Couv - L`information spécialisée de la Fabrication Additive
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Couv - L`information spécialisée de la Fabrication Additive
Fabrication additive / Impression 3D / Prototypage rapide / Développement produit A 3D M m a g a z ne FORMATION Les nouveaux défis Quels diplômes ? MATÉRIAU Chiffres, descriptif et standardisation PROJET R&D IMPRESSION 3D QUELLES SOLUTIONS POUR LES ENTREPRISES ? www.a3dm-magazine.fr N°1 Janv.-Fevr. 2016 Gratuit La CE, un soutien de poids Le projet MOSAIQUE CRÉEZ AVEC NOUS LES INNOVATIONS DE DEMAIN Materialise, leader mondial de l’impression 3D PROTOTYPAGE RAPIDE • 25 ans d’expérience • La plus importante capacité en Europe • Très grand choix de matériaux et de finitions • Service en ligne 24h/24h, 7 jours sur 7 L’impression 3D intégrée au concept-car PEUGEOT FRACTAL | crédits : PEUGEOT SERVICES D’INGÉNIERIE • Optimisation des données pour le prototypage rapide • Conception pour la fabrication additive • Application de textures • Création des structures allegées Production en série pour l’industrie aéronautique FABRICATION ADDITIVE CERTIFIÉE • Machines et ressources dédiées pour les pièces de production • Logiciels propriétaires d’automatisation et contrôle • Processus de fabrication certifié pour l’aéronautique et le médical SEIKO Xchanger : une monture personnalisable en polyamide www.materialise.fr MATERIALISE FRANCE St Marcel les Valence (siège social) T +33 4 75 25 99 10 F +33 4 75 58 15 97 E [email protected] • ISO 9001 – EN 9100 – EASA Part 21G – ISO 13485 Ile de France Stèphane Eeckeman T +33 6 07 21 22 24 Nord Gregory Gesquière T +33 6 50 30 07 93 E [email protected] E [email protected] A 3D M LE SALON DES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION m a g a z ne PARIS NORD VILLEPINTE FABRICATION ADDITIVE / IMPRESSION 3D PROTOTYPAGE / DÉVELOPPEMENT PRODUIT Le futur de l’Industrie INDUSTRIE PARIS 4-8 AVRIL 2016 se construit aujourd’hui ! Édité par : G+G MEDIA GROUPE SAS SAS au capital de 14 000 € SIRET : 815 083 506 00015 10, rue de Penthièvre 75008 Paris Tél. : 01 60 11 57 46 25 000 donneurs d’ordres Directeur de la publication – directeur de la publicité Guillaume Mouhat [email protected] Tél. : 01 60 11 57 46 50 filières représentées 1000 exposants Rédacteur en chef Gaëtan Lefèvre [email protected] Tél. : 06 67 09 01 76 Rédaction Philippe Bauer, Alain Bernard, Florian Berthelot, Gaëtan Lefèvre, Giorgio Magistrelli, Anne-Françoise Obaton, Marc Thomas Correctrice Mélanie Le Neillon [email protected] Tél. : 05 65 35 51 59 Direction artistique Melissa Chalot [email protected] Tél. : 06 78 20 89 38 Fabrication Imprimerie ETC-INN 82, rue de Michel-Ange 75016 Paris Tél. : 01 47 43 76 76 Dépôt légal à parution Conception web 8D Concept - Gautier Mouhat Tél. : 06 60 56 57 88 [email protected] 9 parcours technologiques 60 000 m² d’exposition Crédits photo Couv. : 3D Systems - 5 : 3D System, F.Hrehorowski/Open Edge - 12 : MakerBot 14 : MakerBot - 15 : Multistation - 16 : 3D Systems - 18 : Thales Alenia Space 19 : 3T RPD Ltd/The Saving Project/EOS - Thales Air Systems - 20-21 : Philippe Bauer - 22 : Sculpteo - 23 : Olivier Jay - 3A/Christian Lavigne - 24 : Richard Allard 25 : VOLUM-e - 26-27 : Multistation - 29 : Stratasys - Autodesk Within/EOS 30 : Stratasys - 31 : HP - 32 : 3D Micro Print/EOS - 35 : F3DF - 36 : Volumic F3DF - 37 : F3DF - 39 : CCI Grand Lille, by courtesy of SIRRIS - 40-41 : by courtesy of SIRRIS - 42 : Bpifrance, 3D Systems - 44 : MEDEF, BigRep 45 : BigRep - 46-47 : Arburg - 49 : 3DXIndustries - 50 : EOS - 52 : ONERA 53-54 : Arts et Métiers Paris tech Toute reproduction, même partielle, des articles et iconographies publiés dans A3DM Magazine sans l’accord écrit de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Tous droits réservés France et étranger. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou des photographies non demandés qui nous sont adressés. Rejoignez la communauté magazine Avec le soutien du www.a3dm-magazine.fr WWW.INDUSTRIE-EXPO.COM 40 ans de savoir faire dans l’automation et le contrôle de mouvement “ “ PROTOTYPAGE GRAND FORMAT AVEC L’IMPRIMANTE ACCÉDEZ AU OPEN SOURCE Grande Zone de Construction AGE OTYP PROT IÈCES ES P LARG ITES N PET IO UCT PROD S SÉRIE TION CRÉA ON ISATI NAL RSON ET PE . FABRICATION PAR FUSION DE FILAMENT . IMPRIMANTE DOUBLE TÊTE . ZONE IMPRIMABLE : 1m X 1m X 0.5m . RÉSOLUTION MAX DE COUCHE: 70 MICRONS . OPEN SOURCE MATIÈRE ET LOGICIEL AVEC PLUS DE 400 RÉFÉRENCES DISPONIBLES . UNE MÉCATRONIQUE DE POINTE . UTILISATION DE SERVOMOTEURS SUREPRINT TM POUR DES IMPRESSIONS PLUS RAPIDES . POSSIBILITÉ DE FAIRE DES INSERTS DONNEZ VIE À VOS PROJETS ! CONTACTEZ-NOUS ! Tél : 33 (0) 1 42 42 11 44 Mail : [email protected] 15 - 19 rue Fernand Drouilly BP 8 92252 La Garenne Colombes Cedex [email protected] www.delta-equipement.fr Vis - écrou Charnière de piano Insert de fil de fer Guidage avec interrupteur ÉDITO Une nouvelle révolution industrielle ? Fabriquez une maquette à faible coût dans vos bureaux. Modifiez votre produit devant votre client. Réparez ou changez une pièce tombée en panne en quelques minutes. Modifiez l’aspect et la couleur de votre création en quelques clics. Rectifiez une erreur de fabrication. Produisez un prototype avec de nouvelles fonctionnalités. Fabriquez en petite série vos pièces à géométries complexes. Tout cela n’a jamais été aussi simple. Conception, fabrication et traitement sont aujourd’hui recentrés grâce à l’impression 3D et la fabrication additive. Reprenez en main l’intégralité de votre production. Vivons-nous une nouvelle révolution industrielle ? La fabrication additive nous conduit à nous poser la question. Industriels, patrons d’entreprises, ingénieurs, designers, producteurs et réalisateurs de films, particuliers, vous et moi, tout le monde a maintenant accès à cette nouvelle technologie. La réduction de la taille des machines, l’amélioration de la vitesse d’impression, la multiplicité des têtes d’impression, la baisse des coûts d’achat et la diversification des matériaux de fabrication ont démocratisé et augmenté la rentabilité de cette technologie. De nouvelles perspectives s’offrent aux industriels et aux entrepreneurs, aux PME comme aux grandes entreprises. Si les bénéfices de cette technologie peuvent, pour certains, rester flous, son efficacité n’est plus à démontrer. La fabrication additive est-elle rentable pour mon entreprise ? Comment l’intégrer à ma chaîne de production ? Quels matériaux s’adapteraient le mieux à mes besoins ? Quelles seront les formations de demain ? Etc. De nombreuses interrogations qui donnent la raison d’être à A3DM Magazine. Dans ce premier numéro, nous abordons des questions primaires que suscitent la fabrication additive et l’impression 3D : les solutions qui s’offrent aux entreprises pour l’intégrer, les interrogations relatives à la formation ou aux méthodes de contrôles... Ce choix est le nôtre comme point d’entrée dans cette technologie, même si celui-ci aurait pu être différent. Au fil des numéros, A3DM Magazine proposera des thèmes pédagogiques pointus, suivra les évolutions des technologies, tentera de répondre aux questions des acteurs, analysera les transformations par secteurs ou par pays et, enfin, ouvrira ses colonnes aux experts. Par Gaëtan Lefèvre, rédacteur en chef. Mesure 32 Contrôles et mesures, un nouvel enjeu pour la fabrication additive Avant qu’une technologie ne soit adaptée et intégrée, des mesures et des contrôles de qualité sont nécessaires. Identification des besoins et des méthodes. 08 Retrouvez les dernières news du secteur de la fabrication additive. Test Dossier 12 Fabrication additive, quelles solutions pour les entreprises ? De plus en plus d’entreprises sont amenées à utiliser la fabrication additive. Différentes solutions d’utilisation de cette technologie s’offrent à eux : intégration, sous-traitance… Voici un panorama des offres pour les entreprises. Formation 35 Test de l’imprimante 3D Stream 20 Pro de Volumic 3D Dédiées aux PME, TPE, artisans, bureaux d’études, sociétés de prototypage, écoles et particuliers, la « Stream Pro 20 » est une imprimante 3D multi-matériaux polyvalente et compétitive face aux géants étrangers. Rencontre 38 La fabrication additive en France, faut-il prendre le virage ? Dominique Boudin de la Chambre de commerce et d’industrie, Emilie Garcia de Bpifrance et Pascal Seguin, Philippe Heinrich ainsi que François Parry du Medef ont répondu à A3DM Magazine sur le passage à la fabrication additive. 18 Les nouveaux défis des concepteurs en mécanique Projet R&D Les nouvelles technologies sont les moteurs de notre monde. Face à ces évolutions, les hommes et les structures des entreprises doivent s’adapter. Au risque de rater le virage… 22 Des formations adaptées pour tous les acteurs Les enjeux de la fabrication additive sont de diffuser de nouveaux savoirs, de fournir de nouveaux outils, d’aider à penser autrement. Matériau 26 Les matériaux, chiffres, descriptif et standardisation La qualité et le développement des matériaux représentent un aspect clé de la chaîne de valeur de la fabrication additive. Différents matériaux sont associés à divers procédés de production. Une grande famille qui ne cesse de s’accroître. 46 La Commission européenne, un soutien de poids Les gouvernements nationaux et la Commission européenne soutiennent le développement de la fabrication additive. Ils ont notamment alloué des dépenses croissantes à l’évolution et l’expansion de cette technologie. 52 Le projet MOSAÏQUE, deux nouveaux matériaux en vue pour l’aéronautique Le projet Mosaïque de l’Onera avait pour objectif d’explorer de nouveaux matériaux. Ce défi, le consortium l’a relevé en sélectionnant un matériau intermétallique à base de titane et un super alliage à base de nickel. SOMMAIRE News NEWS MACHINES Un procédé de fabrication additive pour la biocéramique ET MATÉRIAUX La société Multistation a lancé Biocerawax®, un nouveau procédé de fabrication additive pour la biocéramique : l’alumine, la zircone, les phosphates de calcium (CAP), etc. Développée par l’École des Mines de Saint-Étienne, en France, (l’EMSE), cette technologie permet de produire des architectures complexes, sans résidu toxique. Regardez la vidéo sur You Tube MetalFab1, le premier système d’impression 3D industrielle de métal La société Additive Industries a présenté, sur le salon Formnext à Francfort, le premier système global d’impression 3D industrielle de métal. La MetalFab1 fonctionne avec la technologie de fusion de poudres métalliques. Elle possède une plateforme de dimension 420 x 420 x 400 mm et plusieurs chambres de production. Elle dispose également d’un large éventail de nouvelles fonctionnalités comme la plaque de construction entièrement automatisée, plusieurs lasers, un traitement thermique automatisé et un système de manutention de la plateforme intégrée. Des modules peuvent être ajoutés pour permettre l’utilisation de plusieurs matériaux sans avoir à nettoyer le système de poudre et courir le risque de contamination croisée. Un robot relie toutes les étapes du procédé et permet une manipulation entièrement automatisée de deux nouvelles plaques de construction. Additive Industries promet avec cette machine « une plus grande reproductibilité, une meilleure productivité et plus de flexibilité ». L’ imprimante 3D industrielle Ricoh La société Ricoh, spécialisée dans l’impression 2D, les photocopieurs et les imprimantes lasers couleurs, a annoncé lancer sa première imprimante 3D industrielle, la RICOH AM S5500P. Cette machine exploite le procédé de fabrication additive par frittage sélectif laser (SLS). Elle utilisera des matériaux de poudres de polymère comme le polyamide-nylon PA 11 et le PA 12, mais aussi le PA 6 et le polypropylène. Grâce à sa grande plateforme, elle a la capacité de concevoir des pièces de 550 mm (L) x 550 mm (P) x 500 mm (H). Séminaire et réunion d’utilisateurs Les 15 et 16 mars 2016, à Paris, la société Granta Design organise des rencontres d’utilisateurs et des séminaires. Cet événement ouvert à tous portera sur les outils pour la gestion, l’exploitation et l’intégration des données matériaux pour les travaux de R&D. Airbus Defense and Space, Airbus Helicopters, le CEA, MBDA Systems, PSA, Radiall y ont partagé leurs expériences lors des précédentes rencontres. Si les matériaux et leurs propriétés vous intéressent, si vous travaillez en R&D, pour la simulation, dans une équipe ou un laboratoire matériau, ne passez pas à côté de ces rencontres. Plus d’informations sur le site : http://www.grantadesign.com/FR/. 8 A3DM magazine n°1 NEWS Nouveau matériau titane-zircone de Z3DLAB La start-up française Z3DLAB, créée en janvier 2014 et spécialisée dans la fabrication additive métal, vient de valider un brevet pour le développement d’un nouveau composé titane-zircone : ZTi-Powder®. Ce nouveau matériau allie la dureté de la zircone et la malléabilité du titane. Il est 100 % inerte, 50 % plus robuste que le titane et résiste à des températures de plus de 1 000 °C, tout en étant d’une grande légèreté. Le ZTi-Powder® devrait ouvrir de nouvelles perspectives pour la technologie SLM. Le projet d’imprimante 3D Canon La fabrication additive intégrée à l’usine de demain Après avoir distribué les machines de la société 3D Systems, l’entreprise Canon a décidé de lancer sa propre imprimante 3D. Cette première machine, en cours de développement, sera intégralement fabriquée en interne. Elle utilisera des matériaux à base de résines pour la production de prototypes et de pièces finies en petite série. Un logiciel 3D collaboratif sera intégré à l’imprimante 3D. Concept Laser a présenté, au salon Formnext, un nouveau concept de machine intégrée, nommé « AM usine de demain » (AM Factory of Tomorrow). Cette dernière propose une nouvelle architecture de production pour un niveau d’industrialisation plus performant, notamment en termes de qualité et de flexibilité. Cette architecture intègre la fabrication additive dans l’environnement de production générale. Une approche nouvelle dans la conception d’usinage, mais assez logique dans le processus d’avancement de l’utilisation de ces nouvelles technologies. La société Concept Laser a annoncé le lancement de cette « usine de demain » à la fin de l’année 2016. Regardez la vidéo (en anglais). Nouvelle gamme industrielle Prodways Prodways, récente filiale du groupe Gorgé, a développé une nouvelle gamme d’imprimantes 3D par frittage sélectif laser (SLS). Développée avec la société chinoise Hunan Farsoon Tech Ltd, la gamme ProMaker P s’appuie sur celles actuelles de Farsoon. L’ensemble de cette gamme possède une plateforme ouverte à toute matière. Le prix de ces imprimantes 3D est compris entre 200 000 € et 450 000 €. Elles seront commercialisées dans les prochains mois, dans le monde entier, avec des matières associées. De nouveaux matériaux en poudre métallique, BLDRmetal 3DX Industries Inc., spécialisée dans la fabrication de précision, et NanoSteel, spécialisée dans la conception et la commercialisation d’aciers brevetés, ont annoncé le lancement de deux nouvelles poudres métalliques permettant de fournir des résultats plus solides et plus durables que les autres métaux, les BLDRmetal™ J-10 et J-11. Nouveau matériau de support soluble SUP706 Stratasys lance SUP706, son nouveau matériau de support soluble. Conçu pour les pièces PolyJet, le SUP706 est le premier support multifonction créé pour réduire le temps et la main-d’œuvre nécessaires pour nettoyer les modèles imprimés 3D. A3DM magazine n°1 9 NEWS RECHERCHE ET INNOVATIONS Materialise imprime pour Airbus La société Materialise produit désormais des pièces plastiques destinées à l‘Airbus A350 XWB. L’usine de l’entreprise d’impression 3D a obtenu les certifications EN9100 et EASA 21G, permettant la fabrication de pièces de série pour le secteur aéronautique. L‘avion A350 XWB appartient à une nouvelle génération dont la conception a été basée sur l’objectif de réduire de 25 % la consommation de kérosène, tout en offrant aux passagers des standards de confort très élevés. L’optimisation topologique, l’intégration fonctionnelle et la fabrication additive permettront d’atteindre ces objectifs. L’automobile roule avec l’impression 3D De plus en plus, le secteur de l’automobile cherche à intégrer la fabrication additive. L’entreprise Local Motors a annoncé au SEMA Show de Las Vegas, la commercialisation de la première voiture imprimée en 3D, la LM3D Swim. La marque Audi a démontrer son savoir-faire via son entité d’outillage Audi Toolmaking en réalisant une réplique fonctionnelle de l’Auto Union Type C (photo ci-dessus). Pour réaliser cette voiture, elle a utilisé l’impression 3D par frittage sélectif laser (SLS) de poudre métallique. Chez Opel, la fabrication additive est déjà une réalité. La société qui travaille notamment sur des machines Stratasys imprime des outils de montage en plastique qui sont utilisés dans les usines Opel partout en Europe. Peugeot développe, quant à lui, un « concept car », une coupée électrique urbaine, équipée de la technologie Peugeot i-Cokpit® permettant de créer une identité sonore intérieure au véhicule. 80 % des pièces de surface de l’habitacle de cette Peugeot Fractal permettant de guider le son comme dans un auditorium, sont de fabrication additive (photo ci-dessous). De nouveaux habitacles pour Airbus La société Airbus, premier constructeur aéronautique au monde, travaille actuellement sur une cloison pour l’Airbus A320 imprimée en 3D. Il s’agit du plus grand composant de cabine d’avion conçu avec cette technologie. Cette cloison, partie de la cabine du galley, sert aussi de support au strapontin du personnel navigant. En alliant une structure solide à une forme microlattice légère, Airbus souhaite produire une cloison 45 % plus légère que les modèles actuels, soit à peu près 30 kg en moins. Selon l’annonce du constructeur, ce gain de poids devrait permettre d’émettre 465 000 tonnes métriques de CO2 en moins par an. Cette cloison est fabriquée à base de Scalmalloy®, un alliage d’aluminium, de magnésium et de scandium mis au point par la filiale d’Airbus spécialisée dans la fabrication additive et les matériaux de pointe, Apworks. Plus d’informations sur la pièce et le matériau sur le site d’Apworks. 10 A3DM magazine n°1 NEWS La région d’Auvergne aide Michelin et Fives Prodways lance sa division aéronautique et spatiale Le groupe Prodways a annoncé la création d’une division dédiée à l’aéronautique et au spatial, proposant une offre complète en fabrication additive pour ces deux secteurs : de la conception d’outillages à la fabrication de pièces finies plastiques et métalliques, en passant par le développement de machines et matières sur l’ensemble des technologies d’impression 3D. Cette nouvelle division sera basée à Toulouse, au sein des locaux du groupe ECA. L’ensemble du groupe Gorgé y apportera son expertise. La division aerospace du groupe ECA possède plus de 30 ans d’expérience en outillages de production, de contrôle et de maintenance dans ces secteurs. La filiale Initial jouit de 20 ans d’expérience de production de pièces plastiques et métalliques en fabrication additive dans l’aéronautique et le spatial. Enfin, Prodways est lui-même un acteur de premier plan de développement de machines et de matières de fabrication additive. Le conseil régional d’Auvergne a signé un chèque de 6,3 millions d’euros en faveur de la future filière de fabrication additive métal en Auvergne. Une partie de cet argent sera investie dans la nouvelle société Fives Michelin Additive Solutions (FMAS), conceptrice d’imprimantes 3D industrielles. Cette dernière, créée en septembre 2015, est une filiale commune de l’ingénieriste Fives et du fabricant de pneumatiques Michelin, détenue à 50/50. Elle sera constituée d’un apport financier d’au moins 25 millions d’euros au cours des trois premières années. Le drone le plus rapide Aurora Flight Sciences, une société d’aéronautique basée en Virginie et spécialisée dans les systèmes de véhicule aérien sans pilote (UAV = unmanned aerial vehicle), s’est associée à Stratasys pour concevoir le drone le plus grand et le plus rapide. Proto Labs acquiert Alphaform AG Le 13 octobre 2015, la société Proto Labs a annoncé l’acquisition de certains actifs et opérations du fabricant allemand Alphaform AG, s’étendant ainsi sur le marché Européen. Elle jouira ainsi d’une présence accrue en Allemagne, un marché important pour le prototypage rapide, et y développera les techniques de frittage sélectif par laser (SLS), de frittage laser direct du métal (DMSL) et de stéréolithographie (SLA). Composé à 80 % de pièces imprimées en 3D, ce drone possède une envergure de 3 mètres (9 pieds) et pèse 15 kg (33 livres). Il peut atteindre une vitesse de croisière de plus de 240 km/h (150 mph). Pour concevoir ce drone, Aurora Flight Sciences a utilisé l’impression 3D par dépôt de matière fondue (FDM) pour une grande part des éléments structurels du véhicule, produite en résine thermoplastique, ULTEM™ 9085. L’équipe de production a ainsi diminué son temps de conception de 50 % et produit une structure creuse entièrement fermée et de faible densité. L’entreprise a également utilisé le frittage sélectif laser (SLS) pour concevoir le réservoir de carburant en nylon. Regardez la vidéo de démonstration (en anglais) sur You Tube. A3DM magazine n°1 11 DOSSIER FABRICATION ADDITIVE QUELLES SOLUTIONS POUR LES ENTREPRISES ? Souvent annoncée comme une des technologies de demain, la fabrication additive est, en réalité, déjà bien ancrée dans notre présent. Différentes solutions s’offrent aux entreprises souhaitant l’approcher, l’essayer et l’intégrer. Par Gaëtan Lefèvre, rédacteur en chef. L a fabrication additive est une technologie adaptée à tous les secteurs d’activités industrielles : automobile, aéronautique, médical, dentaire, outillage, etc. Elle permet une production rapide et souple de pièces à partir de données CAO 3D. Elle permet d’accélérer le développement d’un produit, d’offrir une plus grande liberté de conception puisqu’elle n’est pas limitée en terme de complexité de formes, d’optimiser les structures de pièces et d’intégrer de nouvelles fonctions. Elle ne révolutionne pas seulement le mode de fabrication mais également les schémas économiques et même sociaux. Les entreprises souhaitant l’intégrer doivent repenser en partie leur stratégie industrielle afin d’être en mesure de profiter pleinement des avantages de cette technologie. La fabrication additive représente, généralement, un investissement matériel certain (logiciels, machines de production et de tests) mais aussi humain (définition de la stratégie, mise en place de formations). Plusieurs solutions s’offrent aux entreprises pour répondre à leurs besoins. 12 A3DM magazine n°1 DOSSIER La réflexion doit être menée au cas par cas selon le domaine d’application et les secteurs d’activité : prototypage, outillage, production…, et en fonction des critères dimensionnants : taille, matériau, quantité à produire, etc. De la stéréolithographie à la fusion laser, en passant par la projection de poudres, les procédés de fabrication additive sont déjà nombreux. Cette technologie suscite l’intérêt de nombreux industriels. Elle est très différente des autres méthodes de fabrication. À tel point que les entreprises ne peuvent pas, et ne doivent pas, l’utiliser pour substituer une autre méthode. Son intégration nécessite une réflexion plus globale : conception de la pièce, choix du procédé de fabrication et des matériaux, normalisation, etc. Les fabricants et les sous-traitants offrent aux entreprises un accompagnement permettant une bonne appréhension des différentes technologies. Cet article a pour objectif de lister les offres disponibles. Cependant, se renseigner de manière plus précise auprès des fournisseurs reste un élément clé dans l’identification et le choix d’une stratégie. Intégration de la technologie L’intégration de la fabrication additive en interne est une des solutions pour s’approprier cette technologie. Plusieurs démarches sont possibles en fonction des besoins et de l’investissement décidés. Une société peut facilement choisir d’équiper son bureau d’études d’une imprimante 3D pour réaliser des pièces en polymère à des coûts relativement faibles pour valider une forme ou un design. « Cette démarche, les grandes sociétés l’ont plus ou moins effectuée pour leur besoins propres », nous explique Georges Taillandier, président de l’Association française de prototypage rapide (AFPR). Les secteurs de l’aéronautique ou de l’outillage ont bien intégré cette technologie. Des sociétés automobiles comme Audi avec son entité Audi Toolmaking ou Opel sont aussi de bons exemples. Une démarche longue et couteuse L’investissement financier pour intégrer cette technologie dépend principalement du type de machines et de matériaux. Si les machines permettent aujourd’hui de produire des pièces en différents matériaux (polymères, métalliques…) et de différentes tailles, la quantité des offres reste assez inégale en fonction des matériaux recherchés. En effet, il existe des dizaines voir des centaines de fabricants pour les technologies de filaments plastiques, ces derniers sont moins nombreux pour les machines utilisant des matériaux métalliques ou céramiques. Technologie Matériau Énergie Dimensions Prix Exemple de machines Lit de poudre PA Laser 340 x 340 x 620 230 K€ EOSINT P395 Lit de poudre Métal Laser 250 x 250 x 280 435 K€ Concept Laser M2 Lit de poudre Métal Laser 250 x 250 x 300 400 K€ Renishaw AM250 Lit de poudre Métal Laser 1500 K€ Concept Laser Xline 1000R Lit de poudre Métal Faisceau électrons 200 x 200 x 350 625 K€ ARCAM A2 Projection de poudre Métal Laser 1500 x 900 x 900 995 K€ OPTOMEC LENS 850R Projection de poudre Métal Laser 950 x 900 x 500 650 K€ BeAM Dépôt de fil Métal Faisceau électrons 710 x 710 x 710 1400 K€ SCIAKY Source : Wohlers Report 2013 A3DM magazine n°1 13 DOSSIER Les prix du tableau précédent nous indiquent les ordres de grandeur pour le prix des machines parmi les plus remarquées en 2013. Depuis quelques années, de nombreux brevets tombent dans le domaine public, impactant directement le coût des imprimantes. En 2009, la fin des brevets des procédés FDM a entraîné une croissance forte du marché de la fabrication additive. En 2014, ce sont les brevets concernant la technologie par fusion laser (SLS) qui sont parvenus à expiration et, en 2017, ce seront ceux de la technologie EBM. Malgré cela, les coûts des machines industrielles restent élevés. Pour faire face à ces coûts, des plateformes communautaires se sont développées. Des entreprises se regroupent ainsi pour partager les dépenses nécessaires au passage à la fabrication additive et mettre en commun leurs savoirs. consulting pour aider les clients à l’intégrer », explique André Surel. « Une partie pédagogique accompagne la vente de cette technologie. Nous travaillons, également, avec les clients pour les aider à développer des nouvelles applications. Le consulting est essentiel dans notre travail. » L’intégration de cette technologie nécessite, également, de susciter l’intérêt des utilisateurs, notamment en les formant (voir l’article Des formations adaptées pour tous les acteurs, page 22). Elle sera facilitée lorsque les étudiants et les professionnels seront formés par un cursus dédié, que ce soit dans la conception, la fabrication ou même le contrôle de qualité. Former en interne des employés est une démarche longue et coûteuse. Aujourd’hui, les industriels souhaitent donc voir se développer des modules d’enseignements spécifiques intégrés dans les filières BTS, DUT, écoles d’ingénieurs et cycles Licence-Master-Doctorat (LMD) d’universités. Les diplômés deviendront alors force de proposition dès leur embauche. • les coûts de transport et le bilan carbone. Internalisation de la R&D et de la production Si les démarches sont longues et complexes, l’intégration de la fabrication additive favorise la montée en compétences des entreprises impliquées et permet ainsi aux acteurs intéressés de mener des travaux de R&D sur les processus et les matériaux. Réalisés en interne, ces travaux sont mieux protégés vis-à-vis de la concurrence. « Par exemple, dans l’aéronautique, Safran est en train de rentrer plusieurs machines pour passer à la production de série. L’entreprise a besoin de maîtriser la technologie pour plus de confidentialité », nous expose André Surel, directeur d’EOS France. Cela implique de modifier sa stratégie industrielle et d’accompagner des changements dans plusieurs secteurs de la société : la R&D, les achats, la production, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Afin d’accompagner leurs clients, les fournisseurs de machines telles qu’EOS Gmbh ne se limitent plus à un simple rôle de fabricants et de vendeurs. « L’offre est globale : machines, consommables, formations, installation, logiciels ainsi que du 14 A3DM magazine n°1 Une meilleure intégration de ces technologies permet également de mieux maîtriser certains impacts sur les coûts tels que : • les coûts liés au développement de produits (le prototypage est réalisé en interne sans outillage et la modification du prototype est possible en un temps très court) ; • les coûts de post-processing ; • les coûts liés au contrôle qualité grâce à l’installation de logiciels de contrôles dédiés ; Des entreprises intègrent actuellement ces différents équipements dans le but de les tester, de caractériser la technologie et d’en étudier le retour sur investissement. Si la fabrication est intégrée, la technologie nécessaire à la finition des pièces n’est pas toujours disponible en interne. Des pièces issues de la fabrication additive peuvent ainsi être envoyées à des usineurs ou des spécialistes des traitements de surfaces pour assurer leur finition. En réponses à des exigences contraignantes, certaines de ces entreprises utilisent des technologies de pointes tel que le procédé d’ébavurage et de polissage mécano-physico-chimique développé par MMP Technology (BINC Industries à Saint-Priest). Cet aspect doit également être intégré à la reflexion. De nombreuses sociétés ont déjà intégré des imprimantes 3D à leurs bureaux d’études. DOSSIER Dans le montage d’un projet, il est important de prendre en compte la proximité géographique et les capacités d’accompagnement. Le sous-traitant doit pouvoir expliquer l’intérêt, ou non, de cette technologie. « Il faut, aujourd’hui, impliquer les clients dans la compréhension de ce nouveau procédé de production, afin qu’ils puissent l’intégrer au plus vite dans leur projet. Nous les invitons à venir voir comment cela se passe et à s’imprégner de ce procédé », expose Stéphane Abed. Il est important que les discussions entre les acteurs aient lieu en amont de la phase de développement, que le client soit impliqué dans la production et que les sous-traitants puissent être réactifs sur les projets. Enfin, l’intégration de la fabrication additive en interne nécessite de respecter certaines conditions d’installation : des normes électriques ou environnementales, les règles définies par les CHSCT, etc. Ces normes vont dépendre du type de machines, de matériaux utilisés et de pièces produites. Face à ces exigences européennes d’installation de machines, la certification DEKRA peut vous accompagner. Sous-traiter la fabrication L’obsolescence des machines dues au développement rapide de nouvelles technologies pose la question de l’investissement. L’intégration nécessite des ressources financières et humaines importantes. Le coût des machines, le personnel formé, l’environnement sécurisé sont autant de freins qu’il faut lever pour intégrer la fabrication additive à son processus de production. Pour soutenir et accompagner les entreprises, des sociétés sous-traitantes comme Poly-Shape ou Prismadd, ont développé leurs équipements, leur organisation et leur personnel pour répondre à ces applications. Un accompagnement Avant même de mettre en place une démarche pour déployer la fabrication additive, les donneurs d’ordres ont besoin d’informations sur les procédés et leurs applications (conception, finition, contrôles). Si, les sous-traitants assistent les entreprises et les bureaux d’études dans la conception et la fabrication, ils proposent également un accompagnement intellectuel dans la découverte de cette technologie. « Nous avons intégré, chez nous, un bureau d’études spécialisé dans la fabrication additive. La technologie n’étant pas encore acquise par le client, nous avons une dizaine de personnes disponibles pour assurer un haut niveau de co-ingénierie. Nous avons aussi, en interne, un laboratoire de métallurgie permettant de réaliser des analyses poussées », explique Stéphane Abed, président de la société Poly-Shape. La fabrication additive est une technologie émergente. La vitesse à laquelle se développent les procédés et les technologies limite le renouvellement matériel pour une entreprise. Un des avantages de la sous-traitance est d’avoir accès à un parc machine continuellement renouvelé. Aujourd’hui, par exemple, des entreprises comme Poly-Shape investissent régulièrement dans de nouvelles machines. Cette dernière en a intégré huit nouvelles cette année dont une à quatre têtes lasers. Ces entreprises ont l’obligation de renouveler régulièrement leur parc machines pour rester compétitives. Un partenariat Comment sélectionner votre sous-traitant ? Certains sous-traitants répondront mieux à la production de pièces métalliques alors que d’autres le feront pour les pièces polymères. Certains usineurs se lancent aussi avec succès dans l’utilisation de ces technologies notamment pour la réalisation des ébauches. En fonction de vos besoins, différents critères sont à prendre en compte. La cadence d’impression est aussi un facteur important, comme les dimensions des chambres des machines. L’approche sera également différente si vous possédez ou non un bureau d’études. « Pour les PME qui ne possèdent pas de bureau d’études en interne, il leur faut absolument une entreprise capable de gérer la conception et la fabrication », nous explique Philippe Rivière, président de Prismadd. Si la sous-traitance est une solution intéressante pour la production, elle permet aussi une phase d’essai dans une démarche d’intégration. « Aujourd’hui, l’intérêt est d’utiliser les sociétés de service qui sont connues et reconnues. Certaines ont des qualifications dans des domaines spécifiques : automobile, aéronautique ou autres. Je conseillerais l’utilisation de ces sociétés avant d’intégrer la fabrication soi-même », recommande Georges Taillandier, président de l’AFPR. La fabrication additive nécessite une nouvelle réflexion, une nouvelle vision. Il n’y a « aucun sens à utiliser la fabrication additive pour faire de l’existant ». Des étapes d’apprentissage de cette technologie et de prise en compte de ses applications sont nécessaires pour son utilisation. « Les différents experts interrogés s’accordent à dire que l’offre de sous-traitance sur la partie polymères est déjà suffisamment étoffée. L’offre pour la partie métallique est moins développée », avance l’étude L’impression 3D - État des lieux et perspectives réalisée par la DIRECCTE, en partenariat avec la CCI Centre et le fablab d’Orléans, datée de décembre 2014. A3DM magazine n°1 15 DOSSIER Conclusion La stratégie de déploiement à adopter dépend du besoin : valider un design, concevoir un prototype, une production en petite série… et du moment choisit pour utiliser ces technologies : en phase de test ou de production, par exemple ; mais aussi du type et du nombre de machines souhaitées ou nécessaires. Aujourd’hui, la fabrication additive n’est pas connue pour être adaptée à la production de volumes importants. Pourtant certains grands industriels annoncent le contraire et commencent à communiquer sur leurs expériences restées un temps confidentiel. Elle n’est pas non plus réputée capable de fabriquer des pièces mécaniques de grande taille. Pourtant Thales Alénia Space et Polyshape ont étudié et produit ensemble une pièce en aluminium d’une taille déjà imposante (plus de 600 mm). Le domaine des possibles s’étend rapidement, les frontières tombent. La normalisation favorisera le déploiement futur de ces technologies. Nous savons fabriquer les pièces mais pas forcément les garantir dans le temps, ni certifier leur fiabilité. Il existe toutefois des contrôles et des méthodes qui garantissent la qualité des pièces au fil de la production (voir l’article Contrôle et mesure, un enjeu pour la fabrication additive, page 32). Des normes commencent à exister. Pour se renseigner sur ces dernières, les entrepreneurs peuvent se tourner vers l’Union nationale pour la normalisation (UNN). L’UNN 920 a en charge la fabrication additive, pour la France, l’AFPM F42 et l’ISO 261 pour les États-Unis. A3DM Magazine traitera de la normalisation dans de prochains numéros. 16 A3DM magazine n°1 DE NOUVELLES SOCIÉTÉS DE SERVICE Avec l’émergence de cette nouvelle technologie, se développent de nouveaux services basés sur des modèles économiques et sociaux innovants. Par exemple, des plateformes en ligne mettent en contact des professionnels, par processus de géolocatisation, pour réaliser des impressions 3D. Ces nouveaux services accélèrent le déploiement de cette technologie. « En 2013, nous avons commencé à connecter des imprimantes 3D à l’échelle mondiale sur une plateforme en ligne afin de les rendre plus accessibles au niveau local », nous explique Simon Martin, responsable des relations publiques chez 3D Hubs. Que vous soyez un concepteur de produits à la recherche d’une gamme de matériaux pour un prototype ou un auto entrepreneur à la recherche d’une solution de fabrication additive parmi les différents procédés, ces plateformes peuvent répondre à vos besoins. Malheureusement, il est encore difficile, voire impossible, d’être accompagné dans la démarche de conception. Des sociétés comme Fairphone ont su profiter de ces nouveaux services pour créer et développer leur offre. Cette dernière a lancé une gamme d’accessoires de smartphones imprimés sur demande avec un matériau rassemblant des fibres de bois recyclées et du bioplastique PLA. Les clients ont uniquement besoin de procéder à l’achat sur la boutique en ligne pour se faire livrer l’accessoire ou aller le récupérer directement sur le site de production. Ce procédé de fabrication permet à la société de supprimer des transports ou une surproduction inutile. « Nos clients vont de simples curieux souhaitant essayer l’impression 3D pour la première fois à ceux utilisant la technologie depuis des décennies et ayant de nouveaux désirs », explique Simon Martin. Ces nouveaux services basés sur des offres innovantes aident à développer la technologie et à la démocratiser. FORMATION pièce métallique slm titane Florent Lebrun Thales Alenia Space Toulouse FABRICATION ADDITIVE LES NOUVEAUX DÉFIS DES CONCEPTEURS EN MÉCANIQUE L’optimisation topologique, la fabrication additive sur lit de poudre et la modélisation par formes libres sont trois technologies restées longtemps discrètes et qui s’associent, depuis peu, de manière élégante. Les bureaux d’études ont compris qu’il fallait, dès aujourd’hui, profiter de ces technologies pour produire des idées, des données et des pièces. Cette transformation surprend parfois les hommes et les structures d’entreprises qui ne sont pas encore prêts à se réformer. A3DM Magazine fait le point sur ces nouveaux défis. Par Philippe Bauer, expert processus, outils et innovation en architecture mécanique chez Thales Air Systems. B ureau d’études recherche concepteur en mécanique pour étude de pièces aux formes organiques fabriquées par SLM, EBM, SLS. Expérimenté en optimisation topologique, reconstruction par formes libres et modélisation adaptative. Voici une annonce professionnelle qui risque de faire réagir les jeunes techniciens. Et cet exemple n’en est qu’un parmi d’autres concernant les multiples applications et besoins déclenchés par la fabrication additive. Notre (vieux) métier évolue très vite et le besoin de travailleurs formés aux technologies de « conception pour la fabrication additive » apparaît de plus en plus. Nos jeunes recrues ne peuvent plus se retourner vers leurs aînés. Ces techniques sont trop modernes. Tout est à faire ou refaire en termes d’instruction. Si des concepteurs ne sont pas rapidement formés, nous ne produirons pas les données 3D permettant de profiter des technologies de fabrication additive. Nous manquerons le premier virage et passerons certainement à côté d’innovations possibles. Peut-on se le permettre ? 18 A3DM magazine n°1 FORMATION basculer la pièce. Une bonne répartition des quantités de matières par couche permet de maîtriser des échanges thermiques pour équilibrer les déformations en cours de fabrication. De nombreuses règles comme celle-ci sont à respecter pour une production réussie. Le processus d’optimisation topologique retire la matière inutile. Découvrir, comprendre et appliquer les règles de conception Le « Design For Additive Manufacturing » prend sa source dans la connaissance des technologies de fabrication, leurs règles d’utilisation, leurs avantages et leurs contraintes. Par exemple, lors de l’utilisation du procédé par fusion sélectif laser (SLM), les géométries émergentes du vide lors de l’impression couche par couche doivent être supportées. La notion de support doit être maîtrisée dès la conception. Le designer ou concepteur doit traquer les plafonds horizontaux, les arêtes ou sommets qui naissent dans le vide, les faces dont l’angle d’inclinaison est inférieur à un certain degré, etc. Les corps creux sont réalisables sans supports mais à condition d’incliner la pièce entière. Le concepteur apprend peu à peu à concevoir dans un monde incliné à 45 degrés. Nos éditeurs de logiciels de CAO 3D doivent aussi aménager des fonctionnalités pour analyser nos conceptions avant de lancer la fabrication. L’utilisation des coupes et sections interactives s’avère un outil pratique pour détecter l’émergence de ces singularités. Il va falloir toutefois disposer d’outils plus adaptés aux nombreux contrôles de topologie. Des épaisseurs minimales doivent être respectées. Par exemple, les grandes parois fines sont à éviter car elles peuvent se vriller. Certains angles vifs accrochent le racleur de poudre et font Le DFAM (Design For Additive Manufacturing) qui vise à harmoniser la performance de la conception à la fabrication a pour objectif de réaliser une pièce dans les meilleures conditions de prix, de qualité, de temps, de performance et de durabilité. Il doit, aujourd’hui, s’étendre à la gestion des matières. Créer celles qui s’adaptent à la fabrication additive, tel que cela avait été le cas pour les technologies de fabrication historiques. Ces règles doivent être rendues accessibles au plus grand nombre. Vous retrouverez ces principes généraux liés à la conception des produits pour la fabrication additive dans le manuel Fabrication additive du prototypage rapide à l’impression 3D d’Alain Bernard et Claude Barlier, édité chez Dunod (voir encadré, page 20). Notion de support, inclinaison de la piece…, de nombreux critères sont à prendre en compte par les designers et les concepteurs. 1 1 étude comparative slm as7g. Thales Air Systems A3DM magazine n°1 19 FORMATION 2 reconstruction par formes libres. Utiliser les nouveaux outils de conception L’optimisation topologique permet de découvrir et comprendre une pièce mécanique. Pour être efficace, cette technologie requiert une parfaite maîtrise des cas de charges mécaniques appliqués. Elle impose aussi une justification drastique des fonctions à remplir. Bref, plus que jamais, l’analyse fonctionnelle joue un rôle et doit être utilisée avec rigueur. fonction des premiers résultats, il faut redéfinir le Rappelons que le processus d’optimisation topologique permet d’atteindre un objectif de conception en respectant des contraintes. On pourra, par exemple, maximiser la rigité d’une pièce en fonction de charges appliquées comme la force ou les masses. Cet objectif devra répondre à des contraintes de déplacement maximal ou des premiers modes de fréquence, etc. Le processus d’optimisation topologique retire la matière inutile à un volume d’étude autorisé (design space) alors même que d’autres volumes tels que les interfaces de fixations restent inchangés (no design space). Il est un outil indispensable aux bureaux d’études mécaniques modernes car il apporte des idées supplémentaires aux concepteurs. Il permet de s’extraire de certaines habitudes de conception qui ont certes fait leurs preuves mais peuvent encore évoluer. L’optimisation topologique n’est, cependant, qu’un outil et seul l’homme peut en extraire la quintessence. L’expérience nous montre qu’il ne s’agit pas simplement de donner un large domaine d’études à une optimisation en pensant que le logiciel va converger immédiatement vers une solution idéale. En par une meilleure convergence homme/machine. design space et « reprendre la main ». Le concepteur pourra, par exemple, retirer définitivement du domaine d’études les volumes de matière qui ne seront jamais sollicités. Un nouveau calcul sera plus rapide et permettra d’améliorer le résultat L’optimisation topologique s’associe donc bien avec les technologies de fabrication additive. Les formes générées, souvent organiques, peuvent maintenant être fabriquées. Attention toutefois, la fabrication additive n’impose pas de générer des formes organiques, il ne faut pas être dogmatique. Elle permet de fabriquer beaucoup de topologies y compris celles qui ressembleraient à une forme usinée, moulée ou estampée. L’image 1, page 19, nous montre des solutions concurrentes. Nos concepteurs vont devoir apprendre à utiliser ces nouveaux outils du quotidien. Il s’agira d’opter pour de nouveaux comportements et postures pour concevoir. DE LA FABRICATION ADDITIVE À L’IMPRESSION 3D Après avoir présenté le concept de base de la fabrication additive (FA) ou fabrication par couches, Claude Barlier et Alain Bernard, pionniers et experts de la fabrication additive, positionnent cette technologie dans la chaîne numérique du développement rapide de produit (DRP), essentielle à son émergence. L’évolution des applications, de « prototypage rapide » puis d’« outillage rapide », et enfin depuis quelques temps, de « production de produits finis », est clairement définie dans l’ouvrage Fabrication additive, du prototypage rapide à l’impression 3D aux éditions Dunod. Ce livre est destiné aux ingénieurs en bureau d’études, aux concepteurs, aux designers ainsi qu’aux makers passionnés par ces nouveaux procédés. Fabrication additive – Du prototypage rapide à l’impression 3D de Claude Barlier et Alain Bernard : 75 € - Éditions Dunod 20 A3DM magazine n°1 FORMATION De nouveaux outils de design, les formes libres Le premier résultat d’un calcul d’optimisation est un modèle 3D en polygones. Le concepteur de bureau d’études ne peut se contenter de ce genre de géométrie inexploitable dans les processus classiques. Une phase de reconstruction est nécessaire. Suivant l’actualité des solutions utilisées, le temps de reconstruction peut varier. La cible recherchée est un modèle 3D construit de surfaces nurbs à quatre frontières reliées en continuité G2. Les fonctionnalités utilisables dans nos solutions logicielles de CAO ou même d’optimisation portent les doux noms de « formes libres », « polynurbs », « T_SPLINES », « subdivision surface modeling » et fonctionnent toutes par manipulation d’une primitive que l’on va déformer pour suivre « à vue » le contour des formes organiques (image 2). Ces fonctions dormantes dans nos logiciels se voient « réveillées » avec l’apparition du processus de gestion des pièces organiques. Depuis peu, nos éditeurs de logiciels de CAO travaillent avec un certain succès à semi-automatiser cette reconstruction (reconnaissance facilité de zones organiques), parfois même à l’automatiser complètement. Le modèle polygone complet est alors transformé en nurbs éditables. Pour nos concepteurs, la manipulation de formes complexes n’est plus un obstacle. La formation à ces outils est rapide et leur utilisation agréable. Ces ruptures technologiques peuvent être à la source d’innovations. De nombreux outils et processus sont disponibles. Former les hommes permettra d’assurer le déploiement de toutes ces technologies. A B C automatisation de la reconstruction A. modèle .stl B. reconstruction nurbs automatique C. polygones de contrôle des nurbs Gérer les données critiques pour la fabrication additive. Testé lors du programme européen AMAZE, un logiciel dédié à la gestion et l’exploitation de données matériaux dans le cadre de la fabrication additive: Capturer et corréler les données matériaux et celles des machines Permettre la caractérisation Supporter les outils de simulation Identifier et comprendre les paramètres impactant Construire et structurer son savoir FÉVRIER 3et4 LYON Rendez-nous visite Rendez-vous d’affaires sur la fabrication additive MARS 15 PARIS Rejoignez-nous Séminaire de Granta Design: Maîtriser les données matériaux pour gagner un avantage concurrentiel www.grantadesign.com/fr FORMATION FABRICATION ADDITIVE DES FORMATIONS ADAPTÉES POUR TOUS LES ACTEURS La fabrication additive révolutionne les pratiques. Certes, mais encore faut-il savoir quelles nouvelles pratiques adopter ! Et qui pour les adapter ! Les acteurs et les entreprises sont en attente de ces bonnes pratiques. Mais ne s’apprennentelles pas dans les entreprises qui maîtrisent les technologies composantes de cette chaîne de production de valeur ? Par Alain Bernard, professeur d’université à l’École centrale de Nantes, vice-président de l’AFPR (Association française de prototypage rapide : www.afrp.asso.fr). L es enjeux de la fabrication additive sont de diffuser de nouveaux savoirs, de fournir de nouveaux outils, d’aider à penser autrement pour pouvoir concevoir et fabriquer différemment. Cependant, les acteurs de la chaîne de valeur sont-ils prêts ? Ont-ils suffisamment confiance pour créer des produits en fabrication additive ? Avons-nous compris que souvent la fabrication additive seule ne peut apporter toute la valeur à l’objet fabriqué ? Les connaissances conventionnelles en matériaux, procédés, mesure (et bien d’autres) sont donc loin d’être mises au rebut. Le challenge pour les entreprises mais aussi pour les consommateurs est d’avoir suffisamment confiance. Confiance dans la chaîne de production de valeur pour y intégrer la fabrication additive. 22 A3DM magazine n°1 FORMATION Un domaine en soi Production pour la compagnie Ortofon, Institut danois de technologie (DTI). Olivier Jay Une formation en naissance Les acteurs de la formation sont nombreux à être concernés par la fabrication additive. Et les besoins dans ce domaine sont aussi divers : des connaissances de base à des spécialisations poussées. Aujourd’hui, si quelques modules de formation existent localement dans certains établissements « de l’opérateur confirmé au scientifique spécialiste », les profils de compétences restent à préciser dans l’ensemble des domaines impactés. La chaîne de production de valeur prend naissance chez les personnes qui imaginent de nouveaux concepts, mais aussi les analystes de la valeur et les penseurs de la « satisfaction des besoins » et de la « réalisation de fonctions ». Nous ne pourrons imaginer et concevoir de nouveaux produits sans les connaissances et les outils pour créer des scénarios technologiques. Ces derniers doivent être mis au service de la création puis de la fabrication d’objets, aux spécifications toujours plus complexes. La combinaison des technologies le long de la chaîne de production de valeur transforme la traditionnelle gamme de fabrication. Des préconisations dont les organismes de normalisation commencent à s’emparer. Alors pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas écrire de nouveaux manuels de formation ? Pourquoi ne pas imposer des modules de formation dans tous les cursus universitaires ? Ne constate-t-on pas, de plus en plus, de pratiques de fabrication additive dès le collège et le lycée ? Au regard de la chaîne de valeur de la fabrication additive, nous pouvons nous demander si quelqu’un est apte à maîtriser les éléments d’un bout à l’autre. Peu de personnes en sont capables, et très souvent, ces derniers le sont car ils sont spécialistes d’une technologie, d’un procédé en particulier. Si l’on veut réellement tirer profit de l’utilisation de la fabrication additive, une vision systémique de la chaîne de production de valeur est essentielle. Et comme c’est le cas pour d’autres procédés, leur intégration passera par une confiance accrue dans les capacités réelles de ces technologies au regard du potentiel qu’on leur attribue. Cette confiance, bien sûr, passe par une fiabilité technique et une capacité de mise en œuvre sans discussion possible. Elle passe aussi par une espérance avérée dans les Hommes. Rien ne s’y oppose en soi. Il faut toutefois pouvoir identifier quelles sont les compétences clefs à tous les niveaux. Et des compétences viennent des connaissances acquises au cours du temps et capitalisées soit dans la tête, soit par la pratique. La fabrication additive fait appel à de très nombreux domaines de connaissances. Les mathématiques, la physique, la chimie, la métallurgie, la mécanique, l’électrotechnique, l’informatique mais aussi de très nombreux autres procédés. Elle peut être vue comme un domaine en soi mais ne peut pas justifier des diplômes spécifiques à tous les niveaux scolaires et universitaires. Ainsi, du baccalauréat au doctorat, des lycées professionnels aux universités et aux grandes écoles, les établissements scolaires et universitaires disposent de tous les ingrédients pour former les étudiants mais aussi les enseignants, que ce soit en formation initiale ou continue. La journée organisée, à Paris, le 11 décembre sous le double sceau du réseau AIP-PRIMECA et de l’AFPR a montré au travers des nombreuses présentations et témoignages, toute la richesse et le potentiel déjà présents dans notre système éducatif. Trophée des Assises Européennes de la Fabrication Additive, création de Christian LAVIGNE (sculpture numérique modulable, 2014). réalisation de la société 3A (titane, technique EBM, 90 x 90 x 100 mm) A3DM magazine n°1 23 FORMATION Atelier de prototypage - Machine impression 3d objet : Stratasys et EnvisionTEC - Coulée sous vide : Silmix de Technocast - Coulée métallique : VPC40 de Schultheiss - Gravure laser de Sisma - Scanner 3D différentes solutions (sur la figure : icône de chez iconfinder.com). Richard Allard, professeur agrégé en Microtechniques Les platesformes sont riches, plurielles et s’appuient sur des matériels et logiciels représentatifs des machines disponibles sur le marché. Elles comprennent des équipements complémentaires comme des scanners, des machines de polissage, d’usinage, des fours de traitement thermique, des procédés de coulée plastique sous vide, des presses à injecter, des micro-fonderies permettant de la coulée métallique basse pression. Ces derniers peuvent d’ailleurs servir à montrer le potentiel de la fabrication additive pour la fabrication de moules ou d’outillages. Ainsi, afin d’aller au bout des choses, comme cela est déjà le cas pour d’autres procédés plus conventionnels comme la fonderie ou la mise en forme par emboutissage ou le forgeage par exemple, il devient indispensable de modéliser et de simuler en fonction des caractéristiques propres aux procédés. Il est temps de pouvoir créer à coup sûr des géométries, des matériaux et des scénarios de fabrication conformes aux exigences de qualité souhaitées pour des produits selon les secteurs d’application. Les formations doivent permettre d’établir, d’entretenir et de faire fonctionner des plateformes technologiques up-todate, en appui sur du personnel technique et des enseignants formés aux techniques et aux pratiques à développer. Tout ceci, les outils de conception et d’industrialisation du commerce ne nous le donnent pas malgré de nombreuses composantes existantes. Les phases de production de valeur Les apprentissages sont donc multiples, de niveaux et de contenus très différents, allant de la sensibilisation à la formation opérationnelle. Nous avons besoin de personnels capables de designer ou paramétrer la fabrication, une main d’œuvre la mettant en pratique, etc. Sans oublier les mesures et les contrôles de fabrication. Cet aspect des plus importants devra être intégré aux formations. Ceci est d’autant plus prégnant pour certains procédés pour lesquels la manipulation du matériau ou la proximité avec le procédé présentent des risques dont il faut se protéger. Si l’on considère la chaîne de production de valeur, les étapes principales sont donc la conception, la 24 A3DM magazine n°1 préparation de la fabrication, la mise en œuvre de la machine et des éléments nécessaires à la fabrication, y compris le matériau avant et après fabrication, et enfin les post-traitements qui vont permettre de terminer la pièce avec toute la valeur attendue par le client. L’étape de conception requiert différentes compétences spécifiques. Le plus souvent, le concepteur doit être capable de fournir une analyse fonctionnelle. L’enjeu n’est pas de reproduire des pièces existantes (solution classique pour des pièces de rechange) mais bien d’imaginer et d’intégrer des fonctions nouvelles. La fabrication additive permet la conception de géométries complexes et la possibilité de minimiser la matière utilisée. Ces avantages sont rendus possibles par les outils d’optimisation topologique et les logiciels de simulation. Des connaissances dans ces outils sont donc indispensables pour les conditions futures de mise en œuvre. La phase de préparation nécessite une connaissance fine du procédé. Elle est intimement liée à la conception. Il est, par exemple, nécessaire de savoir comment placer et orienter la ou les pièces à produire. De nombreuses questions se posent lors de cette phase. Comment associer différentes pièces au sein d’une même fabrication ? Quelles sont les contraintes de finition ? Comment minimiser ces opérations ? Et bien d’autres ! Cette phase requiert une excellente connaissance du procédé de fabrication mais aussi des capacités offertes par les procédés de post-traitement. Il faut penser le processus technologique de manière complète et pas uniquement l’étape de fabrication. La formation à la phase de fabrication peut donc être un complément aux autres apprentissages. La phase de mise en œuvre du procédé lui-même demande, elle aussi, une grande rigueur dans le choix des paramètres de fabrication mais aussi et surtout dans la mise en œuvre du processus complet : pré chauffage, approvisionnement et recyclage en matériau, fixation et extraction du plateau. Cette tâche d’opérateur machine est essentielle à la réus- FORMATION site du processus complet. Elle suppose la maîtrise de la mise en œuvre de chacune des machines mais aussi et surtout, elle demande une grande rigueur dans le respect des choix qui ont été faits lors de la préparation de la fabrication. La dernière phase est capitale car il ne faut pas détruire la valeur apportée à la pièce lors des étapes précédentes. Pour cela, les formations sont à adapter aux spécificités des opérations nécessaires à la finition de pièces ou de plateaux complets obtenus par fabrication additive. Minutie et efficacité doivent être conjuguées afin que le temps et le coût de ces étapes ne soient pas rédhibitoires par rapport au temps de cycle global. machine EOS M290 qualifiée en 9100. application aérospatiale : laser 400 watts fusionnant une poudre d’inconel 718. Enfin, nous abordons les phases de contrôles et de mesures, de tests et de suivis de fabrication, de traçabilité... pour satisfaire les contraintes et les exigences de chaque cahier des charges. Aujourd’hui, les techniques de contrôles et de mesures pour visiter des formes intérieures complexes ou pour détecter des défauts dans ces pièces sont peu nombreuses (voir l’article Contrôles et mesures, un nouvel enjeu pour la fabrication additive, page 32). Cependant, une approche d’assurance –qualité avec des mesures in-process devrait permettre de s’affranchir d’étapes de contrôle dans certains cas. Face à cela, il est indispensable d’acquérir les bonnes pratiques de mesures et de contrôles. Des compétences clés sont à développer en lien avec les standards et les normes sectorielles ou plus générales, telles qu’elles sont actuellement en cours de mise en place à l’ISO (International Organization for Standardization). Les apprenants vont devoir acquérir des compétences complémentaires par rapport aux certitudes qu’ils ont acquises jusqu’à aujourd’hui. Il faudra repenser et réformer leurs habitudes afin de les adapter à ces nouvelles pratiques. Une nouvelle formation qui permettra de valoriser les compétences de base en les déployant dans un domaine fortement compétitif et dont le marché est en forte croissance. Une approche produit/process Le marché ne peut continuer à croître qu’en s’appuyant sur la confiance, dans les machines, les pratiques, les Hommes. Des Hommes toujours mieux formés, s’appuyant sur des bases de données matériaux-procédés, par exemple. D’une manière plus globale, le système doit apprendre et capitaliser cette connaissance pour être capable de la réutiliser à bon escient. Capitaliser du savoir et de la connaissance passent par l’analyse des domaines des possibles, en créant des modèles manipulables et utilisables au profit d’une meilleure robustesse des résultats obtenus. Cette connaissance partagée, couplée à des outils d’aide à la décision, devrait permettre à terme de concevoir non seulement la géométrie des pièces mais aussi le ou les matériaux, à différentes échelles. Et ceci en élaborant des structures particulières, en combinant les matériaux, en chacun des points de la pièce et en conséquence des propriétés locales données par ces mêmes matériaux. On parle alors de « gradient de matériau ». À ce sujet, des réussites technologiques industrielles existent déjà dans le domaine des thermoplastiques, polymères et élastomères mais aussi de matériaux métalliques combinées lors de leur projection dans un flux d’énergie. Tout ceci montre le potentiel mais aussi la complexité de la maîtrise des modèles et des méthodes indispensables à une utilisation optimale des processus supports à la chaîne de production de valeur intégrant la fabrication additive. Soyons optimistes ! Les enfants dans les collèges s’initient aux pratiques de base de la conception de modèles numériques et à leur fabrication à l’aide d’imprimantes 3D. Dans quelques années, les étudiants auront déjà acquis cette culture et une confiance dans le principe même des procédés. La culture de la fabrication additive est en train d’entrer dans les mœurs. Des métiers vont continuer à évoluer en intégrant cette technologie. La pénétration du marché par la fabrication additive est en marche. Elle est prometteuse de valeur et de progrès. Pour ne pas en manquer l’essentiel, il faut mettre au plus vite en place des référentiels de formation et des certifications professionnelles. Un institut national pourrait fédérer cela en lien avec les acteurs professionnels de la formation, tant initiale que continue. A3DM magazine n°1 25 MATÉRIAU LES MATÉRIAUX CHIFFRES, DESCRIPTIF ET STANDARDISATION Essentiels à la fabrication additive, les matériaux sont l’un des points clés de l’évolution et du développement de cette technologie. Leurs propriétés, la possibilité de les combiner et leur normalisation sont des éléments importants qui définiront le futur de cette technologie. A3DM Magazine analyse la situation actuelle. Par Giorgio Magistrelli, expert AM, gestionnaire d’entreprise et projet. D epuis 1982, lorsque Chuck Hull a commencé à expérimenter la stéréolithographie (SLA), les possibilités de fabrication par couches successives n’ont cessé d’évoluer, atteignant, quelques années plus tard, l’étape fondamentale de l’enregistrement du brevet US 4.575.330, obtenu le 11 mars 1986. Avec l’objectif d’améliorer le prototypage rapide, le nouveau processus SLA a introduit une technique révolutionnaire basée sur l’utilisation d’un laser ultraviolet (UV) venant frapper une résine. Le fichier brevet stéréolithographie (sla) us 4.575.330, obtenu le 11 mars 1986. 26 A3DM magazine n°1 STL était créé afin de permettre le découpage de l’objet par couche. La répétition du processus de couches successives permet de générer des formes tridimensionnelles. Ce procédé est reconnue comme la première invention qui conduit à la naissance de la fabrication additive. Depuis ce jour, différentes résines, polymères, métaux, céramiques, composites et bio cellules enrichissent le paysage de matériaux disponibles pour la fabrication additive. Et la liste ne cesse de croître. MATÉRIAU Services et matériaux : une croissance émergente $330 Le battage médiatique sur la fabrication additive est en évolution constante et s’adapte aux nouveaux développements. Tandis que les acteurs du secteur, comme dans tous les domaines émergents, sont confrontés aux consolidations et fusions sectorielles. Cependant, l’évolution de ces techniques et la multiplication du nombres de ses applications conduisent à une croissance soutenue. Les centres de service sont en augmentation continuent dans le monde entier, à la fois dans les environnements B2B mais aussi B2C. Selon l’entreprise Wohlers, les revenues des services de la fabrication additive ont augmenté au fil des années, atteignant 38,9 % en 2014, après une hausse de 1,3 milliard $ américain en 2013 . Au cours des cinq dernières années, le développement a été de 400 %. Les revenues liées aux matériaux de fabrication additive ont atteint, en 2014, le total de 640 millions $ américain avec une hausse de 29,5 points de pourcentage par année, trois fois la valeur de la production en 2010 (voir le tableau 1). $270 2 298,4 $300 $240 228,9 $210 189,0 155,8 $180 $150 102,5 $120 $90 $60 $30 114,0 103,7 39,4 47,3 65,6 80,7 122,8 89,6 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Source : Wohlers Associates, Inc. 3 $50 $48,7 $45 $40 $35 $32,6 $30 $24,9 $25 1 $760 $15 $660 640,0 $10 $560 493,9 $460 327,1 265,9 220,9 238,0 217,8 $160 $60 $18,0 $12,0 2009 $13,5 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Wohlers Associates, Inc. 417,0 $360 $260 $20 189,5 151,0 81,2 128,9 71,0 93,4 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Source : Wohlers Associates, Inc. Selon le rapport IDTechEx, la tendance pour les prévisions futures des dix prochaines années montre une croissance similaire pour les poudres thermoplastiques et métalliques, notamment grâce à une application plus ample des techniques de prototypage rapide et au passage à la fabrication des pièces finies. Actuellement, le marché des matériaux est dominé par les photopolymères et les métaux. En 2014, la croissance du matériau photopolymère a été de plus de 30,3 %, atteignant 298,4 millions $ américains (comme montré sur le tableau 2). Tandis que la croissance des matériaux métalliques a été de 49,4 % pour une valeur totale de 48,7 millions $ américains (tableau 3). A3DM magazine n°1 27 MATÉRIAU Part de marché des matériaux en 2015 et en 2025 2025 2015 Photopolymer Thermoplastic Filament 0% 1% 0% 0% 1% 0% Thermoplastic Powder 13 % Metal Powder 25 % Welding Wire 38 % 42 % 26 % Sand Blinder 23 % 18 % Source : IDTechex 13 % Différentes techniques, différents matériaux Bien que la définition de la fabrication additive soit universellement acceptée et approuvée par les principaux organismes de standardisation, elle comprend de nombreux procédés, liés spécifiquement aux divers matériaux. PROCESSUS Binder Jetting TECHNOLOGIE MATÉRIAUX Powder Bed et Inkjet Head Printing Poudres de céramique, stratifiés en métal, acrylique, sable, composites, polymères, des mélanges de polymères Plaster Based 3D Printing Bonded Plaster, Plaster Composites Directed Energy Deposition Laser Metal Deposition Métaux et alliages métalliques, métaux hybrides Material Extrusion Fused Deposition Modelling Thermoplastiques, polymères, mélanges de polymères Material Jetting Multi-Jet Modelling Photopolymères, cire, composites Powder Bed Fusion Electron Beam Melting Poudre de titane, cobalt-chrome Selective Heat Sintering Poudre thermoplastique Selective Laser Sintering Plastique, métal, papier, verre, céramique, composites Direct Metal Laser Sintering Acier inoxydable, Chrome Cobalt, Nickel Alloy Sheet Lamination Laminated Object Manufacturing Plastique, métal, papier stratifiés, céramiques, composites Ultrasonic Consolidation Métaux et leurs alliages Vat Polymerization Stereolithography Liquide photopolymère, composites Digital Light Processing photopolymère liquide La famille des plastiques Les plastiques sont les matériaux les plus utilisés. Cette offre est très variée puisqu’ils présentent des caractéristiques très différentes : de propriétés fonctionnelles, de couleurs, de transparence, de biocompatibilité, de résistance, de rigidité, de dureté, d’élasticité, etc. Par exemple, la stéréolithographie utilise des photopolymères dont les propriétés changent selon la lumière. En fonction de leurs réactions face à des températures élevées, les plastiques sont divisés en deux catégories : les thermoplastiques, possèdant la caractéristique de pouvoir être refondus, et les matières plastiques thermodurcissables, des matériaux polymères liquides ou malléables à des températures basses mais ne peuvant être fondus qu’une seule fois. Ces polymères se présentent, généralement, sous forme de poudres ou de filaments. 28 A3DM magazine n°1 Les thermoplastiques, principale catégorie de photopolymère • L’ABS, acrylonitrile butadiène-styrène, est le plastique utilisé pour fabriquer les pièces Lego, un choix très commun pour l’impression 3D. Sa force, sa souplesse, sa capacité d’usinage et sa résistance à une température plus élevée font de lui le plastique préféré des ingénieurs. • Le PA, polyamide, est le polymère le plus couramment utilisé dans les techniques Powder Bed Fusion ou par frittage sélectif laser (SLS). Le nylon est un polyamide synthétique. • Le PC, polycarbonate, nécessite une buse à haute température. • Le PLA, acide polylactique, provient de la transformation de produits végétaux comme le maïs, les pommes de terre ou les betteraves à sucre. • Le PVA, alcool polyvinylique, est utilisé comme matière de support soluble ou pour des impressions spécifiques. • Le SOFT PLA ou PLA DOUX, acide polylactique, est caoutchouteux et flexible, disponible dans des couleurs et des sources limitées. MATÉRIAU • Le TPU, polyuréthane thermoplastique, offre ténacité, résistance et élasticité, en particulier le TPU 92A. • L’ULTEM 9085 de la société Stratasys est un matériau récent avec un rapport poids/résistance très significatif et très intéressant, spécifiquement pour le secteur de l’aérospatiale. Le marché du plastique Jusqu’en 2012, l’ABS et le PLA sont les seuls matériaux polymères. Ils sont encore les filaments les plus couramment utilisés. Le PLA a gagné en popularité en raison de son utilisation courante dans les imprimantes 3D et de ses propriétés recyclables. L’ABS a l’avantage d’être utilisé dans la fabrication de pièces plus solides grâce à une meilleure cohésion entre les couches. Il est donc utilisé non seulement pour la fabrication de prototypes mais aussi pour des pièces finies. Les prix représentent toujours un facteur critique et les polymères coûtent beaucoup plus chers que les plastiques utilisés pour la fabrication conventionnelle. Selon le rapport Wohlers de 2015, le prix du plastique est compris entre 175 et 250 $/kg contre 2-3 $/kg pour les thermoplastiques par moulage par injection. En termes de fournisseurs de photopolymères, les entreprises clés sont : 3D Systems, Asiga, B9Creator, Bucktown Polymers, Carima, DSM, DWS, Envisiontech, Kevvox, Makerjuice labs, Rahn, Sartomer, Stratasys. Les entreprises clés pour les filaments thermoplastiques sont : 3D Systems, Airwolf 3D, Colorfabb, Esun, Faberdashery, KDI, Markforg3D, Inventables, Madesolid, Stratasys and Taulman 3D. Tandis que les fournisseurs de produits chimiques connexes sont : Evonik, LG Chem, Natureworks LLC and Solvay. Les principaux producteurs de poudres thermoplastiques, principalement utilisés par frittage sélectif laser sont : 3D Systems ALM, Arzauno, CRP, EOS, EXCELTEC, Graphite, OPM and Taulman 3D. Le panorama des métaux et ses développements Les procédés métalliques comme directed energy deposition et metal powder bed fusion sont capables de produire des éléments fonctionnels et de haute qualité à partir d’une variété de métaux en poudre. • Cobalt-chrome et des alliages à base de nickel. • Titane et alliages de titane commercialement purs. • Cuivre et alliages d’aluminium. • Les métaux précieux (or, platine, palladium, l’argent). • Les aciers inoxydables. • Les aciers à outils. Les poudres métalliques peuvent avoir différentes tailles et formes, sphériques ou irrégulières, selon les procédés de fabrication. Les fabricants coopèrent étroitement avec les fournisseurs de matériaux pour développer de nouveaux procédés tout en réduisant la porosité, en renforçant la consistance et garantissant la répétabilité comme le requirent les industries. L’atomisation est la méthode pour produire des poudres métalliques. L’atomisation par gaz est le plus utilisé pour les alliages en Ni, Fe, Al, Ti et Co pour la fabrication additive, Lame de pelle imprimée avec de la résine ultem 9085 de la société stratasys. échangeur de moteur automobile métallique. notamment car il offre de multiples formes régulières de particules de poudres. L’atomisation par l’eau est, quant à elle, le système le plus commun et économique. Par exemple, la majorité des systèmes en powder bed fusion préfère des poudres métalliques avec particules sphériques, uniformes et denses. Ce processus nécessite la fusion du métal solide dans une atmosphère de vide (ou sous air/gaz inerte) remplie de gaz à grande vitesse réduisant le métal en particules métalliques ensuite sphéroïdisées à la fin du processus. Les entreprises clés fabricants de poudre sont : AP&C, Arcam, Argen, ATI Powder Metals, Carpenter, Cooksongold, Conceptlaser, DM3D,Erasteel,EOS, GKN Hoeganaes, HC Starck, Legor Group, LPW Technology, Metalysis Technology, Metco, Praxair, Renishaw, Sandvik, SLM and TLS. Comme pour les polymères, les métaux pour la fabrication additive sont plus coûteux que pour les processus de fabrication soustractive et traditionnels. Les coûts élevés d’atomisation doivent aussi être considérés. Toutefois, des recherches constantes et des innovations pourraient conduire à une utilisation plus large de la fabrication additive en métal et donc entraîner un abaissement des coûts des matériaux. A3DM magazine n°1 29 MATÉRIAU imprimante 3d objet500 multi-matériaux de stratasys. appareils ménagers. Ces matériaux sont généralement résistants à la chaleur, recyclables mais salubres pour les aliments. Les sociétés Materialise et Sculpteo offrent aussi des services d’impression 3D pour des produits à base de céramique. ALIMENTS Les multi-matériaux et les nouvelles frontières Alors que des projets de recherche et d’innovation sur de nouveaux matériaux plastiques et métaux sont constamment développés, les multi-matériaux représente également une récente et nouvelle frontière. Le mélange de caractéristiques souples et rigides, transparentes et opaques, de différentes couleurs permet la fabrication de produits composites, intégrant des propriétés différentes de matériaux. Un exemple intéressant est représenté par la gamme Objet Connex, des imprimantes multi-matériaux de Stratasys. Cette dernière permet la combinaison de 123 matériaux, dont 90 dérivées du mélange composite de matériaux primaires de la Objet. Les utilisateurs peuvent sélectionner des matériaux dans une large gamme, du plus rigide au caoutchouc, du transparent aux différentes couleurs, offrant la possibilité de combiner jusqu’à 14 matériaux dans le même temps dans une sole modèle. Chaque matériau est acheminé à un système liquide dédié qui est ensuite connecté au bloc d’impression Objet, contenant huit têtes d’impression. Chaque tête comprend 96 buses, chacune mesurant 50 microns de diamètre. Ainsi pour chaque matériau, deux têtes d’impression dédiées peuvent travailler en synchronie. Toujours dans le domaine de la fabrication additive multi-matériaux et multicolore, la nouvelle technologie HP, appelée « multi-jet Fusion™ » et annoncé pour 2016, est basée sur un système de jet d’encre thermique. Prometteuse, cette technique utilise des encres pigmentées CMYK de HP pour fabriquer des pièces en utilisant des matériaux thermoplastiques. Dans l’avenir, HP a annoncé que des céramiques et des métaux pourront également être imprimés. Autres matériaux BIOMATÉRIAUX Dans ce contexte, nous avons décidé de ne pas aborder les biomatériaux, comme les tissus osseux ou les médicaments. Aujourd’hui, ils nécessitent des analyses spécifiques et détaillées liées au secteur médical et biomédical. CÉRAMIQUES De nombreuses entreprises comme 3D Systems offrent des machines utilisant des matériaux céramiques mais aussi des systèmes hybrides pour céramique/métal. Les champs d’applications sont : le dentaire, le médical, le biomédical, l’aérospatiale, l’automobile mais aussi les 30 A3DM magazine n°1 Les aliments imprimés en 3D ont attiré l’attention des médias. Cette technologie permet la créativité culinaire mais offre aussi une réponse à des patients médicaux ayant des problèmes de mastication et la déglutition, comme évaluée pendant le projet européen appelée PERFORMANCE (voir l’article La Commission européenne, un soutien de poids, page 46). Si vous êtes un grand amateur de chocolat, nous vous suggérons d’aller faire un tour vers Choc Creator. VERRE La poudre de verre est étalée couche par couche, et liée avec de la colle de pulvérisation. Elle est ensuite cuite. Un nouveau procédé vient cependant d’être dévoilé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce procédé à haute température permet au verre de conserver sa rigidité et sa transparence. Problème essentiel que les anciens procédés, par fusion de particules de verre, par exemple, n’obtenaient pas. Le verre fondu est chargé dans une trémie dans la partie supérieure de la machine, après avoir été recueilli à partir d’un four à soufflage de verre classique. Le matériau est coulé à plus de 1 000 degrés Celsius. La standardisation internationale des matériaux Le paysage des standards de la fabrication additive est finalisée par une coopération entre les trois organes principaux et ses comités techniques, comme l’ASTM F42, l’ISO TC 261 et le CEN-CENELEC TC 438. L’ISO et l’ASTM ont signé un « plan conjoint pour le développement des normes de fabrication d’additifs », récemment renouvelé. La normalisation concernant les matériaux utilisés est considérée, par les parties prenantes du monde entier, cruciale pour le développement durable de la technologie. L’ASTM, l’American Society for Testing and Materials, est mondialement reconnue comme un organisme de standardisation internationale. Il développe et publie des normes techniques consensuelles sur une large gamme de matériaux, MATÉRIAU produits, systèmes et services, parmi lesquels la fabrication additive occupe une position très importante. L’ASTM a son siège aux États-Unis, à West Conshohocken dans l’état de Pennsylvanie, et des bureaux à Washington, Bruxelles, Ottawa, Beijing et Mexico City. Le Comité F42, fondée en 2009 et géré par Pat Picariello, et les souscomités connexes sous la juridiction de F42, incluent des méthodes de test design, matériaux et procédés, terminologie, planification stratégique et le groupe conjoint avec l’ISO/TC 261. En soulignant l’accent mis sur l’élaboration de normes mixtes, le comité technique ISO-TC261 et l’ASTM F42 sont parvenus à plusieurs accords clés sur les principes directeurs à suivre. Ceux-ci comprennent un ensemble de normes à utiliser partout dans le monde, une feuille de route commune et la structure organisationnelle pour les standards en fabrication additive. L’ISO est une organisation internationale indépendante et non gouvernementale qui regroupe 162 organismes nationaux de normalisation. Il réunit des experts pour partager les connaissances et développer des standards internationaux, fondés sur le consensus, et qui soutiennent l’innovation. L’ISO TC 261 a été fondée en 2011 et est présidé par Jörg Lenz d’EOS GmbH. Lutz Wrede de DIN gère le secrétariat. Le comité technique TC438 de CEN CENELEC est présidé par Éric Baustert de l’AFNOR dont le secrétariat est géré par Olivier Coissac de l’UNM. La responsable du programme est Monica Ibido. Le TC 438 a été fondée en 2015. Sa stratégie a été récemment approuvée, le 13 octobre 2015. Ses objectifs sont de standardiser les processus de fabrication additive, les procédures de test, les questions environnementales, les paramètres de qualité, les contrats d’approvisionnement, les principes fondamentaux et les vocabulaires. Il fournit un ensemble complet de normes européennes basées, autant que possible, sur les travaux de normalisation internationale. L’objectif est d’appliquer l’accord de Vienne avec l’ISO/TC 261 pour assurer la cohérence, l’harmonisation et renforcer les liens entre les programmes de recherche européens. Il assure la visibilité de la standardisation européenne en centralisant les initiatives de normalisation en Europe. Les standards sur les matériaux sont déjà publiées. ASTM F2924 – 14 - Standard Specification for Additive Manufacturing Titanium-6 Aluminum-4 Vanadium with Powder Bed Fusion. ASTM F3001 - 14 - Standard Specification for Additive Manufacturing Titanium-6 Aluminum-4 Vanadium ELI (Extra Low Interstitial) with Powder Bed Fusion. ASTM F3049 - 14 - Standard Guide for Characterizing Properties of Metal Powders Used for Additive Manufacturing Processes. ASTM F3055 - 14 - Standard Specification for Additive Manufacturing Nickel Alloy (UNS N07718) with Powder Bed Fusion. ASTM F3056 - 14 - Standard Specification for Additive Manufacturing Nickel Alloy (UNS N06625) with Powder Bed Fusion. Conclusion Le développement des systèmes de production et des matériaux avancent main dans la main. Nous allons voir, dans les années à venir, la consolidation et l’amélioration des processus existants, ainsi que l’utilisation plus large des systèmes de la fabrication additive. La qualité et le développement de matériaux représentent un des aspects clés de la chaîne de valeur constamment suivie par les industries et les utilisateurs du secteur. Sources 10 Reasons Multi-Material 3D Printing is better for your Product Design and Development. 3D Printing Materials Markets : 2014-2025 - Trends, Key Players and Forecasts - Rachel Gordon, Technology Analyst IDTechEx. Advances in Non-Conventional Materials Processing Technologies - Selected, Peer Reviewed Papers from the 4th Manufacturing Engineering Society International Conference, September 2011, Cadiz, Spain. imprimante 3d multi-jet fusion de hp. Mechanical Testing and Properties, Askeland, D.R., in The Science and Engineering of Materials, 2nd edition, PWS-KENT Publishing Co., 1989, pp. 145–181. Complex metallic alloys as new materials for additive manufacturing, Samuel Kenzari, David Bonina, Jean-Marie Dubois et Vincent Fournée Institut Jean Lamour, UMR 7198 CNRS-Université de Lorraine, 54011 Nancy, France. Embrittlement, Courtney, T.H., in Mechanical Behavior of Materials, 2nd edition, McGraw-Hill Book Co., 2000. Introduction to Powder Metallurgy by European Powder Metallurgy Association, G. Dowson (1992)-D. Whittaker. Manufacturing Technology for Aerospace Structural Materials F.C. Campbell, 2006, Elsevier, Powder Metallurgy Review, Spring 2014 – Vol. 3 N°01. Nickel and Cobalt Alloys, Smith, W.F., in Structure and Properties of Engineering Alloys, 2nd edition, McGraw-Hill, Inc., 1993, pp. 487–536. Wohlers Report 2015, pp 51-64. A3DM magazine n°1 31 MESURE CONTRÔLES ET MESURES UN NOUVEL ENJEU POUR LA FABRICATION ADDITIVE Principale interrogation liée à la fabrication additive, la normalisation est au cœur du débat. Il est difficile, aujourd’hui, de prédire dans le temps la fiabilité de pièces produites par impression 3D. Le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) a entre autres pour mission le développement de méthodes de mesures. La fabrication additive passe aussi sous contrôle. Par Anne-Françoise Obaton du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE). L a fabrication additive regroupe les procédés permettant de fabriquer des pièces, à partir de matière première brute transformée, couche après couche, suivant un modèle numérique. En conséquence, outre la nécessité de contrôler la machine de fabrication et la pièce finie, il faut aussi contrôler le matériau mais également la matière première. Et ceci pour chaque couche en temps réel ! Un défi énorme mais essentiel ! Par ailleurs, l’un des avantages de cette technologie est son approche économique et écologique, en recyclant la matière première non transformée au cours du processus de fabrication. Il faudra donc prévoir, en plus, des contrôles sur la matière première recyclée. Identification des besoins en contrôle et mesure Les contrôles de matière première, aujourd’hui, concernent essentiellement les poudres neuves et recyclées. Ils portent notamment sur la taille, la forme, la distribution en taille et en forme, la forme cristallographique, la composition chimique, l’homogénéité chimique, la masse volumique et la coulabilité. 32 A3DM magazine n°1 Les contrôles de matériau, eux, portent généralement sur les propriétés mécaniques réalisées sur des éprouvettes. Ils sont, notamment, nécessaires pour étudier le post-traitement thermique de la pièce, qui sert à éliminer les contraintes résiduelles dans le matériau. Les contrôles de machine permettent d’évaluer quantitativement les performances de la machine. Deux méthodes sont possibles : des contrôles directs et individuels des différentes composantes et caractéristiques de la machine ou le contrôle d’un échantillon témoin. La première méthode peut se révéler compliquée car elle nécessite l’instrumentation de la chambre de fabrication avec des capteurs appropriés, ce qui n’est pas toujours possible. En revanche, la deuxième méthode est beaucoup plus simple à mettre en œuvre et présente les avantages suivants : • évaluation des limitations de la machine et de ses possibilités (quantification de son exactitude, identification des sources d’erreurs…) ; • combinaison de toutes les erreurs de la machine ; • comparaison des machines entre elles ; • vérification des performances de la machine. MESURE 1 images numériques d’une structure lattice par tomographie à rayons x metrotom 800 de zeiss. Contrôle par tomographie à rayons X Un des principaux intérêts de la fabrication additive réside dans la possibilité de réaliser des pièces extrêmement complexes, irréalisables par des techniques traditionnelles. Parmi celles-ci figurent les structures lattices qui permettent d’alléger les pièces. Ces structures sont très utilisées dans les domaines de l’aéronautique et l’aérospatiale. Elles sont également intéressantes pour le secteur médical qui réalise des implants dont l’intégration dans le corps humain est améliorée. La fabrication additive permet également la réalisation de pièces contenant des cavités internes ou des canaux. Pour de telles pièces, les techniques de contrôle de surface ne vont plus être suffisantes. Il faut envisager des techniques 3D volumiques, des techniques permettant de contrôler la structure interne des pièces. La plus généralisée d’entre elles est la tomographie à rayons X qui consiste à faire des clichés de la pièce tout en lui faisant subir une rotation sur 360°. Ensuite, à partir de ces clichés expérimentaux, l’objet est reconstruit numériquement. Nous avons entrepris, en collaboration avec la société Zeiss, de contrôler des structures lattices élaborées par la société Medicrea spécialiste dans la fabrication de cages intervertébrales (figure 1). Ces mesures nous permettent de valider la géométrie externe et interne des pièces par comparaison avec le dessin numérique initial. Par ailleurs, elles rendent aussi possible la recherche de poudre non fusionnée qui pourrait, ultérieurement, se détacher de la pièce (figure 2). Des déchets qui se répartiraient dans le corps humain en cas de pièces implantées. Tous les défauts doivent être détectés, sans exception. Toutefois, la tomographie à rayons X, essentiellement utilisée jusqu’à aujourd’hui pour la détection de défauts, nécessite d’être qualifiée métrologiquement pour la mesure dimensionnelle. Le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) va coordonner un projet (MetrAMMI), financé par la métrologie européenne, qui étudiera notamment cet aspect pour le secteur médical utilisant la fabrication additive. Il est aussi impliqué dans le projet I-AM-SURE financé par le Fonds unique interministériel (FUI) et coordonné par le fabricant français de machines d’impression 3D, BeAM. Ce projet approfondira également cet aspect pour le secteur de l’aéronautique (DCNS, Thalès, Airbus). D’autre part, il abordera le contrôle in situ et en temps réel de la fabrication de chaque couche par ultrasons laser (CEA-List) et par émission acoustique (Cetim). image optique réalisée avec la machine o-inspect 322 de zeiss. 2 A3DM magazine n°1 33 MESURE Autres méthodes de contrôle Si la tomographie à rayons X est incontestablement la plus aboutie des techniques existantes, elle n’en demeure pas moins coûteuse pour du contrôle quotidien. En conséquence, le LNE concentre aussi son travail de recherche sur l’exploration de méthodes alternatives à la tomographie à rayons X, pour des contrôles métrologiques élaborés mais moins chers afin de favoriser les mesures régulières. Dans ce contexte, le laboratoire a entrepris des mesures de masse volumique avec un pycnomètre à gaz, en collaboration avec la société ForS Instruments. Cette technique est particulièrement adaptée aux structures lattices quel que soit le matériau. En parallèle, la LNE réalise des mesures par ultrasons (US) avec la société Alctra permettant d’évaluer l’homogénéité de matériaux élaborés en fabrication additive par le prestataire de service Volum-e. Ces matériaux sont homogènes si les signatures ultrasons (US) mesurées en différents points d’une éprouvette d’épaisseur constante sont équivalentes. La comparaison des signatures est aisée dès lors que la fréquence ultrason est adaptée aux matériaux et a été identifiée. Cette technique est particulièrement appropriée pour les matériaux métalliques. En ce qui concerne les matériaux polymères et céramiques, la tomographie térahertz est plus adaptée. Le principe de cette technique est similaire à la tomographie à rayons X avec une résolution spatiale moins fine. Cependant, les ondes térahertz ne sont pas ionisantes et peuvent donc être utilisées sans danger dans n’importe quel environnement. En collaboration avec le laboratoire IMS de l’Université de Bordeaux, nous évaluons des matériaux polymères et céramiques (figure 3). 3 photographie (en haut) et image (en bas) par tomographie térahertz à 2 THz d’une éprouvette céramique. La fabrication additive est une technologie extrêmement prometteuse. Cependant, si nous souhaitons pouvoir l’utiliser et, principalement, pour de la production, il faut persévérer à investiguer des méthodes de contrôles fiables. Des protocoles de mesures et des guides de bonne pratique pour valider les pièces réalisées seront aussi nécessaires. Les groupes de normalisation nationaux et internationaux UNM920, CEN/TC 238 et ISO/TC 261 s’efforcent d’œuvrer en ce sens. 4 la machine metrotom 800 de zeiss (à gauche) permet le contrôle par tomographie à rayons x, tandis que la machine o-inspect 322 de zeiss (à droite) permet un contrôle optique. 34 A3DM magazine n°1 TEST TEST DE L’IMPRIMANTE 3D VOLUMIC 3D STREAM 20 PRO La société Volumic 3D, conceptrice niçoise d’imprimantes FDM, a lancé sa première machine en 2013. Dédiées aux PME, TPE, artisans, bureaux d’études, sociétés de prototypage, écoles et particuliers, ces machines s’appuient notamment sur la technologie Reprap. La « Stream Pro 20 » est une imprimante de bureau multi-matériaux et polyvalente. Par Florian Berthelot, responsable CAO/3D chez F3DF, Formation 3D France. P our ce premier numéro d’A3DM Magazine, la société F3DF (Formation 3D France) a testé l’imprimante 3D Stream 20 Pro, de Volumic 3D. Entreprise entièrement dédiée à la 3D, F3DF répond aux besoins d’un public de professionnels souhaitant se former et s’informer sur les évolutions du monde de la 3D : modélisation, rendu, animation, numérisation et impression 3D. Son expérience dans le domaine offre un regard spécialiste sur cette machine de bureau. Mise en route À la livraison du colis fourni par Volumic 3D, nous y déballons l’imprimante, ainsi qu’un câble USB, un câble d’alimentation, une carte SD, un lecteur multi-cartes, un plateau de verre et divers outils de maintenance : scalpel, clés allen, aiguille de débouchage des buses, clé, pinces ainsi que de la laque 3D en spray. Une fois tout le matériel exposé sur le bureau, nous nous attaquons au manuel d’utilisation et à l’installation du logiciel Repetier Host. A3DM magazine n°1 35 TEST CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DE L’IMPRIMANTE STREAM 20 PRO DE VOLUMIC 3D Dimensions machine : Volume d’impression : Étalonnage du plateau : Résolution : Précision X & Y : Précision Z : Technologie : Vitesse : Matériaux : Diamètre du filament : Diamètre extrudeur : Système : Connectivité : Type de fichiers : 43 x 46.5 x 43,5 cm (L x l x h) 20 x 20 x 24 cm (L x l x h) semi-automatique 25 – 280 µ (micron) 60 µ 6µ extrusion 50-100 mm/s PLA, ABS, NinjaFlex, Nylon, PET, PVA, HIPS, PLA Chargé 1,75 mm 0,4 mm ou 0,25 mm Windows, Mac, Linux SD Card et USB Gcode L’imprimante 3D Stream 20 Pro est livrée avec le logiciel de tranchage Repetier Host ainsi que les fichiers de configuration pour Slic3r. Il est possible de trouver sur le site Internet de Volumic 3D d’autres fichiers de configuration pour utiliser un autre logiciel de tranchage comme Cura ou Simplify3D. Pour une même pièce, le résultat de l’impression sera de meilleure qualité lorsqu’il est divisé par le logiciel payant Simplify3D. Pour un logiciel gratuit, favorisez plutôt Cura qui est une bonne alternative au sein duquel le tranchage est mieux géré que celui de Slic3r. Il faut maintenant s’attaquer à la mise en route et à l’étalonnage de l’imprimante 3D. Cette étape est assez simple à réaliser. Il faudra faire attention à bien couper le file pour le chargement d’une nouvelle bobine. Il est possible que ce dernier bloque un peu. Le support bobine est réglable pour fonctionner avec toutes les tailles, même s’il pourrait être amélioré en optimisant sa stabilité pendant l’impression. Le panneau de contrôle est simple et agréable à utiliser. Son interface est disponible en français et sa navigation très intuitive. La sélection d’action se fait avec un seul bouton en « tourner/cliquer ». La tête d’impression est équipée d’un capteur de filament. L’impression se met en pause lorsqu’il n’y a plus de filament. Pour relancer la machine, il suffit d’en charger un nouveau. Afin de réussir une bonne impression, nous vous conseillons d’étalonner au mieux votre plateau et de le recouvrir de laque (laque fournie avec l’imprimante) ou d’un film adéquat pour votre matériau d’impression. L’étalonnage est semi-automatique. Le gap est automatique, alors que le niveau est manuel. L’imprimante 3D peut être branchée directement par USB sur un ordinateur pour faciliter le déplacement des axes pendant le process d’étalonnage. Premières impressions Après plusieurs objets imprimés, notre retour est plutôt positif. La qualité générale d’impression est très bonne, même si les résultats sont différents en fonction du logiciel de tranchage utilisé. Nos premières impressions ont été découpées à l’aide de Repetier Host et de Slic3r. Le résultat n’était pas optimum. Du coup nous avons changé pour Cura et nous avons pu constater une nette différence de résultat. le panneau de contrôle est simple et agréable à utiliser. la navigation intuitive. 36 A3DM magazine n°1 TEST Nous avons imprimé une turbine composée de plusieurs pièces trouvées sur le site Thingiverse (photos ci-dessous). Cette impression a été réalisée en ABS. Les pièces ont un très bon état de surface et la qualité de l’assemblage est bonne. Nous avons aussi, pour tester cette machine, réaliser un projet de micro-filtre, découvert sur le salon 3DPrint, cette année. Il s’agit d’un treillis de 0,3 mm imprimé en PLA avec une buse de 0,25 mm. Ce test montre la capacité de la machine à descendre à une échelle de 15 microns. Le résultat obtenu avec l’imprimante 3D Stream 20 Pro est surprenant. Elle est l’une des imprimantes FDM les plus précises que nous ayons testé jusqu’à aujourd’hui. Aéromodélisme Pour compléter ce test, nous avons rencontré René Lempereur qui produit des plans et des maquettes d’avions équipés de réacteurs. Pour réaliser son travail d’aéromodélisme, il utilise des imprimantes 3D Volumic. Son métier a été bouleversé par l’arrivée de la fabrication additive qui a remplacé l’usinage. L’impression 3D a transformé sa manière de travailler. Depuis 40 ans, il dessine ses plans CAO et produit ses pièces. Aujourd’hui, il répond à des demandes comme celui d’un projet actuel de drones en Europe. Il réalise aussi des projets de modélisme personnels comme l’on retrouve sur son site Internet (http://plans-aero.lempereur.pagesperso-orange.fr/). Avec près de 600 heures d’utilisations, dont la production de pièces pendant 40 heures, l’imprimante 3D Volumic de René n’est jamais tombée en panne. Et si un problème se pose avec la machine, Volumic est une « société française, ce qui permet de contacter directement le fabricant ». René est très satisfait de son imprimante, principalement, pour ses qualités techniques. « Il s’agit de l’une des rares machines possédant un plateau de 200 mm (ou 300 mm) sur 250 mm. Alors que la plupart des autres machines ont des petits plateaux de 200 mm sur 120 mm. Il est aussi la possibilité de chauffer le lit à des températures élevées. Vous pouvez également utiliser tous les fils vendus, du PLA comme de l’ABS. Généralement, ces machines sont très limitées. Enfin, Volumic a conçu une machine où tout est ouvert. » La société française Volumic 3D propose, avec l’imprimante 3D Stream 20 Pro, une machine multi-matériaux de bureau aboutie. Multi-usages, précise et complète au niveau des réglages, elle conviendra aux bureaux d’études et service R&D des designers pour du prototypage ou de l’outillage rapide mais aussi aux architectes et autres professionnels souhaitant, par exemple, valider des formes ou concepts. Si nous aurions aimé un système de plateau plus abouti, nous avons particulièrement apprécié la finition du produit, sa stabilité, sa possibilité de gérer plusieurs matériaux et différentes tailles de filaments, le capteur de fin de filament et la modification des réglages en cours d’impression. PRIX : 3 420 € TTC (2 850 € HT) cette turbine a été imprimée en abs. les pièces ont un bon état de surface. A3DM magazine n°1 37 RENCONTRE LA FABRICATION ADDITIVE EN FRANCE Faut-il prendre le virage ? Derrière les acteurs directement impliqués dans la fabrication additive, comme les fournisseurs ou les sous-traitants, d’autres protagonistes jouent un rôle clé pour aider cette technologie à se développer et accompagner les sociétés. Pour cette première rubrique Rencontre, nous avons donc choisi d’ouvrir nos colonnes à des acteurs en périphérie du marché de l’impression 3D, mais qui y portent un regard éclairé et dont les rôles sont essentiels. Les entreprises doivent-elles prendre le virage de la fabrication additive ? Comment peuvent-elles être accompagnées dans ce passage ? Les institutions que nous avons rencontrées investissent dans cette technologie financièrement ou par l’accompagnement afin de lui permettre de se développer. Propos recueillis par Gaëtan Lefèvre. 38 A3DM magazine n°1 RENCONTRE Dominique Boudin Chambre de commerce et d’industrie de France La Chambre du commerce et de l’industrie (CCI) est une structure de développement économique dont la tâche est d’aider les territoires. Elle mène depuis plusieurs années des missions d’aides aux entreprises en les accompagnant au quotidien. Au sein de la région Nord-Pas-de-Calais, les quatre chambres territoriales ont développé et créé le Club impression 3D et fabrication additive. Rencontre avec Dominique Boudin, l’initiatrice de ce club. Dominique Boudin est responsable du service innovation et économie numérique à la Chambre du commerce et d’industrie (CCI) du Grand-Lille. À l’origine du Club impression 3D et fabrication additive en Nord-Pas-de-Calais, elle en est la coordinatrice et la responsable au niveau régional. Qu’est-ce que le Club impression 3D et fabrication additive au sein de CCI ? Les chambres de commerce et le conseil régional en Nord-Pas-de-Calais portent un très gros projet, « la troisième révolution industrielle Nord-Pas de Calais ». Ce projet a pour objectif de muter le territoire et de l’entraîner dans la nouvelle économie, dans la transition énergétique, etc. Dans ce cadre, nos élus ne veulent pas se contenter de belles paroles et souhaitent mettre en place des actions. L’année dernière, en mars 2014, ils avaient demandé à chacune des chambres de réaliser des actions sur une semaine, « la semaine de la troisième révolution industrielle ». Je suivais déjà de très près l’impression 3D. Au sein d’un service d’innovation et d’économie numérique, je réalise beaucoup de veille. Je suis allée, en 2013, sur plusieurs salons dédiés à cette technologie. J’ai donc organisé une conférence d’1h30 sur les enjeux de l’impression 3D pour les entreprises. Une soixantaine d’entreprises sont venues. Et lorsque les dirigeants ont découvert l’impact probable qu’aurait l’impression 3D sur leurs entreprises et les grands enjeux qui se profilaient, ils ont souhaité poursuivre leurs actions d’information et de formation dans ce secteur. Voici comment est né le club. Il est né d’entreprises souhaitant aller de l’avant et prendre le virage au bon moment. Une fois le club lancé, il a fallu définir son positionnement et ses missions. Nous avons proposé aux quatre autres chambres de la région de s’associer avec nous afin que le club soit immédiatement régional. Les entreprises intéressées ne se limitaient pas au GrandLille. Ce club devenait ainsi plus fort et permettait un travail en réseau avec les CCI. A3DM magazine n°1 39 RENCONTRE la fabrication additive est un secteur en émergence, en plein bouillonnement. D’autres régions ont-elles développé ce genre de club ? Non, il n’y a pas d’autres clubs en tant que tel, aussi structuré dans son action et dans le nombre d’adhérents. Cependant, d’autres régions comme les Ardennes possèdent des pôles de compétitivité tournés vers la fabrication additive. En d’autres termes, nous sommes les premiers à avoir lancé ce type d’initiative. Nous aimerions bien qu’il y en ait plus. Quelles ont été les actions du club pendant cette année ? Depuis le lancement, 369 personnes se sont inscrites au club. Nous avons organisé 12 conférences avec près de 1 000 participants. Nous avons aussi organisé 2 visites, avec 45 dirigeants et cadres, dans le centre Sirris. Ce dernier est la plus grosse plateforme de recherche autour de la fabrication additive en Europe. Ce centre est basé près de Liège, en Belgique. Nous accompagnons, aujourd’hui, une trentaine de projets. Nous avons aussi édité le premier annuaire des compétences en impression 3D dans le Nord-Pas-de-Calais. Cet annuaire regroupe 60 compétences de la région. Vous pouvez le retrouver sur notre site web : www.clubimpression3d.fr. Nous aimerions l’élargir, l’année prochaine, avec la Picardie. Les partenariats sont nombreux et divers. Nous avons, par exemple, un partenariat avec un pôle d’excellence sur le BTP avec qui nous avons organisé, 40 A3DM magazine n°1 RENCONTRE le 1er décembre dernier, une grande conférence sur l’impression 3D dans le BTP. Nous avons aussi des partenariats très étroits avec des écoles : EDHEC, SKEMA mais aussi des écoles d’ingénieurs. Il s’agit d’un club très ouvert. D’ailleurs, un tiers de nos membres sont des sociétés industrielles et de service qui ont des usages dans la fabrication additive, un tiers sont des prestataires de services, comme des fabricants de machines ou de matériaux, et un tiers regroupe des écoles, des laboratoires et des pôles de compétitivité et d’excellence. Notre rôle est de fédérer les acteurs pour faire émerger des projets. Nous essayons aussi de rapprocher des prestataires entre eux afin d’offrir de vrais services, notamment à des sociétés industrielles. Nous avons deux membres du club, une start-up et une société en plasturgie, qui viennent de créer un GIE (groupement d’intérêt économique). Ils vont ouvrir une plateforme contenant des machines afin de travailler pour le monde industriel. Aujourd’hui, il nos manque des infrastructures et des plateformes permettant de fabriquer des pièces, des prototypes… Enfin, grâce au club, nous avons réussi à fédérer un écosystème. Maintenant, il faut inciter les usages et l’offre de services au niveau des industriels. Où en est la fabrication additive, aujourd’hui, en France ? La fabrication additive est un secteur en émergence qui va offrir du potentiel de développement. Si nous entendons, de plus en plus, parler de cette technologie, elle n’est pas encore très visible dans les productions. Certains domaines avancent rapidement comme l’aéronautique, entraînés par de grands groupes tels qu’EADS, Airbus, Safran ou Thales. Le secteur de l’automobile est en train de bouger. Le domaine du transport avance vite. Les secteurs de la lunetterie et de la bijouterie travaillent, de plus en plus sur le sujet. Nous sommes en plein bouillonnement. Aujourd’hui, cette technologie ne représente pas grand-chose dans le PIB de la France. Mais je pense que d’ici quelques années, dans les 5 ans à venir, elle va fortement se développer. France, nous avons plus le culte du secret. PSA, notamment, a de vrais projets qu’ils expérimentent avec la société Materialise, en Belgique. Notre objectif est aussi que les PME y trouvent leur compte. Ce sont les grands groupes qui tirent les PME. Le secteur est en émergence. Notre parc de machines représente 3 % du parc de machines d’impression 3D derrière l’Italie et l’Allemagne, et très loin derrière l’Amérique du Nord. Mais, les entreprises ont envie de s’équiper. C’est bon signe ! En France, on est toujours un peu lent au démarrage. Le tout est de se lancer. Le personnel des quarante-cinq entreprises qui ont visité Sirris, imagine très bien comment utiliser cette technologie. Lorsque nous montrons le potentiel de cette technologie, les dirigeants comprennent bien son intérêt. Il faut montrer et démontrer pour donner envie de faire. Les grandes questions que se posent les entreprises concernent les usages. Qu’est-ce que nous pouvons en faire ? Nous devons faire preuve d’innovation et de créativité. Nous devons l’expérimenter en mode ouvert avec un fablab ou une école d’ingénieurs. Même si les entrepreneurs ne sont pas toujours habitués à ce genre d’exercice. En 2016, des sociétés vont proposer des pièces fabriquées en impression 3D et des projets extrêmement intéressants. Par exemple, une jeune société vient de s’installer en région nord et propose une offre de fabrication avec une machine dédiée au titane. Grâce au développement de ces entreprises, la demande augmentera. Donc le futur est prometteur ? Il faut que des projets se développent. Dans le NordPas-de-Calais, certains, portés par de grandes sociétés notamment dans la grande distribution, émergent. Mais, des sujets d’expérimentation doivent être imaginés. Cette technologie doit devenir mature. Dans le secteur de l’automobile, l’Allemagne me semble en pointe puisque Opel passe des accords avec 3D Systems et BMW travaille aussi cette technologie. L’Allemagne avance. Ils communiquent beaucoup. En A3DM magazine n°1 41 RENCONTRE Émilie Garcia Bpifrance, Banque publique d’investissement La Banque publique d’investissement, Bpifrance, accompagne et soutien les entreprises dans leur besoin de financements à toutes les étapes de leur projet. Elle intervient dans des secteurs d’avenir comme les écotechnologies, les biotechnologies et le numérique, mais aussi dans l’ensemble des filières industrielles et de service. Depuis sa création, il y a deux ans, elle porte un regard très attentif sur la fabrication additive, comme technologie d’avenir. Rencontre avec Émilie Garcia, Direction de l’innovation. Émilie Garcia est responsable sectorielle Industries au sein de la Direction de l’innovation. En octobre 2014, Bpifrance a organisé les « rencontres stratégique/ innovation » dédiées à la fabrication additive et à l’impression 3D. Un marché particulièrement surveillé par la Banque publique d’investissement. Quelle a été la rencontre de Bpifrance avec la fabrication additive ? Dans le secteur industrie et innovation, nous échangeons en permanence avec les entreprises sur leurs technologies d’innovation. Notre rôle est de repérer les sujets porteurs et d’accompagner les entreprises sur ces marchés. Depuis deux ans, la fabrication additive a gagné en visibilité, notamment grâce à des brevets tombés dans le domaine public. Aujourd’hui, en plus d’aborder son utilisation dans le prototypage et l’outillage, les experts abordent la production directe. Cette technologie est une réelle source d’innovation en termes d’outils de production. Bpifrance observe l’innovation technologique sous l’angle technique : les procédés, les machines, les matériaux... mais aussi, toute une partie non technologique : les nouveaux métiers, les sites de production, etc. Suite à cela, nous avons revu notre stratégie. Nous avons organisé une journée « rencontres stratégique/innovation » sur la thématique de l’impression 3D avec pour objectif de regrouper les acteurs de la filière. Les start-up, les PME et les grands groupes mais aussi les académiques et 42 A3DM magazine n°1 les pôles de compétitivité qui n’ont pas la possibilité de se rencontrer au niveau national. Cette journée a permis d’initier le mouvement, de favoriser les prises de contact et de faire émerger des projets. Quel sera votre rôle dans ce secteur ? Notre rôle est d’accompagner les acteurs. Nous essayons d’être un catalyseur et un « entremetteur » pour aider les entreprises. Nous sommes également un financeur au travers d’Aides à l’innovation (AI) et des prêts financiers, ainsi que des collaborations plus ambitieuses comme les Projets structurants pour la compétitivité (PSPC) ou les Projets industriels d’avenir (PIAVE) qui sont des projets collaboratifs. La Bpifrance peut aussi prendre des participations d’entreprises RENCONTRE comme on l’a fait sur le secteur de l’impression 3D, avec le groupe Gorgé, propriétaire de Prodways, dans lequel nous avons pris des parts. Comment sélectionnez-vous ces entreprises ? Les critères sont très précis. Ils dépendent du type de financement : prêts, des aides à l’innovation ou investissement en fonds propres. Évidemment, la stabilité financière est essentielle. Au sein du projet, nous allons regarder le potentiel du marché mais aussi le business plan de la société, etc. Les critères sont aussi différents si l’on parle de start-up, de PME ou de grands groupes. Les projets d’Aides à l’innovation portent sur des projets particuliers. Le caractère innovant du projet est essentiel, et donc le chiffre d’affaires qui sera généré. Nous cherchons avant tout l’innovation, qu’elle soit technologique ou de « nouvelle génération » comme des nouveaux process ou encore des stratégies marketing. La fabrication additive, par exemple, ne concerne pas uniquement les innovations technologiques mais elle entraîne aussi des changements d’organisation au sein de l’entreprise. Avez-vous déjà accompagné un projet dans le secteur de l’impression 3D ? En 2014, nous avons accompagné la société Prodways, une solution d’accompagnement et de fincancement des entreprises de la filière européenne. Pensez-vous que les entreprises, TPE et PME comprises, doivent prendre le virage aujourd’hui ? Oui, elles peuvent et elles doivent ! Il s’agit d’un message que nous souhaitons transmettre. Avec tous les avantages que possèdent cette technologie, il faut que les entreprises s’y intéressent et prennent conscience de ce qu’elle peut leur rapporter. Évidemment, selon les technologies, l’investissement ne sera pas le même. Nous voyons de plus en plus d’initiatives dans ce domaine. brique News). Des entreprises comme le joint-venture Michelin/Fives rentrent également dans ce secteur. De gros industriels français prennent ainsi les devants, également des start-up comme Sculpteo et Beam. Cela est une très bonne chose même si la France n’est pas en avance pas rapport à d’autres pays. Les enjeux sont différents selon les secteurs. En termes de croissance et d’emploi, si l’on veut avoir des entreprises compétitives, il faut clairement avoir une avance technologique. Il existe évidemment un enjeu technologique. Il peut aussi y avoir un enjeu de relocalisation de production. Ramener en France des productions de petites et moyennes séries et ne plus forcément délocaliser à l’étranger comme c’était le cas. Les enjeux environnementaux sont aussi, de plus en plus, à prendre en compte afin de diminuer les coûts des transports, la consommation de matières et ainsi les déchets. Enfin, il y a aussi des enjeux humains au travers des nouveaux métiers qui se créent. Cette technologie va changer nos habitudes et les compétences au sein des entreprises. Quels sont les changements à venir ? Côté plastique et résine, la technologie est déjà bien installée. L’avenir porte sur la fabrication additive métallique, notamment comme production directe. Comment allons-nous transformer cette technologie en outil industriel ? Il s’agit d’un réel enjeu. Il faut clairement continuer à travailler en R&D pour avoir des machines plus compétitives, notamment en termes de cadence, mais aussi pour proposer de nombreux matériaux. Pouvez-vous aider les entreprises dans cette démarche ? Quels sont, aujourd’hui, les enjeux de cette technologie sur le marché français ? Beaucoup d’initiatives se créent. Par exemple, le groupe Gorgé a ouvert une division dédiée à l’aéronautique qu’ils ont lancé fin novembre (voir la ru- Source : bpifrance Nous menons des actions de sensibilisation aux enjeux de cette technologie mais ce n’est pas vraiment notre rôle. Notre rôle reste l’accompagnement ainsi que la proposition d’outils de financement lorsqu’ils ont déjà structuré leur projet. Une entité type l’AFPR serait plus vouée à cela. A3DM magazine n°1 43 RENCONTRE Philippe Heinrich, François Parry & Pascal Seguin MEDEF Le MEDEF Côte-d’Or représente les entreprises pour les questions interprofessionnelles d’ordre économique, social et sociétal. Parmi ses missions, il accompagne les dirigeants dans le développement de leurs entreprises. La fabrication additive prenant une place importante dans les chaînes de fabrication, elle s’est intégrée aux sujets de discussion de l’organisation patronale. Rencontre avec trois membres actifs. Depuis un peu plus d’un an, avec la naissance du Pôle économie numérique, le MEDEF s’intéresse à la fabrication additive. Ses membres nous présentent son engagement. Pascal Seguin est coordinateur du Pôle économie numérique du MEDEF Côte-d’Or. Philippe Heinrich est consultant en nouvelles technologies, innovation & systèmes d’information, membre du Pôle économie numérique du MEDEF Côte-d’or et dirigeant de la société PREFERENCE 3D. Enfin, François Parry est gérant d’Infoproject et président Pôle économie numérique du MEDEF Côte-d’or. Il supervise le dossier impression 3D pour l’organisation patronale. Comment le MEDEF perçoit-il la fabrication additive ? Philippe Heinrich : Le MEDEF Côte-d’Or est le relais du MEDEF national. Il regroupe un ensemble d’entreprises adhérentes dont une partie travaille dans le secteur du numérique. Certains acteurs sont en contact direct avec la fabrication additive, comme fabricants ou utilisateurs. Cette technologie concerne de plus en plus d’entreprises. Elle en vient forcément,aux oreilles du MEDEF. François Parry : Le Pôle économie numérique du MEDEF cherche à propager la « bonne parole ». Nous abordons certaines thématiques ayant un intérêts pour les adhérents. Nous cherchons aussi à faire avancer certains dossiers comme celui de la fabrication additive. Pascal Seguin : Le MEDEF National a été sensibilisé, il y a quelques années, aux enjeux de la fabrication additive. Plusieurs études ont montrées que la France n’était pas spécialement en avance par rapport à d’autres pays. Or, un des rôles du MEDEF est d’être le relais des enjeux de tels processus industriels. Nous devons présenter aux adhérents les avantages et les bénéfices de cette technologie. Par exemple, le 15 mars 2016, pour la « Semaine de l’industrie », nous organisons un forum dédié à l’impression 3D, à Dijon. Cet après-midi sera organisé autour de témoignages, 44 A3DM magazine n°1 RENCONTRE d’échanges et de démonstrations sur la fabrication additive. Nous aimerions que ce type de forums puisse être décliné dans d’autres régions. Comment le MEDEF s’engage-t-il auprès de ces acteurs ? P.S. : Le MEDEF propose plusieurs choses. Tout d’abord, un accompagnement sous forme d’informations, les « 60‘ ». Un expert vient parler d’un sujet, durant 60 minutes, à des entrepreneurs. Ensuite, nous proposons des accompagnements sous forme d’événements comme le « forum 3D ». Ces accompagnements sont des moyens très efficaces de mise en relation entre les différents acteurs. Nous organisons aussi des visites d’entreprises dédiées à la fabrication additive. F.P. : Un de nos rôles est d’aiguiller les entreprises vers les enjeux du futur. Nous devons annoncer à nos adhérents les sujets qu’ils doivent s’approprier. Nous sommes, à ce niveau-là, des relais d’informations. P.S. : Le MEDEF permet aussi de regrouper et partager les retours d’expérience. Nous les communiquons vers les entreprises qui en ont besoin, notamment dans le domaine du prototypage ou de l’outillage qui sont des domaines principaux de l’impression 3D, en Bourgogne-Franche-Comté. Nos adhérents ont besoin de ces informations basées sur une expérience concrète, d’échanges entre utilisateurs. Le MEDEF encourage-t-il les entreprises à franchir le pas ? P.S. : Nous les incitons les sociétés à s’interroger, à se poser des questions sur l’intégration de la fabrication additive dans leur réflexion stratégique. Nous les aidons aussi à se renseigner sur le sujet. Quels secteurs vous sollicitent le plus vis-à-vis de cette technologie ? P.S. : Métallurgie. Alimentaire avec le pôle d’excellence Vitagora, très présent en Bourgogne-FrancheComté. En fait, l’ensemble des secteurs cherche à s’informer. Par exemple, l’agroalimentaire regroupe aussi l’emballage et l’outillage industriel. Quel bilan pouvez-vous faire de cette année ? F.P. : De plus en plus d’entreprises sont intéressées par la fabrication additive au niveau national comme au niveau régional, et dans tous les secteurs. Le sujet est porteur de questions. De nombreuses réunions et événements se développent. Ce ne sont plus uniquement les ingénieurs qui s’y intéressent pour leur curiosité personnelle. Il y a une mobilisation au niveau des directions générales, au niveau des directions industrielles qui est beaucoup plus forte. Le MEDEF s’intéresse aussi à la place de la France au niveau national et bien sûr, à la place de la Bourgogne-Franche-Comté par rapport aux autres régions. Quels sont les moyens de rivaliser avec les régions et les pays qui ont pris de l’avance sur le développement de cette technologie? P.S. : Quels que soient la région ou le pays, ce secteur a besoin de coordination. Nous percevons trop d’exemples de manifestations qui s’organisent, sans être de véritable relais de communication. Nous avons souhaité nous adosser à la « Semaine de l’industrie », une mobilisation nationale avec des relais en région, pour donner plus de visibilité à ce « forum 3D ». P.H. : Nous observons une nouvelle dimension, celle de passer de l’intention à l’action. Les demandes sont importantes de la part des adhérents, sur les retours d’expérience par exemple. Pour le MEDEF, il est essentiel de vulgariser et démystifier cette technologie pour l’intégrer dans les processus de fabrication, quels que soient les secteurs d’activité. Le champ d’application de cette technologie est uniquement limité par notre réflexion. A3DM magazine n°1 45 PROJET R&D LA COMMISSION EUROPÉENNE UN SOUTIEN DE POIDS La recherche et l’innovation représentent l’épine dorsale des projet de développement de l’industrie européenne. Les gouvernements nationaux européens et la Commission européenne (CE) soutiennent l’essor de la fabrication additive. Des ressources sont allouées à l’évolution et l’expansion de cette technologie. Coup d’œil sur les projets de la CE. Par Giorgio Magistrelli, expert AM, gestionnaire d’entreprise et projet. L a Commission européenne est un soutien de poids pour le développement de la fabrication additive. Elle s’est engagée auprès de différents acteurs et a financé de nombreux projets. A3DM Magazine s’intéresse aux projets passés, présents et futurs liés à la fabrication additive et soutenus par la Commission européenne. Les analyses par nations seront traitées dans de futures publications. Trente ans de soutien Lorsque la fabrication additive était encore appelée « prototypage rapide », la Commission européenne a commencé à assigner des ressources financières à cette technologie. Tout a commencé lors du premier programme cadre. Le FP1 dure de 1984 à 1987 et porte sur le développement spécifique des projets de prototypage rapide de scan laser de polymères, Laser Scanning of Polymers. De nombreux autres programmes, au préfixe FP, ont suivi. De 1988 à 2013, ils assurent un soutien continu au développement de cette technologie jusqu’au septième programme qui couvrira de 2007 à 2013. Ce dernier finance plus de 60 projets de fabrication additive avec plus de 160 millions € investis par la CE inclus dans un budget total d’environ 225 millions €. 46 A3DM magazine n°1 PROJET R&D La fabrication additive de FP3 au FP7 (1991-2013) PROGRAMME CE FP 3 FP4 FP5 FP6 FP7 IDEAS ERC FP7 NMP FP7 ICT FP7 PEOPLE FP7 SME FP7 TRANSPORT FP7 INCO FP7 JTI FP7 KBBE FP7 SIS TOTAL NOMBRE DE PROJETS 4 8 3 12 3 34 2 8 5 1 1 5 1 1 88 industrielle est issue de la mécanisation entraînée par la puissance de la vapeur. La deuxième a utilisé l’énergie électrique et conduit à la production en série. La troisième a été basée sur l’automatisation de la production permise par l’électronique et l’informatique. La quatrième révolution industrielle est, quant à elle, guidée par Internet et, plus précisément, par la combinaison spécifique des mondes virtuels et réels, aussi appelée « Internet des Objets » (IdO ou IoT, Internet of Things). L’« Industrie 4.0 » couvre la fabrication, les services et le design industriel. Ce programme allemand met en évidence une production industrielle caractérisée par une forte personnalisation des produits, avec de larges productions en série et des interactions croissantes entre les clients et les producteurs. Les services proposés sont de qualité et entraînent une croissance des produits dits « hybrides ». Le programme est soutenu par le développement de la recherche sur les nouveaux produits. Source : DG RTD-CE DG Recherche et Innovation Au cours de l’année 2014, vingt-trois projets liés à la fabrication additive ont été financés dans le cadre Horizon 2020. Un financement de la Commission européenne de l’ordre de 50 millions € a été apporté dans un budget total d’environ 57 millions €. En juillet 2015, cinq projets ont été financés avec un soutien de l’Union européenne de 27 millions € pour un budget total d’environ 31 millions €. Comprendre l’environnement Les projets de la Commission européenne semblent souvent très compliqués à aborder, en particulier aux petites et moyennes entreprises qui pourraient nécessiter un soutien financier pour développer de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies. A3DM Magazine vous livre quelques clés pour vous familiariser avec les terminologies et les concepts de la Commission, pour mieux explorer les possibilités, ses programmes et le soutien offert par cette dernière. Industrie 4.0 L’initiative allemande « Industrie 4.0 » est liée à la quatrième révolution industrielle. Initiée, dans un premier temps, par un groupe de travail transdisciplinaire mis en place en 2010, les industries allemandes sont accompagnées et soutenues par le gouvernement national. La première révolution l’« industrie 4.0 » met en évidence une production à forte personnalisation des produits et une interaction entre clients et producteurs. « Internet des objets »/Internet of Things Le programme « Internet des objets » (IdO) projette la fusion des mondes physiques et virtuels en créant des « environnements intelligents ». Ces derniers ont pour objectif d’améliorer la vie des citoyens de l’Union européenne. L’IdO est directement pris en charge par la Commission européenne. Il représente la prochaine étape vers la numérisation de notre société et de l’économie, dans laquelle les objets et les gens sont interconnectés par des réseaux de communication. L’IdO peut également offrir des avantages directs à l’économie européenne en générant une croissance et des opportunités d’emplois. Selon une étude récente de la Commission européenne, la valeur de marché de l’IdO dans l’UE devrait dépasser 1 trillion € en 2020. A3DM magazine n°1 47 PROJET R&D Part des brevets (%) 60 Balance commerciale (%) Part dans l’exportation (%) 60 50 50 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 60 Amérique du Nord 50 Europe des 28 Asie de l’Est 40 Source : patstat database - zew calculation & un comtrade database - niw calculation. 30 20 10 0 ‘00 ‘01 ‘02 ‘03 ‘04 ‘05 ‘06 ‘07 ‘08 ‘09 ‘10 ‘11 -10 ‘07 ‘08 ‘09 ‘10 ‘11 ‘12 ‘13 -20 ‘07 ‘08 ‘09 ‘10 ‘11 ‘12 ‘13 comparaison régionale dans la fabrication additive. KETs L’acronyme KETs est lié aux « technologies habilitantes clés », Key Enabling Technologies, c’est-à-dire les investissements et les techniques qui permettront aux industries européennes de conserver leur compétitivité et de capitaliser sur de nouveaux marchés. KETs se concentrent sur l’innovation d’un large éventail de produits et de procédés dans tous les secteurs industriels, émergents et traditionnels. Ces clés sont essentielles pour résoudre les grands défis sociétaux de l’Europe. La stratégie de l’Union européenne pour les « technologies habilitantes clés » a été adoptée en 2012 et identifiée comme capitales pour l’avenir de la compétitivité de l’Europe. Ces produits concernent les matériaux avancés, la nanotechnologie, les micro – et nanoélectronique, la biotechnologie industrielle, la photonique et les technologies de fabrication avancées (Advanced Manufacturing Technologies, AMTs). Depuis l’identification et l’inclusion des KETs dans l’agenda européen, une attention croissante a été accordée aux nouvelles technologies de fabrication, considérée comme ayant le potentiel pour augmenter l’efficacité énergétique et la productivité industrielle, améliorer les conditions socio-économiques mais aussi les performances environnementales de l’industrie européenne. Un groupe de travail a rapidement été mis en place, en 2013, avec le but de favoriser le développement et la commercialisation des technologies de fabrication avancées et des activités liées. Selon le premier rapport annuel sur les KETs de la Direction générale du marché intérieur, industrie, entrepreneuriat et PME (EC DG GROW), publié en mai 2015, l’Allemagne est en tête en matière de technique, de production, de commercialisation et de chiffre d’affaires. Plus précisément, les chiffres d’affaires de l’Allemagne sont plus élevés que la somme de tous les autres pays de l’UE combinés. Les Pays-Bas et l’Italie détiennent respectivement la deuxième et troisième position pour la production et les exportations totales, tandis que la France occupe la deuxième position sur les brevets et les chiffres d’affaires. Dans le monde, l’Europe est à la tête pour les brevets enregistrés et pour les exportations totales. Elle montre un excédent commercial élevé et, en augmentation par rapport à l’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord. Au sein des technologies de fabrication avancées (AMTs), la fabrication additive est directement relié à la « fabrication de haute performance » et à son intégration potentielle dans de nombreuses chaînes de valeur. PROCHAINS ÉVÉNÉMENTS LIÉS À LA FABRICATION ADDITIVE Aujourd’hui, la Commission européenne a déjà confirmé certains événements liés à la fabrication additive. • 2 février 2016 – Événement de sensibilisation sur la fabrication additive et l’impression 3D. Exposition et conférence. CE DG RTD, Place Rogier, 16 Bruxelles, Belgique. • Avril 2016 – 17e réunion des parties prenantes FA de AM Platform, Bruxelles, Belgique (localisation à confirmer). • 2 mai 2016 – Cluster internationale sur la fabrication d’additive et l’impression 3D. Barcelone, Espagne (localisation à confirmer). • Octobre 2016 – Kick-off meeting du FoF stratégique CSA-FOF5-2016. Bruxelles, Belgique (localisation à confirmer). EXEMPLES DE RÉUSSITE DANS LES PROJETS FINANCÉS PAR LA CE Nom : PERFORMANCE www.performance-fp7.eu Financement de la CE : 3 M € Budget total : 4 M € Intérêt : impression 3D alimentaire 48 A3DM magazine n°1 Champ d’application : L’idée principale du projet PERFORMANCE a été de développer une chaîne d’approvisionnement alimentaire personnalisé pour les personnes âgées ayant des problèmes de déglutition et/ou de mastication. À la suite de ce projet, un concept global a été mis à la disposition du public, permettant la fabrication et la fourniture de produits alimentaires personnalisés, spécialement texturés et prêt-à-manger. PROJET R&D H2020 Horizon 2020 est le plus grand programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne. Avec un financement de près de 80 milliards € sur 7 ans (de 2014 à 2020), il vise à garantir la compétitivité globale de l’Europe par la création d’un environnement favorable à l’innovation et facilitant le passage des idées en produits et services. Il ambitionne également le renforcement de la croissance de l’économie européenne et de l’emploi. La Commission européenne, les dirigeants européens et les membres du Parlement européen estiment que la recherche représente un investissement pour notre avenir et se concentrent donc sur la recherche et l’innovation. Le but d’Horizon 2020 est d’encourager l’Europe à produire un niveau scientifique de classe mondiale, à supprimer les barrières et faciliter les relations entre les secteurs publics et privés. Les possibilités de financement dans le cadre H2020 sont énoncées dans les programmes de travail pluriannuels, couvrant la grande majorité de l’aide disponible. Ils sont définis par la CE dans le cadre prévu par la législation Horizon 2020, à travers un processus de programmation stratégique et l’intégration des objectifs politiques prioritaires de l’UE ainsi que les consultations des parties prenantes acheminées par l’intermédiation des groupes consultatifs. A3DM MAGAZINE VOUS LIVRE QUELQUES CLÉS POUR COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DE LA COMMSSION EUROPÉENNE, ET PROFITER DE SON SOUTIEN. Nom : CUSTOM-FIT http://cordis.europa.eu/project/ rcn/74427_en.html Financement de la CE : 9 M € Budget total : 16 M € Intérêt : Machine outils Le but d’horizon 2020 est d’encourager l’Europe à produire un niveau scientifique de classe mondiale. PPP Les partenariats public-privé (PPP) sont d’une importance stratégique pour l’industrie européenne. La Commission indique que les PPP mettront à profit plus de 6 milliards € d’investissements publics pour développer de nouvelles technologies, produits et services sous H2020, de 2014 à 2020. Ils visent à positionner l’industrie européenne comme leader sur les marchés mondiaux. Ces PPP sont basés sur des stratégies pour les activités de recherche et d’innovation qui sont le résultat d’un processus de consultation ouvert et ont été évalués par la Commission européenne avec l’aide d’experts indépendants. Ils ont été mis en œuvre à travers des appels d’offres ouverts sous H2020. Le premier programme de travail pour 2014-15 a indiqué un investissement de 1,45 milliard € pour huit PPP, dont les « usines du futur », Factories of the Future, communément indiqué avec FoF. Champ d’application : CUSTOM-FIT vise l’intégration verticale dans la chaîne de valeur, l’intégration horizontale par le transfert des connaissances d’un secteur industriel à l’autre et la création d’emploi fondée sur la connaissance. Trois principales techniques innovatrices sont développées : le système de conception automatisée pour le design des produits Custom-Fit, le traitement des structures gradués de différentes compositions de matériaux ainsi que la fabrication rapide et sur-mesure des produits Custom-Fit. A3DM magazine n°1 49 PROJET R&D LES PROCHAINS APPELS Nombreux sont les prochains appels à projets de la CE liés à la fabrication additive. Nous conseillons à nos lecteurs d’aller régulièrement sur le portail Internet du programme Horizon 2020. PILOTS-01-2016 : Lignes pilotes pour la fabrication de matériaux aux propriétés personnalisées thermiques et de conductivité électrique. PILOTS-03-2017 : Lignes pilotes pour la fabrication de surfaces nano-texturées avec des propriétés mécaniquement améliorées. PILOTS-04-2017 : Lignes pilotes pour polymérique ou céramique microfluidiques systèmes microélectromécaniques 3D imprimées et/ou moulées par injection. FOF-01-2016 : Nouvelles approches hybrides pour machines de fabrication additive et soustractive. FOF-05-2016 : Appui à la poursuite du développement de technologie de la fabrication additive en Europe. FOF-12-2017 : Innovation dans les TIC pour les PME manufacturières (I4MS) – Innovation Action - iv. Conception numérique pour la fabrication additive. FOF-13-2016 : Base-Laser Photonics production – Recherche et innovation Actions - de « la conception à la pièce » – L’excellence en fabrication industrielle additive à base de laser. contrats de PPP pour les FoF seront construits sur les succès des « usines du futur » du FP7. La stratégie pluriannuelle des FoF, pour la période 20142020, définit les techniques de fabrication à haute valeur ajoutée qui seront propres, performantes, respectueuses de l’environnement et socialement durables. Les PPP sont attendus pour fournir les techniques nécessaires pour les futures usines durables et pour soutenir le développement de la fabrication additive, comme la « Additive Manufacturing Platform » et la « ManuFuture European Technology Platform (ETP) ». NMBP-22-2017 : Modèles d’affaires et des stratégies industrielles à l’appui de nouvelles chaînes d’approvisionnement de produits-services innovants. EUB-02-2017 : IdO pilotes – Manufacture intelligente : personnalisation – Systèmes/Robot en fabrication additive. TIC-22-2016 : Technologie pour l’apprentissage et les compétences – Recherche et action pour l’innovation. Call - 2016-2017 : Mobilité pour la croissance – AVIATION. MG-1.1-2016 : Réduire la consommation d’énergie et l’impact environnemental de l’aviation. MG-1.3-2017 : Maintenir le leadership industriel dans l’aéronautique. MG-1.4-2016-2017 : Innovations de rupture. MG-1.5-2016-2017 : Identification des lacunes, des obstacles et des besoins dans la recherche de l’aviation. PILOTS et NMBP FoF et le FP7 En 2008, les partenariats public-privé (PPP) pour les « usines du futur » (FoF) ont été inclus dans le cadre du Plan européen de relance économique. Les activités des PPP – financées dans le 7e programme de l’UE pour la recherche – ont totalisé 150 projets de haut niveau regroupant de grandes entreprises industrielles et des institutions de recherche dans toute l’Europe. Sous H2020, les nouveaux Nom : BOREALIS http://cordis.europa.eu/project/rcn/ 193449_en.html Financement de la CE : 6 M € Budget total : 8 M € Intérêts : Pièces de rechange pour les machines et le prototypage dans le développement produit. 50 A3DM magazine n°1 À côté des appels d’offres indiquées sous l’acronyme FoF, il est également nécessaire de considérer les opportunités de projets appelées PILOTS, similaires aux « lignes pilotes », et NMBP, soit quatre « technologies habilitantes clés », comme les nanotechnologies, les matériaux avancés, les technologies de fabrication avancées – AMTs – et la biotechnologie industrielle. Champ d’application : le projet Borealis porte sur le dépôt de poudre dans la fabrication additive et les processus d’ablation. La machine est caractérisée par une structure redondante constituée par un grand portail et un petit PKM permettant : la couverture d’une large place de travail, la configuration de buses éjectives et une source laser hybride ciblant un taux de 2000cm3/h de dépôt et 30 secondes de temps de préparation. L’infrastructure du logiciel permet une surveillance constante et l’adaptation en ligne du processus. PROJET R&D La plateforme de la fabrication additive La plateforme technologique européenne de la fabrication additive, communément appelée en anglais AM Platform, est active depuis 2007. Elle est une sous-plateforme de ManuFuture ETP et une zone virtuelle gratuite. Fondée pour toutes les parties prenantes actives dans la fabrication additive, l’objectif est de contribuer à une stratégie cohérente avec le développement, la diffusion et l’exploitation des techniques. Elle met en lien les partenaires pour les aider à sélectionner les programmes de travail et les stratégies. Elle réunit 405 intervenants de 29 pays, dont 299 (74 %) du secteur industriel tandis que 69 (17 %) viennent des centres de R&D. La 16e et dernière réunion de l’AM Platform a eu lieu en septembre 2015, à Bruxelles. Plus de 130 intervenants de 14 pays de l’UE, 4 pays associés et 8 pays non issus de l’UE, y compris les États-Unis, l’Afrique du Sud, le Mexique, Taïwan, le Japon, l’Arabie Saoudite et le Canada, sont intervenus. Des documents répertoriant les stratégies pertinentes liées au paysage de la fabrication additive sont issues de ces rencontres comme : l’agenda stratégique de recherche (SRA) sur la fabrication additive 2014-2020, mis à jour en juin 2015, et la stratégie pour la standardisation en fabrication additive en collaboration avec le CEN-CENELEC, l’ISO et l’ASTM, et rédigés dans le cadre du projet FP7 de Coordination et action et de soutien (CSA) appelé « SASAM ». H2020 : programme de travail 2016 et 2017 Le programme H2020 offre de nombreuses possibilités de financement et en particulier les appels de 2016-2017, comprennant de nombreuses opportunités pour la fabrication additive. Si le programme de travail, Work Programme (WP), 2014-2015 a augmenté le nombre de sujets opérationnels en fabrication additive par rapport aux années précédentes, le WP 2016-2017 sous le programme H2020 est bien plus ambitieux. Nom : AMAZE (Additive Manufacturing Aiming Towards Zero Waste & Efficient Production of High-Tech Metal Products) www.amaze-project.eu Financement de la CE : 10 M € Budget total : 18 M € Intérêt : Aéronautique : réparation et parties non structurelles pour avion. Automobile : parties non structurelles. Le programme H2020 pour 2016-2017 prend en charge trois priorités stratégiques : l’« Open Innovation », l’« Open Science » et le « Being Open to the World ». Il a été mis en œuvre à travers un programme de travail de deux ans qui présente des possibilités de financement par des appels d’offres. Le WP 2014-2015 a reçu des réponses très positives avec de fortes demandes des communautés de recherche et d’innovation. Les chercheurs et les innovateurs, l’industrie et les universités ainsi que le secteur privé auront l’avantage de bénéficier des stratégies de la Commission européenne. Il est fondamental que les propositions relatives aux projets tiennent compte des priorités spécifiques du WP : maximiser la valeur ajoutée de l’UE, adresser et anticiper les tendances de la recherche et d’innovation à fort potentiel et au niveau mondial, ainsi que se focaliser sur l’impact du développement et de la participation des industries et des PME. Le programme intègre des nouveautés fondamentales comme la couverture complète de la recherche et des cycles de l’innovation, la prise en considération des sciences humaines et sociales, des questions de genre, du climat et du développement durable, mais aussi l’amélioration de la coopération internationale en mettant l’accent sur des domaines stratégiques, d’intérêt commun et de bénéfice mutuel. SITES WEB UTILES Horizon 2020 : https://ec.europa.eu/programmes/horizon2020/ IOT : http://ec.europa.eu/digital-agenda/en/internet-things KETs : https://ec.europa.eu/programmes/horizon2020/en/area/ key-enabling-technologies CORDIS : http://cordis.europa.eu EC DG RTD : http://ec.europa.eu/research/index.cfm EC DG GROW : http://ec.europa.eu/growth/ Participant Portal/Funding Opportunities and Support Services : http://ec.europa.eu/research/participants/portal/desktop/en/ home.html National Contact Points website : http://www.nmpteam.eu/ Research Enquiry Service : http://ec.europa.eu/research/participants /portal/desktop/en/support/research_enquiry_service.html . Champ d’application : l’objectif de l’AMAZE est de produire de grands composants métalliques en fabrication additive sans défaut (jusqu’à 2 mètres) avec près de zéro déchets (réduction des coûts de 50 % pour les pièces finies) répondant aux besoins des secteurs de haute technologie comme l’aéronautique, le spatial, l’automobile, la fusion nucléaire ou l’outillage. Les liens entre la composition de l’alliage, de la poudre/production de fil, le traitement additif, l’évolution de la microstructure, la formation de défauts et les propriétés finales des pièces métalliques sont également évalués. A3DM magazine n°1 51 PROJET R&D LE PROJET MOSAIQUE DEUX NOUVEAUX MATÉRIAUX EN VUE POUR L’AÉRONAUTIQUE des potentialités technologiques et économiques très intéressantes en termes : • de réduction des coûts, notamment par l’absence d’outillage, • de délais de réalisation de pièces mécaniques de petites séries, • de conceptions nouvelles de pièces : nouveau « design », nouvelles fonctionnalités..., • d’allègement de structures : matériaux architecturés multifonctionnels, • et d’amélioration des propriétés mécaniques. Le projet MOSAIQUE (Mise en Œuvre par fabrication laSer de mAtériaux et archItectures avancés pour l’aéronautiQUE) explore de nouveaux matériaux : les fabriquer mais aussi démontrer que ceux-ci étaient aussi performants en terme de résistance mécanique que les matériaux issus des procédés classiques. Ce défi, le consortium MOSAIQUE l’a relevé en sélectionnant un matériau intermétallique à base de titane et un superalliage à base de nickel. Par Marc Thomas, ingénieur chef de projet à l’ONERA. L ’ONERA accompagne depuis de nombreuses années les entreprises aéronautiques et spatiales françaises dans la recherche et le développement de matériaux métalliques. Elle vise à la fois l’amélioration à isomasse des performances des matériaux existants et l’exploration de nouveaux matériaux avancés. Il s’avère que les procédés conventionnels souffrent de limitations qui constituent, aujourd’hui, des freins pour la fabrication de certains composants aéronautiques. De plus, la conception doit remplir des fonctions contradictoires, qu’un seul matériau ne peut pas assumer. Ainsi, la fabrication additive de pièces métalliques « bonne matière » présentent pour les industriels du secteur aérospatial 52 A3DM magazine n°1 Le consortium MOSAIQUE a été coordonné par l’ONERA associée au centre des matériaux ARMINES, à l’École nationale d’ingénieurs de SaintÉtienne (ENISE), aux Arts et Métiers ParisTech et à la société Poly-Shape. Il s’est concentré sur deux défis. Le premier s’attache à la fabrication d’un alliage intermétallique avec une bonne santé métallurgique, le second à la fabrication de matériaux architecturés avec une bonne tolérance dimensionnelle en utilisant un superalliage à base de nickel. Défi n°1 : matériau intermétallique complexe via le procédé Direct Metal Deposition (DMD) Une étude paramétrique effectuée aux Arts et Métiers sur environ 160 cordons (figure 1) a permis de définir les relations entre les paramètres du procédé et le matériau intermétallique TiAl (voir encadré). Nous avons ainsi établi qu’une puissance élevée et un débit massique de poudre modéré permettaient de limiter les contraintes résiduelles et de réduire la tendance à la fissuration. En réalité, un élargissement du bain liquide va dans le sens d’une diminution du risque de fissuration. Ces mesures n’étaient toutefois pas suffisantes pour supprimer toute fissuration. Les efforts du consortium se sont alors focalisés sur les divers moyens thermiques permettant d’atténuer les fortes vitesses de refroidissement du bain. Ainsi, un préchauffage par laser défocalisé s’avère être un paramètre clé pour réussir à ne pas fissurer le matériau TiAl. Un post-chauffage réalisé à la fin de la construction de chaque couche des murs est PROJET R&D L’INTERMÉTALLIQUE TiAl / L’ALLIAGE NIMONIC C263 L’intermétallique TiAl présente d’excellentes propriétés spécifiques à chaud (densité 4). En revanche, son élaboration est difficile et chère et sa ductilité est faible à température ambiante. La fabrication additive de l’intermétallique TiAl était jugée particulièrement difficile en raison de sa sensibilité à la contamination par l’oxygène, d’une perte potentielle d’aluminium, et du risque de fissuration et de formation de structures hétérogènes non compatibles avec les propriétés espérées. également bénéfique. Le principe était de continuer à chauffer la matière en haut du mur par des passes laser sans poudre, tout en montant progressivement la tête laser à chaque couche afin de reproduire un refroidissement lent du mur. Au final, une combinaison de précautions tels que le chauffage à 300 °C du substrat, le recours à des refusions initiales du substrat et à un post-chauffage, a été déterminante pour éliminer les fissures à l’interface avec le substrat et augmenter l’adhésion [1]. L’outil idéal a finalement été de choisir une seconde source laser afin de pouvoir à la fois préchauffer le substrat, maintenir le matériau chaud durant la construction, et assurer, si besoin est, le post-chauffage pour garantir un refroidissement lent (figure 2). Suite à un choix adapté de post-traitements thermiques visant à homogénéiser la structure, des essais de traction ont été réalisés à partir d’éprouvettes prélevées dans des échantillons massifs. En comparaison des résultats de traction en fonderie conventionnelle pour le même alliage, nous avons constaté une très faible dispersion des résultats. De plus, une ductilité de près de 2 % à température ambiante a pu être obtenue, un maximum pour ce type de matériau. L’objectif a donc été atteint avec des propriétés de traction supérieures à celles obtenues par la voie classique de fonderie après traitement thermique optimisé. 1 SÉRIE DE CORDONS TiAI FABRIQUÉE PAR DMD. L’alliage Nimonic C263 est un alliage de fonderie qui a été développé par Rolls-Royce en 1960 pour remplacer le Nimonic 80A qui présentait quelques difficultés lors du soudage. Ses applications aéronautiques concernent les chapes de suspensions ou les sommets de bras du carter d’échappement du Silvercrest. Jusqu’à présent, il n’avait jamais été fabriqué sous forme de poudre. SENS DE DÉPLACEMENT Laser de projection Base Jet de poudre Dépôt Laser de chauffage Substrat 2 Défi n°2 : architecture complexe via le procédé Laser Beam Melting (LBM) En ce qui concerne l’alliage Nimonic C263 (voir encadré), une première tâche a été de modéliser les propriétés mécaniques et acoustiques d’architectures complexes. L’objectif était de sélectionner une architecture poreuse présentant le meilleur compromis propriétés mécanique/acoustique en relation avec les limitations des machines LBM. Une modélisation mécanique et acoustique a été entreprise sur deux types d’architectures, pavages carré et triangulaire, afin de déterminer la taille optimisée des cellules de l’architecture et l’épaisseur des murs. La caractérisation géométrique de ces architectures a permis de montrer que les épaisseurs de parois étaient constantes ainsi que la taille et la géométrie des cellules (figure 3). Les espacements étaient bien reproductibles avec une épaisseur de mur comprise entre 115 et 150 mm pour une valeur nominale de 130 mm. À l’issue de ces travaux, le modèle acoustique a été validé par des essais réalisés au tube à impédance. Ceux-ci ont permis de vérifier que l’absorption acoustique était bonne sur une plage de fréquence étroite centrée sur 2 500 Hz, avec un taux d’absorption de 88 %. Une retombée inattendue sur l’étude du matériau Nimonic C263 a été de découvrir la capacité de ce matériau à retenir à l’état brut de fabrication une densité de dislocations très importante. Ce résultat a motivé l’approfondissement de la microstructure obtenue. La forte densité de dislocations a l’avantage essentiel de contribuer au durcissement de l’alliage, d’autant que celui-ci est dépourvu de phases renforçantes de type gamma’ et M23C6. La question qui se posait alors était de déterminer l’origine de cette forte densité de dislocations. Des investigations complémentaires au microscope électronique à transmission, en particulier à l’École des Mines de Paris A3DM magazine n°1 53 PROJET R&D (Thèse Cifre Armines-Poly-Shape de Thomas VILARO) [2], ont révélé les deux causes suivantes. • Un fort gradient thermique en phase solide provoqué par une vitesse de solidification de l’ordre de VR ~105 K/s, ainsi que leur multiplication au cours des passes successives. • Le maintien en dessous d’une certaine température de recuit dans la partie consolidée, qui évite l’annihilation des dislocations. Ainsi pour le post-traitement, contrairement à la stratégie du double traitement de mise en solution + recuit habituellement utilisé pour les superalliages à base de nickel, ce qui aurait inévitablement fait disparaître les dislocations, la stratégie du « simple recuit » (600 °C/8h) pour le Nimonic C263 s’est avérée gagnante. Elle a permis en effet de relaxer intégralement les contraintes résiduelles d’origine thermique tout en garantissant une bonne stabilité dimensionnelle. De plus, les propriétés mécaniques sont vraiment très proches de celles du matériau forgé grâce à la forte densité de dislocations. 3 ARCHITECTURE POREUSE À PAVAGE CARRÉ. L’ONERA, EPIC ET CARNOT L’ONERA est le centre français de recherche aérospatiale et de défense. EPIC, il est un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial sous tutelle du ministère de la Défense. Parallèlement, l’ONERA a aussi une vocation commerciale et travaille sous contrat pour des industriels tels que Safran, Dassault ou des PME. Depuis 2007, il est un institut Carnot, gage de sa volonté de favoriser la recherche partenariale entre laboratoires publics et entreprises. Stéphane Andrieux, directeur scientifique général de l’ONERA, nous présente le centre. Quel travail fournit l’ONERA sur la F.A. ? Notre mission est de regarder les besoins de la filière aéronautique, spatiale et défense. Nous observons les évolutions technologiques qui pourraient répondre aux besoins de nos clients. Ces derniers sont intéressés par la fabrication additive. La question est : que peut apporter la fabrication additive au monde de l’aéronautique, du spatial et de la défense dans des conditions où l’emploi des matériaux est extrêmement contraignant ? Quelle sera la durée de vie de ces matériaux ? Sont-ils suffisamment sécurisés ? Quelle sera la certification ? De nombreuses questions auxquelles il faudra penser dans le futur. Dans cette démarche, différents projets ont été lancés par l’ONERA. Quelles sont donc les recherches porteuses ?` Conclusion Le fait de travailler sur l’intermétallique TiAl qui est sensible à la fissuration et avide d’oxygène a permis de faire évoluer les techniques (préchauffage, atmosphère) pour mieux surmonter les modifications chimiques et structurales qui sont induites par les traitements couche par couche et l’environnement de travail. Le projet MOSAIQUE permettra ainsi de maîtriser dans le futur la fabrication additive d’un plus grand nombre de matériaux. Quant au Nimonic C263, il peut être destiné à des pièces complexes et architecturées de par sa facilité de mise en œuvre en fabrication additive. Mais il offre aussi des perspectives de durcissement in situ qui permettent de simplifier le post-processing. Le projet confirme clairement des perspectives de développement de la fabrication additive, tout paricilèrement pour ces deux matériaux pour l’aéronautique. [1] T. VILARO, V. KOTTMANN-REXERODT, M. THOMAS, P. BERTRAND, L. THIVILLON, C. COLIN, S. ABED, V. JI, P. AUBRY, T. MALOT, P. PEYRE, Direct fabrication of a Ti-47Al-2Cr-2Nb alloy by selective laser melting and direct metal deposition processes, Advanced Materials Research Vols. 89-91, (2010) pp.586-591. [2] T. VILARO, Thèse de doctorat, Fabrication de pièces aéronautiques et spatiales en Nimonic 263 et A360 par le procédé de fusion sélective de lits de poudre: approche thermique, métallurgique et mécanique, Ecole des Mines de Paris, 20 avril 2011. 54 A3DM magazine n°1 La recherche porte sur les questions suivantes : quels verrous la fabrication additive permet-elle de lever ? Quelles perspectives cette technologie ouvre-t-elle ? La fabrication additive est une nouvelle manière de concevoir et produire. Les matériaux sont différents de ceux que l’on connaît. Quels gradients de propriété possèdent ces matériaux ? Résistance mécanique, conductivité, revêtements ? Cette technologie permet aussi des possibilités d’hybridation des matériaux avec des assemblages différents, comme des systèmes de combinaison de matériaux élémentaires. Un champs est ouvert ! Est-ce que l’on pourrait, aussi, dépasser une fonctionnalité purement mécanique ? Par exemple, un matériau qui sache tenir une résistance mécanique mais aussi des propriétés électromagnétiques particulières pour la furtivité. Enfin, la fabrication additive permet de concevoir des pièces très compliquées que l’on ne pourrait pas usiner, comme des pièces sans assemblages, points de faiblesse des pièces traditionnelles. Évidemment, les industriels sont très intéressés par ces possibilités. Quelles sont les contraintes qui en découlent ? La principale difficulté est le temps. Il est très long de produire un nouveau matériau car il faut valider son domaine d’emploi, connaître ses mécanismes de dégradation, ses fragilités, etc. Le retour d’expérience est encore trop restreint. Quel défaut mettons-nous à l’intérieur de la pièce ? Il faut accompagner la production de ces pièces et de ces matériaux avec une démarche scientifique pour comprendre comment ils se comportent dans le temps. La surveillance de la pièce pendant sa fabrication sera donc un élément important. C’est une révolution de pouvoir assister à la naissance d’une pièce. Vous imaginez. Nous réalisons. (Tout simplement.) Nos processus de fabrication automatisés nous permettent de produire de 1 à 10 000 pièces sous 15 jours ou moins. Cela change tout. FABRICATION ADDITIVE | USINAGE CNC | MOULAGE PAR INJECTION Devis interactif en ligne | Analyse de faisabilité offerte Contactez-nous : protolabs.fr + 33 (0)4 27 50 29 47 [email protected]