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Lundi 25 Janvier 2016
Magazine 21
Tendance
LLIM
Libreville/Gabon
Elles sont de retour, après
avoir disparu de la circulation durant une longue période. De vue ou de fausse
vue, sans correction, encore appelées "fantaisies",
les lunettes style vintage ou
rétro ont le vent en poupe
à Libreville, créant, par la
même occasion, un foisonnement entre celles qui
sont de type médical (optique) ou tout simplement
utilisées à des fins de "buzz
ou Ngôp", pour reprendre
des expressions communément utilisées par les
jeunes. La mode a généralement cette habitude
d'emprunter des chemins
circulaires, au regard des
accessoires et autres produits qui disparaissent pendant une courte ou longue
période, avant de revenir
sur le marché... avec succès.
Photo : DR
AUX motifs divers et variés
(panthère, zèbre...), mais
aussi aux couleurs vives ou
ternes (orange, rouge,
noire, marron...), à leurs
formes (ovales, carrées,
rondes...), les lunettes vin‐
tage ou rétro sont surtout
reconnaissables par leurs
montures très visibles,
parfois même surdimen‐
sionnées que certains qua‐
l i " i e r a i e n t
"d'extravagantes".
Chacun y va de son choix
pour créer le "buzz ou le
Ngôp" qu'il voudrait af"i‐
cher, pour reprendre un
langage commun aux
jeunes, ou tout simplement
parce que, semble‐t‐il, ces
montures conviendraient à
tout type de visage, un fait
imputable à leurs formes
variées.
« Finies les montures !ines
et discrètes!» C'est, du
moins, ce à quoi renvoie
l'observation faite au quo‐
tidien. Mais également, les
avis de quelques opticiens
avec lesquels nous avons
pu échanger. « Depuis le
début de cette année et déjà
en 2012, nous recevons quotidiennement des personnes
de tout âge et sexes confondus, qui réclament un style
de montures, qu'elles soient
de marque connue ou non,
la demande est axée sur les
montures volumineuses»,
con"ie Luc Obame, opticien
visagiste exerçant à Libre‐
ville.
Il suf"it de sillonner les dif‐
férents lieux publics de la
Jaleel Ahmad White jouant le rôle de Steve Urkel
dans "Family Matters".
"J'ai toujours été une adepte du style retro",
confesse cette jeune dame.
capitale (administrations,
écoles, hôpitaux et bien
d'autres artères de la ville)
pour se rendre compte de
ce que, ce nouvel acces‐
soire "mode" pour cer‐
tains, et "utile, voire
sanitaire" pour d'autres,
semble rencontrer l'adhé‐
sion de plusieurs per‐
sonnes,
hommes
et
femmes, allant des plus pe‐
tits aux plus grands.
VIVE LA MODE• Le style
vintage ou rétro, que l'on
dé"init comme la réactuali‐
sation des classiques du
passé, aurait, semble‐t‐il, le
vent en poupe. Ce qui fait
dire à une sexagénaire ar‐
borant des lunettes style
rétro que, pour sa généra‐
tion (1950), c'est un peu
comme si le temps refaisait
une boucle sur lui‐même,
reprenant ainsi, au pas‐
sage, ce qui avait été mis au
placard. « Dernièrement, en
me rendant à l'hôpital, j'ai
été surprise d'entendre des
jeunes !illes dire : oh! la
Vieille a des lunettes à la
mode, elle suit!», explique
cette dame âgée, avant
d'embrayer, l'air amusé : «
Je leur ai répondu: c'est
vous qui êtes venues trouver
la vieille avec cette mode
comme vous le dites si bien.
Nous étions déjà à la mode,
alors que vous n'étiez même
pas encore nées».
Les plus jeunes, par contre,
pour coller avec leur
époque, se souviennent
qu'il y a environ une di‐
zaine d'années, il était dif‐
fusé sur une chaîne de
télévision locale, une série
très prisée par certains
d'entre eux, "Family matters" - Vie en famille, en
français ‐, tournée dans les
années 1989‐1998 et met‐
tant en scène le person‐
nage de Steve Urkel,
incarné par le comédien et
acteur Jaleel Ahmad White.
Pour rappel, Steve Urkel,
personnage extrêmement
maladroit et à la tête d'un
"intello", avec sa paire de
lunettes qui occupait tout
ou presque tout son visage,
est sans nul doute le per‐
sonnage de référence de
beaucoup
de
jeunes
adeptes des lunettes style
vintage ou rétro. A telle en‐
seigne qu'il aurait été la
muse, les ayant poussés à
opter pour les lunettes aux
grosses montures.
C'est d'ailleurs, à juste
titre, que certains adeptes
du style rétro ou vintage,
interrogés sur le nom des
lunettes qu'ils portent, ont
répondu qu'il s'agissait des
lunettes à la Steve Urkel,
marquant ainsi leur atta‐
chement au personnage de
cette ancienne série télévi‐
sée à succès.
LA MODE SE DÉMODE, LE
STYLE JAMAIS• Selon l'an‐
thropologue
français
Claude Levi Strauss (1908‐
2009), « la mode se démode, mais le style jamais.»
Laurena Eyang, une adepte
du vintage, ne le démen‐
tira pas car, pour elle, bien
que le prix de cette mon‐
ture ne soit pas à la portée
de toutes les bourses, le
côté "inancier ne l'a nulle‐
ment découragé à se pro‐
curer le type de monture
qu'elle voulait. « J'ai choisi
cette monture parce qu'elle
est très tendance, et comme
j'ai un faible pour le style
rétro, j'y suis allée tête baissée, mettant ainsi de côté
son prix, qui était assez
élevé», con"ie‐t‐elle, un
sourire en coin.
Wilma M., une autre
adepte du vintage, évoque,
quant à elle, le confort et la
résistance de cette mon‐
ture aux différents chocs
qu'elle pourrait subir. « Il
est vrai que le prix de cette
monture n'est pas donné à
n'importe qui. Toutefois,
deux raisons m'ont poussée
à l'acheter: elle est confortable à porter et elle résiste
aux !issures, contrairement
à la monture que j'avais
l'an dernier», dit‐elle, d'un
air convaincu.
Un autre adepte du style
vintage ou rétro, Clotaire
B., dit tout simplement
qu'il n'a aucune raison
pouvant expliquer son
choix pour ce style de lu‐
Photo : LLIM
Clotaire B. :"C'est la seule monture qui m'allait chez
l'opticien au moment de l'achat"
Photo : LLIM
Photo : LLIM
Retour aux lunettes de vue style vintage ou rétro
Cette jeune dame affirme que les lunettes style vintage
sont très confortables et, surtout, résistent aux chocs.
nettes. « Je ne saurais réellement vous dire la motivation de mon choix, si se n'est
que ça m'allait mieux que
les autres montures présentes chez l'opticien à ce
moment-là», explique‐t‐il,
surpris d'apprendre qu'il
se retrouve dans une mode
qui
fait
beaucoup
d'adeptes.
« Que ne ferait-on pas pour
être à la page?», lance Vi‐
viva I., une autre adepte du
style vintage ou rétro. Qui
l'arbore, non pas pour des
raisons médicales, mais
plutôt parce que c'est la
mode du moment. « Je ne
crois pas être la seule personne à mettre ce genre de
lunettes juste parce qu'elles
ont pignon sur rue en ce
moment», se justi"ie‐t‐elle,
"ièrement.
Anniversaire
Un an s’en est allé, un autre arrive.
Dieu, je te remercie de veiller sur moi chaque jour.
Accorde moi les désirs de mon coeur cette année.
Joyeux anniversaire.
Ghislain