LUTTER CONTRE NOS FRACTURES (CONTRIBUTION DES

Transcription

LUTTER CONTRE NOS FRACTURES (CONTRIBUTION DES
LUTTER CONTRE NOS
FRACTURES
(CONTRIBUTION DES
SOCIALISTES DU
NORD)
Engagés pour lutter contre nos fractures
territoriales, économiques et sociales, les
socialistes du Nord présentent ensemble
cette contribution pour transformer la
société et relever nos territoires.
Contribution Thématique présentée par :
Pierrat-Feraille Marjolaine
LES PREMIERS SIGNATAIRES:
LES SIGNATAIRES:
Membres des instances nationales : Gilles PARGNEAUX, Martine AUBRY, Charlotte
BRUN, Frédéric CHEREAU, Pierre DE SAINTIGNON, Wulfran DESPICHT, François
GRUSON, Philippe HARQUET, Sandrine HERBIN, François LAMY, Audrey
LINKENHELD, Catherine OSSON Parlementaires : Jean-Pierre ALLOSSERY,
Dominique BAERT, Dominique BAILLY, Christian BATAILLE, Delphine BATAILLE,
Michel DELEBARRE, Anne-Lise DUFOUR, Rémi PAUVROS, Bernard ROMAN, René
VANDIERENDONCK Secrétariat fédéral : Roger VICOT, Victor BURETTE, Zina
DAHMANI, Martin DAVID-BROCHEN, Eddie DEFEVERE, Marie-Christine DEGHAYE,
Agnès DUPUIS, Sandrine HERBIN, Sarah KERRICH, Frédéric MARCHAND, Hélène
PARRA, Marjolaine PIERRAT-FERAILLE, Estelle RODES, Ludovic ROHART,
Benjamin SAINTE-HUILE, Yohan SENEZ Membres du bureau exécutif : Didier
MANIER, Monique AMGHAR, Christine BATTEUX, Aby BEAUGRAND, Valérie
CAPELLE, Laurent CAURE, Yasmina CHIGRI KERNAB, Nadine COCHY, Joëlle
CROCKEY, Christiane DEFONTAINE, Michel-François DELANNOY, Olivier DELAVAL,
Catherine DE PARIS, Bernard DEROSIER, Pascal DOLO, Benjamin DUBREU, Marie
FABRE, Geneviève GANTOIS, Kamel KHITER, Olfa LAFORCE, Nicole LEBRUN,
Fabienne LEPERS, Grégory MARLIER, Akim OURAL, Loïc PIETTON, Charles
PRADEL, Bertrand RINGOT, Jean-Michel STIEVENART, Renaud TARDY, Benoît
TSHISANGA, Cédric VANGOETHEN, François VERDONCK Et les membres du
Conseil fédéral à retrouver sur http://www.psnord.fr/ContribPSNord.pdf
TEXTE DE LA CONTRIBUTION
Les attentats de janvier ont tragiquement mis en valeur le besoin, pour les Français,
d’un discours politique qui donne du sens et, pour notre pays, de politiques
publiques qui reconstruisent le vivre-ensemble, qui luttent contre toutes les fractures,
qu’elles soient économiques, sociales, sociétales ou territoriales. Ce souci d’un
socialisme qui aille au-delà de la gestion de la crise économique dans son action
publique et de l’organisation des campagnes dans son action partisane avait été
exprimé par les militants dans les différents moments de nos Etats généraux.
Les inégalités frappent particulièrement notre grande Région. Elles sont le produit de
notre histoire, des conditions dans lesquelles nous avons fait la richesse de la France
grâce à nos industries, la mine, la sidérurgie et le textile, le ferroviaire ou l’automobile,
au prix de notre santé, au mépris de l’environnement. Ces inégalités sont aussi au
cœur de nos combats militants, de notre histoire régionale faite de luttes sociales et
d’acquis gagnés dans le sang. Aussi voulons-nous réaffirmer combien la lutte contre
les inégalités est la source de notre engagement de socialistes.
Dans notre Région, élection après élection, s’affirme, par le vote extrême ou
l’abstention, la défiance de trop de nos concitoyens envers les politiques. Ce qu’ils
nous disent, nous l’entendons. Leur désarroi dans cette période de crise est aussi le
nôtre. Comme eux, nous sommes inquiets de cette société où règnent l’individualisme
et le repli sur soi, mais nous y apportons d’autres réponses. Dans les collectivités
dont nous portons la responsabilité, nous nous battons pour faire vivre le vivreensemble et pour mettre en place des politiques fortes de solidarité et de
développement économique. Dans notre territoire où Jean Lebas a créé les premiers
logements sociaux (HBM), où Pierre Mauroy a inventé la fédération Léo-Lagrange,
nous refusons de baisser les bras. A tous ceux qui ne croient plus en la politique,
nous voulons répondre par des engagements clairs, une parole qui rassemble et des
actes qui démontrent chaque jour notre capacité à rendre le monde plus juste, la
société plus égalitaire. Dans nos combats pour transformer la société et relever nos
territoires, nous avons besoin de la solidarité nationale.
I- Incarner la cohésion nationale
A/ Des mots pour faire le vivre-ensemble
Ce sont d’abord des mots, et en particulier les paroles fortes et justes du Président
de la République François Hollande, qui ont mis en échec une stratégie terroriste qui
voulait, avec les attentats de janvier, dresser les Français les uns contre les autres.
Dans ces moments douloureux, nos représentants ont su trouver le discours qu’il
fallait pour permettre la cohésion nationale.
Nous avons besoin de ces mots qui donnent du sens lors des événements
douloureux qui frappent la nation mais, au-delà nous en avons besoin aussi pour
susciter une cohésion nationale durable. Il nous faut redonner du sens à l’action
politique en expliquant les mesures que nous mettons en place à travers un récit, en
indiquant le but à atteindre lorsque nous réformons. Le maintien de nos caps, la
fermeté sur nos valeurs, la lisibilité de nos politiques publiques sont essentiels. De
même, face à ce sentiment d’impuissance que ressentent les Français dans cette
crise économique qui dure, nous devons refuser les discours fatalistes en matière
économique. Une politique menée ne peut être expliquée seulement par l’absence
d’autre alternative. L’utilisation de termes « néo-libéraux » comme « charges sociales
», « assistanat », « coût du travail », l’approche comptable et financière de la société
tout comme la stigmatisation des chômeurs ne nous ressemblent pas… et ne nous
rassemblent pas.
Nous devons retrouver les mots pour parler aux Français, les mots des femmes et
des hommes de gauche que nous sommes. Ce qui nous guide depuis toujours, c’est
le Contrat social, les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de solidarité et de
laïcité qui ne vont pas l’une sans l’autre. Etre clairs sur ces valeurs, c’est la meilleure
manière de lutter contre les extrêmes. Face à l’irrespect, à l’intolérance, au sexisme,
aux discriminations quelles qu’elles soient, nous devons tenir car chacune de nos
faiblesses tend à fissurer la République. Ne pas céder sur les réformes que nous ne
jugeons pas porteuses de progrès est le meilleur moyen de retrouver la confiance et
le crédit des Français. Notre fermeté face aux lobbyistes de toutes sortes, qu’ils
portent des intérêts économiques ou des revendications religieuses, c’est aussi cela
porter le vivre-ensemble.
Parce que, dans notre Région, elle a permis aux ouvriers de se libérer de l’emprise
d’un patronat qui a su parfois utiliser la religion pour freiner la transformation sociale,
la laïcité est, pour nous, une valeur phare. Elle est à la source de nos libertés,
porteuse d’égalité et de fraternité. C’est la raison pour laquelle nous nous élevons
avec force contre ceux qui la dévoient en l’utilisant pour justifier discriminations,
antisémitisme ou islamophobie. Notre laïcité n’est pas compatible avec celle que
prétend connaître l’extrême-droite. La laïcité doit se partager, rassembler et non
diviser ; elle est respectueuse de tous ceux qui font la nation française dans leur
diversité parce qu’elle impose le respect de tous. Elle refuse les amalgames tout
comme les communautarismes de toute sorte. Si elle ne suffit pas seule pour lutter
contre, elle protège cependant des discriminations. Il nous faut aujourd’hui nous
réapproprier la laïcité, lui redonner du sens en l’accompagnant de politiques de
cohésion nationale. Les socialistes doivent l’utiliser comme un rempart contre les
haines. La Charte de la laïcité mise en place à l’école est une avancée et l’école doit
être à la pointe du combat. Cependant, c’est la société dans son ensemble qui doit
travailler à refonder la laïcité. Nous ne ferons pas l’économie de ce débat et pour
qu’il fasse avancer la République, c’est à nous de le lancer.
B/ Des valeurs incarnées par des politiques fortes de lutte contre les inégalités
Si nos valeurs doivent être mieux portées encore dans le discours, il est essentiel
qu’elles soient incarnées par des politiques claires. Nous devons redonner le goût du
vivre ensemble et de l’action collective. Pour atteindre cet objectif, nous devons avoir
le courage de ne pas faiblir dans nos efforts pour tendre à l’égalité réelle, notamment
dans l’accès à l’emploi, à l’éducation, aux soins et au logement afin de réconcilier les
Français avec l’action politique et par là-même avec la démocratie.
Nous voulons construire une société qui s’appuie sur un lien social renforcé et mette
le progrès au service de l’émancipation de l’individu. Il nous faut garantir à tous
l’accès aux droits, refuser les exclusions et le sentiment de déclassement. Luttons
contre toute forme de discrimination et faisons en sorte qu’aucun citoyen ne se sente
moins bien traité, moins bien soigné, quelle que soit la partie du territoire qu’il habite,
quelle que soit son origine sociale, quel que soit son âge, son sexe ou sa couleur de
peau.
Refondons le Contrat social en donnant la priorité à l’éducation mais aussi en
réaffirmant le rôle des services publics comme garant de l’égalité réelle des citoyens.
La réponse de l’Etat doit être différenciée en fonction de la situation de chacun afin
de garantir une égalité de résultats et non une égalité de moyens.
La République ne saurait accepter une France à deux ou trois vitesses, le
délaissement de zones rurales, le déclassement de territoires désindustrialisés, la
mise à l’écart des quartiers populaires… La solidarité nationale est aussi une
solidarité territoriale, et celles et ceux qui portent la responsabilité des territoires ont
besoin de moyens financiers à la hauteur de l’énergie qu’ils consacrent à relever leur
économie, à redonner espoir à leurs habitants. L’Etat doit être aux côtés des
collectivités territoriales d’autant plus dans une grande région comme la nôtre où la
population souffre particulièrement de la crise. L’Etat doit s’investir avec puissance
dans les quartiers tant dans ses politiques de droit commun que par des actions
fortes de lutte contre les discriminations. Il doit être le garant de la solidarité nationale
pour permettre cette égalité de traitement de tous les citoyens de notre pays
notamment par un système de péréquation financière juste et équitable.
Il n’y a pas de droits sans devoirs. Nous voulons que chaque homme et chaque
femme se sente responsable de son propre destin mais aussi du destin commun.
Que chacun remplisse un certain nombre de devoirs à l'égard d'autrui et de la société
.
Nous voulons redonner à chacun et plus particulièrement à nos jeunes le sentiment
d’appartenance à une même communauté nationale. La généralisation du service
civique permettrait ainsi aux 800 000 jeunes d’une même classe d’âge de se
retrouver autour d’actions collectives au service des autres et de contribuer ainsi à la
mise en œuvre d'une grande politique publique (lutte contre les exclusions, réussite
éducative, accompagnement des aînés, intégration des personnes en situation de
handicap, transition énergétique,…).
Redonnons la parole à chacun en accordant le droit de vote aux étrangers aux
élections locales mais aussi en renforçant la démocratie participative. Les instances
de démocratie participative doivent être des lieux de débats et de propositions
confortant les dynamiques citoyennes existantes. La mise en place de « conseils
citoyens » dans l’ensemble des quartiers prioritaires répond à cet objectif. Ils
favoriseront l’expertise partagée, garantiront la place des habitants dans toutes les
instances de pilotage et créeront un espace de propositions et d’initiatives à partir
des besoins des habitants. Mais là où ils n’existent pas, il faut généraliser les conseils
de quartiers munis de pouvoirs et de budgets propres, composés de membres
représentant réellement les forces vives du quartier.
Encourageons et accompagnons l’initiative citoyenne favorisant le lien social et
porteuse de valeurs collectives de solidarité, de tolérance et de laïcité. Et retrouvons
ainsi le goût du vivre ensemble, l'envie d'échanger, d'aider, de partager des moments
de loisirs, de fête, de sport et bien sûr de culture.
II- L’humain au cœur de nos politiques
Première valeur des socialistes de notre grande région, la solidarité est, pour nous,
plus qu’un principe. Elle est une richesse humaine qui nous rend plus forts pour
affronter les défis qui sont devant nous.
A/ La justice sociale, première priorité de nos politiques économiques, sociales et
fiscales
En soutenant l’initiative de croissance européenne, renforcer notre politique
économique.
Nous en sommes convaincus : c’est l’Europe qui tient les clés de la reprise
économique. Le plan de relance de l'investissement en Europe, porté par la nouvelle
Commission et voulu par le Président de la République, non seulement dynamisera
l’investissement et la croissance en Europe, mais permettra, en Europe comme en
France, de mieux intégrer les objectifs de maintien et de développement du pouvoir
d’achat. Elle permettra en effet de disposer de marges de manœuvre pour soutenir
davantage la demande et entrainer la France dans un mouvement vertueux de
croissance, donc d’emplois, qui réduira les problèmes chroniques de la France que
sont le déficit d’emplois (chômage) et le déficit public (et le poids de la dette).
C’est dans cet esprit que la France doit réduire ses déficits, sans pénaliser la
croissance ni frapper ceux qui sont déjà fragiles. La Banque Centrale Européenne
doit se mobiliser pour relancer la croissance, la finance doit être au service du
développement économique et le secteur bancaire doit jouer son rôle de financeur
auprès des entreprises. Sa régulation est indispensable, pour sortir des logiques trop
financières et trop peu productives de dynamique de croissance économique ».
Une politique industrielle forte
La croissance durable et la réindustrialisation de la France ne se feront pas sans une
politique forte de l’Etat dont nous souhaitons réaffirmer le rôle de stratège et
d’investisseur, s’appuyant sur la créativité et l’innovation en lien avec les atouts que
présente chaque territoire. Il est indispensable :
- de donner des possibilités financières fortes à la recherche et au développement de
l’innovation
- d’accompagner le renouvellement économique territorial, en diversifiant les activités
économiques au sein des territoires pour éviter les conséquences désastreuses de la
mono-industrie et favoriser l’ouverture de nos entreprises vers l’international
- de développer une culture du « Made In France » et de l’excellence française
- d’accompagner la révolution numérique, la troisième révolution industrielle et la
transition énergétique.
Conjuguer action locale et nationale
La politique économique doit être définie et menée à l’échelle des Régions, ce qui
implique de leur donner les moyens de mener une politique adaptée à la réalité de
leurs territoires, en phase avec les ressources et atouts dont elles disposent. Les «
excellences » et les réussites doivent être partagées et généralisées, comme c’est le
cas dans notre grande Région: initiatives collectives et économiques efficientes,
multiplication des sites tels qu’Euratechnologie, Eurasanté ou Euralille, pacte pour
l’emploi des jeunes dans le Nord/Pas-de-Calais…
L’investissement public des collectivités locales est une richesse qu’il faut aussi
préserver.
Une relation plus juste à l’entreprise
Si nous refusons toute vision manichéenne de l’entreprise, nous souhaitons
réaffirmer ce qui est inacceptable. Il nous faut ainsi condamner fermement les
comportements irresponsables du libéralisme économique et financier et lutter tout
aussi fermement contre. Notre politique économique envers les entreprises doit être
juste et efficace en accompagnant les entreprises qui investissent et créent de
l’emploi. Nous devons valoriser les entreprises créatrices de richesses, citoyennes et
participatives.
La place des salariés dans l’entreprise repensée
La place des salariés dans l’entreprise doit être repensée et s’imaginer comme un
partenariat où droits des salariés et développement ne s’opposent plus et où les
droits et conditions de travail des salariés sont préservés et enrichis (aménagement
du temps de travail, maintien des 35 heures et respect de leur application, crèches
d’entreprise, services à la personne, pénibilité). La gauche doit poursuivre sa
réflexion sur l’épanouissement dans le monde du travail, en s’interrogeant par
exemple sur l’intégration de nouvelles formes d’aliénation au travail et en luttant
contre l’appauvrissement des travailleurs et la précarisation de l’emploi. Une des
réponses est aussi le développement et l’accompagnement de l’économie sociale et
solidaire qui promeut une entreprise acteur du lien social et de la solidarité, au delà
de la seule production de richesses.
Rendre la fiscalité plus juste
Nos choix en matière de fiscalité sont un levier pour plus de justice sociale. Le haut
niveau de la dépense publique et de la fiscalité en France ne s’expliquent pas par
l’inefficacité ou par l’hypertrophie de nos administrations publiques mais par des
choix de société forts : financement public et non privé de la sécurité sociale,
démographie dynamique imposant des dépenses élevées pour le logement,
l’enseignement et la petite enfance, financement d’une armée de projection capable
de défendre dans le monde les intérêts de l’Europe… A l’heure où le patrimoine total
des Français retrouve ses plus hauts niveaux historiques, à près de 6 fois la valeur
du PIB annuel, la grande réforme fiscale que nous avons promise en 2012 doit être
menée à bien : une fiscalité plus juste doit permettre l’encadrement des
rémunérations du capital et du patrimoine, la correction des inégalités, la contribution
de chacun selon ses moyens. Une fiscalité différenciée des entreprises doit être mise
en place. La lutte contre la fraude fiscale doit être encore intensifiée.
Veiller à une justice sociale entre les retraités et un accompagnement adapté et
efficace des chômeurs
La retraite par répartition doit être défendue ; les retraites des personnes ayant
travaillé tôt et/ou en situation de pénibilité doivent être revalorisées pour leur garantir
un pouvoir d’achat et des conditions de vie acceptables. Le travail sur la question de
la pénibilité et de l’âge de départ à la retraite doit être poursuivi.
Chercher un emploi est en soi une activité utile à la société. Ceux qui s’y consacrent
doivent être valorisés et acccompagnés. L’accès à l’emploi demande de réformer et
de réinventer Pôle Emploi, pour créer un « parcours à l’insertion » adapté. Les
moyens de Pôle Emploi doivent être renforcés pour permettre un coaching
personnalisé des demandeurs d’emploi, lorsque c’est nécessaire, par des conseillers
stables qui les connaissent et s’engagent sur leur réinsertion.
L’alternance et l’obligation d’une clause d’insertion sont des moyens de favoriser
l’emploi des jeunes. Parce que la formation fait désormais partie de la vie
professionnelle, nous devons réfléchir à une fusion du contrat d’apprentissage et du
contrat de professionnalisation, dans un contrat unique d’alternance, accessible à
tous les âges aux mêmes conditions.
Il est nécessaire de créer un grand plan de formation national, pour accompagner la
conversion des emplois vers la croissance verte ou l’économie sociale et solidaire.
B/ Une Europe progressiste
Parce qu’il n’est pas si loin le temps où nos territoires étaient frappés par la guerre,
parce qu’aussi nos aïeux sont souvent nés plus au sud ou plus à l’est, nous savons
ce que nous devons à l’Europe. Mais parce que la mondialisation et la concurrence
déloyale privent aussi nombre d’entre nous de leur emploi en déstabilisant notre
économie, nous connaissons aussi le prix d’une Europe inachevée, qui a construit
l’unité des peuples, l’ouverture des marchés mais a oublié le progrès social. L’Union
européenne construite pour la paix et la prospérité nous a échappé ; lointaine et
inefficace, elle ne répond plus aux défis de notre temps. Plus qu’ailleurs, ici, l’Europe
était une chance… elle est devenue un combat. Ce combat pour une Europe
sociale, nous ne devons pas l’abandonner. Certes nos idées ne sont majoritaires ni
au Parlement européen ni dans les gouvernements de l’Union mais nous n’avons le
droit ni d’accepter l’Europe de la rigueur ni de renoncer à faire avancer les politiques
d’harmonisations fiscales et sociales. L’investissement de nos députés européens
pour une Europe plus progressiste est essentiel et notre Président doit saisir chaque
occasion de construire de nouveaux rapports de force afin qu’émerge une autre
Europe.
L’Europe sociale maintenant
Nous avons besoin de plus d’Europe là où c’est important ; il nous faut construire le
volet social de l’Europe. Des travailleurs détachés sur nos chantiers de construction
aux abattoirs qui ferment, nous payons chaque jour la facture sociale de l’absence
d’un salaire minimum européen, d’une réforme plus ambitieuse du statut de travailleur
détaché, de la non-harmonisation des cotisations sociales et fiscales. Pour
l’ensemble des salariés des pays européens, il est temps d’avancer !
La crise financière a fait apparaître cruellement la nécessité de nouvelles règles :
l’achèvement de l’Union bancaire et l’harmonisation des régimes fiscaux, la réforme
de la structure des banques, la mise en place d’une taxe sur les transactions
financières, la réglementation des fonds monétaires…
Construire l’écologie sociale européenne
En décembre 2015, la Conférence sur le climat placera Paris au centre des enjeux
environnementaux mais c’est bien au niveau européen que nous devons engager la
transition énergétique comme la croissance verte, pour notre santé, la création d’une
société du bien-être et le renouveau de nos entreprises. Ensemble, nous devons
inventer une politique «écolo-keynésienne » qui retrouve l’ambition du plein-emploi à
travers la croissance verte et le développement des filières, qui démocratise les
normes écologiques et environnementales et modifie les habitudes de
consommation. Pour ces raisons, nous refusons tout renoncement à nos normes
sanitaires ou environnementales dans les négociations des traités commerciaux tels
que le TAFTA.
III- Un Parti acteur-citoyen
Si nous sommes parvenus à remporter l’élection présidentielle en 2012, c’est à la fois
parce que nous avons conquis la confiance des Français, en montrant que nous
savions gouverner dans chacune des collectivités où nous avions pris des
responsabilités, et parce que notre Parti transformé et renforcé nous a donné la
puissance nécessaire à la diffusion de nos idées. Pour lutter contre tout ce qui
divise, nous avons aujourd’hui besoin d’un Parti puissant qui soit acteur et citoyen.
Le militantisme porteur d’émancipation et de progrès social
La section, premier lieu du militantisme, doit permettre l’épanouissement et
l’émancipation de ses militants. Chacun doit pouvoir y retrouver respect, convivialité
et esprit fraternel. C’est d’abord dans nos sections que nous construisons le vivreensemble et il appartient aux instances dirigeantes d’y veiller. Dans une logique
d’éducation populaire, chaque militant doit pouvoir être, trouver une réponse à ses
interrogations et être formé afin que chacun détienne les clefs de compréhension du
monde, de l’action politique et puisse un jour, quelles que soient ses compétences
au départ, exercer un mandat électoral. Nous souhaitons enfin que les sections
retrouvent cette fonction de solidarité qu’elles ont pu avoir. Ainsi, nous attirons
l’attention sur la mutuelle socialiste mise en place par les socialistes belges et
proposons la création d’un forum de l’activité et de l’emploi à l’attention des militants.
Nous devons mieux représenter la société que nous voulons transformer. Il nous faut
donc poursuivre le travail engagé pour que notre Parti ressemble plus à la société
française, qu’il soit plus jeune, plus métissé et plus populaire. Le militantisme de notre
région a toujours été un militantisme populaire et nous souhaitons que notre Parti
porte nationalement une interrogation sur la place des classes populaires en son
sein. Il n’est pas acceptable que nous laissions l’extrême droite gagner du terrain
dans les quartiers qui ont le plus besoin de nous.
Un Parti, reconnu pour son utilité sociale, qui met la société en mouvement
Enfin, nous devons faire en sorte que la section, premier lieu de militantisme, ne soit
ni le seul ni le dernier. Chaque section doit pouvoir rayonner dans sa commune et
contribuer à la transformation sociale que nous défendons dans nos politiques.
Parce que nos militants se sont investis dans l’éducation populaire, qu’ils ont créé
des entreprises d’insertion, qu’ils ont animé des associations de quartier, nous avons
été dans le passé des acteurs de la transformation sociale. Cet engagement pratique
et concret dans nos communes a permis historiquement de gagner la confiance de
nos électeurs. Nous aimerions que le Parti socialiste retrouve cet état d’esprit et que
ses militants s’engagent de nouveau dans la création d’associations à vocation
sociale et d’entreprises d’économie sociale et solidaire. Nous proposons enfin que
chaque section désigne un ambassadeur de l’emploi qui aura pour objectif de faire
connaître aux habitants de sa ville les réseaux, les partenaires et les actions en
faveur de l’emploi.
Contacter les auteurs de la
contribution :
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