérations, il faut y adhérer. » La notion de
solidarité territoriale revient souvent. La
peur de voir les impôts augmenter transpire.
D’autres pensent l’inverse, comme Rosy, qui
est « contente d’apporter sa voix à un projet comme ce lui-là ». Du 9 au 12 décembre,
1 755 personnes se sont exprimées. Résultat :
1 015 ont voté pour, 689 contre. Saint-Ouen
devrait intégrer Plaine Commune en janvier
2013. Muriel Tendron, vice-présidente courneuvienne de la communauté d’agglomérations, pense que c’est une bonne chose :
« Saint-Ouen apporte toute sa dynamique, ses commerces et ses équipements, sans oublier l’aspect culturel. » =
Naïma Amiri
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Jardins anti-crise
6
E
t si l’autoproduction était une solution d’avenir pour lutter contre la
hausse des prix des denrées alimentaires ? Apparus à la fin du XIXe siècle, les
jardins familiaux, ces parcelles de terrain
qui permettaient aux ouvriers de cultiver
eux-mêmes leurs fruits et légumes, sont à
nouveau dans l’air du temps. Présent lors
de la conférence du 1er décembre, François
Cottreel, chargé de mission au Pades
(Programme autoproduction et développement social), soulignait que trois millions
de Français sont aujourd’hui concernés par
l’aide alimentaire. Selon lui, « il faudrait sept à onze ans pour parvenir à l’auto-alimentation en Ile-de-France, grâce aux jardins familiaux. Mais l’accès aux terres est devenu de plus en plus difficile dans la région. C’est pourquoi il faut faciliter l’accès au foncier ».
Au début du XVIIe siècle, les habitants de
La Courneuve et d’Aubervilliers n’ont pas
attendu le feu vert de la loi pour cultiver
sur les sols en jachère, afin de réduire la
facture alimentaire. C’est la raison pour
laquelle l’abbaye de Saint-Denis les avait
poursuivis en justice. D’après Jean-Michel
Roy, responsable de l’unité Patrimoine et
arts visuels de la ville, la superficie totale
des terres en jardinage grimpera en flèche
jusqu’en 1870, période à laquelle le Bassin
parisien subvient à la moitié des besoins en
légumes des Parisiens. Il faudra attendre la
deuxième moitié du XVIIe et la disparition
des famines avec l’avènement de la culture
du haricot pour freiner la croissance du
jardinage. Un siècle et demi plus tard, les
jardins familiaux reviennent au goût du jour.
Un effet de mode qui n’est sans doute pas
étranger à cette crise sans fin. =
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
Julien Moschetti
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ÉCHOS CITOYENS
Électricité
Contrats flexibles
v
ous avez peut-être reçu,
dernièrement, un courrier d’EDF
vous informant de la modification des
CGV des contrats d’énergie depuis le
15 octobre 2011. Selon l’entreprise, il s’agit
de se mettre en conformité avec la loi
Nome (Nouvelle organisation du marché
de l’électricité), qui oblige EDF à vendre
jusqu’à un quart de la production de ses
centrales nucléaires à ses concurrents
(GDF Suez, Poweo, Direct Energie, etc.).
Une réorganisation qui pourrait entraîner
une hausse de 25 % des tarifs d’électricité
à l’horizon 2025, selon les syndicats. Mais,
pour l’heure, d’après Claude Devoucoux,
président de l’UFC-Que choisir SeineSaint-Denis Ouest, la modification des
CGV semble plutôt « avantageuse, car les
abonnés avec des contrats à prix de marché
pourront désormais passer à des contrats
réglementés. Les contrats réglementés sont
fixés par l’État et ne subissent pas des
augmentations disproportionnées comme les
contrats de marché. Mais les contrats varient
tous les jours. Donc, il est toujours possible
que les prix augmentent à court terme ».
Pour l’instant, tout va bien… Jusqu’à
Julien Moschetti
l’atterrissage. =
INFOS
• Service clientèle EDF Bleu Ciel :
09 69 32 15 15.
L
Conseil municipal
Le parking Lénine
transformé en logements
Pas moins de 24 questions étaient à l’ordre du jour du dernier
Conseil municipal, qui s’est tenu le 15 décembre.
C
ession par la municipalité à la SEM
Plaine Commune Développement du
terrain (ancien parking Lénine) sis
34-40, avenue Lénine.
Rapporteur de cette question, Danielle
Haenn (PC, maj. mun) déclare que la vente
de ces parcelles participera à la requalification du secteur des Quatre-Routes.
L’adjointe au maire déléguée aux Finances
locales souligne que ce projet permettra
la construction de 80 logements (dont
30 % de logements sociaux), puis de 55
autres (dont 30 % de logements sociaux),
dans un second temps. En vendant cette
réserve foncière de 2 430 m2 au prix de
250 € HT/m2, la Ville réaliserait une recette de
607 500 € HT. Ce qui, selon Danielle
Haenn, est une belle opération.
Un avis nuancé par Laurent Thibaut (PG,
maj. mun), adjoint au maire délégué à l’Aménagement. Il rappelle que plusieurs projets
de logements sont déjà en cours dans le
cadre des travaux du pôle PDU. Pour lui,
il y a d’autres priorités plus urgentes aux
Quatre-Routes, telles que : désengorger
le carrefour, prolonger la rue de Bobigny
jusqu’à l’avenue Lénine ou encore régler
les problèmes de stationnement.
Un point de vue partagé par Stéphane
Troussel (PS, min. mun). Il se dit surpris
qu’on ne reparle plus des solutions alternatives évoquées lors du déclassement du
parking, notamment la création d’un parking
souterrain. Le maire rappelle que ce projet
va amener enfin le renouveau tant attendu
dans ce quartier, avec des logements de
qualité, de nouveaux espaces publics, et
l’heure n’est pas à instaurer une pause,
mais au contraire à aller de l’avant.
Adoptée moins 7 abstentions (LO, PG
et PS) et 4 contre (PS).
Gravilux, la municipalité a trouvé un accord
de protocole avec la SARL et a accepté
de verser une indemnité compensatrice
d’éviction d’un montant de 200 000 €.
En contrepartie, la restitution des locaux
interviendrait au plus tard le 23 décembre,
afin de permettre le début des travaux de
démolition au 1er trimestre 2012.
Adoptée moins 3 abstentions (LO) =
Protocole d’accord avec la société Gravilux
[projet de la future mosquée, ndlr].
Gilles Poux déclare que l’acquisition des
deux bâtiments industriels situés au 6-8 av.
Gabriel-Péri (terrain municipal) a pour but
de permettre à l’Association cultuelle des
musulmans de La Courneuve de construire
la future mosquée. L’avancée du projet a
pris du retard et, pour qu’il se concrétise
rapidement, il faut que Gravilux libère
les lieux. Le maire rappelle que la Ville
a délivré une assignation, en novembre
2008, à l’encontre du locataire actuel.
Un jugement, en date du 15 juin dernier,
a fixé l’indemnité d’éviction à 158 450 €.
La Ville, qui a encaissé un trop-perçu de
loyer, est aussi redevable de la somme de
49 596,41 €. Afin d’accélérer le départ de
AUTRES QUESTIONS
• Revalorisation des tarifs des services
Siham Bounaïm
publics communaux au 1er janvier
2012, adopté à l’unanimité.
• Demande de subvention à la CAF 93
au titre de l’investissement pour la
construction d’un espace jeunesse à
Verlaine, adopté à l’unanimité.
• Adoption du projet de construction du
centre de loisirs Paul-Doumer, adopté
à l’unanimité.
• Le Conseil municipal a adopté à
l’unanimité un vœu portant contre le
relèvement du taux réduit de la TVA.
e Fonds de solidarité énergie (FSE) est un
dispositif du Conseil général qui permet
aux personnes précaires d’être soutenues à travers une aide financière exceptionnelle (règlement d’une partie de la facture EDF) pour éviter
les coupures d’électricité. Pour plus d’informa-
Olivier Dupuch, nouveau visage de Vilar
International
Depuis le 1er septembre, cet ancien professeur d’histoire-géographie
est le nouveau principal du collège Jean-Vilar.
Le jeune Franco-Palestinien, incarcéré
depuis 2005 en Israël, a été libéré le
18 décembre. En 2008, Salah Hamouri,
même s’il a toujours clamé son
innocence, avait été reconnu coupable
du projet d’assassinat du rabbin
Ovadia Yossef, dirigeant du parti ultraorthodoxe Shass, et condamné à sept ans
de prison. Pour le maire, « cette injustice a
soulevé un fort mouvement de protestation,
qui a finalement imposé cette libération.
La Courneuve est fière d’avoir fait de Salah
Hamouri son citoyen d’honneur ». Celui-ci
fait partie des 550 détenus palestiniens
relâchés dans le cadre de la dernière
phase d’un échange qui a permis la
récente libération du soldat israélien
Gilad Shalit (18 octobre). Cela ne peut
cependant faire oublier les
6 000 prisonniers palestiniens, dont
Marwan Barghouti, encore détenus en
I.M.
Israël. =
livier Dupuch a grandi à Châteauroux.
Dès ses années de collège, le jeune
Olivier, sage et bon élève, est déjà
très attiré par le professorat : « J’ai décidé
que je serais prof d’histoire-géo, car c’est
la matière qui donne toutes les clés pour
comprendre le monde. C’est ce que je me
disais. Peut-être pas de manière aussi précise, mais c’est en tout cas l’idée que j’avais
de cette discipline. » De fil en aiguille, le
lycéen, devenu bachelier, fréquente la faculté
François-Rabelais de Tours, où il décroche sa
licence d’histoire. Passionné par ses études,
le jeune licencié hésite entre la recherche
ou le professorat, sa vocation d’adolescent.
« À ce moment, on m’a conseillé de passer
plutôt mon Capes. Ce que j’ai fait. Comme
ça m’a plu, je me suis pleinement investi
dans mon métier d’enseignant. Et, en tant
que jeune diplômé, j’ai fini par faire le grand
saut sur l’académie de Créteil. Un peu réticent au départ, je me suis vite aperçu qu’il
y avait beaucoup de solidarité entre enseignants et qu’il était très agréable de travailler
avec ces élèves. Depuis, je n’en suis pas
Salah Hamouri
libre
O
REgARDS
REGARDS 348.indd 7
7
Seine-et-Marne, Olivier Dupuch s’est rapproché assez naturellement du métier de
principal : « À force d’avoir affaire à des partenaires extérieurs pour monter mes projets,
j’ai eu envie de poursuivre sur cette voie. »
Après l’obtention du concours de principal
en 2008, l’ancien professeur d’histoire tente
sa première expérience dans le 93. « Je me
suis dit qu’en Seine-Saint-Denis, il y aurait
les expériences les plus enrichissantes. Car
on est toujours à la recherche du meilleur
moyen d’aider les élèves. La barre est peutêtre plus haute ici, mais les réussites y sont
sans doute plus belles. » D’abord principal
adjoint au collège Iqbal-Masih de SaintDenis, Olivier Dupuch s’est installé à la
direction du collège Jean-Vilar. Motivé et prêt
à poursuivre le « très bon travail » entrepris
par son prédécesseur, le jeune principal de
36 ans cour t déjà vers son premier
objectif : la labellisation, par le ministère de
la Culture, de la première classe à horaires
aménagés Théâtre de l’Académie. =
Isabelle Meurisse
tions, contactez le CCAS au 01 49 92 60 00. =
reparti. » Instigateur de nombreux projets
en tout genre dans son établissement de
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
Isabelle Meurisse
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gRAND FORMAT
quand la porte des
banques se ferme
Le fossé semble se creuser entre les banques et leurs clients, notamment
depuis la crise financière. L’accès au crédit se transforme en parcours du
combattant et les frais sont de plus en plus lourds.
Iconovox - Chalvin
P
rincipale difficulté avec les
banques : l’accès au crédit,
notamment immobilier. En
2010, 49,5 % des ménages
français avaient un crédit,
selon le rapport de l’Observatoire des crédits aux ménages. La plupart du temps, à en
croire l’association de locataires Adil 93, les
habitants du département arrivent à devenir
propriétaires grâce au prêt à taux zéro (PTZ).
81 % des bénéficiaires du PTZ d’île-deFrance viennent d’ailleurs de la Seine-SaintDenis et de Paris. Mais ce qui peut entrer
naturellement dans le cadre d’un projet de
famille devient presque mission impossible.
C’est que l’impératif pour les banques est
de s’assurer que le taux d’endettement ne
dépasse pas 33 % des revenus.
Lila et Mokhtar espèrent quitter leur
appartement des 4 000 pour devenir propriétaires. Mais ils viennent d’essuyer un
refus de crédit auprès de leur banque familiale. « Je suis à temps partiel en CDI et mon
mari à temps plein en CDI… Nous avons
2 500 euros de revenus mensuels et, avec
nos 35 000 euros d’apport, nous étions persuadés d’avoir notre crédit », se plaint cette
mère de trois enfants. La raison invoquée
par la banque : un apport trop faible et le
temps partiel de Madame… Un exemple de
difficulté d’accès au crédit courant, dans
un département où la moitié des habitants
n’est pas imposable. Farid a été plus chan-
ceux avec sa banque : ce célibataire de 32
ans a pu acheter sa maison seul, dans un
quartier pavillonnaire à proximité d’Aubervilliers. « Mais j’étais plus que déterminé.
J’ai eu une réponse positive après deux
refus. Je n’ai rien lâché. La preuve que
c’est possible ! » raconte ce jeune employé,
qui gagne 1 600 euros par mois. Il a pu
emprunter la somme de 180 000 euros.
« Mais j’avais 90 000 euros d’apport », précise-t-il. Beaucoup ne peuvent pas se montrer aussi économes que lui.
Parfois, ce sont les prêts à la consommation des organismes privés qui attirent
et peuvent mener au surendettement. C’est
le cas de Marina, 38 ans : « J’ai commencé
par Cofidis. Il me fallait absolument une voiture pour travailler. C’était facile, en deux
jours, j’ai eu l’argent ! Puis, pas de chance :
un important accident a anéanti ma voiture. J’ai dû payer un véhicule que je n’avais
plus, raconte timidement la jeune mère célibataire, à qui sa banque avait refusé un premier prêt. Puis je me suis retrouvée avec un
autre crédit chez Finaref… Ensuite, j’en ai
contracté un troisième pour rembourser les
deux premiers. »
C’est alors l’escalade : Marina s’est
retrouvée avec 19 000 euros de surendettement. Elle gagnait 1 900 euros et devait
rembourser 2 200 euros par mois. « Je n’en
pouvais plus, souffle-t-elle. La Banque de
France m’a accordé une pause de deux ans
sur les remboursements. Après, on verra
bien ! Ces crédits dont les taux sont autour
de 17 % sont des pièges, pas des solutions !
Mais, comme moi, quand on a besoin d’argent tout de suite, on ne regarde pas les
petits astérisques en dessous. » =
Dossier : Mérième El Alaoui/
Ressources urbaines
« Nous avons accordé 90 prêts en 2010 »
Entretien avec Aurélia Thomé, responsable d’agence de l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique)
d’Aubervilliers-La Courneuve, après la réunion publique du 11 octobre, salle Philippe-Roux.
Regards : Quels services proposezvous par rapport au financement
des entreprises ?
Aurélia Thomé : Notre association a pour
but de financer les projets des créateurs
d’entreprise qui n’ont pas accès au crédit
bancaire, et plus particulièrement ceux des
demandeurs d’emploi et des allocataires du
RSA. Nous accompagnons les micro-entrepreneurs avant, pendant et après la création
de leur entreprise. Nous sommes 16 salariés
en Seine-Saint-Denis. Nous répondons à un
besoin important. Car on peut avoir une
bonne idée, être travailleur et motivé, et être
exclu du prêt bancaire… Nous proposons des
coups de pouce et des aides, mais pour des
petites structures. Le prêt maximum est de
10 000 euros.
R. : Quel est le profil de vos clients ?
A. T. : Nous avons beaucoup de jeunes. 30
% des personnes sollicitant l’agence ont
moins de 32 ans. Il y a aussi beaucoup de
femmes. Alors qu’elles ne représentent en
France que 29 % des créateurs d’entreprise,
près de 45 % des clients financés par l’Adie
de Seine-Saint-Denis sont des femmes. En
2010, 52 % des personnes suivies étaient au
RSA (ou autres revenus de solidarité), 12 %
aux Assedic, 18 % étaient des salariés pauvres
(temps partiels, CDD ou vacataires…), le reste
REgARDS
REGARDS 348.indd 8
8
représentant les travailleurs indépendants.
En 2010, nous avons accordé environ
90 prêts à La Courneuve-Aubervilliers, sur
684 dans le département.
R. : Quels sont les critères pour
accéder au crédit ?
A. T. : Nous faisons avant tout du cas par cas.
Nous étudions le projet et les idées du client, sa
personnalité, et aussi ses trois derniers relevés
bancaires. Mais, encore une fois, l’approche
est humaine. Si on constate une dépense
imprévue et que celle-ci est expliquée, nous
pouvons le comprendre. Les jeunes sont ceux
qui ont le plus d’idées, même si parfois ils
manquent d’expérience. Nous avons mis en
place, pour les moins de 32 ans, le dispositif
CréaJeunes. Nous proposons une formation
de six semaines pour aider le jeune à faire
progresser son idée, à étendre son réseau et
pour lui livrer des notions de suivi de financement… Le tout, sans oublier la possibilité
du crédit, notamment de 1 500 euros de prêt
d’honneur sans frais. =
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
INFOS
Adie Aubervilliers :
35-37, rue du Moutier,
93300 Aubervilliers.
Tél. : 0 800 800 566.
Site Internet : www.adie.org
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vOUS AvEZ DIT ?
Lionel, 37 ans, gérant de pharmacie
Madani, 26 ans, comédien
«
«
C.M.
Il y a dix ans, j’ai eu un crédit pour lancer ma structure.
Pourtant, ce n’était pas facile, je sortais de la fac, mais j’avais
20 % d’apport et un associé. Après trois refus, une banque
m’a fait confiance. Je reconnais qu’aujourd’hui, c’est plus
difficile, notamment dans mon secteur, où cinq pharmacies
par an ferment en Ile-de-France, car de plus en plus de
médicaments ne sont plus remboursés par l’État…
Le problème n’est pas l’accès au crédit, mais le prix trop élevé des biens ! Il ne faut
pas faire des crédits à tout va et bien respecter le taux d’endettement de 33 %. Parfois,
certains refus sont salutaires.
»
Vu des banques
« Il faut être prêt avant de contracter un crédit »
C.M.
« Parfois, certains refus sont salutaires »
Personnellement, je ne m’intéresse pas encore aux crédits,
car je suis du genre dépensier ! J’aime me faire plaisir, mais
je ne vais pas jusqu’à emprunter de l’argent. Je pense qu’il
faut être prêt avant de contracter un crédit. Il faut avoir mis
de l’argent de côté et être sérieux dans le remboursement.
Et malgré tout, parfois, c’est difficile. J’ai un ami qui a déjà
réussi à acheter un appartement à La Courneuve avec sa
femme. Ils gagnaient plutôt bien leur vie tous les deux. Au bout de quelque temps, ils
n’arrivaient plus à rembourser. Il a été obligé de revendre son bien. Dégoûté par les prix
en Ile-de-France, il a racheté beaucoup moins cher à la campagne.
»
kÉSAkO ?
« Le problème ne vient
pas de nous »
Loi Lagarde
Votée le 1er juillet 2010, la loi
Lagarde encadre les crédits à la
consommation et vise à protéger
du surendettement. Les plans
de surendettement, jusque-là
fixés à 10 ans, passent à 8, et
la durée maximale du fichage
des surendettés est également
réduite. La loi permet aussi la
suspension des poursuites de la
part des créanciers à l’encontre des
personnes surendettées, dès qu’un
dossier passe en Commission de
surendettement.
dossiers de
surendettement ont été
déposés à la Banque de
France en 2010, touchant
223 908 personnes.
(Source : Banque de France.)
Camille Millerand
Pour les banquiers courneuviens, les difficultés se
situent ailleurs, notamment dans les prix faramineux
de l’immobilier.
176 731
L
a Banque Postale est très bien
implantée dans les quar tiers
populaires, notamment en SeineSaint-Denis. Malgré ces temps de crise,
le nombre de crédits est croissant. « En
matière de crédits immobiliers, au premier
semestre 2011, La Banque Postale a réalisé
une production en croissance de 17 % par
rapport au premier semestre 2010, portant
les montants de crédits immobiliers à près de
39,7 milliards d’euros à fin juin 2011 », précise un responsable communication de
la direction de La Banque Postale. Cette
croissance nationale se vérifie aussi en
Seine-Saint-Denis. Car, contrairement
à ce que l’on pourrait croire, l’une des
particularités des habitants des quartiers
populaires est leur propension à mettre
de l’argent de côté, notamment via le
Livret A. Si l’on en croit cette responsable
d’agence de la Société Générale dans le
département, « les banques continuent de
faire des crédits, et le plus souvent pour de
l’immobilier. Quand ça coince, le problème
ne vient pas des banques, mais des prix faramineux de l’immobilier. Les biens sont beaucoup trop chers ! Même si on a une capacité
de crédit de 300 000 euros, parfois, cela ne
suffit pas pour une maison en région parisienne ». Selon le site de référence www.
salairemoyen.com, une famille courneuvienne gagne 1 967 euros par mois,
alors que le revenu d’un ménage en Ilede-France est de 3 255 euros. Trop peu
pour un crédit ? Mais les demandes de
crédit dépendent-elles de critères subjectifs ?
« Il est vrai que l’acceptation ou non du dossier dépend pour beaucoup des banquiers,
reprend la responsable d’agence. Ce n’est
pas eux qui prennent la décision finale, mais,
parfois, ils ont des a priori et dissuadent le
client, alors que le dossier n’est même pas
monté ! C’est pour cela que, lorsqu’on est
sûr de soi, qu’on n’atteint pas les 33 % d’endettement, il faut insister, voire changer de
banquier. Les crédits, c’est du cas par cas, il
faut les étudier de la façon la plus humaine
possible. » =
REgARDS
REGARDS 348.indd 9
9
Iconovox - Mutio
Pour la Société Générale, les biens immobiliers sont beaucoup trop chers.
Avec la crise, obtenir un crédit, c’est
parfois croire un peu au Père Noël.
Mais, même pour ce dernier, les temps
sont durs.
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
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C’EST LA vIE
TRIBUNES
POLITIqUES
ÉLUS COMMUNISTES ET PERSONNALITÉS CITOYENNES
ÉLUS DU PARTI DE gAUCHE
Exiger, agir et gagner pour l’emploi
Priorité à l’éducation
La nouvelle convention
de Pôle Emploi datant
du mois de novembre
annonce un socle de
services pour les usagers, qui reposera sur
l’entretien d’inscription et de diagnostic,
défini comme la première étape de l’accompagnement vers l’emploi, puis des rendez-vous
réguliers dans la première année, sur la base
d’un socle minimum commun évacuant des
pans entiers de formations professionnelles.
L’accompagnement se fera, selon les besoins,
soit physiquement, soit à distance par mail ou
téléphone. Tout ceci est malheureusement bien
éloigné de la réalité de La Courneuve : deux mois
d’attente minimum, chaque conseiller polyva-
lent gérant en moyenne 180 à 200 demandeurs
par mois sur la ville. Cette nouvelle convention
abandonne les suivis mensuels et les rendez-vous
réguliers ; le potentiel des demandeurs est bradé
à travers le socle minimum. Cette situation est
intolérable, quand on sait que Pôle Emploi n’a
déjà plus les effectifs suffisants pour faire face
au nombre des demandeurs. Salariés, élus, usagers, citoyens, nous ne pouvons accepter cette
situation. Exigeons une autre politique : des
recrutements massifs de conseillers disponibles,
en capacité d’orienter et de construire des parcours fiables. Je finis en souhaitant à tous les
Courneuviens, au nom de la municipalité, de
bonnes fêtes de fin d’année et tous nos vœux
de bonheur pour 2012.
Joseph Irani
Adjoint au maire
Est-ce que nos écoles
vont être classifiées,
évaluées et les établ i s sement s m i s en
concurrence ? Va-t-on
assister, là aussi, à la
naissance de notations
qui feront la pluie et le
beau temps ? On commence par nous proposer d’évaluer les enseignants, comme s’il fallait
les mettre en concurrence. Seraient-ils devenus
une charge, un coût ? Doivent-ils être compétitifs ? On marche sur la tête. Éduquer, c’est avant
tout élever le niveau des savoirs pour faire reculer l’ignorance et délivrer les outils pour décider
et choisir, afin de maîtriser mieux son propre
devenir. L’esprit marchand et compétitif n’a rien
à voir là-dedans.
ÉLUS LUTTE OUvRIèRE
ÉLUS SOCIALISTES
Non aux fermetures de centres de Sécurité sociale !
Bonnes fêtes de fin d’année
Apr è s la fer met u r e
du centre de Sécurité
sociale des 4 000 Sud,
c’est celu i de Pau lVa i l l a nt- C o ut u r i e r
qui est menacé. Par
ailleur s, la f usion
de l’ANPE et du Pôle
Emploi a aggravé les
délais d’indemnisation
des chômeurs. En supprimant des emplois dans
les services publics, le gouvernement voudrait
faire le même travail, voire plus, avec moins de
salariés. Du coup, toucher ses allocations ou ses
remboursements devient un véritable parcours
du combattant. Un nombre énorme de familles
sont en attente de sommes dont elles ont absolument besoin pour vivre. Sans compter que
l’État ose bloquer la revalorisation de la plu-
Médaillés du travail (suite)
or : Inès Anne Attaché territorial Cimetière «Marcelle
part des prestations familiales à 1 % en 2012 !
C’est à cause de l’insuffisance des salaires que
les allocations sont devenues vitales. À cela
il faut ajouter l’hémorragie des emplois, causée par les fermetures et les réorganisations
d’entreprises, qui condamne des millions de
personnes à dépendre des allocations. Alors,
l’État doit embaucher le personnel nécessaire
dans les services publics. Plus largement, il est
vital d’imposer la répartition du travail entre
tous, sans diminution des salaires, ainsi qu’une
augmentation conséquente de tous les salaires,
retraites et allocations, et leur indexation sur
les prix : l’échelle mobile des salaires.
Jean-Michel Villeriot
Conseiller municipal. Tél. : 06 10 92 44 77
www.lutte-ouvriere.org. Permanence tous les lundis
de 17h à 18h à la mairie
Adjoint au maire.
[email protected]
tivités locales s’efforcent de maintenir une politique de solidarité attentive aux plus fragiles et
de favoriser la réussite (notamment éducative)
de tous. Les nouveaux logements livrés cette
année dans notre ville permettent de répondre
aux besoins d’une partie des demandes de logements sociaux en attente depuis longtemps.
En cette période, nous voulons saluer la solidarité des familles, des voisins, des associations
qui essaient d’apporter joie et réconfort, pour
permettre à chacun de passer de bonnes fêtes de
fin d’année, malgré la crise. Rendez-vous l’année prochaine pour préparer les mobilisations
et les victoires futures.
Stéphane Troussel
Conseiller général de La Courneuve
1er vice-président du Conseil général
Tél.: 01 43 93 93 75 www.stephanetroussel.fr
ÉLU SANS APPARTENANCE POLITIqUE
Atsem principal 2 e classe Sports «Mokrane Rahmoune»
La présence des habitants est incontournable !
● Patricia Arto Assistante maternelle Petite Enfance
C.Mestiri ● Brahim Bounouar Animateur Territorial
rial chef Action social «Roselyne Busset» ● Elisabeth
Jeunesse P. Cark ● Christian Caradan Adjoint tech-
Descloix Prothesiste CMS ● Brigitte Dubreuil Adjoint
nique principal 1re classe Sports M. Rahmoune ● Alain
administratif principal 1 classe Informatique «Serge
Catananti Adjoint technique principal 2e classe Logistique
Miossec» ● Didier Dubreuil Technicien principal 2 e
W.Ledure ● Ginette Cutman Adjoint technique princi-
classe RH ● Jean-Marc GRAS Adjoint administratif
pal 1re classe Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ●
principal 2e classe Education «Sonia Lemloum-Mazzini»
Véronique Daligault Adjoint administratif 1re classe
● C h r i s t i ne LOY A djoi nt ad m i n i s t r at i f pr i nc i -
État civil Chantal Heitzmann ● Françoise Degraeve
pal 1 re classe Enfance «Kader Miraoui» ● Catherine
Atsem 1re Classe Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ●
Mestiri Attaché principal Petite Enfance. VERMEIL
Carole Delanoue Auxiliaire puericultrice principal 1re
● Malika Azzouz Adjoint administratif principal
classe Petite Enfance C. Mestiri ● Dominique Delcourt
2 e classe Cinéma «Malika Chaghal» ● Marie-Helene
Adjoint technique 2e classe Education «Sonia Lemloum-
Bourlon-Serres Attaché territoriale CMS ● Régina
Mazzini» ● Olga Guedes Adjoint administratif princi-
Chirio Medecin specialiste Hygiene et santé ● Assunta
pal 2e classe Culture «Dovinia Angeli» ● Mario Kiavue
Dapra Adjoint technique 2 e classe Education «Sonia
Ingénieur principal Informatique S.Miossec ● Laurence
Lemloum-Mazzini» ● Evelyne Dereix Adjoint admi-
Michel Adjoint administratif 1re classe Education «Sonia
nistratif 1re classe Commande publique F. Saint Maxent
Lemloum-Mazzini» ● Simone Monge Atsem 1re Classe
● Kathia Galle Adjoint administratif principal 1 re
Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ● Evelyne Poreul
classe CMS ● Bernard Iturria Technicien principal 1re
Adjoint technique 2e classe Education «Sonia Lemloum-
classe Informatique «Serge Miossec» ● Farhas Korichi
Mazzini» ● Nathalie Pupin Atsem principal 2 e classe
Educateur territorial APS Sports «Mokrane Rahmoune»
Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ● Léandre Roch
● Yolande Le Saux Rédacteur territorial principal
Adjoint technique 2e classe Bat Communaux W. Ledure
Communication «Philippe Caro» ● Michel Zavattero
● Sauveur Sitbon Adjoint technique 2 classe Jeunesse
Agent de maitrise principal S. Technique Carleschi.
«Patrick Cark» ● Isabel Soguero Adjoint technique 2 classe
Argent ● Monique Agnoly Assistante maternelle creche
Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ● Joelle VANUXEM
C Mestiri ● Nora Allaoua Adjoint administrative 2e classe
Rédacteur territorial S Technique «Daniel Carleschi».
REgARDS
REGARDS 348.indd 10
Laurent Thibaut
Education «Sonia Lemloum-Mazzini» ● Nadia Aouichi
Brillant» ● Dominique Cahingue Rédacteur territo-
re
Alors qu’après chaque
sommet européen,
Nicolas Sarkozy
annonce qu’il a évité
le chaos financier, la
crise continue de se propager. Les entreprises
réduisent leurs effectifs
(196 postes en moins à
PSA Aulnay), les petits
entrepreneurs se voient refuser leurs crédits et la
précarité progresse. L’austérité devient chaque
mois plus rude : versement tardif des bourses
étudiantes, des subventions aux associations,
hausse de 5 % du gaz. En janvier, le taux réduit
de TVA passe de 5,5 % à 7 % et va provoquer une
hausse des tarifs des transports en commun, de
la restauration, des travaux dans les logements,
des livres... Dans ce contexte difficile, les collec-
C’est pour cela que l’Éducation nationale est
un grand service public d’État, avec des enseignants qui doivent retrouver l’estime et la considération de la société, tout d’abord en relevant
leurs salaires. Tout cela doit préserver une vision
de la transmission des savoirs centrée sur les
besoins sociétaux et non ceux à court terme
d’une société du tout-marchand. Cette école
républicaine laïque est un bien pour les enfants
de La Courneuve. Elle est le premier niveau, par
l’acquisition des savoirs, de l’ascenseur social.
Les élus courneuviens du Parti de gauche sont
aux côtés des enseignants qui se battent pour
cette grande idée de l’école égalitaire et émancipatrice.
10
Le bât iment appelé
le « M a i l », à L a
Courneuve, fait partie du patrimoine de
l’ODHLM. Les habitants de cet immeuble,
constitués en amicale
de locataires, essaient
de s’organiser pour tenter de remédier à une
situation qui devient très difficile à vivre. Seul
rescapé de la rénovation urbaine, le « Mail »
représente l’histoire et l’héritage des 4 000.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les
habitants qui y vivent méritent au moins le
respect. La situation de déclassement vécue
par ces familles implique la présence de toutes
les parties pour rechercher ensemble des solutions. Malheureusement, cela ne semble pas
correspondre aux pratiques de la ville de
La Courneuve, puisque encore récemment une
réunion concernant la situation tendue dans ce
quartier s’est déroulée en présence d’élus, d’associations et de professionnels de la commune
dans la salle Philippe-Roux (centre-ville), et
l’on ne pouvait que regretter l’absence de représentants des habitants et du bailleur. Dans ces
rencontres, la présence des habitants doit être
incontournable ! C’est pourquoi j’invite Stéphane
Troussel (président de l’ODHLM) et Gilles Poux
(maire) à se mettre autour de la table pour que
chacun prenne ses responsabilités avec, comme
seuls témoins, les habitants. Les habitants sont
partie prenante de cette démarche.
Khaled Benlafkih
Conseiller municipal - [email protected]
Les textes des groupes suivants (Les Verts et l’UMP)
ne sont pas parvenus à temps à la rédaction du journal
(lundi 17h) pour paraître dans cette édition.
Les textes de ces tribunes, où s’expriment tous les groupes représentés
au Conseil municipal, n’engagent que leurs auteurs.
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
w w w.ville -la - courneuve.fr
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SPORT | CULTURE | LOISIRS
Les performances locales
mises à l’honneur
Associations, sportifs
méritants ou étudiants
brillants, cette soirée
était la leur. De
nombreux trophées
individuels et collectifs
ont été remis, tout au
long de la réception
qui s’est déroulée
dans la salle des fêtes
de l’Hôtel de ville,
le 9 décembre.
Le Cercle des nageurs courneuviens (CNC), récompensé
pour ses champions départementaux et sa championne
de France.
Wellé Koné, 23 ans, a reçu
un prix individuel pour
sa mention « assez bien
» en master 2 de sciences
politiques à Paris-XIII, prix
remis par Nabiha Rezkalla,
première adjointe au maire.
L’association Tempo a réalisé
deux performances, dont l’une
avec Sonia Bel Hadj Brahim (au
centre), arrivée en demi-finale
de Just Debout (compétition
internationale).
« La boxe, c’est une vraie
échappatoire »
Zoubir Atig,
Aristide-Marc Sical,
Chabir Ahmed,
Mory Ballo, Helder
Santos et Soraya
Benmejahed ont
brillé dans le cadre
de Projet J, avec José
Ancérinas.
Entretien avec Manouchka Anita Egalgi (Ring courneuvien),
sportive de l’année.
Regards : Qui est la championne
de France récompensée ce soir ?
Manouchka : J’ai 13 ans et je suis au collège
Jean-Vilar, en cinquième. Je suis guyanaisebrésilienne. Je sais que j’ai des capacités, mais
être championne, c’était loin de moi. Mon
entraîneur ne me voulait pas forcément, au
début, parce que je suis une fille. Alors, on
a fait un test et je suis devenue championne
d’Ile-de-France. Je me suis accrochée, je n’ai
rien lâché et, grâce à mon entourage, ma
famille, mes amis de classe, mais surtout
grâce à mon entraîneur, Ahmed Keraar, je
suis devenue championne de France en catégorie super-léger.
Abdallah Slablab, 29 ans, doctorant en physique-chimie, étudiant de
l’année pour sa mention « très honorable », pose au côté d’Haroon
Mandjourssa, adjoint au maire.
Photos : virginie Salot
+ DE PHOTOS SUR www.ville-la-courneuve.fr
REgARDS
REGARDS 348.indd 11
L’équipe des moins de 17 ans de l’ASC, mise à l’honneur
pour avoir fini 1re de son championnat 2010-2011, avec
14 victoires et 2 défaites.
11
R. : Comment envisagezvous votre avenir ?
M. : J’aimerais bien intégrer
une classe de sport-études, mais
surtout continuer, même si cela
va être difficile. Il va peut-être
me falloir changer de collège
pour ça, et j’aurais bien aimé
rester sur ma commune. Mon
rêve, c’est d’entrer en équipe de
France. D’abord, parce que la
boxe, c’est une deuxième vie,
une vraie échappatoire. Et ce
n’est pas un sport individuel,
c’est un sport collectif, c’est toute une équipe,
en fait. Ce n’est pas qu’un sport de combat,
il faut de la tactique et toujours visualiser ce
qu’on va faire.
R. : Qu’allez-vous faire de cette
récompense ?
M. : J’ai vu l’énorme chèque, et je me demandais qui allait avoir la chance de le recevoir. Je
n’ai pas pensé un instant que c’était pour moi !
Alors, quand on me l’a offert, j’ai été surprise
et très heureuse. Un cadeau de ma commune,
qui va bien servir au club de boxe qui a fait de
moi une championne. Acheter des tenues avec
tout l’équipement nécessaire, j’en serai fière. =
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
Propos recueillis par Naïma Amiri
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SPORT | CULTURE | LOISIRS
Téléthon
Centre social
Plus de 5 000 €
L’art de tisser des liens
Virginie Salot
d’autres personnes. » Stéphanie profite de
ces mardis après-midi pour se libérer l’esprit : « Je suis malade et invalide. L’atelier est
un véritable bol d’oxygène pour moi. Ces trois
heures me permettent de ne pas rester seule
à la maison. » Quant à Samira, mère au
foyer, elle avoue : « Le patchwork est enfin
l’occasion de m’occuper vraiment de moi. »
Financé par la CAF (Caisse d’allocations
familiales), l’atelier patchwork, comme les
autres activités proposées par Couleurs du
monde (*), permet de développer du lien
social. « Ce lieu, apolitique et aconfessionnel, accueille toutes les générations. Notre
objectif est de répondre au mieux aux besoins
des habitants, dans un centre social convivial
affichant des valeurs neutres », conclut Marc
Picgirard, animateur socio-culturel.=
Isabelle Meurisse
(*) Couture, bricolage, cartonnage, peinture, tricot, mosaïque, marche nordique, théâtre, cours
de français.
Très prisé par les femmes, l’atelier patchwork n’attire guère le public masculin.
D
e 13h30 à 16h30, Stéphanie,
Djamila, Annette, Véronique,
Virginie, Ginette et Samira assemblent des petits morceaux de tissu de
formes et de couleurs différentes. Sous
l’œil passionné de Monique, l’animatrice
bénévole et sympathique de l’atelier, ces
mères de famille tentent de créer des cou-
vertures, des nappes ou encore des coussins originaux. Mais, pour la plupart, le
patchwork est le moyen qu’elles ont trouvé
pour s’évader quelques heures de leur vie
quotidienne. « Il y a une très bonne ambiance
dans le groupe, se réjouit Annette. Je ne travaille plus. Alors, je me suis inscrite à l’atelier
pour m’occuper et partager un moment avec
INFOS
Centre social Couleurs du monde,
22, av. du Général-Leclerc.
Tél. : 01 48 36 65 99.
Adhésion annuelle : 7,60 € ou 15,20 €
pour les familles.
Ateliers : entre 61 centimes et 1,52 €
la séance (selon quotient familial).
Sports collectifs
Les basketteurs vers la nationale 2
Comme chaque fin d’année, Regards profite de la trêve hivernale
pour faire un bilan à mi-saison.
V. S.
relégation, s’ils ne se ressaisissent pas rapidement. « On croit au maintien pour l’équipe
en honneur région. Par contre, on sait d’avance
que l’équipe d’excellence, qui est très jeune, va
descendre d’une division, afin de jouer dans un
championnat à son niveau », confie Christophe
Corbisé, responsable technique du BCC.
Les joueurs de l’union
Saint-Denis/La Courneuve visent
clairement la montée en nationale 2.
Basket-ball
C’est un début de saison très contrasté pour
le BCC. Alors que l’union Saint-Denis/La
Courneuve est première de sa poule en
nationale 3 (10 victoires en 12 journées) et
vise clairement la montée en nationale 2,
les deux autres équipes seniors sont enlisées dans les bas-fonds de leur championnat. Avant-derniers en honneur région (6
défaites en 9 journées) et lanterne rouge
en excellence départementale (9 défaites
en 9 matchs), les Courneuviens risquent la
Football
Après une saison 2010-2011 couronnée par
plusieurs montées en division supérieure,
l’ASC continue sur sa lancée, à l’image
des seniors. Rigoureux et solidaires, les
Courneuviens caracolent en tête du championnat de 3e division. Leader ex-aequo à
l’issue de la 10 e journée, ils capitalisent 30
points. Un classement qui réjouit Omar
Naïnan, président de l’ASC : « On profite du
retour d’anciens joueurs du club, mais aussi
du bon état d’esprit du groupe, qui s’investit
aussi bien sur le terrain que dans la vie du
club. » Du côté des moins de 17 ans et des
moins de 19 ans, la mayonnaise semble
mettre du temps à prendre. Classés respectivement à la 7e place (1re division) et
à la 5e place (promotion excellence) de
leur championnat, les jeunes retrouvent
peu à peu du mordant.
REgARDS
REGARDS 348.indd 12
12
Futsal
« On ne s’attendait pas à rencontrer un tel
succès dans toutes les catégories », s’exalte
Amine Naïnan, responsable du futsal à
l’ASC. Effectivement, les Courneuviens
sont irrésistibles. Trois des quatre équipes
du club squattent la tête du classement. Les
deux équipes seniors ainsi que la toute nouvelle section féminine font office de leaders
incontestés. Quant aux moins de 17 ans,
ils sont classés 2e (3 matchs, 3 victoires),
mais comptent un match en retard. Créée
il y a seulement deux ans, la section futsal
impressionne par la qualité individuelle
de ses joueurs.
volley-ball
Après une saison en demi-teinte, les
volleyeurs continuent de s’enfoncer en
régionale 3. Avant-derniers de leur championnat, les Courneuviens sont très irréguliers. Du côté des féminines, cela va
beaucoup mieux depuis leur relégation
en départementale 1. Hissées à la 3e place,
elles ont remporté toutes leurs rencontres et
comptent deux matchs en retard. Elles ont
toutes les chances de remonter en division
supérieure. =
Siham Bounaïm
Pascal Dacasa
Depuis janvier 2011, le centre social Couleurs du monde propose un atelier
patchwork tous les mardis après-midi.
A
lors que le compte n’est pas tout
à fait arrêté, l’édition 2011 du
Téléthon a déjà battu tous les records,
avec 5 000 € de dons récoltés au
cours des différentes manifestations
organisées à La Courneuve. Sur le
département, les 345 000 € de l’édition
2010 devraient aussi être dépassés.
Un grand bravo à la générosité des
bénévoles et des donateurs.=
Résultats sportifs
Week-end des 10 et 11 décembre
Football américain
® Championnat de France junior,
Flash- Caimans : 38-10
Football
® Seniors 3e division, La Courneuve –
Aubervilliers : 0-0
® - 19 ans 1re division, La Courneuve –
Romainville : 5-2
® -17 ans division excellence, Noisy-le-Sec La Courneuve : 2-6
Futsal
® Seniors, 1re division, Aulnay-sous-Bois La Courneuve: 2-5
® -19 ans division régionale, La Courneuve –
Villeneuve-la-Garenne : 6-4
® -17 ans division régionale, Villepinte –
La Courneuve : 2-17
® Seniors féminines division régionale,
Garges-les-Gonesses - La Courneuve : 0-5
Basket-Ball
® Seniors masculins National 3, Crepy-enValois - Union Saint-Denis/La Courneuve:
86-93
® Seniors masculins Honneur région, Marlyle-Roy - La Courneuve : 74-52
® Seniors masculins Excellence départemental,
La Courneuve – Noisy-le-Sec : 40-52
volley-Ball
® Seniors masculins régionale 3, Pantin La Courneuve : 3-0
® Seniors féminines Départementale 1,
Pierrefitte - La Courneuve: 0-3
Tennis :
® Championnat régional masculin seniors,
division honneur, La Courneuve –
Montreuil : 1-2
Week-end des 17 et 18 décembre
Football
® Coupe -17 ans Seine-Saint-Denis,3e tour,
Red Star FC 93 - La Courneuve : 0-0
(T.a.b 3-4)
Futsal
® Seniors promotion honneur, Champignysur-marne – La Courneuve : 10-1
® -19 ans division régionale, Garges-lesGonesses - La Courneuve: 2-6
® Coupe nationale futsal LPIF, 5e tour, Le
Perreux-sur-Marne - La Courneuve: 4-7
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
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SPORT | CULTURE | LOISIRS
à l’Étoile
Centre dramatique
Magouilles et crapuleries
Tous les films du 22 décembre 2011
au 4 janvier 2012
1, allée du Progrès - Tramway Hôtel de ville
Tous les films sur répondeur au 01 48 35 23 04
et sur www.ville-la-courneuve.fr
Actuellement en pleine répétition, les comédiens du centre dramatique
proposeront, du 11 au 29 janvier, leur 51e création : La Tête des autres.
J
amais deux sans trois. Après Nous, les
héros, de Jean-Luc Lagarce, en 2007,
et Jean la Chance, de Bertolt Brecht, en
2009, Elisabeth Hölzle revient au centre
dramatique de La Courneuve avec une
troisième création. Pour ce nouveau spectacle, la metteuse en scène propose une
comédie grinçante et sarcastique à souhait, La Tête des autres, de Marcel Aymé.
« Contrairement aux deux précédentes pièces,
j’avais envie de monter un spectacle drôle,
farfelu et loufoque, mêlant chants et chorégraphies. Ce n’est pas une comédie musicale
à proprement parler, car les textes de Marcel
Aymé ne sont pas chantés, mais c’est un projet ovniesque qui correspond parfaitement
au souhait commun que nous avions avec
le centre dramatique », confie Elisabeth
Hölzle. Ainsi, tout au long de la pièce, les
huit comédiens introduisent des interludes
musicaux et puisent dans des répertoires
d’artistes aussi divers qu’Henri Salvador,
Benjamin Biolay, Boris Vian ou encore
Johnny Hallyday. « Les chansons viennent
renforcer le récit de Marcel Aymé. Elles viennent ponctuer l’action et se glisser au beau
milieu de cette aventure rocambolesque »,
explique Maria Gomez, la directrice du
centre dramatique. À l’occasion de cette
d’après la pièce de
Marcel Aymé
© Editions Gallimard
mise en scène
Élisabeth Hölzle
scénographie
et costumes
Loïc Loeiz Hamon
création lumière
et régie générale
Julien Barbazin
AD : présentation en avant-première des films
«d’Actualités démocratiques»
coups bas vont bon train. « Le point de
départ de la pièce est la condamnation à
mort de Valorin, personnage injustement
accusé du meurtre d’une vieille femme. Tout
en traitant d’un sujet grave qui est l’univers
de la crapulerie, la pièce prend des allures de
vaudeville », affirme la metteuse en scène.
En effet, les répliques incisives et mordantes fusent dans ce récit aux multiples
rebondissements. En répétition depuis
le 1er novembre pour une durée de deux
mois, les comédiens du centre dramatique
ont hâte de présenter leur nouveau bébé.
« On espère que les gens seront heureux au
sortir de ce spectacle. Aussi heureux que
nous l’aurons été à le fabriquer », conclut
Maria Gomez. =
La Tête
des
autres
CENTRE
DRAMATIQUE
DE LA COURNEUVE
D Soirée découverte, tarif unique 3e
J Film Jeune public
avec
Marc Allgeyer
Bernard Daisey
Myriam Derbal
Damiène Giraud
Maria Gomez
Jean-François Maenner
Jean-Luc Mathevet
Jean-Pierre Rouvellat
Siham Bounaïm
Centre culturel Jean-Houdremont - La Courneuve
Place de la Fraternité - 11 avenue du Général Leclerc
réservations 01 48 36 11 44
www.centredramatiquedelacourneuve.com
>c’est une image de Loïc Loeiz Hamon - n° de licence : 2-1039187
INFOS
du 11 au 29 janvier 2012
51e création, la troupe courneuvienne a
opté pour une adaptation d’une œuvre
peu connue de Marcel Aymé. Ce dernier
pointe du doigt le monde des magistrats,
où les mensonges, les tromperies et les
La Tête des autres, de Marcel Aymé : du
11 au 29 janvier 2012, au centre culturel
Jean-Houdremont.
Durée : 1h45. Tous les mercredis,
vendredis, samedis à 20h30, les jeudis à
19h et les dimanches à 16h30.
Tarif : 16 €. Tarif réduit : 11 €.
Tarif lycéens : 8 €. Renseignements
et réservations au 01 48 36 11 44.
Prix : tarif plein 5,50e - tarif réduit 4,50e - tarif
abonné 4e - tarif abonné jeune public, groupes 2,40e
- associations 3,50e - Tarif unique : 4,55e à toutes les
séances du mercredi et celles de 15h et 18h le vendredi.
Mission Noël : les aventures
de la famille Noël J
États-Unis/Angleterre, 2011, 1h38 (VF), 3D et 2D. De
Sarah Smith. Jeu.22, ven.23 à 14h. Sam.24 à
14h : ciné-goûter de Noël
Lun.26, mar.27 à 14h.
D, tarif unique 3€.
gros-pois et Petit-point J
Suède, 2011, 43mn (VF). D’Uzi et Lotta Geffenblad.
Jeu.22 à 16h. Sam.24 à 11h : ciné-petit-déj de
Noël (D), tarif unique 3€. Mar.27 à 16h30.
Hollywoo
France, 2011, 1h40. De Frédéric Berthe et Pascal Serieis,
avec Jamel Debbouze, Florence Foresti.
Jeu.22 à 17h, ven.23 à 16h30 et 18h30, dim.25
relâche, lun.26 à 16h30 et 20h30, mardi 27 à
18h.
Or noir
France, 2011, 2h08 (VF). De Jean-Jacques Annaud,
avec Tahar Rahim, Antonio Banderas.
Ven.23 à 20h30, sam.24 à 16h30, dim.25
relâche, lun.26 à 18h, mar.27 à 20h30.
Happy Feet 2 J
Australie, 2011, 1h40 (VF), 3D. De George Miller.
Mer.28, jeu.29, ven.30, sam.31 à 14h, dim.1er
relâche, lun.2 à 14h.
Hugo Cabret J
États-Unis, 2011 (VF), 3D. De Martin Scorsese,
avec Asa Butterfield, Jude Law.
« Donner une identité forte à la musique
contemporaine »
Entretien avec Martin Matalon, compositeur en résidence au Conservatoire à rayonnement
régional (CRR) de La Courneuve-Aubervilliers.
Mer.28 à 20h30, jeu.29 à 17h, ven.30 à 20h30,
sam.31 à 17h, dim.1er relâche. Lun.2,
mar.3 à 18h.
Contagion
États-Unis, 2011, 1h46 (VO et VF). De Steven
Soderbergh, avec Matt Damon, Kate Winslet.
Mer.28 à 18h30 (VF), ven.30 à 16h30 (VF),
dim.1er relâche, lun.2 à 20h30 (VO).
Rhum Express
Regards : Pouvez-vous nous rappeler
votre parcours ?
Martin Matalon : J’ai étudié à la Juilliard
School de New York, où j’ai obtenu mon
master de composition. En 1993, je me suis
définitivement installé à Paris. Je me suis
tourné vers la musique contemporaine. Je
jouais un peu partout dans le monde. Ce qui
m’a permis d’obtenir plusieurs récompenses
comme le Grand Prix des lycéens ou le prix de
l’Institut de France, académie des Beaux-Arts.
Puis l’Ircam m’a commandé une partition
pour la version restaurée du film de Fritz
Lang, Metropolis. Après ce travail considérable, je me suis plongé dans l’univers de Luis
Buñuel, en écrivant consécutivement trois
nouvelles partitions pour les trois films surréalistes du cinéaste espagnol. Aujourd’hui,
je suis également professeur de composition
en résidence au CRR 93.
R. : Quel est l’objectif
de votre résidence ?
M. M. : Aller au-delà du CRR. L’idée est d’impulser une dynamique autour de l’enseignement de la composition et de l’interprétation
de la musique contemporaine au niveau du
département. J’aimerais donner une identité
forte à la musique contemporaine. L’essen-
Virginie Salot
États-Unis, 2011, 1h55 (VO). De Bruce Robinson,
tiel du travail de compositeur se fait dans
la solitude. Une résidence est un moment
spécial pour le compositeur. Elle lui permet
d’interagir avec les institutions culturelles
et ses acteurs. Il peut également établir des
relations avec les professeurs et les élèves
REgARDS
REGARDS 348.indd 13
13
de toutes les disciplines (musique, théâtre,
danse). L’idée est de créer des partenariats
avec des structures d’enseignement artistique,
comme le Pôle Sup’93, le CRD (Conservatoire
à rayonnement départemental) du BlancMesnil ou l’UFR Arts de l’université Paris-VIII,
par exemple.
R. : Quels sont les événements
programmés dans le cadre de
cette résidence ?
M. M. : Le premier aura lieu le 30 janvier. Il
s’agira d’une projection de Las Hurdes (Terre
sans pain) et d’Un chien andalou de Luis
Buñuel aux Laboratoires d’Aubervilliers. Le
lien entre musique et cinéma sera le sujet
du débat. Ces deux films seront également
projetés le 17 février au cinéma L’Étoile, mais,
cette fois, accompagnés en direct par les élèves
et les professeurs du CRR 93. Je pense, entre
autres, écrire un conte musical et faire participer les élèves des classes instrumentales,
la classe de musique assistée par ordinateur
(MAO), la classe d’art dramatique et, si possible, la danse. Nous souhaitons présenter
cette création non seulement au CRR 93,
mais également sur plusieurs scènes du département, d’ici à la fin 2012. =
avec Johnny Depp, Aaron Eckhart. Mer.28 à 16h30,
ven.30 à 18h30, dim.1er relâche, lun.2 à 16h,
mar.3 à 20h30.
Le Chat Potté J
États-Unis, 2011, 1h30 (VF), 3D. De Chris Miller.
Mer.4 à 14h.
FILMER LE POLITIqUE
Les Marches du pouvoir
États-Unis, 2011, 1h41 (VO). De George Clooney,
avec Ryan Gosling, George Clooney.
Mer.4 à 16h30.
Tous au Larzac
France, 2011, 1h58. De Christian Rouaud.
Mer.4 à 18h30.
Donoma
France, 2011, 2h13. De Djinn Carrenard, avec Emilia
Derou-Bernal, Salomé Blechmans, Sékouba Doucouré.
Mer.4 à 20h30.
L’Etoile vous souhaite
de joyeuses fêtes
Propos recueillis par Isabelle Meurisse
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
w w w.ville -la - courneuve.fr
20/12/11 15:36
BLOC-NOTES
État civil
Naissances
Novembre
5 • Kadija Keïta
6 • Mélissa
Melchane
8 • Isra Ben
Mohamed
9 • SeydinaMouhamed Dia
10 • Hinaya
Grandisson
11 • MohamedZaher Arhab
11 • Inès Berraïria
11 • Mateja Ilic
12 • Manelle Abda
12 • Yathurshman
Moothan
12 • Yaron Perez
13 • Mariam Baâli
13 • Diarah Diabira
13 • Céline Hu
14 • Asvin
Aseervatham
Numéros utiles
14 • Maïa Coulibaly
14 • Matt Grün
14 • Masire Koma
14 • Mélyna
Saïfoudine
15 • Zouina-Lyna
Benaraour
15 • Taymiya Loubia
15 • Zawad
Mohamed
15 • Giada
Vizzacchero
16 • Tesnime
Lachtar
16 • Wendy Zheng
17 • Rouksana
Abdul
17 • Adnan
Ahamada
17 • Youba Bathily
17 • Dani Mhrez
17 • Alyaan Syed
18 • Aryan Kumar
18 • Sathurthika
Selvarajah
19 • Bassirou
Camara
19 • Amina Haib
19 • Manushka
Kirishantan
19 • Tahir-Hassnain
Sherazi
20 • Safia Haoual
20 • Izyan
Mouhamad
21 • Reyhana Kadi
Bouchakor
22 • Mariam Fofana
Urgences
depuis un fixe)
0 800 54 76 98
général, Stéphane
Marché couvert
Pompiers : 18
Commissariat
(appel gratuit).
Troussel, reçoit
des Quatre-Routes
Police-secours : 17
de police :
Permanences
le mercredi sur
Les mardis, vendredis
SAMU : 15
place du Pommier-
des élus
rendez-vous
et dimanches matin
Centre anti-poison :
de-bois
• M. le maire, Gilles
au 01 43 93 93 75.
Collecte
Hôpital Fernand-
Tél.: 01 43 11 77 30
Poux, reçoit sur
Plaine Commune
des déchets
Widal
Mairie
rendez-vous au
21, av. J.-Rimet
Tél.: 01 40 05 48 48
Tél.: 01 49 92 60 00,
01 49 92 60 00.
93218 St-Denis cedex
SOS médecins :
du lundi au vendredi
• M. le député Daniel
Tél.: 01 55 93 55 55
24h/24 et 7 jours/7
de 8h30 à 12h et de
Goldberg reçoit en
Pharmacie
Tél.: 08 20 33 24 24
13h30 à 17h; samedi
mairie sur rendez-
de garde
Antenne Alzheimer
de 8h30 à 12h.
vous au 01 40 63 93
Tous les dimanches
de La Courneuve :
Incivilités, troubles
26, ainsi que sans
et jours fériés 2011:
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06 21 21 39 35
du voisinage,
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Bodokh. 74, av. Jean-
depuis le 1er juillet
ou 06 21 21 39 38
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Tél.: 01 48 45 01 46
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EDF: 0 810 333 093
(2,8 centimes d’euro
800 47 47 88 (gratuit
écoute, au
• M. le conseiller
GDF: 0 810 433 093
en heures pleines).
Mariages
• Fatiha Brigui et
Décès
e
• Ginette Bricaud
• Sébastien Henao
Pulgarin
Petites annonces
Attention ! Les annonces sont publiées sous la responsabilité de leurs auteurs. Cependant, la rédaction de Regards se réserve la possibilité de refuser une annonce dont les termes induiraient un
non-respect de la loi, par exemple en matière d’emploi ( la législation interdit d’employer ou de travailler « au noir » ).
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physique et chimie toutes classes.
de-chaussée 2 entrées, 1 cuisine de
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bains, au 1er étage, 3 pièces, 1 salle de
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2
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Pour rédiger votre annonce, écrivez votre texte ci-dessous
ou sur papier libre, lisiblement et sans abréviations.
Nom/ Prénom
Adresse
Tél. :
courriel :
Faites parvenir votre texte à Regards par courrier au :
33, avenue Gabriel-Péri.93120 La Courneuve ou sur le site Internet :
www.ville-la-courneuve.fr - rubrique Regards (le mag) : Passez votre annonce
D
ans la série « J’ai une belle auto », voici
une photographie prise en 1954 à La
Courneuve, rue Franklin, où trois
amis du quartier des Quatre-Routes prennent
la pose devant le photographe. La vedette de
la photo, c’est la voiture ! Justement une Ford
Vedette, dont le premier modèle, sorti en 1948,
avec un moteur V8 à soupapes latérales et
pare-choc chromé, a la particularité d’avoir
les portes arrière inversées. Elle est fabriquée à Poissy par la filiale Ford France. Elle
concurrence la Traction avant de Citroën et
exprime, à elle seule, le rêve américain et les
espoirs de la jeunesse. Le sourire des jeunes
hommes est à la mesure de leur satisfaction
de sortir avec pareil bolide. L’esthétique de
cette voiture se suffisait à elle-même et procurait du pur plaisir, « le plaisir du plaisir »,
se souvient le donateur de la photo. C’était
le symbole d’une époque et d’une jeunesse
masculine qui voulait croquer la vie et les
filles. C’étaient les sorties dans les cinémas
du quartier, le Mondial et le Royal, dans les
bals, toute une époque…=
Jean-Michel Roy, historien, responsable
de l’unité Patrimoine et arts visuels
REgARDS
REGARDS 348.indd 14
14
Fonds iconographique du journal municipal
C’ÉTAIT
Une Vedette à la française
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
w w w.ville -la - courneuve.fr
20/12/11 15:36
AgENDA
5 JANvIER
V. S.
Concert’O Déj
Antoine Bacquet, chanteur, et Clément
Latour, guitariste, tous deux étudiants du
Pôle Sup’93, interpréteront des Folksongs
de Benjamin Britten. Restauration sur
place possible.
Centre culturel Jean-Houdremont à 12h.
6 JANvIER
vœux au personnel
communal
Virginie Salot
Salle des fêtes de l’Hôtel de ville à 19h.
8 JANvIER
Football
Moins de 19 ans, 1re division,
La Courneuve-Paris 19e.
JUSqU’AU 25 DÉCEMBRE
24 DÉCEMBRE
3 JANvIER
Patinoire
Ciné-goûter de Noël
vœux aux personnalités
Animations patinoire : patinage. Le 23 :
soirée animée et dîner convivial. Les 24
et 25 : mur d’escalade. Le 25 : supertombola.
Projection en 3D de Mission Noël :
les aventures de la famille Noël,
de Sarah Smith.
Parking du centre administratif : les 22 et 23 de 10h à 19h, le 24 de 10h à 17h et le 25 de 12h à 19h.
Stade Géo-André à 13h.
8 JANvIER
Basket-ball
Seniors masculins, honneur région,
La Courneuve-Noisy-le-Sec.
Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 14h. Tarif : 3e. Plus 1e pour la 3D.
Gymnase Antonin-Magne à 15h30.
JUSqU’AU 31 DÉCEMBRE
DU 11 AU 29 JANvIER
23 DÉCEMBRE
Attention les yeux !
La Tête des autres
Étalage
Exposition sur Le Cirque imaginaire,
de Serge Ceccarelli.
24 DÉCEMBRE
Ciné-petit-déj de Noël
Projection de Gros-pois et Petit-point,
d’Uzi et Lotta Geffenblad.
Cinéma L’Étoile, 1, allée du Progrès, à 11h. Tarif : 3e.
Transports
Mobilité gratuite
Comme chaque année, les
transports seront gratuits en
île-de-France, la nuit du
Nouvel An, du samedi
31 décembre à 17h au
dimanche 1er janvier à 12h.
Stationnement
pour les handicapés
Plus d’une centaine de nouvelles
places de stationnement
automobile pour les personnes
handicapées existent, depuis le 5
décembre, dans tous les quartiers
de la ville.
Médiathèque John-Lennon.
JUSqU’AU 2 JANvIER
mise en scène
Élisabeth Hölzle
du 11 au 29 janvier 2012
réservations 01 48 36 11 44
www.centredramatiquedelacourneuve.com
Le maire et la municipalité présenteront
leurs vœux pour l’année 2012.
Parc départemental Georges-Valbon.
Accueil Cnav
L’accueil du public de la Caisse
nationale d’assurance vieillesse
(Cnav), située 110 av. de Flandres,
dans le 19e arrondissement de
Paris, ne sera plus effectué à
partir du 23 décembre. Il faudra
désormais joindre le 3960,
accessible de 8h à 17h, du lundi
au vendredi. Plus d’informations
sur www.lassuranceretraite.fr
Enquête
Ouvrez votre porte !
Une enquête de l’Insee sur le
avec
Marc Allgeyer
Bernard Daisey
Myriam Derbal
Damiène Giraud
Maria Gomez
Jean-François Maenner
Jean-Luc Mathevet
Jean-Pierre Rouvellat
Centre culturel Jean-Houdremont - La Courneuve
Place de la Fraternité - 11 avenue du Général Leclerc
Portés par son arôme puissant, vous irez
goûter le « xocoatl » des origines chez
les Mayas. Dans une grande plantation,
vous assisterez à la transformation de la
graine du cacaoyer en fève de cacao.
Retraite
Centre culturel Jean-Houdremont. Les mercredis, vendredis et samedis à 20h30, les jeudis à 19h et les dimanches à 16h30. Tarifs : 16e (plein), 11e (réduit), 8e (groupes et lycéens).
scénographie
et costumes
Loïc Loeiz Hamon
création lumière
et régie générale
Julien Barbazin
Exposition Sur la route
du cacao
Salle des fêtes de l’Hôtel de ville à 18h (sur invitation).
thème du cadre de vie et de la
sécurité aura lieu du 16 janvier au
14 avril 2012. L’enquête portera
sur la qualité de l’environnement,
de l’habitat et les problèmes
de sécurité (cambriolages,
vandalisme, vols, agressions,
etc.). Merci de réserver le meilleur
accueil aux enquêteurs.
Santé
Vaccination
du mercredi
15
+ INFOS PAgE 13
Salvador-Allende, situé 20,
av. du Général-Leclerc, auront
lieu les mercredis de 13h30
à 15h30, les 4 et 18 janvier.
Ouvertes aux adultes et aux
enfants dès l’âge de 6 ans,
ces séances requièrent la
présence des parents ou d’une
personne responsable pour les
enfants de moins de 18 ans.
Élections
Les séances de vaccinations
(DT-Polio, ROR, hépatite…)
du Centre municipal de santé
REgARDS
REGARDS 348.indd 15
© Editions Gallimard
Listes électorales
Vous avez jusqu’au 31
décembre pour vous inscrire
sur les listes électorales, pour
du jeudi 22 décembre 2011 au mercredi 4 janvier 2012
>c’est une image de Loïc Loeiz Hamon - n° de licence : 2-1039187
Médiathèque John-Lennon à 10h30.
d’après la pièce de
Marcel Aymé
V. S.
Spectacle de la Maison des jonglages,
par les membres du collectif
Ça déborde !, suivi d’une rencontre
avec les artistes.
Nouveau spectacle
du Centre dramatique
de La Courneuve.
Pièce inspirée de
l’œuvre de Marcel Aymé.
La Tête
des
autres
CENTRE
DRAMATIQUE
DE LA COURNEUVE
pouvoir voter en 2012, lors
des présidentielles et des
législatives. Présentez-vous
au service Population,
muni de votre pièce d’identité,
ainsi que d’un justificatif
de domicile.
Ou envoyez le formulaire
d’inscription sur
http://vosdroits.servicepublic.fr/particuliers/,
accompagné des
photocopies du titre
d’identité et du justificatif
de domicile.
w w w.ville -la - courneuve.fr
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UN CERTAIN REgARD
Khaled Amara, directeur d’écriture de SCènES de ménages
« Les oisifs se cachent
pour dormir »
J’ai vécu avec mes quatre frères et
sœurs, rue Edgar-Quinet, de 3 à 17 ans.
La famille a déménagé à Garges-lèsGonesse, mais je ne l’ai pas suivie. J’ai étudié jusqu’en BTS à Jacques-Brel. Après, j’ai
continué à fréquenter assidûment la ville
en tant qu’animateur. On ne change pas de
banlieue si facilement. J’ai travaillé sur les
centres de loisirs et les maisons de quartier.
Je suis aussi passé par le service Jeunesse.
Cette première expérience professionnelle
s’est avérée très formatrice. Ça doit faire
presque quinze ans que je ne suis pas
revenu. Je garde un très bon souvenir de
La Courneuve. J’ai eu une enfance et une
adolescence heureuses, grâce aux services
municipaux aussi. J’insiste là-dessus, parce
qu’il y avait des gens géniaux qui s’occupaient de nous. On a eu de belles années.
Souvent, sur ces terrains difficiles,
on rencontre des éducateurs formidables. C’est peut-être plus compliqué
aujourd’hui. Je serais optimiste pour ces
quartiers, à la condition qu’on octroie
des budgets à la culture et à l’éducation. Sinon, on peut tout rénover, tout
repeindre, ça ne suffira pas. Il faut mettre
des moyens humains. Maintenant, je suis
certain que des parcours comme le mien
sont nombreux, sauf qu’on ne parle jamais
des trains qui arrivent à l’heure. J’ai une
théorie aussi : plus ta banlieue est proche
de la lumière, Paris, plus tu es attiré par
celle-ci. C’est donc logique de retrouver parmi les personnalités des quartiers
populaires beaucoup de gens d’Auber,
de Saint-Denis ou de La Courneuve.
J’ai passé beaucoup de temps à Londres,
Virginie Salot
Attablé à côté de Raymond et Huguette, couple phare d’une série qui naît chaque semaine sous la plume des auteurs qu’il dirige, Khaled Amara nous a reçus dans la joyeuse cantine des studios TSF de La Plaine. C’est dans la cuisine des deux retraités stars de M6, visitée chaque soir à 20h05 par quatre millions de téléspectateurs, que le Courneuvien a ensuite posé pour l’objectif de Regards. La Courneuve n’est plus le quotidien de Khaled depuis près de quinze ans. Mais, à remuer les souvenirs, on a compris à quel point l’auteur est attaché à son terroir de banlieue. après le BTS, le nez dans les bacs à
vinyles. Je collectionnais les disques de
soul et de funk. Je vendais des disques à
des collectionneurs.
« Jamais eu
envie de faire
ce métier »
à court d’argent, j’ai fini par m’inscrire à la fac, en partie pour toucher
une bourse d’étude, je dois le confesser.
Mais, au final, je me suis pris au jeu. J’ai
obtenu ma licence d’information-communication à Paris-VIII. Et puis, de nouveau,
changement de direction. Je suis devenu
barman rue Oberkampf. Je fréquentais
pas mal le monde de la nuit. C’est à cette
époque que j’ai rencontré Ahmed Hamidi,
coscénariste des Guignols de l’info. On se
faisait beaucoup rire réciproquement. Je
me souviens, il m’encourageait souvent à
faire des choses, mais je n’étais pas bos-
33, avenue Gabriel-Péri - 93126 La Courneuve Cedex
Tél. : 01 49 92 61 40 - Fax: 01 49 92 62 12
Web : www.ville-la-courneuve.fr
REGARDS 348.indd 16
seur du tout. Cette sorte de nonchalance,
de légèreté, je l’ai conservée longtemps.
Le côté travailleur est venu beaucoup plus
tard. Je suis resté un gars plutôt contemplatif. Je pense que j’aurais fait un très
bon rentier (rires). Mon credo reste : les
oisifs se cachent pour dormir. N’empêche
qu’un jour on propose à Ahmed Hamidi
un pilote à développer. Il n’a pas le temps
pour le faire. Un producteur m’appelle et
me dit : « Il paraît que vous êtes auteur ? »
Je lui réponds non. Ça le fait beaucoup
rire, et il me donne rendez-vous le lendemain. Je rencontre le réalisateur, qui
comprend que je ne suis effectivement
pas auteur, mais que j’ai pas mal d’idées.
C’était parti pour la série Faut-il ? de
Maurice Barthélémy, sur Canal+.
Je n’ai jamais vraiment eu envie de
faire ce métier, hormis mon goût pour la
rigolade et les vannes. En même temps,
tout le monde aimait vanner dans le quartier et je n’étais pas forcément le meilleur.
C’est donc beaucoup dû au hasard.
Je n’ai jamais rien mis en place. D’ailleurs,
Courriel : [email protected]
Directeur de la publication : Gilles Poux
Directeur de la communication : Philippe Caro
Conception éditoriale et graphique, maquette : Anatome
Rédacteur en chef : Yann Lalande
Rédaction : É. Bacher, I. Meurisse, S. Bounaïm et J. Moschetti
Rédaction web : Marie-Hélène Ferbours
quand j’ai commencé à travailler sur
Caméra café par la suite, j’ai dû mettre
deux mois avant de vendre un sketch. J’ai
eu finalement la chance d’accéder le dernier à la « Ligue 1 » de Caméra café, le premier pool des dix auteurs qui vendent le
plus. J’ai travaillé sur pas mal d’autres projets TV ensuite.
Avec Scènes de ménages, je suis là pour
diriger les auteurs, dans le respect de la
charte. Nos auteurs envoient régulièrement
des textes. Ensuite, on fait une lecture avec
les comédiens, un metteur en scène et une
scripte qui minute le sketch. On voit si ça
fonctionne. J’apporte des petites modifications. Les sketches qui sont validés partent
à la mise en scène. Si ça ne fonctionne pas
tout de suite, je débriefe avec les auteurs,
et on réfléchit ensemble, à huit cerveaux,
sur le texte, pour trouver la solution. Il y a
aussi des sketches qui reviennent du plateau à modifier. Une saison dure six mois
sur ce rythme-là.
Propos recueillis
par Yann Lalande
Maquette : Farid Mahiedine
Photographe : Virginie Salot
Secrétariat de rédaction : ETC
Photos de couverture : V. S. / Pascal Dacasa / Camille Millerand
Impression : Public Imprim
Publicité : Médias & publicité : 01 49 46 29 46
Ce numéro a été imprimé à 18 000 exemplaires
20/12/11 15:36

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