FICHE DE TRAVAIL ELEVE SEQUENCE 1, séance 1

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FICHE DE TRAVAIL ELEVE SEQUENCE 1, séance 1
FICHE DE TRAVAIL ELEVE
séance 1
SEQUENCE 1,
LA: Les diaboliques, « Le bonheur est dans le crime », Barbey d'Aurévilly
Consigne : 1) Après avoir lu l'extrait qui correspond à ton groupe,complétez le tableau en répondant
aux questions suivantes. Vous justifierez vos réponses à l'aide du texte.
Questions
Réponse
Justification
Que se passe-t-il dans cet extrait
?
Qu'apprend-on sur les
personnages en présence ?
Quel titre peut-on lui donner ?
Consigne: 2) (A faire à la maison) Cherchez une biographie de Barbey d'Aurévilly, recopiez-en
l'essentiel. Votre compte-rendu ne dépassera pas 5 lignes.
Consigne: 3) Après avoir relu l'extrait étudié en lecture analytique (De "Je ne la voyais alors que de
profil..." à "...ses naseaux froncés vibraient encore.") répondez aux questions suivantes. Vous
indiquerez les réponses sur votre cours et les justifierez grâce à un relevé dans le texte, au surligneur.
A)
- De quoi est-il question dans cet extrait ?
- Qui est le narrateur ? Quel est le point de vue narratif ?
- Où se déroule l'action ?
- Quels sont les personnages en présence ?
- Quelle est l'action ?
B)
- Champs lexicaux dominants => que peut- on en conclure ?
- Quels points communs ou différences peut-on relever entre le
personnage de la femme et l'animal ? (dans l'espace, dans leur attitude...)
C)
- Qu'apprend-on sur le personnage féminin ?
- Selon vous à quoi « sert » ce passage ? /quelle est la fonction narrative
de ce passage ?/
Pistes pour la correction des questions et la trace écrite des élèves :
Le Bonheur dans le Crime, nouvelle faisant partie du recueil les Diaboliques (1874), Folio
Introduction :
Bien que n'ayant jamais connu la notoriété d'écrivain de la même époque comme Maupassant,
Jules Barbey d'Aurévilly réussit avec LES DIABOLIQUES un bijou de littérature à l'intersection entre le
romantisme le plus exacerbé des sentiments, le réalisme social et humain le plus implacable, et le
fantastique du milieu du XIXème siècle, si loin du merveilleux ou de la science fiction. Le bonheur dans le
crime est l'une des nouvelles de ce recueil, dans lequel sont dépeints les vices es plus monstrueux à
travers l'évocation de quelques destins individuels et extraordinaires. Nous allons voir comment ce récit
met en scène de manière frappante leur confrontation, et installe un parallèle entre la femme et la
panthère; enfin, nous examineront la portée symbolique et fantastique de cette victoire étrange.
1) UNE ANECDOTE SAISISSANTE ====> questions A)
A- Un spectacle frappant
L'histoire est narrée en partie en focalisation externe, puisque le narrateur est le témoin de l'action
principale, et que nous la connaissons par lui. Mais ce narrateur est lui aussi un personnage, et nous
connaissons ses sentiments par une focalisation interne : les types de narrations sont donc enchâssés.
Dans le début de la nouvelle, le narrateur entreprend d'évoquer à la première personne une scène dont
il a été témoin au zoo, alors qu'il se promenait avec son ami, le docteur Torty: une femme et une
panthère se font face et, contrairement à toute attente des deux belles, c'est la plus humaine qui a le
dessus sur l'autre.
B- Le poids des regards
Le jeu des regards et leur mise en abîme contribue également à l'effet dramatique de la scène.==> Il
est au cœur de la scène puisque c'est l'arme du duel qui oppose la femme et la panthère.==> Le regard
est aussi redouté par celui des spectateurs de la scène : narrateur & groupe des gens.à Au bout de la
chaîne des regards, on trouve enfin celui du lecteur à qui on donne une image à voir à travers la
description, et une scène à observer à travers la narration.==> Il y a donc un jeu de miroir, au centre
duquel se trouve la femme qui focalise tous les regard sur elle.
C- La dramatisation du récit
Elle est intensifiée par la structure du texte et les procédés narratifs
==> Dilatation du temps qui donne + de force à ce court instant. Obtenu grâce aux longues extensions
descriptives, qui arrêtent l'image sur la femme et la panthère tour à tour et font monter le suspense
dramatique.
==> L'action dramatique elle-même n'est narrée que des l. 24 à 29 les dernières lignes tirant déjà le
bilan. l'action centrale est donc très condensée.==> Insistance sur la rapidité qui accompagne l'idée
de surprise et de danger évoquée par le raccourcissement des propositions, leur syntaxe incomplète et
les points de suspensions et d'exclamation, qui les rapprochent de l'expression orale et actualise le
récit. (On peut remarquer la concordance entre le champ lexical de la brièveté et de la rapidité, et
des procédés de styles, et les rythmes saccadés ou abrégés par la ponctuation et les petits groupes
syntaxiques ou la présence de + en + fréquente de termes mono ou dissyllabiques.)
2) LE PARALLELE ENTRE LA FEMME ET LA PANTHERE ======> QUESTIONS B
A- La situation dans l'espace
La situation et l'espace mettent symboliquement en parallèle la femme et la panthère. Toutes deux se
font face sans parler, presque sans bouger, seulement séparées par 'les barreaux de la cage', frontière
réversible, et elles s'affrontent du regard, tout en étant exposées au regard des autres. Dans ce zoo, la
femme comme la panthère ne peuvent échapper à leurs spectateurs. On a plutôt l'impression qu'elles
sont toutes deux en cage, comme le dompteur et son animal, et qu'elles sont isolées du reste du public.
De la description de la femme et de la panthère ressort le caractère remarquable et superbe de ces
deux personnages.==>Elles sont toutes les deux muettes et n'existent que par leur apparence et
quelques rares et menus gestes.
B- La panthère-femme
La présence de la panthère est inattendue et riche en connotations extraordinaires. Le texte insiste
sur son caractère félin et instinctivement sauvage. Finalement on n'a pas le sentiment de voir une bête
en cage, à l'instinct dénaturé, mais, alors qu'on est au zoo, on croit voir un fauve à peine retenu par ces
barreaux.
Elle est dotée d'une grande animalité et d'une féminité certaine. Il faut remarquer d'abord que le nom
de cet animal, quel que soit son sexe, est féminin, ce qui les rend d'emblée semblables, notamment
dans les pronoms qui leur correspondent dans la grammaire de la phrase. Réputation de beauté et
d'élégance renvoi l'image d'une femme. On parle même de velours qui est un tissu féminin, de fourrure,
de robe. Dans le deuxième paragraphe, c'est à travers les sentiments qu'il prête à la femme que
l'auteur humanise la panthère.
C- La femme-panthère
Mais le but de cette analogie est avant tout de faire de la femme une vraie panthère, de la revêtir des
spécificités habituellement propres à ce type de fauve.==>Elle a le même regard.==> Un des
spectateurs la traite de panthère (termes de comparaisons et vocabulaire réservé à la description de ce
type d'animal)==>Geste final digne d'un félin
A cela s'ajoute la beauté et l'élégance exceptionnelle de la femme qui lui fait face.(bcp
d'hyperboles).==> Le geste spectaculaire et dangereux de cette femme, qui risque sa main vient donc
presque naturellement compléter ce spectacle stupéfiant.
3) LA SUPERIORITE DE LA FEMME: UN EPISODE FANTASTIQUE ET REVELATEUR ===>
QUESTIONS C
A- La double victoire de la femme
à La femme l'obtient sans bouger et par le regard. Elle oblige le félin à fermer les yeux.à Le geste final
de la femme que l'animal ne parvient pas réellement à punir résultat dérisoire.
B- Un pouvoir surnaturel ou fantastique
Cette dernière victoire est étrange et privilégie l'interprétation fantastique. Cette scène aurait pu avoir
lieu un jour et endroit banals or la présentation subjective de l'anecdote, à travers la vision du narrateur,
nous place devant une hésitation rationnelle ou surnaturelle d'un événement placé dans un contexte
réaliste et vraisemblable. Le noir rapproche de la sorcellerie et du diable.
C- Un événement qui révèle le caractère inquiétant du personnage
On ne sait ni son nom ni son histoire et n'en semble que plus mystérieuse et énigmatique.
Apparemment rien ne lui résiste, ni homme ni bête, car elle a la puissance, la beauté et l'instinct d'un
animal royal, associé à la séduction et à l'intelligence d'une femme.
Conclusion :
Ce passage nous régale à la fois d'une anecdote passionnante, à l'atmosphère étrange et fantastique,
mais aussi d'un portrait à la fois physique, moral et symbolique d'un personnage-clef pour le récit. C'est
avec un art consommé que l'auteur attire notre attention et retient notre intérêt sur cette femme
mystérieuse, et nous donne envie de lire la suite pour comprendre qui elle est. Or, LE BONHEUR
DANS LE CRIME confirme bien cette impression, puisque le personnage féminin se nomme
'Hauteclaire', est une bretteuse hors pair, et accepte de se cacher dans la domesticité de son amant,
pour mieux attendre ou préparer la mort de sa femme légitime. Enfin heureux, le couple jouit dons de
son impunité monstrueuse, lorsque le narrateur de passage les rencontre, et c'est son ami le docteur
Torty qui lui révélera leur histoire. Pour le lecteur, ce texte fonctionne donc comme un incipit un peu
retardé, et justifie le retour en arrière de la narration sur ce personnage au statut d'héroïne;
DOCUMENT ANNEXE
Résumé - Les Diaboliques Les diaboliques est un recueil de six nouvelles (260 pages). Dans ces
sombres, cruelles et extravagantes histoires réelles de ce temps civilisé, l'auteur souligne l'origine
diabolique des perversions morales qu'incarnent les héroïnes (car le titre s'applique aussi bien aux
histoires racontées qu'à leurs protagonistes qui sont tourmentées et habitées de passions invincibles.
Ces nouvelles se veulent morales, toute peinture l'étant toujours assez quand elle est tragique et
qu'elle donne l'horreur des choses qu'elle retrace. Le rideau cramoisi : Vers 1850, en France, le
narrateur rencontre, dans une diligence, le vicomte de Brassard, un célèbre dandy qui lui raconte
l'aventure qui lui est arrivée alors que, âgé de dix-huit ans, il était jeune officier en pension chez un
couple de bourgeois dont la fille, très belle mais très distante, lui avait fait soudain des avances
dissimulées, était même venue, six mois durant, alliant la plus grande impassibilité à la frénésie
passionnelle, le rejoindre dans sa chambre où, une nuit, elle était morte dans ses bras. Plongé dans
l'épouvante, sur les conseils de son colonel, il avait fui et n'avait jamais su la fin de cette histoire. (46
pages) Le plus bel amour de Don Juan : Il y a une race de don Juan à laquelle appartient le comte
de Ravila. Au repas que lui offrent douze des femmes qu'il a séduites, il raconte le plus bel amour qu'il
ait connu : il était l'amant d'une femme qui avait une fille de treize ans qui lui montrait beaucoup
d'aversion. Or, un jour, elle s'accusa auprès de son confesseur d'être enceinte et elle avoua à sa mère
que c'était après s'être assise dans un fauteuil qui avait été occupé juste auparavant par le comte. (20
pages)
Le bonheur dans le crime : Un vieux médecin voyant à Paris un couple formé de deux êtres
magnifiques raconte leur histoire. Fille d'un ancien soldat de Napoléon, maître d'armes dans une petite
ville de Normandie, Haute-Claire faisait de l'escrime avec les aristocrates de l'endroit, dont le comte de
Savigny, puis elle disparut mystérieusement. Le médecin la retrouva, sous le nom d'Eulalie, servante
de la comtesse de Savigny et découvrit l'amour secret qui l'unissait au comte. Or la comtesse mourut
empoisonnée ; en dépit du scandale, le comte épousa Haute-Claire et, depuis, ils vivent dans le plus
grand des bonheurs. (47 pages).
Le dessous de cartes d'une partie de whist : Dans un salon parisien, un conteur évoque la société
aristocratique d'une petite ville de Normandie passionnée par le whist. Au cours d'une partie
mémorable, la comtesse de Stasseville exhibe un diamant, mange des résédas. Cela s'expliquerait
parce qu'elle serait devenue la maîtresse secrète de l'étonnant Anglais passé par les Indes avec lequel
elle jouait : il lui aurait fourni non seulement le diamant mais le poison qui emporta sa fille, de même
que le bébé dont le cadavre engraissait les résédas. (41 pages)
À un dîner d'athées : Dans une ville très catholique de l'Ouest, d'anciens révolutionnaires et d'anciens
militaires de l'Empire se réunissent pour des dîners et l'un d'eux, le commandant de Mesnilgrand, se
voyant reprocher d'être entré à l'église, raconte qu'au cours de la guerre d'Espagne il avait eu une
maîtresse qui aurait eu de lui un enfant, mort très vite. Elle était la femme d'un autre officier qui, dans
une crise de jalousie, avait brisé l'urne contenant le cour de cet enfant, cour que Mesnilgrand avait
recueilli et confié au prêtre. (55 pages)
La vengeance d'une femme : Après avoir constaté l'incapacité de la littérature moderne à traiter des
sujets vraiment forts, l'auteur raconte l'aventure arrivée à un aristocrate français qui a suivi, à Paris,
une prostituée à la beauté fascinante, qui lui rappelait quelqu'un. En effet, elle lui révéla être la
duchesse de Sierra-Leone, l'épouse d'un des plus grands seigneurs d'Espagne. Elle se vengeait de lui
de cette façon terrible, en souillant son honneur, car il avait fait tuer l'homme qu'elle aimait de l'amour le
plus pur. Consumée par cette vie, elle mourut à la Salpêtrière.

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