Corps en représentation, représentations du corps
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Corps en représentation, représentations du corps
Corps en représentation, représentations du corps Enseigner autrement (équipe de travail, de recherche et de publication ) Introduction (montage visuel) ….. Il s’agit, pour nous de réfléchir sur le corps en représentations, les représentations du corps autour d’un fil conducteur en développant des études de cas. Le cadre général de l’atelier s’organise autour de quatre pôles pour initier des pratiques de classes diversifiées. Représentation(s) du corps humain Masculin /féminin en histoire Histoire des arts dans l’enseignement de l’histoire Education aux images diapo / montage visuel - Les buts et objectifs de l’atelier : 1) Tout d’abord, mettre en valeur l’idée que l’on peut intégrer des travaux de recherche dans les savoirs enseignés. 2) Proposer des études de cas qui lient mise en œuvre réfléchie des programmes et innovation pédagogique. 3) La mise en valeur des multiples représentations du corps en prenant appui sur des supports différents (écrit, cinéma, BD, photo et peintures) sans occulter la dualité masculin- féminin. De notre point de vue, il importe de souligner les fonctions esthétiques, documentaires, narratives, mémorielles, et mobilisatrices des représentations. Les quatre thèmes abordés sont choisis en relation avec des sujets présents dans les programmes d’histoire et d’éducation civique. 1 Corps des femmes et Révolution (Mercier ) Mr Pincé 2 Le corps en représentation dans les peintures d’histoire (Humanisme, Esclavage et société XIXè) Mme Lucas 3 Le corps détourné (exemple de conflits : combattants, victimes, héros en images) Mr Chérel 4 (Re)présentations du corps dans Persépolis Mr Marie -Une présence peu explicitée dans les contenus d’enseignement Les thématiques proposées à l’étude, sans être toujours explicites incluent largement cette dimension, en particulier à travers l’étude des sociétés, l’approche culturelle, l’appréhension du religieux et du profane. Les conflits constituent aussi un sujet de représentation des corps tout comme le rapport au pouvoir. -Une diversité infinie des corps Le corps et la dimension corporelle sont visibles dans les supports documentaires proposés à l’enseignement, principalement dans les manuels scolaires sans être toujours l’objet d’analyses et de démarches problématisées, et seulement posées à travers des images qui ponctuent le récit ou la construction du discours. Paul Ricoeur insiste à propos de l’idée même du corps : « … sur le corps comme lieu de rencontre, point d’interactions permanentes entre culturel et social, tant sur le plan des pratiques que celui des représentations… ». Pour lui, le corps est fondamentalement un fait de culture. Aussi, nous vous proposons précisément ce questionnement à travers des prismes différents 1 -Une constante et un lien interculturel Toutes les représentations, toutes les fonctions, tous les âges, au cœur de l’espace public et privé. Tableau /power point et exemples visualisés Des variations autour du corps / Monde occidental Corps pensé Corps objet de culte, corps admiré, idéalisé Corps visible ou caché Corps puni Corps méprisé Corps contrôlé Corps soigné, entretenu Corps souffrant ou mort…, Corps détourné, martyrisé, instrumentalisé Tous les statuts et les âges de la vie Dieux, Déesses Mère /père /Enfant(s) - Fille/fils Épouse/mari servantes et domestiques , esclaves Amie /Amante/amant Allégorie(s) Soldats civils Corps anonymes ou connus, individuels et collectifs Corps des politiques etc… Il y a 25 000 ans, nos ancêtres sculptaient des statuettes féminines (dia/ déesse mère) frappantes par leurs formes symboliques, preuves que le corps faisait déjà partie de l’univers mental et vital des êtres humains. Cette préoccupation liée à l’énergie vitale traverse toutes les époques (dia) comme celle liée aux instincts belliqueux du guerrier ou de l’homme soldat, (dia) représentés dans toutes les cultures. Le corps, au-delà de la seule représentation anatomique, est bien plus qu’ « une machine » que l’on donne à voir ou que l’on cache à travers « l’enveloppe du vêtement », que l’on dissèque ou sur laquelle on disserte dans les traités d’anatomie ou de philosophie. Dans toutes les civilisations, le corps renvoie à un univers social, culturel et symbolique. Il véhicule en effet tout un cosmos (dia Hildegarde de Bingen : Enluminure d’Hildegarde de Bingen (Codex liber divinorum operum, XII ème ), toute une cosmogonie humaine issue d’une « vision » :au sommet, l’énergie suprême,en dessous l’homme de feu,distribuant l’énergie de l’univers, un cercle bleu « territoire humide » livré aux vents, aux animaux et au centre l’homme en équilibre et en harmonie baignant dans un espace translucide, chargé de valeurs universelles, mêlant le sensible et l’intelligible, le sacré ou le profane. Il est l’objet d’une réflexion idéologique, théorique d’autant plus foisonnante qu’il se retrouve dans toutes les époques. La Vierge à la chaise de Raphaël, 1517 ou La lecture de la lettre, Marguerite Gérard, début XIX ème, avec des codes, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes. Une différenciation suivant les cultures et les époques Les représentations des corps diffèrent suivant les cultures, du corps occulté, caché ou valorisé, instrumentalisé, pour des raisons philosophiques, idéologiques, ou religieuses. (dia corps cachés ou nus) Une des affiches des guerilla girls artistes portant un masque de gorilles pour préserver leur anonymat diffusées dans les rues de New-York en 1985 2 Le général d’Enrico Baj (1963) le visage de la guerre Dali (1940) Les tortures volontaires (1972) d’Annette Messager (1943-) sous-titre : « souffrir pour être belle » protestation personnelle contre la violence et surtout contre la violence que les femmes se font à elles-mêmes. Un lien interculturel « Le corps est une fiction, un ensemble de représentations mentales, une image inconsciente qui se dissout, se reconstruit au fil de l’histoire du sujet, sous la médiation des discours sociaux et des systèmes symboliques. » A Corbin (Histoire du corps) Des représentations mentales fortes Se situe-on alors entre universalité et particularité ? «… Si chaque peintre ( et artiste) a sa spécificité et représente son monde propre, il représente également le monde et spécifiquement le mode de lecture présent à son époque, le mode d’être au corps. » Extrait de l’analyse des Ménines de Vélasquez par Michel Foucault. Dia Au final, sur quoi mettre l’accent quand l’on aborde le corps dans tous ses états ? •Une constante •Un lien interculturel •Un univers social, culturel et symbolique •Des conceptions variables suivant les cultures et les époques •La dualité masculin /féminin •Un univers infini et complexe « Qu’il soit représenté ou support de représentations, le corps se constitue comme un point de convergence et d’oppositions entre les grands mouvements théoriques et artistiques » Marie Jo Pierron (université de Metz), revue arts visuels, L’Harmattan, 1997. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Deuxième partie Représentations et présentations du corps en histoire des arts Voici les principes qui nourrissent cette intervention. Elle s’organise autour d’exemples qui peuvent trouver place à des niveaux de classe différents, soit dans une séquence portant sur l’humanisme soit dans un projet soit dans un itinéraire thématique (ex : l’esclavage …) Tous incluent la présentation et une réflexion sur le corps et sa dimension humaine. Il s’agit d’œuvres connues ou moins célèbres, qui peuvent être utilisées pour elles-mêmes, mais aussi qui peuvent être mises en relation avec d’autres œuvres et des supports littéraires et donc permettre des approches comparées. Plusieurs niveaux d’exploitation sont par ailleurs possibles. Enfin, elles permettent l’inscription d’activités au cœur des exigences disciplinaires mais aussi une ouverture vers d’autres champs, dans le droit fil des programmes d’histoire des arts de 2008. Ces exemples sont également choisis en fonction du « genre » ou du rapprochement des genres qu’ils représentent et souvent parce que ces œuvres s’écartent plus ou moins des codes 3 imposés donc permettent d’inscrire les créations et les artistes dans l’histoire culturelle et dans l’histoire culturelle du politique (Jean-François Sirinelli). En effet, si à première vue, les trois toiles ont en commun le portrait ou le mélange portrait/paysage, elles ont leur caractère propre. Au lieu de choisir des peintures d’histoire « classiques » ou liées au grand genre (interdit aux femmes), le choix s’est porté sur d’autres options, ce qui permet de poser la dualité féminin- masculin et d’aller vers des traces moins visibles dans les livres scolaires. Ces études de cas permettent également de montrer la nécessité d’une vigilance méthodologique. Il apparaît vite que des fiches trop normées, trop systématiques ne conviennent pas. Pour ces trois exemples, il est possible de faire écrire sur le ressenti, de faire débattre, et aussi de faire décrire en reliant les œuvres à des faits historiques précis. Enfin, pour des lycéens sans doute, de réfléchir sur la condition de l’artiste, sur les salons, sur l’art et les conditions de création, sur le rôle des critiques voire même les lieux de conservation sur la muséologie. Bien entendu, l’approche va être ici fragmentaire mais suggestive, je l’espère. Premier exemple • 1 A partir du tableau Saint Luc peignant la Vierge de Maarten Heemskerk 1545 dia Quelques repères sur l’œuvre de ce peintre flamand (1498-1574) qui a effectué un très long séjour en Italie -Une œuvre synthétique moins connue que d’autres mais facile à exploiter ou de multiples appréhensions du corps sont traitées par le peintre. Il y est lui-même représenté. -Une œuvre de commande pour la guilde des peintres et un travail très érudit qui permet de faire comprendre ce qu’est l’Humanisme. Une œuvre religieuse et profane. -De plus, les liaisons en Flandre et Italie peuvent être posées. dia Des mises en relation aisées : Mettre en relation avec la toile de Sophonisba Anguissola, l’autoportrait de la Vierge à l’enfant, 1556. ou avec des toiles plus connues de Raphaël , ou Michel- Ange,représenté sur le tableau au second plan en train de sculpter. Mettre en relation avec des extraits d’écrits de Vasari ou de Vinci, les planches et dessins de Dürer dia Deuxième exemple • 2 A partir de deux tableaux de Mme Benoist ( 1768-1826) et de Girodet (1767-1824) dia Des œuvres et les artistes dans une époque particulièrement dense et complexe (Révolution et Empire) - Portrait d’une négresse - Belley A rapprocher du très célèbre portrait de Chateaubriand donné à la cité corsaire par Juliette Récamier selon les volontés testamentaires de l’écrivain en 1848 et déposé solennellement par Ampère en 1849 Il est signé aussi Girodet et reste beaucoup plus connu. dia Une analyse de chaque toile se conçoit, mais aussi une approche comparée est également possible à envisager. 4 Quelques données biographiques pour éclairer les œuvres/ Marie Guilhemnine Leroulx Delaville (1768-1826) Encouragée par son père, elle est l’élève de David et d’Elisabeth Vigée Lebrun 1793 elle se marie avec un royaliste Pierre Benoist 1793-1796 espionnée, survit malgré une vie difficile 1800 vit de sa peinture mais sans reconnaissance institutionnelle Tableau exposé au salon de 1800 Des prolongements et des liens Anne-Louis Girodet -Trioson (1767-1824) Né à Montargis Elève préféré de David, passe cinq années en Italie (influence de Vinci, en particulier la technique du sfumato) Reçoit le prix de Rome (Joseph…) Classique, influencé par les thèmes antiquisants mais déjà peintre qui marque la transition vers le romantisme diapo BELLEY (1747/Gorée- 1805) •Esclave à Saint -Domingue, puis libre de couleur (rachat), propriétaire •1793 combat les planteurs au Cap français et dénonce avec d’autres (Gouly, Mills) les pratiques esclavagistes et les actions du club de l’hôtel de Massiac •1794 député à la Convention et participe à la mise en place du décret d’abolition de 1794 •Chargé sous le Consulat de réorganiser la gendarmerie, il est écarté par Leclerc (noir et républicain) •1802 arrêté et déporté dans le fort de Belle-Ile Des données chronologiques pour faciliter la contextualisation : 1783 Elisabeth Vigée-Lebrun(1755-1802) et Adélaide Labille- Guiard (1749-1803) reçoivent l’appui de la Reine. Une école artistique pour les filles est ouverte au Louvre, fermée en 1790. 1785 Zamor et Mirza, pièce d’Olympe de Gouges 1788 « Réflexion sur l’esclavage des nègres ». Olympe est acceptée au sein de la Société des Noirs 1790 Des femmes artistes habitant le Louvre se rendent à Versailles pour offrir leurs bijoux afin de contribuer à l’impôt volontairement (dons patriotiques) 1791 La Constituante accorde un droit de participation aux femmes artistes 1795 Les femmes sont exclues des académies et du nouvel Institut de France et ne peuvent disposer d’un statut professionnel d’artiste 1800 (26 Brumaire an IX) décret concernant l’obligation d’autorisation de la préfecture de police à propos du port du pantalon pour les femmes ; circulaire en partie revue en 1892 (bicyclette et cheval) 1900 premier atelier ouvert à des femmes à l’école nationale des Beaux -Arts 1903 le concours du Prix de Rome est ouvert aux femmes 5 1926 exposition de femmes peintres du XVIIIème à Paris, galerie Charpentier • Un témoignage à travailler, en relation avec les toiles : « …On croise des groupes joyeux de nègres en route vers le marché avec leurs produits. Le spectacle est des plus beaux. Ils sont vêtus de mousseline blanche, les hommes en pantalons larges et gilets, les femmes en jaquettes et jupons ; eux ont des chapeaux noirs, elles des foulards de gaze ou de soie drapés en turbans. Tous portent sur la tête des paniers de vannerie qui se balancent au rythme de leur marche, comme chez nous les laitières avec leurs seaux… » «… Les nègres avancent rangés par taille et force. Pour chaque groupe de dix, il y a un gardien qui marche à l’arrière avec deux fouets, un court et un long. On en devine facilement le triste usage. Hommes et femmes sont nus jusqu’à la ceinture, on peut donc voir sur leurs corps la trace des coups…mais quand on connaît les nègres, on sait que le fouet est la seule chose qu’ils comprennent. La souffrance morale, ce que le châtiment a de plus douloureux, leur est inconnue. Comme les brutes, ils ne connaissent pas les épreuves de l’âme, leur nature le pousse à supporter sans honte ni douleur et oublier aussitôt. Une fois qu’ils sont en rang, chacun avec son panier, ils transportent le fumier sur la colline et rapportent la canne à sucre au moulin… » Extraits du Journal de l’écossaise Janet Schaw (1731-1801), un des premiers témoignages d’une femme pieuse sur l’esclavage, 1774. Avec une sœur et un frère, elle se déplace aux Caraïbes et en Caroline du Nord. Ces textes sont parmi les premiers d’une tradition de récits de voyage qui va se développer largement en Europe. Autre prolongement possible : un travail autour de la vie et l’œuvre du chevalier SaintGeorges (1745-1799) parfois nommé le Voltaire noir, ou surtout le Mozart noir. Fils d’un planteur blanc et d’une esclave Nanon reçoit une éducation complète. Son père veut l’anoblir. Il étonne par ses compétences comme violoniste compositeur créateur de ballet. La famille Vient à Paris et il devient maître de musique soutenu par Louis XVI et la reine Marie-Antoinette. Un moment pressenti pour la Direction Opéra, il est l’objet d’une cabale et est écarté. Il dirige un régiment de noirs et métis pendant la Révolution. Bonaparte fera brûler la plupart de ses œuvres et écrits à sa disparition. On dispose d’œuvres contemporaines consacrées à l’esclavage ou à la mémoire des traites : ainsi, Albert Mangonèse, Au marron inconnu, 1967, choisie comme symbole par l’UNESCO en 1989 la statue est érigée place du champ de mars à Port au prince (Haïti) Laurent Valère, Cap 110, mémoire et fraternité, 1998, Les 15 statues sont visibles près de la commune du Diamant (Martinique) Fabrice Hyber, le cri, l’écrit, 2007 (jardin du Luxembourg, Paris) Lea de Saint Julien, la forêt des mânes, 2008 ( jardin du Luxembourg) Diapo 6 Troisième exemple 3 A partir du déjeuner sur l’herbe (1863) grande toile de deux mètres Un autre exemple emblématique (portraits, paysage ; scène bucolique ???) Un pique nique ? non bien entendu… Un tableau important sur un sujet profane étroitement lié à des thématiques anciennes, calculé, réfléchi rempli de références anciennes (scènes de genre bucoliques : Giorgione. Titien) Une composition picturale techniquement forte, avec des « discordances ». Elle permet d’aborder l’idée de modèle (Victorine Meurent et la femme de Manet Suzanne Leenhoof) et le rapport au nu, voire la prostitution : c’est tout un univers social et artistique qui gravite autour de cette toile On pourrait résumer en une formule : « Une nature morte vive » D’autre part, il s’agit d’une toile mal comprise et un scandale mais qui n’est pas voulu par Manet, l’artiste refusant toute marginalité. L’intérêt réside aussi dans la toile vue isolément …mais le travail peut se concevoir plus largement tant l’œuvre a inspiré et s’inscrit dans les courants artistiques (rapport à l’art/filiations, débats et réception d’une œuvre, rôle des salons ….) On peut imaginer enfin un débat, mais aussi un travail d’écriture et d’argumentation, voire un travail de création ou de reconstitution. Des prolongements et approfondissements : Approche comparée avec le travail de Picasso en 1962. Pour Picasso ce fut d’abord une source d’angoisse, puis d’inspiration, de nourriture ; il parle à ce propos de « cannibalisme pictural » (cf « Picasso et ses maîtres », 2008) Il va faire 26 versions et recréer l’univers premier, en partant des personnages et du paysage. Dia D’autres pistes : Les textes de Baudelaire et surtout de Zola (1867) • « Dans l’ordre poétique et artistique, toute floraison est spontanée, individuelle… » Baudelaire , Curiosités esthétiques, 1868 • «… Le déjeuner sur l’herbe est la plus grande toile d’Edouard Manet , celle où il a réalisé le rêve que font tous les peintres: mettre des figures de grandeur naturelle dans un paysage .on sait avec quelle puissance il a vaincu cette difficulté… Cette femme nue a scandalisé le public,qui n’a vu qu’elle dans la toile. Bon Dieu ! Quelle indécence:une femme nue entre deux hommes habillés! Cela ne s’était jamais vu. Et cette croyance était une grossière erreur… Car il y a au Louvre plus de cinquante tableaux dans lesquels se mêlent des personnages habillés et personnages nus…Les peintres, surtout Edouard Manet qui est un analyste n’ont pas cette préoccupation du sujet qui tourmente la foule avant tout….Le sujet est pour eux un prétexte… » dia le film le déjeuner sur l’herbe de Jean Renoir ou la chanson de Claude Nougaro qui porte le même titre. Ou encore pour ouvrir vers les artistescontemporains le travail d’André Jacquet (1964) en relation avec le pop art « Avec Manet » la création en 1994 « déjeuner déjà vu » en trois dimensions en 2008, au salon de Paris photo, Rip Hopkins, sur une commande du musée d’Orsay pour les 20ans du Musée qui va ensuite récuser le travail propose une nouvelle version « Cyrille et le déjeuner sur l’herbe »et relance une polémique puisque cette fois le personnage nu est un homme en lieu et place de la femme du tableau. 7 Conclusion : Ces trois exemples mettent en valeur les enjeux et soulignent les apports et les intérêts des arts visuels dans toutes leurs composantes : information, force mobilisatrice, force de mémorisation, outil didactique dia Chacun d’entre eux fournit « un apport unique et éclaire la réflexion sur les présentations et représentations du corps. • « L’œuvre plastique présente pour le profane l’inconvénient de ne savoir où commencer ,mais pour l’amateur averti , l’avantage de pouvoir varier l’ordre de lecture et de prendre conscience de la multiplicité des significations » « …L’œuvre est un document, c’est une évidence... Mais pour qui sait l’observer, l’analyser, plus éloquent que beaucoup d’écrits ou images des hommes et des femmes; reflets d’une époque, d’un milieu. Une vision parfois complète d’un passé… » Paul Klee, théorie de l’art moderne diapo pour aider au travail dans la classe Des indications méthodologiques : • • • • • au sujet des fiches et grilles de lecture Différencier nettement fiche professeur et fiche élève Adapter l’outil à l’œuvre, au genre, et à l’époque éviter d’omettre la dimension plastique et technique qui permet de comprendre la création ( ex : format, procédé, support,composition…) Prendre en compte la dimension sensible : faire réagir, faire écrire sur.., faire argumenter ; ce que je ressens, mes premières impressions et ensuite les dépasser, construire les connaissances Contextualiser et situer Faire chercher sur l’artiste et son temps si besoin Au sujet du portrait Un genre ancien spécifique, un cas particulier de représentation du corps, associé à l’histoire littéraire Des portraits politiques ou religieux, réservés à l’aristocratie ou même pour certains portraits privilège royal, en buste ,en pied, allégoriques , réalistes ou mis en scène Des portraits souvent idéalisés, psychologiques Des toiles souvent liées à des donateurs ou œuvres de commande, autoportraits des artistes Fonctions de représentation, de valorisation, de réussite sociale (veuve Clicquot), de lien entre la vie et la mort Passage du portrait officiel au portrait anonyme, au portrait détourné, engagé.. ; 8 Des références bibliographiques et sitographiques indicatives pour prolonger et préparer à partir de ces propositions /histoire culturelle et histoire des arts VIGARELLO Georges, Histoire de la beauté, collection l’univers historique, Seuil, 2004.Le livre contient un encart iconographique utile et des notes regroupés à la fin de l’ouvrage qui fournissent des pistes de lecture et d’approfondissement. GERVEREAU Laurent (dir), Dictionnaire mondial des images, éd. Nouveau monde, 2006. De nombreuses entrées portent sur le corps et l’art. CASSAGNES-BROUQUET Sophie, La vie des femmes au Moyen âge, Editions OuestFrance, 2009. L’ouvrage s’appuie sur une iconographie variée et renouvelée où la dimension corporelle profane et sacrée est présente. GUEDE Alain, Mr de Saint-georges, le nègres des Lumières, Actes sud , 2001. LAPEYRE Françoise, Quand les voyageuses découvraient l’esclavage, Payot, 2009. Recueil de textes commentés et classés. LUCAS Nicole, MARIE Vincent (dir), De la manipulation des images, Manuscrit, 2008. articles sur l’intégration des l’histoire des arts, sur la caricature , sur la photographie, sur la www.enseigner-autrement.com bande dessinée… BONNET Marie Jo, Les femmes dans l’art, édition de la Martinière, 2004. BUSSAGLI Marco, Le corps anatomie et symboles, collection guide des arts, Hazan, 2005. SHORTER Edward, Le corps des femmes, Seuil, 1984. Le catalogue de l’expo Elles du centre Pompidou visible jusqu’en mars 2010. elles@centrepompidou Site histoire par l’image: www.histoire-image.org Site de la BNF Le français dans tous ses états, n°38, en ligne sur le site www.crdp-montpellier.fr contient un dossier littéraire autour de la traite et de l’esclavage. L’Histoire, dossier « le corps mis à nu », n°345, septembre 2009. Sept chansons, CNDP, 2009. Le volume prévu pour le lycée contient une analyse détaillée de « la liberté des nègres » de A. Piis (1755-1832) www.artsculture.education.fr www.musagora;education.fr www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr http://education/louvre.fr www.musee-orsay.fr videos Lesite.tv Curiosphère Nicole Lucas, 2009 9