CR_Parlons Bouquins_20161022

Parlons Bouquins
du
Samedi 22 octobre 2016
Parlons Romans
Nous avons commencé par parler de la rentrée littéraire de septembre 2016, avec Chanson douce
deuxième roman de la jeune auteur française Leila Slimani. Son premier roman Dans le jardin de l'ogre a
reçu le prix littéraire de la Mamounia (prix littéraire marocain) en 2015. Le roman Chanson douce, qui a
reçu le prix Goncourt 2016, raconte la relation entre un couple, leurs enfants et une nourrice. Le lecteur
voit ce couple évoluer dans un certain confort sans se rendre compte qu’il enferme la nourrice dans une
mélancolie qui va devenir pour elle insoutenable. L’écriture est simple et efficace. On peut rapprocher ce
roman de celui de Ruth Rendell L'Analphabète ou du film de Claude Chabrol La Cérémonie.
L'Autre qu'on adorait, dernier roman de Catherine Cusset a été présenté. Elle évoque le destin d'un
jeune homme très brillant, hors norme, et à travers lui une génération et les États-Unis. Le héros fait une
thèse sur Marcel Proust ce qui bien sûr a retenu l’attention de nos lecteurs passionnés de Proust qui n’y
ont vu cependant qu’une évocation assez superficielle. Beau portrait d’un jeune homme hors norme.
Le dernier roman de Régis Jauffret Cannibales a été évoqué mais très peu apprécié. Roman
épistolaire entre Noémie, une jeune artiste peintre et la mère de Geoffroy, avec qui Noémie vient de
rompre. Ces deux femmes finissent par nouer des liens diaboliques et projettent de se débarrasser du fils
et ex-amant. On ne voit pas bien la progression dans la relation entre la jeune fille et la mère. Ensuite, on
ne reconnaît pas forcément l'auteur des lettres.
Il a été également question du roman de Jean-Paul Dubois La Succession. Histoire d'un homme
Paul, qui découvre, à la mort de son père, l'histoire de sa famille.
Nous avons invité les lecteurs à découvrir une auteur française Sigolène Vinson qui a écrit Le Caillou,
vrai coup de cœur ! C'est l'histoire d'une jeune fille, qui est au chômage après avoir quitté l'enseignement,
parce qu'elle parlait « trop bas pour pouvoir enseigner quoi que ce soit ». Elle vit recluse dans son petit
logis niché dans la solitude. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance de son voisin, Monsieur Bernard,
malade du cœur, typographe en retraite, féru de sculpture romantique et amoureux d'un petit paradis dans
le golfe d'Ajaccio, Capo di muro. Ce vieil original, seul lui aussi, l'observe depuis des années. A la mort du
vieil homme, la jeune femme décide de partir en Corse.
Un très beau roman poétique L'Autre d'Andrée Chedid a été conseillé. Un tremblement de terre a
lieu. Dans un petit village, un vieillard croit entendre un bruit sous les décombres et face à tous ceux qui
n'y croient pas, il va essayer de sauver cet homme, l'autre. Il y a le combat de celui que personne ne croit,
l'urgence des secours et sa solitude face aux incrédules et aussi face à lui-même.
D'autres romans ont été présentés :
Aphrodite et Vieilles dentelles de Karin Brunk Holmqvist, qui revisite avec beaucoup d'humour le
film de Frank Capra Arsenic et vieilles dentelles.
Katinka de l'écrivain et journaliste danois (1857-1912) Herman Bang. Proposé pour le prix Nobel en
1911, Herman Bang le refuse, se jugeant indigne d'un si grand honneur. Le roman met en scène Katinka,
une jeune femme mariée à Bai, un chef de gare dans un petit village, qui mène une vie paisible. Un jour le
régisseur Huus arrive de Copenhague pour travailler dans la plus grande propriété de la contrée. Un amour
naissant rapproche Huus de Katinka, mais lorsqu'ils en prennent conscience, la tranquillité de leur
existence est rompue, et rien ne sera plus comme avant. Max von Sydow a porté à l'écran Katinka.
Jacob, Jacob de Valérie Zenatti : Jacob, jeune Juif de Constantine enrôlé en 1945 pour libérer la
France, meurt au combat en Alsace à l'âge de 19 ans. Ce roman raconte la guerre de ce jeune homme, les
inquiétudes de sa mère, le quotidien des siens, entre deux langues et deux cultures. Il a reçu en 2015 le prix
Méditerranée, le prix Libraires en Seine et le prix du Livre Inter.
La lecture de trois auteurs classiques a été vivement conseillée :
Emmanuel Berl (1892-1976) : très grand écrivain français, qui est dans le doute permanent. La langue
est très belle, très claire. A lire aussi pour éclairer l’œuvre Mélancolie d'Emmanuel Berl de Henri
Raczymow.
Franz Kafka (1883-1924) : écrivain de langue allemande né à Prague. Il a été question de La
Métamorphose, nouvelle qui raconte la transformation du narrateur en insecte, ce qui va entre autres
bouleverser les relations familiales. On peut voir une similitude entre ce que Franz Kafka décrit dans cette
nouvelle et sa réalité.
Elias Canetti (1905-1994) : écrivain d'expression allemande, originaire de Bulgarie, devenu citoyen
britannique en 1952. Elias Canetti a reçu le prix Nobel de littérature en 1981. Son œuvre a défendu une
idée pluraliste de la culture européenne dans sa richesse et sa diversité. Son autobiographie Histoire
d'une jeunesse : la langue sauvée a été présentée. Elias Canetti revient sur sa propre vie et parle de son
enfance en Bulgarie, en Angleterre, en Autriche et en Suisse.
Parlons Documentaires
Le documentaire de Pierre Vermeren La France en terre d'islam - Empire colonial et religions,
XIXe-XXe siècles a été présenté. L'auteur raconte la découverte de l'islam par la France coloniale au
début du XIXe siècle, les aléas de la protection des chrétiens d'Orient et les réalités de la politique du «
royaume arabe » ou à l'égard du judaïsme ; il analyse enfin la manière dont la République, quoique laïque,
s'est essayée à reconstruire les religions en Afrique du Nord et ce que furent leurs réactions, en particulier
la montée du salafisme, à l'heure où s'annonçait la décolonisation.
Nous vous donnons rendez-vous
Le samedi 7 janvier 2017 à 14h30
Pour le prochain Parlons Bouquins
Une nouvelle invitation à un atelier lecture « Des mots pour le vivre »
le samedi 12 novembre à 14h30
où nous nous pencherons ensemble sur deux romans :
Vendredi ou les limbes du pacifique de Michel Tournier
En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut
A bientôt