l`homme qui a redressé belfius

people manager de l’année
MARC RAISIÈRE,
CEO DE BELFIUS
L’HOMME
QUI A REDRESSÉ
BELFIUS
CHIFFRES 2015
Nombre de clients : 3,5 millions
Bénéfice net : 506 millions d’euros (+ 10 %)
Effectifs : 10.000 personnes
(agents indépendants compris)
106 17 NOVEMBRE 2016 WWW.TRENDS.BE
Qui sera
le Manager
de l’Année
2016?
SÉBASTIEN BURON
P
Pourquoi le jury l’a choisi
atron du groupe de banque et d’assurance depuis janvier 2014, Marc Raisière (53 ans) a transformé avec
ses équipes une banque virtuellement en faillite en
une entreprise très rentable (500 millions de bénéfices) et orientée vers le numérique. CEO au contact
facile, il se réjouit du travail accompli par l’ensemble des collaborateurs, sans qui le groupe toujours contrôlé
par l’Etat belge ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. «Si les
deux entités se portent si bien, c’est d’abord grâce aux collaborateurs internes et à nos agents, qui sont fiers de travailler
pour Belfius.»
Autre credo : la satisfaction et les besoins des clients.
«L’affection du grand public vis-à-vis de la marque Belfius nous
permet d’attirer chaque jour de nouveaux clients actifs: 130.000
au premier semestre.» Autre côté positif: «Je suis extrêmement satisfait de voir que nous avons pu réaliser nos principaux objectifs avec un an d’avance, mais aussi que nous soyons
en mesure de verser cette année un premier dividende à notre
actionnaire (150 millions) et que nous puissions ainsi faire
quelque chose en retour pour la société belge. Je crois également que notre actionnaire a pris pleinement conscience de
l’importance d’avoir un centre de décision en Belgique et aussi
de notre capacité à soutenir l’économie belge. Enfin, nous
sommes une des banques européennes les mieux capitalisées
et qui a le mieux résisté aux stress tests. Donc, je pars du principe que le régulateur doit être satisfait aussi», sourit-il.
Fort de tous ces progrès réalisés, Marc Raisière a tracé au
printemps dernier l’avenir du groupe. Objectif: dégager une
centaine de millions d’euros de bénéfice supplémentaire d’ici
2020 et voir donc son résultat net passer de 506 millions à 600
millions dans quatre ans. Pour y parvenir, il a choisi de jouer à
fond la carte de la bancassurance et d’embrasser à bras-le-corps
la révolution numérique (Belfius travaille notamment avec
Accenture pour vendre ses solutions à l’étranger). «Je ne suis
pas d’avis de dire que la digitalisation est responsable des pertes
d’emplois dans le secteur financier, avance Marc Raisière.
Au contraire, elle permet d’être nettement plus proactif vis-àvis du client et beaucoup plus efficace sur le plan opérationnel. C’est une source de croissance des revenus, au même titre
que le modèle de bancassurance, auquel je crois de manière
inconditionnelle.»
Marc Raisière est nominé pour le gros travail accompli
à la tête de Belfius depuis trois ans. Il est parvenu avec
toutes ses équipes à redresser plus vite que prévu le
groupe, le faisant franchir en 2015 pour la première fois
de son histoire le cap des 500 millions de bénéfice net.
Dans un environnement difficile (croissance molle, taux
négatifs, etc.), Belfius réussit habilement à diversifier ses
sources de revenus et continue à très bien maîtriser ses
dépenses opérationnelles. Outre un profil de risque nettement amélioré, le groupe renforce d’année en année
ses fonds propres. Cerise sur le gâteau: il a versé à l’Etat
belge ses premiers dividendes (150 millions d’euros).
Le fait marquant de 2016
«Comme tous les habitants de notre pays, les attentats
de Bruxelles m’ont profondément touché. En tant que
CEO de Belfius, le grand nombre de personnes qui travaillent dans notre siège central, et notamment notre
tour sur la place Rogier, ont pris instantanément une
autre signification car eux aussi pouvaient être exposés.
J’ai été marqué et impressionné par la dignité de la population belge et le sens des responsabilités de nos décideurs politiques dans la gestion de cette effroyable
période.»
La réalisation dont il est le plus fier
«Que Belfius soit parvenu à la fois à satisfaire ses clients
à plus de 95%, son actionnaire en lui versant en 2016
150 millions d’euros de dividendes, et le régulateur avec
une solvabilité supérieure à 15%. Je suis aussi particulièrement heureux que plus de 95% de nos collaborateurs
se disent eux-mêmes satisfaits de travailler pour Belfius.
Lorsque j’ai dit au début que nous avions notre futur
entre nos mains, peu m’ont cru. Les collaborateurs
n’avaient alors plus grande confiance en eux-mêmes,
en leur métier. A présent que la confiance est revenue,
chacun d’eux est bien conscient que nous sommes
à nouveau maîtres de notre avenir.»
Le défi qui l’attend en 2017
«Les équipes de Belfius partagent des valeurs d’humilité,
d’authenticité, de transparence et d’engagement extrêmement fortes qui nous permettent de relever les défis.
En 2017, il nous faudra à la fois consolider l’avance que
nous avons prise dans le digital et renforcer encore notre
modèle de bancassurance, ainsi que notre position sur
le corporate banking. Une triple réponse à l’environnement
de taux bas qui fragilise notre secteur, tout en augmentant
notre capacité à satisfaire les attentes de nos clients.»
Envie de poursuivre l’aventure
Un bon manager de l’année selon lui
BELGA IMAGE
Issu d’une famille namuroise d’enseignants, cet actuaire formé
à l’UCL vient, il est vrai, du monde de l’assurance. Avant de
prendre la direction de Belfius Assurances en 2012 et ensuite
de tout Belfius, il a exercé son sens du marketing chez Fortis
AG (aujourd’hui AG Insurance) et puis chez Axa, en Belgique
et en France. Quant à la suite de sa carrière, Marc Raisière souligne qu’il a vraiment envie de continuer cette formidable aventure au sein de Belfius. Il ajoute surtout en guise de conclusion
que «les excellentes performances réalisées par Belfius ces dernières années permettent à l’Etat belge d’envisager en toute
sérénité le moment qui sera le plus favorable pour statuer
quant à l’avenir du groupe, le maintien du centre de décision
en Belgique ne pouvant être remis en cause.» z
«C’est celui qui a une vision et qui est capable d’embarquer avec lui tous ses collaborateurs vers un objectif
commun, qui leur donne la liberté nécessaire pour qu’ils
se sentent responsabilisés et engagés. Chacun doit se
sentir maître de ce qu’il fait, à quelque niveau que ce
soit. Voilà pourquoi j’espère que les 10.000 familles de
Belfius s’attribueront cette nomination.»
WWW.TRENDS.BE 17 NOVEMBRE 2016 107