une autre façon de coopérer

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DOSSIER
L’homme de l’année
Alain Cornelissens,
une autre façon
de coopérer
1966 : obtient son brevet de
technicien agricole
1967 : entre dans le monde viticole à
l’INRA de Cosne-sur-Loire
1971 : participe à la création de la
Cave de Bailly (Yonne) et à
“l’aventure” du crémant de
Bourgogne (AOC depuis 1975)
1991 : entre comme directeur adjoint
à la Chablisienne
1995 : devient directeur général de la
Chablisienne
2007 : élu président de l’Union
nationale des coopératives viticoles
Janvier 2009 : départ en retraite.
Il devrait conserver une activité
de conseil auprès de
la coopération viticole.
La Chablisienne : 1 250 hectares
de vignes en Chablis et AOC
régionales, 47 M€ de chiffre d’affaires
(70% à l’export), 200 coopérateurs
et 65 salariés.
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REPÈRES
6-11-1947 : naissance à Paris
La Chablisienne est la première coopérative à avoir
acquis une image de qualité proche de celle des
grandes maisons bourguignonnes. Elle le doit en
grande partie à Alain Cornelissens, son directeur
depuis 1995, qui a su mettre en place une stratégie et
s'y tenir !
Q
uelle drôle d’idée de désigner
un retraité comme “Homme
de l’Année” ? Et pourtant…
Alain Cornelissens quittera
bientôt le poste de directeur
général de la Chablisienne,
poste qu’il occupe depuis mars 1995, pour
être remplacé par Damien Leclerc, un jeune
homme de 35 ans formé à l’école du négoce
bourguignon. Un départ qu’il convenait de
saluer tant Alain Cornelissens aura compté
depuis vingt ans dans le paysage de la
coopération bourguignonne. Son grand
mérite ? Avoir transformé une belle et classique coopérative de production en une
grande entreprise porteuse d’une marque
forte, bénéficiant d’une belle image qualitative et distribuant ses propres produits aux
quatre coins du monde. Après avoir participé pendant vingt ans à l’aventure du crémant de Bourgogne à la Cave de Bailly,
(devenue Bailly-Lapierre), A. Cornelissens
a rejoint la Chablisienne en février 1991
pour occuper le poste de directeur adjoint
aux côtés de Jean-Michel Tucki. Alain Cornelissens résume la stratégie mise en place
à l’époque par le binôme et les administrateurs de la cave : “Nous avons immédiatement eu comme préoccupation de
construire des outils commerciaux pour
nous prendre en charge et assurer nousmêmes la mise en marché de nos produits.
Cela a nécessité une réorganisation et une
mise à niveau complète de l’entreprise à
tous les niveaux : commercial* donc mais
aussi marketing, communication, gestion,
administration et bien sûr technique ; très
tôt nous avons essayé de construire une
image autour de la qualité : des services,
de l’accueil et bien sûr des vins.” Sur ce
dernier point, la cave n’a pas lésiné sur les
moyens en investissant dans des installations modernes, en embauchant des techniciens de qualité, en accompagnant les
producteurs et en effectuant un travail de
fond sur les sélections parcellaires et sur
les vinifications : “pour segmenter la
gamme et répondre ainsi aux attentes très
différentes des clients ; un étoilé Michelin
ne demande pas les mêmes vins qu’un
gros opérateur de la distribution
moderne”, précise A. Cornelissens. Résultat, si la Chablisienne ne prétend pas produire les meilleurs vins de Chablis, il
n’empêche que du grand cru Château Grenouilles au petit-chablis ses vins sont
excellents, une prouesse quand on sait que
la cave vend aujourd’hui 9 millions de
bouteilles par an. Et l’avenir ? “Rien n’est
jamais acquis, la compétition est féroce à
tous les niveaux, analyse A. Cornelissens,
je ne serai plus aux commandes, mais je
pense que la Chablisienne va devoir continuer de progresser et de grandir !”
* La cave fait partie depuis sa création en 93 du GIE
(devenue Union en 2007) Blasons de Bourgogne qui
distribue les vins de la Chablisienne et de 4 autres caves
bourguignonnes dans la grande distribution française et à
l’export : au total 27 millions de bouteilles, soit 15% de la
production totale bourguignonne.
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