CIBE valorisation cendres 2
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CIBE valorisation cendres 2
Comité Interprofessionnel du Bois-Energie FICHES DESCRIPTIVES DE MODES DE VALORISATION DES CENDRES DE CHAUFFERIES BOIS Document interne (*) Résumé Le présent document décrit les processus techniques dont font l’objet les cendres issues de la combustion du bois : - dans la chaufferie de Lyon la Duchère et dresse l’état des lieux du traitement de ces résidus (fiche 1), - approvisionné par l’entreprise Biocombustibles SA (fiche 2). Document produit par la commission REX « Retour d’expériences de conception, construction et exploitation» Rédacteurs : Jean-Pierre TACHET (CIBE) (fiche 1) et Stéphane COUSIN (Biomasse Normandie) (fiche 2) Date de première émission : décembre 2010 Date de la présente version : décembre 2010 Référence : 2010-REX-21 CIBE – Comité Interprofessionnel du Bois Energie 185 rue de Bercy – 75012 PARIS – Tél :01 44 68 65 27 E-mail :[email protected] – site internet : www.cibe.fr Fiche 1 Gestion des cendres de la chaufferie bois de Lyon la Duchère I. Objet et but recherché L’objet du présent document est de décrire les processus techniques dont font l’objet les cendres issues de la combustion du bois dans la chaufferie de Lyon la Duchère et de dresser l’état des lieux du traitement de ces résidus. II. Installations de la chaufferie bois de Lyon la Duchère et du réseau de chaleur associé Maître d'ouvrage : Ville de Lyon Exploitant : ELYDE (filiale DALKIA) sous contrat de concession Puissance totale installée : 53 MW - Puissance bois : 14 MW (2 chaudières Weiss de 7 MW) Mixité : 32% gaz -68% bois - énergie Longueur du réseau de chaleur : 9 Km Nombre de logements raccordés : 5678 Consommation annuelle de chaleur : de l’ordre 65000 MWh III. Les combustibles bois (chiffres saison de chauffe 2009-2010) La quantité de combustible utilisée annuellement s’élève à 19 600 tonnes, pour un fonctionnement des chaudières bois sur la saison de chauffe, soit de septembre à mai. Elle se répartit en bois d’origine forestière (41%), connexes de scierie (38%) et bois de recyclage (21%), pour des quantités mensuelles (en mois plein) variant de 1000 à 3500 tonnes. IV. La production de cendres a. Installations L’installation comprend 3 points de collecte des cendres - Une collecte sous foyer, par voie humide - Une collecte sous dépoussiéreur multicycone - Une collecte sous filtre à manches 2 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 L’équipement sous foyer recueille les cendres tombant par gravité dans le cendrier situé en extrémité de grille dans une auge muni d’un extracteur à chaîne. Une reprise s’effectue dans un convoyeur à chaîne disposé perpendiculairement aux chaudières, les cendres des deux chaudières étant collectées sur la même ligne. Le convoyeur alimente des bennes de stockage disposées dans un local séparé du hall chaufferie d’où celles-ci-sont chargées directement sur camion (système type ampliroll) pour être évacuées à l’extérieur. 2 bennes sont positionnées dans le local, pouvant être alimentées alternativement et 2 autres sont à disposition pour satisfaire l’organisation logistique avec les transporteurs, tout en permettant la continuité de fonctionnement. La collecte sous multicyclone, conçue à l’origine en container spécifique a été depuis modifiée pour être raccordée par un système de transfert par vis au convoyeur des cendres sous foyer. En effet les caractéristiques de ces cendres, constituées de grosses particules, sont très voisines de celles issues du foyer et autorisent leur mélange. Extraction des cendres sous foyer et système d’injection d’eau dans le transporteur transversal Collecte des cendres sous multicyclone et reprise et convoyage par vis vers le transporteur transversal 3 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 Stockage des cendres sous foyer et sous multicyclone en benne Quant aux cendres issues des filtres à manches, constituées de particules fines, elles sont collectées en big-bags. b. Exploitation Les quantités de cendres produites (chiffres saison de chauffe 2009-2010) s’élevent à 544 tonnes pour la part sous foyer et multicyclone et 89 tonnes pour la part filtres à manches. Rapporté au tonnage de combustible entrant cette quantité apparaît assez faible (3,2%), d’autant que la comptabilisation est faite en masse brute (la part sous foyer comportant un assez fort pourcentage d’eau). Les valeurs courantes obtenues sur d’autres saisons peuvent atteindre 6%. Les résultat ne sont toutefois pas incohérents, la biomasse forestière, de même que le bois de récupération (en forte proportion) étant généralement faiblement dosés en fraction fine et minéraux inertes dont on sait qu’ils sont très contributeurs de cendres ou d’imbrûlés particulaires. Les équipements d’extraction et de convoyage des cendres restent des « bêtes à chagrin », objet de l’attention continuelle de l’exploitant (principalement pour l’extraction par voie humide). 2 problèmes principaux se posent : - celui de la bonne régulation des paramètres et notamment de la vitesse des chaînes à racleurs face à la quantité de cendres produites (risque de mauvaise extraction, bourrage, etc…), - celui du bon dosage de l’eau dans le transport des cendres pour éviter des problème de colmatage et d’abrasion des équipements mobiles (chaînes, tourteaux). Sur ce point l’exploitant a ajouté un système d’injection d’eau pour « fluidifier » le transport, après le raccordement des extractions de cendres sous multicyclone au convoyeur principal, ces problèmes pouvant conduite inévitablement à des arrêt, donc dégradation du taux de disponibilité et à des opérations fastidieuses de remise en état. La gestion de l’ensemble de cette partie de l’installation requiert également beaucoup de soin et d’attention sur le plan logistique pour l’évacuation de ces résidus dont le rythme peut se résumer ainsi (en pleine saison de production) : - 3 bennes de cendres humides par semaine - 24 big-bags toutes les semaines à 10 jours 4 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 V. Filières d’élimination et de valorisation a. Cendres issues du foyer et du multicyclone Ces cendres sont traitées par une société spécialisée (SEDE Environnement) située à proximité de l’agglomération lyonnaise. Elles subissent un certain nombre d’opérations (criblage, calibrage, élimination d’indésirables résiduels, etc…) pour être incorporées à des déchets verts destinées à la fabrication de compost. Cette société effectue la reprise des cendres directement en chaufferie en en assurant la gestion logistique. Pour l’exploitant cette filière ne comporte pas d’exigence particulière (tout au plus quelques rares incidents ont pu être relevés liés à la présence d’éléments métalliques ou corps étrangers), le prestataire prenant toutes les sujétions du service à sa charge, mais bien entendu en considérant les cendres comme un déchet et à ce titre en facturant sa prestation. Les qualités d’amendement des cendres ont été évaluées à l’origine par la société prestataire (qui suit de son côté la qualité du produit) et pour sa part l’exploitant réalise une analyse pour vérifier la constance des caractéristiques. b. Cendres « volantes » sous filtre à manches Ces cendres, comme on le sait, concentrant un certain nombre de polluants dangereux, sont considérées comme déchet ultime et à ce titre évacuées en centre d’enfouissement technique (« décharge » de classe 1). L’exploitant traite avec la société SITA installée sur un site de Bourgogne, mais pour ces cendres organise lui-même la logistique d’acheminement. Les cendres font l’objet d’un suivi rigoureux de leurs caractéristiques, en liaison avec le prestataire, mais ces contrôles n’ont pas mis en évidence jusqu’à présent de dérives majeures qui auraient pu entraîner la suspension de la reprise. c. Perspectives L’exploitant, en liaison avec la société SEDE Environnement (qui fait partie du même groupe) mène actuellement des études pour la mise en place d’une filière d’épandage qui pourrait concerner d’autres installations, dont une située à Saint Etienne (Chaufferie de St Etienne Montreynaud qui comporte une chaudière bois de 7 MW). 5 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 Fiche 2 Gestion des cendres des chaufferies approvisionnées par Biocombustibles SA Biocombustibles SA a été créée en 1996 afin de sécuriser l'approvisionnement des chaufferies collectives en projet en Basse-Normandie. La société comprend aujourd’hui 78 actionnaires professionnels de la forêt, de l'industrie du bois, de l'agriculture, des déchets et de l'environnement. Dans le cadre de son activité d'approvisionnement en combustibles bois des chaufferies collectives, Biocombustibles SA est chargée de récupérer et traiter les cendres sous foyer. I. Quantité de cendres gérées Biocombustibles SA fournit en combustibles une cinquantaine de chaufferies collectives localisées en Basse-Normandie et en Haute-Normandie. Flux de cendres en 2009 (chaufferies de puissance supérieure à 1 MW) Chaufferie Puissance (MW) 1 1,0 63 2 1,5 18 3 1,5 40 4 2,0 40 5 2,2 133 6 3,5 72 7 3,7 261 8 4,2 79 9 10,0 331 10 10,0 400 Total arrondi Flux de cendres (t/an) 1 600 Ainsi, de l’ordre de 1 600 tonnes de cendres ont été gérées par Biocombustibles SA en 2009 à l’échelle des deux régions normandes. Ce tonnage devrait sensiblement évoluer dans les prochaines années avec la mise en place de nouvelles chaufferies et se situer aux alentours de 3 000 t/an à l'horizon 2015. 6 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 I. Principales caractéristiques des cendres Biocombustible SA procède à des analyses régulières des cendres (trois par an et par chaufferie). Elles sont réalisées après extraction, par le laboratoire, des concrétions supérieures à 4 mm, et portent sur les paramètres de l’arrêté du 17 août 1998. Biocombustibles SA caractérise également la valeur agronomique des cendres de bois : - teneur en matière sèche : 69 % ; - taux d’imbrûlés : 10,5 % sur masse brute ; - teneur en carbone organique : 0,8 % de la matière sèche ; - masse volumique : proche de 1 000 kg/m³ ; - éléments fertilisants (cf. tableau). Valeurs agronomiques des cendres de bois et des composts de déchets verts (teneur en éléments en kg par tonne brute) Cendres Azote (N) 0,3 8,3 Phosphore (P) 7,5 3,5 Potasse (K) 23,0 8,3 Magnésie (MgO) 12,3 4,1 148,0 46,0 Chaux (CaO) II. Composts déchets verts Gestion et débouchés des cendres Jusqu’en 2009, les cendres sous foyer étaient valorisées en agriculture lorsqu’elles respectaient les seuils de l’arrêté du 17 août 1998. Certaines cendres transitaient par des plates-formes avant leur valorisation en agriculture. Les lots de cendres étaient alors regroupés par chaufferie dans des casiers et bloqués jusqu’au résultat des analyses. En cas de conformité aux exigences de l’arrêté, les cendres étaient mélangées entre elles (éventuellement après criblage pour retirer clous, mâchefers…) puis incorporées à du compost ou épandues directement. Lorsque l’analyse indiquait une non-conformité, le lot complet de cendres était évacué vers une installation de stockage de déchets non dangereux. Les cendres de filtres à manches (Lisieux, Gonfreville-l’Orcher) sont évacuées dans une installation habilitée. Débouchés des cendres sous foyer de chaufferies bois (2009) Epandage agricole nc 10% 1% Enfouissement 6% Co-Compostage 83% 7 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010 Depuis janvier 2010, la norme NF U 44-051 exclut l’incorporation de cendres dans les composts de déchets verts : l’ajout de cendres dans un compost reste cependant autorisé (cf. arrêts types « compostage ») mais modifie de facto le statut réglementaire du compost enrichi qui est alors assimilé à un déchet, lui conférant alors le même statut. En l’absence de plan d’épandage, Biocombustibles SA ne peut plus valoriser les cendres en agriculture et les stocke désormais sur une plate-forme dans l’attente d’une évolution de la situation. Des démarches sont actuellement en cours pour permettre la valorisation des cendres dans le cadre d’un dispositif cohérent à l’échelle de la Normandie. 8 CIBE – Commission REX Valorisation des cendres de chaufferies bois – Décembre 2010