Egypte
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Egypte Population PIB 82,008 millions 255,001 milliards $US Evaluation @rating pays Evaluation environnement des affaires PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES 2009/10 2010/11 2011/12(e) 2012/13(p) Croissance PIB (%) 5,1 1,8 2,2 2,0 Inflation (moyenne annuelle) 11,7 11,3 8,6 9,0 Solde budgétaire* / PIB (%) -8,1 -9,5 -11,0 -11,5 Solde courant* / PIB (%) -2,0 -2,6 -3,1 -3,0 Dette publique / PIB (%) 78,0 80,0 81,0 84,0 (e) Estimations (p) Prévisions *hors dons POINTS FORTS Ressources en devises diversifiées (Canal de Suez, gaz, tourisme, transferts) Endettement extérieur modéré Soutien politique et financier des monarchies du Golfe et des pays occidentaux POINTS FAIBLES Fortes tensions politiques et sociales Forte croissance démographique, pauvreté (40% de la population) et chômage élevé Finances publiques dégradées Niveau très bas des réserves de change Système bancaire fragile Environnement géopolitique instable APPRECIATION DU RISQUE Transition politique toujours incertaine Elu président fin juin 2012, Mohamed Morsi, du mouvement islamiste-conservateur des Frères musulmans, a procédé mi-août 2012 à l’éviction des officiers supérieurs du conseil militaire qui avait dirigé le pays après la démission forcée du président Moubarak en février 2011. Depuis, les larges pouvoirs que le président s’est arrogés suscitent l’inquiétude et provoquent d’importantes manifestations depuis fin 2012. Les protestations sont également motivées par l’approbation controversée, par référendum fin 2012, de la nouvelle constitution, élaborée par une assemblée dominée par les islamistes, les élections législatives de début 2012 ayant été remportées par les islamistes du Parti liberté et justice (affilié aux Frères musulmans) et les fondamentalistes salafistes du parti Al Nour. L'incertitude subsistera au moins jusqu'aux nouvelles élections législatives, initialement prévues à partir de fin avril 2013 mais suspendues à ce stade. De telles élections, en raison entre autres de leur boycott par l'opposition, pourraient cimenter le contrôle du pouvoir par les islamistes, dans un sens plus autoritaire. Par ailleurs, l’orientation de la politique économique est, également, incertaine, bien que le programme économique du gouvernement islamiste soit d’inspiration libérale, tout en semblant mettre l’accent sur une meilleure redistribution de la croissance et sur un rôle accru des PME. Léger recul attendu de la croissance économique L'activité pourrait légèrement reculer en 2013, en raison de la détérioration de la situation politique et de la confiance des investisseurs. Toutefois, en dépit d’un environnement économique international toujours peu favorable, la croissance devrait encore être soutenue par le niveau élevé des dépenses publiques et leurs retombées sur la consommation privée. Dans cet environnement incertain, les tensions sur les prix, exacerbées par la dépréciation de la livre égyptienne, resteront élevées. Poursuite du dérapage des finances publiques Le déficit budgétaire de l’exercice 2012-2013 devrait encore se creuser par rapport au précédent. De solides recettes sont escomptées du Canal de Suez, mais l’impôt sur les sociétés devrait pâtir des résultats médiocres des entreprises, par suite des perturbations dans l’activité économique. Les dépenses doivent continuer d’augmenter, toujours en raison du poids énorme des salaires du secteur public et des subventions (plus d’un quart des dépenses totales et près de 10% du PIB), auxquels s’ajoute le coût plus élevé du service de la dette publique. Traditionnellement, le financement du déficit budgétaire est majoritairement assuré par le marché local, mais cela s’avère plus difficile et coûteux. Aussi, outre le recours à des dons et prêts de pays et institutions arabes, l’Egypte s’est à nouveau tournée vers le FMI, alors qu’elle avait renoncé mi 2011 à son aide prévue par le G8, arguant de la volonté de ne pas accroître une dette publique (interne) déjà très élevée. L’accord de prêt de 4,8 Mds$ avec le FMI, repoussé à plusieurs reprises, ne sera probablement pas conclu avant l’issue des élections législatives, dont la date est incertaine. Or, une intervention du FMI est susceptible de catalyser de nouvelles aides bi et multilatérales et contribuer au rétablissement de la confiance des opérateurs. Dans l’intervalle, le FMI pourrait envisager un prêt relais estimé à 700 Mns$, dans le cadre d’une ligne de crédit d’urgence n’impliquant pas de trop strictes conditionnalités. Pression continue sur les comptes extérieurs et sur la livre Les ventes à l’étranger d’hydrocarbures doivent bénéficier de prix encore soutenus, mais la conjoncture économique défavorable dans la zone euro (l’UE représentant environ 40% des exportations de biens et 60% des touristes) et la situation politique problématique auront un effet dépressif sur les exportations et les recettes du tourisme. Parallèlement, l’Egypte restera le premier importateur mondial de céréales. Toutefois, les revenus du Canal de Suez devraient être résilients et les transferts bénéficier de la croissance dans les pays du Golfe et de la reconstruction de l'économie libyenne, zones employant un nombre important d’égyptiens. Au total, le déficit courant pourrait très légèrement s’améliorer. En tout état de cause, ce déficit ne serait qu’en partie couvert par les aides financières prévues. Par ailleurs, les flux d’investissements directs étrangers pâtissent des événements, à l’exception de ceux destinés au secteur des hydrocarbures. Toutefois, la dette extérieure devrait se maintenir à un niveau gérable (20% du PIB). Dans ce contexte, le maintien de l’ancrage informel de la livre au dollar constitue un défi. La monnaie devrait continuer de se déprécier en 2013, malgré les interventions de la Banque centrale, dont les réserves ont chuté et représentent moins de 3 mois d’importations, seuil critique et niveau particulièrement faible pour un pays qui couvre une grande partie de ses besoins alimentaires par des achats à l'étranger. Secteur bancaire vulnérable Dominé par des banques d'État inefficaces, le secteur bancaire, reste faiblement capitalisé, fragilisé par des créances douteuses élevées (11% des prêts) et peu rentable. En outre, les banques, contraintes de participer au financement du déficit budgétaire, sont surexposées au risque souverain égyptien.