Mois du film documentaire 2016
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Mois du film documentaire 2016
MEDIATHEQUE DEPARTEMENTALE DE L’AVEYRON Mois du film documentaire 2016 15 films sélectionnés Volta a Terra Grass Vivant ! La sociologue et l’ourson Un été avec Anton Ecchymoses Dayana Mini Market Bismarck est foutu Dire son silence Les 18 fugitives Les rêves dansants Pleure ma fille, tu pisseras moins Mon lapin bleu Le complexe de la salamandre J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd Un film de Lætitia Carton 2015 - France - 90 minutes « Ce film est adressé à mon ami Vincent, qui est mort il y a dix ans. Vincent était sourd. Il m'avait initiée à sa langue, à sa culture, à son monde. En partant à la rencontre de ses amis, je vais suivre le fil de sa vie, jusqu'à sa mort tragique. Une éducation oraliste imposée, le refus familial de sa différence, la découverte tardive de la langue des signes et du monde des sourds... À travers la vie de Vincent, une histoire singulière, mais qui est aussi celle de milliers d'autres personnes souffrant de surdité, je remonte aux racines du mal-être des sourds : "L’interdiction" de la langue de signes pendant plus d'un siècle, la difficulté à pouvoir grandir dans cette langue, encore aujourd'hui, et la souffrance qui en résulte, faite d'isolement, de déni et d'incompréhension. En parallèle, je lui raconte mon trajet au pays des sourds depuis sa disparition. Au fil du film, c'est toute la richesse de ce monde inconnu et fascinant que je veux faire partager au spectateur, celle d'un peuple que la langue des signes façonne, et qui agit, lutte pour défendre sa langue et sa culture, sa différence. » Laetitia Carton est née à Vichy en 1974. Elle fait les « Beaux-Arts » à ClermontFerrand. Elle rencontre le documentaire de création à l’école d’art de Lyon et décide alors de prendre un autre chemin. Elle fait un master de réalisation documentaire à Lussas et a réalisé depuis 4 longs métrages, D'un chagrin j'ai fait un repos (son film de fin d’étude), La pieuvre (sur la maladie de Hutington), Edmond un portrait de Baudoin (Grand prix au festival Traces de vies 2014) et J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd. Site du film Bande annonce QUELQUES MOTS DE… NATHALIE RIBERA (MEDIATHEQUE DE BOZOULS) : Laetitia Carton signe un documentaire magnifique, émouvant et captivant, sur une minorité (300 000 personnes en France) largement méconnue du grand public : la communauté des Sourds qui réclame une existence au sein de notre société autrement que sous l’étiquette : « handicapé ». Un film indispensable, d’une grande humanité, à voir et à faire connaitre. Le complexe de la salamandre Un film de Stéphane Manchematin 2014 - France - 80 minutes & Serge Steyer Dans les Vosges où il vit en retrait du monde de l’art, un artiste façonne, à son rythme, une œuvre énigmatique et singulière, à la fois contemporaine et sans âge. Au fil des saisons, entre travail concret et œuvres rêvées, entre précision du geste et économie de mots, entre promenades en forêt et brefs allers retours à la capitale, Patrick Neu relie l’art des maîtres anciens à la création contemporaine. Après une fiction, Ried, en 1989, Serge Steyer s’engage dans la voie du documentaire. Parmi la trentaine de films qu’il a réalisée, Jacques Ellul, l’homme entier (1993) inaugure la thématique de l’écologie qu’il reprendra dans d’autres films. Stéphane Manchematin s’intéresse aux formes et aux écritures documentaires depuis une vingtaine d’années. Il a monté, produit, écrit et réalisé des documentaires, d’abord pour la télévision et depuis quelques années pour la radio. Il enseigne le cinéma et l’audiovisuel à l’Université de Lorraine. Site du film (bande annonce, dossier de presse) Un article sur le film QUELQUES MOTS DE… ADELINE POLGE (MEDIATHEQUES DE CASSAGNES-BEGONHES) : Le film s’ouvre sur une bougie, du verre noirci à la fumée, le silence. Puis des formes se dessinent sous le pinceau précis et délicat d’un peintre sans toile ni couleur. Tour à tour dessinateur, petite main, sculpteur, Patrick Neu travaille principalement des matériaux organiques : cire, plume, papier, encre, verre… Ce documentaire, au rythme de la création, nous invite à suivre patiemment ce vosgien méticuleux voire obsessionnel, raffiné et sans prétention. Un portrait qui questionne aussi le sens de la fragilité, de l’éphémère. Mon lapin bleu Un film de Gérard Alle 2013 - France - 52 minutes On est au bout du monde. Yvonne, la patronne du café, sert des petits rouges aux joueurs de cartes, vend du pain, moud du poivre, trouve le mot juste, la phrase qui sauve la journée. Elle est née dans la maison, il y a quatre-vingts ans. Elle a voyagé, mais a décidé, un jour, d’attendre ici que le monde vienne à elle. Miracle quotidien. Une Mexicaine traverse le bar d’une démarche chaloupée. Un client triste retrouve le sourire. Parfois, c’est tout le bar qui jubile. Il n’y a pas de hasard : « Tous ceux qui entrent chez moi, c’est qu’ils le méritent ! » Pourtant, sur la route, les voitures passent à toute vitesse, indifférentes. Coquillages et mots d’esprit à déguster. La mer n’est pas loin. La poésie non plus. On est au début du monde. Au fait, Yvonne, pourquoi ça s'appelle « Mon lapin bleu » ? Gérard Alle, né en 1953, partage sa vie entre l’écriture de romans, de livres documentaires et d’articles de presse pour divers magazines et journaux, comme ArMen, Villages, ou Bretagne Magazine, la rédaction du trimestriel Pages de Bretagne, ainsi que l’animation d’ateliers d’écriture, et la réalisation de films documentaires, l'écriture de scénarios. Extrait Site du réalisateur QUELQUES MOTS DE… DIANE DEGLES (MONDES & MULTITUDES) : Un documentaire comme on les affectionne. En apparence simple et modeste mais qui touche à l'essentiel. Ici on prend le temps de s'arrêter au bord de la route et de fuir son vacarme. Et c'est tant mieux car au fil des canons bus, des petites discussions anodines dans un café d'un autre temps, Yvonne la patronne nous livre un moment de poésie, voire de philosophie. A l'image de la musique classique qui émaille le film, Mon lapin bleu est une ode à l'ordinaire et à la contemplation. Pleure ma fille, tu pisseras moins Un film de Pauline Horovitz 2011 - France - 52 minutes Tout le monde le sait depuis Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient ». Une tragicomédie baroque sur la construction des genres, en forme d’inventaire à la Prévert, entre éducation et bonnes manières, maquillage et Ecossais en kilt, coups de foudre, mariages à répétition et estampes japonaises – sans oublier la recette du sauté de veau. Pauline Horovitz a réalisé une vingtaine de courts-métrages à la frontière du cinéma expérimental, du documentaire et de la fiction, qui sont montrés dans de nombreux festivals internationaux, ainsi que sur la chaîne franco-allemande Arte. Ses vidéos sont régulièrement présentées dans le cadre d'expositions d'art contemporain. Extrait et revue de presse Entretien radio avec la réalisatrice QUELQUES MOTS DE… BEATRICE FILHOL (MEDIATHEQUE DE BARAQUEVILLE) : C’est vraiment cette phrase de Simone de Beauvoir « On ne naît pas femme, on le devient » qui est le fil conducteur de ce film. Pauline Horovitz explore la question de l’identité féminine et de la construction des genres. Sa famille, et elle s’inclut dedans, est sa matière première. Elle s’interroge et interroge tantes, sœur, mère, nièce mais aussi père, frère et oncle. Le résultat offre un joyeux mélange de genres. Interviews menés de manière fantaisiste avec des cadrages originaux, mais également images d’archives familiales et photos personnelles défilent sous nos yeux. Le tout est lié par la voix off et l’image à l’écran de la réalisatrice-narratrice qui, en se répondant, ménagent de savoureux moments. C’est un sujet sérieux qu’elle traite avec humour et autodérision. On rit avec elle et avec ses personnages. Ce film a été distingué par le Prix du Public du Festival international CorsicaDoc en 2012, L’Etoile de la Scam en 2013. Les rêves dansants Un film de Rainer Hoffmann & 2010 - Allemagne - 90 minutes – VOST Anne Linsel En 2008, Pina Bausch, quelques mois avant sa mort, décide de reprendre son fameux spectacle « Kontakthof », non plus avec sa troupe, mais avec des adolescents de 14 à 18 ans qui ne sont jamais montés sur scène et n'ont jamais dansé. Ce documentaire est leur histoire… Pendant presque un an, des adolescents de onze écoles de Wuppertal ont entrepris un voyage émotionnel. Chaque samedi, quarante lycéens ont participé aux cours de danse dirigés par deux danseuses de la troupe de Pina Bausch, et été supervisés avec intensité par Pina Bausch en personne. Le film d’Anne Linsel et Rainer Hoffmann accompagne le processus des répétitions jusqu’à la première représentation du spectacle. À la fois journaliste, écrivain et documentariste, Anne Linsel a toujours exploré simultanément plusieurs formes dans l’investigation, en livrant ses reportages aussi bien à la radio ou la télévision qu’à des revues allemandes et étrangères. Bien qu’elle ait effectué des enquêtes dans des champs très divers allant du tourisme à la politique, la grande majorité de ses portraits et chroniques portent sur le monde de l’art. Rainer Hoffmann, chef opérateur sur de nombreux films documentaires, est coauteur de Tupamaros, en 1997, sur le groupe de guérilleros uruguayens parvenu au pouvoir. Rainer Hoffmann a depuis signé deux films consécutifs sur les jeunes enrôlés dans les gangs au Honduras. Bande annonce Dossier de presse Dossier pédagogique (Collège au cinéma) QUELQUES MOTS DE… FLORENCE BARTHELEMY (MEDIATHEQUE DE LUC-LA-PRIMAUBE) : Les Rêves dansants est un film à double entrée : la danse contemporaine et l’adolescence. On assiste à un processus de création artistique exceptionnel entre Pina Bausch, deux de ses danseuses, et un groupe de 46 jeunes allemands, qui vont vivre une performance physique et émotionnelle très forte. On vibre avec eux pendant toutes ces répétitions, l'œuvre de Pina Bausch leur demande de « sortir les tripes » et cela nous bouscule tout autant. C'est magnifiquement filmé et très émouvant. En 2016, ce film est proposé dans le cadre du dispositif Collège au cinéma en Aveyron. Les 18 fugitives Un film de Paul Cowan & Amer Shomali 2014 - France, Palestine, Canada - 75 minutes - VOST 1987. Une ferme coopérative, des activistes et 18 vaches face à l’armée israélienne, la plus puissante armée du Moyen-Orient. Un documentaire-animation qui raconte l’histoire d’un mouvement palestinien de résistance non violente et de désobéissance civile pendant la première intifada. Né en 1981, Amer Shomali a grandi dans un camp de réfugiés palestiniens en Syrie. Il vit actuellement à Ramallah où il travaille dans le dessin, le design et le cinéma d’animation. Les 18 fugitives est son premier long métrage. Paul Cowan a passé la majeure partie de sa carrière à l'Office national du film du Canada, qu'il quitte en 2009. Il a notamment réalisé Le prix de la paix, sur le processus de réconciliation à l’Est de la République Démocratique du Congo. Bande annonce Site du film QUELQUES MOTS DE… LILIANE MARTY (M.D.A.) : Aux premiers mois de l’intifada, quelques habitants de Beit Sahour, en Cisjordanie, achètent 18 vaches laitières. Objectif : contourner le monopole de distribution du lait imposé par l’Etat hébreu. C’est le début d’un ample mouvement de désobéissance civile qui bouleversa le quotidien et la vie des protagonistes. L’humour et la poésie apportés par les vaches-marionnettes, véritables héroïnes du film, illustrent intelligemment le propos, sans pour autant occulter la violence du contexte. Mêlant souvenirs, reconstitutions, archives et animations, ce film nous offre à travers cette histoire extraordinaire, une image différente de l’histoire du conflit israélo-palestinien. Et aussi un exemple de mouvement populaire réjouissant de créativité. Dire son silence Un film de Jean-Pierre 2016 - France - 85 minutes Lenoir Dans une petite vallée, au milieu des collines du Luberon entourée de vignes et d’oliviers, se trouve la ferme du Grand Réal : un établissement pour adultes souffrant depuis la petite enfance de troubles graves de la personnalité et plus particulièrement pour adultes autistes. Dans ce paysage paisible, les pensionnaires de cet établissement s’adonnent, au rythme des saisons, à différentes cultures agricoles, oléicoles et productions artisanales. Tout au long de l’année, ils participent à la vie des villages alentours et à des ateliers de pratiques artistiques (céramique, jeu d’acteur...). Ces activités leur permettent d’acquérir un statut de travailleur salarié, de se socialiser et de se valoriser. Jean-Pierre Lenoir travaille dans l’audiovisuel et dans le cinéma depuis plus d’une vingtaine d’années. Il s’oriente principalement vers la réalisation : documentaires, courts-métrages, reportages, clips. Il a travaillé avec la plupart des chaînes françaises (France 5, ARTE, Planète, TV5, France O...) et dirigé des tournages dans de nombreux pays. Parallèlement, il travaille comme caméraman, monteur, formateur et enseigne l’écriture filmique dans les centres audiovisuels et universités. Site du réalisateur Page Facebook du film QUELQUES MOTS DE… FLORENCE BARTHELEMY (MEDIATHEQUE DE LUC-LA-PRIMAUBE) : Le réalisateur Jean Pierre Lenoir s'est immergé pendant trois ans dans le quotidien d'autistes adultes, en tant qu'éducateur et animateur d'ateliers artistiques. L'intimité ainsi créée avec ces personnes lui a permis de les filmer au plus près. Il nous les révèle sous leur meilleur jour, non pas comme des personnes handicapées mais comme des humains quelque peu excentriques, qui ont des talents, de l'humour, de la délicatesse... et des regards intenses que l'on n'oubliera pas de sitôt. Suivant son niveau de langage, chaque personnage se raconte de façon singulière et surprenante. Le montage alterne scènes de la vie quotidienne, travaux agricoles, créations artistiques, images d'archives de l’enfance des personnes filmées et de splendides images du Luberon environnant. Le résultat est un film magnifique et généreux, une passerelle entre nous et le monde troublant de l’autisme. Bismarck est foutu Un film de Carol Equer-Hamy 2012 - France - 40 minutes À Cherbourg en 1942, l'arrestation d'une faiseuse d'anges, de ses pourvoyeuses, de ses « patientes », mobilise le temps et l'énergie des policiers et des juges dans cette ville la plus occupée de France. Cette traque conduira à la mise à mort de l'avorteuse par une juridiction politique mise en place par Vichy : le tribunal d'État. Carol Equer-Hamy a réalisé ses trois premiers films documentaires en Inde, entre 1998 et 2011 : Un été à Bombay, Bombay et Mariages arrangés, un documentaire à la première personne où la réalisatrice tente de cerner ce que peut être l'amour quand on ne choisit pas. Au-dessus des collines, en 2007, dresse le portrait d’une burundaise œuvrant pour la réconciliation des communautés. Bismarck est foutu a été sélectionné dans d’importants festivals et a obtenu la distinction Etoile de la SCAM en 2013. Bande annonce QUELQUES MOTS DE… DIANE DEGLES (MONDES & MULTITUDES) : Bismarck est foutu est non seulement une enquête documentaire et un film historique passionnant, mais un regard singulier d'une cinéaste sur un moment de l'histoire des femmes. La réalisatrice, en mettant en scène des comédiennes contemporaines incarnant les prévenues du procès d'une avorteuse, donne véritablement corps et esprit à un passé sensible et occulté. Ce faisant, elle participe de la réhabilitation d'une femme qui en son temps a été menée jusqu'à la guillotine pour avoir aidé des femmes à disposer de leurs corps. Bismarck est foutu est un petit bijou qui s'affranchit des normes de durée imposées aux films et se s'autorise des libertés d'écriture cinématographique pour mieux faire vivre un matériau aride que sont les archives judiciaires. Dayana Mini Market Un film de Floriane Devigne 2012 - France - 54 minutes Criblés de dettes et expulsés de leur logement, les Kamalanathan sont contraints de s’installer dans l’arrière-boutique du Dayana Mini Market, leur petite épicerie parisienne. Floriane Devigne filme le quotidien des membres de cette famille d’origine sri lankaise, en pleine « crise » économique mais résolument soudée, et construit avec eux, loin de tout misérabilisme, une véritable petite comédie musicale documentaire façon Bollywood. Floriane Devigne est née en 1971 à Lausanne. Après avoir travaillé comme comédienne au théâtre et au cinéma, elle se lance dans la réalisation documentaire dès 2005. Son premier film, La boîte à tartines, a fait son chemin dans les festivals et a obtenu plusieurs prix, tout comme Dayana Mini Market en 2012 et La clé de la chambre à lessive en 2013. Bande annonce Revue de presse QUELQUES MOTS DE… JEAN-BAPTISTE MERCEY (M.D.A.) : Personnages hauts en couleur, emprunts « kitschissimes » à l’univers musical de Bollywood : d’emblée, Dayana Mini Market est attachant, réjouissant et plein de fraîcheur. Pour autant, son apparente légèreté est l’expression d’un point de vue qui refuse l’apitoiement devant la gravité de son sujet. La roue de la chance ne fait que tourner, les Kamalanathan le savent bien, constamment tiraillés entre rêves (les univers imaginaires clinquants mis en scène dans les chansons) et réalités (un défaut de paiement de 163 euros a suffi à les faire expulser). Les revers de fortune n’enlèvent rien à la ténacité, l’espoir et la joie de vivre de cette famille dont le quotidien est envahi par les problèmes financiers – le film est une minutieuse réflexion sur l’argent, sur la place qu’il occupe et celle qu’il refuse à qui a maille à partir avec lui. La complexité de l’intégration à la société française pour une famille ayant fui un pays en guerre est un autre enjeu, avec des enfants assumant clairement une double identité culturelle et des parents privés de la perspective d’un retour au Sri Lanka. Ce lumineux portrait d’une famille touchante et farouchement humaine soulève bien des questions. Ecchymoses Un film de Fleur Albert France - 2008 - 100 minutes Après 10 ans dans le milieu hospitalier en région parisienne, Annick part « au vert » en 1995, s’installer près de Lons-le-Saunier avec toute sa petite famille. À travers son travail quotidien d’infirmière scolaire en milieu rural, le film est une chronique de l’adolescence dont l’infirmerie est le théâtre unique et privilégié ; une forme de refuge où peuvent se dire le malaise scolaire, familial ou personnel tout autant que des questionnements cocasses ou graves sur la vie quotidienne, la famille, l’amour, l’école, la société... Personnalité atypique, madone clownesque douce et rebelle, mère de 5 enfants, Annick joue tout à la fois le rôle de soignante et de confidente. Après des études de lettres modernes, Fleur Albert devient en 1994 assistante de production et de réalisation de Jean-Michel Carré sur le film Trottoirs de Paris. Au cours des années qui suivent, elle sera à la fois deuxième assistante sur des courts, moyens et longs métrages de fiction, et lectrice de scénarios. Elle est première assistante à la mise en scène sur le film de Jean-Luc Godard, Éloge de l'amour. Depuis, elle a réalisé plusieurs portraits d’artistes (Natacha Atlas, la rose pourpre du Caire en 2007 ou Vincent Dieutre, la chambre et le monde en 2013) et un film de fiction, Stalingrad Lovers. Dossier d’accompagnement pédagogique Un article sur le film QUELQUES MOTS DE… ADELINE POLGE (MEDIATHEQUE DE CASSAGNES-BEGONHES) : Un documentaire qui permet de mesurer à quel point l’infirmerie est un lieu où l’on soigne au-delà des écorchures et petits bobos. Maillon essentiel entre les adolescents et les adultes (professeurs, famille…) Annick occupe une place de confidente. Elle regarde, écoute, taquine, gronde gentiment et rétablit le dialogue. Une « femme bouée » pour une génération en devenir. Un été avec Anton Un film de Jasna Krajinovic 2012 – Russie - 61 minutes – VOST Anton Belakov a 12 ans. Comme pour n’importe quel garçon de son âge, l’été devrait être le temps des expériences, des découvertes, de la joie. Mais à l’instar de 60 % des enfants russes, Anton a plutôt décidé de le passer à l’école Kaskad, un centre d’entrainement militaire. Après avoir suivi des études de langues et littératures, Jasna Krajinovic s’inscrit à l’Académie de Cinéma et de Théâtre de Slovénie. Puis elle poursuit ses études à l’Insas à Bruxelles. Diplômée en 1999, c’est auprès de Jean-Pierre et Luc Dardenne que la cinéaste trouve les relais pour entamer son œuvre de documentariste. Depuis Saya et Mira, rêves perdus, en 2003, ses films parlent de la vie des gens dans l’Europe centrale et orientale contemporaine. Un été avec Anton a obtenu de nombreux prix dans de nombreux festivals. Extrait QUELQUES MOTS DE… CATHERINE BERREST (MEDIATHEQUE DE RODEZ) : Dans ce film, on découvre un jeune garçon, Anton, dont la seule richesse est sa grand-mère, avec qui il vit. Depuis longtemps, il a compris qu'il devait être capable de se défendre pour affronter l'existence ; aussi il passe chaque été dans un camp d'entrainement paramilitaire. Nous suivons les efforts d'Anton pour devenir « fort », tout en découvrant certaines réalités de la société russe contemporaine : l'omniprésence de l'église orthodoxe et la politique militariste du président Poutine. Un portrait émouvant. La sociologue et l’ourson Un film de Etienne Chaillou 2015 - France - 88 minutes & Mathias Théry De septembre 2012 à mai 2013 la France s'enflamme autour du projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Pendant ces neuf mois de gestation législative, la sociologue de la famille, Irène Théry, raconte par téléphone à son fils les enjeux du débat. De ces enregistrements naît un cinéma d’ours en peluche, de jouets, de bouts de cartons. Portrait intime et feuilleton national, ce film nous fait redécouvrir ce que nous pensions tous connaître parfaitement : la famille. Étienne Chaillou & Mathias Théry ont réalisé ensemble depuis une dizaine d’années de nombreux films documentaires, courts ou longs, utilisant divers types d’animations (J’ai rêvé d’un président en 2012, Les altans en 2010, Cherche toujours en 2008 qui a reçu de nombreux prix dont le Grand Prix du Festival International du Film Documentaire de Londres). La sociologue et l’ourson est leur dernier film. Bande annonce Site des réalisateurs Interview de Mathias et Irène Théry (France culture) QUELQUES MOTS DE… ISABELLE HOCHART (M.D.A.) : Le mariage pour toutes et tous… Voilà un débat qui aura secoué la France durant l’année 2013. Mathias Théry, en tant que réalisateur, a eu l’idée audacieuse de filmer sa mère, sociologue profondément investie sur cette question, durant un an. Mais ce film n’est pas un film sur sa mère. C’est un film sur un débat citoyen, un changement historique, un combat. Grâce à l’ingénieuse idée de faire jouer les scènes du temps réel à des marionnettes, les cinéastes trouvent une distance, un espace, qui nous permet d’être à la fois dans l’intime et dans l’Histoire. Vivant ! Un film de Vincent Boujon 2014 - France - 80 minutes Cinq garçons vont tenter un saut en parachute. Ils ont quelques jours pour se préparer. À terre, ils sont des hommes, séropositifs, que la mort a effleurés. Ils sont unis entre la nuit et le jour, entre ciel et terre, entre éclats de rires et confidences, entre les mots et ce qui ne peut se dire, le courage et la frayeur. L’un après l’autre, ils tenteront de se jeter dans les airs : ils sont vivants, ensemble. Après des études universitaires, Vincent Boujon se lance dans la réalisation de courts métrages de fiction qui seront repérés dans les festivals. Il se tourne ensuite vers l’écriture documentaire. Il réalise plusieurs films pour la télévision ainsi que des films de préventions SIDA qui l’amèneront progressivement aux questions liées au VIH. Il réalise parallèlement, pour des compagnies de théâtre et des orchestres classiques, des créations vidéo et des performances. Site du film QUELQUES MOTS DE… ISABELLE HOCHART (M.D.A.) : S.I.D.A, quatre lettres qui ont marqué une génération, quatre lettres qui font toujours peur et qui restent souvent synonyme de maladie et de mort. Ce film clame, dès son titre, le contraire. Malades, les protagonistes le sont, mais Vivants avant tout ! La question du « grand saut » est au cœur de leur vie. Les suivre dans cet apprentissage du saut en parachute, c’est aussi l’occasion de porter un autre regard sur la séropositivité. Grass Un film de Merian C. Cooper 1925 - Iran, États-Unis - 70 minutes & Ernest B. Schoedsack Les réalisateurs étaient en route vers l'Inde quand ils furent bloqués au Khuzistan, en 1924, à cause de la situation politique agitée du Sud de l'Iran. Ils eurent la chance de rencontrer les Bakhtiari, peuple d’éleveurs nomades qu’ils accompagnent alors dans sa grande migration vers les pâturages plus verts de la Perse. La traversée mouvementée d'un large fleuve par les hommes et leurs troupeaux et l'ascension spectaculaire des parois verticales de la montagne font de Grass un documentaire mythique. Tous les deux nés en 1893, explorateurs et grands cinéastes, Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack se rencontrent à la fin de la Première Guerre Mondiale à Vienne et se lancent dans diverses aventures exotiques qui aboutiront aux films Grass et Chang. Ils font carrière à Hollywood, et leur grand succès commun est King Kong. Merian C. Cooper a produit des films de John Ford, parmi lesquels Le Massacre de Fort Apache, La Charge héroïque, Rio Grande, L’Homme tranquille, La Prisonnière du désert... Il a également produit La Chasse du comte Zaroff, coréalisé par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel. Extrait Un éclairage QUELQUES MOTS DE… JEAN-BAPTISTE MERCEY (M.D.A.) : Un film d’aventure dont le tournage fût lui-même une aventure… Deux apprentis cinéastes, vaguement journalistes, et une troisième larronne plutôt versée dans l’espionnage, tous franchement baroudeurs, vont croiser, par hasard, le chemin de transhumance d’un peuple nomade d’Iran, les Bakhtiaris. Nous sommes en 1925, dans les montagnes du Zagros, les Bakhtiaris sont au nombre de 50.000, leur bétail est dix fois plus nombreux, les conditions sont très rudes, et les trois acolytes s’empressent de les accompagner. En filmant leur migration, sur 48 jours, les futurs réalisateurs de King Kong – eh oui – ont réalisé un film épique d’une grande authenticité. Son intérêt ethnographique est évident car il offre au spectateur d’aujourd’hui un aperçu des réalités quotidiennes d’un peuple nomade particulièrement vaillant, au début du XXème siècle. Sa beauté esthétique est encore plus évidente. De nombreuses scènes, comme la traversée à la nage du tumultueux fleuve Kâroun ou l’ascension, pieds nus dans la neige, du terrible Zardeh Kuh, sont à couper le souffle ! Décidément, Grass n’a pas pris une ride. Volta a Terra Un film de João Pedro Plácido 2014 - France, Suisse, Portugal - 85 minutes - VOST A Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l'immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Alors que la communauté se rassemble autour des traditionnelles fêtes d’août, le jeune berger Daniel rêve d’amour. Mais l’immuable cycle des 4 saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus… João Pedro Plácido est né à Lisbonne en 1979. Il commence à réaliser et filmer des vidéoclips à 19 ans et fréquente plus tard la ESTC (Escola Superior De Teatro E Cinema) de Lisbonne et la Hochschule für Fernsehn und Film de Munich. Il travaille sur des longs et courts métrages, des documentaires et publicités partout dans le monde comme directeur de la photographie. Volta a terra est son premier film comme réalisateur. Il en a écrit le scénario avec Laurence Ferreira Barbosa. Bande annonce Dossier de presse, photos, etc QUELQUES MOTS DE… CATHERINE BERREST (MEDIATHEQUE DE RODEZ) : Ce qui m'a séduit dans ce film, c'est la sensation de justesse, tant par le cadre que par le regard complice vis à vis des protagonistes du film. Le personnage central, Daniel, symbolise le temps : celui de ses grands-parents qui sont si fiers de lui car il est depuis l'enfance un paysan, le présent d'un travail difficile qu'il exécute en pestant et le temps d'un avenir incertain, l'espoir de trouver une compagne. Construit sur un principe assez classique, quatre saisons de la vie d'un village de montagne en cours de désertification, ce film acquiert par sa sobriété un caractère universel, nous laissant le sentiment d'approcher un monde aujourd'hui révolu.