Les mélanges pour des fourrages riches en protéines
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Les mélanges pour des fourrages riches en protéines
DEVELOPPER L’AUTONOMIE FOURRAGERE AVEC DES MELANGES RICHES EN PROTEINES : RAY-GRASS + TREFLES – METEIL. Les mélanges ou cultures associées sont intéressants pour diversifier les ressources fourragères destinées à l’alimentation du troupeau et diminuer les coûts de production en augmentant la richesse du fourrage en protéines. Le raisonnement du choix des espèces et/ou mélanges à implanter est à adapter aux contraintes de l’exploitation (déficit fourrager, conditions agronomiques) et aux objectifs du système fourrager (produire des protéines et/ou de fibres). RAY-GRASS + TREFLES : DES ESPECES ET MELANGES A SEMER EN ETE – DEBUT D’AUTOMNE : La date de semis est à déterminer en fonction de plusieurs critères : besoin de fourrage à l’automne, date de récolte de la culture précédente, mode d’exploitation (pâturage, récolte en vert, ensilage…) - Juillet 2016 Choix des espèces o Les ray-grass : Italie (RGI) pour une production rapide en 50-60 jours (pérennité de 6 à 18 mois) Hybride (RGH) pour une production espacé dans le temps (pérennité de 2 à 3 ans) o Les trèfles : ce sont des légumineuses à semer en pur ou associés aux raygrass et ayant un cycle : annuel (trèfles incarnat, de perse, de Micheli, d’alexandrie), pluriannuel (trèfles violet, hybride, blanc). Espèces Avantages Inconvénients RGI* - Facilité d’implantation - Production d’automne élevée et rapide (2 mois) - Production précoce au printemps - Fourrage riche en sucres - choix de variétés important* Trèfle incarnat - Bonne production précoce au printemps - Résistant au froid - Espèce structurant le sol Page 1/8 - Sensible aux températures supérieures à 25 ° - Sensible à la sécheresse - Précédent asséchant avec une reprise du sol difficile (consommation de carburant) - Une seule coupe en production, mais capacité à repousser si exploité avant le stade bourgeonnement - Sensible à la sècheresse et à l’excès d’eau Espèces Trèfle de perse Trèfle d’Alexandrie Trèfle de Michelli Trèfle violet et hybride * Avantages Inconvénients - Forte valeur alimentaire - Excellente capacité de repousses - Adapté tous type de sols - Espèce mellifère - Moins bonne appétence au pâturage - Bonne production en fourrage d’été uniquement - Sensible au gel - Peu sensible à l’excès d’eau - Croissance rapide au printemps - Productif - Espèce mellifère - Sensibilité à la sècheresse - Bonne production - Système racinaire structurant - Bonne résistance au froid - Peu tolérant à la sècheresse - Trèfle violet météorisant pour récolter en ensilage, choisir une variété de RGI alternative diploïde plus facile à faire sécher. Trèfle incarnat associé à du RGI. L’implantation La date de semis est fonction des besoins en fourrage. o Une installation précoce à partir de mi-août permet de produire du fourrage (2 à 3 tonnes de MS) à l’automne et de nettoyer la parcelle avant l’hiver (pâture ou fauche). o Dans le cas contraire, pour une production de printemps, une installation de fin septembre-début octobre limitera le développement excessif de la végétation avant l’hiver. La profondeur de semis : il est conseillé de semer en surface (0.5 à 2 cm). Page 2/8 o La technique de semis la plus courante est le semis en ligne (semoir à céréales) réalisé en un seul passage en s’assurant du bon mélange des graines de ray-grass et de trèfle. Prévoir le remplissage du semoir pour 1 ha et recharger régulièrement pour s’assurer d’un mélange homogène. o La deuxième technique de semis moins utilisée est le semis à la volée suivie de l’enfouissement des graines en surface avec une herse étrille. Avec un semoir centrifuge, passer tous les 6 mètres (graines légères ) pour assurer une répartition des semences au sol. Un passage de rouleau est indispensable pour assurer le contact terre fine –graine. Si le semis est réalisé avec un combiné, penser à rappuyer le sol avant de semer pour éviter de trop enterrer les graines Semis prairie avec une herse étrille équipée d’une trémie. Densité de semis L’objectif est d’obtenir au moins 50 % de légumineuses dans la biomasse à la récolte tout en évitant la verse grâce au ray grass qui joue ici un rôle de tuteur. L’objectif est d’atteindre 300 à 500 plants par m 2 Exemple de mélanges possibles Mélanges Semis Kg/ha 1 coupe au printemps (mélange standard) RGI alternatif diploïde + trèfle incarnat 12-15 kg + 12 kg RGI alternatif diploïde + trèfle de perse + trèfle de 12-15 kg + 8 kg +2 kg micheli 1 coupe au printemps (mélanges riche en protéines) RGI alternatif diploïde + trèfle incarnat 3-5 kg + 16-18 kg RGI alternatif diploïde + trèfle de perse + trèfle de 3-5 kg + 10-12 kg micheli + 3-5 kg 2 coupes automne + printemps RGI alternatif diploïde + RGI non alternatif +trèfle de 15 kg + 5 kg + 12 kg perse Pour le choix des variétés des différentes espèces, les références agronomiques sont sur le site internet : http://www.herbe-book.org/ Page 3/8 LES METEILS, DES MELANGES A SEMER A L’AUTOMNE Selon les exigences des animaux à nourrir, les méteils peuvent être implantés à 2 fins : soit récolte en fourrage précoce fin avril pour des méteils riches en légumineuses (teneur élevée en protéines) ou bien récolte plus tardive vers le 25-30 mai autour de 1000 ° jour - base 1er février (pour la production d’un fourrage plus fibreux) soit une récolte tardive à maturité pour la production de grains destinés à la complémentation des rations. Choix des espèces Les méteils sont généralement composés de céréales (triticale, avoine) et de protéagineux (pois, féveroles, vesces), et parfois enrichis avec des trèfles (Michelli, sqarosum,…). Pour composer son mélange et en fonction de l’objectif de production, plusieurs associations d’espèces sont envisageables. Espèces Avantages Inconvénients - Rendement élevé - Peu sensible à l’excès d’eau - Peu sensible aux maladies - Bonne concurrence face aux adventices - Certaines variétés assez sensibles à la verse - Concurrence adventices (port étalé) - Bonne adaptation aux conditions humides - Développement végétatif tardif à très tardif, concurrentiel vis à vis des autres espèces - Adaptation tout type de sol et structurante - Bonne compétitivité - Sensibilité maladies (rouille et anthracnose) - Bonne compétitivité - Risque de verse si trop forte densité (maxi 25 à 30 grains/m²) VESCE - Très bonne compétitivité - Sensible à la verse - Risque d’étouffement des autres espèces du mélange TREFLE - Nombreuses espèces - Couverture du sol - Teneur en azote de la plante TRITICALE AVOINE FEVEROLE POIS FOURRAGER - Sensibilité au froid à l’implantation Choix des variétés Liste non exhaustive de variétés à retenir dans les mélanges : Page 4/8 Caractéristiques TRITICALE GRANVAL (2005) VUKA (2010) TRISKELL (2001) TRIBECA (2008) ½ précoce à épiaison, bonne tolérance maladies Bonne tenue à la verse et tolérance maladies Potentiel en retrait, bonne tolérance aux maladies et à la verse Bon potentiel, donné tolérant maladies foliaires, Bonne tenue de tige AVOINE DALGUISE FEVEROLE AXEL DIVA IRENA Productive, précoce, avec une bonne tolérance au froid et à la verse. Bonne productivité, Bonne résistance au froid Riche en protéines, sensibilité au froid POIS ASSAS ARKTA VESCE PEPITE CORAIL ½ précoce, produit une masse de fourrage importante, Riche en matière azotée. Floraison tardive, riche en matière azotée. Bonne tolérance au froid. Bonne productivité et valeur alimentaire Bonne productivité et tolérance maladies Type de Trèfles Michelli Incarnat Perse Squarosum Croissance rapide au printemps, adapté tous types de sols Productif, valeur nutritive, sensible à l’excès d’eau Productif, riche en protéines, capacité de repousse Productif, riche en protéines, capacité de repousse L’implantation o La date de semis est un compromis entre la date de semis de la céréale (plutôt précoce) et celle des protéagineux plus tardive (pour limiter le risque de gel et salissement). On retiendra plutôt des semis vers le 20-30 octobre. Bien sûr en fonction de la portance des sols, ces dates peuvent être avancées. o La profondeur de semis est également un compromis à trouver entre la céréale semée en surface et le protéagineux semé plus profond, on retient 3 à 4 cm. o La technique de semis la plus courante est le semis en ligne (semoir à céréales) réalisé en un seul passage. Il faut au préalable effectuer un bon mélange des graines afin d’obtenir la meilleure répartition possible au champ. La deuxième technique de semis moins utilisée, est le semis en 2 passages. Le principe est de semer à la volée la féverole et de l’enfouir par un labour, puis dans un 2ème temps de semer la céréale et le protéagineux en ligne. Les avantages sont un meilleur contrôle de la profondeur de semis et une atténuation du risque de gel de la féverole. Page 5/8 Densité de semis L’objectif est d’obtenir au minimum 30 % de protéagineux dans la biomasse à la récolte tout en évitant la verse grâce de la céréale qui joue ici un rôle de tuteur. Exemple de mélanges Semis grains/m² Mixte : ensilage (riche en fibre) ou grain Triticale – pois - vesce 200-25-25 Mélanges Semis Kg/ha 110-45-15 Ensilage : riche en protéines (teneur > 17 MAT) Triticale – avoine - pois – féverole - vesce 85-25-22-15-15 50-10-40-60-10 Triticale – avoine - pois – féverole – trèfles* 85-25-22-1550-10-40-60-12* * associer deux types de trèfles (3 kg Michelli + 9 kg Sqarosum ou 7 kg incarnat + 5 kg perse) Adapter les doses de semences en fonctions des types de sol, des conditions et de la date de semis… En sols argileux, remplacer le triticale par du seigle qui possède un système racinaire puissant. Désherbage Essentiellement en préventif par une bonne gestion de l’agronomie : - Déchaumage et si possible réaliser des faux semis, - Retarder la date de semis pour limiter la levée des adventices, - Etouffement des adventices par une couverture du sol du mélange. Fertilisation Fumure phospho-potassique Un apport de fumier bovin d’environ 10 à 15 T à l’implantation apporte (selon la composition) : 60 à 70 unités de P2O5 - 120 à 150 unités de K2O Fumure azotée Page 6/8 L’objectif est de limiter la fertilisation azotée grâce à la présence de la légumineuse dans le mélange. La quantité à apporter se fait au juger de l’état végétatif de la culture à la parcelle, de façon à ne pas avantager une espèce au détriment des autres. Pour favoriser la céréale, prévoir un apport limité à 30 U (stade 1 nœud) fin mars, voir une impasse dans le cas d’apports organiques fréquents. Protection phytosanitaire Peu d’interventions à prévoir, les méteils sont peu sensibles à la pression maladies. Surveiller les limaces à l’implantation Récolte Selon l’objectif visé, production d’un fourrage riche en protéines et apport de fibre, le point le plus délicat à maîtriser est de bien repérer le stade de la récolte Mélanges riche en fibres à destination des génisses, jeunes bovins ou vaches allaitantes : Pour une bonne conservation, viser un stade optimum de récolte de l’ordre de 30-35 % de matière sèche. Ce pourcentage correspond au stade laiteux pâteux de la céréale, la paille est encore verte autour des nœuds sur la tige. Ce stade se situe début juin et peut évoluer très vite, jusqu’à 1 point de MS/jour en cas de fortes chaleurs. Mélanges riches en protéines à destination des vaches laitières : Selon les espèces présentes et dominantes, la teneur en protéines est maximale au stade début floraison du pois, trèfle au stade bouton floral, féverole au stade apparition des premières gousses. Pour se donner un point de repère dans la culture, vous pouvez ajouter un peu d’orge (5 kg maxi) dans le mélange et repérer le moment ou l’orge (espèce précoce) commence à épier. Pour une bonne qualité du fourrage récolté. Penser à ajouter un conservateur hétéro-fermentaire pour éviter l’échauffement de l’ensilage à l’ouverture du silo. Avantages Fauche + ensileuse herbe classique - Disponibilité du matériel - Possible avec de la verse Coupe Kemper - Hachage régulier - Matériel utilisé sur maïs Coupe moissonneuse Coupe directe - Coupe régulière - Pas de perte - Possible avec de la verse - Coupe régulière - Pas de perte, pas de bourrage - Rapide Page 7/8 Inconvénients - Risque de bourrage avec de la vesce - Perte d'épis - Deux passages - Ensiler immédiatement pour éviter d'augmenter la MS ! - Coupe irrégulière - Impossible si fourrage versé - Risque de bourrage avec de la vesce - Adaptateur nécessaire - Les céréales collent si elles sont trop vertes - Coût VALEURS ALIMENTAIRES Exemple de valeurs de fourrages RGI pur Méteil immature 9 échantillons 8 échantillons 6 échantillons 6 échantillons 1057°C-207 j 1210°C-220 j 798°C 912°C de végétation de végétation Rendement 4,3 tMS/ha 5 tMS/ha 8,2 tMS/ha 9,8 tMS/ha %MS 17,1% 17,6% 16,9% 23,0% UFL 1,01 0,99 0,83 0,82 UFV 0,96 0,94 0,76 0,75 PDIN 75 66 97 77 MAT 13,1% 11,6% 16,1% 12,9% Valeurs alimentaires issues des suivis réalisés par le Programme Herbe et Fourrages en Limousin, en 2014. Valeur alimentaire (en vert) Nb réfs 7 5 6 5 % MS 17 16 17 19 MAT g 104 135 101 120 12 211 RGI montaison Seigle montaison Seigle épié Triticale montaison Trèfle incarnat 4 non fleuri Vesce commune 7 Vesce velue 7 Valeurs alimentaires mesurées d’Agriculture de Normandie Valeur UFL 0,90 0,94 0,87 0,95 0,97 au kilo de MS UFV PDIN g 0,86 67 0,90 83 0,82 62 1,00 76 0,93 135 PDIE g 84 92 84 88 99 15 230 0,90 0,84 148 98 13 248 0,87 0,81 160 99 sur le fourrage vert dans les différents essais Chambres Fiche rédigée par l’équipe productions végétales Contact : Philippe RAIMON 05 49 77 15 15 – [email protected] Page 8/8