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DOSSIER DE PRESSE 28 JANVIER 2014 Dossier de presse réalisé avec le soutien d’InnovaTech ASBL Chaînettes de stores : un dispositif anti-étranglement développé et breveté par un Ardennais La Commission européenne vient d’imposer aux fabricants de développer un système empêchant les enfants de s’y pendre Les cordons ou chaînettes de stores laissés en boucle à hauteur d’enfants âgés de 15 à 36 mois sont susceptibles de causer des accidents mortels par étranglement. L’information n’est pas neuve. Depuis 1999, aux États-Unis, 119 enfants ont perdu la vie de cette façon. Plus récemment, la Commission européenne a eu connaissance de dix accidents mortels ayant touché des enfants, survenus en Irlande, en Finlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Turquie entre 2008 et 2010. Sollicitée par des familles de victimes, la Commission a finalement adopté en mars dernier de nouvelles normes contraignant les fabricants de stores à développer un système au travers duquel la longueur du cordon est limitée à une hauteur d’1,5m à partir du sol. De plus celle-ci devra être fixée. Et la Commission a mis la pression sur l’ensemble de l’industrie en précisant qu’en cas d’accident les poursuites pénales pour homicide involontaire pouvaient s’étendre à l’assembleur, à l’équipe de ventes, au distributeur, au monteur, à l’installateur, au concepteur, etc… Panique dans le secteur. Jean-Luc Delafontaine, commercial depuis une quinzaine d’années chez le principal fabricant belge de stores enrouleurs, mais aussi jeune grand-père et gérant d’un gîte en province du Luxembourg, lui, a trouvé la solution et vient de la breveter. Et avant même que le produit soit totalement terminé, plusieurs milliers d’exemplaires lui avaient déjà été commandés. Il est vrai que cette innovation simple mais géniale et peu coûteuse permet aussi à l’industrie de poursuivre la production de stores sans rien y changer. Sans doute plusieurs centaines de morts De nombreuses habitations sont équipées de stores et autres revêtements de fenêtres dotés de cordons servant à relever ou abaisser le produit (chaînette d’actionnement) ou à relier ses différents éléments (cordons intérieurs). Ces cordons engendrent un risque d’étranglement pour les enfants, car ils peuvent former des boucles dans lesquelles ces derniers sont susceptibles de s’empêtrer lorsqu’ils jouent près de la fenêtre. Les enfants peuvent également grimper sur des appuis de fenêtre ou des meubles pour accéder à ces cordons. Des accidents peuvent en outre survenir lorsque des lits ou des berceaux sont installés près de fenêtres des cordons se trouvant dès lors à portée des enfants. En 1998, une enquête menée auprès d’un échantillon d’hôpitaux répartis dans les 15 États membres de l’Union européenne a révélé que 129 enfants avaient été admis pour des lésions occasionnées par la boucle d’un cordon de store ou le cordon d’une tenture[1]. Au Royaume-Uni, on estime qu’un à deux enfants décèdent chaque année en s’étranglant dans les cordons (chaînette) d’un store. Plus récemment, la Commission a eu connaissance de dix accidents mortels ayant touché des enfants âgés de 15 à 36 mois, survenus en Irlande, en Finlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Turquie entre 2008 et 2010. Aux États-Unis, 119 morts accidentelles et 111 quasi-accidents, occasionnés par des revêtements de fenêtres à cordons/chaînettes, ont été enregistrés depuis 1999. Au Canada, 28 accidents mortels et 23 quasi-accidents ont été associés aux mêmes produits depuis 1986. En Australie, au moins 10 enfants sont morts étranglés dans des cordons/chaînettes de stores depuis 2000[2]. Ces chiffres ne reflètent toutefois qu’une partie du problème, car nombre d’accidents de ce type ne sont pas déclarés[3]. Les études montrent que la plupart des décès accidentels impliquant des cordons de stores surviennent dans les chambres à coucher et concernent des enfants âgés de 16 à 36 mois, plus de la moitié de ces accidents touchant des enfants âgés d’environ 23 mois. Bien que déjà parfaitement mobiles, ces enfants peuvent en effet avoir du mal à se dégager des cordons/chaînettes, car le poids de leur tête par rapport au corps est plus élevé que chez les adultes, et leur capacité de contrôle musculaire n’est pas encore pleinement développée. De plus, dotés d’une trachée non encore totalement formée et donc plus étroite et moins rigide que celle des adultes ou des enfants plus âgés, ils s’étouffent plus rapidement en cas de resserrement de la gorge[4]. 1 http://ec.europa.eu/consumers/reports/rights_child_safety_prod.pdf 2 http://www.ocba.sa.gov.au/productsafety/warning/blindcords.html 3 http://www.cpsc.gov/CPSCPUB/PREREL/PRHTML97/97136.html, 4 http://www.rospa.com/about/currentcampaigns/blindcords/ p. 2 Nouvelle norme La révision de la norme «produit» EN 13120 sur les stores intérieurs et la création de deux normes «support» spécifiques à la protection des enfants ont été lancées suite à la succession d’accidents de ce type ayant entraîné le décès de jeunes enfants au Royaume-Uni notamment. Alertée sur ces accidents, la Commission européenne a publié le 27 Juillet 2011 une décision en lien avec la Directive sur la Sécurité Générale des Produits spécifiques à cette problématique. C’est cette décision qui a guidé le travail de rédaction des normes. Ces textes, relatifs à la conception des stores intérieurs, sont entrés en vigueur dès leur publication. Tout produit mis sur le marché à compter de ces dates doit donc répondre aux exigences de sécurité pour les enfants de la norme EN 13120:2009+A1:2014. Publiée le 1er mars 2014, cette norme ne bénéficie d’aucune période transitoire. En « clair » : «tous les stores quittant l’usine se devront de ne présenter aucun danger pour les enfants à compter de cette date». La norme NBN EN 13120+A1 modifie la norme européenne précédente (de 2009) spécifiant des exigences pour les stores placés à l’intérieur de bâtiments. Elle introduit notamment un nouveau paragraphe sur la protection contre le risque d’étranglement, applicable aux stores intérieurs installés dans des bâtiments où des enfants entre 0 et 42 mois sont susceptibles d’être présents (logements, écoles, crèches, hôpitaux etc.). Les deux autres normes traitent spécifiquement du risque d’étranglement lié aux stores. Ainsi, la NBN EN 16433 spécifie les méthodes d’essai permettant de vérifier qu’un store répond aux exigences en matière de protection contre l’étranglement. Finalement, la NBN EN 16434 traite des dispositifs de sécurité utilisés pour améliorer la sécurité et prévenir les accidents. Ces dispositifs comprennent par exemple les systèmes de déconnexion lorsqu’une pression excessive est appliquée sur le cordon d’actionnement. Les dispositifs de tension assurent que le cordon/la chaîne d’actionnement reste hors de portée des enfants. L’organisation européenne des consommateurs, ANEC, s’est réjouie de la publication de ces nouvelles normes, auxquelles elle a d’ailleurs contribué. Anne Smith et Mike Hayes, experts en matière de sécurité des enfants, estiment qu’un pas important a été franchi pour réduire le nombre d’accidents graves impliquant des stores intérieurs. La vigilance reste néanmoins de mise, puisque les centaines de millions de stores déjà installées dans des logements continuent de présenter un risque. La sensibilisation du public et la vigilance chez les parents restent donc essentiels pour minimiser ce risque. L’industrie mise au défi ? «Pour prévenir tout risque d’installation incorrecte ou d’absence d’installation, les fabricants doivent améliorer la conception des dispositifs de sécurité ou des revêtements de fenêtres, afin d’éviter que le produit puisse être utilisé si les dispositifs de sécurité n’ont pas été correctement montés», prévient-on à la Commission. Et la Commission met la pression sur tous les acteurs. S’agissant d’une norme désormais obligatoire, imposée par la loi, en cas de non-respect de ladite norme, les «responsables» au sens pénal du terme peuvent, en cas d’accident ayant causé des blessures graves ou la mort de la victime, être accusés de «négligence criminelle » ou d’ «homicide involontaire». S’ils sont reconnus coupables de ces chefs d’accusation, les «responsables» encourent des peines de privation de liberté. Et la Commission précise que les poursuites peuvent s’étendre à l’assembleur, à l’équipe de ventes, au distributeur, au monteur, à l’installateur, au concepteur, etc. Un défi pour l’industrie Si l’on analyse bien les nouvelles normes, la principale exigence de la Commission concerne le cordon ou la chaînette. Car, concrètement, c’est la longueur du cordon ou de la chaînette qui, quelque soit la technique utilisée pour y arriver, doit impérativement être limitée à une hauteur d’1,5m à partir du sol. Cela aurait pu être un fameux défi pour l’industrie. «L’action la plus simple pour les entreprises productrices consistait donc à trouver une solution qui ne nécessite pas de complexifier encore un peu plus la mécanique interne du store mais de proposer parallèlement un appareillage peu coûteux et facile à réaliser arrivant au résultat souhaité», explique Pierre-Jean Fondu, conseiller en innovation technologique chez InnovaTech. p. 3 Quelle solution simple pour répondre aux normes ? La solution ne pouvait venir que d’un homme ou d’une femme issus du métier. Jean-Luc Delafontaine est de ceux-là. Il travaille depuis une quinzaine d’années chez un important producteur de stores, Diaz, le premier producteur bege de stores enrouleurs et connaît donc bien les contraintes de cette industrie. En outre, il est personnellement concerné par les risques que ces cordelettes ou chaînettes font peser sur la sécurité des enfants : c’est un jeune grand-père. «On aurait pu imaginer une chaînette plus courte, poursuit Pierre-Jean Fondu, passant plusieurs fois autour de l’axe qui permet de régler la hauteur du store. Qu’elle soit plus courte ou non, elle permet toujours de remplir son office ; ce qui est déjà le cas pour les stores américains ( ou bateaux)». Pour être conformes aux nouvelles normes, ces chaînettes n’existant pas au cm devront souvent être placées à une hauteur non adaptée à la manipulation pour les personnes de petites tailles De plus, en sachant le nombre d’accidents relevé ci-dessus et la durée de vie d’un store, bon nombre de particuliers et de lieux d’accueil d’enfants (crèches, écoles, hôpitaux,..) aimeraient adapter leurs stores. Le simple « bloqueur » de chaînette ne permet pas de répondre à cette attente sans devoir changer celle-ci. L’ennui, c’est qu’avec un système sans fin de ce type on risque sérieusement de dégrader le store enrouleur. Sachant qu’en moyenne, un store de bonne qualité dure une quinzaine d’années et coûte entre 80 et plusieurs centaines d’euros, ce serait dommage ! Pour éviter le système sans fin, une solution serait de placer sur la cordelette un dispositif « arrêt haut » et un autre « arrêt bas ». Problème : entre ces deux arrêts, il faut une certaine longueur de chaînette au moins équivalente à la longueur du store. Finalement, le problème n’est pas résolu puisque, dans la majorité des cas, la cordelette va descendre plus bas que le nouveau seuil d’1,50m. Une 3e solution aurait pu être la cordelette qui casse dès que la traction dépasse 5 kilos de charge et dans ce cas la norme permet de laisser la chaînette en suspension libre à une hauteur de 60 cm du sol. Malheureusement, comme l’explique Jean-Luc Delafontaine, la chaînette «magique» n’existe pas… Une « chaîne magique » aurait le pouvoir de faire la différence entre la traction qu’un corps inanimé fait peser sur la cordelette et le geste trop brusque d’un adulte qui tire accidentellement trop fort (ou suite à un blocage dans une poignée par exemple), au point de casser la corde. La 4e solution est – ou plutôt était – la plus simple : c’est celle du clou. «Il y a une vingtaine d’années, pour protéger mes filles, j’avais fixé un clou le long du chambranle sur lequel j’avais déposé la boucle de la chaînette», explique Jean-Luc Delafontaine. Il ne restait plus qu’à déposer la chaînette autour du clou jusqu’à ce qu’elle ne présente plus aucun danger pour les enfants. Un système « D » de bon sens mais qui ne met pas les responsables et les coresponsables à l’abri d’un oubli ou d’une erreur. La solution doit évidemment couvrir tous les cas d’espèce, en ce compris l’erreur humaine. Safety4chains « Aujourd’hui, explique Jean-Luc Delafontaine, j’ai modernisé mon clou et je l’ai remplacé par un système de roulette fixé au mur. Le bas de la chaînette est ramené vers le haut par un système de poulie de renvoi. D’un système D de « bon sens », j’ai ainsi créé mon propre système de sécurité que j’ai nommé Safety4chains ». Une solution aussi simple que géniale : à tel point qu’on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant… Une solution qui permet à l’industrie d’être en conformité avec la loi sans que le mode de production du store ne soit perturbé. Le prix de ce produit – quelques euros – n’a évidemment aucune incidence sur le prix global du store. Un produit facilement adaptable en fonction de l’usage qu’on fera du store et qui permet aux possesseurs de stores réalisés avant l’édition des nouvelles normes d’être eux aussi à l’abri des accidents. «Entre le moment où j’ai eu l’idée de ce produit et sa réalisation, il m’a fallu six mois, explique son concepteur. Avec l’aide d’InnovaTech, j’ai identifié une série de partenaires qui m’ont permis de réaliser le moule (Cojema – Visé), mes premières roulettes en 3D (Vigo Universal, Namur) ainsi que de réaliser des actions de design et d’ergonomie (Prospective Design, Visé), de décolletage, de fixation et d’emballage p. 4 par une entreprise de travail adapté : le Perron à Liège.» Tous les tests de conformité aux exigences des normes européennes ont été réalisés par Sirris, le centre de recherche wallon, et réussis haut la main. Une première présérie a été produite et plusieurs milliers de pièces ont d’ores et déjà été commandées par Diaz et pour l’exportation. Un brevet a été déposé en novembre dernier. Le produit sera présenté officiellement aux professionnels du 1 au 4 février prochain au salon Intirio à Gand (Hall 1 C38). Il sera ensuite à l’affiche du salon R + T à Stuttgart, du 24 au28 février 2015 (Hall H1 - stand 1A51). Le store, un concept vieux de plus de 5000 ans Le marché du store ne cesse de s’étendre par l’introduction de nouveaux matériaux et designs à chaque saison. Un marché où la concurrence est féroce. L’habillage des ouvertures est un concept très ancien[5]. D’après des sculptures datant de plus de 5000 ans, les stores montraient leur utilité sur les rives du Nil. À cette époque, les Chinois, comme les Égyptiens, se servaient de stores en bambou. Les stores horizontaux ou vénitiens sont les stores d’intérieur les plus vendus. L’origine de ce type d’habillage se trouve en Perse. Grâce aux commerçants vénitiens, le store est importé et introduit en Europe. Au cours du XVIIIe siècle, les Français succombaient aux charmes du store aux lamelles horizontales, symbole de confort et de raffinement vénitien. Ils l’ont rebaptisé du nom « persienne » en rappelant ses racines perses. La grande euphorie suscitée par le store vénitien se déroulera en Amérique où ce dernier deviendra un élément esthétique et un incontournable en matière de décoration à partir de 1767. L’année 1841 marquera l’industrialisation du store vénitien chez les américains. On doit le système d’inclinaison synchronisée à l’industriel américain John Hampson qui a internalisé ce qu’on connaît aujourd’hui du store vénitien. Tendances Dans les années 60 et 70, la mode voulait que l’on privilégie les habillages verticaux de 127 mm. Regarder les films datant de cette époque et vous allez comprendre. Les années 90 marquent le tournant vers l’habillement en voilage. A partir des années 2000, les consommateurs se laissent massivement séduire par la chaleur des tissus pour stores américains (ou bateaux) et l’aspect discret et fonctionnel du store enrouleur En savoir plus : Jean-Luc Delafontaine Tel: +32 497 02 74 71 [email protected] A propos d’InnovaTech : Ce dossier de presse a été réalisé avec l’aide d’InnovaTech. InnovaTech accompagne les porteurs de projets et entreprises innovantes dans leur projet d’innovation technologique et les aide à se promouvoir auprès de la presse. InnovaTech est financée par le Fonds social européen et la Wallonie. Plus d’infos sur www.innovatech.be 5 http://storimage.ca/marche-du-store/#sthash.lE0usu80.dpuf p. 5