Cinq types à l`accordéon : chauffe, Samurai

Transcription

Cinq types à l`accordéon : chauffe, Samurai
musiques
Brosella, c’est ce weekend. Un jour jazz avec
Toots Thielemans. Un
jour folk avec Samurai.
Cinq types à l’accordéon :
chauffe, Samurai, chauffe !
Markku Lepistö, David Munnelly, Ricardo Tesi, Bruno Le Tron et Didier Lalou. © LIEVE BOUSSAUW.
FOLK
I
ls sont cinq, ils sont belge,
français, italien, irlandais, finlandais, ils jouent de l’accordéon diatonique, ils s’appellent
Samurai. Et ils seront sur la scène du Brosella, ce samedi 9
juillet pour défendre leur album
Accordion.
Samurai ? Quel drôle de nom
pour un groupe d’accordéon, un
instrument qui n’a rien de militaire ni de guerrier. « Il nous fallait trouver un nom prononçable
pour tout le monde et qui évoque
quelque chose, répond Frédérique Dawans, leur manager. Samurai, c’est guerrier et c’est noble. Et ces cinq musiciens ont donné leurs lettres de noblesse à l’accordéon, tout en conservant un
côté sauvage. »
Ce projet est né il y a trois ans
dans la tête de Frédérique
Dawans. Sur scène, il existe depuis un an. Samurai a assuré une
vingtaine de concerts en Europe
et en Israël. Pour la première
fois, il se produit à Bruxelles. Et
on vous engage à aller les écouter. Parce que l’accordéon, comme ça, vous ne l’avez pas souvent
entendu.
Page 28 Mercredi 6 juillet 2011 Mad
A ne pas manquer
Balkan Horses Band. Six musiciens bulgares qui actualisent leur
folklore et s’adjoignent deux jazzmen d’ici : le violoniste Alexandre
Cavaliere et le trompettiste Carlo Nardozza. Samedi, 22 h 30.
Fly. Un must absolu : Jeff Ballard (batterie), Larry Grenadier (contrebasse), Mark Turner (sax). Dimanche, 15 h.
Bart Van Caenegem. Un vieux projet que le pianiste réalise : un
quartette à deux pianos. Avec Ewout Pierreux à l’autre piano, Nicolas Thys et Lieven Venken. Dimanche, 17 h 35.
Toots Thielemans. Incontournable. A 89 ans, l’harmoniciste garde
une fraîcheur d’inspiration et une musicalité formidables.
Dimanche, 22 h 30.
« Avec Samurai, nous avons
réuni cinq bouts d’Europe, explique Bruno Le Tron, le Français
du groupe. Notre musique est à
la fois française, ; italienne, belge, finlandaise et irlandaise.
Mais en même temps, nos personnalités individuelles transparaissent. »
Bien sûr, c’est de la musique
folklorique, mais ce n’est pas un
état des lieux de sa musique que
fait chacun. Au contraire, il y a
beaucoup d’arrangements, de
composition. Beaucoup de nouveautés aussi. Un coup d’œil vers
le jazz, un autre vers la musique
de radio. Et tout est fait à l’accor-
déon. Même quand il prend le rôle de la guitare électrique, de la
basse ou des percussions, quand
il se prend pour une fanfare…
C’EST PAS DU MUSETTE
« Le projet transcende l’instrument, reprend Didier Laloy, le
Belge. Les gens ne viennent pas
pour écouter l’accordéon diatonique mais pour écouter de la musique. » Et Bruno Le Tron ajoute :
« Chaque musicien a son interprétation, chacun a une personnalité dans son expression et les
autres s’approprient la mélodie
et la “customisent”. Ça nous donne envie d’aller plus loin, de
transformer l’idée initiale, de l’interpréter. Le but n’est pas que chacun soit identique à l’Irlandais,
par exemple, on n’a d’ailleurs aucune chance d’y arriver, mais
que chacun apporte son savoirfaire et son intelligence de la musique et de l’instrument. »
Et puis, il n’y a pas que la musique. « Il y a aussi l’aventure humaine, dit Didier Laloy. C’est
une belle rencontre que ce groupe. Quand on est sur scène, on
donne chacun un petit mot, un
petit bout d’Europe. »
Avec Samurai, banzai !, l’accordéon n’est pas ringard. Foin
d’Yvette Horner et d’André Verschueren, cette musique-là, c’est
pas du musette de bal populaire.
Et si ça chauffe, c’est pas le Marcel de Brel qui valse sur « Vesoul ». Ça nous mène vers des
plages plus folk-rock, avec des
mélodies lyriques et rêveuses,
mais aussi des basses ronflantes,
des syncopes soudaines et des
riffs tranchants. Bref, Samurai
lui remonte les bretelles, à l’accordéon. JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Brosella, samedi 9 juillet, 20 h.
Album Accordion, Homerecords