«Graphisme en France : l`affiche, un support de communication

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«Graphisme en France : l`affiche, un support de communication
«Graphisme en France : l’affiche, un support de communication entre art
et design, reflet des mutations de la société française.»
INTRODUCTION
Design, graphisme, affiche
I HISTOIRE DE L’AFFICHE
1.
Des origines à l’industrialisation.
1789, La libre communication des pensées et des opinions
L’essor industriel: production & consommation.
L’apogée de l’affiche, Progrès techniques: boulersement esthétique.
Naissance de l’affiche artistique commerciale.
2.
Rupture et expérimentation
L’ art nouveau, réaction à l’industrialisation.
L’après 1900, l’essor de la publicité.
Les avants-gardes, l’affiche comme moyen d’expression.
3.
Période de tension
La première guerre mondiale, apparition de la propagande.
Dada, un mouvement en réaction à la première guerre mondiale.
L’après guerre, art déco et les premiers affichistes.
La seconde guerre mondiale, retour à la propagande.
4.
Graphisme et contestation
Après guerre, les années 50, l’affiche moderne et l’essor du graphisme.
Les années 60, communication et arrivée de nouveaux médias.
Les affiches de Mai 68, rébellions et contestation: la force des affiches
L’affiche actuelle.
CONCLUSION
II ÉTUDE DE L’AFFICHE
1.
Fonction de l’affiche
2.
Lecture d’une affiche
3.
Étude d’une affiche, description, analyse plastique, interprétation
I INTRODUCTION
(Design)
Avant de parler de graphisme et de s’interroger sur ce que ce terme signifie réellement, nous devons
nous pencher sur le terme «design» auquel est rattaché le graphisme. (Que connaissez-vous de ce terme?) Le
design est défini comme une «discipline visant à la création d’objets, d’environnements, d’oeuvres graphiques,
etc. , à la fois fonctionnels, esthétiques et conformes aux impératifs d’une production industrielle. (Petit Larousse, 1989) De son côté, Raymond Guidot, historien d’art le considère tel que «la part de création assurant la
cohérence entre les impératifs technologiques de fabrication, la structure interne de l’objet, sa valeur d’utilisation
et son aspect final.» Faisons un bref résumé de l’histoire du design. A l’origine, le mot design provient de «dessein» qui signifiaient à la fois dessiner, montrer et indiquer. Il contient les notions de dessin (activité graphique)
et de dessein (projet, idée) et concerne les productions d’objets ou de signes. Le terme «d’esthétique industrielle» apparaît au USA après la crise de 1929. Le mot design est introduit en France dans les années 60, remplaçant l’expression «esthétique industrielle». Dans les année 60, le mot se banalise dans le grand public jusqu’à
signifier, un «style design», (généralement en plastique orange, puis rouge, ou en bois, donc scandinave). Dans
les années 80, le design est sur-médiatisé puis s’essouffle. Il va revenir en force vers le milieu des années 90.
(Dictionnaire des Arts appliqués et du design - Editions du Regard)
Aujourd’hui, le mot design est utilisé dans un grand nombre de domaines pour qualifier des objets, des procédés, des services et leurs systèmes envisagés dans l’ensemble du cycle de vie.
Peut-on parler du designer, du graphiste comme d’un artiste? La définition suivante nous indique que l’art
consiste en la création d’objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l’homme un état
particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique. (Petit Larousse)
(Qu’est ce que le Graphisme?)
Le graphiste ou designer graphique possède donc ces qualités mais n’est pas seulement cela, il est également
un technicien capable de produire pour l’industrie. (que connaissez vous, graphistes connus?) Le centre national des arts plastiques défini le graphisme comme «une forme de communication visuelle présente dans tous les
domaines de la vie quotidienne, dans les sphères publiques et privées. Il s’agit de la conception et de la réalisation des projets et programmes allant des identités graphiques, des affiches, et des imprimés de toutes sortes
- livres, annonces, journaux, revues, dépliants, brochures, formulaires... à la signalétique, les génériques»
Cette activité regroupe donc une multitude d’applications et l’affiche en fait parti (quelle intérêt portez-vous à ce
média?). Nous entendons l’affiche comme un «écrit, généralement imprimé, servant à donner à un large public
une information de nature officielle ou publicitaire» (cnrtl). Une affiche est un support de communication, d’information, que ce soit dans le domaine politique (affiche de propagande, de contestation...) , culturel (affiche de
théâtre, cinéma, cirque) ou publicitaire ( affiche de tourisme, produit de consommation...). Il existe donc plusieurs
types d’affiches que nous décriront un peu plus loin.
L’affiche
Nous allons aborder dans cette conférence l’affiche en France de manière chronologique des origines à aujourd’hui. Nous tenterons de vous donner une vision d’ensemble de ce média qui fut le témoignage de toutes
les transformations économiques et sociales, et qui a accompagnée les évolutions technologiques comme
stylistiques.
Nos informations seront principalement tirée du livre l’encyclopédie de l’affiche ainsi que d’autres écrits d’Alain
Weill. Il fut conseil d’afficheur, directeur du musée de l’Affiche de Toulouse jusqu’en 1985. C’est lui qui en 2001
fonde et dirige le festival international de l’affiche et des arts graphiques de Chaumont (dont on reparlera plus
tard). Il possède donc un grand savoir dans le domaine de l’affiche. Ainsi que Michel Wlassikoff, théoricien du
graphisme.
I HISTOIRE DE L’AFFICHE
1.
Des origines à l’industrialisation.
Pendant des siècles et des siècles l’information, le savoir est destiné à une certaine élite, car diffusé en latin.
Des «crieurs public» sillonnent alors les rues, afin de proclamer les traités officiels venant du roi, de l’église, de
conféries. Ils annoncent les arrétés municipaux, les enterrements, les marchandises...
Jusque là, toute information destinée au peuple est donc orale.
Le papier n’arrive réellement en France qu’à partir du XIVème siècle et l’imprimerie à partir du XVème.
On ne peut commencer à parler d’affiche qu’au moment ou ce support et cette technique sont réunis.
On voit donc au XVéme siècle naître une production de support informatif. On appel «placards». Les premiers
support de communication papier. Les tout premiers sont typographiques (souvent une suite de phrases qui ne
comporte pas d’image) et de petits formats.
Les tout premier à diffuser une information imprimée en langue vulgaire et donc à l’égard du peuple seront les
protestants au début du XVIème siècle. (on découvre alors la puissance de la revendication).
L’ opinion publique divergeant de l’opinion royale lui vaut de nouvelles lois assez sévères qui autorisent seuls les
édits royaux et les décrets religieux. Les productions officielles et quelques productions interdites cohabitent
ainsi sous la répression et le contrôle. (société sous contrôle, qui n’est pas libre d’expression).
En 1539, François Ier accorde un affichage après: «avoir été publiées à son de trompe et cri public seront attachées à un tableau...», l’affichage est né.
La technique de la gravure sur bois est quelquefois utilisée pour réaliser des illustrations mais elle reste une
technique d’impression très coûteuse. Pendant trois siècles, l’affiche sera alors réservée aux spectacles, au
recrutement et à de très rares commerçants.
1789, La libre communication des pensées et des opinions
Au XVIIe s. une liberté surveillée est accordée à l’affichage, ainsi quelques ateliers de création Parisiens voient
le jour. La révolution provoque un déchaînement dans le domaine, «La libre communication des pensées et
des opinions» est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme le 26 août 1789. Les ateliers d’impression
se multiplient dans Paris, ils sont alors plus de 200 à produire journaux, pamphlets et affiches reflet de leurs
époque. La mise en page est rigide, la typographie occupe une place privilégiée à la diffusion de devises et
de slogans. Seuls quelques symboles révolutionnaires ornementent parfois l’affiche. Les ateliers ont donc une
liberté totale d’imprimer et de placarder l’information comme bon leur semble. (1ère grande mutation)
L’essor industriel: production & consommation.
Jusqu’à cette fin XVIII, les affiches sont généralement appliquées «aux coin des rues, aux portes des particuliers ou aux églises» (Dictionnaire de Richelet, 1724). C’est à partir du XIX, et grâce aux travaux de rénovation
de Paris entrepris par Haussman que les supports d’affichage public se développe. Des quartiers entiers sont
couverts de palissades, offrant à l’affiche des surfaces importantes d’exposition. Les affiches s’accumulent, se
superposent et animent le paysage urbain (ce qui inspirera plus tard des artistes comme Hains Villéglé qui à
partir de décembre 1949 commencera à récolter des affiches lacérées par le temps pour en faire des oeuvres
d’art.) Des sociétés d’affichages naissent et installent des cadres en bois pour un affichage réservé.
Des supports spécifiques se développent:
-Le mur pignon
-La colonne Morris (de Gabriel Morris, imprimeur 1842), (qui fait entièrement parti du paysage urbain, très renommé, fait parti de notre culture, elle est toujours utilisée de nos jours) se réserve à l’affichage théâtrale.
-Le mobilier urbain
Et plus tard, à partir de 1900, le métro deviendra lui aussi un lieu d’affichage privilégié (quai, tunnel, couloir,
escalier...).
Mais revenons au début du XIXème siècle:
La «révolution industrielle», ou « âge industriel » (terme que les historien préfèrent) du début XIXème siècle en
France indique le basculement (plus ou moins rapide) d’une société «agraire et artisane» à une société «commerciale et industrielle», cette vague touche bien sûr l’économie du pays, mais aussi la politique et la société
elle-même. Cette transformation qu’est l’industrialisation bouleverse les techniques de production, le système
artisanal est remplacé de plus en plus par la machine afin d’être plus productif (on parle de «production de
masse»).
Utilisation de l’acier, du fer et des énergies nouvelles, invention de la première machine à vapeur, du premier
chemin de fer...
La multiplication de produits nouveaux est due aux prouesses techniques et technologiques. L’économie est en
plein essor, «production» et «consommation» définissent ce siècle. Les produits alors considérés comme étant
de luxe deviennent accessible à la population (automobile, cycle, et plus tard électroménager). (2éme grande
mutation) L’information afflue, on assiste à un essor de la presse journalistique mais aussi à un essor de l’affichage, notamment grâce à l’apparition de la lithographie. L’affiche devient un «média privilégié».
Liberté civile.
L’apogée de l’affiche, progrès techniques & bouleversement esthétique. Naissance de l’affiche artistique commerciale.
Les progrès techniques en matières d’impression:
C’est à cette période, dans les années 1820 que la lithographie voit le jour en France. Cette technique d’impression à plat permet la production de multiples exemplaires. La technique repose sur le principe chimique de
la répulsion de l’eau par les corps gras. Le dessin est tracé sur une pierre calcaire parfaitement lisse avec un
crayon ou bien une encre grasse; le dessin est fixé sur la pierre à l’aide d’une gomme arabique. Après avoir humidifié la pierre, l’imprimeur y applique une encre grasse avec un rouleau. Cette encre ne se dépose que sur les
parties grasses, les parties imbibées d’eau ne retenant pas l’encre. On termine en pressant la pierre et le papier
pour l’imprimer.
L’application de la technique de la lithographie à l’affiche marquera le bouleversement le plus remarquable de
son histoire.
Au milieu du XIXéme siècles, plusieurs procédés techniques cohabitent:
- La typographie, souvent imprimée à l’aide de caractères en bois.
- création de nouvelles famille de cactères (plus en plus de fonderie),
- typographie avec plus de lisibilité, d’impact.
- l’illustration commence à jouer un rôle important.
On assiste à un réel essor de l’affichage.
Vers 1845, Jean Alexis Rouchon développe la première impression polychrome issue de l’impression des papier
peints. Cette invention permet la production d’affiches extérieures de grands formats, mais c’est seulement
en 1866, que Jules Chéret développe la technique de la chromolithographie. Inventée en Angleterre, il sera le
premier à l’introduire en France.
Chromolithographie: La lithographie en couleur, ou polychrome est un procédé qui reprend exactement le même
principe que la lithographie tout en permettant d’obtenir des tirages en couleur par impressions successives.
Pour cela il faut préparer un tracé sur pierre pour chaque couleur que comporte le dessin original, le tirage s’effectuant ensuite par repérage. On utilise autant de pierres que le dessin suppose de couleurs.
Revenons à Jules Chéret,
Il naît à Paris en 1936 d’un père ouvrier typographe. À seulement 13 ans il est placé en apprentissage chez un
lithographe et suit les cours du soir des arts décoratifs. Il fait plusieurs séjours à Londres qui est à la pointe des
techniques d’imprimerie et où il rencontre le parfumeur Eugène Rimmel. C’est grâce à lui (qui le finance) qu’ il
ouvre en 1866 son premier atelier de lithographie à Paris. Ses premières affiches La Biche au bois, Bal Valentino sont le début d’une intense période créative (plus de mille affiches). Il connaît un réel succès, tout le monde
s’arrachent ses services, aussi bien les compagnies de spectacles que les grands commerçants.
- L’affiche artistique commerciale est née.
En1889 il obtient la médaille d’or à l’exposition Universelle (Exposition à la Bodinière.) Un an plus tard il est
nommé chevalier de la Légion d’Honneur en tant que « créateur d’une industrie d’art depuis 1866 pour l’application de l’art à l’impression commerciale et industrielle ». Il meurt à Nice en 1932 (aveugle).
Son esthétique se distingue des autres domaines de l’art pictural, il contribue ainsi à créer un nouveau langage
propre au support de l’affiche.
-Une simplification des formes,
-Des applats de couleurs contrastés,
-Une lecture rapide et simultanée du texte et de l’image
-Une production d’affiches d’extérieures
-De grands formats.
-Une grande quantité (Il laissera derrière lui plus de 1200 affiches.)
Jules Chéret développe ainsi un nouvel art de l’affiche et devient le «père de l’affiche moderne». Il sera mieux qui
quiconque traduire l’esprit de l’époque.
S’en suivent des artistes tels que Bonnard et Lautrec qu’inspirent le travail de Chéret.
Ce sont tous deux des peintres post-impressionnistes qui vont se tourner vers la technique de la lithographie:
moins chère que la peinture, ils en font leur spécialité.
Henri de Toulouse Lautrec est né à Albi en 1864. Atteint de maladie il consacrera sa courte vie à son art. Toulouse-Lautrec découvre un réel intérêt pour l’affiche grâce à l’affiche de Bonnard pour France-Champagne en
1891. La même année, il réalise sa première lithographie et l’affiche, Moulin Rouge, la Goulue qui obtient un
énorme succès à l’époque. Et qui reste sûrement encore aujourd’hui une des affiches française les plus connues
au monde. Sa proposition d’affiche d’un format gigantesque, avec une mise en page audacieuse bouleverse.
(citation encyclopédie p 224. en montrant l’affiche du Moulin Rouge ) «En 1891, Charles Zidler, le patron du
Moulin Rouge ... Tout est là».
Ces affiches étaient principalement consacrées aux «vedettes de bal» et aux concerts, mais aussi au cirque
(culturel). Très vite, il connaît un grand succès auprès des amateurs et fait l’objet d’excellentes critiques. Il meurt
en 1901, à seulement 37 ans, tout en laissant derrière lui une production abondante et passionnante.
Ses apports:
- Mise en page innovante (souvent construite autour d’une diagonale donnant profondeur et dynamisme), il joue
sur les plans et les points de vue. (plongée- contre-plongée, 1er plan...)
- Larges aplats de couleurs vives et saturées (rouge, orangé, jaune, bleu foncé...) (principal apport à l’affiche)
- Délimitation des surfaces par un cerne épais, recherche de simplification des formes. (qu’il tient de son inspiration pour la gravure japonaise).
- Dynamique nouvelles du rapport texte/image, la lettre étant souvent dessinée par l’artiste lui-même.
Les affiches de Lautrec auront laissé dans l’inconscient collectif une trace profonde.
Il fait évoluer l’affiche vers l’épuration, une simplicité rendant ainsi l’affiche très lisible et efficace. L’affiche s’impose comme média important mais aussi comme objet d’art. En cette fin de siècle l’affiche est alors considérée
comme «reine des rues», et Paris règne en maître comme capitale des arts. La capitale rayonne, les artistes du
monde entier viennent en pèlerinage.
L’ art nouveau, réaction à l’industrialisation.
Entre les deux siècles: éclectisme (styles divers): peintures académiques, symbolistes, illustrations, art nouveau.
Issu des «arts and crafts» (fondé en Angleterre par William Morris), l’art nouveau est en quelques sorte aux
antipodes des fondements menés pas Chéret et Lautrec. Il se veut à contre courant et en réaction à l’industrialisation intensive. C’est un mouvement artistique bref mais pourtant international qui touche tous les domaines de
l’art majeur (peintures...)et des arts appliqués (mobilier, architecture...). On gardera en mémoire les très connues
bouches de métro Pariennes d’Hector Guimard en 1900 qui reflète pleinement ce style. Dans le domaine des
arts picturaux, le travail de l’artiste Alfonse Mucha est celui qui caractérise le plus cette période. Il est considéré
comme le père de l’art nouveau.
-Mucha, est né en 1860 à Ivancice, d’origine slave il s’installe à Paris où il va finir ses études tout en produisant
une revue, en réalisant des affiches publicitaires et en illustrant des livres, des catalogues ou des calendriers. En
décembre 1894, il réalise l’affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la
Renaissance, Son style délié et très chargée fera sa renommée. En 1900 : Il reçoit la médaille d’argent à l’exposition universelle, il est également fait chevalier de la légion d’honneur.
Le style art nouveau se veut généralement assez chargé, il se base sur le principe de la redécouverte de la nature,
et de la femme.
- Ligne courbe, arabesques que l’on appelle en «cou de fouet», formes organiques,
- ornemental, tendance à la surcharge.
- représentation de la femme (surtout de la courbe de ses cheveux)
- rythme, dynamique.
L’après 1900, l’essor de la publicité.
À la fin du siècle, la création artistique s’atténue, mais la publicité commence à connaître un grand essor.
On abandonne la figure ornementale au profit d’un dessin plus simple et plus efficace. Dès 1900 Leonetto Cappiello poursuit la voie de Jules Chéret et de ses disciples. Il est d’ailleurs considéré, à la suite de Chéret, comme
le «rénovateur de l’affiche française.»
Leonetto Cappiello est né à Livourne en 1875, d’origine italienne, il va pourtant connaître son succès à Paris. Sa
carrière d’affichiste commence en 1900 après avoir déjà travaillé comme dessinateur humoristique pour quelques
journaux. Il travaille ainsi pendant 20 ans pour l’imprimeur Vercasson, puis pour l’éditeur Devambez pendant 15
ans. Capellio sera le premier artiste à associer un personnage à une marque. Parmi ses affiches les plus célèbres,
on peut citer : Cachou Lajaunie (1900), Chocolat Klaus (1905), Thermogène (1909), Cinzano (1910), Bouillon
Kub (1911). Son esthétique basée sur l’arabesque, les couleurs vives et sa démarche humoristique vont définitivement marquer l’histoire de l’affiche et plus particulièrement de l’affiche publicitaire. Il meurt à Cannes en 1942.
Apport:
- Un dessin à arabesque simple
- Des couleurs contrastées et un fond uni
- Un mouvement, une surprise
- Un lettrage efficace sans chichis
- De la concision
Première démarche réellement publicitaire.
Des apports qui vont désormais dominer le paysage de l’affiches publicitaire en France jusqu’en 1960.
Voici quelques grands exemples de personnages publicitaires qui ont marqué la mémoire commune des français
et sont pour certains encore associés à la marque. Souvent non datées ou anonymes, (nous tenions quand même
à vous en montrer quelques unes), ces créations font réellement parti de la culture de l’affiche dans notre société.
- personnage sympathique, proche du public, des familles.
- on réactualise le personnage, il évolue en même temps que la société.
- L’alsacienne
- La vache qui rit
- Banania
- Le petit écolier de Lu...
(monter le site des arts décoratifs)
Au même moment, dans le domaine artistique.
Les avants-gardes, l’affiche comme moyen d’expression.
Expérimentation est le mot d’ordre: l’affiche comme moyen d’expression.
Les mouvements d’avant garde désignent de manière générale les différents mouvements artistiques modernes
mettant en oeuvres des actions nouvelles ou expérimentales au début du XXéme siècle. Ce sont tous des mouvements en réel rupture voir en opposition avec le style académique et classique.
L’art de l’affiche rurale influence ces artistes, qui cherchent à retranscrire une réalité du quotidien. Ceux-ci utilisent
alors le langage plastique de l’affiche et l’applique sur leur toile. À partir de 1910, des artistes tels que Braque et
Picasso inscrivent dans leurs oeuvres des lettres peintes au pochoirs, des morceaux de journaux découpés, et
divers imprimés. Ils apportent ainsi une dimension nouvelle au cubisme.
Parallèlement, les futuristes repensent internationalement les livres, les manifestes, et les affiches prônant «une
nouvelle conception de la page typographique». De manière génarale on utilise le terme d’avant-garde pour
désigner des artistes «en avance sur leurs temps».
La première guerre mondiale, apparition de la propagande.
Le début de la première guerre mondiale freine la production artistique en France et donc l’élan des avantsgardes Pendant cette période de conflits, les capacités expressives de l’affiche vont être (pour un moment)
utilisées à toutes autres fins. La propagande consiste en la diffusion de diverses informations dans le but d’inculquer à la population une doctrine, une idée, une théorie politique. Pendant cette première guerre mondiale
(de 1914 à 1918), la propagande va être est utilisée comme une vrai arme «psychologique» pour influencer
voire manipuler l’opinion publique afin de les convaincre de suivre leurs modèle. Pendant cette guerre, l’affiche
est l’un des seuls moyens de communication dont disposent les autorités pour s’adresser à la population. Elles
sont alors placardées partout sur les murs des villes appelant à la défense de la patrie, au patriotisme, aux dons.
Le message est souvent exagéré, voir caricatural.
- réalisme narratif
Annalyse d’une affiche «Versez votre or»
Affiche de 1915, faite par Abel Faivre, commandée par l’État français et qui s’adresse à la population. A cette
date, la France est engagée dans la 1ère Guerre mondiale.
Visuel: une pièce d’or, un soldat allemand à genou (casque en pointe), le fusil à la main, assailit par un coq
(symbole de la France) combatif qui semble terroriser le soldat allemand. On retrouve aussi la devise francaise:
Liberté, égalité, fraternité. Le slogan: Pour la France versez votre or, l’or combat pour la victoire.
On a donc clairement une affiche de propagande qui invite au civisme, au patriotisme pour défendre la patrie en
versant son argent à l’état.
Dada, un mouvement en réaction à la première guerre mondiale.
Dès 1916, en pleine guerre, le mouvement avant-gardiste que l’on appel Dada se «caractérise par une remise
en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques. En réaction à l’absurdité et à la tragédie de la Première Guerre mondiale et en opposition avec tous les mouvements se finissant en
-isme, (cubisme, modernisme, futurisme...) (wikipédia) (petite histoire du nom...) Parmi les artistes Dada les plus
connus, on a bien sur Marcel Duchamp et son fameux Urinoir ou encore Francis Picabia, Man Ray, et André
Breton. La démarche dada est très artistique et conceptuelle, le style esthétique du mouvement est très éclectique, et assez incongru. Dans ses affiches, le mouvement s’attaque aux procédés plastiques et typographiques
devenus trop «mortifères» pour eux. Ils créent ainsi des affiches étonnantes en associant tous les types de
caractères avec des rapports inhabituels dans un style constructiviste russe. Ce style d’affiche forgera l’image
de Dada à Paris.
L’après guerre, art déco et les premiers affichistes.
Après la guerre, l’affiche connaît un nouveau souffle, inspirée par les avants-gardes, et par les grands maîtres de
l’affiche, les nouveaux affichistes se mettent à la recherche d’un nouveau langage visuel en accord aux temps
nouveaux. Les années 20 verront naître une nouvelle profession et une activité économique à part entière : ils
sont Affichistes ! A l’époque, on donnait à Capellio et aux autres artistes le statut d’»artiste publicitaire» ou de
«peintre publicitaire».
Il s’agissait d’assurer la notoriété des nouvelles marques et compagnies de l’époque.
En 1923, trois grands affichistes sortent du lot: Charles Loupot et Cassandre. Ils créent les premières affiches
commerciales. Ces premières productions: Voisin et Au Bûcheron connaisse un grand succès de même que
les créations de Paul Colin, et celles de Jean Carlu qui cohabitent tous ensemble dans le domaine de l’affiche
commerciale sont appelés les « mousquetaires » de l’affiche.
Loupot, Carlu (Monsavon) et Cassandre
-figuratif et pictural
-imagerie publicitaire
-mémoire commune
Cassandre
Cassandre, (pseudonyme d’Adolphe Jean Marie Mouron), naît en 1901 en Ukraine de parents francais. Il fait un
bref passage aux Beaux-Arts à Paris en 1918. En 1922, il fait ses débuts dans le studio de création indépen-
dant Hachard où il réalise ses premiers travaux publicitaires. Il deviendra très vite un des maîtres incontestés du
graphisme publicitaire, il est récompensé en 1925 par le grand prix de l’Exposition internationale des arts décoratifs pour sa création Au Bûcheron (une publicité pour un magasin de meubles, 1923) qui assure sa notoriété.
Il est principalement connu pour ses affiches publicitaires pour l’Étoile du Nord, Dubonnet, ou du paquebot
Normandie, réalisées dans les années 1930.
« L’affiche exige du peintre un complet renoncement. Il ne peut s’exprimer en elle ; le pourrait-il, il n’en aurait
pas le droit. La peinture est un but en soi. L’affiche n’est qu’un moyen de communication entre le commerçant
et le public, quelque chose comme le télégraphe. L’affichiste joue le rôle du télégraphiste : il n’émet pas de
message, il les transmet. On ne lui demande pas son avis, on lui demande d’établir une communication claire,
puissante, précise... Une affiche doit porter en elle la solution de trois problèmes : optique, graphique, poétique. »
— Cassandre in Notes, 1935.
- dessin géométrique et soigné (virtuose de la perspective)
- concept architectural moderne
- clareté et lisibilité
Description de l’image: - il a très bien su rendre visible la vitesse et la modernité, en particulier dans les publicités pour le train ou les paquebots.
Carlu
Jean Carlu est né en 1900 près de Paris. À seulement 19 ans il commence sa carrière d’affichiste. Entre 1921
et 1923 il est dessinateur publicitaire en agence chez Wallace & Draeger; il crée ses premières oeuvres dans
un style Art déco mais il va très vite bifurquer vers le cubisme. Il adopte alors des formes schématisées et des
couleurs vives, ceci afin «de fixer l’image de marque dans l’esprit du consommateur».
- utilisation de formes schématisées
- de couleurs très expressives
- influence d’avant-garde
- création variée
- Monsavon
A la fin des années 20, Carlu et Cassandre commence à utiliser le procédé photographique pour l’intégrer à
leurs compositions.
Quant à Charles Loupot, celui-ci est né à Nice en 1892. Il fit ses études aux Beaux-Arts de Lyon entre 1911 et
1913. Puis il participe à la première guerre mondiale, ou il sera blessé grièvement. C’est alors qu’il entre chez un
imprimeur à Lausanne où il apprend la lithographie et dessine ses premières affiches. Sa réputation grandit et il
rejoint Paris en 1923. Son succès est confirmé lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs en 1925,
exposition à laquelle il obtient un prix. La « touche » de l’artiste est reconnue dans toute la France.
- élégante touche picturale
- style moderne
Enfin Paul Colin lui est né à Nancy en 1892, il fait la guerre de 1914-1918. Après cette guerre il crée son petit
atelier à Nancy. En 1925, Colin fait sa première affiche pour un film le Voyage imaginaire. Il fut très connu pour
ses affiches de spectacles et d’artistes, et il contribua à lancer la carrière de Joséphine Baker. En 1930
Il ouvre la première école d’affichistes, où passèrent plus de 2.000 élèves de toutes nationalités. De 1960 à
1970 Il travaillera surtout pour le tourisme.
- affiches de spectacles, d’artistes, de cinéma, de tourisme...
- proche de la caricature
À coté des affiches commerciales très présentes dans le paysage urbain, les grands domaines d’intervention
pour les affichistes publicitaires de l’époque sont :, «le voyage et la vie au grand air», «la mode et le spectacle»
Des activités lié aux loisirs, à la culture. Rappelons que les premiers congés payés en France arrive en 1936.
La fin des années 30 est assez obscure, une guerre se profile.
La seconde guerre mondiale, retour à la propagande.
Contexte des années 30: crise économique (provoquée par l’effondrement de la bourse de New York), chute de
production industrielle et des prix et l’augmentation du chômage. Les esprits sont fragilisés et on assiste en eu-
rope à une montée des partis extrémistes (en Espagne, en Italie , en Allemangne avec le nazisme :cou de force
qui va déclencher la seconde guerre mondiale.)
Cette seconde guerre mondiale marque un retour incontestable des affiches de propagandes, celles-ci vont
connaître un essor sans précédent car (avec l’expérience de la première GM) les états on bien saisi l’importance capitale que représentait l’arme médiatique pour soutenir le moral d’une population ou détruire celui de
l’autre. On assiste donc à une autre forme de conflit encore plus sournois que les combats militaires: celui que
l’on appelle la «guerre psychologique». Les responsables français, allemands puis alliés utilisèrent pleinement
ce moyen de communication, diffusant partout en France ces affiches à différents moments de la période de
l’Occupation dans le but de lutter contre la Résistance ou encore d’affirmer le pouvoir de Vichy et sa politique
de « Révolution Nationale ».
But:
les affiches de propagande s’appuient sur un certain nombre de valeurs:
- La défense de la patrie.
- La solidarité.
- Le civisme.
- mais aussi des affiches de propagande antisémite, française et allemande (virulence dans les mots, langage
guerrier)
- de collaboration
de résistance
Règle pour que la propagande fonctionne:
-règle de l’ennemi unique (désigner l’ennemi)
-loi d’amorçage (préparer le terrain)
-loi de sympathie, (principale règle de la propagande) éveiller les esprits sans trop choquer, tout en amenant
progressivement l’opinion public à adhérer à l’idée que l’on veut faire passer
On assiste toutefois à un mouvement clandestin de résistance qui forme une contre-information en détruisant
les affiches ennemies ou en détournant le message.
Affiche anti-nazi: caricature d’Hitler désignant l’ennemi commun.
«L’affiche rouge» est l’une des affiches les plus connues de cette guerre. En 1944, les services de la propagande allemande placardent dans les grandes villes de France une gigantesque affiche «rouge». Affiche sur
laquelle on pouvait voir le visage de 10 hommes fatigués, affaiblis (présentant le portrait de 10 résistants du
groupe «Manoukian», ils allaient être condamnés à mort et fusillés avec 13 autres). En haut de l’affiche, on lit:
«Des libérateurs?», la réponse au bas de l’affiche: «la libération pour l’armée du crime».
Après guerre, les années 50, l’affiche moderne et l’essor du graphisme.
Après cette dure guerre, l’affiche et l’affiche publicitaire ont du mal à retrouver leurs places dans la société
française (des raisons économiques, mais aussi esthétiques). On assiste à une crise artistique et économique.
L’affiche doit «redéfinir» sa fonction, retrouver son identité, trouver un nouveau langage esthétique.
Dans les années 50, on assiste à la naissance de ce que l’on appel graphisme. (profession plus large qui ne
consiste plus seulement à la réalisation d’affiches, mais à la conception...
des artistes comme Marcel Jacno et Roger Excoffon tous deux dessinateurs de caractères typographiques,
expérimentent leurs création dans de nombreuses affiches.
Roger Excoffon est né à Marseille en 1910, il fait des études de peinture à Paris et installe son atelier de graphiste en 1947. Il est co-fondateur de l’agence de publicité U+O, et conseiller artistique de la Fonderie Olive, à
Marseille, où il réalise les caractères typographiques qui marquent la typographie française des années 1950 et
années 1960 : Chambord (1945), Banco (1951), Mistral (1953), Choc (1955), et les Antique Olive (1962). et
qui habillerons les enseignes de très nombreux magasins (bars-tabacs, salons de coiffure, boucherie et autres
boulangerie) et feront ainsi parti du paysage de la capitale.
Il réalisera des très nombreuses affiches notamment pour Air France, la SNCF, Caisse d’Épargne...
Il est considéré comme le graphiste «du geste et du mouvement».
- graphisme personnel,
- élégant
- nerveux, dynamique
Le renouveau de l’affiche publicitaire se fera quant à lui grâce à Savignac.
Raymond Savignac est né à Paris en 1907, Autodidacte, il commence sa carrière d’affichiste en 1935 à l’Alliance graphique sous la tutelle de Cassandre. Dix ans plus tard il rencontre Villemot qui est déjà un affichiste
réputé. Il l’invite à venir travailler dans son atelier. C’est seulement en 1949 qu’il rencontre le succès grâce
notamment à une fameuse publicité pour les savons Monsavon au lait. Lui même disait: « Je suis né à l’âge de
quarante et un ans, des pis de la vache Monsavon.» Selon ses termes il pousse «l’optimisme jusqu’a l’absurde».
On lui doit les affiches: Le zèbre de Cinzano (1951), la girafe d’Air France (1956), le bœuf du pot au feu Maggi
(1959), le gamin du stylo à bille Bic (1960)
- dessin simple
- les couleur sont dominantes
- la fraîcheur expressive
- simplification du message
- humour (il appel d’ailleurs ses affiches des «gags visuels»): il apporte un peu de gaieté dans ce contexte un
peu morose.
(montrer vidéos salon de l’affiche 1949)
Il sera le dernier représentant de l’art de l’affiche peinte en France car aussi réussies quelles soient, les affiches de Savignac n’apportent rien de réellement nouveau ni esthétiquement ni techniquement. Et même si
ses affiches recueillent un très grand succès auprès du public, il n’en est pas de même de l’avis de certains
professionnels qui tendent déjà à une «révolution de l’affiche». Certains publicitaires se tournent vers le modèle
américain de la publicité photographique, ce qui demandera alors des nouvelles connaissances techniques et
esthétiques. Ce n’est qu’au début des années 60, avec l’apparition du procédé d’impression offset que cela est
devenu d’avantage possible. Cette nouvelle esthétique de l’affiche domine de plus en plus les visuels de campagnes publicitaires
l’offset (de l’anglais to set off, reporter) C’est un procédé d’impression qui est simplement un perfectionnement
du procédé lithographique, mais qui fonctionne globalement de la même manière. La pierre calcaire est ici remplacée par des plaques cylindriques gravées. La plaque gravée est mouillée, puis encrée par rotation. Le dessin
encré se transfère sur ce que l’on appel un «blanchet» (rouleau en caoutchouc) avant d’être de nouveau transféré sur le papier. Procédé d’impression par «double décalque».
Aujourdhui encore, l’offset reste le procédé majeur d’impression. (les journaux, les livres, les magasines, les
affiches mais aussi l’emballage...)
Les années 60, communication et arrivée de nouveaux médias.
Les années 60 marquent l’augmentation du nombre d’ateliers de graphisme où l’on travaille sur la communication visuelle au sens global (affiches mais aussi logotype, identité visuelle...). L’affiche n’est plus le travail d’une
seule personne mais d’un groupe. On se réparti les tâches.
L’affiche persiste et reste un champ d’expérimentation pour les graphistes et les artistes. Toutefois petit à petit
d’autres médias comme le cinéma, la radio, la télévision tendent à prendre sa place. Devant cette influence des
nouveaux médias, l’affiche ne passe alors qu’au second plan.
Mais le «pouvoir communicant» de l’affiche n’est pas mis de coté pour très longtemps.
Les affiches de Mai 68, rébellions et contestation: la force des affiches
Le milieu de années 60, et plus particulièrement le mois de mai 1968, marque un vent de conflits dans toute
la France. Ces revendications sont d’abord engagées par la jeunesse étudiante parisienne puis vont très vite
s’étendre au monde ouvrier et à toute les catégories sociales de la population. De la révolte étudiante à la grève
générale, les partisans manifestent contre le pouvoir. Le pays est paralysé. L’information que ce soit à la télévision ou à la radio est filtrée voir censurée. Ces mouvements contestataires trouvent alors leurs interprétations
dans les tracts, les journaux mais surtout au travers des affiches qui reste un des seul moyen de s’exprimer
librement. L’affiche renaît, elle retrouve enfin sa fonction première.
Les étudiants des beaux-arts de Paris ralliés par de nombreux artistes fondent ce qu’ils ont appelé «l’atelier
populaire» au sein même des ateliers des Beaux-arts et des Arts décoratifs de Paris (ainsi que d’autres écoles
d’art en France). C’est là que seront imaginés puis produites les célèbres affiches qui recouvrirons les murs de
Paris. Environ 80% des affiches du moment sont produites dans les ateliers des écoles d’art. Quotidiennement
une assemblé générale est organisée avec tous les militants et les artistes pour débattre mais aussi choisir les
projets d’affiches à imprimer pour le lendemain.
Afin de couvrir la production intensive sans précédent , il fallait trouver un moyen d’imprimer des affiches de
qualité en grands nombres et de manière très rapide (plusieurs milliers produites par jours). Or la lithographie
faisait de belles affiches, mais c’était un peu long et coûteux pour ce genre de créations sauvages. Lors de
l’assemblée du 14 mai, l’artiste, Guy de Rougemont propose d’utiliser une technique alors peu développée en
France car considérée pas assez noble ni assez précise: la sérigraphie. Déjà utilisé par l’artiste Andy Warholl
aux États-Unis, la technique remporte un franc succès.
La sérigraphie est un procédé d’impression dérivé du pochoir.
On tend un tissu de soie (aujourd’hui de polyester et en mai 68 pour des raisons économique ont utilisait du nylon) sur un cadre en bois. On masque les surfaces que l’encre ne doit pas traverser. Puis à l’aide d’une raclette,
on étale sur le tissu l’encre qui traverse alors les parties non bouchées de la trame et imprime le support.
Les ateliers s’équipent en matériel de sérigraphie, les étudiants récupèrent alors encre et papier partout ou ils
peuvent, parfois sur des papiers de mauvaise qualité, encres improbables, ils travaillent sur ce qu’ils trouvent,
c’est l’effervescence. La production est collective et anonyme, il est donc difficile de citer des noms. Certains
artistes se revendiquent aujourd’hui être à l’origine de telle ou telle affiche et d’autres souhaitent entretenir ce
secret.
Ces affiches militantes reflètent un véritable esprit de cette époque, mais aussi une union.
Leur méthode est simple et efficace: Ils mêlent
- des visuels simples aux traits épurés,
- des couleurs vives (souvent le rouge)
- violence et humour.
- des textes courts mais percutants.
- Ils créent des jeux de formes entre l’image et le texte avec des slogans «cou de poing»
(souvent des slogans scandé dans la rue), message spontané.
Certaines affiches sont même seulement visuelle, l’image parle d’elle même.
On retrouve dans toutes ses affiches une réelle unité de productions.
Les thèmes récurrents: l’image du point levé (symbole de la revendication), les usines, la liberté, les CRS, le
général De Gaulle et quelques fois la combinaison de plusieurs.
En tout en dénombre environ 500 modèles créés à cette période là. Ces artistes ne savaient peut-être pas à ce
moment qu’ils étaient en train de participer grandement à l’histoire de l’affiche, mais certain collectionneurs eux
le pressentaient et venaient directement se fournir aux écoles. Aujourd’hui encore de très nombreuses affiches
sont en circulation car la production à été massive.
Mouvement artistique, qui a donné lieu à plusieurs expositions et livres.
Peut-on réellement parler d’un mouvement artistique? Une chose est sûre, ce mouvement aura beaucoup fait
parlé de lui aussi bien du point de vue social qu’artistique, il reste le mouvement social le plus important du
20ème siècle. On découvre à la fois la force de la contestation mêlée à la force des affiches.
Forcé de constater que les affiches de mai 68 ont créé un engouement et une influence sur la jeune génération de
graphistes, on assiste dès le début des années 70 à la naissance de nouveaux collectifs.
L’affiche culturelle
Les graphistes contemporains se tournent vers le champs culturel, voulant ainsi s’affirmer en tant qu’auteur.
Dès 1970, le théâtre et le domaine culturel plus largement connaissent une prospérité croissante. Les graphistes
s’emparent de l’opportunité et offrent au public un panel d’affiches.
En 1970, le collectif Grapus voit le jour. Il est composé de François Miche, Pierre Bernard et de Gérard Paris-Clavel, tout trois ayant contribué à l’atelier d’affiches des Art décoratifs en 68. Dans le même esprit que les affiches
de 68, le collectif affirme son désir de « changer la vie » . Ils vont alors s’appliquer à développer simultanément
recherche graphique et engagement politique, social et culturel. Ils conçoivent les campagnes d’affichages pour
le Parti communiste français ou pour la CGT de Paris ( du Travail), mais aussi le théâtre de la Salamandre. L’esthétique Grapus a bouleversé le graphisme français par un style très personnel privilégiant l’emploi de l’écriture
manuscrite, l’assemblage de techniques (dessin, peinture, photo, texte) et le large recours à un vocabulaire symbolique : main, pied, lune, soleil...
On retiendra
- style pictural
- des typographies manuscrites
- une nouvelle imagerie politique
- un réel engagement
Ils laisseront derrière eux une morale à la fois novatrice et engagée qui va exercer une grande influence sur les graphistes à venir. L’équipe sera dissoute en 1990, mais quelques membres du collectif reforme une nouvelle agence
qui encore aujourd’hui produit des affiches engagées qui savent parler aux gens: l’atelier NTE, Nous travaillons
ensemble. Ils continue naturellement la démarche « Grapus », leur état d’esprit: «Le graphisme n’a de sens que
quand il sert le bien-être général.» (montrer site)
Dans la même veine que le collectif grapus, on retrouve l’affichiste Alain Le Quernec. J’ai employé le mot d’affichiste, mais voyons ce qu’Alain Lequernec dit de son métier «Mon métier ? Affichiste ? Le mot est démodé.
Graphiste ? Trop technique. Artiste ? Trop prétentieux. Publicitaire ? Pas d’insulte, s’il vous plaît. Je ne suis pas
sûr qu’il y ait un mot pour définir ce métier. Je ne suis pas sûr que ce métier existe.»
Alain Le Quernec est né en 1944 dans le Morbihan, Il fait des études pour être professeur de dessin. En 1962, il
réalise sa première affiche. Il se passionne pour ce média et donne des cours de graphisme et plus particulièrement des cours sur l’affiche. En 1971, son séjour à l’académie des Beaux-Arts de Varsovie dans l’atelier de Tomaswesky, peintre et affichiste, influencera d’une manière décisive son parcours artistique. Il crée de nombreuses
affiches culturelles qu’il expose ensuite. On le connaît pour sa célèbre affiche d’Amnesty International,
Avec un engagement politique certain, ce militant a su et sais encore attirer l’attention avec ses messages visuels
percutants.
- divers thèmes récurents dans son oeuvre: la culture, l’écologie, la santé publique, la justice sociale et les références à sa Bretagne natale
- style simple et dépouillé
- souvent bicolore
- images «choc», sans fioritures.
Petite parenthèse sur les affiches polémiques. Affiches polémiques pourtant associées à une marque de vêtements.
Lucien Benetton (né en 1935) et Oliviero Toscani (né en 1942)
Benetton est une petite entreprise qui décide de rendre accessible aux jeunes des vêtement au style coloré. En
1969 ouvre une première boutique a Paris et la publicité et confiée à l’agence Eldorado. Bruno Sutter trouve à
ce moment, le concept d’« United Colors of Benetton » et photographie des petits enfants de couleur de peau
différente. C’est à Oliviero Toscani que revient le rôle de conception d’affiches pour Benetton à partir de 1982
et jusqu’à la fin des années 90. Sa stratégie consiste a positionner la marque par rapport au public sans chercher
a vendre le produit. La publicité prend ici position pour défendre des valeurs morales et politiques. Elle utilise la
portée de l’affichage pour lutter contre le racisme, le sida et pour l’écologie. Malgré le succès de ces campagnes,
certaines affiche sont mal reçues et dérangent, ceci déclenchant parfois le retrait de celles-ci. Mais toutefois la
marque doit sa notoriété à sa communication d’affiches particulièrement controversées.
-Avez-vous vu la dernière campagne?
1990 Implosion du numérique dans les affiches
Les affiches sont de plus en plus conçues pour l’écran, PAO (Publication Assistée par Ordinateur.) Le domaine
de l’affiche se voit doté d’une nouvelle esthétique et de plus en plus de personnes on accès au techniques de
création d’affiches sans forcement les maîtriser. La qualité des productions ne vaut pas celle des maîtres de
l’affiche. Toutefois certains graphistes confirmés tire leur épingle du jeu et réalisent des créations contemporaines remarquables.
Au début des années 90, Michel Bouvet marque lui aussi les esprits avec ses affiches culturelles.
Michel Bouvet est né à Tunis en 1955. Il étudie la peinture à l’École nationale supérieure des beaux-arts de
Paris et se tourne très jeune vers l’affiche et le graphisme. Il fonde son propre studio à Paris dans lequel il collabore avec de nombreux jeunes graphistes. Il travaille principalement pour le domaine culturel (théâtre, opéra,
musique, danse, musées, festivals, expositions, etc.) mais aussi dans le domaine institutionnel.
Il réalise une multitude d’affiches principalement pour l’Opéra de Massy, le Théâtre Les Gémeaux, des affiches
et des catalogues pour les Rencontres d’Arles et bien d’autres...
- il s’inscrit dans la tradition de l’affiche française, utilisation du cerne noir, un peu à la manière de Lautrec.
- Le cadre noir dans lequel se trouve le visuel est assez caractéristique de son travail.
- un humour assez poétique
- dynamique de la couleur
- mélange des techniques : photographie collage, sculpture, peinture.
En 1995, il a déjà plus de 500 affiches à son actif et de nombreux prix.
À ne pas confondre avec Michal Batory, pourtant très proche.
Michal Batory est né en Pologne en 1959. Il s’installe à Paris à la fin des années 80 et fais des petits boulots
dans plusieurs agence de graphisme. il intègre le studio de Laurence Madrelle, apprend à travailler en équipe.
Ce boulot lui ouvre des portes et il commence alors à travailler pour le Théâtre National de Chaillot, le Théâtre
National de la Colline ou encore pour l’IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique).
L’Atelier M/M est né d’une collaboration de Michael Amzalag et Mathias Augustyniak. Ils se sont rencontrés en
1989 à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) à Paris et ont fondé M/M en 1992. Ils sont
graphistes, directeurs artistiques, auteurs de campagnes publicitaires mondiales pour des marques de luxe,
réalisateurs de clips vidéo, concepteurs d’affiches, de décors d’opéra ou de théâtre, de pochettes d’albums...
Ils ont joué un rôle pionnier dans le développement du graphisme contemporain, par leur activité de recherche
typographique, formelle et conceptuelle.
- La lettre prône
- typographie expérimentale
L’atelier expose actuellement à Saint-Etienne une série d’affiche sérigraphiées typographique. «politique fiction»
de 2001, qui a donné le titre à l’exposition.
(aller sur le site, ouvrir le pdf)
L’Atelier DeValence, Superscipt sont d’autres exemples de studio contemporain très tendance actuellement en
France. Il travaillent principalement dans le domaine culturel.
Conclusion
L’arrivée d’Internet a remis en question les affiches et les supports de communication traditionnels.
Les campagnes d’affichage se révèlent être des prises de risques que les décideurs d’aujourd’hui ne souhaitent souvent pas prendre. On essaie d’innover en créant des évènement autour de l’affichage en se servant de
l’environnement urbain, l’affichage se transforme en une publicité-spectacle. (joueur de football vivant suspendus dans un cadre). Les avancées technologique et notamment l’impression laser permettent de créer des
supports géants. L’affichage s’oriente de plus en plus vers le numérique et l’utilisation d’écrans plasma. Cependant, le support papier n’est pas démodé et fait valoir ses atouts, sa simplicité, son efficacité, son coût, son
usage qui font que ce media est toujours attractif.
La preuve en est, de nombreuses manifestations autour du graphisme et de l’affiche sont organisées chaque
année. Un des événement principal: le festival de Chaumont se tient actuellement pour la 23ème année consécutive. Il expose de nouveaux talents de la scène Française mais aussi international. Le week-end d’inauguration a eu lieu ce week-end, Donc voici (en exclu) des nouvelles toutes fraîches du paysage contemporain de
l’affiche en France. (vidéo Chamont + photos d’étapes). Pour finir, en comparaison à ce grand événement de
célébration de l’affiche, en Finlande il y a aussi le festival de l’affiche de Lahti chaque année qui lui aussi possède une très grande réputation.
Débat? si il reste du temps
Que dire de la jeune génération? Quel futur aux affiches? A t-on déjà tout vu, tout fait?
Montrer 2-3 affiches sympas.
- l’affiche qui redevient un support d’expression plastique?
(Montrer photos d’Ella et Pitr, grand format, directement dans la rue)
- L’affiche qui n’est pas que visuelle (sonore, tactile, odorante) (montrer images projet Léo, Sony, et
- L’affiche 3D
Cela peut être des affiches qui intègrent des nouvelles technologie (qui peuvent se dématérialiser au bout de
quelques jours, des affiches interactives avec par exemple des encres sensibles, des affiches hologramme....)
Il y a quelques petites choses que l’on a pas abordées, car le domaine est quand même très vaste, comme par
exemple les affiches de cinéma, ou encore les affiches politiques. Donc si quelqu’un veut dire quelqu’un chose
la dessus?
Affiche politique des élections présidentielles françaises 2012!
- Détournement de l’affiche de Nicolas Sarkozy «une France forte».
- Moqueries
- Appropriation du média par le public.
- Esprit Dada, 68tard
Débat: «Tous les monde est graphiste».
II ÉTUDE DE L’AFFICHE
1. Fonction de l’affiche
La fonction première de l’affiche est de montrer, mais aussi d’attirer le regard, d´être vue par le
plus grand nombre.
Le but est de marquer les esprits, de se souvenir du produit présenté, de la marque.
Il s’agit aussi de transmettre de façon claire et percutante le message qu’elle contient.
Voici les objectifs de l’affiche tel que Jean-Marie Husson les définit :
Objectifs immédiats : information, conviction ainsi que séduction, économique
Objectifs plus diffus : sécurisante, ambiance, esthétique, créatrice
Jean-Marie Husson, CRDP Montpellier, enseigner l’image
2. Lecture d’une affiche
Fonction de la communication
Dans une affiche, on cherche à nous transmettre une information, à nous faire passer un message, cela implique donc une communication entre la personne qui regarde et l’affiche présentée.
En voici les différentes fonctions :
Expressive - transmettre des idées, les sentiments de l’émetteur (ordre des mots, ton, registre)
Impressive - interpeller, solliciter le destinataire
Phatique - assurer le contact immédiat ou différé
Poétique - donner dimension esthétique ou ludique a l’organisation du message (poème, slogan)
Métalinguistique - permettre au langage de parler de lui-même.
Référentielle - énoncé, rapporte décrit une situation, un fait réel ou imaginaire.
On se rend compte que le message que l’on cherche à transmettre utilise ces fonctions et plus
particulièrement la fonction impressive.
La communication linguistique par Jakobson :
Destinateur : émetteur du message
Destinataire : récepteur
Message : Production de signes en énoncé
Canal : support matériel pour transmettre le message (papier pour l’affiche)
Code : système de signes conventionnels utilises dans le message
Référent : contexte
Référent
Destinateur < Message > Destinataire
Canal
Code
Signifiant et signifie
Signifiant : (ce que l’on voit) objet, caractéristiques apportant de l’information.
Signifie : (ce que l’on comprend) Fait intervenir des éléments sociaux et culturel.
Sens dénoté et sens connoté
Sens dénoté : reconnaissance la plus neutre du signe iconique, de ce que nous montre l’image.
Sens connote : l’image est polysémique et ouvre au lecteur un champs d’interprétation amenant
des signification supplémentaire (connaissance de l’image, culture, pratique sociale, imaginaire).
Le texte permet de réduire les différentes interprétations de l’image (polysémie).
L’image organise les arguments sous forme de discours.
Situation de communication
Lors de la lecture d’une affiche, le message peut être interpreté de manière différente en fonction
des conditions de réception qui sont les suivantes:
Contexte général (moment, circonstances)
Contexte matériel : l’environnement
Communication et implication : organisation formelle de l’image (échelle du plan, présence d’objets en gros plan, posture des personnages, leurs relations, orientations des regards)
Aspect matériel : nature du support, format
Le message iconique est performant si destinateur et destinataire ont en commun le référent et le
code du message visuel.
Si le message contenu par le texte et l’image sont tout les deux décalés, cela pousse le destinataire
a accomplir un travail d’imagination.
Position des éléments
La position des éléments dans l’affiche peut avoir une signification particulière
Valeurs de l’esprit (haut)
Passe (gauche) – affiche – avenir (droite)
Valeurs matérielles (bas)
Lire et comprendre les images a l’école.
Ceci est un angle de lecture possible et ne s’applique pas à l’ensemble les affiches.
Sens de lecture
Le regard se promène génèralement de la gauche vers la droite et du haut vers le bas. Le dernier
élément vu est celui qui restera en mémoire, (souvent la marque du produit, le logo de l’entreprise
pour les affiches commerciales).
Ex. Pub Crédit Agricole
- Annonceur = destinateur
- Qui décide ? Organisme ou personne, équipe de direction ou pdg ?
-Agence publicitaire = professionnel, étude de projet, techniques et compétences.
-Cible visée
-Substitut emblématique (fonction de communication déléguée : le canard)
Légende, message verbal ou slogan « imagé » de la banque ou identité
-Niveau de revenu, statut social, sexe, âge, plaisirs, désirs, opinions politiques et éthiques.
McKnight Kauffer (graphiste) conçoit l’affiche comme :
un moyen d’expression pour l’artiste
un document pour l’historien
un objet d’art pour le collectionneur
une forme ou un assemblage de couleurs pour le publique
un outil au service de la vente pour l’homme d’affaire
ANNEXE
LES TYPES D’AFFICHES
Touristiques
L'affiche touristique apparaît avec le développement du chemin de fer a la fin du XIX siècle Un
affichage massif, de format en général vertical s'organise dans les gare, cependant, la qualité graphique n'est pas au rendez-vous. Hugo d'Alesi se spécialise dans ce domaine tout comme René
Péan dans les années 20. Cassandre se démarque du groupe avec son style particulier avec
L'Etoile du Nord ou encore Le Normandie.
Les compagnie aérienne font également travailler des affichistes comme Jean Carlu pour TWA,
Savignac et Excoffon pour Air France,
Nota : Début des congés payes en France le 20 Juin 1936 (Front populaire au pouvoir)
De spectacle
Le cirque
A la fin du XIX siècle, début du XX, le cirque est un spectacle très populaire.
Les auteur créent des affiches qui utilisent essentiellement le réalisme narratif.
On voit apparaître des affiches de tout formats, encollées un peu partout dans les villes avant
l'arrivée du chapiteau.
On peut noter en France les productions de Jules Chéret
Le Café-concert
Le café concert connait une grande notoriété a partir du milieu du XIX siècle On y trouve des
chanteurs et des expositions diverses. En 1918, le lieu se transforme en music-Hall avec l'arrivée
du Jazz. Le cinema parlant menace cette activité qui doit s'adapter et revenir a la chanson.
Musique et opéra
L'affiche d'opéra, de petit format survit mal au passage a la couleur.
Le théâtre
Parmi les premiers a utiliser l'affichage avec les placards typographiques, supports informatifs, le
théâtre utilise peu d'image contrairement au cinema. Cette tendance change après la première
guerre mondiale, le théâtre populaire va alors faire appel a des affichistes.
Le cinema
Au début, le cinema produit des affiches présentant des images a sensation, dans le
drame ou la romance souvent de peu d'intérêt. Pathe Frères emploi Adrien Barrère pour
dessiner ses affiches. Il réalise des caricatures des grands acteurs du moment comme
Simone Signoret. On trouve aussi Jean A Mercier, au style art déco ou encore Jacques
Bonneaud et René Peron qui ont une production abondante.
Culturelles
Le développement culturel et la décentralisation survenue après la guerre permettent le
maintient de l'affiche d'auteur.
Expositions et musées
La plume, revue artistique et littéraire de 1889 fondée par Léon Deschamps contient des
affiches. Des expositions sont organisées comme celle du salon des Cents a Paris ou l'on
retrouve Grasset, Mucha, Lautrec
L'affiche d'édition
Premier gros client de l'affiche illustre, on peut se rendre compte a cette période, (milieu
du XIX) des avancées techniques liées a l'impression. L'affiche est de petit format pour
pouvoir être accrochée dans les vitrines des librairie. On associe typographie imprimée a
l'aide de caractères de plomb ou de bois avec des images lithographiées ou gravées sur
bois ou acier. (Affiche pour les chats Champfleury de Manet). On utilise le pochoir pour
donner un aspect original a chaque tirage.
De grands formats polychromes sont placardes sur les murs dans les années 80 pour faire
la promotion de roman populaires.
De propagande
Commerciale
Citations
Une bonne affiche se fait a deux, il faut d'un côte un créateur qui a des idées et sait les réaliser, de
l'autre un client capable de les accepter, voire de lui demander d'aller plus loin. (…) Ce peut être
une entreprise qui décide d'intégrer un affichiste ou une agence qui le fait réfléchir a plein temps
sur un budget.
Alain Weill, encyclopédie de l'affiche p.163
Ils pronent tous la simplicité du graphisme et le symbole qui sera obtenu par la stylisation qu'ils
revendiquent comme art. Ashley parle « d'une branche indépendante de l'art ». Cassandre écrit,
l'art publicitaire naît a peine mais il est ne ».
Alain Weill, encyclopédie de l'affiche p.19 (a intégrer dans partie art et design)
« L'affiche est un media avec lequel on ne peut pas tricher, une bonne affiche peut avoir un impact
extraordinaire, une mauvaise affiche n'est vue par personne. »
Alain Weill, encyclopédie de l'affiche p.29
Divers
Contestation
Production d’une affiche industrielle/ traditionnelle
Affiche de prévention (sécurité routière, mineurs)
Formats de l’affiche
Supports de l’affiche (sucettes Decaux, colonne Morris, panneaux,
métro...)
Campagnes Benetton par Toscani
Campagne du club Med par Synergie
Colin
Gag visuel de Savignac
Lissitzki et Encre Pelikan
Cassandre, Loupot et Carlu
Léger et Cendrars
Affiches de librairie (Gavarni Rafflet, Tony Johannot)
Liberté de la presse (loi du 29/07/1881)
Réseau mondial BBDO
Avenir et Dauphin (réseaux nationaux)
Cieslewicz et Lenica (polonais en France)
Le collectif Grapus
Alain le Querrec
Michel Bouvet
Affiche politique
Wilette (1989)
Jules Grandjouan
Beaux-Arts et Arts Décoratifs de Paris (1968)
Affiches féministes et écologistes post 1968
Affiche de Cinéma
Dubout (Pagnol)
Le Floch (Resnais)
Mucha et Chéret (Emile Reynaud)
Barrère
Pierre Etaix (Mon oncle)
GLOSSAIRE
Aplat : Étendue de couleur unie et homogène, sans traces des procédés de fabrication. On peut trouver des
aplats dans une peinture ou une estampe par exemple.
Collage : Procédé consistant à fixer sur un support des fragments de matériaux, hétérogènes ou non, en particulier des papiers découpés.
Composition : Organisation hiérarchisée d’un espace bi ou tridimensionnel qui tient compte du format dans
lequel elle s’inscrit.
Contre-plongée (vue en) : Angle de vue tel que le sujet photographié ou filmé, peint, dessiné, etc. est perçu
depuis un point situé au-dessous de lui. La contre-plongée donne l’impression que ce sujet nous domine.
Diffusion : Mise à disposition, par la mise en onde ou en ligne, d’informations et d’œuvres sonores, télévisuelles
ou numériques.
Plongée (vue en) : Angle de vue tel que le sujet photographié ou filmé, peint, dessiné, etc. est perçu depuis un
point situé au-dessus de lui. La plongée donne l’impression de dominer ce sujet.
Estampe : 1. Technique d’impression d’images en séries dans une presse avec des encres typographiques ou
des peintures. La matrice peut être une plaque de bois creusée (estampe japonaise), de cuivre (gravure, eauforte, aquatinte), de pierre calcaire (lithographie), etc. Le nombre de matrices nécessaires est celui du nombre de
couleurs de l’image. 2. Image réalisée avec cette technique.
Gravure : 1. Technique de production d’images imprimées en séries (estampes) dans une presse avec des
encres grasses. La matrice est une plaque (bois, cuivre, etc.) partiellement creusée par la taille directe avec des
gouges ou par des procédés plus complexes.2. Image réalisée avec cette technique.
Illustratif : Qui traduit en une ou plusieurs images, qui propose un équivalent visuel.
Lithographie : 1. Technique de production d’images imprimées en séries dans une presse avec des encres
lithographiques. La matrice est une pierre calcaire sur laquelle le lithographe a dessiné avec des craies et encres
grasses avant de la traiter. La réalisation d’une lithographie polychrome (chromolithographie) exige plusieurs matrices différente.2. Œuvre réalisée avec cette technique.
Logotype : Signe iconique symbolisant une marque ou une entreprise.
Offset : Procédé d’impression à l’eau et l’encre avec superposition de 4 couleurs : cyan, magenta, jaune et noir.
Si la qualité d’impression est excellente, la préparation des plaques, la mise en route, le réglage et le nettoyage
des machines impliquent un coût fixe élevé. Permet des impressions de très haute qualité.
Placard : Du verbe plaquer : appliquer quelque chose sur quelque chose : avis manuscrit ou imprimé, que l’on aff
iche dans un lieu public (synonyme : affiche, écriteau).
Plan : Dans la perspective, les plans sont des surfaces parallèles, échelonnées, fuyantes ou frontales (c’est-à-dire
perpendiculaires à l’axe de vision du spectateur).
Pochoir : Outil fabriqué par évidement d’une surface plane pour délimiter une zone d’intervention avec de la peinture ou reproduire une même forme en plusieurs exemplaires.
Sérigraphie : Technique de reproduction des images utilisant un écran (soie) tendu sur un châssis. Lors du passage d’une raclette, la peinture traverse les parties non opacifiées de l’écran et se dépose sur le support (toile,
papier, tissu).
Source : http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/artpla/