LeFigaro 091012

mardi 9 octobre 2012 LE FIGARO
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Les principales
nouveautés
du Mondial de l’auto
o
L’essai en vidé
de la Renault Clio IV
@
La
nouvelle VW
Coccinelle
cabriolet
auto
CONFIDENTIEL
EXCEPTIONNEL
UNE VW CONSOMMANT 1 L/100 KM EN 2013
Le prototype XL1, un coupé biplace hybride diesel
rechargeable, ne consommant que 0,9 l/100 km, sera
finalement vendu en petite série l’an prochain. Long comme
une Polo mais bas comme une Lamborghini, il ne pèse que
795 kg. Son bicylindre TDI de 800 cm³ de 48 ch est couplé
avec un moteur électrique
de 20 kW et une boîte
DSG7. Les émissions
de CO2 sont de 24 g/km
et l’autonomie en électrique
est de 40 km.
LA PATINE DU TEMPS FAIT FANTASMER Lors de la vente
aux enchères de la maison Bonhams, organisée dans le cadre
du Goodwood Revival, un amateur n’a pas hésité à débourser
2 801 500 livres (3 473 860 €) pour acquérir une Mercedes
26/120/180 Type S 6,8 litres réalisée en carrosserie 4 places
Tourer en 1928. Le pedigree de cet exemplaire justifie cette
enchère record. Dans son jus, cette Mercedes, jamais
restaurée, n’a en effet jamais changé de famille en 84 ans
d’existence ! Une situation
quasiment
impensable
de nos jours.
Dro
Droit
r
de
l’usager
Deux-roues : le cassetête du stationnement
Le durcissement du malus touche toutes les catégories de véhicules. Un coup dur pour l’industrie française.
BARÈME 2013
Émission de CO2
en Gr/km
< taux ≤ 135
135 < taux ≤ 140
140 < taux ≤ 145
145 < taux ≤ 150
150 < taux ≤ 155
155 < taux ≤ 175
105
141 ≤ taux ≤ 150
200 €
151 ≤ taux ≤ 155
500 €
156 < taux ≤ 180
750 €
< taux ≤ 180
< taux ≤ 185
185 < taux ≤ 190
181 < taux ≤ 190
1 300 €
190
191 < taux ≤ 230
2 300 €
Taux > 231
3 600 €
BARÈME 2012 (en Gr/km)
Émission de CO2 Malus
PHILIPPE DOUCET
FISCALITÉ À force de vouloir tordre le
cou au marché, il va bien finir par se
venger. Le durcissement du malus, tel
qu’il est présenté dans le projet de loi de
finances pour 2013, est une véritable
machine infernale pour le paysage automobile français. Au départ, le système
semble raisonnable, avec une taxe de
100 € à 136 g de rejets de CO2 par kilomètre, seuil de déclenchement du malus. Mais le dispositif s’emballe dès 150 g,
avec un tarif qui bondit à 1 000 €, au lieu
de 500 € actuellement. En fait, les montants actuels sont doublés. Le coup de
massue intervient dès 200 g, avec un
dernier seuil à 6 000 €.
Cette nouvelle grille aboutit à des résultats
littéralement sidérants. Ainsi, avec des
émissions de 179 g par kilomètre, le petit
monospace Renault Modus 1,6 l 16v 110 ch
(en boîte automatique) écope d’un malus
de 2 000 €. Même punition pour le SUV
C-Crosser 2.2 HDi (4007 pour le Lion). Le
Citroën C8 2.0 HDi BVA 163 ch et son clo-
PEUGEOT 308 1.6 THP BVA :
+ 2 000 EUROS
A
Avec des rejets de 176 g/km
de CO2, l’agréable moteur
1,6 turbo développé en partenariat
avec BMW grèverait le prix de la
berline compacte du constructeur
sochalien de 2 000 €.
Dacia Duster 1.6 16 v
Malus
en euros
0€
100 €
300 €
400 €
Photos : société
1 500 €
175
2 000 €
180
2 600 €
<
taux
≤
Taux > 200
ne Peugeot 807, se situent un cran au dessus avec un malus de 3 000 €. La Renault
Laguna Coupé Initiale 3.5 V6, dernière
grosse française à essence équipée d’un
six cylindres, prend le maximum de la
peine avec des rejets de 230 g par kilomètre. Le low-cost n’est pas épargné. Le Dacia Duster essence 1,6 l, facturé 13 900 €,
avec 185 g, est malusé à 2 600 € : près de
20 % de son prix de vente !
Cruelle vengeance
On imagine dès lors le profil du futur
parc automobile national ciselé par cette
nouvelle grille de taxation : des petites
cylindrées diesel accouplées à des boîtes
de vitesses aux démultiplications interminables afin de diminuer leurs consommations et leurs rejets de CO2. Le
moteur à essence, qui retrouve aux yeux
du public un regain d’intérêt face au tout
diesel, voit son élan brisé net. L’automobiliste français désirant plus d’espace
pour sa famille ou plus de performance
Des
modèles
français
« malusés »
200
d s 11.66 16v
16v BVA
BVA
Renault Modus
1 000 €
3 000 €
5 000 €
6 000 €
Peugeot 807 2.2 Hdi
di BVA
pourra toujours se consoler en se tournant vers l’occasion ou même le véhicule
historique, qui ne sont pas concernés par
le malus à l’achat. Voilà qui aboutira à
prolonger la vie de voitures plus polluantes que celles de dernière génération. Est-ce bien l’objectif recherché ?
Les trois hybrides actuels du groupe PSA
(Citroën DS5, Peugeot 3008 et 508), dont
les émissions sont peu élevées au regard
de leur puissance grâce au concours de la
Voilà qui aboutira
à prolonger la vie de
voitures plus polluantes
que celles de dernière
génération
fée électricité, échappent en revanche à
ce jeu de massacre. Si Peugeot s’en félicite, il regrette que « ses modèles populaires,
telles la 206 + et la 308, soient impactés » et
« s’inquiète pour son haut de gamme ». « Il
est indispensable pour le maintien de l’outil
industriel en France », commente Marc
Boqué, porte-parole de la marque.
Interrogé, Renault « ne souhaite livrer
aucun commentaire sur ce projet ». Et
pourtant, le Losange est lui aussi concerné
par son effet paradoxal sur l’emploi dans
Source : Loi de Finances 2013
ses sites nationaux, et cela au moment où
il compte relancer son blason Alpine et
une gamme de luxe. PSA réalise déjà 20 %
de ses ventes dans le véhicule haut de
gamme, et c’est dans ce domaine que les
constructeurs allemands, aujourd’hui
montrés comme exemplaires, tirent le
maximum de leur profit.
« Les fabricants de grosses cylindrées
étrangères vont souffrir », confirme un
responsable français du secteur. C’est
oublier que les ventes de ces véhicules assurent aussi, notamment par leur entretien, une activité à plus forte valeur ajoutée aux 80 000 à 100 000 personnes de la
distribution automobile, sans parler des
indépendants du pneu ou de la révision.
Ce supermalus n’empêche pas PSA et
Renault d’être pris aujourd’hui en
tenaille entre le luxe germanique et la
redoutable armada coréenne, capable de
produire des voitures pas chères et sobres sur toute la planète.
Sans haut de gamme étendard de ses
marques, nos constructeurs risquent de
se cantonner à des véhicules plus modestes qui seront pour la plupart, cruelle
vengeance, fabriqués à l’étranger. Heureusement, direz-vous, il y a la Chine
pour soutenir l’activité de nos labels
automobiles. Mais qui voudra là-bas de
nos petites citadines diesel sur un marché 100 % essence ? ■
■ La réponse
de Me Grégoire MARCHAC
Avocat à la Cour de Paris.
Administrateur de l’association
des Avocats de l’automobile
1. Le nombre de deux-roues explose
en ville. Leur stationnement sur
le trottoir, bien que souvent toléré,
reste interdit (art. R. 417-10 du Code
de la route). Cet article prévoit que
« tout véhicule à l’arrêt ou en
stationnement doit être placé
de manière à gêner le moins
possible la circulation » et précise
qu’est « considéré comme gênant
la circulation publique, l’arrêt ou
le stationnement d’un véhicule :
sur les trottoirs, les passages ou
accotements réservés à la
circulation des piétons ». C’est une
contravention de 2e classe
(35 euros) permettant une mise
en fourrière. Toutefois, même en
restant garé sur le trottoir toute la
journée, un seul PV peut être dressé,
car c’est une contravention
instantanée qui ne cesse que par
l’enlèvement volontaire ou forcé.
2. Des deux-roues stationnent
parfois sur les places payantes,
ce qui n’est pas interdit. Ces places
relèvent du pouvoir du maire qui
peut les créer pour réglementer le
stationnement. Si un deux-roues
les utilise, il devrait être tenu
d’acquitter la redevance au nom du
principe d’égalité entre les usagers.
Mais cela ne permet pas d’apposer
le ticket horodateur à l’abri des vols
et des intempéries.
En cas de verbalisation pour défaut
de paiement de la redevance, une
requête en exonération pourra être
exercée dans les 45 jours de la date
de l’avis, l’agent pouvant
difficilement exiger l’apposition
d’un ticket sur une moto !
3. L’article 417-10 du Code de la
route considère comme non gênant
le stationnement en double file
pour les « cycles à deux roues,
les cyclomoteurs à deux roues et
les motocyclettes sans side-car ».
Faute de stationnement pour
deux-roues, c’est là une piste
à explorer, même si elle apparaît
périlleuse en pratique !
RENAULT LAGUNA COUPE V6 3,5 L BVA :
CITROËN DS4 1.6 THP 160 BVA :
+ 6 000 EUROS
+ 2 000 EUROS
La diffusion du dernier coupé à moteur V6 de la
production française n’est pas prête de s’améliorer. Ce
modèle qui rejette 230 g/km de CO2 écoperait du malus
maximal de 6 000 € si le projet de loi est voté en l’état.
La gamme DS, le label premium de la marque aux chevrons,
n’échappe pas au malus. La berline compacte DS4,
dans sa version essence 1,6 l turbo et boîte automatique,
émet 178 g/km de CO2, soit un malus de 2 000 €.