Le trac - Le Pont Supérieur
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Le trac - Le Pont Supérieur
CEFEDEM Bretagne - Pays de la Loire Mémoire Le trac Musicien professionnel et sportif de haut niveau Nom : GOUTAUDIER Prénom : Virginie Diplôme d’Etat Professeur de Musique Spécialité : flûte traversière Formation initiale Promotion 2010-2012 Session juin 2012 Référent : Wolfgang MASTNAK 1 Sommaire Avant propos……………………………………………………………………..3 Introduction………………………………………………………………………4 Première partie : Le trac, le stress, données explicatives…………………..5 1) Le trac……………………………………………………………………..5 2) Le stress……………………………………………………………………6 3) Symptômes : • physiologiques………………………………………………………...7 • psychologiques………………………………………………...............8 4) Conséquences sur le corps………………………………………………....8 Deuxième partie : Contraintes et opportunités……………………………10 1) Hygiène de vie……………………………………………………………10 2) Le travail répétitif………………………………………………………...11 • Contraintes des musiciens : comparaison entre plusieurs instruments…………………………………………………………..13 • Contraintes des sportifs : comparaison entre plusieurs sports………14 3) Opportunités, en vouloir toujours plus…………………………………...15 Troisième partie : Recours aux drogues…………………………………...16 1) Quels sont les types de drogues ?...............................................................16 2) Les drogues strictement interdites en compétition……………………….18 3) Dopage, bétabloquants, quels sont les risques ?.........................................19 Quatrième partie : Solutions pour faciliter la gestion du stress………….21 1) 2) 3) 4) 5) 6) Technique Alexander…………………………………………………….21 Technique Feldenkrais…………………………………………………...22 Le yoga…………………………………………………………………...24 La sophrologie……………………………………………………………24 La PNL…………………………………………………………………...25 La préparation mentale…………………… ……………………………..26 Conclusion……………………………………………………………………….27 Bibliographie…………………………………………………………………....28 Annexe…………………………………………………………………………...29 & 2 Avant propos Au cours de mon parcours personnel en tant que flûtiste, j’ai été à plusieurs reprises confrontée au trac. Même si, pour la plupart, le trac peut constituer un atout, il peut aussi être véritablement destructeur. J’ai souhaité, à travers ce mémoire expliquer ce que le trac fait subir, que ce soit au moment de passer un oral ou quelques semaines avant une échéance importante, il peut complètement nous faire échouer, et je parle en connaissance de cause, l’ayant vécu plusieurs fois durant mon parcours. Il est très dur de constater que nous n’avons pas été capable de faire nos preuves lors d’un examen alors que nous avions fait tout le nécessaire pour mériter le passage au cycle supérieur, et qu’en plus, la veille, tout s’était passé pour le mieux. N’étant pas consciente de l’existence d’autres solutions, j’ai consulté un médecin qui m’a prescrit des bétabloquants pour réduire les effets de ce trac. Dès que j’ai commencé à en prendre, j’ai observé une différence considérable lors de mes représentations en public. Je ne tremblais plus, et j’avais l’impression d’être plus sûre de moi. J’étais heureuse de pouvoir constater que mon travail était enfin reconnu. Mais seulement, en période d’examen, et de peur d’échouer à nouveau, il m’arrivait d’en prendre plus que ce que le médecin m’avais prescrit (1/4 le matin), j’en prenais un quart la veille au matin, un quart la veille au soir et un quart le matin. De cette façon, je me disais qu’il n’y avait aucun risque pour que je n’atteigne pas les compétences nécessaires. Mais après en avoir pris pendant plusieurs années, j’ai commencé à ressentir quelques effets secondaires indésirables, entre autres, la bouche sèche, qui m’empêchait de jouer avec aisance comme au début. Ma solution n’en était donc plus une… C’est au cours de ma formation au Cefedem Bretagne Pays de la Loire que j’ai décidé de cesser l’utilisation de cette substance, cela ne m’apportant plus rien, hormis le fait de culpabiliser. J’ai eu l’occasion de faire un travail individuel avec l’un des intervenants, expert dans la dimension du corps et de l’expression artistique : Gérard Chemama, à qui j’ai pu exposer ces problèmes. Grâce à lui et à l'aide de ce travail, j’ai pris confiance en moi. Même si aujourd’hui, la peur de me retrouver devant un jury n’a pas disparu, mon trac s’est réduit et ne m’empêche plus de m’exprimer… 3 Introduction Dans ce mémoire nous évoquerons la notion de trac chez le musicien en le comparant au trac que peut ressentir le sportif de haut niveau. Nous définirons, dans une première partie, la notion de trac en particulier en en le différenciant du stress en général et observerons quels symptômes tant physiologiques que psychologiques apparaissent au moment où le sujet se trouve confronté au trac. Nous verrons également les répercussions que le « mauvais » stress et le trac peuvent avoir sur notre corps dans ces situations déstabilisantes. Dans une seconde partie, nous mettrons en avant ce que vivent au quotidien les pratiquants de ces deux disciplines, en examinant attentivement leur mode de vie. Nous énumèrerons les contraintes qu’ils subissent au cours de cette pratique en comparant plusieurs disciplines entre elles, afin d’observer la nature de ces contraintes mais aussi les opportunités qu’elle peut offrir. Dans une troisième partie, nous tenterons de comprendre pourquoi tant de musiciens et de sportifs se tournent vers les drogues. Pour finir, j’ai trouvé intéressant, et c’est là le but même de mon mémoire, d’apporter des techniques spécifiques permettant de combattre et d’atténuer considérablement les effets du stress au long terme. Ces techniques sont essentiellement issues de mes lectures et, pour certaines, des exercices que j’ai eu l’occasion de découvrir durant mon parcours. 4 Première partie : Le trac, le stress, données explicatives… 1) Le trac Le trac est un trouble psychologique passager qui se produit exclusivement lors d’un événement ponctuel et dans un contexte particulier (entretien, entrée sur scène…). Le sujet a, en fait, peur de se retrouver confronté au regard des autres, de se ridiculiser, et de décevoir. « Peur incontrôlée, angoisse irraisonnée qu'éprouve une personne en certaines circonstances, et où se mêlent à la fois un sentiment de crainte ou de frayeur et une émotion intense.1» « Sentiment d'appréhension, de doute qui envahit une personne avant d'affronter le public, de subir une épreuve, etc., et qui se traduit par une angoisse réelle, généralement passagère. Trac d'acteur, d'artiste, de comédien, d'orateur, de candidat à un examen. 2» Quand une personne a le trac, elle ne contrôle plus rien, elle se retrouve submergée par les émotions et elle subit ce qui se passe plutôt que de contrôler la situation. Elle vit un événement stressant où parfois la situation même d’échec va être mémorisée. Elle pourra se reproduire alors à chaque nouvelle occasion semblable, c’est ce que l’on appelle l’angoisse d’échec : le sujet ne peut s’empêcher de penser qu’il n’y arrivera pas, il est pris de panique et le trac l’immobilise. Pourtant, certaines personnes exposées régulièrement au trac arrivent à le surmonter. Comment font-elles? En général, en essayant de l’apprivoiser, ou en utilisant des substances psychoactives. Chacun a sa technique ; Nous aurons l’occasion d’y revenir dans la troisième partie consacrée au recours aux drogues. Notons que le trac n’est en fait qu’un symptôme d’un état psychophysique perturbé ou déséquilibré, le sujet se trouve confronté à une mauvaise image de luimême. Il serait nécessaire de s’interroger sur les causes de ce trac et de trouver des solutions pour éviter de le subir, il faut donc apprendre à jouer avec le trac, et 1,2, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), www.cnrtl.fr/ 5 pour cela, certaines méthodes ont été mises au point. (Nous y reviendrons dans la quatrième partie de cette étude). Le trac est une forme particulière de stress, une peur qui échappe au contrôle de la raison : il n’y a pas d’enjeu vital. Mais pour certains, cette gêne, qui disparaît en général pendant l’action, peut entraîner un stress qui persiste dans la vie de tous les jours. 2) Le stress Contrairement au trac, le stress peut être déjà présent quelques mois, quelques semaines, quelques jours, ou quelques heures (en fonction de chacun) avant l’épreuve ou la compétition. Exemple : en ce moment même où j’écris ce mémoire, je suis dans un état de stress, car j’ai peur de ne pas arriver à exprimer mes propos clairement. En revanche, quand je vais devoir assurer la soutenance de mon mémoire, quand je vais me retrouver devant le jury, je ne serai plus stressée mais j’aurai le trac, car je vais me retrouver confrontée au regard d’autrui. Le stress est un processus de défense de l’organisme, il représente aussi une hyperactivité pour lutter contre quelque chose, pour mobiliser l’énergie, la puissance mentale. Malheureusement cette hyperactivité entraîne aussi l’irritation, une certaine désorientation, il perturbe la concentration (on veut échapper, s’enfuir...). Il fonctionne comme un système de défense de notre organisme : « Agression de l'organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d'adaptation. Réponse au stress. Cette agression ou « stress » 3 peut être indifféremment d'origine traumatique, opératoire, infectieuse, antigénique… » « Réaction de l'organisme à l'agression subie. Provoquer un stress; syndrome, état de stress; causes du stress; résistance au stress; dose, niveau de stress; stress aigu, chronique; stress de la victoire. Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite (H. SELYE, Stress sans détresse, 1974, p. 29). Pour pouvoir en arriver à mieux contrôler le stress, il faut d'abord Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), www.cnrtl.fr/ 3 6 apprendre à reconnaître sa présence et par conséquent être sensible à soi-même et à son 4 environnement (P.-R. TURCOTTE, Qualité de vie au travail: anti-stress et créativité, 1983, p. 159). » Concrètement, que se passe-t-il dans notre corps quand nous sommes stressés exagérément? Le stress active une partie du cerveau : l'hypothalamus, qui va déclencher la stimulation d'une glande que l'on trouve au niveau des reins : la glande surrénale. Celle-ci libère alors une hormone : l’adrénaline. Cette hormone du stress va provoquer une réaction en chaîne dans tout notre corps : le rythme cardiaque s'accélère pour produire plus d'oxygène et l'apporter aux muscles et au cerveau, qui va ensuite commander et mener l'action. Si le stress persiste, une autre hormone intervient, sécrété elle aussi par les glandes surrénales : le cortisol. Cette fois-ci plutôt que de produire de l’énergie, le cortisol va fournir le renouvellement des réserves à l’organisme. Cependant, lorsque notre corps est envahi par une production trop importante de cortisol, le trac empêche l'action ou la performance comme lors d'un examen ou d'une compétition. C'est ce que les scientifiques appellent la désadaptation. Exemple : un étudiant qui passe un examen a besoin d'être en situation favorable et suffisamment concentré pour réussir ; si il y a une désadaptation, le sujet sera pris de panique. Il perdra ses moyens, ainsi que sa capacité à réfléchir correctement au moment de l'examen. 3) Symptômes : • Physiologiques : Ce qui est le plus frustrant chez les musiciens et les sportifs, avec le trac, c'est que même s’étant entraînés pendant plusieurs mois, dès qu’ils font leur entrée sur scène ou sur le terrain, ils peuvent se retrouver submergés par le trac. Cela se manifeste d’abord de manière physiologique : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), www.cnrtl.fr/ 4 7 - Bouche sèche/ trop de salive - Mains moites - Gorge serrée - Tremblements - Mal de ventre - Envie de bouger - Diarrhée - Raideur musculaire • Psychologiques : Le sujet en position d’être jugée se sent comme anesthésié par le trac, et éprouve les plus grandes difficultés à s'exprimer. Même lors des répétitions générales le trac est présent, il a tendance à se re-manifester dans toutes les situations en lien avec l’échéance qui le provoque. Dans ces moments-là, le sujet l’exprime sous plusieurs aspects psychologiques : - Peur de bafouiller - Envie de renoncer - Peur de trou de mémoire - Désir de rester seul avant - Besoin d’être entouré, rassuré - Manque de confiance : peur l’épreuve, le match 4) Conséquences sur le corps Sauf s’il est causé par un événement exceptionnel, comme, par exemple, une catastrophe naturelle (Tsunami) ou un attentat (11 septembre 2001) le stress « ponctuel » ordinaire n'est pas véritablement une menace, et il est quasiment sans conséquences sur l'organisme. En revanche, un stress, même minime mais répété régulièrement, aura toutes les chances de devenir « chronique ». Il aura alors des répercussions sur notre corps, et pourra déclencher une multitude de pathologies. Bien des choses, dans notre quotidien peuvent engendrer un stress chronique, comment y réagissons-nous? Pour pallier le stress, on utilise d’abord des moyens de compensations tels que la nourriture, le tabac, ou l'alcool... En présence d’un stress chronique, notre taux de cortisol, l'hormone du stress, est constamment élevé. L'antidote parfait au cortisol, est la dopamine: l'hormone du plaisir que l'on produit en mangeant 8 quelque chose que l’on aime. Cette production de la dopamine va réduire le taux de cortisol et donc diminuer le stress. La personne en état de stress a envie de se faire plaisir, d'atténuer la souffrance engendrée par le stress, et s'oriente vers des produits plutôt sucrés. Mais un stress chronique excessif peut, à l'inverse, couper radicalement l'appétit : c'est très souvent ce qui se passe dans les cas de dépression. Le stress chronique peut avoir des conséquences sérieuses sur notre système digestif. La personne stressée sécrète des hormones stimulant la sécrétion d'acide chlorhydrique par l'estomac. Cet acide en excès peut, à terme, provoquer des lésions au niveau de l'estomac avec le risque d’y d’engendrer un ulcère. L'acide chlorhydrique, substance corrosive présente dans notre estomac, est chargé de réduire les aliments en bouillie. Produit en excès en période de stress, il va alors ronger les parois de l'estomac : c'est l'ulcère ! De ces conséquences du stress à notre système digestif sont nées de nombreuses expressions bien trouvées comme « se faire de la bile», « ça m'est resté sur l'estomac », « ça me prend aux tripes », ou « je n’ai pas digéré… » Le stress peut aussi s'en prendre à d'autres parties de notre corps comme la peau. La situation de stress envoie au cerveau un message lui indiquant que l'organisme est en situation de stress et à cause de tous les récepteurs du noyau endocrinien, la peau réagit. En effet, très souvent, la personne en situation de stress pâlit, rougit ou transpire. Elle a parfois aussi les poils qui se redressent. Pour certains, il favorise l'apparition de certaines maladies de la peau comme l'urticaire, l'eczéma, le psoriasis (maladie qui se transmet par les gênes, et se déclenche en cas de stress ou de fatigue). Sous l'effet du stress, les kératinocytes (les cellules de l'épiderme) se renouvellent sept fois plus vite, en quatre jours au lieu de vingt-huit, c'est un peu comme une cicatrisation qui ne se finirait jamais. Ce phénomène provoque l'apparition d'épaisses plaques rouges sur la peau. C'est grâce aux sensations éprouvées sur scène, sur le terrain, que le sujet peut analyser son trac et faire en sorte de l'apprivoiser, de l'utiliser de façon positive afin de ne pas se laisser submerger par l'enjeu. Avec le temps, il faut arriver à prendre du recul et percevoir le trac comme un atout et non comme une 9 menace ou un danger. Qu'est-ce que les gens pensent de moi ? Qu'est-ce qui se passe à ce moment même à l'intérieur de moi ? Pourquoi ma voix tremble-t-elle un peu ? Pourquoi mon corps est-il plus tendu que d'habitude ? On peut parfois trouver des réponses à ces questions en étudiant le jugement auquel la personne a été soumise depuis son enfance, à l’école ou dans son milieu familial. En effet, certains traumatismes peuvent naître de situations qui paraissent banales ou anodines. Les enfants sont confrontés très jeunes à certaines épreuves à l’école qui peuvent leur donner ce trac (poèmes à réciter devant toute la classe, interrogations orales…). Parfois, au sein même de leur famille, ils sont contraints à « faire plaisir » en devant par exemple chanter la chanson qu’ils ont apprise à l’école ou jouer le morceau de piano que mamie aime tant… Deuxième partie : Contraintes et opportunités. 1) Hygiène de vie Par définition, l’hygiène de vie est l’ensemble des mesures destinées à préserver la santé. Pour le musicien et le sportif avoir une bonne hygiène de vie permet de maintenir une efficacité motrice optimale. Pour ce faire, il lui est nécessaire : - de privilégier les temps de sommeil à des heures régulières et appropriées (lever et coucher) afin de permettre au corps de récupérer et d’acquérir certains repères, voici ce qu’en dit le Docteur Franck Choffrut : 10 « La fatigue peut aussi provenir du rythme de vie contraignant à la pratique musicale ou vocale. C’est pourquoi il est nécessaire de faire régulièrement des pauses entre ses activités et tenter de se coucher plus tôt. 9» - d’avoir une alimentation saine en optant pour des repas variés et équilibrés. Il montre également du doigt la différence entre le musicien et le sportif concernant l’alimentation : « Alors qu’on « bourre » de conseils (et parfois d’autres substances plus ou moins licites) le sportif professionnel et que le sportif amateur peut lire dans tous les journaux les quelques éléments diététiques de base, le musicien professionnel ou amateur doit se débrouiller. 6» Effectivement, soumis aux contraintes de temps et d’emploi du temps, les musiciens mangent souvent très mal (restaurant, sandwichs, repas tout prêts, boissons sucrées). A l’inverse, les sportifs mangent plutôt équilibré. Ils ont, pour la plupart, un régime alimentaire très strict et adapté à leurs propres besoins. Exemple : dans de nombreux sports de combat à l’exemple de la boxe, les sportifs doivent respecter les limites de poids de la catégorie pour laquelle ils se sont engagés. Si leur poids n’est pas celui qu’ils avaient indiqué dans leur contrat, ils n’ont tout simplement pas le droit de combattre. - de s’hydrater régulièrement tout au long de la journée. 2) Le travail répétitif Le musicien, comme le sportif, doit avoir un entraînement quotidien et régulier pour pouvoir entretenir ses acquis. Le travail de ces deux disciplines demande en effet une rigueur indispensable. C'est un travail à long terme qui exige beaucoup de précision, de conscience du geste, du son, ainsi qu'une grande régularité des exercices. Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH 5,6 11 Beaucoup ignorent les difficultés que rencontrent au quotidien ces deux disciplines. Ils travaillent tous les jours pendant des heures et doivent répéter encore et encore les gestes ou micro-gestes, leur permettant de renforcer leur technique et leur endurance. Leur travail se fait aussi par étapes : il est très rare que le musicien commence à jouer d’un trait « à tort et à travers » sans avoir pris du temps pour chauffer son instrument (sons filés, gammes…), tout en s’échauffant lui-même. L’éveil et la préparation du corps sont indispensables pour un jeu fluide et homogène, par exemple les lèvres et les doigts chez le flûtiste. Idem pour le sportif, chez qui cette étape est incontournable pour prendre en compte son intégrité physique et éviter les accidents. Toujours d’après le Docteur Franck Choffrut : « Des mouvements répétés ou des efforts excessifs supportés de façon répétitive provoquent une inflammation douloureuse des tissus qui devient souvent chronique : d’autant plus qu’ils se déroulent dans un climat de stress. 7» En effet, ces mouvements répétés peuvent engendrer certaines pathologies, pouvant interrompre, pendant un certain temps, la pratique du musicien ou du sportif. Cependant, certains musiciens et sportifs considèrent (c’est notamment le cas pour le professeur Wolfgang Mastnak) qu’il n’est pas judicieux de s’entraîner plus de huit heures par jour (ce qui est déjà beaucoup), car le travail perd de son efficacité. D’après lui, si les phases sensibles (périodes propices) d’apprentissage sont respectées au cours de la journée, cela permet au sujet un gain de temps inespéré. En effet, selon lui, il est important d’élaborer des phases de travail pour limiter les efforts et respecter ainsi la nature du corps et du cerveau. Il est important de savoir respecter le dosage effort/récupération. Nous pourrions structurer ces phases de travail en élaborant par exemple, un planning en fonction de ces ses propres dispositions : une phase pour travailler la technique Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH 7 12 instrumentale (motricité optimale), une phase pour travailler les doigtés, une autre pour la mémorisation, une pour la sonorité… • Contraintes des musiciens : comparaison entre plusieurs instruments : « L’énergie dépensée par un chanteur au cours d’un spectacle équivaudrait à 8 heures d’effort de travail manuel. 8» Au-delà même des heures de travail acharnées, les musiciens se confrontent à un grand nombre de contraintes : Le violoniste, par exemple, a une position de jeu qui n’est vraiment pas naturelle : les bras sont en l’air et donc en tension, la tête n’est pas dans l’axe de la colonne dorsale, provoquant des tensions au niveau du cou. Le percussionniste rencontre des problèmes au dos, liés au port des instruments (salles de répétition, concerts…), aux déplacements très fréquents dans le jeu instrumental (claviers), les appuis au sol n’étant pas les mêmes, par exemple, que ceux d’un flûtiste qui bouge peu ! Mais aussi des problèmes au niveau des bras et des poignets, causés par la pression des impacts sur les peaux (rebonds multiples : mains nues et baguettes). De plus, les instruments sont nombreux et coûtent chers ! Pour travailler, et avoir accès à l’instrument de son choix, l’étudiant doit s’adapter aux horaires de cours de son professeur mais également aux disponibilités de ses camarades qui, eux aussi, ont besoin de répéter. Les percussions sont réputées faire beaucoup de bruit, pour éviter la surdité, ils doivent donc prendre soin de leurs oreilles et se protéger (bouchons). Les pianistes et les guitaristes doivent travailler l’élasticité des doigts. Certains accords ne sont pas naturels pour les guitaristes, et nécessitent de grands écarts chez les pianistes. Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH 8 13 Les cuivres, suite à une activité trop intense de l’instrument ont très souvent les lèvres abîmées, ils doivent faire des pauses régulièrement pour ne pas trop se fatiguer. Les instrumentistes à vent souffrent parfois d’herpès au niveau des lèvres, ils doivent cependant s’adapter. Les musiciens d’orchestre doivent tenir une place fixe pendant plusieurs années, une place devant un pupitre, et entourés de deux musiciens. Ils ont souvent des tensions au niveau du dos, du cou, des épaules et des yeux, étant dans l’obligation de regarder le pupitre et le chef à la fois. De plus, ils doivent supporter, pendant plusieurs heures, les répercussions sonores d’une soixantaine, voire plus, de musiciens. • Contraintes des sportifs, comparaison entre plusieurs sports : En dehors des heures de travail répétées, les sportifs font face également à de nombreuses contraintes. La boxe peut être un réel danger pour le sportif, en effet, il doit supporter lors des combats, des coups multiples, souvent portés à la tête. Cela occasionne des fractures du nez, des « yeux au beurre noir », des saignements… De plus, l’accumulation des coups peut engendrer des problèmes beaucoup plus graves, telles que des lésions cérébrales ayant des conséquences sur les performances cérébrales et la mémoire. Le cycliste a, lui, des contraintes complètement différentes. Il passe ses journées sur son vélo à faire des centaines de kilomètres. Sa position est loin d’être confortable : la selle peut provoquer des abcès. Il peut être sujet à de gros problèmes au niveau du dos, son buste étant presque parallèle au sol. Il doit aussi s’entraîner dans des conditions qui ne sont pas toujours idéales : pluie, chaleur, froid… L’aviron est un sport inconfortable pour le dos, le sportif devant rester pendant longtemps dans la même position assise. De plus, il a la contrainte de devoir porter son bateau avant et après l’entraînement. 14 Le footballeur rencontre souvent le même genre de problèmes dans sa discipline : les lésions musculaires telles que les claquages ou les déchirures sont très fréquentes. Pour éviter cela, l’échauffement avant et la récupération après l’entraînement sont indispensables. Les entorses au niveau des chevilles ainsi que les problèmes de ménisques sont fréquents. Ils sont causés par des mouvements brusques, un terrain trop dur ou des chocs à répétitions… Le musicien et le sportif ont en commun des contraintes particulières concernant leur emploi du temps : - répétitions ou concerts souvent en soirée pour les musiciens, entraînements très tôt le matin pour les sportifs. - compétitions et concerts dans divers pays : décalage horaire. 4) Opportunités, en vouloir toujours plus… Malgré toutes les contraintes évoquées, il ne faut pas manquer de voir les aspects positifs tant dans la vie du sportif que celle du musicien. Le sport et la musique ont pour objectif commun d’atteindre la réussite, la victoire, donc, d’une certaine manière, la reconnaissance. C’est, entre autres, ce qui justifie tous les efforts et toutes les souffrances consentis. Ils sont animés par un besoin permanent d’atteindre cette reconnaissance. La réussite, la victoire, leur permet de gravir les marches de l’échelle sociale, étape par étape. Certains d’entre eux, en nombre limité, parmi les plus travailleurs, les plus doués et les plus chanceux, atteindront même la célébrité et la reconnaissance d’un large public. Cette réussite leur donne l’opportunité de faire de beaux voyages, de belles rencontres, et de vivre une vie assez agréable. Ils jouent un rôle dans la société où, aimés ou adulés par un public qui les soutient, ils constituent un modèle et font rêver. Mais pour certains, il est difficile de garder les pieds sur terre. Ils sont arrivés en haut de l’affiche mais en veulent toujours plus. Dans le but d’améliorer leurs performances à tout prix, afin de garder ce statut ou cette célébrité, ils sont prêts à se mettre en danger. La prise de drogues 15 leur permettra alors de réduire la crainte qu’ils éprouvent de perdre cette reconnaissance… Troisième partie : Recours aux drogues. 1) Quels sont les types de drogues ? Il existe de nombreuses catégories de drogues qui sont, pour certaines, des médicaments vendus sur ordonnance d’un médecin (morphine, tranquillisant…), des médicaments en ventes libres, sans ordonnance dans les pharmacies ou autre magasins (caféine, alcool, nicotine, analgésique, taurine), mais aussi des drogues illégales (cannabis, cocaïne, PCP, LSD, héroïne…) Nous trouverons trois catégories de classification : Les stimulants (excitant - psycho-analeptiques) : • Amphétamines (Stimulent les fonctions psychiques d'un individu.) • Caféine • Cocaïne « crack » (Elles augmentent le niveau d'éveil et l'activité générale du cerveau et accélèrent le processus mental.) • Ecstasy (Le consommateur est alors plus alerte et plus énergique.) • Nicotine Les stimulants tels que le tabac, la cocaïne, et les amphétamines rendent le sujet très dépendant du point de vue psychologique. Du point de vue physiologique, il n’y a que la cocaïne qui rend dépendant. Ils agissent sur le système nerveux central en favorisant l’état de vigilance. Ils possèdent les risques de toutes les substances actives sur le psychisme (nervosité, agressivité, troubles cardiovasculaires, etc.). 16 Les dépresseurs (les calmants - psycholeptiques) : • Alcool (Ces substances dépriment les fonctions psychiques d'un individu en diminuant le niveau d'éveil et l'activité générale du cerveau.) • Codéine (Elles relaxent leur utilisateur.) • Héroïne, et ses substituts Méthadone ou Subutex (l’utilisateur est alors moins conscient de son environnement.) • Morphine Les dépresseurs en général, rendent le sujet complètement dépendant tant au niveau physique qu’au niveau psychologique. Le but de la consommation pour le sujet est de chercher une certaine euphorie, une détente et une sensation d’évasion. La codéine et la méthadone (ou subutex) permettent d’éviter les syndromes du sevrage. C’est-à-dire qu’elles permettent à des personnes qui sont devenues physiquement dépendantes d'une drogue, mais qui sont brusquement privées de cette substance, de ne pas ressentir de « manque ». Les perturbateurs (psychodysleptiques) : • Cannabis, Haschich (Catégorie des «hallucinogènes») • Inhalants : Colle, Essence, Solvant (Perturbent les fonctions psychiques d'un individu.) • LSD (Influence le fonctionnement cérébral, de la perception, l'humeur.) • Phencylidine (PCP) Les perturbateurs rendent le sujet dépendant psychologiquement mais pas physiologiquement. Le but de la consommation, pour le sujet, réside dans la recherche de l’euphorie, de l’évasion. Il s’agit souvent d’une expérience ; le sujet, ignorant et imaginant seulement les effets de ces drogues par ce qu’on lui en a dit, est curieux de découvrir les sensations qu’elles procurent. 17 2) Les drogues strictement interdites en compétition. Certains sportifs utilisent des produits dopants essentiellement dans le but d'améliorer leurs performances. Il existe une liste des interdictions établies par l'agence mondiale antidopage, quels que soient les sports en compétition. Les effets recherchés portent sur la diminution du stress et l'euphorie. Au moment de la pratique sportive, l’augmentation de l'agressivité, et le désir d'affronter le danger avec courage s’ajoute. De plus, lors des efforts prolongés, la fatigue et les douleurs musculaires se font ressentir beaucoup plus tard. Les effets indésirables de ces drogues, à court ou long terme, se manifestent ainsi : • diminution de l’appétit • troubles de la mémoire • troubles de la coordination neuromusculaire • hallucinations Les effets des drogues s’expriment à la fois sur le mental et sur le physique. Il faut retenir que ces effets entraînent de façon fréquente : • une sensation d'ébriété • une diminution de la réactivité • quelques troubles de mémorisation • une petite tendance à l'endormissement. Un produit dopant est celui qui permet l’amélioration des performances. Dans un grand nombre de sports où l'enjeu stresse le sportif, la prise de drogue, diminue le stress et l’euphorie, et donne un effet relaxant qui permet de mieux aborder une compétition. La consommation régulière de drogue, nuit considérablement à la santé. Pourtant, la consommation dans un but de dopage régulier améliore les performances. C’est cette recherche constante de résultat qui pousse certains sportifs à user et abuser de ces substances dopantes. En cas de 18 dopage, tout sportif testé positif s'expose à des sanctions prévues par les règlements internationaux, nationaux ou fédéraux. Je cite : « Les sanctions disciplinaires prises par les fédérations sportives peuvent aller jusqu'à l'interdiction définitive de participer aux compétitions et manifestations sportives prévues à l'article L. 3631-1. Lorsqu'un sportif sanctionné en application du présent article sollicite le renouvellement ou la délivrance d'une licence sportive, la fédération compétente subordonne ce renouvellement ou cette délivrance à la production du certificat nominatif prévu au troisième alinéa de l'article L. 3613-1 9». 3) Dopage, bétabloquants, quels sont les risques ? Il est prouvé que les bétabloquants réduisent les effets indésirables du trac. Ils altèrent le fonctionnement cardiaque, c’est-à-dire qu’ils stoppent l’action des médiateurs du système adrénergique tels que l’adrénaline et diminuent la pression artérielle afin de réduire la charge de travail imposée au cœur. Les tremblements et autres effets négatifs du trac seraient donc atténués et permettraient au sujet de pouvoir jouer ou concourir sans peur et cela éviterait un trac paralysant. L’un des nombreux problèmes soulevés par la prise de bétabloquant, est qu’ils rendent le sujet dépendant, car, lors de sa performance, il réussit avec plus d’aisance, il est en fait plus sûr de lui. Par ailleurs, l’habitude et l’accoutumance ont tendance à créer une dépendance qui donne l’impression à la personne qu’elle ne peut plus s’en passer et que, sans cette prise, elle ne serait pas capable d’assurer une performance de qualité. Les personnes qui prennent l’habitude d’utiliser ces substances pour augmenter leurs performances ou pour tenter de réduire leur stress, passent à côté de choses importantes. Le sujet est plutôt satisfait et fier de sa prestation. En réalité, il sait au fond de lui-même que sa satisfaction serait bien plus grande si sa réussite ne dépendait pas de cette substance étrangère. Il est surtout content de s’en être sorti sans encombre… De plus, cela ne l’aide pas à se faire une bonne image de lui-même, il est possible qu’il regrette ou qu’il s’en veuille d’avoir triché. Sans parler de la peur de se faire prendre, que quelqu’un se rende compte tpedopagesportif.e-monsite.com/.../i.../b-legislation-du-dopage.html 9 19 la supercherie ! Et du sentiment de honte qui s’ensuivrait, honte pour lui, l’environnement familial, etc. Les risques pour les sportifs sont les suivant : d’une part c’est interdit et ceux qui en prennent sont considérés comme des tricheurs : leur comportement est « antisportif » ! Les bétabloquants sont, de plus, très dangereux pour la santé, ils peuvent faire basculer la vie d’un sportif du jour au lendemain (problèmes cardiaques, interdiction de concourir, etc). C’est ce qui est arrivé à l’athlète britannique Dwain Chambers, qui a été contrôlé positif à la THG, en 2003, et, de ce fait, exclu des compétitions pendant deux ans. (Vous trouverez en annexe, quelques articles montrant dans quel état psychologique il se trouvait à ce moment.) Pour le musicien, il y a des risques d’accoutumance qui peuvent nécessiter une augmentation des doses pour obtenir encore plus d’effets. Il y a les risques de dépendance, qui engendrent le fait de ne plus être capable de faire quelque chose sans en avoir pris (entretiens, compétitions, auditions, concerts et parfois répétitions…). Le sujet se dit en effet, qu’il peut en prendre chaque fois car c’est beaucoup plus facile avec que sans. Le phénomène d’addiction est très semblable : dépendance tant psychique que physique. Il y a donc des risques concernant l’estime de soi. Pour vaincre le trac, il est important d’adopter une vie saine en étant dans l’action et non dans la soumission. J’entends par là qu’il est toujours préférable de vivre sa vie, de prendre des initiatives, de faire ce que l’on aime ; plutôt que de toujours subir ce qui nous arrive et de se résoudre à la fatalité des situations. Le fait de prendre des bétabloquants enlève au sujet toute son autonomie, et il devient dépendant de cette volonté absolue de réussite. Renoncer à en prendre, est difficile certes, mais cela permet, en quelque sorte, de se construire appréhendant les choses d’une manière complètement différente. Le sujet n’ayant pas pris de drogues lors de sa performance éprouve une satisfaction tellement grande (du simple fait de ne pas avoir craqué), qu’il doit se convaincre qu’il est capable de jouer sans. Pour ce faire, il doit construire ce que l’on appelle « un ancrage », et mémoriser cet instant intense de fierté et de satisfaction. Il pourra, par la suite, se remémorer cet instant pour surmonter son 20 stress lors d’une situation semblable. C’est une façon comme une autre d’apprivoiser le stress. Le fait de prendre des drogues entraîne la personne dans l’illusion d’un monde idéal. Les drogues lui permettent d’être différent, il se sent tellement bien quand il en prend, et c’est pour cette raison qu’il veut sans cesse renouveler l’expérience et augmenter les doses. Pour pouvoir arrêter la dépendance des drogues, il faut être patient et faire un gros travail sur le mental. (Nous étudierons ce point dans la quatrième partie : la préparation mentale.) C’est pourquoi il est essentiel d’accepter toutes les situations, même celles qui nous paralysent… Quatrième partie : Solutions pour faciliter la gestion du stress. Le meilleur moyen de diminuer l'influence du stress dans la préparation à la scène ou dans la préparation d’une compétition sportive est d'avoir recours à des spécialistes qui pourront aider les personnes dans la gestion du stress par la mise en application de méthodes adaptées à leurs propres besoins. 1) Méthode Alexander10 Frederick Matthias Alexander (1869-1955) a mis au point au cours de sa vie une méthode étonnante de rééducation physique et mentale. En effet, jeune 10 ALCANTARA Pedro de, Technique Alexander pour les musiciens, Médecine des Arts, édition Alexitère 2000. 21 comédien, il a cherché pendant plusieurs années des solutions à ses problèmes de voix. Alexander disait : « Lorsqu’on a découvert que l’on fait une erreur, on doit d’abord la trouver, puis arrêter de la pratiquer. Lorsqu’on arrête le faux, le juste se fait de lui-même.11» La technique Alexander s’adresse à toutes les catégories de personnes, peu importe leur âge ou leur activité professionnelle. Cette technique conduit à une prise de conscience corporelle et mentale au travers de la posture et du mouvement (apprendre à s’observer et de ce fait : remettre en cause ses questionnements). Ses objectifs sont : dans un premier temps de permettre à l’individu de prendre conscience des tensions inutiles. Ensuite l’objectif est de remplacer les tensions existantes par une dynamique, une bonne posture (en utilisant ce qu’il appelle le contrôle primaire : tête, cou, épaules : unité entre le corps et la pensée), et de maintenir le tout en activité. Cet équilibre doit permettre de trouver un certain confort, une fluidité et une aisance qui aidera le sujet à gérer son stress et/ou son trac et à surmonter l’épreuve qui lui a donné ces tensions. Alexander était persuadé que les mauvaises habitudes (ce qu’il appelle le non-faire) peuvent rapidement disparaître dès lors que le sujet prend conscience de son corps. 2) Méthode Feldenkrais12 Moshe Feldenkrais, né en 1904 en Russie, il obtint son doctorat en physique à Paris avant de devenir l’assistant de Joliot-Curie puis de P. Langevin. Pionnier du judo en France et en Grande-Bretagne, Moshe Feldenkrais réalise la convergence entre la culture traditionnelle orientale et les dernières découvertes de la science moderne. 11 AKNIN G.V. Une approche de la technique Alexander, Médecine des Arts, 1995, 14. In Arcier 2004. 12 www.feldenkrais-france.org/methode.htm 22 À la suite d’un traumatisme grave au genou et grâce à ses connaissances scientifiques très étendues, il a élaboré sa méthode: à partir du mouvement et de son application dans l’image de soi, il fait appel aux quatre parties intégrantes de l’action (le mouvement, la sensation, le sentiment, la pensée) dans une unité de fonctionnement. Décédé en 1984, il a consacré les trente dernières années de sa vie à enseigner sa méthode en Israël, aux Etats-Unis et en Europe. Contrairement à la méthode d’Alexander qui repose avant tout sur une prise de conscience de son corps et des tensions engendrées par un évènement stressant, la méthode Feldenkrais s’appuie sur le mouvement. Par son approche globale du corps en mouvement, elle permet une clarification de ses rapports d’orientation dans le temps et dans l’espace et une reprise du développement général de l’individu. Cette technique ne peut pas s’apparenter à de la gymnastique, car il n’est nullement question d’imiter un modèle ou de chercher un résultat dans une répétition de mouvement. L’objectif est d’explorer les chemins par lesquels le mouvement circule à travers les différentes parties du corps et de clarifier leurs orientations dans l’espace au cours du mouvement exécuté. Cela peut se faire de deux façons différentes : La première consiste en une Prise de Conscience par le Mouvement (exploration de mouvements faciles mais inhabituels exécutés sans efforts, avec l’esprit curieux et l’envie de jouer, de se faire plaisir, permettant de retrouver souplesse et joie de vivre, des capacités inattendues et réconfortantes). La seconde repose sur l’intégration fonctionnelle (séances individuelles où l’enseignant, par ses mains, guide l’élève à travers de nouvelles façons de bouger et d’utiliser son corps par rapport à l’environnement et par rapport à l’intention). « Si vous savez ce que vous faites, vous pouvez faire ce que vous voulez.13» FELDENKRAIS Moshe, La puissance du moi. Paris, Robert Laffont, coll., Réponses 1990. In The Potent Self, A guide to Spontaneity, San Francisco, Harper & Row, 1985. 13 23 3) Le yoga14 Tout le monde a déjà entendu parler, voire pratiqué le yoga. C’est une méthode de relaxation relativement récente dans le paysage occidental. On peut suivre des cours dans des centres de loisirs et des cliniques de santé, tant en région que dans les métropoles – des cours qui s'adressent aux enfants, aux personnes âgées, aux gens stressés, aux bien portants, aux femmes enceintes, aux athlètes... C’est une méthode très appréciée, puisqu’elle a l’avantage de convenir à tous. Les cours se font généralement en groupe, dans un contexte agréable et confiné et non compétitif, ce qui favorise la décontraction et limite les tensions liées au jugement d’autrui. Le yoga n'exige pas de compétences particulières. Il facilite presque instantanément la détente mentale et musculaire par des postures et des étirements qui ont pour but de faire le lien entre le corps et l’esprit. 4) La sophrologie15 Alfonso Caycedo, neuropsychiatre colombien d'origine basque espagnole crée en 1960, ce qu'il nomme la fille de la médecine pour étudier la conscience humaine et les moyens d'en faire varier les états et niveaux. Il s’inspire des méthodes d’hypnose thérapeutique et de relaxation progressive de Jacobson. Caycedo met au point une nouvelle méthode : la sophrologie, avec le désir de prendre en considération lors de son approche, les caractéristiques et spécificités de chacun. La sophrologie vise la recherche de l'équilibre entre nos cognitions (pensées, connaissances, croyances), nos émotions et nos comportements. Elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources en lui-même et d'améliorer sa qualité de vie, dans le but de dynamiser de façon positive les qualités dont il dispose. PRINCIPES DE LA SOPHROLOGIE fr.wikipedia.org/wiki/Yoga 15 www.sophrologie-info.com/ 14 24 • habiter le corps en bonne santé et conquérir l'harmonie physique et psychique, grâce à la répétition de la prise de conscience corporelle. • renforcer l'action positive, afin de développer les éléments positifs du passé, du présent, de l'avenir et de mieux utiliser toutes nos possibilités. Toute action positive dirigée vers notre corps ou vers notre mental à une répercussion positive sur notre être tout entier. L'activation répétée du positif provoque un "effet boule de neige" sur toute la personne. Ainsi, afin de lutter de manière efficace contre le stress, le sophrologue conseillera au sujet de penser de manière positive. D’imaginer que le jury est là pour valider ses acquis et non pour le dévaloriser. Il pensera à la réussite plutôt qu’à la défaite. La « positive attitude » est alors le maître mot ! • Développer la réalité objective, pour apprendre à voir les choses davantage comme elles sont, de développer plus de réalisme et d'efficacité dans l'action. Ainsi, en sophrologie, l'objectif est avant tout de renforcer les structures positives que nous avons tous en nous, en nous appuyant sur les sensations corporelles. L'objectif de l'entraînement est de découvrir cette conscience pour ensuite la conquérir et s'y maintenir, cependant, pour voir une progression il est nécessaire de la pratiquer régulièrement. 5) La PNL16 La PNL est un ensemble de méthodes et de techniques de communication et de mise en œuvre du changement pour promouvoir le développement http://www.ifpnl.fr/ site de l’Institut Français de la Programmation Neuro 16 Linguistique. 25 professionnel et personnel. Elle s'appuie sur une "philosophie" à la fois positive et réaliste qui fonde son efficacité. La Programmation Neuro-Linguistique est née au milieu des années 70 sur le campus de l’université de Santa-Cruz en Californie. Très rapidement, ses auteurs, John Grinder et Richard Bandler l’ont rendue internationalement célèbre. Elle est aujourd’hui enseignée et pratiquée dans le monde entier. PRINCIPE DE LA PNL : L’idée de départ est la suivante : étudier et comprendre comment font les professionnels qui réussissent particulièrement bien dans leur domaine et s’en inspirer pour acquérir leur expertise et enseigner celle-ci à d'autres personnes. De ce fait, la PNL est plutôt positive puisqu’elle offre un ensemble de méthodes et de techniques pour agir en sachant où l’on va et pourquoi on y va. Elle s’applique aux différents contextes de la vie, pour soi-même et avec les autres. Toutes ces techniques travaillent sur le stress en amont, et même si elles ne sont pas directement liées à l’activité du sujet, celui-ci va se sentir de mieux en mieux. Il y aura donc plus de chance pour que le sujet gère son stress à long terme. 6) La préparation mentale À quoi cela sert-il d’avoir peur ? À part le fait de se dire que l’on ne vaut rien, et éviter certains dangers par pure inconscience, la peur nous fait plus de mal que de bien et le fait de se dire que l’on est « nul » ne nous aide pas du tout. Au contraire, la peur nous conforte dans l’idée que l’on n’arrivera de toutes façons à rien, alors intervient le jugement, la comparaison avec les autres, le doute s’installe prend le dessus sur tout… À travers mes expériences, j’ai pu constater à quel point un état d’esprit positif peut changer les choses. Exemple : cette épreuve me fait peur. Imaginer 26 alors que l’on va côtoyer des gens sympathiques, qui ne sont pas là pour nous juger. Se dire qu’il va s’agir d’un moment de partage et d’échange. Michel Riquier propose des suggestions à formuler pour vaincre le trac, en voici un extrait : « Désormais, avant chaque concert (ou chaque spectacle ou chaque représentation), je me sens calme ; je me sens sûr de moi, plein d’assurance ; je possède une confiance en moi totale, absolue. J’attends calmement, patiemment l’entrée en scène en étant totalement détendu. Quand j’entre en scène, je me sens sûr de moi, j’ai confiance en moi ; je me sens tout à fait à mon aise (…) Je suis maître de moi, je me maîtrise facilement ; j’ai de plus en plus confiance en moi. Personne, absolument personne ne m’influence, ne perturbe mon calme, mon assurance (…)17 Pour ne pas subir les états du stress, il faut plutôt agir et faire en sorte d’apprendre à le connaître pour mieux le maîtriser. Il faut donc relativiser la situation stressante et considérer que nous sommes prêts, car si nous nous préparons trop, nous nous faisons des « films » et nous doutons : quelles questions le jury va me poser, comment je vais jouer, comment je vais parler, comment je vais réagir ?… En adoptant cet état d’esprit, il n’y a aucun doute à avoir puisque nous nous répétons que nous sommes prêts, cet état que nous devons rechercher est le principe même de l’ancrage :le principe est de contacter une situation positive que nous allons ensuite ancrer. C’est une évidence : mémoriser l’instant présent du bien être, se souvenir de l’état corporel et retrouver l’émotion dans laquelle nous nous trouvions à ce moment même est essentiel pour la construction des ressources nous permettant d’atténuer ce trac qui nous empêche d’avancer… RIQUIER Michel, Traité méthodique de pédagogie instrumentale, édition Gérard Billaudot 1982. 17 27 CONCLUSION Comme nous l’avons vu tout au long de ce mémoire, le musicien professionnel et le sportif de haut niveau ont de nombreux points en communs (motivation, concentration, compétitivité, détermination …) et qui leur demandent un investissement personnel et/ou collectif très conséquent. Des heures et des heures de travail sont fournies et sont nécessaires pour préparer au mieux les échéances (concerts, examens, compétitions…). Mais elles provoquent chez certaines personnes de nombreuses contraintes telles que des douleurs passagères ou parfois chroniques, ce qui représente donc un énorme stress quand le sujet en arrive à ce stade là. Le musicien et le sportif subissent une grosse pression au quotidien, difficile à gérer pour certains. C’est pourquoi la prise de certaines drogues devient une nécessité, une habitude dont les personnes concernées ont du mal à se passer puisqu’elles leurs permettent d’avoir des effets dans certains cas considérables sur leurs performances. Selon moi, la différence fondamentale entre le sportif et le musicien, vient du simple fait que le sportif s’en procure dans le but d’augmenter les résultats lors de ses performances, alors que le musicien en prend, et je parle en connaissance de causes, afin de tenter d’assurer un minimum lors sa prestation, afin d’éviter d’être pris de panique, et pour faire en sorte de ne pas mettre en péril toutes les heures de travail acharnées auxquelles il s’est soumis. En dépit du fait que certaines situations nous procurent un stress et un trac difficilement contrôlable, il faut comprendre que c’est ce même trac, et tout ce qu’il procure, qui nous permet souvent de réussir malgré tout. Nous sommes poussés par cette montée d’adrénaline que nous ressentons juste avant d’entrer en scène ou avant une compétition sportive. Alors ne sommes-nous pas quelque part légèrement dépendant de notre stress ? Ou du moins du plaisir qu’il procure une fois qu’il est reparti et que nous sommes parvenus à accomplir cette chose qui nous paraissait tellement insurmontable jusque-là ? 28 BIBLIOGRAPHIE • DUMET Nathalie et BROYER Gérard, Cliniques du corps, ed : presse universitaire de Lyon. • CHAMAGNE Philippe, Education physique préventive pour les musiciens, ed : Alexitère. • QUEVAL Isabelle, S’accomplir ou se dépasser, essai sur le sport contemporain. Bibliothèque des sciences humaines, NRF édition Gallimard, 2004. • CARRIER Claire, Le champion, sa vie, sa mort, psychanalyse de l’exploit, édition Bayard, 2002. • GUAY Donald, La culture sportive, pratiques corporelles, édition Presse Universitaires de France, 1993. • Docteur CHOFFRUT Franck et ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé des musiciens et des chanteurs: Contribution de l'homéopathie, edition CEDH • AKNIN G.V. Une approche de la technique Alexander, Médecine des Arts, 1995, 14. In Arcier 2004. • ALCANTARA Pedro de, Technique Alexander pour les musiciens, Médecine des Arts, édition Alexitère 2000. • RIQUIER Michel, Traité méthodique de pédagogie instrumentale, édition Gérard Billaudot 1982. • FELDENKRAIS Moshe, La puissance du moi. Paris, Robert Laffont, coll., Réponses 1990. In The Potent Self, A guide to Spontaneity, San Francisco, Harper & Row, 1985. Sujets de mémoire : • Le trac du jeune musicien, par Stéphanie Castelain, Diplôme d’Etat de flûte traversière au Cefedem Bretagne-Pays de la Loire, juin 2009. • La préparation physique du musicien, par Guillaume Terral, Diplôme d’Etat de tuba au Cefedem Bretagne-Pays de la Loire, juin 2010. 29 • Le travail mental chez le musicien, par Delphine Touzery, Haute Ecole de Musique de Lausane, Pédagogie musicale, 2007/2008. • La scène, et le trac, quelle préparation ? par Elsa Claveria, validation du cycle de perfectionnement au CRR de Bordeaux. Sites internet : www.feldenkrais-france.org/methode.htm www.cnrtl.fr/ tpedopagesportif.e-monsite.com/.../i.../b-legislation-du-dopage.html fr.wikipedia.org/wiki/Yoga www.sophrologie-info.com/ http://www.ifpnl.fr/ 30 Annexe : 04 mars 2009 à 18h45 Par Couet-Lannes VINCENT Dwain Chambers : "j’étais devenu un junkie ambulant" Le sprinteur britannique est revenu dans son dernier livre sur les années de dopage qui ont marqué sa carrière d’athlète professionnel. Des révélations qui font froid dans le dos. Dwain Chambers le repenti, tel aurait pu être l’intitulé de son autobiographie. Celle-ci a finalement été baptisée "Race against me" (la course contre moi-même). Un titre qui évoque bien les années sombres vécues par l’un des plus grands espoirs de l’athlétisme britannique. Si 2002 fut l’année de la consécration pour Chambers (titre européen et record d’Europe à la clé), 2003 marque celle de la descente aux enfers. Contrôlé positif à la THG, substance créée par le laboratoire Balco et réputée indétectable, il est suspendu deux ans et manque les JO d’Ahènes. Aujourd’hui, Chambers décide de passer aux aveux. Le Daily Mail nous en livre certains extraits. "Quatre mois à peine après le début de mon 'programme' pour devenir l'homme le plus rapide au monde, je consommais des médicaments de manière quasi quotidienne", révèle le sprinteur britannique. "Je prenais de tout: pas seulement du THG, de l'EPO ou du HGH, mais aussi de la testostérone pour m'aider à dormir et réduire mon cholestérol, ou de l'insuline. J'étais devenu un junkie ambulant". Chambers se serait ainsi administré plus de "300 drogues différentes" durant la simple année 2002, ce qui explique en grande partie ses performances cette annéelà. "Lorsque j'étais propre, mon record personnel était de 9,97 sur 100 mètres. Une année plus tard, après des nuits sans sommeil, l'angoisse, la douleur des crampes d'estomac, les nombreuses prises de sang, l'irrégularité de mes résultats et la déception de manquer plusieurs courses, j'avais réussi à courir en 9,87", reconnaît le Britannique. Dwain Chambers précise qui plus est ne jamais avoir été contrôlé positif durant cette période faste, où il sera d’ailleurs l’un des rares sprinteurs à battre Maurice Greene. Il tombera finalement quelques mois plus tard, premier d’une longue liste d’athlètes mouillés dans le scandale Balco (2003). Depuis, Chambers s’est racheté une conduite, malgré l’image de pestiféré qu’il traîne comme un lourd fardeau dans le milieu du sport anglais. Exclu de la sélection britannique pour les JO de Pékin, il a finalement été réintégré à l’occasion des prochains Championnats d'Europe en salle de Turin (6-8 mars), où il sera l'un des favoris du 60 m. Le patron de l’athlétisme anglais, Charles van Commenee, a récemment déclaré qu'il était "temps de pardonner à Chambers". "Cet homme a commis une faute, il a été condamné, il a exprimé ses remords. C'est la vie." 31 Le 30/04/2012 à 16:34:00 | Mis à jour le 30/04/2012 18:54:10 Ts sports- Dopage : Pas d'exclusion à vie des JO Dwain Chambers et David Millar sont sélectionnables pour les JO de Londres. Le principe d'exclusion à vie instauré par le Comité Olympique Britannique a été estimé non conforme au Code Mondial Antidopage. Un athlète sanctionné pour dopage ne peut pas être exclu à vie des Jeux Olympiques. C'est ce qu'a annoncé mercredi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), saisi par le Comité Olympique Britannique (COB), qui avait instauré une règle empêchant les athlètes suspendus pour dopage pendant au moins six moins, d'être qualifiables pour les JO. «Les règles liées à la sélection des athlètes britanniques pour les Jeux Olympiques n'est pas en adéquation avec le Code mondial antidopage», a expliqué le TAS, réglant ainsi le litige entre l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) et le COB. Ce dernier ne voulait par exemple pas permettre au sprinter Dwain Chambers (suspendu deux ans en 2003) et au cycliste David Millar (suspendu deux ans en 2004) de prendre part aux Jeux de Londres cet été. Le COB a fait part de «sa grande déception» suite à l'annonce du TAS, ce lundi : «Il n'y a aucun doute, pour tous ceux (athlètes, entraîneurs, fédérations...) qui combattent le dopage, que cela sera considéré comme une victoire en creux, a estimé en conférence de presse Colin Moynihan, le directeur du Comité Olympique Britannique. Nous vivons des temps difficiles. L'AMA perd du temps et de l'argent à s'en prendre à des pays qui veulent fermement s'opposer aux tricheries via dopage.» Le discours n'était évidemment pas le même du côté de l'Agence Mondiale Antidopage. «Nous avons passé la dernière décennie à harmoniser la lutte contre le dopage dans le monde entier, a voulu rappeler John Fahey, le président de l'AMA, en créant un ensemble de règles après consultation et accord des parties prenantes, aussi bien des organismes de sport que des gouvernements.» Une place aux Jeux ? Pas garanti... Si Chambers et Millar, qui se trouvaient en première ligne, sont désormais sélectionnables, leur participation aux JO n'est pas encore acquise. L'un des porteparoles de la Fédération anglaise de cyclisme a d'ailleurs expliqué, concernant Millar, que «l'équipe pour les Jeux ne sera désignée qu'en juin. Nous choisirons parmi des coureurs disponibles, en forme, et pour lesquels nous estimons qu'ils présentent les meilleures chances de médailles.» Des critères sur lesquels le TAS ne se prononcera pas. «Nous vivons des temps difficiles. L'AMA perd du temps et de l'argent à s'en prendre à des pays qui veulent ». 32 33