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MERCREDI 25 MARS 2015 ORCHESTRE DU THÉÂTRE MARIINSKY VALERY GERGIEV PROGRAMME MERCREDI 25 MARS 2015 20H30 GRANDE SALLE Rodion Chtchedrine Concerto pour orchestre n° 1 « Couplets polissons » Modeste Moussorgski Les Enfantines ENTRACTE Modeste Moussorgski / Maurice Ravel Tableaux d’une exposition ORCHESTRE DU THÉÂTRE MARIINSKY VALERY GERGIEV, DIRECTION ANASTASIA KALAGINA, SOPRANO FIN DU CONCERT VERS 22H10. 3 RODION CHTCHEDRINE (1932) Concerto pour orchestre no 1 « Couplets polissons » Allegro assai Composition achevée en 1963. Dédicace : à Guennadi Rojdestvenski. Création : septembre 1963 à Varsovie par l’Orchestre Symphonique de la Radio et de la Télévision de l’URSS sous la direction de Guennadi Rojdestvenski, dans le cadre du Festival Automne de Varsovie. Éditions : Sovetskij Kompozitor, 1971, Moscou / éditeur actuel : Sikorski, Hambourg. Effectif : 3 flûtes (dont piccolo), 3 hautbois (dont cor anglais), 3 clarinettes (dont clarinette basse), 3 bassons (dont contrebasson) – 4 cors, 4 trompettes, 4 trombones – timbales, percussions – harpe, piano – cordes. Durée : environ 9 minutes. Compositeur russe de la génération de Sofia Goubaïdoulina, de Alfred Schnittke et de Arvo Pärt, Rodion Chtchedrine s’inscrit dans la lignée qui mène de Tchaïkovski à Prokofiev et Chostakovitch. À la source de sa démarche, éclectique, il y a l’esprit d’expérimentation, entrepris avec plaisir, humour, un goût pour la surprise, et qui lui a permis d’aborder tous les genres. Marié à une danseuse étoile du Bolchoï, il laisse un apport marqué dans le domaine de l’opéra et du ballet. Devenu un classique soviétique, le Concerto pour orchestre no 1 « Couplets polissons », écrit au seuil de la trentaine, illustre son talent à allier des éléments divers. Il y articule le genre académique du concerto pour orchestre, émaillé de dissonances modernes, à celui de la tchastouchka, chanson-blague du peuple russe. 4 Avec sa multitude de thèmes, cette page brève en un seul mouvement déborde d’énergie. S’y côtoient, en une joyeuse kermesse, une écriture inspirée par le jazz et l’entrain irrésistible de syncopes dansantes, une triviale rengaine de foire à la trompette, dialoguant avec une imitation de balalaïka, relayées par des effets de froufrous crissants aux violons ou un rendu de claquettes. Bonne humeur et virtuosité : l’écriture concertante pétille, avec ses pupitres solistes dégagés du groupe, ses relais rapides entre instruments qui se partagent l’énoncé d’un thème, ses techniques de contrepoint revisitées. Chtchedrine a introduit des tchastouchki dans plusieurs de ses œuvres, avec une séduction garante du succès. MARIANNE FRIPPIAT 5 La tchastouchka russe est une chanson-blague, un couplet populaire (ou une séquence de couplets) souvent improvisé, qui réagit à une situation d’actualité avec un humour terre à terre ou licencieux. Le texte est un quatrain à la structure rythmique vigoureuse, la caricature du régime politique y est courante. MODESTE MOUSSORGSKI (1839-1881) Детская [Les Enfantines], sept mélodies sur des paroles du compositeur 1. С няней (Avec la nounou). Allegretto. À Alexandre Sergueïevitch Dargomyjski 2. В углу (Au coin). Allegro molto – Andantino. À Victor Alexandrovitch Hartmann 3. Жук (Le hanneton). Allegro non troppo. À Vladimir Vassilievitch Stassov 4. С куклой (Avec la poupée). Andante. À Taniouchka et Goga Moussorgski 5. На сон грядущий (La Prière du soir). Allegro moderato. À Sacha Cui 6. Кот Матрос (Le Chat Matross). Vivo – Allegro meno vivo – Moderato. Sans dédicace 7. Поехал на палочке (À la maison de campagne). Vivace – Meno allegro – Moderato – Tempo I. À Dmitri Vassilievitch et Polyxène Stépanovna Stassov Version originale pour soprano et piano. Texte : Modeste Moussorgski. Composition : 1868 (no 1), 1870 (nos 2 à 5), 1872 (nos 6 et 7). Création publique inconnue (diverses exécutions privées, le compositeur au piano). Éditions : Saint-Pétersbourg, Bessel, 1872 (nos 1 à 5), nos 6 et 7 publiés séparément en 1882 dans l’édition posthume de Rimski-Korsakov sous le titre « À la datcha ». Durée : environ 16 minutes. « Tableaux de la vie des enfants » ‒ ou mieux : mini-scènes de théâtre ‒, Les Enfantines sortent du genre de la mélodie au sens traditionnel, qui met en musique un poème. Les textes sont des tirades d’enfants (avec parfois une brève intervention de la nourrice ou de la mère à qui ils s’adressent). Pour les écrire, Moussorgski s’inspire de la vie réelle, avec une totale fraîcheur d’inspiration et une pointe de sourire inattendue. À travers une écriture musicale libre et insolite, entièrement régie par le contenu, le chant fait revivre la parole et ses inflexions expressives. L’interprète devra donc les restituer avec d’autant d’empathie que 6 Moussorgski. En partenaire évocateur, l’accompagnement est chargé de rendre palpable la scène : il « boîte », « éternue » (no 1), gémit (no 2), fait sentir la frayeur de « l’attaque » du hanneton (no 3). Ici, il suggère la berceuse de la poupée par un balancement perpétuel sur des secondes hypnotiques (no 4) ; là, il galope, turbulent (no 7). « Le dessin et les couleurs sont posés avec tant de précision et de rapidité sur la matière sonore, qu’il suffit de quelques mesures pour faire vivre ces êtres et (...) les fixer à jamais dans le souvenir. » Marie Olénine d’Alheim commentant Les Enfantines (Le Legs de Moussorgski, Paris, 1908) Étalées entre 1868 et 1872, Les Enfantines nous replacent au plus vif des préoccupations esthétiques de Moussorgski, en ces quatre années où il va atténuer le réalisme musical intransigeant de son opéra inachevé Le Mariage jusqu’à la deuxième version de Boris Godounov. Elles disent son apport majeur à la mélodie russe du XIXe siècle, à côté d’autres mélodies isolées révélant un art de la caractérisation magistral, et de deux cycles vocaux plus tardifs : Sans soleil (1874) et les Chants et danses de la mort (1875-1877). MARIANNE FRIPPIAT 7 MODESTE MOUSSORGSKI (1839-1881) Tableaux d’une exposition – Orchestration de Maurice Ravel 1. Promenade. Allegro giusto, nel modo russico – senza allegrezza, ma poco sostenuto 2. Gnomus : Vivo 3. Promenade. Moderato commodo e con delicatezza 4. Il Vecchio Castello (Le Vieux Château). Andante 5. Promenade. Moderato non tanto, pesante 6. Tuileries. Allegretto non troppo, capriccioso 7. Bydlo. Sempre moderato pesante 8. Promenade. Tranquillo 9. Ballet des poussins dans leurs coques. Scherzino. Vivo leggiero 10. Samuel Goldenberg et Schmuÿle. Andante 11. Limoges - Le Marché. Allegretto vivo sempre scherzando 12. Catacombae/Sepulcrum Romanum (Catacombes/Sépulcre romain). Largo 13. Con mortuis in lingua mortua (Avec les morts, dans une langue morte). Andante non troppo, con lamento 14. La Cabane sur des pattes de poules. Allegro con brio e feroce – andante mosso – allegro molto 15. La Grande Porte de Kiev. Allegro alla breve. Maestoso. Con grandezza – meno mosso, sempre maestoso Composition : du 2 au 22 juin 1874 à Saint-Pétersbourg. Dédicace : à Vladimir Vassilievitch Stassov. Première édition : Bessel, Saint-Pétersbourg, 1886. Orchestration de Maurice Ravel : 1922. Première exécution : le 19 octobre 1922 à l’Opéra de Paris par les Concerts Koussevitsky sous la direction de Serge Koussevitsky. Première édition : Édition russe de musique, Moscou, 1929. Durée : environ 35 minutes. 8 Œuvre emblématique de la musique russe et seule partition instrumentale substantielle de Moussorgski avec Une nuit sur le mont chauve, ce cycle écrit à l’origine pour piano est un hommage à l’architecte, aquarelliste et designer Victor Alexandrovitch Hartmann (1834-1873). Ce dernier est l’un des principaux artisans du mouvement néo-russe qui, touchant principalement l’architecture et les arts décoratifs, rejette les valeurs et les canons académiques de l’Occident et puise son inspiration dans la Russie médiévale et populaire. À la suite du décès prématuré de Hartmann, une exposition est organisée par Vladimir Stassov, importante figure de la vie culturelle pétersbourgeoise. Ce grand érudit, auparavant mentor du Groupe des Cinq (qui s’est dissout vers 1872), est le principal soutien de Moussorgski. Après la mort du musicien, il fait éditer la partition, faisant paraître en tête de chaque pièce une brève description du tableau de Hartmann correspondant. La plupart des pièces qui ont inspiré Moussorgski sont des études ou des aquarelles, réalisées par Hartmann lors d’un long voyage dans différents pays d’Europe. L’imagination puissante du musicien s’en empare, donnant naissance à une œuvre d’une écriture insolite, aux violents contrastes, qui associe des emprunts à la musique populaire à des procédés avant-gardistes. Commande du chef d’orchestre russe Serge Koussevitsky, qui avait fondé à Paris en 1921 sa société de concerts, la version orchestrée par Ravel se veut un hommage à Moussorgski mais aussi à l’orchestre de Rimski-Korsakov. Empruntant à la palette orientaliste du Groupe des Cinq des parties virtuoses pour les vents et l’emploi d’une percussion diversifiée, Ravel ne fait pas pour autant œuvre d’épigone. Il donne de la partition de Moussorgski une lecture moderne, notamment par l’utilisation d’un saxophone et d’un tuba ténor solistes. Des combinaisons de timbres et des effets, produits de l’alchimie ravélienne, mettent en lumière l’étrangeté de l’œuvre. 9 Promenade. Ce fil conducteur subit, au fil de l’œuvre, des variations dictées par les différentes émotions ressenties par le musicien au cours de sa visite. Cet autoportrait musical évoque, sous sa première forme, la démarche pesante du musicien. La mélodie s’inspire d’une chanson traditionnelle célèbre, Slava, présentée dans un contexte archaïsant évoquant la musique chorale populaire de la Russie. Gnomus. Ce premier tableau fut inspiré par le dessin d’un casse-noisette prenant la forme d’un « gnome marchant avec gêne sur ses jambes déformées ». Le caractère fantastique et inquiétant du personnage est traduit par de constants changements de tempo et de texture, ainsi que par des harmonies ambiguës et chromatiques. Il Vecchio Castello. Faisant suite à la Promenade, ici mélancolique, ce tableau évoque « un château médiéval devant lequel se tient un troubadour ». Italienne par son rythme de sicilienne, la chanson de ce ménestrel, confiée au saxophone, est profondément russe par sa mélodie. Tuileries. Après une robuste Promenade, cette charmante pièce rappelle la tendresse et la complicité que le musicien, au caractère abrupt et difficile avec les adultes, entretenait avec les enfants, comme en témoigne l’original cycle de mélodies Les Enfantines. Bydlo. Sans transition, cette pièce ramène l’auditeur en terre slave. Le titre, emprunté au polonais, ne signifie pas, comme il l’est souvent dit, « chariot », mais « bœuf » : Stassov décrit « un chariot polonais, avec d’énormes roues, tiré par un bœuf ». À l’écrasant fortissimo initial, Ravel substitue un pianissimo suivi d’un crescendo, altérant ainsi la dramaturgie de la pièce. Cette rude évocation a été interprétée comme une symbolisation du joug sous lequel la Russie maintenait à cette époque le peuple polonais. 10 Ballet des poussins dans leurs coques. Une plaintive Promenade fait place à ce scherzo léger et virtuose, inspiré par une étude de Hartmann pour les costumes d’un ballet intitulé Trilby ou l’Elfe d’Argyle, d’après Charles Nodier, représenté en 1871 au Grand Théâtre de Saint-Pétersbourg. Samuel Goldenberg et Schmuÿle. Dans cette pièce dramatique, Moussorgski confronte deux portraits réalisés par Hartmann dans la ville polonaise de Sandomir. Le thème de Samuel Goldenberg est inspiré d’un authentique chant juif du XVIIIe siècle. Étrange et suppliant, celui de Schmuÿle déroule sa mélopée à la trompette bouchée, soutenue par deux bassons plaintifs. La virtuose superposition des deux thèmes traduit de façon éloquente le fossé séparant les classes sociales. Limoges – Le marché. Cette évocation brillante et volubile du caquetage des commères commence de façon plutôt conventionnelle, puis évolue, au fur et à mesure que la conversation dégénère en dispute, vers un discours de plus en plus original, fracturé de ruptures. Une coda bouillonnante emporte l’auditeur vers le tableau suivant, qui offre un contraste saisissant. Catacombae / Sepulcrum Romanum. Sommet expressif du cycle, cette méditation sur la mort, d’une nudité impressionnante, est balayée de violents clairs-obscurs d’intensité qui traduisent l’angoisse et la révolte du musicien face à l’inéluctable ; sentiment d’autant plus aigu que Moussorgski avait été témoin d’un malaise de Hartmann, signe avant-coureur de sa mort prochaine. Con mortuis in lingua mortua. Il s’agit de l’écho décoloré, vacillant, de la Promenade. 11 La Cabane sur des pattes de poules. La célèbre sorcière des contes russes, dévoreuse d’enfants (qui vit dans une cabane montée sur pattes de poule pivotant pour faire face à sa proie), suscite chez le musicien une pièce d’une agressive modernité. Martelé et franc au début, le chromatisme omniprésent se charge d’un parfum mystérieux et maléfique dans la partie centrale, aux sonorités impalpables peuplées d’appels et de cris. La Grande Porte de Kiev. Ce finale trouve son inspiration dans une aquarelle représentant un projet pour l’érection à Kiev d’un monument destiné à commémorer l’attentat manqué contre Alexandre II, le 4 avril 1866. Surmonté d’une coupole en forme de casque, flanqué d’un clocher à bulbe, il évoque la Sainte Russie, médiévale et légendaire. Moussorgski fait retentir un hymne grandiose, au caractère un peu archaïque, et introduit entre ses différentes présentations une citation d’un chant de la liturgie orthodoxe russe, Comme tu es baptisé dans le Christ. Une volée de cloches réintroduit le thème de la Promenade, avant le dernier retour de l’hymne triomphal, exprimant ainsi la foi du musicien en la Russie éternelle. ANNE ROUSSELIN 12 MÉCÉNAT MUSICAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE PARTENAIRE DE LA MUSIQUE CLASSIQUE DEPUIS 25 ANS Mécénat Musical Société Générale, Association loi 1901 Siège social : 29 bd Haussmann 75009 Paris - Photographie : Julien Mignot - FRED & FARID Modeste Moussorgski Les Enfantines С няней Avec la nounou Расскажи мне, нянюшка, расскажи мне, милая, Про того про буку страшного: Как тот бука по лесам бродил, Как тот бука в лес детей носил И как грыз он их белые косточки, И как дети те кричали, плакали! Нянюшка! Ведь зато их, детей-то, бука съел, Что обидели няню старую, Папу с мамой не послушали. Ведь зато он съел их, нянюшка? Raconte-moi, nounou, raconte-moi L’histoire du méchant ogre. Comment il errait dans la forêt, Comment il y emportait les enfants Comment il leur rongeait les os Et comment les enfants criaient et pleuraient. Dis, nounou ! S’il les a mangés, ces enfants, l’ogre, C’est parce qu’ils étaient méchants avec leur nourrice Et qu’ils avaient désobéi à papa et à maman ? C’est pour ça qu’il les a mangés, hein, nounou ? Или вот что: Расскажи мне лучше про царя с царицей, Что за морем жили в терему богатом. Ещё царь всё на ногу хромал, Как споткнётся, так гриб вырастет, У царицы то всё насморк был, Как чихнёт, стекла в дребезги! Знаешь, нянюшка: Ты про буку то уж не рассказывай! Бог с ним, с букой! Et tu sais quoi ? Raconte-moi plutôt l’histoire Du tsar et de la tsarine, qui vivaient au-delà des mers Dans leur riche palais. Le tsar, il boitait tout le temps, Et quand il trébuchait, ça faisait pousser un champignon. La tsarine, elle, était tout le temps enrhumée Et chaque fois qu’elle éternuait, les carreaux volaient en éclats. 14 Расскажи мне, няня, ты, смешную-то! Tu sais, nounou, Ne raconte pas l’histoire de l’ogre, oublions-le ! Raconte-moi plutôt l’autre histoire, qui est plus drôle ! В углу Au coin Ах ты проказник! Клубок размотал, прутки растерял, Ах ты! все петли спустил! Чулок весь забрызгал чернилами! В угол! В угол! Пошёл в угол! Проказник! Voyez-moi ce polisson ! Tu as déroulé la pelote, tu as sorti les aiguilles, Tu as défait toutes mes mailles Et tu as éclaboussé tout le bas avec de l’encre ! Au coin ! au coin ! Va-t’en au coin ! Polisson ! Я ничего не сделал, нянюшка, Я чулочек не трогал, нянюшка! Клубочек размотал котёночек, И пруточки разбросал котёночек, А Мишенька был паинька, Мишенька был умница. А няня злая, старая, у няни носик то запачканный. Миша чистенький, причесанный, А у няни чепчик на боку. Няня Мишеньку обидела, напрасно в угол поставила Миша больше не будет любить свою нянюшку, вот что! Je n’ai rien fait, nounou, Je n’ai pas touché au bas, nounou, C’est le chaton qui a déroulé la pelote, C’est le chaton qui a sorti les aiguilles, Alors que Michenka, il était tout sage, Michenka, il était tout mignon. Et la nourrice, elle est vieille et méchante, Et elle a son nez qui est tout sale, Michenka, il est propre et bien coiffé, Et la nounou, elle a son bonnet tout de travers. La nounou, elle a vexé Michenka, Elle l’a mis au coin injustement. Michenka n’aimera plus sa nounou, voilà ! 15 Жук Le Hanneton Няня, нянюшка! что случилось, няня душенька! Я играл там на песочке, за беседкой, где берёзки, Строил домик из лучиночек кленовых, Тех, что мне мама, сама мама нащепала. Домик уж совсем построил, Домик с крышкой, настоящий домик, вдруг! Nounou, nounou, Si tu savais ce qui est arrivé ! Je jouais là-bas sur le sable, Derrière la tonnelle, sous les bouleaux, Je construisais une maison avec les bouts de bois Que maman m’avait donnés. J’avais presque construit la maison, Une maison avec un toit, une vraie maison. Но самой крышке жук сидит, Огромный, чёрный, толстуй такой, усами шевелит страшно так, И прямо на меня всё смотрит! Испугался я! А жук гудит, злится, Крылья растопырил, схватить меня хочет!... И налетел, в височек меня ударил! Я притаился, нянюшка, присел, боюсь пошевельнуться! Только глазок один чуть-чуть открыл, И что-же, послушай, нянюшка: Жук лежит, сложивши лапки, кверху носиком, на спинке, И уж не злится, и усами не шевелит, И не гудит уж, только крылышки дрожат. Что-ж, он умер, иль притворился? Что-ж это, что-же, скажи мне, няня, Soudain !... Sur le toit je vois Un énorme hanneton tout noir Qui remue ses antennes, et me regarde. J’ai peur ! Et le hanneton bourdonne, devient méchant, Déploie ses ailes, il veut me saisir ! Il vole sur moi et me heurte à la tempe ! Je n’ai plus bougé, nounou, j’avais trop peur ! J’ai juste entrouvert un œil… et qu’est-ce que je vois ? Écoute-moi, nounou ! Le hanneton, il est couché sur le dos, Les pattes en l’air, il ne fait plus le méchant, Il ne remue plus ses antennes, Il ne bourdonne plus, Il a juste ses ailes qui frémissent. Est-ce qu’il est mort, ou il fait 16 С жуком-то сталось? Меня ударил, а сам свалился! Что-ж это с ним сталось, с жуком-то! semblant ? Qu’est-ce qui s’est passé, dis-moi, nounou, Qu’est-ce qu’il a eu, le hanneton ? Il m’a frappé et c’est lui-même qui est tombé ? Qu’est-ce qu’il lui est arrivé, au hanneton ? С куклой Avec la poupée Тяпа, бай, бай, Тяпа, спи, усни, Угомон тебя возьми! Тяпа! Спать надо! Тяпа, спи, усни, Тяпу бука съест, серый волк возьмёт, в тёмный лес снесёт. Tiapa, dodo, Tiapa, ferme les yeux… Tiapa ! Il faut dormir ! Tiapa, dodo, sinon l’ogre va te manger, Le loup gris va t’emporter dans la forêt. Tiapa, dodo, Tu me raconteras ce que tu auras vu en rêve, Une île merveilleuse, où on ne sème ni ne récolte Mais où mûrissent des fruits superbes Et où chantent jour et nuit des oiseaux d’or. Dodo, dodo, Tiapa !... Тяпа, спи, усни! Что во сне увидишь, мне про то расскажешь: Про остров чудный, где ни жнут ни сеют, Где цветут и зреют груши наливные, День и ночь поют птички золотые! Бай, бай, баю бай, бай, бай, Тяпа! 17 На сон грядущий La Prière du soir « Господи помилуй папу и маму и спаси их, Господи! Господи помилуй братца Васеньку и братца Мишеньку! Господи помилуй бабушку старенькую, Пошли ты ей доброе здоровьице, Бабушке добренькой, бабушке старенькой, Господи! И спаси, Боже наш, тётю Катю, тётю Наташу, тётю Машу, тётю Парашу, Тётей Любу, Варю, и Сашу, и Олю, и Таню, и Надю, Дядей Петю и Колю, дядей Володю и Гришу, и Сашу, и всех их, Господи, спаси и помилуй, и Филю, и Ваню, и Митю, и Петю, и Дашу, Пашу, Соню, Дунюшку… Няня! а, няня! Как дальше, няня? » « Вишь ты, проказница какая! Уж сколько раз учила: Господи помилуй и меня грешную! » « Господи помилуй и меня грешную! Так, нянюшка? » « Seigneur, bénis papa et maman Et protège-les. Seigneur, bénis mon frère Vassenka Et mon frère Michenka. Seigneur, bénis ma vieille grand-mère Et garde-la en bonne santé, Ma grand-mère, Si bonne, si vieille ! Et bénis aussi, seigneur : tant Katia, Tante Natacha, tante Macha, tante Paracha, Les tantes Liouba, Varia et Sacha, Et Olia et Tania et Nadia, Les oncles Petia et Kolia, les oncles Volodia, Gricha, Sacha, bénis-les tous, Seigneur, Et aussi Filka, Vanka, Mitka, Petka, Dacha, Pacha, Sonia, Douniacha… Nounou ! Dis, nounou ! Et après, c’est comment ? » « Quelle polissonne, ma parole ! Combien de fois te l’ai-je appris ? » « Seigneur, aie pitié de moi, pécheresse ! » « Seigneur, aie pitié de moi, pécheresse ! » C’est bien ça, nounou ? 18 Кот Матрос Le Chat Matross Ай, ай, ай, ай, мама, милая мама! Побежала я за зонтиком, мама, очень ведь жарко, шарила в комоде и в столе искала: нет, как нарочно! Я второпях к окну подбежала, может быть зонтик там позабыла… Вдруг вижу, на окне-то, кот наш Матрос, забравшись на клетку, скребёт! Снегирь дрожит, забился в угол, пищит. Aïe, aïe, aïe, maman, ma chère maman ! J’allais chercher mon ombrelle (il fait très chaud, tu sais), J’ai fouillé dans la commode, sous la table, Pas moyen de la trouver ! J’ai couru vers la fenêtre, Pensant que je l’avais peut-être laissée là-bas… Et soudain je vois Matross, notre chat, grimpé sur la cage, En train de la griffer, et le bouvreuil qui tremble, Blotti dans un coin, qui piaille. Зло меня взяло! « Э, брат, до птичек ты лаком! Нет, постой, попался. Вишь-ты, кот! » Как ни в чём не бывало стою я, смотрю в сторонку, Только глазом одним подмечаю: странно что-то! Кот спокойно в глаза мне смотрит, А сам уж лапу в клетку заносит: Только что думал схватить снегиря, а я его хлоп! Мама, какая твёрдая клетка! Пальцам так больно, мама! Мама! вот в самых кончиках, вот тут, Так ноет, ноет так… Нет! каков кот-то, мама, а? Je me suis fâchée : « Alors, comme ça, tu aimes les oiseaux ? Pas question ! Attends que je t’attrape ! Voyez-moi ce chat ! » Je fais comme si de rien n’était, je regarde de côté, Mais je vois tout du coin de l’œil. C’est drôle : Le chat me regarde tranquillement en face, Et il plonge déjà la patte dans la cage. Et au moment où il croit saisir le bouvreuil, Je lui donne une tape : pan ! Maman, la cage est si dure, Je me suis fait si mal aux doigts, maman. Juste là, au bout des doigts, J’ai si mal, maman ! Non vraiment, quel chat, maman, hein ? 19 Поехал на палочке À la maison de campagne « Гей! Гоп, гоп! Гей, поди! Гей! Гей! Та… та, гей! Та… та, поди! Тпру!... стой! Вася, а Вася! Слушай, приходи играть сегодня! Только не поздно! Ну ты, гоп! Гоп! Прощай, Вася! Я в Юкки поехал… Только к вечеру непременно буду, Мы ведь рано, очень рано спать ложимся… Приходи, смотри! Та… та, гей! Та… та, поди! Гоп! Гей, поди! Гей, гей поди! Гей, гей! Раздавлю! Ой, больно! Ой, ногу! Ой, больно! Ой, ногу… » « Милый мой, мой мальчик, что за горе? Ну, полно плакать! Пройдёт, мой друг! Постой-ка, встань на ножки прямо: Вот так, дитя! Посмотри, какая прелесть! Видишь? В кустах налево! Ах, что за птичка дивная! Что за пёрышки! Hei ! Hop ! Hop ! En avant ! Hei ! En avant ! Hop, hop, hop ! Hop, hop ! Hei ! Hei ! Tatatatatatatata ! Tatatatatatatata. Stop ! Vassia ! Hé, Vassia ! Écoute, viens jouer avec moi aujourd’hui ! Tu as vu mes rênes ? Longues, fortes, elles ne risquent pas de casser ! Alors viens jouer chez nous, Vassia, Mais pas trop tard ! Allons-y, hop ! Salut, Vassia ! Je vais à Youki, mais je serai de retour avant le soir, Tu sais, nous nous couchons tôt ! Mais viens, hein ! Tatatatatata ! Tatatatatatata ! Hei ! Tatatatata ! En avant ! Hei ! Hei ! En avant ! Écartez-vous ! Oh ! Oh, j’ai mal ! Oh, ma jambe ! Oh, j’ai mal ! Oh, ma jambe ! « Mon petit Serge ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Allons, cesse de pleurer, ça passera. Remets-toi debout, Voilà, comme ça. Regarde, là-bas dans les buissons, Quel joli oiseau, Avec de superbes plumes. Видишь?... Ну что? Прошло? » « Прошло! Я в Юкки съездил, мама! Tu le vois ? Et ta jambe ? C’est passé ? » « C’est passé ! J’étais à Youki, maman. 20 Теперь домой торопиться надо… Гоп! Гоп! Гости будут… Гоп! Торопиться надо!… » Maintenant il faut rentrer ! Hop ! Hop ! Les invités vont venir ! Vite, il faut rentrer ! TEXTES DE MODESTE MOUSSORGSKI 21 ANASTASIA KALAGINA elle est acclamée par la critique en chantant la création russe de Correspondances de Dutilleux. Elle chante en 2010, au Carnegie Hall de New York, les Symphonies nos 2, 4 et 8 de Mahler sous la direction de Valery Gergiev. En soliste, Anastasia Kalagina a interprété le Stabat Mater de Dvořák, le Requiem de Mozart, le Requiem de Fauré (sous la direction de Marc Minkowski), Ein deutsches Requiem de Brahms (en mai 2011 à Toulouse sous la direction de Tugan Sokhiev), Carmina Burana de Carl Orff… En 2013/2014, sous la direction de Tugan Sokhiev, elle chante au Royal Festival Hall de Londres la Symphonie no 4 de Mahler et avec le Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin la Symphonie no 2. Elle est lauréate de nombreux concours internationaux, dont le Concours international Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (1er prix) en 2002, le Concours international « Vocalists » en Chine en 2005 et le « Montblanc New Voices » en 2008. Diplômée du Conservatoire d’État Rimski-Korsakov de SaintPétersbourg, Anastasia Kalagina rejoint en 1998 l’Académie des jeunes chanteurs du Théâtre Mariinsky et fait partie depuis 2007 de la troupe de solistes. À l’opéra, parmi les rôles à son répertoire, on peut citer Ninetta (L’Amour des trois oranges), Natasha (Guerre et Paix), Louisa (Les Fiançailles au couvent), le rôle-titre de La Fille des neiges et Zerbinetta (Ariane à Naxos). Elle interprète également les rôles de La Somnambule, Norina (Don Pasquale), Gilda (Rigoletto), Tebaldo (Don Carlo), Frasquita (Carmen), Teresa (Benvenuto Cellini), Ilia (Idoménée), Susanna et la Comtesse Almaviva (Les Noces de Figaro), Zerlina (Don Giovanni) et l’Oiseau de la forêt (Siegfried). Elle se produit dans les salles du monde entier, notamment en Europe, aux États-Unis, en Israël et au Japon. Elle a ainsi récemment tenu les rôles de Nanetta (Falstaff) à Tel-Aviv sous la direction de Valery Gergiev, Pamina (La Flûte enchantée) et Madame Cortese (Le Voyage à Reims) au Théâtre Mariinsky avec Tugan Sokhiev à la baguette. En 2008, 22 VALERY GERGIEV internationale du National Youth Orchestra of the United States of America, un orchestre fondé par le Weill Music Institute de Carnegie Hall. Il les dirigera à nouveau pour une tournée européenne en 2016. À l’automne 2016, il deviendra chef principal de l’Orchestre Philharmonique de Munich. Ses enregistrements sont régulièrement récompensés en Europe, en Asie et aux États-Unis. Ses dernières sorties sur le label du Mariinsky comprennent les Concertos pour piano n° 1 et n° 2 de Tchaïkovski, le Concerto pour piano n° 3 et la Symphonie n° 5 de Prokofiev, Roméo et Juliette de Prokofiev, Tableaux d’une exposition, Une nuit sur le mont Chauve et les Chants et Danses de la mort de Moussorgski. Ses parutions récentes sur LSO Live comprennent Un requiem allemand de Brahms, la Symphonie fantastique et l’Ouverture « Waverley » de Berlioz, ainsi que Harold en Italie et La mort de Cléopâtre, du même compositeur. Valery Gergiev a dirigé de nombreux cycles de concerts autour d’un compositeur, notamment à New York et à Londres, consacrés à Berlioz, Brahms, Dutilleux, Mahler, Prokofiev, Chostakovitch, Stravinski Valery Gergiev est directeur artistique et directeur général du Théâtre Mariinsky de SaintPétersbourg. Depuis 1988, il a mené le ballet, la troupe d’opéra et l’orchestre du Théâtre Mariinsky dans plus de 50 pays. Ses 26 ans à la tête de cette institution ont également donné naissance, aux côtés du Théâtre Mariinsky, au Mariinsky Concert Hall (2006) et au Mariinsky II (mai 2013). Il est également fondateur et directeur artistique du festival Étoiles des Nuits Blanches et Nouveaux Horizons à Saint-Pétersbourg, du Festival de Pâques de Moscou, du Festival Gergiev de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam, du Festival de Mikkeli (Finlande), du Festival de Musique Classique de la Mer Rouge à Eilat (Israël), ainsi que chef principal du World Orchestra for Peace. Chef principal du London Symphony Orchestra depuis 2007, Valery Gergiev se produit avec l’orchestre au Barbican Center, aux Proms de la BBC, au Festival d’Édimbourg ainsi qu’en tournée en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. En juillet 2013, il a dirigé la première tournée 23 et Tchaïkovski, ainsi que L’Anneau du Nibelung de Wagner. Il a fait découvrir aux publics du monde entier des opéras russes rarement joués. Il a reçu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles le Prix Dmitri Chostakovitch, le titre de chevalier dans l’ordre du Lion néerlandais, l’Ordre du Soleil Levant au Japon et la Légion d’Honneur en France. période soviétique, les traditions qui avaient fait le renom de cet ensemble ont perduré grâce à des chefs tels que Vladimir Dranishnikov, Ariy Pazovsky, Evgeni Mravinski, Konstantin Simeonov et Yuri Temirkanov. L’orchestre a eu l’honneur de créer plusieurs opéras et ballets de Tchaïkovski, des opéras de Glinka, Moussorgski et RimskiKorsakov, ainsi que des ballets de Chostakovitch, Khatchatourian et Assafiev. Depuis 1988, il est dirigé par Valery Gergiev. À son arrivé, le répertoire de l’orchestre s’est développé de manière significative. En plus des opéras (les opéras de Wagner, en premier lieu L’Anneau du Nibelung, mais aussi notamment Lohengrin, les opéras de Prokofiev et Chostakovitch, de Rimski-Korsakov et Tchaïkovski, les deux versions de Boris Godounov de Moussorgski et les opéras de Richard Strauss, Janáček, Mozart, Verdi, Berlioz, Puccini et Donizetti), l’orchestre a développé son répertoire symphonique. Il a interprété toutes les symphonies de Beethoven, Brahms, Mahler, Tchaïkovski, Prokofiev et Chostakovitch, et des œuvres de compositeurs ORCHESTRE DU THÉÂTRE MARIINSKY L’Orchestre du Théâtre Mariinsky est l’une des plus anciennes institutions musicales de Russie. Son histoire remonte au début du XVIIIe siècle avec le développement de la chapelle instrumentale de la cour. Au XIXe, Eduard Nápravnik a joué un rôle-clé dans l’émergence de l’ensemble et est demeuré à sa tête durant plus d’un demi-siècle. Le degré d’excellence de l’orchestre a été reconnu à moult reprises par les éminents musiciens qui l’ont dirigé, parmi lesquels Berlioz, Wagner, von Bülow, Tchaïkovski, Mahler, Nikisch, Rachmaninov, Mengelberg, Klemperer, Walter, Kleiber et Schönberg. Pendant la 24 comme Stravinski, Messiaen, Dutilleux, Henze, Chtchedrine, Tichtchenko, Gubaidulina, Kancheli, Karetnikov et Raskatov, entre autres. L’ouverture de la salle de concert du Théâtre Mariinsky en 2006 et de Mariinsky-II, un nouveau théâtre moderne construit à côté du théâtre historique, en 2013, a permis de nouveaux développements pour l’orchestre. Sous la direction de Valery Gergiev, l’Orchestre Mariinsky collabore avec des maisons d’opéra et des salles de concert majeures à travers le monde : Metropolitan Opera de New York, Kennedy Center, Carnegie Hall, Royal Opera House (Covent Garden), Teatro Carlo Felice, Opéra de San Francisco, Scala de Milan, New Israeli Opera, Théâtre du Châtelet, Salle Pleyel, Konzerthaus de Vienne, Concertgebouw d’Amsterdam et festivals de Salzbourg et d’Édimbourg. Violons I Stanislav Izmailov Alexey Lukirsky Leonid Veksler Anton Kozmin Mikhail Rikhter Khristian Artamonov Dina Zikeeva Kristina Minosyan Danara Urgadulova Anna Glukhova Andrey Tyan Tatiana Moroz Kirill Murashko Partenaires principaux du Théâtre Mariinsky : VTB Bank, Yoko Ceschina, Sberbank. Altos Yury Afonkin Lina Golovina Alexander Shelkovnikov Evgeny Barsov Roman Ivanov Violons II Zumrad Ilieva Elena Luferova Victoria Shukina Anastasia Lukirskaya Andrey Pokatov Inna Demchenko Andrey Novodran Natalia Polevaya Dmitry Nekludov Svetlana Petrova 25 Clarinettes Victor Kulyk Nikita Vaganov Dmitry Kharitonov Vitaly Papyrin Mikhail Anikeev Alevtina Alekseeva Andrey Lyzo Liudmila Ketova Violoncelles Oleg Sendetsky Anton Gakkel Victor Kustov Ekaterina Larina Omar Bairamov Daniil Bryskin Vladimir Yunovich Oxana Moroz Bassons Yury Radzevich Ruslan Mamedov Alexander Sharykin Cors Stanislav Tses Dmitry Vorontsov Alexaner Afanasiev Yury Akimkin Petr Rodin Contrebasses Kirill Karikov Vladimir Shostak Daniil Levonuk Denis Kashin Angela Kontreras Boris Markelov Trompettes Timur Martynov Yury Fokin Vitaly Zaytsev Trombones Andrey Smirnov Alexey Lobikov Alexander Gorbunov Vladimir Polevin Flûtes Nikolay Mokhov Tatiana Khvatova Mikhail Pobedinsky Hautbois Alexander Levin Alexey Fedorov Ilya Ilin Tuba Nikolay Slepnev 26 Percussion Andrey Khotin Alexander Novikov Yury Alekseev Evgeny Zhikalov Dmitry Fedorov Fedor Khandrikov Harpe Sofia Kiprskaya Clavier Olga Okromenko 27 P O R T E D E PA N T I N P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R Imprimeur Impro • E.S 1-1041550 - 2-1041546 -3-1041547 01 4 4 8 4 4 4 8 4 2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S