Etude des relations voix/geste dans les interactions communicatives

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Etude des relations voix/geste dans les interactions communicatives
Sujet de stage Master Sciences Cognitives (2007-2008)
Etude des relations voix/geste dans les interactions communicatives
Lors des interactions communicatives entre plusieurs personnes, différentes modalités sont utilisées
pour transmettre les messages : la voix, tout d’abord, apparaît comme un médiateur primordial, les déplacements
du regard, les gestes de la tête, des bras et des mains jouent aussi un rôle très important. L’ensemble de ces
modalités se coordonnent tant au niveau de la production du message que de sa perception. L’hypothèse centrale
est que le locuteur, en parlant, active des représentations cognitives à la fois sémantiques et motrices et qu’il y a
donc une relation naturelle forte entre ses paroles et ses gestes. Ceci se traduit dans des gestes fonctionnels
majeurs comme les gestes de pointage (gestes permettant de désigner un objet de son environnement à une
tierce personne) et lors des gestes d’accompagnement du discours, liés par exemple à des propriétés des choses
dont on parle (gestes « iconiques »). Une meilleure compréhension des relations cognitives existant entre ces
signaux de communication oraux (parole) et gestuels est essentielle pour mieux comprendre le fonctionnement
de la communication dans l’interaction face à face.
L’objectif de ce stage est d’étudier les relations entre parole et gestes de la main dans des tâches de
pointage d’objets utilisant les modalités manuelles (désignation de l’objet par le système bras-main-index ou
système brachio-manuel) et les modalités orales (ex : « c’est cet objet » où le démonstratif cet est généralement
corrélé avec le geste de la main). Nous proposons pour cela une approche expérimentale basée sur la mesure
conjointe 1) des gestes brachio-manuels par un système de capture du mouvement Optotrak et 2) de la
production de parole au moyen d’un système microphone et enregistreur numérique en chambre sourde. Deux
types d’expérience sont proposés, l’un sur le versant moteur, l’autre sur le versant perceptif.
La première expérience vise à mettre en évidence un ensemble de corrélats articulatoires au contraste
déictique proche/loin. Elle consiste en une tâche de désignation d’objets proches et lointains par un pointage
manuel toujours accompagné du même mot consonne-voyelle. La variation éventuelle de la qualité de la voyelle
sera mise en regard de la distance des objets présentés (ouvre-t-on plus la bouche si la distance est plus
grande ?). Il sera ainsi possible de déterminer si le contraste vocalique fermé/ouvert observé dans les déictiques
des langues (Traunmüller, 1996 ; Diessel, 2003), pourrait être relié à une représentation motrice de la distinction
proche/loin.
Une seconde expérience cherche à déterminer le poids de la représentation motrice dans la perception
des démonstratifs en mesurant une corrélation entre la vitesse de détection de démonstratifs désignant les objets
proches et lointains (ici et là, ou en anglais here et there) dans un flux, et la posture des effecteurs du pointage
(bras et bouche). L’expérience comparera les résultats (en termes de temps de réaction) entre les conditions
« bras tendu » (tenue d’un pointage manuel sur un objet distant) et « bras fléchi » (tenue d’un pointage manuel
sur un objet proche) d’une part, ainsi qu’entre les conditions « bouche ouverte » et « bouche fermée » d’autre
part.
Mots-clés : gestes - parole - pointage - coordination motrice
Ce projet pourra être prolongé en thèse. Il s’insère dans un programme de recherche en pleine
expansion au sein du département Parole et Cognition du laboratoire GIPSA-Lab.
Responsables : Jean-Luc Schwartz (04 76 57 47 12), Anne Vilain (04 76 82 77 85), Coriandre Vilain (04 76
82 77 80) (DPC Gipsa-Lab) jean-luc.schwartz, anne.vilain, coriandre.vilain @gipsa-lab.inpg.fr
Lieu :
Gipsa-Lab Département Parole et Cognition, UMR CNRS n° 5216
Rémunération : Envisagée