7 janvier(s) - La compagnie du Théâtre K.

Transcription

7 janvier(s) - La compagnie du Théâtre K.
7 janvier(s)
Ecrit par Caryl Ferey (Zulu, Mapuche, Condor) en collaboration avec Gérald
Dumont, 7 Janvier(s) est proche du polar d'anticipation, déstructuré, mais non
sans humour. C’est une réflexion sur l'après 2015 et ses attentats mais aussi
une façon de s'interroger sur la place du théâtre lorsqu'il aborde l'actualité.
PAR LA COMPAGNIE THÉÂTRE K
Théâtre K - 35 rue Pasteur – 59370 Mons-en-Baroeul
SIRET : 402 722 698 00055 - APE : 9001Z
Même le titre allait changer.
Caryl et moi nous nous étions entendus sur 7 janvier(s).
Avec ce titre, la chose était claire, le contenu évident. Nous avions la rancœur tenace, l'évidence
du propos, l'envie d'en découdre. Nous savions sur qui porter nos coups et nos mots d'amour. La
parole, même étranglée par la tristesse, nous la sentions là, bouillonnante, impatiente.
Le 13 novembre, même le titre a changé. Un mail le lendemain intitulé catastrophe(s). Je ne me
rappelle pas de tout, mais d'un désespoir profond, et l'évidence qui s'échappe. Tout devenait alors
lourd, compliqué. Quoi faire ? Comment faire ? Cela ne finira-t-il jamais. Et on fait quoi, avec ça ?
Avec ce merdier, avec ce nœud dans le ventre, avec sans doute l'impression que faire un spectacle
est vain, presque indécent. On fait quoi ? Et si jamais cela recommence ?
Voilà.
Alors, il nous a fallu du temps, Caryl et moi, pour avaler tout ça, (je ne dis pas digérer).
Il fallait du temps pour être juste.
Cendrars faisait dire à Moravagine : « La vie, c’est le crime, le vol, la jalousie, la faim, le
mensonge, le foutre, la bêtise, les maladies, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre,
des monceaux de cadavres. Tu n’y peux rien, mon pauvre vieux, tu ne vas pas te mettre à pondre
des livres, hein ?... »
Et bien si, mais à notre façon. Et finalement, le titre restera sans doute le même. Car c'est ainsi que
tout commence...
Gérald Dumont,
Metteur en scène
Le 7 janvier 2015…
7h05… 7h42… 8h00… 8h51… Une succession de saynètes de la vie ordinaire sont racontées par un
personnage (au prénom et nationalité indéterminés. Pourquoi pas Alan ?). Des actes de tous les
jours de gens connus, inconnus ou fantasmés, mais aussi de lui-même – il est enfant, ou adolescent…
Jusqu’au 7 janvier à 11h30 du matin et l’attaque de Charlie Hebdo.
On retrouve les mêmes personnes tout au fil de la journée, marquées au fer rouge de ce premier
cauchemar… jusqu’à minuit, place de la République à Paris.
Puis…
On retrouve « Alan » dans un futur indéterminé, dans une région indéterminée de l’Europe. Celle-ci
semble assiégée, barricadée, repliée non pas sur elle-même mais sur les régions ou les cantons qui
la composent. Les gens sont endoctrinés par un mélange galimatias de concepts capitalosécuritaires absurdes où les chiffres font lois, ce qui n’empêche pas les attentats. Ils sont si
fréquents qu’on ne s’en étonne plus, c’est juste une nouvelle qui tombe, entre un match de foot et
les attaques des Sans Domicile ni Travail, rebuts de la société devenu suspect du malheur commun.
C’est le cas d’Alan, traqué comme tous les SDT par la police et les milices citoyennes. Alors qu’il se
cache, il rencontre une femme, Leïla, elle aussi Sans Domicile ni Travail. Surpris qu’elle n’ait rien à
vendre, pas même son corps, Alan s’émeut à son contact, et il y a de quoi : sentiments, valeurs,
esprit, solitude, ils sont de la même famille… Leïla aussi tombe amoureuse : Alan est braqueur de
banques et capable d’affection.
Ils partent ensemble à l’aventure qui, ils le savent, finira mal…
Autre scène, autre temps. Les deux fugitifs viennent de braquer une banque ; ils arrivent, en
voiture, dans une petite ville perdue. Ils hésitent à s’y rendre – la radio énumère leurs méfaits
(survivre) – mais il leur faut de l’essence et ils en ont marre de dormir dehors…
Ils pénétrèrent dans le seul hôtel de la ville, tenu par un spécimen d’humain fort commun, pour qui
seuls les chiffres comptent, sans le moindre sentiment – pas même la colère ou la haine.
Alan et Leïla « négocient » une chambre, logent pour la nuit dans cet hôtel perdu, mais leurs
sentiments et leur façon d’être les trahissent… C’est le début de leurs ennuis.
Caryl Ferey,
Auteur
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Biographies
Caryl Férey est né à Caen le 1er juin 1967. Baccalauréat en poche, petits boulots épuisés, il fait le
tour de l’Europe à moto, puis s’embarque pour un tour du monde de sept mois. Il y puise sûrement
une grande partie de ses intrigues. D’ailleurs, l’écriture l’accapare dès son retour. Sa progression
est linéaire. Sa carrière littéraire, entamée en 1994 aux Editions rennaises Balle d’argent ( Avec un
ange sur les yeux), poursuivie chez Baleine (Haka, 1998), est aujourd’hui ancrée à la «Série noire»
chez Gallimard.Son œuvre, constituée principalement de romans noirs, s’est attachée à des pays
très différents : la France bien sûr (notamment dans La Jambe gauche de Joe Strummer et Plutôt
crever) mais surtout la Nouvelle-Zélande dans Haka et Utu, l’Afrique du Sud dans Zulu, l’Argentine
dans Mapuche, et tout récemment les Etats-Unis dans Les Nuits de San Francisco (2014). Cette
œuvre a été primée à de nombreuses reprises : Utu en 2005 reçoit notamment le prix du polar SNCF,
le prix Polar Michel Lebrun et le prix Sang d’encre, mais c’est avec son roman Zulu qu’il rafle tous
les prix : Grand prix de littérature policière, Prix des lectrices de Elle, Prix Jean Amila, Prix du
roman Noir Nouvel Obs, Prix des lecteurs Quais du polar, Grand prix du roman noir français, Prix
Mystère de la critique. Vendu à plus de 200 000 exemplaires, Zulu a été adapté au cinéma en 2013
par Jérôme Salle, avec Orlando Bloom et Forest Whitaker dans les rôles principaux. Son
roman Mapuche, paru en 2012, reçoit le prix Landernau du polar la même année et le prix Ténébris
en 2013. Il vient de publier Condor.
Gérald Dumont est né le 17 mars 1967. Après des
études musicales, il étudie les Beaux-Arts à Bourges. Il
devient ensuite programmateur de concert rock à Lyon
ainsi que manager de groupe. Il devient ensuite
régisseur son de la compagnie marseillaise « Cartoon
Sardine théâtre ». Il travaille ensuite à Lille avec Daniel
Mesguisch avant de créer le Théâtre K. Il a écrit et mis
en scène une quinzaine de pièces dont ces dernières
font suite à des résidences à l'étranger comme
« Taklamakan » (chine), « Chronique nomade d'un
ratage (Sahel), « Looking for Gaza » (Moyen-Orient) et
plus récemment « Uma Maria Um José » (Brésil).
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Équipe
Mise en scène : Gérald Dumont
Texte : Caryl Ferey et Gérald Dumont
Lumières : François Decobert
Musique : Marc Sens
Interprètes : Nathalie Grenat, Damien Olivier et Denis Jousselin
Production : Théâtre K. en coproduction avec Kulturfabrik à Esch sur Alzette (Luxembourg) et la
Ferme d’En Haut à Villeneuve d’Ascq.
Avec le soutien de la Ville de Lille.
Calendrier
Du 2 au 9 mai 2016 : résidence à Kulturfabrik - Esch sur Alzette (Luxembourg)
Septembre / octobre 2016 : résidence à Kulturfabrik - Esch sur Alzette (Luxembourg)
Du 6 février au 2 mars 2017 : résidence à la Ferme d'en haut - Villeneuve d'Ascq
3 et 4 mars 2017 : La Ferme d'en haut - Villeneuve d'Ascq
9, 10 et 11 mars 2017 - Esch sur Alzette (Luxembourg)
16,17 et 18 mars 2017 : à La Verrière/Théâtre de la Découverte - Lille
Contact
Mail d'information : [email protected]
Mail de production : [email protected]
Site internet : www.theatrek.fr
Théâtre K. est soutenu par le Conseil Régional Nord Pas de Calais et le Conseil Départemental du
Nord. Membre du collectif Les Makinistes Associés 29 rue Jules Ferry 59260 Hellemmes
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Autour de la création
Voyage en Politik
« La politique, pour qui, pour quoi, comment ?»
Production : Théâtre K. Avec le soutien du Conseil Départemental du Nord (Dispositif de soutien aux
projets culturels collectifs favorisant la citoyenneté des jeunes), DRAC Lorraine, la Kulturfabrik
d’Esch sur Alzette (Luxembourg),
Avec des jeunes d’Ostricourt, de Longwy, de Lille et d'Esch sur Alzette (Luxembourg).
Initié par la compagnie du Théâtre K, ce projet se veut être, autour de sa prochaine création, 7
janvier(s), une mise en place de différentes actions artistiques et de sensibilisations pour faire
découvrir :
- l’histoire d’une création théâtrale (écriture, répétition, vie d’une compagnie théâtrale, de ses
projets annexes et des activités des artistes de cette compagnie). Être un observateur privilégié des
coulisses d’une création, peut-être d’en prendre part, et découvrir tous les domaines liés à la
réalisation d’un spectacle : artistiques, techniques, etc…
- une approche du monde de la politique, de ses enjeux, du fonctionnement des institutions, des
lieux de pouvoir, de ceux qui l’animent. Et bien sûr, aiguiser sa propre réflexion sur ce domaine qui
influe quotidiennement notre vie.
C’est donc autour de ces 2 axes que se déroule ce « voyage » : la vie d’une compagnie de théâtre et
la politique à quelques mois des présidentielles de 2017 en France.
Les intervenants : Alhoucin Djahra (comédien), Gérald Dumont (auteur, metteur en scène), Franck
Vandecasteel (chanteur de Lenine Renaud), Antonio Fischetti (journaliste à Charlie Hebdo) et Caryl
Ferey (auteur).
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Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes
de Charb (Editions Les Echappés)
Une "lecture améliorée"
Ce texte a été finalisé le 5 janvier 2015, deux
contre Charlie Hebdo dans laquelle Charb a perdu la vie.
jours
avant
l’attaque
terroriste
Conception et lecture de Gérald Dumont.
Extrait :
"...En France, la parole raciste a été largement libérée par Sarkozy et son débat sur l’identité
nationale. Lorsque la plus haute autorité de l’État s’adresse aux cons et aux salauds en leur disant
«lâchez-vous, les gars », que croyez-vous que font les cons et les salauds ? Ils se mettent à dire
publiquement ce qu’ils se contentaient, jusque-là, de beugler à la fin des repas de famille trop
arrosés. La parole raciste, que les associations, les politiques, les intellectuels avaient réussi à
confiner dans un espace compris entre la bouche du xénophobe et la porte de sa cuisine, est sortie
dans la rue, elle a irrigué les médias, elle a encrassé un peu plus les tuyaux des réseaux sociaux...."
Voila. On parlera de ça, entre autres. Ce n'est pas un hommage à Charb.
Juste une mise au point qui m'est apparue comme importante à faire. Nécessaire.
Une piqûre de rappel.
En préfiguration à 7 janvier(s), la prochaine création de la compagnie du Théâtre K, prévu début
2017, écrit par Caryl Ferey et mise en scène par moi-même, je serais heureux de venir jusqu'à
vous pour partager un moment qui, je n'en doute pas, sera tout aussi récréatif que (im)pertinent.
Je suis à votre entière disposition.
Gérald Dumont,
lecteur.
Calendrier
22 janvier 2016 – Maison Folie à Mons en Baroeul
26 avril 2016 – Hôtel de ville à Longwy
27 avril 2016 – Théâtre municipal d'Esch sur Alzette (Luxembourg)
4 juin 2016 – Gael
14 juin 2016 – Espace Marx à Hellemmes
11 février 2017 – Médiathèque de Villeuneuve d'Ascq
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