1.16. Recoller des pierres fracturées
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1.16. Recoller des pierres fracturées
1.16. Recoller des pierres fracturées Niveau de compétence 1 Usager 2 Ouvrier, artisan maîtrisant les techniques modernes 3 Ouvrier, artisan maîtrisant les techniques traditionnelles 4 Architecte, ingénieur spécialisé patrimoine Situation et description de l'élément constructif concerné Description du problème rencontré et des causes de la pathologie Les éléments en pierre de taille sont courants dans le bâti traditionnel. On les trouve au sol sous forme de dallages, en élévation, jambages, appuis, linteaux des baies et portes comme sur le parement quand on est en appareil à joints vifs. On peut également les trouver dans les bâtiments d’architecture de commande pour former voûtes et coupoles, colonnes et socles, chapiteaux, etc… à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Les pierres de taille subissent des contraintes plus ou moins importantes selon leur situation dans la maçonnerie. Les contraintes peuvent varier dans certaines circonstances (tassement de sol, affaissement du bâti, tremblement de terre…) et provoquer des fractures de part et d’autre des blocs. Ces pierres de taille ont des natures différentes au Liban et en Syrie : calcaire, basalte…. Elles sont aussi caractérisées par leurs duretés, leurs couleurs, leurs aspects de taille et les finitions associées (peinture à la chaux, stuc regravé…). Ces blocs aux parements dressés sont assemblés avec des mortiers de chaux à agrégats fins, éventuellement callés avec des feuilles de plomb de 1 à 2 mm dans les joints horizontaux en Syrie. Les pierres elles-mêmes peuvent avoir des imperfections favorisant la fracture : fil ou poil (petite fente de forme et de direction variées qui traversent quelquefois la pierre de façon imperceptible). En séchant, une pierre humidifiée laisse apparaître ces imperfections. Quand la pierre est fracturée, les deux parties se déplacent généralement, créant des désordres sur l’appareillage des blocs situés au dessus de celle-ci. Dans le cadre de l’entretien du bâtiment en bon état structurel, la pratique habituelle est le refouillement du bloc fracturé après étaiement, la taille d’un bloc identique dans une pierre de même nature et sa pose. L’autre alternative est la dépose des parties fracturées en l’état, le collage avec armatures et la repose : on évite alors la taille de pierre, la difficulté de trouver une pierre de nature et couleur identiques. De plus on garde la matière historique et la patine. Description de la méthode d'entretien et/ou de réparation La description se limite à la méthode de collage, hors étaiement, dépose et pose. Elle est valable pour toutes les natures de pierres ainsi que pour toutes les tailles de blocs. NETTOYAGE: BROSSAGE, DEPOSSIERAGE A L’EAU, SECHAGE REPERAGE EN VIS A VIS ET AMORCE DE PERCEMENTS PERCEMENTS, ESSAIS A BLANC AVEC ARMATURE (TIGES) MISE EN PLACE DES ARMATURES (TIGES) ET ENCOLLAGE POSITIONNEMENT AVEC COINS, COLLAGE DES ELEMENTS Nettoyage des surfaces à coller : Les surfaces doivent être exemptes de tout agrégat ou poussière, non grasses et sèches. Le nettoyage consiste à brosser, nettoyer à l’eau et à sécher la pierre (y compris au décapeur thermique). Une pierre chaude accélère la prise de la colle et donc diminue le temps disponible à l’assemblage. Mise en place des parties du bloc : La partie la plus lourde est posée au sol, le long d’un plan légèrement incliné pour ne pas avoir à gérer la verticalité. La hauteur du plan doit être égale ou supérieure à celle du bloc à coller. Il faut caller le bloc en partie basse pour ne pas risquer de basculement en avant. Il est utile d’essayer de positionner les parties à blanc. Les surfaces collées sont généralement renforcées par les armatures : Le positionnement des goujons se fait dans une logique de fers pour béton armé : si la pierre est un linteau par exemple, il est nécessaire d’avoir des fers en partie basse. Le traçage des percements peut être simplifié par l’écrasement de matières colorées, positionnées lors de l’essai à blanc : on est alors certain que les percements seront vis-à-vis. Le percement doit être supérieur en profondeur et en diamètre à la longueur et au diamètre des goujons, pour garder une certaine marge. Il faut nettoyer les percements. Les goujons seront de préférence en métal inoxydable. Le collage : Faire un essai préalable avec une petite quantité avant le travail. La colle peut être teintée avec des pigments minéraux et également à la gouache pour approcher la couleur de la pierre à coller. La coloration doit se faire avant l’ajout du réactif. Mélanger rapidement colle et durcisseur (1 cuillère à soupe pour 1 grain de café environ) . La prise se fait environ 4 mn à 20°C. Encoller goujons et surface. Positionner goujons et parties de pierre. Le positionnement peut être aidé par des coins entre le plan légèrement incliné et les parties de pierre ; l’aide d’un maillet ou d’une massette peut être nécessaire pour la mise en place si les goujons forcent. La prise est effective en 15 mn environ. Le nettoyage : En début de polymérisation, effectuer une action mécanique pour enlever les éventuelles coulures à la spatule, au couteau… (la partie basse peut également être protégée : scotch et polyane). Chiffon et alcool à brûler, permettent aussi de nettoyer avant la prise. Le polissage de la colle est possible. ATTENTION ! A éviter... NETTOYAGE: GRATTAGE DE L’EXCEDENT DE COLLE, ALCOOL A BRULER Toutes les tentatives de collage avec des mortiers sont à éviter : non efficace en résistance ; trop épais. Il est nécessaire de toujours contrôler chaque étape par un essai à blanc. Inflammable – nocif par inhalation ; irritant pour les yeux et la peau. Utilisation possible à partir de 10°C. La manutention doit toujours être rapide à cause de la vitesse de polymérisation des colles.