SPécial luxe

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SPécial luxe
market.ch - numéro 95
décembre // 2011 - JANVIER // 2012
FINANCE // ECONOMIE // LUXE // IMMOBILIER // TECHNOLOGIE
DETTE GRECQUE
Vers un plan
Marshall bis?
IMMOBILIER
Lofts
d’exception
quo vadis
E-commerce:
la Suisse se réveille
Le nucléaire plus
brûlant que jamais
décembre // 2011 - JANVIER // 2012 // 8 CHF
Banquiers:
arrêtez les artifices
comptables!
er
x
u u
l cœ
l
ia de
8 CHF
c ups
é
SP s co 11
le
20
market.ch // Sommaire
//10
SOMMAIRE N°95
décembre 2011 - jANVIER 2012
Chronique
09
La chronique économique
par Scott Wolle
Finance
10 22
24
26
Quo Vadis Private Banking?
Les réponses de:
11 Michel Juvet, Banque Bordier & Cie
15 Anne Héritier Lachat et Charles Pictet, FINMA
Analyse
Dette grecque: sur la piste d’un plan
Marshall bis ?
Commentaire
Etat des lieux sur le marché
des dettes financières
Indices BBGI
L’effet de change au secours
de la performance
Scanner international
30 L’énergie nucléaire:
plus brûlante que jamais 37 Arrêtez les artifices
comptables !
30
ÉDITO
L
a plus belle fille du monde ne peut
donner que ce qu’elle a. Or, la
finance n’ayant plus rien à financer, elle ne peut plus rien donner, CQFD.
C’est ce qu’en termes polis on entend
par «gestion de la décroissance». Des
économies anémiques, des surendettements criants, à quoi viennent s’ajouter
des régulateurs encore traumatisés par
les événements de 2007-2008 ainsi que
les gesticulations de ceux qui souhaitent
Véronique Bühlmann
prendre les places de premiers solistes
Rédactrice en chef
sur le marché financier européen en
phase de création, les fondamentaux de
notre belle finance ne sont guère encourageants.
Fort heureusement, ce secteur n’est pas monolithique et comporte
encore un certain nombre de poches d’activités, dont la gestion de fortune. Comme l’explique Michel Juvet, le nouvel associé de la banque
Bordier, dans le long entretien qu’il a accordé à Market, le ressort
essentiel du private banking est la création de richesses. Or, sur ce
plan, l’ensemble des marchés émergents, voire même les Etats-Unis,
ne sont pas au point mort. Aussi, pour peu que nos banquiers helvétiques sortent leurs bras noueux et s’attachent à produire de la performance, ils possèdent suffisamment d’atouts pour se classer très
honorablement dans la course mondiale.
Ce faisant, ces élèves volontiers rebelles, devront, qu’ils le veuillent ou
non, s’accommoder d’un cadre réglementaire en pleine mouvance. Et
de ce point de vue, ils possèdent l’avantage non négligeable de pouvoir s’appuyer sur la détermination, la pugnacité et les compétences
d’une autorité de contrôle menée de main de maître. «Nous ne nous
contenterons pas de faire du copier – coller», affirmait en substance
Anne Héritier Lachat, présidente du conseil d’administration de la
FINMA, lors d’une récente conférence organisée par la British Swiss
Chamber of Commerce. N’est-ce pas précisément dans une approche
de ce type que réside la possibilité de dégager des avantages concurrentiels durables?
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
02//
03
market.ch // Sommaire JANVIER 2012
//30
Économie
40
Spécial luxe
Les coups de cœur 2011
Technologie
//40
56
Le dossier IBCom
66
Event
Ce qu’il ne fallait pas manquer
70
SISR : Le cloud computing en confiance
70
GITI : Réseau et environnement
72
GRI : Les tendances de l’informatique
en 2012
75
SwissMedia: Un prix international
pour l’innovation et le Management
76
Internet: Les nouveaux métiers du web
E-commerce : la Suisse se réveille
78 À lire
79 //56
//80
Lifestyle Tech
MARKETING
80
Communication
L’entreprenariat social, une nouvelle forme
de développement économique
82
L’expertise du mois
L’intangible et l’émotionnel : les armes des marques
de luxe contre la crise
84
E-commerce
Pourquoi la pub Dior dérange
pa n e r a i . c o m
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GENÈVE - RUE DU RHÔNE, 19 - Tél. +41 22 818 66 44
market.ch // Sommaire
//94
actualités
86
Décryptage d’une marque
J’aime et je vous le prouve
88
Start-up du mois
Les prises électriques intelligentes
lifestyle
91
Gastronomie
immobilier
94
Dossier
Lofts d’exception en plein cœur de Genève
99
Logement
Le programme bâtiments déploie ses effets
N°95
JANVIER 2012
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chroniQue // chronique financiÈre
eviter leS PIègES
et lES ChAuSSE-TRAPES
de la préviSion
D
ans le domaine de l’investissement,
prévoir est un exercice nécessaire,
mais difficile. Plus les marchés
financiers sont complexes, plus il est ardu
d’établir des prévisions. En outre, la difficulté
inhérente à la prévision est accentuée par les
réponses que les êtres humains ont l’habitude
d’apporter lorsqu’ils sont confrontés à des
situations complexes.
Toutes les études le montrent: les analystes
ont du mal à prévoir les événements complexes inscrits dans le long terme tout comme
ils peinent à anticiper l’évolution de variables
très incertaines comme par exemple, la croissance économique. De plus, sur les marchés
financiers actuels caractérisés par une forte
interconnexion, des changements majeurs
peuvent se mettre en place de manière
presque imperceptible, avant de connaître
une accélération soudaine. Or, ces événements imprévus ont la fâcheuse habitude de
perturber le bon fonctionnement du monde
tel que nous le concevons. Les dix dernières
années ont été riches en situations de ce
type, au nombre desquelles nous relevons,
une attaque terroriste sans précédent, deux
guerres, une crise financière et une crise de
la dette souveraine.
Par conséquent, la prudence nous impose
de comprendre les pièges liés aux prévisions
et de les éviter par une bonne structuration
des processus. Cette dernière doit présenter
trois caractéristiques essentielles, à savoir,
une résistance structurelle, une souplesse
suffisante pour permettre des changements
fréquents mais contrôlés au sein de l’allocation d’actifs, ainsi qu’un suivi continu. La
résistance structurelle fait référence à une
sorte de protection contre l’impact négatif
Scott Wolle
Directeur de l’investissement
Invesco Global Asset Allocation
d’événements extrêmes, difficiles à d’anticiper, mais qui surviennent plus souvent que
les modèles standard ne le prévoient. Les
portefeuilles qui bénéficient d’une telle résistance présentent une diversification adéquate
entre des classes d’actifs qui réagissent de
manière différente selon les environnements
de marché – par exemple, des bons du Trésor
à échéance éloignée peuvent apporter une
protection à la poche actions d’un portefeuille
pendant les périodes de récession. Toutefois,
pour que la diversification soit efficace, il faut
évidemment que les actifs sélectionnés fassent l’objet d’une pondération suffisante pour
que leur impact soit important lorsqu’il est le
plus nécessaire. Cet impact peut être estimé
par une simple analyse de scénarii ou par
des méthodes quantitatives plus rigoureuses.
Dans un second temps, le profil de rendement/risques des portefeuilles structurellement résistants doit être optimisé par des
changements fréquents et sous contrôle au
sein de leur allocation d’actifs. Pour ce faire,
une approche disciplinée fondée sur des
prévisions à court terme peut être utilisée,
les prévisions à court terme reposant sur un
grand nombre de facteurs très sensibles aux
signaux du marché. Ce faisant, il importe de
ne pas trop s’éloigner du modèle structurellement résistant, ni d’éliminer totalement les
couvertures en place dans le portefeuille.
La troisième et dernière caractéristique, peutêtre la plus importante, est la nécessité de
chercher en permanence les faiblesses du
processus, ainsi que les opportunités qu’il
présente. Le processus d’investissement
doit être continuellement remis en cause: de
cette manière, l’équipe de gestion peut évaluer efficacement les avantages potentiels
et les risques qui accompagnent certaines
améliorations, tout en réduisant l’exposition à
de nombreux biais comportementaux connus.
En conclusion, il importe de reconnaître qu’il
n’est pas possible de gérer un portefeuille
sans établir de prévisions, et même ceux qui
nient la présence de prévisions dans leurs
processus sont obligés de former des anticipations implicites sur le fonctionnement du
monde, ce qui revient au même. Par conséquent, il est essentiel de connaître les limites
d’une prévision et de savoir éviter les pièges
les plus fréquents de cet exercice.
NB: Pour une analyse plus détaillée des prédictions, cf. «The
perils of prediction» p.21 à 23, risk & reward, research
and investment strategies, 4th quarter 2011, Invesco
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Finance // doSSier
doSSier
prIVATe
BANKING
QUO VADIS
PRIVATE
BANKING
?
10 // 11
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Finance // doSSier
COMBATIVITé ET DIALOGUE
SONT LES CLEFS DU FUTUR
Véronique Bühlmann
général que nous connaissons aujourd’hui. Il
est probable que pour contrer alors les effets
négatifs de la mondialisation (pertes d’emplois et diminution des revenus) les autorités
monétaires et politiques des pays développés ont voulu créer des richesses financières et immobilières. Les bulles de crédit
ont ainsi fait croire pendant des années que
si les revenus ne progressaient pas, il était
possible de contrebalancer cet élément par
des hausses de prix des actifs.
L’
En quoi la gestion de fortune sera-telle influencée par cette évolution du
secteur financier dans son ensemble?
La gestion de fortune dépend assez peu de
l’évolution du crédit, elle repose essentiellement sur la création de richesses. Par conséquent, lorsque ce segment croît, il s’agit d’un
indicateur positif. Cela signifie également
que les filets de sécurité privés des individus, qu’il s’agisse de leur fortune privée ou de
leurs avoirs détenus au travers des fonds de
pension, deviennent plus importants.
SUITE LOGIQUE ET SIGNE DES TEMPS, MICHEL JUVET, CONNU POUr LA QUALITé DE
SON ANALYSE ET DE SA rECHErCHE, DEVIENDrA ASSOCIé DE BOrDIEr & CIE AU
1Er JANVIEr 2012. À 51 ANS ET APrèS AVOIr ŒUVré PENDANT 25 ANS AU SEIN
DE LA BANQUE, CE DIrECTEUr DE LA rECHErCHE ET MEMBrE DU COMITé DE
DIrECTION ENTrE DANS LE CéNACLE DES «INDéFINIMENT rESPONSABLES» À UNE
PérIODE QUI N’EST PAS PArTICULIèrEMENT FACILE. COMME IL LE SOULIGNE LUIMÊME: «ON NE PEUT PAS éVITEr DE PrENDrE DES rISQUES, L’ESSENTIEL, C’EST
DE LES SUrVEILLEr». DANS L’ENTrETIEN QUI SUIT, IL LIVrE SON ANALYSE DE L’INDUSTrIE FINANCIèrE ET DU PrIVATE BANKING EN PArTICULIEr.
hypertrophie du secteur
financier est un concept
qui redevient très en
vogue aujourd’hui.
Comment le spécialiste
de l’analyse macro-économique que vous êtes envisage-t-il la
situation?
En Suisse, les hypertrophies sont multiples.
En regard de la taille de l’économie du pays,
les secteurs de la pharmacie, de l’horlogerie
et du luxe peuvent également être considérés comme «trop importants». Ce n’est donc
pas une caractéristique propre au secteur
financier et elle est plutôt positive puisqu’elle
témoigne du fait que les entreprises ont su
développer leur savoir-faire et une compétence internationale.
Au niveau mondial, le secteur financier est
assurément hypertrophié. Depuis une vingtaine d’années, partout dans le monde, il a
gagné en importance et ceci résulte des
politiques d’expansion des masses monétaires et de l’accroissement de la demande
de crédits. S’il y a eu demande de crédits,
cela a d’abord signifié que l’économie se portait plutôt bien. En revanche, aujourd’hui ont
sait qu’il y eu exagération. Par conséquent
le poids relatif du secteur ne peut aller que
dans un seul sens, la diminution.
Il est certain que les politiques monétaires
américaines menées depuis le début des
années 90 et jusqu’au milieu des années
2000 ont conduit à des abus. C’est là que
tout a démarré puis essaimé à travers le
monde pour mener à l’excès d’endettement
Qui dit création de richesses, dit croissance économique. De ce point de
vue, le potentiel d’évolution de la gestion de fortune ne vous paraît-il pas
amoindri?
Les perspectives de croissance économiques varient fortement selon les zones
géographiques. Elles restent plutôt favorables pour les pays émergents et notam-
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Finance // doSSier
mon argent
doSSier
prIVATe
BANKING
ment ceux qui disposent d’importantes
réserves de matières premières. Elles ne
sont pas défavorables pour les Etats-Unis
qui, grâce à leur flexibilité, restent en mesure
de créer de la valeur.
Par contre, je suis beaucoup moins optimiste
pour l’Europe qui se trouve confrontée à un
dilemme: soit elle entame une restructuration en profondeur et parvient à augmenter
sa productivité et améliorer sa flexibilité, soit
ses richesses et fortunes s’expatrieront.
Si l’on suit votre raisonnement, la
situation globale est donc plutôt favorable au private banking?
Oui, mais il faut suivre les poches de croissance et aller dans les zones de développement. La démarche est donc plus complexe.
D’une part, cette clientèle est beaucoup
plus éloignée géographiquement que notre
clientèle européenne traditionnelle, d’autre
part, elle trouve sur son propre marché des
compétences qui se sont renforcées et ceci
rend la situation plus concurrentielle. Cette
évolution, alliée à la difficulté accrue d’attirer la clientèle dans notre pays, explique
que les banquiers privés établissent des
bureaux de représentation dans ces zones
de croissance ou sur leurs marchés-clef.
Nous l’avons fait par exemple pour Singapour où nous avons obtenu une licence
bancaire au début de l’année et nous avons
sélectivement renforcé notre présence sur
les marchés français et britannique. La mauvaise nouvelle tient au fait que s’il devient
trop compliqué de gérer depuis la Suisse,
les nouveaux emplois se créeront, mais à
l’étranger.
«Les bulles de crédit ont fait croire pendant
des années que si les revenus ne progressaient pas, il était possible de contrebalancer cet élément par des hausses de prix
des actifs»
Michel Juvet, associé Bordier & Cie dès le 1er janvier 2012
Craignez-vous donc une dégradation
de la place suisse?
La perception qu’ont les clients de notre
pays s’est dégradée, notamment en ce qui
concerne une certaine sécurité juridique.
Les changements brutaux apportés au
secret bancaire ont montré une fragilité
de la Suisse lorsqu’elle est confrontée aux
puissants. Quant au niveau de la qualité du
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Finance // doSSier
doSSier
prIVATe
BANKING
métier dispensé en suisse, il reste très élevé
et apprécié par les clients mais il est vraiment fonction du type de banques.
Si l’on se replace sur le long terme, on
a l’impression que les difficultés évoquées aujourd’hui n’ont rien de très
nouveau. Où se situe le changement,
si souvent mis en avant?
Il y a vingt ans, les marchés émergents
étaient beaucoup moins présents qu’ils ne
le sont aujourd’hui, par conséquent le défi
géographique ne se posait pas de la même
manière. Par ailleurs, la réglementation a
énormément progressé et je crois que 2008
a constitué un véritable choc pour nombres
d’acteurs, du moins en ce qui concerne le
secret bancaire.
Qu’il s’agisse de la banque ou de
toute autre activité économique, la
nécessité de s’adapter à de nouveaux
environnements est toujours présente. Sur quels éléments spécifiques
vous paraît-il important d’insister
aujourd’hui?
Il me paraît essentiel de travailler sur les
compétences fiscales et de gestion. En
matière de gestion d’actifs pure, la Suisse ne
figure pas parmi les premiers, les «hyper performants», elle se classe dans la moyenne.
Je pense donc qu’il importe de se renforcer
dans ce secteur, notamment en améliorant
les méthodes pour viser une performance
durable à moyen terme. En revanche, pour
ce qui concerne la gestion privée, je pense
que nous possédons toujours deux avantages. Alors que dans la plupart des pays,
qu’il s’agisse des Etats-Unis, du royaumeUni ou de la France pour n’en citer que
quelques-uns, la gestion reste très locale,
nous possédons une véritable capacité à
intégrer le monde et à donc à penser les
stratégies en termes globaux. Par ailleurs,
sur le plan du service et de la connaissance
approfondie de notre clientèle, je crois que
là aussi, nous demeurons très compétitifs.
14 // 15
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
capter une clientèle, sachant que le modèle
d’affaire est à inventer.
« Nous possédons
une véritable capacité à intégrer le
monde, à penser les
stratégies en termes
globaux »
Il a été reproché à la banque privée
suisse de vouloir exporter son propre
modèle et de n’avoir pas su s’adapter
aux besoins de la demande locale et
ce, sur un grand marché comme les
Etats-Unis. Que pensez-vous de ce
type d’analyse?
Je ne connais pas le client-type américain
mais il semble qu’il tend effectivement à
considérer son banquier comme un simple
intermédiaire qui doit juste être le moins cher
possible (ndlr: la clientèle initiant souvent
elle-même ses transactions, elle recherche
plus le courtier passeur d’ordres plutôt que
le conseiller en investissements). Cela dit
le marché américain est très réglementé et
complexe et les risques juridiques y sont élevés, ce dernier constat s’applique d’ailleurs
à toutes les branches de l’économie et pas
seulement à la finance. Jusqu’à présent les
gérants de fortune suisse qui ont tenté de
s’y implanter n’ont pas rencontré le succès
escompté, mais je reste persuadé que celui
qui a le courage d’aborder ce marché peut y
De par leur comportement, les nouvelles clientèles ont plutôt le profil de
type américain que le profil continental. N’est pas un obstacle?
La nouvelle clientèle tend à investir d’abord
dans sa propre région et possède en effet
une culture «temps» différente de la nôtre:
elle exige de la rapidité et des coûts de transaction quasi inexistants. Par conséquent, je
pense qu’il importe dans un premier temps de
s’adapter à ce type de demande puis, dans
un deuxième temps, d’expliquer le modèle
de gestion privée tel que nous l’envisageons
pour ensuite le vendre.
Le comportement des marchés financiers représente un deuxième facteur
essentiel au développement de la gestion de fortune. N’est-il pas très défavorable aujourd’hui?
La tendance est effectivement au placement
sécurisé. Personne n’ayant envie de prendre
des risques, la demande va au compte de
dépôt, même si les risques des dépôts sont
aussi considérables en cas de faillite. Mais
il s’agit d’une situation temporaire et l’on
observe généralement que dès que les
bourses reprennent, l’appétence pour le
risque augmente très rapidement.
Du point de vue du gérant de fortune, cette
phase de non performance de l’ensemble
des actifs, agit comme un anesthésique sur
la rentabilité. C’est la raison pour laquelle il
est important de maintenir un ratio coûts/
revenus adéquat qui permette d’absorber ces
phases d’hivernage. Pour les établissements
qui affichent des ratios de l’ordre de 80-85%,
il est certainement très difficile de faire face
à une telle situation.
Malgré un environnement qui n’a rien
de particulièrement enchanteur, votre
établissement est parvenu à attirer de
nouveaux capitaux en 2011. Outre les
poches de croissance mentionnées
Finance // doSSier
plus haut, quels autres facteurs vous
ont-ils permis de progresser?
En regard d’un océan européen démonté,
la Suisse reste, malgré tout, un havre de
sécurité, et ce y compris pour les clients
européens dont les avoirs sont déclarés. Et
l’avantage de la proximité des propriétaires
de la banque demeure entier.
Par ailleurs, nous continuons à bénéficier de
l’effet «petite banque». Les grands établissements, impliqués dans la crise de 20072008, se sont littéralement tirés une balle
dans le pied, à la fois par leur comportement
incompréhensible, leur incapacité à assumer
leurs erreurs et la non remise en question de
leurs politiques de rémunération.
De plus, du côté de leurs clients, ils ont trop
longtemps concentré leurs efforts sur la
vente de leurs propres produits plutôt que
sur une réelle gestion de portefeuille adaptée. En comparaison, les banquiers privés
ont l’air d’être chers mais étant transparents,
il est assez facile de montrer que leurs coûts
sont tout à fait concurrentiels par rapport à
des produits qui peuvent inclure des coûts
cachés substantiels.
Faut-il en déduire que vous privilégiez
la gestion en direct?
En général oui, mais ce n’est pas systématique. Les produits financiers peuvent également être intéressants au cas par cas et, pour
les portefeuilles qui n’auraient pas une taille
suffisante, il peut être intéressant d’assem-
bler des thématiques sous forme de produit,
pour autant que les coûts ne soient pas rédhibitoires. Ce que je tiens à souligner c’est
que nous ne cherchons pas à améliorer notre
rentabilité par le biais de la distribution de
produits financiers. Ceux-ci ne sont utilisés
que lorsqu’ils répondent à un souci d’investissement et par conséquent à la question:
en quoi sont-ils intéressants pour nos clients
dans le cadre d’une allocation d’actifs?
Autre thème récurrent, les places
financières concurrentes. Quelle est la
situation sur ce front?
Que Hong Kong se déplace à Genève et
vante ses charmes, et notamment celui d’être
la meilleure place sans fiscalité, me paraît
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Finance // doSSier
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prIVATe
BANKING
préoccupant. Contrairement à Singapour
qui se montre extrêmement attentive à l’origine des fonds qu’elle gère, Hong Kong ne
s’est pas manifestée sur cette question, en
particulier en ce qui concerne les actifs non
déclarés d’origine européenne.
Globalement la Chine applique Bâle III
comme elle l’entend et il en va de même
des autres règles qui concernent le secteur
financier. Par conséquent Hong Kong, centre
financier offshore de la Chine, n’hésitera pas
à faire défendre ses intérêts. Il s’agit donc
d’un nouveau concurrent qui devient très
important.
Dans ce contexte, estimez-vous que le
secteur va entrer dans cette fameuse
phase de consolidation prédite depuis
si longtemps par les «experts», une
évolution qui toucherait en premier
lieu les établissements qui n’auraient
pas la taille critique?
Lorsque les experts sont eux-mêmes
conseillers en fusions & acquisitions, il paraît
opportun de prendre une certaine distance
vis-à-vis de leurs conclusions! Certes, et
c’est l’argument souvent avancé, les coûts
d’acquisition ont diminué. Mais de l’autre
côté, les établissements de gestion de fortune sont aussi devenus moins rentables.
En outre, la croissance externe n’est pas la
panacée: intégrer deux entités est une opération complexe (ndlr: la récente décision du
Crédit Suisse d’intégrer totalement Clariden
Leu, elle-même résultat de la fusion de cinq
entités en 2007, en est un bon exemple). Je
crois que l’objectif principal aujourd’hui est
de parvenir à garder la clientèle existante et,
pour ce qui concerne la croissance externe,
il faut se méfier des ambitions démesurées.
Selon moi, toutes les tailles sont critiques,
l’essentiel repose dans l’organisation. De ce
point de vue, si l’environnement devient plus
hostile, je table moins sur une consolidation
au travers de fusions que sur l’émergence de
plates-formes communes qui visent à minimiser les coûts, qu’il s’agisse de la recherche,
16 // 17
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
de communiquer. Le dialogue n’a jamais été
aussi nécessaire parce que les questions
sont complexes et si l’on ne fait pas un effort
d’explication important, le risque est de favoriser les extrêmes.
«Hong Kong, centre
financier offshore
de la Chine, devient
un nouveau concurrent très important».
de l’informatique ou encore des produits
et de leur distribution. Avant d’envisager la
fusion, il me semble que les établissements
concernés agiront en vue d’améliorer leur
ratio coûts/revenus.
Un autre thème très en vogue est la diabolisation de la finance. En témoigne
ce récent discours de Roger Carr, président de l’association des entreprises
britanniques (Confederation of British Industries) dans lequel il affirmait
«nous devons encourager tous ceux
qui occupent des positions clefs – le
gouvernement, l’opposition, les régulateurs et les commentateurs- à faire cesser la diabolisation de l’industrie, de la
banque, de l’énergie ou de la défense».
Depuis 2008, l’image de la finance se
dégrade. Qu’en pensez-vous?
Nous sommes dans une société qui, de
manière générale, diabolise tout. Ce qui est
vrai pour la finance l’est aussi pour le système politique: nous sommes confrontés à
un véritable problème de société. Au-delà
de la rumeur, il existe des faits objectifs à
propos desquels «les diabolisés» se doivent
Concrètement, quels devraient être les
axes de communication pour le secteur financier?
Nous devons agir à plusieurs niveaux. Il faut
expliquer notre métier en toute transparence
car il n’y a aucune honte à gagner de l’argent.
Il faut travailler, travailler et encore travailler
et se concentrer sur le service à nos clients.
Une entreprise ne vit que parce qu’elle a
des clients: cette évidence a été un peu trop
occultée durant les années grasses.
De manière générale, Etat, politiques et financiers doivent mener le même combat, celui
d’une transparence accrue. Au niveau de
la Suisse, j’appellerais également à plus de
combativité vis-à-vis de ceux qui cherchent à
faire main basse sur nos activités. En ce qui
concerne l’Europe, il me semble que la Suisse
ne devrait pas être traitée comme elle l’est
actuellement. Les mouvements de capitaux
de la Suisse vers l’Union Européenne (UE)
sont loin d’être négligeables : avant la crise ils
se chiffraient en dizaine de milliards de francs
suisse par an. Par l’achat d’obligations, la
Banque Nationale Suisse compte aujourd’hui
au nombre des financiers de l’Etat français.
Le total des investissements de la Suisse
dans l’UE s’élevait à fin 2009 à 377 milliards
de francs. Finalement il serait bon de rappeler que notre pays présente une balance
commerciale déficitaire vis-à-vis de la France
et de l’Allemagne! Sans parler du fait que la
Suisse a augmenté l’année passée les montants qu’elle mettait à disposition du FMI,
montants dont profite maintenant l’UE. Nous
sommes donc un partenaire non négligeable
de l’UE et il est plus que temps de faire valoir
cet argument dans les négociations vis-à-vis
d’une union tentée par le protectionnisme.
Ne nous laissons plus imposer le monologue,
passons au dialogue!
Finance // doSSier
doSSier
prIVATe
BANKING
dura
lex,
Sed lex
QU’ON LE VEUILLE OU NON, LE MONDE
A CHANGé. ET C’EST DE STrATéGIES
PLUS QUE DE TACTIQUES DONT LA
PLACE FINANCIèrE A BESOIN. MESSIEUrS LES BANQUIErS, VEUILLEZ PASSEr DU NOIr ET BLANC À LA COULEUr,
AINSI PEUT SE réSUMEr L’INVITE LANCéE PAr LA PréSIDENTE DE L’AUTOrITé FéDérALE DES MArCHéS FINANCIErS, LA FINMA!
C’
«Une empêcheuse
de banquer en rond?»
est avec un art très consommé de
mettre les pieds dans le plat que
le Prof. Anne Héritier Lachat
qui va bientôt fêter le terme de sa première
année de présidence du conseil d’administration de la FINMA, s’est exprimée devant
l’auditoire très dense invité récemment par la
British Swiss Chamber of Commerce (BSCC)
à Genève. Comme l’a rappelé Michael McKay,
président du chapitre genevois de la BSCC,
notre gendarme du marché financier, reconnu
pour son indépendance, «a enchaîné les défis
tout au long de sa carrière». Et à ceux qui
confondraient encore masochisme et courage,
c’est sur un: «Non, je ne suis pas masochiste, je
suis venue pour vous écouter» que le professeur a entamé sa présentation intitulée: «Comment la FINMA contribue-t-elle à développer
l’avantage compétitif de la gestion de fortune
privée et institutionnelle en Suisse?»
Fidèle au principe selon lequel la meilleure
défense c’est l’attaque, la juriste a d’emblée mis
les points sur les «i», affirmant en substance:
si vous pensez que nous ne sommes que des
empêcheurs de banquer en rond, ma présen-
Finance // doSSier
PENSEZ-VOUS VRAIMENT QUE NOUS EXAGÉRONS?
25.0
Evolution du leverage ratio des grandes banques suisses 1906 - 2010
20.0
tation peut s’arrêter là. Nul auditeur n’ayant
quitté la salle, elle a poursuivi en rappelant
le cadre légal dans lequel opère la FINMA et
notamment ses objectifs, définis dans l’article
cinq de la loi sur la surveillance des marchés
financiers, objectifs qui sont de «protéger… les
créanciers, les investisseurs et les assurés, et
d’assurer le bon fonctionnement des marchés
financiers. Elle (la loi) contribue ce faisant à
améliorer la réputation et la compétitivité de la
place financière suisse.»
Vers une dénationalisation en règle
Toute la nuance est dans le «ce faisant», qui
signifie que la défense de l’intérêt compétitif
de l’industrie financière suisse n’est pas le but
premier de la FINMA. «Comparé aux autres, le
cadre réglementaire suisse est très spécial»
affirmait l’oratrice, expliquant que ce «ce faisant» est «très exotique» et que c’est le parlement qui a voulu l’inscrire dans la loi, vraisemblablement influencé par le fait qu’à l’époque
le débat sur la règlementation/dérèglementation/surrèglementation faisait rage. Pour la
juriste il importe donc comprendre la logique de
la loi, ce qui ne semble pas être le cas.
Passant au chapitre des leçons tirées de la
crise, la présidente de la FINMA en voit plusieurs. La première est que le système financier ne peut pas être laissé à lui-même: l’autorèglementation a clairement montré ses limites.
Deuxièmement, l’idée selon laquelle les techniques de gestion sophistiquées des risques
permettraient de détenir des réserves de capitaux moins importantes est «une chimère».
Troisièmement, les questions de liquidité et de
financement des banques, étant critiques pour
les banques, elles ne peuvent plus être négligées. Enfin, la question de la taille, le fameux
«too big to fail» ne peut plus être ignoré. Mais le
point le plus intéressant réside peut-être dans
ce constat qu’à l’issue de la crise nous sommes
allés vers une «dénationalisation de la règlementation»: «Même si les réponses restent
locales, les autorités internationales, quoique
autoproclamées dans la mesure où elles n’ont
en principe qu’un pouvoir de recommandation,
sont suivies par tout le monde».
Et pour rester au chapitre des mauvaises nouvelles, il existe «une tendance claire, quoique
15.0
2010: 3,1%
10.0
5.0
0.0
1910
2014
Source : Banque Nationale Suisse, FINMA
lente au niveau de la mise en œuvre, à une
règlementation bancaire plus stricte». En effet,
l’accord Bâle 2.5 n’entre en vigueur qu’à la
fin de cette année et Bâle III sera progressivement mis en place au cours des huit ans à
venir. Enfin, en ce qui concerne les établissements qui présentent un risque systémique, les
travaux sont en cours au niveau international.
Bref, conclut l’oratrice: «quatre années après le
début de la crise, aucune règlementation internationale n’est encore en vigueur».
Quelles ont été les réponses de la Suisse?
La FINMA tâche, dans la mesure du possible,
d’adapter les règlementations à nos spécificités. Cela n’a pas été le cas pour Bâle III
qui n’est pas doté du fameux «Swiss finish».
En revanche, la Suisse a été «première de la
classe» en ce qui concerne les établissements
présentant un risque systémique. «Nous n’avions pas d’autre choix», estime la présidente de
la FINMA qui, présentant l’évolution du levier
d’endettement des banques suisses sur la longue période, demande: «pensez-vous vraiment
que nous exagérons? Avec un ratio de 3.1% en
2010, il est nécessaire de revenir à un niveau
plus élevé, même si nous n’envisageons pas
de revenir aux 20% qui prévalaient au début
du siècle».
Secret, adieu !
Mais c’est sur le champ de bataille international que la bataille est la plus rude. La règlementation extraterritoriale gagne du terrain
au point que «tout le monde travaille pour le
fisc américain». Approuvé par le Congrès en
mars 2010, le FATCA (Foreign Account Tax
Compliance Act) entre en vigueur le 1er janvier 2013. Selon Anne Lachat Héritier, il s’agit
«d’un régime réglementaire extraterritorial qui
enrôle les institutions financières étrangères
et les utilise pour la collecte d’impôts au profit
du gouvernement américain». Cette règlementation «équivaut à un échange automatique
d’informations imposé de manière unilatérale dans le but de collecter des impôts». Et,
concluait l’oratrice, son impact est extrêmement difficile à évaluer.
Comment répondre à ces défis? Si l’impôt libératoire (solution rubik) représente une bonne
solution et une démarche «innovante» de la
part de l’Association Suisse des Banquiers,
l’oratrice souligne tout de même l’existence
d’une certaine «retenue» de la part de l’Allemagne. En outre, la pression américaine sur
les banques suisses reste forte et il ne fait
guère de doute que le cadre réglementaire de
l’OCDE va encore se durcir. Par conséquent,
le secret bancaire dans sa forme actuelle, ne
pourra pas survivre et le modèle d’affaire de la
gestion privée doit être réinventé ou au moins
adapté. À ce propos, l’oratrice souligne l’intérêt d’une évolution comme la finance durable.
Globalement, la consolidation du secteur
financier paraît inéluctable et, précisait l’oratrice: «la FINMA n’est pas en mesure de stopper ce processus mais elle peut faciliter la
transition». Maintenir des périodes de transition adéquates, aider ceux qui se trouvent en
difficulté ou en phase de fusion et «expliquer
toujours et encore toutes les spécificités de la
place financière suisse».
Un bouclier pour les investisseurs
À ce paysage déjà extrêmement sombre,
Anne Héritier Lachat n’hésite pas à rajouter
une touche de noir en ce qui concerne la
protection de la clientèle. «Je ne dirige pas
une institution de protection des consommateurs! Néanmoins, le résultat d’analyses
objectives montre que, en comparaison avec
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
18 //
19
Finance // doSSier
doSSier
prIVATe
BANKING
d’autres pays, la protection de la clientèle est
sous-développée en Suisse». Et ceci peut
être «catastrophique» pour toute la place.
La présidente de la FINMA s’est dite particulièrement «inquiète» du fait que: «la place
attire déjà des produits et des fournisseurs
de services financiers qui ne veulent pas ou
ne sont pas en mesure de se soumettre à
des normes internationales (i.e. des normes
européennes) plus strictes». Par ailleurs, les
fournisseurs de services financiers suisses
voient leur accès aux marchés étrangers, et
à l’Union Européenne en particulier, s’amenuiser.
C’est la raison pour laquelle l’autorité de
surveillance travaille intensivement sur la
révision de la loi sur les fonds de placement
et ce, avec deux objectifs principaux. D’une
part, elle vise à développer une surveillance
liée aux risques dans le domaine des fonds
de placement. D’autre part, cette révision
cherche à aligner les exigences concernant
les autorisations sur les normes internationales. Ainsi, il devrait être possible d’aboutir à une transparence et une protection
des investisseurs améliorées ainsi qu’à une
homogénéité de la concurrence vis-à-vis des
autres acteurs sur les marchés européens.
Tous pour une place compétitive
Très offensive, Anne Héritier Lachat, concluait
que, bien qu’ayant à combattre sur de multiples
fronts, la FINMA se concentre essentiellement
sur quatre objectifs. Le premier est d’axer
la surveillance sur les risques et l’efficacité:
«notre core business étant la supervision sur
l’effectuons sur la base d’une approche fondée
sur les risques». Si vous ne présentez pas de
risques, vous ne nous voyez pas, précisait-elle.
Le deuxième consiste à améliorer la protection
des investisseurs. Le troisième vise à maintenir un cadre réglementaire solide et cohérent
et, last but not least, la FINMA veut parvenir à
un contexte concurrentiel homogène vis-à-vis
des normes internationales et en particulier
les directives AIFM, précisant que: «nous ne
voulons pas être des esclaves, nous ne nous
contenterons pas de faire du copier-coller».
Insistant sur le fait que l’autorité ne peut, à elle
seule, garantir les avantages concurrentiels de
la place, l’oratrice rappelait que: «la réputation
de la place financière procède d’un effort col-
lectif» émanant du régulateur, les politiciens
et des acteurs de la place qu’elle encourageait d’ailleurs vivement à soigner davantage
leurs relations directes avec les politiciens.
Elle appelait également tous les praticiens
de la finance à venir travailler trois ou quatre
ans au sein de l’instance de régulation pour
un échange d’expérience mutuellement fructueux: «cela vous fait comprendre les enjeux
de la règlementation et cela nous permet
d’améliorer nos processus». «Les acteurs ont
le devoir et le droit d’utiliser les avantages
d’un centre financier bien réglementé… nous
constatons que la Suisse continue d’attirer de
nouveaux capitaux et il y a sans doute une raison à cela, et peut-être le fait que nous nous
montrons moins intrusifs…». Interrogée quant
à la signification de ce «moins intrusif» par une
audritice ayant œuvré au sein la Securities
Exchange Commission, elle précisait qu’elle
entendait par là une règlementation essentiellement basée sur des principes et qui ne
vise pas à régler chaque détail. Pour le reste,
Anne Héritier Lachat invitait les banquiers à
se monter innovateurs et, par conséquent, à
opter pour un plumage «plus chatoyant».
GérEr LA DéCrOISSANCE
N
ommé il y a sept ans au conseil d’administration de la Commission Fédérale des Banques (CFB), l’ancêtre de
la FINMA, Charles Pictet, qui venait de passer 25 ans comme associé de Pictet & Cie,
affirmait alors: «pour les banques, le poids et
la complexité de la règlementation en Suisse
deviennent un sérieux handicap face à la
concurrence étrangère…(et) compte tenu de
cet enjeu, il me paraît important qu’un banquier
accepte de renoncer à ses avantages pour
rejoindre la CFB, afin de la faire bénéficier de
son expérience vécue du métier, de compléter
ses compétences et d’éviter que cette instance
ne soit pilotée que par des juristes, si brillants
soient-ils». Entretien.
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
Si déjà en 2004, le poids et la complexité
de la règlementation constituaient un
handicap, alors que dire de la situation
actuelle?
D’une part, quelques banques ont fait preuve
d’un tel manque de rigueur dans leurs activités que nous avons été contraints d’intervenir,
d’autre part, et ceci est un grand changement,
les normes internationales deviennent des
standards qui nous sont plus ou moins imposés:
ne pas les adopter nous amènerait à devenir
une place financière de deuxième ordre.
En outre, entre 2005 et 2007, beaucoup de
projets sont entrés en vigueur en même temps
et ont demandé aux établissements financiers
de nombreuses réorganisations de leurs pro-
cédures. L’administration et la compliance ont
alors pris le pas sur la gestion et le suivi des
clients, ce qui explique leur «ras-le-bol».
Aujourd’hui, toutes les activités sont assurément beaucoup plus réglementées, mais il
peut aussi y avoir certaines exagérations au
niveau de l’application. Pour donner un exemple
simple, lorsque vous ouvrez un compte, il faut
produire un passeport. Une interprétation par
trop précautionneuse pourrait amener les réviseurs ou les responsables de la compliance à
demander dès l’échéance de ce passeport, que
le document mis à jour soit à nouveau présenté.
Dans la situation actuelle, tout le monde se
couvre à tous les niveaux et cela débouche sur
des situations quelque peu ubuesques, telles
Finance // doSSier
qu’on peut en connaître à l’armée par exemple.
À l’annonce d’une inspection du colonel, le
major prend une marge pour ne pas être en
retard, idem pour les échelons suivants si bien
que tout le monde se trouve prêt deux heures
à l’avance!
Pour en revenir à l’international et notamment
à l’Europe, il faut bien se rendre compte que
son marché financier n’est pas encore établi,
il est en phase de création. Or, du point de vue
réglementaire, cela entraîne un grand nombre
de changements auxquel la Suisse n’est pas en
mesure de se soustraire, du moins si elle veut
pouvoir opérer sur ce marché.
C’est également vrai au niveau des produits. Il
n’y a pas si longtemps, en Suisse, le client faisait confiance à son banquier et les règles en
vigueur paraissaient suffisantes. Ce n’est plus
possible aujourd’hui: nous devons appliquer les
normes européennes, qu’on le veuille ou non, y
compris lorsqu’on est persuadé que la moitié
d’entre elles sont inutiles.
Lors de votre entrée au sein de la CFB,
vous déploriez la prééminence des
juristes. Ne sont-ils pas toujours majoritaires?
La nouvelle composition, décidée par le conseil
fédéral sortant, me paraît au contraire bien
équilibrée. Par exemple, s’agissant des trois
nouveaux membres, Joseph rickenbacher
est spécialiste des crédits commerciaux, un
domaine qui m’est peu familier. Eddy Wymeersch était responsable du contrôle des banques
et des assurances auprès de l’autorité bancaire belge et a ainsi participé aux projets du
Committee of European Securities regulators
(CESr). Il est donc proche de l’Europe et je
trouve courageux de prendre un expert européen pour nous guider dans ce nouveau paysage. Quand à Yvan Lengwiler, ex BNS, c’est un
spécialiste reconnu de la stabilité des marchés
financiers.
Lors de la prise de présidence de
Madame Lachat, certains ont parlé de
«champ de mines». Qu’en pensez-vous?
Nous avons une activité «exposée» et complexe puisqu’il s’agit de prendre des décisions
pour un secteur qui représente plus de 10%
du PNB du pays. Je commence à comprendre
les gendarmes: soit on leur reproche d’en faire
trop, soit on leur reproche de n’en faire pas
assez. Dans un cas comme dans d’autre, ils
ont tort.
«Nous n’avons pas l’ambition d’éviter la
prochaine crise, ni même de la prévoir.
Mais nous devons nous assurer que
les banques seront plus solides quand
elle arrivera», affirmait Patrick Raaflaub,
directeur de la FINMA, dans un entretien. Qu’en pensez-vous?
Monsieur raaflaub a raison. Nous avons travaillé de manière à ne pas commettre deux fois
la même erreur. Cela dit, il est impossible de
savoir à l’avance d’où viendra la prochaine crise.
Qui aurait pensé que la crise grecque ait un tel
impact sur le niveau du franc suisse et par la
suite sur les prix de l’immobilier… nous avons
reçu un exocet là où ne nous l’attendions pas!
En ce qui concerne les deux grandes banques,
nous avons pris des mesures et sommes les
premiers au monde à les appliquer. résultat,
dans la crise actuelle on parle assez peu des
grandes banques suisses et ce parce que,
ayant diminué de moitié la taille de leurs bilans
et soumises à des normes comptables plus
sévères, elles sont déjà mieux positionnées
que certaines de leurs consoeurs.
Les mesures prises sont-elles suffisantes pour redonner la confiance dans
le système financier ou faut-il s’indigner?
Les indignés ont eu raison en 2008, mais ils ont
aujourd’hui une guerre de retard. La crise actuelle
n’est pas le fait des banques mais des Etats. Les
banques ont toujours financé les Etats parce
qu’ils leur octroyaient des avantages fiscaux au
niveau de leurs emprunts, des avantages légaux
(fonds propres) et réglementaires (il est par
exemple possible de détenir 100% d’emprunts
de la Confédération dans les fonds de pension suisses). Après 2008, les régulateurs ont
demandé aux banques d’acheter des emprunts
d’Etats de l’OCDE. Le problème aujourd’hui
est que ces emprunts ne sont plus tous «sans
risques». Bien des Etats ont fauté, cédant à la
tentation d’un endettement incontrôlé.
Pourtant, ces mêmes Etats demandent maintenant aux banques d’augmenter leurs fonds
propres alors que, compte tenu des marchés
défavorables et du bas niveau des taux, leurs
revenus ont fondu et qu’elles doivent amortir les
emprunts d’Etat qui ne sont plus de la meilleure
qualité. Elles ne peuvent pas non plus émettre
de nouvelles actions, vu le niveau des cours boursiers. La seule solution consiste donc à vendre
les actifs qui ne sont pas centraux pour leur activité. Par conséquent, leur défi actuel consiste à
gérer la décroissance.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
20 //
21
FINANCE // Analyse
Dette grecque :
sur la piste d’un plan
Marshall bis ?
Marc R. Studer
Administrateur
Patrimoine & Gestion SA, Genève
Panique à bord de la finance européenne: la Grèce, inoffensif pays
de vacances, s’est transformée en
une soudaine menace apocalyptique. Tous les meilleurs praticiens
du monde s’activent depuis des
mois au chevet du patient grec,
mais loin de stabiliser son état,
les divers traitements administrés semblent plutôt générer d’inquiétants signes de gangrène.
Il existe pourtant des remèdes
efficaces.
L
a crise actuelle comporte plusieurs problèmes majeurs. Le premier est politique. Proches des élections dans bon
nombre de pays, les enjeux sont donc conséquents pour les élus qui risquent fort, sous la
pression de la rue, de laisser massivement la
place à une opposition, laquelle sera d’ailleurs
tout aussi démunie face à cette crise. Deuxièmement, la question de la dette n’épargne
aucun pays européen, pas même l’Allemagne,
car aucun n’aurait plus la capacité de renflouer
ses banques si la Grèce fait défaut et que la
contagion gagne les pays voisins.
À ces deux enjeux majeurs viennent encore
s’ajouter, un problème de déficit budgétaire
qui continue à gonfler l’endettement, un problème de la relance économique plombée par
le manque de moyens et enfin un problème de
22 // 23
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
réglementation d’un marché financier surpuissant et incontrôlable.
Comme en matière d’incendie, le problème
politique, c’est la zone du sinistre: il faut
quelqu’un aux commandes, en l’occurrence,
les pompiers de la BCE. Il serait urgent d’amener tous les Etats à revoir immédiatement le
cahier des charges de la BCE et lui donner
le mandat de gérer la crise européenne en lui
octroyant les pleins pouvoirs et des moyens
illimités pour remplir sa mission. Il ne s’agit plus
d’un rafistolage mais d’un vrai plan Marshall bis,
massif, puissant et convaincant. La crédibilité
est à ce prix.
La dette au prix plancher
Le problème de la dette, c’est le coeur du
brasier contre lequel il faut engager tous les
canadairs. La dette grecque était initialement
marginale et, comparée à celle de ses voisins,
elle le reste. C’est pourquoi, il faut absolument
éviter que le feu ne se propage. Pour y parvenir, il n’est nulle obligation de monétarisation. La
BCE peut simplement garantir un prix plancher
pour la dette grecque, ce qui peut se faire à
des conditions particulières n’ayant rien à voir
avec le défaut, puisque l’on instaurerait, pour
la durée du sauvetage, un cours minimal sous
lequel l’emprunt ne pourrait plus se traiter. À
ce sujet, il importe, comme la BNS l’a fait, de
fixer un prix suffisamment élevé pour dissuader
toute spéculation. Néanmoins, le taux de remboursement ne devrait pas non plus se situer
trop haut dans le but de permettre une réduction de la dette en amenant un certain nombre
de porteurs à brader volontairement leurs titres.
Un niveau de 70% pourrait être idéal.
À l’échéance d’un emprunt, il pourrait être intéressant de proposer un prix de remboursement
volontaire plus attrayant, de 80% par exemple,
de façon à motiver les porteurs de titres à valoriser immédiatement leur portefeuille ce qui
entraînerait également une nouvelle réduction
de la dette. La Grèce reconduirait l’emprunt
ainsi réduit pour une nouvelle période de 5- 10
ans, avec un taux d’intérêt identique et un prix
plancher toujours garanti par la BCE.
La BCE doit, bien évidemment, assurer le service de la dette grecque et garantir le paiement
des intérêts. Pour y parvenir, il faut maintenir un
taux d’intérêt très bas sur l’ensemble de la zone
euro et ce, jusqu’à résolution finale de la crise,
en mettant tous les emprunts européens au
niveau de l’Allemagne de manière à assurer un
équilibre et une égalité de traitement.
La BCE en proconsul?
L’équilibre budgétaire: c’est le pompier sur le
terrain. Il doit contenir le feu et l’empêcher de
reprendre. L’équilibre budgétaire sera d’autant
plus facilement atteint que les taux d’intérêt
restent bas, mais il nécessite également un
«coaching» intelligent. Pour ce faire, la BCE
pourrait nommer un «proconsul financier»,
chargé de valider, avec droit de veto, toutes
les dépenses du ministre des finances. Cette
mesure, certes inédite et peu populaire, passerait d’autant mieux qu’elle serait non négociable
et motiverait le pays à se sortir au plus vite de sa
situation de curatelle. Par contre, elle permettrait d’assurer une politique monétaire et fiscale
en adéquation avec les directives de la BCE et
cohérente avec celle du gouvernement.
La relance économique: c’est le déblaiement
des débris. Il doit permettre de reconstruire.
L’équation est simple: si le ratio dette/PIB n’est
FINANCE // Analyse
pas satisfaisant et qu’il est difficile de réduire le
numérateur, il convient alors de se concentrer
sur l’amélioration du dénominateur, à savoir la
croissance économique. Or, les mesures prises
actuellement ne contribuent qu’à creuser le 1er
et plomber le 2ème et ce malgré le fait que l’UE
aurait tout intérêt à s’assurer de ne pas laisser
à la traîne les pays fragiles en proposant des
structures fiables qui incitent sociétés et privés
à venir y créer des emplois.
Des mesures simples et de bon sens
La réglementation, ce sont les nouvelles
normes applicables à la reconstruction. La
finance internationale a dépassé les limites du
tolérable: il faut une réglementation qui, dans
certains cas, l’empêche d’aller trop loin. C’est
à la finance à édicter ses propres lois d’autorégulation. Parmi quelques formules simples,
pourraient être retenues: l’interdiction en tout
temps des ventes à découvert, la limitation de
l’utilisation des long puts aux stratégies de
couverture directe ou indirecte de positions
détenues ou encore, la suspension temporaire de la cotation d’un titre lorsque son cours
a dévissé de plus d’un certain pourcentage
prédéterminé, tout comme on le fait au niveau
d’une place boursière.
Si toutes ces mesures, pleines de bon sens et
finalement assez simples à mettre en place,
étaient résolument imposées et menées de
front, elles sauraient convaincre l’opinion
publique et les investisseurs. L’Union Européenne en ressortirait plus unie, plus forte,
plus crédible et pourrait se concentrer sur
des plans de relance économique qui permettraient à l’ensemble de la région de retrouver
sa compétitivité.
Comment financer tout cela? La méthode
Coué devrait réduire le besoin de financement, puisque l’investisseur se demandera
pourquoi vendre un produit désormais garanti.
Les titres grecs devraient même être recherchés. Il y aurait aussi la solution de la planche à
billets, honnie des allemands, surexploitée par
les américains et utilisée intelligemment par
les suisses. Relevons ici que, contrairement
à ce que les manuels scolaires ont enseigné,
cette abondance de liquidités n’est pas inflationniste et le bilan de la BCE provisoirement
gonflé pourrait se réduire rapidement, une fois
la crise résolue. Il serait également possible de
recourir à l’émission d’emprunts européens
qui devraient être très courus vu le bas niveau
durable des taux d’intérêt et la montagne de
liquidités sur laquelle sont assis les investisseurs. Enfin, il serait possible d’instaurer un
impôt «spécial crise» de quelques pourcents,
sur une durée de 2-3 ans, comme le Chili
le fait aujourd’hui, pour reconstruire le pays
après le tremblement de terre.
Des solutions existent, pragmatiques et raisonnables. N’oublions pas que, dans cette
affaire, le facteur humain est le moteur de la
reprise, le reste n’est que chiffres. Madame
Merkel, nous comprenons le traumatisme
engendré par la crise des années 1930,
et surtout le fait que, ressortissante d’Allemagne de l’Est, la cicatrice est à peine refermée. Gardez le contrôle sur la BCE mais, de
grâce, acceptez de lui confier un vrai mandat.
Vous serez surprise de constater que le coût
final serait nettement moindre que celui de
tergiversations qui n’ont encore convaincu
personne!
Rédaction achevée le 28.11.2011
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
22 //
23
Finance // commentaire
FINANCE
Mon argent
État des lieux sur
le marché des dettes
financières
François Lavier
Gestionnaire, Lazard Frères gestion
Le dernier sommet de Bruxelles ne
constitue pas la réponse totale
et définitive demandée par les
Anglo-saxons et le FMI lors du G20,
mais les décisions prises constituent une base importante pour
résoudre la crise.
L
a première mesure importante concerne
la Grèce et la participation du secteur
privé afin de rendre le poids de la dette
plus soutenable pour le pays. Les banques et
assureurs devront donc supporter une décote
nominale de 50 %, intégralement provisionnée
dans les comptes de ces institutions au cours du
3ème trimestre. La seconde mesure représente
une avancée pour éviter la contagion. Le dispositif proposé doit permettre au FESE d’obtenir
un levier de 4 ou 5 sur les fonds disponibles,
permettant d’atteindre une taille d’environ 1000
milliards d’euros en offrant notamment des
garanties aux investisseurs. Après avoir touché
l’Espagne et l’Italie cet été, la défiance concerne
maintenant les pays du coeur de la zone euro,
signe que les annonces du 26 octobre n’ont pas
suffi à rassurer les marchés. Les dirigeants de la
zone euro sont donc en train de revoir leur copie.
Les négociations évoluent rapidement et, même
un échec reste toujours possible, l’orientation
prise semble être celle d’un plus grand contrôle
européen des finances nationales en contrepartie d’une plus grande solidarité.
Pour ce qui concerne le système bancaire,
l’Agence Bancaire Européenne (EBA) a
conduit un exercice visant à mettre en évidence les éventuels besoins en fonds propres
pour répondre aux inquiétudes sur les expositions aux dettes souveraines. Il a été demandé
à 70 établissements d’afficher un ratio Core
Tier One de 9 % d’ici à fin juin 2012, incluant
un impact reflétant les valeurs de marché des
dettes souveraines européennes au 30 septembre 2011. L’EBA communique à ce stade
un chiffre indicatif de 106 milliards d’euros,
somme qui devra être trouvée par les banques
pour se mettre en conformité.
Le secteur financier peut-il faire face?
Nous le pensons. Il est important de souligner
que les banques affichent des ratios de fonds
propres historiquement élevés et ont fortement
réduit leur effet de levier. Depuis fin 2008, elles
ont renforcé leur base de capitaux propres de
400 milliards d’euros et diminué la taille de leur
bilan de 1800 milliards d’euros. La plupart des
établissements vont donc poursuivre ce mouvement afin de répondre aux nouvelles exigences
des régulateurs.
Reste la question de savoir si les banques sont
mieux armées qu’en 2008. Pour faire face aux
contraintes de liquidité et de stress ponctuel sur
les marchés, les bilans bancaires ont été rendus
plus liquides: 600 milliards d’euros sont ainsi
La situation est radicalement différente de celle
qui prévalait avant Lehman Brothers. Les banques
peuvent aujourd’hui faire face à différents chocs.
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Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
déposés tous les jours à la BCE et 1600 milliards
de dollars à la FED. De plus, toutes les institutions disposent d’actifs éligibles et disponibles
pour obtenir de la liquidité auprès des banques
centrales, qui prêtent en quantités illimitées aux
banques, ce qui n’était pas le cas jusqu’en septembre 2008. La situation est donc radicalement
différente de celle qui prévalait avant Lehman
Brothers. Les banques peuvent aujourd’hui faire
face à différents chocs.
Sur le marché des dettes financières, les spreads
des dettes subordonnées se sont fortement
écartés. Le marché du crédit est aujourd’hui
caractérisé par la faiblesse de sa liquidité. La
disparition des teneurs de marché que sont
les banques afin de faciliter les transactions
des clients explique ce phénomène. Il est donc
devenu tout aussi difficile de vendre un titre que
d’en acheter un. Les fluctuations des prix s’en
trouvent accentuées, sans pour autant refléter
les fondamentaux des émetteurs ou les risques
réels sur les titres. Malgré tout, les opportunités
existent sur ce marché avec parfois des exagérations en matière de valorisation où les dettes
subordonnées ont davantage souffert que les
actions d’un même émetteur.
Nous constatons par ailleurs que les grandes
institutions financières continuent de rembourser en date du 1er call leurs dettes subordonnées. Et, depuis 2 mois, nous assistons à une
multiplication des offres de rachat ou d’échange
avec des primes conséquentes (entre 10% et
100% sur le dernier cours connu). Nous pensons que ces opérations vont se poursuivre ces
prochains mois, afin de permettre aux banques
de se recapitaliser et de répondre aux nouvelles
exigences des régulateurs européens.
Rédigé en date du 15/11/2011
TRANSPARENCE, EFFICACITÉ, LIQUIDITÉ
LA CHARTE LYXOR ETF
NOTRE ENGAGEMENT ENVERS LA CLIENTÈLE
Cette Charte Qualité définit les engagements de Lyxor ETF en matière de transparence, d’efficacité et de liquidité pour les
investisseurs. La Charte Lyxor ETF encadre les principaux critères d’investissement propres aux ETF et va au-delà des
exigences de la directive européenne OPCVM.
La Charte complète est disponible sur le site www.lyxoretf.ch/lyxoretfcharter
A C T I F S S O U S G E S T I O N D E 2 9 M I L L I A R D S – 1 5 % PA R T D E M A R C H É – 1 è R E G A M M E D ’ E T F s E N E U R O P E PA R S A L I Q U I D I T É
GRÂCE AU MARKET MAKING DE SG CIB
− Qualité de gestion de l’actif: Détention directe des titres physiques par
le fonds, aucun prêt des titres détenus à l’actif du fonds, application des
principes de Best Execution aux opérations sur dérivés comme défini par la
réglementation OPCVM 4
− Transparence: Publication quotidienne sur le site internet de tous les titres
détenus directement à l’actif du fonds, publication quotidienne sur le site
internet de toutes les contreparties d’instruments dérivés conclus avec chaque
ETF et publication quotidienne du risque de contrepartie pour chacune d’elles,
publication dans le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) de
toutes les commissions reçues par le gestionnaire d’actifs
− Risque de contrepartie: Objectif de zéro risque de contrepartie par ETF
(bien en dessous de la limite de 10% fixée par la réglementation OPCVM)
− Liquidité: Accès à la liquidité à travers un vaste réseau d’apporteurs de
liquidité (plus de 45 Authorised Participants), Liquidité sur les Bourses
garantie par de nombreux teneurs de marché (15), Accès à différentes places
de cotations (649 listings sur 13 Bourses et plateformes électroniques)
− Réplication de l’Indice: Réplication directe de l’indice, Tracking error avec
un objectif inférieur à 100 pb, publication des tracking errors réalisées au sein
des rapports clients mensuels
Davantage d’informations sur +41 (0)58 272 33 44 ou par e-mail: [email protected]
Données au : 18.10.2011. Ce document a été préparé par Lyxor AM. Il ne constitue pas une offre ou une sollicitation à l‘achat ou la vente de titres financiers ou de produits. Bien que Lyxor ait accordé la plus grande
attention à la rédaction de ce document, les informations continues ne sauraient être utilisées pour des transactions avec Lyxor. Lyxor n‘est pas responsible d‘éventuelles erreurs ou d‘omissions. Ce document ne
peut être copié, reproduit ou distribué, intégralement ou partiellement, sans un accord préalable de Lyxor. Les prospectus, les statuts, les rapports annuels et semi-annuels des Fonds, ainsi que les listes des achats
et des ventes effectués par les Fonds pendant l’exercice peuvent être obtenus, sur simple demande et gratuitement, au siège du représentant en Suisse (Société Générale, Paris, succursale de Zurich, Talacker 50,
Zurich, Suisse). Les prospectus peuvent être téléchargés sur le site www.lyxoretf.ch.
Finance // indices
Mon argent
bbgi
L’effet de change
au secours de la
performance
107
BBGI GROUP PRIVATE INDICES - CHF REF. (risque faible, modéré, dynamique)
PERFORMANCES COMPARÉES AUX ACTIONS ET OBLIGATIONS SUISSES - Nov. 2011
105
103
101
99
97
95
93
91
SWISS BONDS
SWISS EQUITIES
BBGI PB INDEX LOW
BBGI PB INDEX MEDIUM
BBGI PB INDEX DYNAMIC
89
87
85
31/12/2010
28/02/2011
30/04/2011
30/06/2011
31/08/2011
31/10/2011
En fonction des stratégies de placement réellement réalisées par les banques de gestion, ces résultats peuvent avoir été en réalité meilleurs ou moins bons.
De ce point de vue, les indices BBGI Group Private Banking constituent un outil de qualité permettant de mesurer l’efficience de la gestion réalisée et
représentent un guide unique pour les investisseurs souhaitant dialoguer en professionnel avec leurs mandataires
Les indices profitent d’un rebond significatif des marchés actions
en fin de mois et d’un accès de faiblesse du franc suisse. Ils ont
été soutenus par la plupart des classes d’actifs internationales.
Durant ce mois tourmenté et caractérisé par des anticipations changeantes, les investisseurs ont fini par retrouver leurs esprits avec
l’espoir d’une fin d’année marquée par le retour de la confiance
du consommateur américain et par des politiques européennes plus
convaincantes.
Alain Freymond
Associé, BBGI GROUP
L
es performances mensuelles masquent souvent une réalité plus stressante, composée d’une suite de
mouvements journaliers extrêmes, mais
finalement plus stables en fin de mois.
Si les actions suisses (-1.55%), le private
26 // 27
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
equity (-1.29%) et l’immobilier (-1.67%)
sont les mauvais élèves ce mois, du côté
des gagnants, les matières premières arrivent en tête (+5.60%), suivies de la gestion alternative (+3.23%), des obligations
internationales (+2.56%), des actions internationales (+1.59%) et finalement des obligations suisses (+0.89%). Ces dernières
profitaient ce mois d’un retour de la volati-
lité dans les marchés actions ainsi que du
repositionnement d’investisseurs désireux
de montrer des portefeuilles plus défensifs en fin d’année. Globalement, les actifs
internationaux ont tous bénéficié d’une nouvelle appréciation du dollar américain et de
l’euro contre notre monnaie nationale après
les faiblesses observées en octobre. Sans
cette aide, les obligations et actions internationales seraient effectivement restées
dans le rouge.
Dans ce contexte mensuel toujours volatil
et peu favorable à la prise de risques, c’est
l’indice «risque faible» qui est en tête, affichant une nouvelle progression de +0.95%.
Il est suivi de très près par l’indice «risque
modéré» à +0.84% et l’indice «risque dynamique» (+0.73%). Depuis le début de l’année, seul l’indice «risque faible» tire son
épingle du jeu en réalisant une performance
positive (+1.1%), tandis que les deux autres
indices, «risque modéré» (-2.05%) et «risque
dynamique» (-5.19%), restent pénalisés par
les performances négatives des classes
d’actifs les plus performantes à long terme
et qui ont été touchées cette année par
l’environnement économique et politique
difficile.
En ce qui concerne les devises, le franc
suisse glissait à nouveau contre le dollar
(+4.13%) qui s’approche de son niveau le
plus haut depuis l’intervention de la BNS et
se situe désormais très près de sa valeur de
début d’année. L’Euro/CHF progresse également mais reste fondamentalement dans
une bande de fluctuation comprise entre
1.20 et 1.25.
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Finance // point
Mon argent
de vue
Expo universelle 2012:
la dette grecque
Karim Elbahri,
Analyste au Département Recherche
BullCambFx
O
ù en est réellement cette crise de
la dette? Au vu de l’instabilité omniprésente, il paraît légitime de faire
le point. Commençons par une brève rétrospective. Alors qu’il y a quelques semaines, les
dirigeants se félicitaient des décisions concernant la puissance de frappe de l’EFSF et la
manière de recapitaliser les banques, George
Papandréou, illustre ancien premier ministre
grec, vient semer le trouble avec son idée de
referendum aussi absurde que politico-suicidaire. Silvio Berlusconi est poussé vers la
sortie, en soi une excellente nouvelle, mais qui
n’éclipse pas pour autant le niveau alarmant
de la dette italienne. Ainsi, les perspectives
de sortie de crise s’éloignent et cette dernière
s’intensifie.
Le couple présidentiel franco-allemand n’arrive
plus à cacher son éloignement et le désaccord
concernant le fond de stabilité financière refait
surface. Le parti politique de la chancelière allemande va jusqu’à effectuer un vote concernant
une éventuelle sortie de l’euro. Rien ne va plus et
les valeurs bancaires pâtissent de cette spirale
aux allures de cercle vicieux. De fait, les banques
qui n’arrivent plus à colmater les brèches, sont de
plus en plus nombreuses et l’épidémie franchit
les frontières européennes. Moult établissements bancaires d’outre-atlantique mettent la
clé sous la porte pendant que des géants tels
que Crédit Suisse sont placés sous revue par les
agences de notation. BNP Paribas licencie et les
rapports tablant sur une exposition importante
aux dettes grecque et italienne se font toujours
plus révélateurs de l’ampleur de la crise.
Fund Manager
Asset Manager
Hedging Advisor
Analysis Provider
Que faire? La BCE tente de prendre ses responsabilités en abaissant son taux directeur
alors que l’inflation en zone euro est déjà galopante. La Réserve Fédérale américaine devient
muette, et nos amis chinois et japonais sont
hésitants. Pour plus solides, les dommages
collatéraux sont déjà visibles et les échanges
deviennent de plus en plus difficiles, une situation parfaitement illustrée par le niveau de
devises telles que le franc suisse ou le yen.
C’est la raison pour laquelle attendre que les
décideurs mondiaux trouvent des solutions
viables devient utopique. 2012, sera une nouvelle année difficile pour les marchés financiers, et les Etats-Unis ne pourront plus cacher
leurs problèmes derrière ceux de l’Europe,
puisque personne ne semble vouloir prendre
de vraies décisions.
Rédigé en date du 18.11.2011
BullCambFx Asset Management
Chemin de la Colline 5b
CH-1007 Lausanne
T: +41 (0)21 535 75 01
www.bullcambfx.com
Finance // communiqué
2012 Sera SouS le
SIgNE Du TRADINg
Roberto Falzoni
Denarius Conseils & Gestion SA, président
Dukre Asset Management SA
en 2011, les marchés on été caractérisés Par une extrême volatilité.
L
es retournements de tendance sont
survenus brusquement, résultant de
la psychologie d’intervenants obsédés
par une seule idée: «risk on», on achète tout,
«risk off», on vend tout. Cette situation a abouti
à des résultats négatifs, voire très négatifs,
pour beaucoup de gérants et ce, quelque soit
leur style de gestion. Or, en 2012, l’instabilité
risque de s’amplifier si les marchés de crédit de
grandes économies sont touchés par le virus de
la méfiance qui affecte aujourd’hui le marché
des obligations des pays du sud de l’Europe.
Par le passé, la meilleure stratégie était celle
de «buy and hold». Le marché des actions
étant à long terme toujours orienté à la
hausse, il fallait être investi. Et, puisque on
ne savait pas exactement quand la hausse
interviendrait, il était nécessaire d’être investi
en tout temps. Le «market timing» était plutôt
dénigré. Mais aujourd’hui, dans un environnement de hausse des taux et de changement
rapide de «qualité» des débiteurs, le «buy and
hold» peut se révéler très coûteux.
futures et les options sont des instruments
indispensables grâce à leur liquidité, leurs
coûts de transaction et leur «tridimensionnalité». Une autre stratégie très intéressante
dans le contexte actuel est la vente d’options.
En phase de forte volatilité, les primes sont
élevées et nous conseillons activement des
programmes de ventes d’options qui doivent être systématiques. En effet, les primes
encaissées représentent des rendements
très intéressants pour le portefeuille. Et pour
ceux qui gèrent au travers des fonds, il faudra
privilégier les gérants flexibles et qui peuvent
s’adapter à des marchés aux conditions changeantes (global macro, discretionnary CTA et
global balanced). En bref, la «patience» sera
une classe d’actif très importante: il faudra
savoir rester à l’écart du marché. Et ceci devra
également être compris par le client qui pense
que le gérant n‘est pas payé à ne rien faire!
Mais revenons à la stratégie 2012: le trading
devra être très discipliné avec des «stops
loss/trailing stops» ou des «take profit» sur
les positions. L’analyse technique sera un
outil de toute première importance et, dans
ce domaine, nous avons développé au fil des
années des indicateurs très fiables et profi-
REFLEX SHORT TERM TRADING PROGRAM 2008 - 2011
1350
1300
La mère des vertus
Même si la diversification au travers de plusieurs actifs est nécessaire pour réduire la
volatilité, nous pensons qu’il vaut mieux rester en retrait des marchés et ne prendre des
positions que lorsque l’opportunité se présente, puis sortir tout aussi rapidement dès
que le profit ou le «stop loss» sont atteints.
Dans cette optique, les produits dérivés, les
tables. En outre, la diversification dans plusieurs clases d’actifs nous permettra d’être
présents là ou les mouvements sont les plus
prévisibles. Qu’il s’agisse des actions, des obligations, des changes ou des métaux précieux,
nous n’aurons aucune hésitation à focaliser
le trading sur les actifs les plus intéressants
du moment.
Last but not least, pensons positif: l’amplitude
des mouvements tout au long de l‘année prochaine permet d’espérer obtenir des gains
très importants. Il est vrai que les qualités
pour réussir dans cet environnement sont
très spécifiques et c’est la raison pour laquelle
nous pensons que notre équipe réunit toutes
les compétences pour bien réussir. La liberté
et l’indépendance de nos décisions sont
des atouts fondamentaux qui font souvent
défaut dans les grands établissements très
structurés et militarisés. Depuis toujours nos
investissements familiaux et personnels sont
les mêmes que ceux des clients/familles qui
nous font confiance. L’objectif commun est
de protéger notre patrimoine et de l’accroître,
raison pour laquelle il faut savoir s’adapter aux
conditions des marchés: trading & trading, tel
est le leitmotiv de 2012!
Depuis Janvier 2008: + 27% - Rendement annuel moyen: + 7.2%
1250
1200
1150
1100
1050
1000
950
Déc. 2007
Janv. 2009
Janv. 2010
Janv. 2011
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
28 //
29
Finance // Scanner international
l’ENERgIE NuClÉAIRE
une actualité pluS
brÛlante que jamaiS
Mure Dickie et Clive Cookson
© FINANCIAL TIMES, Londres,
Partenariat éditorial avec market.ch,
exclusif en Suisse.
les Profondes divisions sur les
risques de radiation qui ont
éclaté au Grand jour à l’occasion
de la crise de fukushima saPent
la mise en Place des réPonses que
les autorités jaPonaises tentent
d’aPPorter à la catastroPhe et, à
l’échelle mondiale, renforcent
les craintes sur la sécurité des
installations nucléaires vieillissantes.
L’
écran lumineux d’affichage numérique du moniteur de rayonnement
– une large boîte en métal surmonté
par des avertisseurs lumineux - installé
devant l’office gouvernemental dans le village japonais d’Itate, affiche le degré d’irradiation atmosphérique en temps réel. Le
dosimètre que Toru Anzai, le forestier de la
localité, tient à la main, donne des mesures
plus individualisées. Dans la capitale régionale voisine, les détecteurs sophistiqués
au germanium ronronnent dans la nuit pour
analyser la contamination radioactive des
produits agricoles locaux.
Huit mois après un tsunami qui a failli provoquer une fusion dans la centrale électrique
nucléaire de Fukushima Daiichi, les données
30 // 31
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
sur le degré de contamination après la pire
catastrophe nucléaire au monde en 25 ans
s’accumulent dans tout le Japon. Pourtant,
aucun de ces détecteurs ou des renseignements qu’ils affichent ne permet à leurs utilisateurs de mesurer réellement l’ampleur de
ce qu’ils ont à craindre. En effet, cette crise
a révélé le manque flagrant d’un consensus scientifique et social sur les risques de
radiation, ce qui entrave la gestion de la
catastrophe, elle-même handicapée par des
problèmes d’autorité et une bureaucratie
souvent trop lente.
Le flou autour du danger des radiations ne
se pose pas uniquement au Japon. Dans
le monde entier, il y a des installations
nucléaires qui vieillissent rapidement et de
plus en plus de centrales sont construites
dans les pays en voie de développement où
la surveillance publique est souvent insuffisante et la corruption endémique. Quelle
folie pour le monde que de croire que cette
catastrophe sera la dernière.
D’un côté les experts disent que le fait d’exagérer la peur des radiations risque de saper
à l’échelle internationale le développement
de l’énergie nucléaire avec pour effet un
ralentissement de la croissance économique
et une augmentation de la pollution et du
réchauffement climatique dû aux combustibles fossiles. D’un autre côté, ils accusent
les responsables de l’industrie nucléaire et
les gouvernements de minimiser les dangers.
Effondré et en larmes, c’est ainsi que le
professeur Toshiso Kosako, spécialiste en
sécurité nucléaire a démissionné en mai
dernier de son poste de conseiller scientifique auprès du Premier ministre en signe
de protestation contre la décision du gouvernement d’autoriser une exposition aux
radiations dans les cours d’écoles primaires
de 20 milliSieverts (mSv) par an, un niveau
d’exposition qui s’applique normalement aux
Finance // scanner international
travailleurs du nucléaire. «Je ne peux pas
accepter le fait que l’on applique ces normes
aux nourrissons, aux enfants en bas âge et
aux enfants de l’école primaire», disait le professeur Kosako.
Wade Alllison de l’Oxford University estime
cependant que la dose d’exposition limite
avant évacuation de 20 mSv par an pourrait
être relevée sans danger au quintuple, estimant que la principale menace pour la santé
dans le cas de la catastrophe de Fukushima
Daiichi est le stress nourrit par «la peur, l’incertitude et les évacuations forcées».
Les différences aussi extrêmes s’expliquent
par une connaissance insuffisante des effets
des radiations inférieures à 100 mSv par an
sur le corps humain - un seuil d’exposition à
partir duquel les études épidémiologiques
constatent une augmentation des cas de
cancer. Selon le Prof. Allison et beaucoup
d’autres scientifiques, en-dessous d’un certain seuil, les radiations n’ont probablement
aucun effet sur la santé. Cependant, dans
l’opinion publique, une exposition, aussi minimale soit-elle et en-deçà même d’un niveau
mesurable, comporte des risques.
Par conséquent, les normes relatives à l’exposition aux risques de radiation artificielle
reflètent une prudence extrême, comme par
exemple la norme internationale de sécurité
pour le public fixée à seulement 1 mSv/an.
Cette dose représente moins que la moitié
des radiations environnantes provenant des
roches, du sol et des matériaux de construction ou encore des rayons cosmiques auxquelles la plupart des personnes sont exposées. En temps normal, cela peut paraître
plausible – mais en temps de crise, tout le
monde a tendance à croire qu’une exposition
dépassant ce seuil est dangereuse. Il est
quasiment impossible pour les gouvernements de savoir exactement à partir de quel
moment il vaut mieux évacuer les habitants
des zones exposées aux radiations ou limiter
l’exposition de la population par exemple en
confinant les enfants à la maison et en fermant les écoles. De telles mesures présentent également des risques pour la santé:
une évacuation peut s’avérer fatale pour de
vieilles personnes, les jeunes en âge de tra-
Le Professeur Toshiso Kosako a démissioné de son poste de conseiller scientifique
auprès du Premier ministre suite aux événements de Fukushima.
vailler risquent de se retrouver sans emploi.
L’interruption de la scolarité risque de compromettre l’avenir professionnel des enfants.
La perte d’une mobilité normale rend les personnes vulnérables à la maladie et à l’obésité.
De l’avis de David Boilley, physicien nucléaire
et Président de l’association citoyenne française pour le contrôle de la radioactivité,
l’ACRO, le niveau d’alerte pour l’évacuation
des habitants de 20 mSv/an est trop élevé,
tout en reconnaissant qu’il est irréaliste de
viser un seuil de 1 mSv. Des experts gouvernementaux français préconisent de déclencher l’évacuation à partir d’une dose de 10
mSv/an - ce qui reviendrait à évacuer encore
70 000 personnes supplémentaires en plus
des 150 000 à 200 000 personnes déjà
évacuées des zones autour de Fukushima
Daiichi.
«Une évacuation est terrible et nous devons
en peser les dommages et les bénéfices»,
met en garde Mr. Boilley dont l’association
travaille sur place à Fukushima, tout en ajoutant que le moment approprié pour déclencher l’évacuation dépend non seulement de
la zone et du degré d’irradiation, mais aussi
de l’individu. «Quand donner l’alerte? C’est
une question très difficile», dit-il. «Heureusement que je ne suis pas un politicien qui, lui,
doit trancher».
Qu’elles soient évacuées ou non, les populations sinistrées sont vulnérables au stress
généré par l’emprise de la peur des rayonnements sur l’imaginaire populaire avec son
influence lente et insidieuse et ses associations avec la guerre nucléaire.
Toru Anzai, le forestier avec son dosimètre
flambant neuf acheté sur le net, occupe
actuellement un logement temporaire exigu
à 40 minutes de voiture de sa maison à Itate,
une localité faite de fermes au milieu de collines boisées. Les résidents d’Itate ont été
évacués dès qu’il avait été découvert que le
village, à environ 40 km de Fukushima Daiichi,
avait été beaucoup plus contaminé que de
nombreuses zones plus près de la centrale
nucléaire. Mais l’évacuation n’a pas pour
autant tranquillisé les habitants. «Je n’arrive
pas à dormir la nuit», dit Mr. Anzai qui se rend
souvent dans son village quasi déserté pour
rejoindre une patrouille citoyenne anti-crime
et pour donner à manger à son chat, le dernier habitant de sa maison. «Depuis l’accident
nucléaire, je n’ai pas bien dormi».
Pour Mr. Anzai, qui a relevé lui-même dans
quelques-unes des collines d’Itate des doses
de rayonnements correspondant à une exposition annuelle d’environ 100 mSv, le manque
d’informations claires et fiables de la part des
autorités est une grande source d’inquiétude. «Ils disent simplement, ‘ça va, ça va’»,
se plaint-il.
Les citoyens sur place ont de bonnes raisons
de ne pas faire confiance au gouvernement.
Victimes de la confusion bureaucratique et de
l’incapacité des services concernés d’utiliser
correctement les données météorologiques
sur la direction des vents dans le chaos des
premiers jours de la catastrophe, certains
résidents des environs immédiats des installations sinistrées ont été évacués vers des
zones encore plus contaminées, et des comprimés d’iode qui auraient dû être distribués
à titre préventif sont restés dans leurs boîtes.
Les estimations sur la radioactivité émise par
Fukushima Daiichi ont également été révisées drastiquement à la hausse. D’après les
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
30 //
31
Finance // Scanner
mon argent
international
La centrale de Fukushima Daiichi
résultats les plus récents publiés fin octobre
par des chercheurs européens et américains,
les rejets de césium-137 dans l’environnement sont estimés à 42% du total des rejets
de la catastrophe de Tchernobyl en 1986,
la pire catastrophe nucléaire que le monde
ait connue (le césium-137 avec une période
de demi-vie de 30 ans, est le plus nocif des
déchets radioactifs à durée de vie longue
rejeté lors d’un accident nucléaire).
Des vents d’ouest ont emporté environ 79%
du césium-137 vers l’océan pacifique, 19%
sont retombés sur le sol japonais et à peine
2% ont atteint d’autres pays. Malheureusement, le vent a tourné pendant à peu près
une journée, et cela au moment où l’urgence
était à son comble, et le 15 mars, un nuage
radioactif s’est déplacé en direction nordouest avec des précipitations sous forme de
pluie et de neige à des distances allant jusqu’à
50 km du lieu du sinistre.
Aujourd’hui, les résidents d’Itate et d’autres
localités évacuées n’ont quasiment aucune
idée du degré de danger auquel ils s’exposent
s’ils vont sur place – ou quand leurs maisons
ont des chances d’être à nouveau déclarées
32 // 33
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
habitables. Il y a des personnes âgées qui ont
refusé de quitter l’endroit – somme toute un
choix justifié vu le peu d’incidence de cancers induits par les radiations sur leur durée
de vie restante, mais qui pose un problème
à leurs familles et aux services d’assistance.
Quelques entreprises locales sont restées,
et pour ce faire, ont mis du scotch autour de
leurs fenêtres pour se protéger des retombées des particules radioactives que les vents
amènent des collines.
Masanori Matsubayashi, un agriculteur de la
région, est revenu pour enlever les mauvaises
herbes qui infestent ses rizières. S’il ne le fait
pas, ses champs risquent de devenir inutilisables, dit-il, lors d’une petite halte pour
laisser reposer son tracteur, dans une vallée
par ailleurs complètement désertée. Malgré
cela, il n’est pas sûr que ses terres soient à
nouveau cultivables un jour. «Mon petit-fils dit
qu’il ne veut pas revenir», dit-il. «Les jeunes ont
peur des radiations».
Pour désamorcer ces appréhensions, le
gouvernement mise pour le moment essentiellement sur une meilleure surveillance,
des informations plus détaillées et un pro-
gramme de décontamination destiné à
réduire les doses de rayonnement à des
niveaux acceptables pour chacun. Selon les
responsables gouvernementaux, l’objectif
est de ramener les doses partout à 1 mSv/
an, sans toutefois savoir combien de temps
cela mettra; le coût estimatif devrait largement dépasser les 100 milliards de dollars.
Quoi qu’il en soit, l’entreprise sera immense.
Elle suppose l’enlèvement et l’élimination
de quantités gigantesques de terre et de
matériaux végétaux contaminés. Lorsqu’à
titre d’essai, on avait enlevé la terre dans un
champ d’Itate, la contamination a pu être
réduite significativement, rapportent des
villageois. Mais suite à l’envahissement des
sols par la contamination des terres environnantes non traitées, elle est remontée
aussitôt. Les efforts de décontamination
entrepris à Fukushima City, la capitale de la
préfecture de Fukushima, illustrent l’étendue de la tâche. À défaut d’endroits pour
le stocker, le sol contaminé provenant des
terrains de jeux est toujours stocké dans les
locaux des écoles. Quelques groupements
citoyens ont abandonné leurs propres campagnes ad hoc de nettoyage.
À Onami dans la banlieue de Fukushima, la
maison de Yoshiharu Suda fait partie d’une
poignée de résidences au milieu d’un «hotspot» (rayon de contamination extrême) qui
fait l’objet d’un programme expérimental de
décontamination du gouvernement. Quatre
jours durant, plusieurs équipes ont nettoyé
le toit au jet sous pression et ont enlevé 5
à 10 cm de la terre du jardin. Les doses de
radiation atteignant des seuils limites de
plus de 20 mSv/an ont pu être divisées par
quatre. Hélas, Mr. Suda avait bien insisté
pour que les ouvriers épargnent un de ses
arbres favoris, un plaqueminier (ou arbre de
Kaki) que sa mère avait planté dans sa jeunesse, et il ne peut s’empêcher de pleurer
la perte du reste du jardin qu’il avait cultivé
avec tant d’amour pendant 40 ans. «On se
sent si seul maintenant», dit-il.
D’après Mr. Seiichi Nakate, responsable de
l’initiative citoyenne «réseau de Fukushima
pour protéger les Enfants contre les radiations», beaucoup d’autres citadins – surtout
Big Strong Men Wanted!
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Klosters: Schauerte – Tel. 081 4221888 • Zurich: Meister Uhren AG – Tel. 044 211 1933
Finance // Scanner international
ceux avec des enfants – sont petit à petit
partis. Parmi les parents qui sont restés
sur place, il y en a qui croient percevoir
déjà les premiers signes de contamination par radiation chez leurs enfants, bien
que souvent l’énigme de ces symptômes
se résout par une foule d’explications bien
plus bénignes.
Mr. Nakate estime qu’un des moyens qu’ont
les autorités pour calmer les craintes des
habitants serait une promesse d’aide à
tout résident qui préfère quitter les zones
contaminées, même si la radiation dans ces
zones reste en deçà du seuil critique d’évacuation obligatoire. «Il nous faut un nouveau
type de zone d’habitation afin de donner
aux habitants le choix de quitter, avec l’aide
nécessaire», dit-il.
Et pourtant, toutes ces solutions, quelles
qu’elles soient, ne constituent qu’une
réponse partielle. Sur le long terme, une
réponse véritablement efficace à un accident nucléaire suppose une meilleure
connaissance des risques liés à l’exposition aux radiations afin de permettre aux
gens de les peser par rapport à d’autres
types de risques auxquels ils sont exposés
quotidiennement. En effet, malgré les ratés
de la surveillance dans les premiers jours,
cette crise permettra de collecter pendant
des décennies une foule d’informations
détaillées inédites sur les effets de l’exposition aux rayonnements. Il est question de
créer un centre de recherche sur la sécurité
radioactive à Fukushima. Le gouvernement
préfectoral propose de suivre la santé de
toute sa population de plus de 2 millions de
personnes, en récoltant des données pour
les recherches futures.
Les conclusions pourraient être d’une
valeur inestimable pour la mise en place de
politiques énergétiques et de prévention de
catastrophes à l’échelle mondiale. Pour ce
qui est de rassurer les résidents piégés au
cœur de la zone de radiations, ils n’y trouvent pas vraiment leur compte, fait remarquer un membre de l’équipe du projet de
décontamination de Fukushima City: «Ce
n’est pas très drôle d’être le cobaye d’une
expérience médicale».
34 // 35
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
le céSium
À la lumiÈre
de la Science
Mure Dickie et Clive Cookson
© FINANCIAL TIMES, Londres,
Partenariat éditorial avec market.ch,
exclusif en Suisse.
les survivants des bombes atomiques sur hiroshima et naGasaki
de 1945 sont à ce jour la source
PrinciPale d’informations sur les
effets des radiations nucléaires
sur la santé – informations qui
sont Par conséquent à la base
des rèGlementations internationales sur l’exPosition aux rayonnements ionisants.
L
es études effectuées sur les survivants japonais ont été complétées
par des travaux de recherche sur la
santé de travailleurs du nucléaire et de personnes ayant été traitées aux rayons pour
des raisons médicales. Par contre, des évènements en rapport avec le nucléaire ayant
affecté la population générale n’ont pas
permis de collecter des informations utiles
car les épidémiologistes ont été incapables
de départager les cas de cancer induits par
les radiations et ceux imputables à d’autres
causes.
Une exception partielle en est la plus grande
catastrophe nucléaire que le monde ait
connue, à savoir Tchernobyl en 1986. Les
médecins ont dépisté des milliers de cas
supplémentaires de cancers de la thyroïde
induits par l’iode radioactif de courte durée
peu de temps après la catastrophe. Par
contre, il n’y a pas de données concluantes
sur l’effet du césium radioactif de longue
durée qui se trouvera au centre des problèmes au Japon dans les années à venir.
Au cœur de la controverse sur la radioprotection est la question des effets de faibles
finance // scanner international
doses de radiation égales à ou inférieures
à la radioactivité naturelle du milieu environnant, correspondant normalement à 2-3
millisieverts par an. Les directives officielles
s’en tiennent à l’approche «linéaire sans
seuil» qui postule que toute augmentation de
la dose, aussi petite soit-elle, représente un
risque supplémentaire de cancer. Mais une
minorité significative d’experts en radiation
maintiennent que de très faibles doses sont
inoffensives – et peuvent même être bénéfiques puisqu’elles stimulent les mécanismes
de réparation cellulaire.
Les experts surveilleront de près la santé
des populations affectées par le désastre
de Fukushima, mais ils ne sont pas du tout
convaincus que ces recherches pourront
apporter quelque chose de nouveau à l’état
des connaissances du monde d’aujourd’hui
En bref
Effet des radiations : La catastrophe nucléaire du Japon met en évidence le manque de
•connaissance
des effets des radiations sur le corps humain à partir de doses inférieures à
100 milisieverts par an, le seuil à partir duquel les cas de cancers sont nettement en hausse.
Craintes de perturbations : La directive française d’un seuil de radiation maximum de 10
mSv/an aurait supposé l’évacuation d’un tiers de Japonais supplémentaires.
Décontamination coûteuse : L’objectif de Tokyo est d’arriver à abaisser les seuils de contamination autour des installations de Fukushima Daiichi à 1 mSv/an – avec un coût estimé
dépassant largement les 100 milliards de dollars.
Sur le web, vidéo: Des agriculteurs japonais essaient de sauver leurs terres. Mure Dickie
dans le village d’Itate sur: www.ft.com/radiation
•
•
•
sur les effets des radiations sur la santé.
«Beaucoup de personnes prennent pour
acquis que nous pourrons identifier les
retombées sur la santé suite à un accident
comme celui de Fukushima. En réalité, il
n’est pas évident que nous découvrirons
quoi que ce soit qui aille au-delà des fluctuations normales», dit Richard Wakeford,
un épidémiologiste des radiations à la Manchester University en Grande Bretagne.
«Mais ces recherches, nous devons les faire,
au cas où».
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35
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uN PEu PluS D’huMIlITÉ!
Martin Sandbu
© FINANCIAL TIMES, Londres,
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c’est Probablement avec soul aGement que les banquiers
ont réaGi à la dernière série de
Publications des résultats trimestriels. bien que mitiGés – le
fait que Goldman sachs affiche
sa deuxième Perte trimestrielle
dePuis sa cotation était Particulièrement instructif – les
chiffres étaient suffisamment
corrects Pour laisser les diriGeants bancaires oPtimistes sur
leurs chances de Pouvoir résister aux attaques des critiques.
mais quiconque creuse davantaGe et Prend le temPs de réfléchir à ce qui se Passe Pourra
mesurer l’amPleur réelle de l’imPasse sociale et Politique dans
laquelle se trouve le secteur
bancaire.
Q
uelques-unes des grandes
banques américaines ont affiché
au troisième trimestre des profits
en hausse par rapport à l’année précédente.
Pourtant la vérité qui se cache derrière les
chiffres publiés trahit des résultats bien
plus maigres. Dans la plupart des cas, les
banques ont comptabilisé les profits latents
résultant d’une évaluation à la valeur de
marché de leur propre dette vis-à-vis de
leurs créanciers. Autrement dit, les craintes
croissantes des marchés sur la solvabilité
des banques – se traduisant par une baisse
du prix de leurs
obligations et
une hausse
de leurs frais
généraux –
sont mises à
profit dans les
comptes de pertes
et profits. Cela revient à
combiner la magie noire de
l’effet de levier et l’alchimie
de la valeur du marché. Si
l’Eurostat, l’Office
Statistique des
Communautés
européennes,
permettait à la
Grèce d’utiliser
le même artifice comptable,
Athènes pourrait se targuer
aujourd’hui d’un excédent public
supérieur à celui de la Norvège.
Il y a là deux leçons: une pour
les pessimistes et une pour les
sceptiques.
La plus évidente est l’interprétation pessimiste: le fait est
que les banques – tout comme
nous tous – vivent aujourd’hui dans un
monde complètement différent de ce qu’il
était avant la crise. C’en est fini des gains
faciles des années à forte croissance. Si
les résultats sont la conséquence de régulations plus sévères – même si la plupart
d’entre elles ne sont pas encore devenues
effectives – il faudrait alors simplement donner aux banques le temps de se faire à ce
meilleur des mondes. Si toutefois il reflète
les écueils de l’économie mondiale en crise,
il ne resterait aux banques que d’espérer des
temps meilleurs, quand la reprise aura eu
raison de la stagnation. Quant aux
sceptiques, leur interprétation
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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Finance // scanner
Mon argent
international
est plus subtile. Les artifices comptables qui
permettent aux banques de transformer en
profits leurs propres faiblesses soulèvent la
question suivante: aurons-nous jamais une
idée précise de la rentabilité réelle d’une
banque? Evidemment, il est facile de savoir
combien de liquidités sortent au profit des
employés et des actionnaires. Toutefois,
cela n’a pas obligatoirement de lien significatif avec la valeur créée de la banque –
une grandeur si volatile qu’il est quasiment
impossible de la connaître.
La valeur créée par une banque est le bénéfice réalisé sur les activités d’intermédiation
financière: la différence entre les retours que
les créanciers perçoivent sur leurs économies (les éléments passifs de la banque) et
les retours sur le financement des investissements (les éléments actifs). Mais tant que de
tels investissements n’arrivent pas à terme,
ces grandeurs restent inconnues puisque,
par définition, elles dépendent du projet d’investissement lui-même et de l’influence de
l’environnement économique conjoncturel
(dont l’accès au financement).
C’est uniquement au moment de la liquidation d’une banque qu’il est possible d’évaluer
de manière précise quelle contribution elle
a apporté à la valeur économique. Serait-ce
une exagération que de paraphraser les
paroles du législateur de l’ancienne Grèce,
Solon, sur les êtres humains et le bonheur:
ne considérons aucune banque rentable
jusqu’à sa liquidation.
38 // 39
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
L’impossibilité radicale de connaître cette
valeur est inscrite dans la nature même
des créances financières à long terme.
Les générations plus anciennes d’économistes étaient plus en phase que celles
d’aujourd’hui avec la notion de différence
entre risque – qu’il est possible de quantifier
et maîtriser par la connaissance des distributions et corrélations des probabilités – et
incertitude laquelle fait fi de telles analyses.
C’est peut-être pour cette raison que les
deux aspects demandent des approches
mentales différentes. Nous avons certes fait
des avancées considérables dans l’affinement de nos méthodes et outils de gestion
optimale du risque, mais avons négligé la
sagesse humble et intuitive dont nous avons
besoin pour affronter l’incertitude.
Ce dont nous sommes sûrs, c’est ceci: premièrement, c’est la croissance exponentielle
des créances financières à valeur incertaine durant les années de forte croissance
qui est responsable des immenses pertes
à l’heure de la crise. L’effrayante prise de
conscience que nous ne savons pas ce que
nous croyions savoir (c’est-à-dire à combien
se chiffrent nos créances) est à la base de la
crise de confiance actuelle avec la véritable
misère économique qu’elle a engendrée.
Deuxièmement, la nature flexible des valeurs
que gèrent les banquiers ne les a pas empêché de sécuriser leurs propres sources
d’enrichissement. «Les bonus garantis» sont
en train de remonter; les salaires fixes ont
augmenté; et quand les rémunérations sont
basses, précise David Viniar, le directeur
financier de Goldman, la part réservée à
titre de compensation a tendance à être
plus forte.
Plus que toute autre chose, voilà ce qui a
mis en colère les gens autour du monde:
qu’une tranche de la société puisse vivre
immunisée contre les souffrances qu’elle
a elle-même contribué à infliger à tous les
autres. Les protestations des «indignés» sont
finalement arrivées à Wall Street, là où tout a
commencé. Il est vrai que les contestataires
expriment seulement leur indignation sans
proposer d’alternative réaliste. Pour autant,
c’est une grave erreur que de vouloir ignorer
leur message.
Il est tout à fait raisonnable que la population focalise sont attention sur des choses
dont elle sait qu’elles ont mal tourné. Vu les
immenses incertitudes concernant le rôle
du secteur bancaire et de la finance dans
l’économie, même les experts devraient
faire preuve d’une solide dose d’audace à la
limite de l’imprudence pour s’aventurer sur
des recommandations fiables sur ce qui doit
être fait, et il est tout aussi insensé d’exiger
que des citoyens ordinaires puissent se prononcer sur telle ou telle solution. C’est aux
politiciens, aux intellectuels et à la branche
elle-même de proposer des solutions qui
puissent répondre aux problèmes des populations.
Pour la branche en particulier il est impératif de commencer à assumer ses responsabilités. Comme tant de fois par le passé, le
secteur bancaire est en bonne voie de passer pour le parasite de l’économie. Souvent,
c’est par une réponse aux relents de menace
voilée – si vous nous mettez trop de freins,
on va arrêter les financements et asphyxier
l’économie – que les banques réagissent aux
réformes et aux réglementations. La seule
chose que les banquiers retireront d’une telle
attitude est de se voir taxés d’extorqueurs.
Ce qui n’est guère mieux. Avec de nouveaux
rounds de «bail-outs» en perspective, les
banques ont tout à gagner à changer de ton.
VRANKEN POMMERY SUISSE SA / Avenue de la Gare 10 / CH-1003 LAUSANNE / Tél. + 41 21 643 13 13 / Fax. + 41 21 643 13 14 / [email protected]
économie // doSSier
coups
de cœur
2011
lES COuPS
DE CŒuR
DE 2011
Philippe Clerc
the stonehaGe GrouP, l’un des
leaders du multifamily office
qui conseille les Particuliers
et les familles internationales
très fortunées, a annoncé en
octobre que les biens et services de luxe achetés Par cette
catéGorie de consommateurs
basée en suisse ont auGmenté
de 1,2 % en moyenne entre aoÛt
2010 et aoÛt 2011.
L
e coût du luxe en Suisse a
augmenté, et cela malgré la
force du franc suisse qui a
fait baisser le prix de nombreuses marchandises de
luxe.
Mais il est toujours permis de rêver et de
se faire plaisir. Les suisses ne s’en sont
pas privés. L’intangible et l’émotionel sont
les armes des marques de luxe contre la
crise (voir p. 82). Beaucoup de produits ont
connu un succès fulgurant en 2011. Nous
ne prévoyons pas de tous les lister dans
ce dossier, mais de présenter les coups de
cœur de Market pour certains d’entre-eux
et de laisser la parole à certains CEO qui
nous présentent parmi les produits à succès de 2011, leur figure de proue.
40 // 41
market.ch - décembre 2011 - janvier 2011
économie // doSSier
JAGUAR – XKR-S
Présenté en exclusivité au Salon automobile de Genève 2011, le
XKr-S se veut l’expression la plus aboutie de la passion inconditionnelle que Jaguar voue aux voitures belles et rapides. C’est la voiture
de sport de série la plus puissante et la plus rapide de toute l’histoire de la marque Jaguar avec une vitesse de pointe de 300km/h.
Le XKr-S a impressionné son monde, et la Suisse en particulier, par
ses performances intelligentes et ses qualités routières hors pair.
Son agilité, sa réactivité et son caractère ont su séduire en Suisse
et par delà les frontières.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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Économie // dossier
coups
de cœur
2011
Panerai – Luminor Composite 1950 3
Officine Panerai nous présente la Luminor Composite 1950 3 Days – 47mm.
Comme nous l’explique Angelo Bonati, CEO de Panerai, c’est la Panerai composite qui est en grande partie à l’origine de son succès et qui en a fait une pièce
emblématique de l’année 2011 pour Panerai.
Le boîtier Luminor 1950 a un diamètre de 47 mm, format classique pour les
montres Panerai, et il est de couleur brun opaque extrêmement uniforme. Le
pont protègecouronne avec le levier classique de verrouillage et la lunette ronde,
qui renferme un verre saphir traité antireflet, est lui aussi fabriqué dans ce même
matériau. Étanche jusqu’à 100 mètres, le boîtier a un fond en verre bruni qui
laisse entrevoir le mouvement.
Les aiguilles sont recouvertes d’une substance luminescente, dans un ton écru
particulier, de façon à reproduire l’aspect vintage des cadrans d’époque.
Angelo Bonati,
CEO de Panerai
«J’ai choisi la Luminor Composite
1950 3 Days - 47mm, une Édition spéciale en Panerai Composite, céramique synthétique introduite en
haute horlogerie par Officine Panerai
et obtenue par un procédé électrochimique de transformation de l’aluminium. La nouvelle Luminor associe
les caractéristiques de ce matériau,
exceptionnel pour sa légèreté, sa
résistance et sa dureté, au nouveau
calibre P.3000 à remontage manuel,
entièrement conçu et fabriqué dans
la manufacture Officine Panerai de
Neuchâtel.»
42 // 43
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
économie // doSSier
BOGH-ArT – BOUCLE
D’OrEILLES TOPAZE
ET DIAMANTS
LOUIS VUITTON – MONOGrAM EMPrEINTE
Des formes sobres et
fonctionnelles, à la fois
classiques et contemporaines, jeunes d’esprit et
pourtant chic à tout âge.
La ligne de maroquinerie en cuir Monogram
Empreinte de Louis Vuitton s’est imposée comme
un must cette année.
Bogh-art représente une vision singulière
de la Haute Joaillerie, signée par la Maison Boghossian Genève. Un design inspiré, de l’audace et de l’engagement. Il n’en
fallait pas moins pour concquérir le cœur
des suisses. Bogh-art a relevé le défi avec
brio. Preuve en est, cette pièce topaze et
diamants.
BULGArI – SErPENTI
FErrArI – 458 SPIDEr
Cette Ferrari, première berlinetta à
être dotée d’un moteur central arrière
et d’un toit en dur escamotable, s’est
vu décerner en 2011 le prix du moteur
international de l’année pour son agrément de conduite, sa maniabilité, ses
performances, son économie et son
optimisation.
La Suisse a pu découvrir à travers ce
modèle une sportivité maximale et un
plaisir de pilotage absolu.
La Serpenti de Bulgari se veut un
hommage à l’éternité.
Bulgari et la femme… Une longue histoire d’amour dont les
origines remontent au début du
20ème siècle et d’une intensité
toujours aussi forte aujourd’hui.
La Serpenti en est l’illustration.
La figure du reptile fait partie
intégrante de l’univers du joailler
italien de très longue date. Avec
ses bandes de métal (acier ou
or), qui peuvent atteindre jusqu’à
5 mètres de longueur par tour de
poignet, cette pièce a su s’élever
en icône de la marque Bulgari
et séduire le marché suisse en
2011.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
42 //
43
Économie // dossier
coups
de cœur
2011
BMW – Série 5 Berline
La BMW Série 5 Berline, l’incarnation même de l’esthétisme et du plaisir de conduire dans le haut de
la gamme moyenne, se lance à l’assaut de la route.
Avec sa ligne à la fois sportive et élégante, le dynamisme typique de la marque, son efficacité exemplaire et ses caractéristiques de confort et de sécurité innovantes, la sixième génération de la berline
d’affaires a su séduire la Suisse en 2011.
BMW – M5
Après le success de la BMW Série 5 Berline, la relève est fin prête
dans le segment exclusif des berlines d’affaires hautement dynamiques avec la BMW M5.
Avec l’harmonie du concept typique des automobiles BMW M, des
technologies du dernier état de l’art et des qualités routières ultradynamiques, la BMW M5, cinquième du nom, suscite la passion de
la performance maximale qu’elle associe sous une forme unique
aux qualités universelles d’une berline premium du haut de gamme.
44 // 45
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
économie // doSSier
Karl-friedrich
Scheufele,
co-préSident
de chopard
« En cette fin d’année, ma préférence va vers notre modèle L.U.C
Triple Certification Tourbillon. Ce garde-temps est une première.
Il est en effet le seul du marché à associer les 3 certifications
horlogères les plus prestigieuses: le Contrôle Officiel Suisse
des Chronomètres, le Poinçon de Genève et le label Qualité
Fleurier. Obtenir l’une des ces trois certifications est déjà un
défi. réunir les 3 sur un même modèle, qui plus est un tourbillon,
l’une des complications les plus sensible aux tests d’usure et de
fiabilité, est une très grande satisfaction. Cela récompense de
la plus belle des
manières le travail investi depuis
15 ans dans
notre manufacture de Fleurier,
où chaque jour
nous nous efforçons d’atteindre
l’excellence. »
BUCHErEr –
NATUrAL SENSUALITY
Voici une collection phare de Bucherer en
2011. Une collection exclusive de joyaux
précieux uniques. Une collection tout
simplement éblouissante.
La taille, la couleur et la clarté
de ces pierres relèvent d’une
extrême rareté et reflètent les tendances de
la mode internationale grâce à une
sensualité nouvelle.
CHOPArD – L.U.C. TrIPLE CErTIFICATION
TOUrBILLON
Avec ce modèle, la part belle est faite à la lisibilité. Il répond à toutes les
plus hautes exigences de l’horlogerie de qualité. Des trois certifications
obtenues par la dernière née de la collection L.U.C, deux concernent la
bienfacture, la précision et la fiabilité du mouvement, la troisième considère la perfection de la montre dans son ensemble.
Institué en 1886 par une loi cantonale, le Poinçon de Genève exige le
strict respect de douze critères, de la réalisation des fournitures aux
finitions des composants, en passant par la nature des matériaux,
ainsi que la construction et l’assemblage du calibre.
Le COSC est quant à lui le seul organisme officiel neutre à pouvoir
délivrer le titre de « Chronomètre ». Celui-ci dépend de la précision
de la marche du mouvement, qui subit une batterie de tests quinze
jours durant, dans cinq positions et à trois températures différentes.
L.rAPHAËL – SérUM PErFECTION
Parce que notre corps est également un luxe, nous ne pouvions
omettre de ce dossier ce sérum
L.raphaël qui a eu un grand succès en 2011.
Ce sérum, grâce à sa formule
fortement concentrée en principes actifs puissants pour raffermir et améliorer la souplesse
et l’élasticité de la peau, aide à
lutter contre les signes visibles
de l’âge et aide à préserver, protéger et stimuler la jeunesse de
l’épiderme. Un succès garanti!
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
44//
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Économie // dossier
coups
de cœur
2011
Le pôle luxe
de Swatch Group
Marc A. Hayek est membre de la Direction générale de
Swatch Group depuis 2005. C’est en tant que CEO de la
plus vieille manufacture horlogère du monde, Blancpain,
que ses talents de dirigent et de visionnaire, à l’image de feu
son Grand-père, Nicolas G. Hayek (Senior), se sont révélés.
En effet, Marc Hayek a fait de Blancpain l’Etoile du Nord
de Swatch Group. Depuis 2010, il est également CEO des
marques Breguet et Jaquet Droz.
Ses qualités humaines et
intellectuelles semblent
faire de ce CEO, passionné de course
automobile, un
des successeurs
tout indiqué pour
la tête du Groupe.
Blancpain Villeret
Voici une des
pièces qui a su
faire le succès
de Blancpain
en 2011.
Avec ses
lignes classiques, la collection Villeret incarne les
valeurs emblématiques de Blancpain
depuis le début des
années 1980.
Pendant trois décennies, le boîtier en double
pomme, des chiffres
romains et une esthétique
sobre ont caractérisé les
modèles Villeret. Ces éléments ont minutieusement
été repris dans cette collection, qui n’arbore pas seulement
un style renouvelé, mais intègre
aussi les résultats des récentes recherches conduites par
Blancpain dans la réalisation de ses nouveaux mouvements.
Breguet – La Tradition Tourbillon
En 2006, Breguet présentait les premières montres avec
spiral et échappement en silicium. Cette année, Breguet a convaincu avec le modèle Tradition 7047.
Avec un spiral en silicium, la fameuse
«Courbe Breguet» et la transmission
fusée-chaîne, cette pièce d’une
très grande technicité a fait la
fierté de la Manufacture, et
ce pour le plus grand bonheur de la Suisse.
46 // 47
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
économie // doSSier
JAQUET DrOZ – L’ECLIPSE
C’est l’astre vers lequel se tournent tous les regards, celui des
rêveries poétiques en plein cœur de la nuit… La magie de la
Lune habite l’un des modèles légendaires de la Manufacture
réinventé par Jaquet Droz.
Véritable prouesse horlogère, L’Eclipse indique, en plus du jour
et du mois, les phases de la Lune répondant ainsi à la fascination des astronomes, des explorateurs et des artistes de toutes
les époques et de toutes les cultures. Evoluant jour après jour,
se transformant à chaque réveil, la Lune veille sous toutes ses
formes sur cet exceptionnel garde-temps.
Cette performance mécanique, doublée d’un véritable spectacle visuel, fait le choix d’une grande pureté esthétique. Jaquet
Droz, avec ce modèle entre autres, a su marquer l’année 2011
de son sceau.
J.M. WESTON – COUNTrY CLUB
En 2011, la Maison J.M. Weston a célébré les 120 ans de son
existence. 120 ans d’élégance à la française que l’on retrouve
dans cette collection Country Club qui réinterprète les grands
classiques de son histoire avec une modernité et une pointe de
style années 1930.
CArAN D’ACHE –
1010 CHrONO
SPOrT
La collection 1010 de Caran
d’Ache représente la rencontre
unique entre la Haute Horlogerie et la
Haute Ecriture. Les artisans de la Maison genevoise ont à nouveau repoussé
les limites de leur savoir-faire avec cette
collection, dédiée aux esprits sportifs et
à ceux qui aiment relever des défis. On
y retrouve une alliance entre esthétique
sportive et racée et l’excellence d’exécution du Swiss Made.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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Économie // dossier
coups
de cœur
2011
Leif Vase Larsen,
CEO Kuoni Suisse
Quelle est le trend actuel en matière de vacances de luxe?
Je recommande le Botswana. C’est l’un des derniers pays à posséder une nature authentique et encore largement préservée.
Pourquoi la demande de vacances au Botswana a-t-elle
autant augmenté récemment?
Il existe maintenant des campements sous tentes très exclusifs
et luxueux, à la hauteur de toutes les attentes. Dormir en pleine
nature sans pour autant renoncer à un niveau de confort élevé
est une expérience qui sort de l’ordinaire, surtout dans le sud de
l’Afrique.
Pourquoi cette combinaison entre luxe et proximité de la
nature à l’état sauvage est-elle aussi importante?
Nombreux sont ceux pour qui vivre en pleine nature tout en jouissant d’un confort luxueux constitue une envie particulière. Imaginez
que vous êtes assis autour d’un feu de camp à écouter les bruits
de la faune; ou que vous rentrez d’un safari nocturne et vous installez sur la véranda de votre campement pour observer les animaux.
Chez Kuoni, nous sommes en mesure de combler ce besoin très
spécial, notamment au Botswana, car notre présence de longue
date dans le sud de l’Afrique nous a conféré une vaste expérience
de cette région.
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économie // doSSier
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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Économie // dossier
coups
de cœur
2011
Jean-Christophe
Babin, CEO de TAG
Heuer
«Cette année nous avons franchi une étape supplémentaire avec le
Mikrograph présenté en avant-première en janvier 2011 à Genève, qui
est la première montre mécanique à indiquer les 1/100e de secondes
par l’aiguille centrale, et ceci de manière extrêmement simple et visible.
En horlogerie c’est quelque chose de fondamental puisque si la
grande horlogerie représente la précision ultime, TAG Heuer a
franchi en premier, pour un chronographe de poignet, cette dimension
mythique qu’est le centième de seconde non seulement en termes de
mesure mais également en termes d’affichage. C’est l’un des projets
pour lequel j’ai les meilleurs souvenirs et le plus de fierté dans toutes
mes années à la tête de la Maison.
Aujourd’hui nous allons encore plus loin en commercialisant le Mikrotimer, le premier chronographe mécanique à mesurer et afficher le
1/1000e de seconde, qui a d’ailleurs remporté le très convoité Prix
du meilleur chronographe de sport de l’année au Grand Prix d’horlogerie de Genève 2011.
Le Mikrograph et aujourd’hui le Mikrotimer vont au-delà de ce que l’industrie horlogère pensait réalisable. Ces innovations représentent un
saut quantique qui propulse l’horlogerie dans une toute nouvelle ère.»
TAG Heuer –
Mikrograph
Yves Saint Laurent –
Cabat Chyc
La ligne chyc de Yves Saint Laurent s’est imposée comme un succès certain pour le couturier.
Ce cabat a été créé par souci de diversification
de la ligne. Sa capacité est plus importante que
le premier sac de cette collection. Il existe en
deux dimensions et se décline sous plusieurs
matières: cuir texturé, cuir imprimé ou encore
en autruche.
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Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
économie // doSSier
BOUCHErON – QUATrE
BENTLEY – CONTINENTAL GT
Une icône de l’automobile. La Bentley Continental GT n’a eu de cesse de révolutionner
le secteur. La dernière née, un coupé magnifique qui allie l’ADN classique Bentley au
design contemporain et à la technologie moderne n’a pas laissé la Suisse indifférente. Elle
conserve l’allure générale et le design intemporel de la voiture. Si la face avant se transforme discrètement, l’arrière gagne légèrement en hauteur. La véritable nouveauté, comme
souvent, se trouve sous le capot: le constructeur revisite le W12 de 6.0.
Avec la Continental GT, Bentley a ouvert une nouvelle page de son histoire automobile.
S.T. DUPONT – ELYSEE
Cette collection de la Maison Boucheron met en relief l’excellence du travail
joailler sur la matière depuis plus de
150 ans.
Deux années de développement ont été
nécessaires pour inventer cet alliage
innovant et précieux. Le «Hycéramique» permet maintenant de sculpter
la matière selon les codes de la Maison.
Parmi cette collection, nous présentons
ici la Bague Quatre «White Edition» en
or jaune, or blanc serti de diamants,
«Hycéramique» blanche et or rose qui
est l’aboutissement de ce travail minutieux, pour notre plus grand plaisir.
La collection ELYSEE de S.T. Dupont porte bien son nom: emblème
du luxe à la française, S.T. Dupont a été élu fournisseur officiel de
l’Elysée. Les produits S.T. Dupont dégagent une excellence et une
puissance qui plaisent, et qui ont plu aux suisses en 2011.
rOLEX – OYSTEr PErPETUAL COSMOGrAPHE DAYTONA
Plaisir de conduire, passion de la mécanique, sensations uniques
des matières nobles. La rolex Oyster Perpetual Cosmograph
Daytona est résolument dédiée aux amoureux de la vie et des
belles choses. Avec une telle approche, cette pièce ne pouvait
que convaincre la Suisse.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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économie // doSSier
coups
de cœur
2011
georgeS Kern, ceo de roger dubuiS
«J’ai choisi La Monégasque Chronographe, issue de la collection La Monégasque qui
allie l’esprit du jeu, du glamour et de la riviera à la signature de rOGEr DUBUIS. La
version chronographe mise tant sur son design raffiné que sur sa mécanique fascinante.
Son élégant boîtier en or rose est réhaussé par une lunette décor en titane PVD noir. Il
abrite dans ses 44mm un nouveau mouvement chronographe à roue à colonnes, conçu,
mis au point et produit par la Manufacture rOGEr DUBUIS.»
rOGEr DUBUIS – LA MONéGASQUE
rOGEr DUBUIS nous a démontré cette année sa créativité,
sa modernité et sa capacité à sans cesse réinventer l’horlogerie avec l’avènement de sa collection La Monégasque. Hommage à l’esprit de Monte-Carlo, son atmosphère festive, son
histoire mythique et son univers glamour, huit modèles racontent à leur manière les temps forts de la Haute Horlogerie,
dont ce modèle en particulier, la Monégasque Chronographe
que nous présente Georges Kern, CEO de rOGEr DUBUIS.
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
IWC - LA POrTUGAISE YACHT CLUB CHrONOGrAPHE EDITION «VOLVO OCEAN rACE
2011-2012»
La Portugaise Yacht Club Chronographe Edition «Volvo Ocean
race 2011-2012», lancée lors du départ de la Volvo Ocean race
de 2011 est l’une des montres IWC ayant obtenu le plus de succès.
C’est avec une édition spéciale de ce légendaire modèle que IWC
Schaffhausen, chronométreur officiel de la Volvo Ocean race,
rend hommage à l’«Everest» de la voile ainsi qu’au courage et à l’esprit sportif des six équipages participant à cette course autour du
monde. Optimisée dans les moindres détails, cette montre est un
garde-temps en titane fonctionnel, fiable et d’une grande élégance
sportive, qui porte en lui le gène de la précision caractérisant les
instruments marins.
économie // doSSier
HArLEY-DAVIDSON –
FOrTY-EIGHT
PIAGET – ALTIPLANO 43 MM CALIBrE 1208P
Le modèle Altiplano 43 mm calibre 1208P de la Manufacture de Haute Horlogerie Piaget
présente un soin extrême tant dans les finitions de son mouvement que dans celles de son
habillage. Cornes effilées, fine lunette, cadran épuré, calibre terminé dans le respect des
codes de la Manufacture de Haute Horlogerie Piaget, tout évoque la sobriété et l’élégance qui
sont les maîtres mots de ce garde-temps extra-plat. La masse oscillante est façonnée dans
de l’or 22 carats tandis qu’une petite seconde à 4h vient animer le cadran. Avec ce gardetemps, Piaget bat deux records: celui du mouvement mécanique à remontage automatique le
plus plat du marché (2.35 mm), et celui de la montre la plus fine de sa catégorie (5.25 mm).
La montre Altiplano 43mm est un vrai classique d’aujourd’hui, qui représente l’expertise de la
Manufacture Piaget dans l’art de l’extra-plat.
Ce modèle de Harley-Davidson est un
de ceux ayant eu le plus de succès sur le
marché suisse en 2011. La Harley-Davidson Forty-Eight s’inscrit dans la légendaire
tradition Sportster à l’aspect pur et sobre.
Avec son célèbre réservoir «peanut» de
7,95 litres créé en 1948, le modèle FortyEight se caractérise par son allure à la fois
trapue et élégante renforcée par les performances de son moteur V-Twin Evolution
1200 cc. La selle solo basse, les rétroviseurs montés sous le guidon, le gardeboue arrière épuré et les larges pneus
customisent avec originalité la Forty Eight.
«Avec sa ligne élégante et musclée, la
Forty-Eight possède une personnalité
d’une grande originalité et unique à HarleyDavidson» souligne ray Drea, Directeur de
Style Harley-Davidson. «En puisant dans
l’expérience collective des motards américains et avec son look vintage affirmé, la
Forty-Eight se dote d’un caractère pur et
authentique.»
MONTBLANC – COLLECTION
PrINCESSE GrACE
DE MONACO
La Maison Montblanc a créé l’événement avec pour la première fois
depuis la création de la marque en
1906, une collection unique dédiée
à l’univers féminin. Cette collection, très prisée des suisses, rend hommage à l’une des
personnes les plus remarquables de tous les
temps et apporte son soutien à la Fondation
Princesse Grace-USA. Féminine et élégante,
chaque détail de cette collection, faite à la
main a été inspiré par l’esprit de cette icône.
Tout dans cette Edition est majestueux, de
son design féminin à la somptueuse topaze
rose taille pétale ornée sur l’agrafe. Les
anneaux du capuchon et du corps sont ornés
d’un motif en forme de losange, inspiré des
armes de la Principauté de Monaco.
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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Économie // dossier
coups
de cœur
2011
Ernesto Larghi,
chef de marque Audi
Suisse
A4 «L’audi A4 est un best-seller et existe déja depuis
plus de 39 ans. Ses avantages? La particularité du
design Audi bien sûr; la grande gamme de modèles
avec différentes motorisations et surtout la consommation de la dernière A4 qui est diminuée de 11%.»
R8 «L’Audi R8 est le résultat de nos meilleures idées.
Avec l’Audi R8 nos ingénieurs et concepteurs ont
créé une voiture qui incorpore dans tous ses aspects
nos efforts pour atteindre la perfection automobile
et un design exceptionel. Le son de cette voiture est
comme une musique.»
Dior – VIII
Dior, la Suisse adore! Avec cette 4ème collection horlogère, Dior a su se faire une place de choix sur le marché
suisse. Dior VIII est inspirée des codes Dior depuis son
nom jusqu’aux détails de son dessin. L’architecture, chère
à Christian Dior, le savoir-faire, le raffinement de finitions
Haute Couture caractérisent cette collection qui se définit comme un classique horloger à l’élégance parisienne.
La gamme est composée de huit modèles avec des diamètres de 33 et 38 mm, notamment ce modèle avec
lunette sertie de diamants.
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Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
Audi – A4 et R8
L’Audi A4, synthèse parfaite entre performances et efficence, sportivité et maîtrise,
intelligence et émotion, est un succès mondial pour Audi, en Suisse en particulier.
Toutefois, l’Audi R8 plaît également énormément. Son langage esthétique musclé n’est
qu’un infime indice de son vrai potentiel: la
performance à l’état pur assortie d’équipements exclusifs.
économie // doSSier
JOHN LOBB – SAINT CréPIN 2011
John Lobb a su plaire en Suisse en 2011. Son
succès vient notamment de ce modèle Saint
Crépin.
Ce richelieu à bout uni, conçu selon les
méthodes de fabrication de la gamme
Prestige, compte parmi ses qualités une trépointe soigneusement arrondie, une cambrure
sculptée à la main, un talon fuselé et une semelle
galbée. Autant de détails qui lui confèrent un confort
et une légèreté extraordinaires.
DINH VAN - SEVENTIES
Ce grand pendentif sur chaîne dinh van,
en or blanc, diamants, onyx et malachite
est le dernier à avoir séduit la Suisse. Il
évoque les longs médaillons très en vogue
dans les années 70. Le motif est également réinterprété en pièces étincelantes,
mêlant souplesse et fort caractère. Avec
les pièces de sa collection Seventies, dinh
van illustre son savoir-faire joaillier et sa
créativité unique.
HErMèS –
ArCEAU LE
TEMPS SUSPENDU
La montre Arceau Le
Temps suspendu dissimule le temps et l’efface de son cadran
sans en entraver la
course immuable. Cette
nouvelle complication
horlogère constitue une
première mondiale.
Avec son mécanisme
sophistiqué capable de
faire oublier l’heure par
un subtil jeu de cames,
de pignons et de secteurs, cette collection
a su conquérir le cœur
des suisses.
CHANEL – J12 CHrOMATIQUE
Mise au point dans les ateliers suisses de Chanel, la couleur chromatic est née de l’utilisation
de la céramique de titane, qui habille la génération des J12. Pilier du temps Chanel en 2011, les
montres J12 Chromatic expriment leur unicité à
travers une nouvelle matière.
market.ch - novembre 2011
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// doSSier
doSSier
e-coMMerce
eN suIsse
E-COMMERCE:
la SuiSSe Se
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
// DOSSIER
Jean-Luc Perrenoud
On vend de tout par internet dans notre beau pays, des
bijoux, des chaussures, des teeshirts, des liqueurs et même des
articles érotiques destinés aux
dames (bonbonrose.ch). Surprise:
il s’agit fréquemment de nouvelles aventures, alors que
les commerces établis n’ajoutent que timidement internet à
leur canal de distribution traditionnel.
réveille
«D
epuis 2 ans environ, le e-commerce
se développe fortement en Suisse
romande» constate
Pascal Escarment, directeur-adjoint de
Cross Agency, l’un des principaux développeurs de sites d’e-commerce dans notre
région. «L’évolution est positive, mais c’est
encore timide en comparaison avec la
France ou l’Allemagne. C’est certainement
dû à la petite taille du marché. Pour l’instant,
les grandes enseignes temporisent, ne voulant pas concurrencer leurs canaux de distribution traditionnels. Par contre on rencontre
beaucoup de nouveaux acteurs, Artofbrands
ou Koala par exemple. Et le marché est vraiment ouvert pour de petites sociétés qui
s’adressent à une clientèle locale.»
Un domaine en pleine friche
Notre petite enquête sur l’e-commerce en
Suisse romande nous a fait découvrir un
univers aux facettes insoupçonnées. Nous
pensions rencontrer avant tout des grosses
sociétés bien établies et des outils standards
trustant le marché. La réalité est bien différente. Beaucoup de boutiques romandes en
ligne sont des startups récentes qui n’ont
même pas encore atteint le seuil de rentabilité. Les sociétés de services vraiment
établies qui mettent en œuvre les sites d’ecommerce se comptent sur les doigts d’une
main. Et, malgré l’existence d’une foison
d’outils, beaucoup de sites d’e-commerce
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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// doSSier
doSSier
e-coMMerce
eN suIsse
Un e-shop conçu et exploité par des amateurs n’a simplement
aucune chance de réussir.
sont encore développés sur mesure. Par
beaucoup d’aspects, le monde des solutions
pour boutiques en ligne ressemble à celui des
logiciels de gestion d’il y a vingt ans.
Recette pour un succès
Peut-on monter un site d’e-commerce pour
vendre n’importe quoi et devenir millionnaire
du jour au lendemain? L’éclatement de la bulle
Internet a clairement démontré l’illusion d’un
plan aussi simpliste. Pour vendre avec succès
sur internet, il faut en premier lieu une idée
qui va faire mouche auprès des clients potentiels. Leur offrir un service ou un produit qu’ils
n’obtiennent pas dans un magasin traditionnel. Exemples: enlever la corvée des achats à
un couple de deux actifs leur libère du temps
pour s’occuper de la famille et des loisirs.
Voilà qui fait le succès de LeShop. Pouvoir
essayer des chaussures chez soi sans frais
de livraison ni de renvoi, voilà la proposition
de vente unique de Koala.ch. Dispenser les
femmes de franchir le seuil d’un sex-shop
sordide, voilà celle de Bonbonrose.
Même une bonne proposition n’assure pas
encore la réussite. Comment attirer les intéressés, les transformer en clients et les fidéliser, alors que le tourisme sur internet bat
son plein? C’est la tâche du e-marketing (voir
plus bas). Le e-commerce permet en outre –
et oblige – d’analyser avec précision le retour
sur investissement, le résultat de chaque
action. Moralité: un e-shop conçu et exploité
par des amateurs n’a simplement aucune
chance de réussir.
Finalement, il faudra bien livrer la marchandise (à moins de déléguer cette activité à
un tiers, entraînant d’autres pièges commerciaux). Faire donc face à tous les problèmes
de logistique traditionnels: achats, stockage,
emballage, livraison. Et, si un site peut parfaitement être géré à partir de son salon, le
garage ou la cave joueront très mal le rôle
d’entrepôt. Mais commençons notre étude
par deux histoires à succès romandes dont
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market.ch - décembre 2011- janvier 2012
l’aventure confirme à souhait ce qui a déjà
été mentionné.
LeShop
LeShop est certainement l’enseigne d’e-commerce la plus connue de Suisse. «Lorsque
nous avons commencé, c’était l’aventure
totale, il a fallu tout inventer» explique Christian Wanner, co-fondateur et directeur général. Lorsque l’on parle de commerce électronique, le profane pense en premier lieu au
site internet et ne peut s’imaginer tout ce qui
se cache derrière. Il faut aller sur place pour
se rendre compte de l’importance de la logistique d’une entreprise qui reçoit et livre 200
tonnes de marchandises par jour: le ballet des
camions, les halles de stockage, les chaînes
de préparation semi-automatisées desservies par des employés équipés de scanners
au bras, les locaux pour surgelés à -28° dans
lesquels les travailleurs sont emmitouflés
comme des esquimaux, les caisses qui se
déplacent sur des rubans pour être ensuite
regroupées par client.
«Nous avons mis au point nous-mêmes la
logistique, l’informatique, le paiement. Les
outils informatiques pour le site et pour la
logistique sont développés par nos spécialistes, nos ordinateurs sont hébergés dans
les centres de calcul de Migros. Cela nous
donne une maîtrise totale, nous permet d’être
actifs et réactifs. Les logiciels standards ne
sont pas conçus pour gérer toutes les spécificités de notre métier. Nous préparons
par exemple des produits dans des zones
de température allant de -28° à +28°. Et la
facturation de la viande en fonction du poids
réel de la pièce à partir d’un prix au kilo représente un autre défi. Pour nous, l’e-commerce
n’est pas quelque chose de banal. Il n’y a pas
beaucoup d’e-shops sur lesquels le panier
d’achat peut contenir 50 articles! L’ergonomie du site est essentielle, elle fait partie de
toute la chaîne de valeur au même point que
la qualité des produits, la précision et la rapidité de la livraison, éléments dont dépendent
la fidélisation du client. Nous avons notre
stratégie commerciale propre, qu’il s’agisse
La logistique doit suivre
WHEN A CUSTOMER ENTERS YOUR STORE,
EVERY DETAIL SHOULD BE PERFECT.
The same applies online.
Trust us to provide the perfect customer experience
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// doSSier
doSSier
e-coMMerce
eN suIsse
des commandes à nos fournisseurs ou des
actions offertes aux clients. Bien sûr, nous
sommes en concurrence avec le commerce
traditionnel. En ce qui nous concerne, un
tiers de notre chiffre d’affaires est «pris» aux
magasins de détail, mais deux tiers (soit 100
millions) représentent du nouveau business.
C’est la fatalité de tout marché saturé, il faut
capturer des parts de marché. La Suisse est
aujourd’hui le 2ème marché mondial pour
l’e-business alimentaire après le royaume
Uni. Ce succès est à mon avis dû à la qualité
notre travail.»
Acheter des chaussures en ligne ?
«L’idée de vendre des chaussures en ligne
nous est venue, à Valentin Cogels et moimême, tous deux anciens d’EBay, en 2010
lorsque nous nous sommes aperçus que
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MARKET.Ch - décembre 2011- janvier 2012
nous portions les mêmes» explique Matthias
Fröhlicher, l’un des fondateurs et directeurs
de Koala SA. «Nous avions déjà une bonne
expérience du e-business, mais n’étions pas
sûrs que les gens allaient vraiment acheter
leurs chaussures sur internet. Le problème de
la pointure paraissait le plus ardu à résoudre.
Nous avons compris alors que pour que ça
puisse marcher, nous devrions proposer la
gratuité des frais d’expédition ET de retour
de la marchandise. Un autre de nos points
forts est que tous les articles présentés sur
le site sont en stock. Au début, nous disposions d’une centaine de modèles, à fin 2010
de 200, aujourd’hui plus de 1000 et nous réalisons déjà un chiffre d’affaires d’un millions
de francs. Assez rapidement, de grandes
marques nous ont fait confiance.» Les locaux
d’origine à Belmont se sont rapidement révé-
lés trop petits et Koala dispose aujourd’hui
d’un centre de logistique flambant neuf à Châtonnaye (Fr) où travaillent onze personnes.
En une année, elle a vu 600’000 visiteurs
sur son site et vendu 10’000 paires de
chaussures, exclusivement en Suisse. «Il
faut évidemment bien connaître son marché» constate Matthias Fröhlicher, «mais
tout est important: le site, la logistique, le
choix d’articles, les prix, le service (c’est la
clé!), la rapidité d’exécution et le marketing.
Il faut sans cesse acquérir de nouveaux
clients (par de la publicité en ligne et sur la
télévision), les fidéliser, étendre la gamme,
comprendre leurs vœux. Nous avons par
exemple introduit le paiement par facture en
plus de la carte de crédit.»
Le site koala.ch a été réalisé par Cross
Agency sur la base du moteur Magento. Tout
// DOSSIER
LeShop: quelques chiffres
Christian D. Wanner,
directeur général
de LeShop
@
Admin4you
LeShop est Fondé en 1997 avec 7 personnes, à partir de rien, en
concurrence avec Migros et Coop. En 2002, prise de majorité par le
groupe Bon Appétit qui fait faillite la même année. Survie grâce à du
capital privé. Reprise des activités e-commerce de Migros en 2004,
société anonyme au sein de Migros dès 2006. Vente de 9000 produits Migros et de marque dans les secteurs food et near-food (animaux, ménage, etc.), y compris frais et surgelés. Chiffre d’affaires en
croissance de 30% depuis 7 ans, supérieur aujourd’hui à 150 millions
de francs. Sites logistiques à Ecublens et à Bremgarten. 60’000
clients réguliers, un quart de million ont déjà fait appel à LeShop au
moins une fois. Livraison de 200 tonnes par jour, 60 kg en moyenne
par envoi. Produit le plus acheté: la banane Max Havelaar. Client type:
couple de 30 à 40 ans dont les deux travaillent. Ils passent une grosse
commande toutes les deux à trois semaines et achètent le reste au
magasin de proximité. LeShop occupe aujourd’hui 200 collaborateurs.
www.leshop.ch
- le guichet virtuel nouvelle génération !
Il est terminé le temps des files d’attente sans fin, laissons la place à une démarche
administrative légère et facilitée grâce à Admin4you@.
Tout devient plus facile, il suffit de rester en ligne ! En quelques clics de souris, vos citoyens
complètent leurs formulaires à leur domicile et ne se soucient plus de devoir réorganiser leur
emploi du temps afin de se rendre dans vos bureaux administratifs.
PLUS D’INFOS SUR : WWW.XPERTLINE.CH/XPERTgOv.HTmL
[email protected]
Toutes les infos : www.ti-informatique.com
// doSSier
doSSier
e-coMMerce
eN suIsse
PrinciPaux acteurs romands dans le domaine du e-commerce
CROSS AGENCY
Agence digitale de Cross (anciennement Cross Systems), Cross
Agency accompagne ses clients dans leur stratégie Internet et
réalise leur présence sur le web. 45 collaborateurs, la moitié environ des programmeurs, s’occupent à développer des sites, y compris pour la vente en ligne. Huit personnes constituent l’équipe
créative, deux sont actives dans le webmarketing, les autres s’occupent du conseil, de la direction de projet et de l’analyse des
besoins.
Cross Agency accompagne ses clients aussi bien durant la création de leur site que durant l’exploitation. Parmi ses références
figurent Artofbrands à Genève (vente d’œuvres d’art), Solaronix à
Aubonne (photovoltaïque), Koala (chaussures) et Gazzar (vins). Les
sites e-commerce sont construits à l’aide de Magento ou développés en interne de toutes pièces. Cross a réalisé de multiples
modules venant se greffer sur Magento, pour le paiement en ligne
par exemple, ainsi que des interfaces vers différents systèmes
ErP du marché ou propriétaires.
www.cross-agency.ch
VIRTUA
Fondée en 1998, aujourd’hui établie à Etoy (VD) et forte de 52
personnes, Virtua SA comprend cinq départements: développement web, design, web marketing, hébergement et développement
d’applications mobiles. Elle dispose aussi d’une antenne à Sion
et compte réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de
francs en 2011.
Son Virtual Lab – elle y assume en partie le financement de projets novateurs – lui permet de tester de nouveaux concepts pour
les offrir ensuite à ses clients. Citons comme exemple le site
d’Ohbox, coffret cadeau vendu sur Internet et dans les grandes
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market.ch - décembre 2011- janvier 2012
surfaces. «Ohbox représente un cas intéressant d’e-marketing»
explique Steve Savioz. «On touche deux personnes: l’acheteur et
le bénéficiaire du cadeau, susceptible de devenir acheteur à son
tour.»
Les sites d’e-commerce sont ici réalisés entièrement sur mesure
ou à l’aide de solutions telles que Magento, «un progiciel assez
dodu qui offre beaucoup de fonctionnalités, mais pose certains
problèmes si hébergé de manière classique.» Virtua assume en
effet l’hébergement du site pour la presque totalité de ses 200
clients.
Conséquence: la société s’est donc aussi spécialisée dans l’hébergement de shops basés sur Magento et offre ce service même à
des clients hors de Suisse. «Notre hébergement est robuste, du
haut de gamme, indispensable pour les sites basés sur Magento.»
Virtua compte parmi ses clients e-shop: VAC, Ohbox, My-Store et
Urech (bijoux).
www.virtua.ch
SALES CONQUEST
Cette société lausannoise de 25 personnes a pris son visage
actuel en 2009 lors de sa fusion avec SmallBiz, une agence web
de la place. «Nous possédons réellement la maîtrise du métier de
l’e-commerce qui diffère de la vente dans un magasin physique»
explique Blaise reymondin, responsable de la division marketing.
«Notre activité ne se borne pas à mettre en place des sites de
vente en ligne, mais d’accompagner nos clients dans leurs processus commerciaux, les aider finalement à vendre davantage.
Pour cela nous leur offrons conseil et technologie et leur proposons des outils de CrM (gestion de la relation client), de vente en
ligne et d’e-marketing. Ils peuvent faire des ballons d’essai à faible
coût, par exemple une campagne Google AdWords, expérimenter
// doSSier
«L’évolution (de l’e-commerce) est positive,
mais c’est encore timide en comparaison
avec la France ou l’Allemagne.»
Pascal Escarment, directeur-adjoint de Cross Agency
des pistes, déterminer la rentabilité potentielle d’une action. Nous
bâtissons les sites à partir de leurs idées, challengées et enrichies
par notre expérience. Généralement nous esquissons le futur site
par un prototype visuel simplifié pour le valider avec le client avant
de procéder au design graphique définitif.»
Sales Conquest développe depuis 6 ans son propre système d’ecommerce dénommé ShopMachine. Il couvre les fonctions visibles
du consommateur (catalogue et panier d’achat) ainsi que celles
du back-office (suivi des commandes, facturation, gestion des
stocks, achats). Les achats peuvent être exécutés par ordinateur
ou smartphone. Des interfaces sont disponibles vers les ErP SAP,
Microsoft Dynamics et Sage, entre autres. Le système est aussi
capable d’acheminer les commandes des clients vers des fournisseurs de second rang.
Sales Conquest propose en outre à ses clients l’hébergement
de leurs sites dans le cadre de sa filiale Neva Hosting, dont les
Des performances
VPN optimisées
pour vos sites
distants
serveurs sont eux-mêmes hébergés chez Safehost à Genève.
Les clients se situent pour le moment principalement en Suisse
romande, dont: benegozi.com (articles Benetton), plantes.ch,
morand.ch (spiritueux, à paraître) et Phillip Morris (www.zigoo.ch).
www.salesconquest.com
SYSCOM MEDIA
SysCom Media est une toute jeune société de services informatiques genevoise de quatre personnes fondée en 2010. Elle réalise entre autres le site e-commerce d’Amare SA (www.amareled.
com, commerce de LED). L’originalité est que ce site est basé sur
l’outil Microsoft Commerce Server, choix qu’Alexandre Lamartinière explique par les raisons suivantes: l’excellente intégration
avec Sharepoint et avec Office, les performances (parce que non
basé sur PHP) et la bonne documentation disponible.
www.syscom-media.ch
Accélération VPN : SonicWALL WXA
Intégration et configuration simplifiée via votre firewall SonicWALL
Réduction de la latence des applications
Mise en cache du trafic et des fichiers pour réduire la consommation de la bande passante
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Catalogue et prix
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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// doSSier
doSSier
e-coMMerce
eN suIsse
le trafic est analysé, notamment avec Google
Analytics. www.koala.ch
Du côté des spécialistes
Tournons-nous à présent vers les sociétés qui
aident leurs clients à réaliser et à exploiter avec
succès des sites d’e-commerce.
«Pour qu’un site d’e-commerce soit un succès, il
doit être accompagné d’une réflexion préalable
sur l’implication de ce nouveau canal de vente
pour l’entreprise et d’un e-marketing efficace»
explique Blaise reymondin de Sales Conquest.
«D’abord, il faut attirer les gens sur le site, par
référencement et d’autres moyens. Mais cela ne
suffit pas, un visiteur anonyme n’a aucune valeur.
Il faut le pousser à sortir de l’anonymat, en faire
un client potentiel et l’inciter à acheter. Puis,
lorsqu’il a passé commande, le fidéliser afin qu’il
revienne. Le marketing est une rencontre entre
un fournisseur et un client: il faut aller dans le
sens de ce que cherche le client, des outils tels
que Google Insight nous aident à le découvrir.
Avant de mettre en place un site d’e-commerce,
il faut mettre au point sa stratégie commerciale.»
«L’avantage de l’e-marketing est que, contrairement aux annonces par voie traditionnelle, les
résultats d’une campagne en ligne sont exactement mesurables et peuvent être analysés en
détail. Ce qui permet constamment d’ajuster les
moyens pour obtenir l’effet voulu.»
Que coûte un site d’e-commerce ? Pour un
petit projet, Sales Conquest articule le chiffre
de 20’000 francs suisses pour la réalisation du
site et l’accompagnement nécessaire. L’hébergement est pour sa part de l’ordre de grandeur
de 40 francs par mois.
ables
les outils Pour sites d’e-commerce
Quelle est la meilleure plateforme pour créer un site d’e-commerce? Chaque spécialiste
vous donnera un avis différent, mais Magento et Prestashop sont les plus souvent mentionnés. N’omettons toutefois pas les offres des grands éditeurs de logiciels, notamment
IBM WebSphere Commerce, Oracle ATG Web Commerce et Microsoft Commerce Server 2009. Comme nous l’avons vu, ce dernier est aussi utilisé pour une PME genevoise.
Magento comprend tout ce qui est nécessaire pour réaliser un site e-commerce, y compris les fonctions de back-office nécessaires pour les achats, la gestion des stocks, la
livraison, la facturation et les statistiques. Il dispose également d’interfaces pour la communication avec les ErP du marché. Société américaine à l’origine, Magento appartient
aujourd’hui à Ebay.
Prestahop est une solution open-source (il en existe des dizaines) à la base de plus de
100’000 réalisations. Ce produit d’origine française est aujourd’hui maintenu sur le marché par une société du même nom (www.prestashop.com) et une grande communauté
internationale.
Pour les petits budgets, l’éditeur français Clicboutic propose un système self-service pour
20 € par mois (site et hébergement) ou 30 € (avec référencement), le tout mis en service
en quelques jours. Plus de 2000 clients se servent déjà de cette solution. En Suisse par
exemple easylentilles.com (verres de contact), artdeco-collection.com (art et antiquités),
lestock-boutique.ch (vêtements), mlle-arantele.com (sacs et accessoires) ou encore delicieux.co (t-shirts).
L’importance de l’e-marketing
Mais laissons Steve Savioz, codirecteur de
Virtua SA, nous présenter sa conception de
l’e-marketing. «Notre travail consiste à accompagner le client tant lors de la création du site
que lors de son exploitation. Trop de sites d’ecommerce sont conceptualisés par des informaticiens. C’est une erreur, les spécialistes du
marketing doivent participer à la réflexion. Et
le travail continue lorsque le site est en exploitation. On peut ainsi comparer le nombre de
ventes par rapport aux recherches effectuées
Systèmes d’enregistrement
ded’enregistrement
temps
Systèmes
de temps
En Budron D 5, 1052 Le Mont-sur-Lausanne
Tél. 021/653 43 43, Fax 021/653 47 47
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64 // 65
par les internautes, calculer ce que coûte l’effort
pour faire venir et revenir les gens sur le site.
Contrairement à d’autres canaux de publicité,
on sait clairement ce que rapportent chaque
campagne, chaque action. Si un effort n’est pas
rentable, il faut corriger l’ergonomie du site, son
fonctionnement ou le marketing. Les outils disponibles, Google Analytics par exemple, nous
permettent de faire ce travail, de transformer les
canaux non rentables en canaux rentables et
donc d’accroître les ventes. C’est une question
de survie face à la concurrence.»
market.ch - décembre 2011- janvier 2012
Tél. +41 21 964 88 88
www.zeitag.ch
// event
retour Sur le 3e événement
INTERNATIONAl CONSACRÉ Au bPMN
Jean-Daniel Faessler
Pour la Première fois, l’atelier
international consacré au bPmn
(business Process modelinG notation) s’est déroulé en suisse
durant deux jours.
A
près deux ateliers couronnés de succès
à Vienne et à Potsdam, ce troisième
atelier organisé par l’université des sciences
appliquées et des arts de Luzerne a réunit des
praticiens et des chercheurs venus de toute
l’Europe pour partager leurs expériences et
discuter des derniers développements dans le
domaine du BPMN. Issu de l’Object Management Group, le standard BPMN est aujourd’hui
largement répandu dans l’économie, les administrations publiques et les universités. Il est
utilisé pour la modélisation des processus
d’affaires et d’analyse. Quant à l’exécution, il
est devenu en quelques années la référence
pour de nombreux développeurs de logiciels.
Le programme de ce 3ème atelier s’est
déroulé en trois axes principaux, à savoir: la
journée scientifique, la journée des praticiens
et l’exposition des fournisseurs de produits et
d’outils innovant concernant le BPMN et la
gestion des processus. L’atelier scientifique
qui avait pour but de présenter les derniers
résultats des recherches autour de la norme
BPMN a accueilli comme conférencier principal Stephen White, l’initiateur de ce langage
de modélisation. Sa conférence axée sur le
passé, présent et futur a permis aux participants de mieux comprendre les origines du
BPMN lancé en 2002 ainsi que comment et
pourquoi il est utilisé aujourd’hui par de nombreux outils de modélisation de processus.
Pour l’avenir, le BPMN évolue vers une nouvelle norme appelée 2.0 qui permet notamment de mettre en scène une collaboration
sous forme de chorégraphie. D’autres possibilités sont également offertes comme la
gestion des cas ou la modélisation des implémentations de service.
La journée des praticiens a permis aux utilisateurs de ce standard de découvrir différents
cas d’utilisation et de retour d’expériences.
C’était également l’occasion de rencontrer
des experts en la matière pour échanger des
idées, opinions et concepts afin de relever les
Fiabilité, performance, précision.
Evoluez en confiance avec les solutions
de gestion pour PME de SolvAxis.
58 // 59
market.ch - novembre 2011
défis dans ce domaine. La Confédération sur
ce point n’étant pas en retard, c’est Peter Fischer délégué à la stratégie informatique de la
Confédération qui a ouvert cette journée sur le
thème de «la gestion des processus d’affaires
comme facteur de succès pour l’eGovernment
en Suisse». L’occasion pour lui de rappeler la
stratégie de la Confédération à ce sujet. Cette
stratégie devra permettre à terme de simplifier
et rationaliser les processus entre les administrations publiques et les entreprises privées.
Pour cela, il sera nécessaire que la gestion
des processus métiers fasse partie d’un système intégré sur le plan national. Toutefois,
un tel concept de coopération fédérale pose
un certain nombre de questions: quels sont
les besoins de gestion de processus pour les
administrations publiques, comment réaliser
une coopération transfrontalière dans notre
système fédéral ou encore comment gérer les
processus pour obtenir des résultats durables.
Des défis qu’il faudra relever ces prochaines
années en utilisant le standard BPMN qui fait
partie intégrante des normes eCH-0074 et
eCH-0140. Plus de détails sur: http://www.
bpmn-workshop.org
// event
dix anS d’exiStence pour hEMMER.Ch
fondée le 1er novembre 2001 à
fribourG, l’entrePrise hemmer.ch
a été une des toutes Premières
sociétés à déveloPPer et ProPoser une solution web basée sur
un cms (content manaGement system) ProPriétaire du nom de «Gallilée». durant ses 5 années de vie,
les clients de cet outil ont Pu
Profiter d’une solution simPle
Pour créer et Publier des PaGes
web. il s’aGissait d’un Premier Pas
dans la vulGarisation de l’usaGe
du web en suisse romande.
E
n 2006, de nombreux CMS Open Source
(libre de droits) étant disponibles sur le
marché, hemmer.ch a pris la décision de changer sa stratégie en stoppant complètement le
développement de son propre outil au profit de
TYPO3, une solution ouverte composée d’une
large communauté de développeurs. Depuis,
l’entreprise intègre cet outil qui a fait largement ses preuves et développe si nécessaire
des modules complémentaires. En parallèle,
hemmer.ch propose à ses clients des pres-
tations dans les domaines du référencement
Web afin de mieux positionner les sites Internet, de la mise en place de campagnes Web ou
encore de l’aide à l’amélioration d’une image
et visibilité à travers Internet. Elle se positionne
également dans le domaine de la cyberadministration, en ayant co-fondé l’Institut Voge et
en devenant membre de l’eGov Technologie
Center, basé également à Fribourg.
Durant ses dix années d’existence, hemmer.ch SA a engagé et formé six apprentis
médiamaticiens et elle compte aujourd’hui
une douzaine d’employés qui se profilent
comme étant des spécialistes TYPO3 et
généralistes du web. À relever un fait rare
dans ce domaine, l’entreprise est constituée
de 60% de femmes, qui occupent le ¾ des
postes à responsabilité.
À l’occasion de cet anniversaire, une grande
fête a été organisée début novembre au
Théâtre des Osses à Givisiez. Fête qui a
réuni l’ensemble des employés, de nombreux
clients et des partenaires. Plus d’informations sur: http://www.hemmer.ch
Leçon No1
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uN 5E EgOvERNMENT SyMPOSIuM placé
SouS le thÈme deS donnéeS libreS
l’eGovernment symPosium national s’est déroulé le 15 novembre
dernier Pour la cinquième année
consécutive, corresPondant à la
léGislature fédérale 2007 – 2011.
D
evant pas moins de 250 participants, la
Conseillère fédérale Mme Eveline Widmer-Schlumpf a ouvert cet événement en insistant sur l’importance des données libres du
gouvernement tout en relevant que la mise à
disposition d’un certain nombre d’informations
doit être faite de manière cohérente afin d’éviter
un usage non approprié de celles-ci. Une telle
démarche demande une réflexion approfondie,
à savoir quelles données mettre à disposition,
de quelles manières, selon quels moyens et à
qui. De plus, il est également nécessaire qu’il
y ait une collaboration dans le domaine de la
Cyberadministration beaucoup plus forte entre
les différentes administrations et ce à tous les
niveaux de l’Etat. Depuis 2007, des pas importants ont déjà été faits et ce n’est pas moins de
13 projets prioritaires sur 45 qui sont actuellement bouclés, comprenant entre autre le lancement de la SuisseID et le recensement de
la population Suisse de manière électronique.
Comme le thème des données libres du gouvernement n’est pas seulement politique mais
aussi économique, une étude à ce sujet, financée par Gerbert ruef la fondation sur la transparence gouvernementale, a été lancée par
l’Université des Sciences appliquées de Berne
dont les résultats sont attendus dans les six
prochains mois.
La séance plénière a également accueilli différentes personnalités nationales et internationales, à l’exemple de Detlef Eckert, le Directeur
général de la Société de l’information et des
médias de la Commission européenne, basée
à Bruxelles. Les technologies de l’information et de la communication faisant partie de
la stratégie de l’Europe, d’une part un agenda
numérique a été mis en place, agenda qui a fait
l’objet d’une adaptation en 2009, et d’autre part
deux objectifs de base ont été définis, à savoir:
des indicateurs et une mesure de l’avancement
des projets. L’ambition de cette commission est
qu’en 2015 50% des européens devraient avoir
accès à des prestations de Cyberadministration
et 100% des Etats membres devraient pouvoir s’échanger des informations de manière
électronique pour différents types de services
transfrontaliers. À ce jour, il a été constaté en
Europe qu’il y a plus de prestations proposées
aux entreprises mais qu’elles sont moins utilisées probablement dû à des processus trop
compliqués.
Si les ambitions de la Communauté européenne
sont grandes, M. Detlef Ecket a rappelé aux
participants qu’il est nécessaire de complètement repenser les processus dans le domaine
de la Cyberadministration. Il ne suffit pas de
simplement adapter un formulaire papier en
format électronique. Il faut penser par application, simplifier les documents, voir les supprimer afin d’augmenter la productivité de
tous les intervenants. Une belle leçon probablement à retenir de manière large en Suisse.
Aux vues du succès du 5ème événement,
le sixième a déjà été annoncé pour le 13
novembre 2012 à Berne et pour la première
fois, les romands vont pouvoir participer à un
événement spécialement conçu pour eux le
3 mai 2012 à l’Institut des hautes études en
administration publique (idheap).
Pour plus de détails: http://www.egovernment-symposium.ch
l’entrepriSe SOFTCOM TEChNOlOgIES
affiche déjÀ dix anS d’exiStence
sPécialiste de la création de loGiciels sur mesure,
softcom technoloGies a été créée à fribourG en
2001 Par benoît rouiller et rodriGue zbinden.
E
n dix ans, le chiffre d’affaires de Softcom Technologies a progressé
de 40% chaque année pour atteindre 5 millions en 2010 et en parallèle, le nombre d’employés est passé de 3 à 30, pour la plupart bilingues
et issus de l’école d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg. Avec de tels
chiffres, c’est aujourd’hui une société qui occupe une place importante sur
le marché en proposant des applications à haute valeur ajoutée, touchant
des domaines aussi divers que variés dans les secteurs de l’énergie, la
68 // 69
market.ch - décembre 2011- janvier 2012
mobilité, l’eGovernment et la sécurité. Sa motivation résidant principalement dans l’innovation, Softcom Technologies collabore étroitement avec
les hautes écoles, les universités ou encore Swisscom innovation. Cette
approche lui permet de se différencier clairement de ses concurrents.
Elle est par ailleurs l’une des premières entreprises à avoir bénéficié du
fonds de soutien à l’innovation du Canton de Fribourg. La reconnaissance
étant au rendez-vous, deux de ses projets ont été dernièrement présentés
à l’EFEF 2011 (European Future Energy Forum), ce qui lui vaut d’être invitée au prochain World Energy Forum, le meeting international des énergies du futur et des technologies propres, qui se déroulera à Abu Dhabi
au mois de janvier 2012. http://www.softcomponent.ch
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en confiance
Dr. Étienne Rivière
Maître-Assistant, Institut d’Informatique, Université de Neuchâtel
[email protected]
L’UTILISATION D’INFrASTrUCTUrES
INFOrMATIQUES DéMATérIALISéES, OU
CLOUD COMPUTING, PréSENTE DE NOMBrEUX AVANTAGES. PAr EXEMPLE, LES
ENTrEPrISES PEUVENT AINSI réDUIrE
LES COÛTS D’EXPLOITATION DE LEUrS
APPLICATIONS AVEC LA FLEXIBILITé DE
DIMENSIONNEMENT QUI N’EST PAS PErMISE PAr L’UTILISATION DE rESSOUrCES
PrOPrES.
L
es composants des systèmes d’information des entreprises, leurs filiales,
partenaires et clients sont naturellement répartis, et leur intégration obéit à
des flux d’échange de données complexes.
Ces flux doivent être traités rapidement afin
de permettre des prises de décision, et être
acheminés entre les différents composants
selon l’organisation logique de l’application.
Ces opérations de traitement et d’acheminement de flux de données sont associées
à des attentes élevées de la part des entreprises, en termes de sécurité, de fiabilité
mais aussi de flexibilité et de performance.
Si il est pertinent de considérer l’utilisation de clouds pour permettre le support
des grands systèmes d’information, il est
nécessaire de proposer des plateformes
répondant à ces attentes. Les clouds de
type Infrastructure as a Service (IaaS) ne
permettent pas de répondre à ces attentes.
Il est préférable de proposer une plateforme (as-a-Service, ou PaaS) réunissant les
70 // 71
market.ch - décembre 2011- janvier 2012
mécanismes nécessaires à l’intégration de
grands systèmes d’information, et proposant
les garanties qui répondent aux attentes des
entreprises.
Le projet européen SrT-15, coordonné par
la firme de logiciels d’entreprise SAP AG, et
auquel participe l’Université de Neuchâtel,
vise à proposer une telle plateforme. Les
fondements de SrT-15 sont le support du
traitement en ligne de flux d’informations
(complex event processing), l’acheminement des données fondé sur leur contenu
(content-based routing), la tolérance aux
fautes de corruption de données et la sécurité. Le plateforme SrT-15 permet d’intégrer les générateurs d’informations et les
outils de prise de décision via les clouds de
manière sûre, fiable et efficace à l’aide de
mécanismes abstrayant la complexité de la
plateforme de déploiement.
Un des aspects principaux du projet développé à l’UniNE est la combinaison de l’acheminement fondé sur le contenu avec la protection de la confidentialité. Cette protection
concerne tant le contenu des échanges que
les règles d’acheminement fondées sur ces
contenus. En effet, ces dernières constituent
souvent des informations critiques sur les
stratégies métier des entreprises, en révélant la nature des flux de données. Le routage protégeant la confidentialité permet de
pallier ce risque, en appliquant les solutions
novatrices de calculs sur données et filtres
encryptés développés à l’UniNE.
Plus de détails et une vidéo de démonstration sur http://www.srt-15.eu
// les nouvelles du giti
cohabitation: réseau
et environnement
Philippe Cudré-Mauroux
Président du GITI et professeur à l’université
de Fribourg
Les lignes à haute et très haute
tension sont souvent critiquées
par les associations de protection de l’environnement et dans les
médias: elles présenteraient un
réel danger pour l’environnement,
l’habitat naturel, la biodiversité
mais aussi pour l’activité humaine
du voisinage.
L’
enfouissement des câbles dans le
sol est une solution de rechange
très coûteuse et n’est pas toujours
envisageable si le champ électromagnétique
induit passe trop près des habitations. Pour
faire accepter leurs projets de construction de lignes aériennes, les distributeurs
d’énergie électrique se doivent de chercher
des solutions novatrices pour convaincre les
opposants du bien-fondé de leur entreprise.
Une telle solution est le logiciel interactif de
modélisation virtuelle des lignes électriques
aériennes développé par l’unité CAP3D
(Centre d’Applications 3D) de l’IICT (Institut des Technologies de l’Information et de
la Communication) de la HEIG-VD (Haute
Ecole d’Ingénierie et de Gestion du Canton
de Vaud).
La société Alpiq EnerTrans SA, spécialiste
du transport de l’électricité en Suisse, a
mandaté CAP3D (http://cap3d.heig-vd.
ch) pour mettre au point un outil d’insertion
informatique des lignes électriques dans le
paysage. L’opérateur travaille sur une carte
nationale numérique en plaçant les lignes
avec les pylônes. Simultanément, la ligne est
visualisée virtuellement sur la partie droite de
l’écran. La plateforme offre l’avantage d’une
représentation tridimensionnelle interactive
en totale conformité avec la réalité: le terrain
cohérent avec les coordonnées suisses est
défini en trois dimensions avec une maille de
1m, il est drapé de la photographie aérienne
géoréférencée et la hauteur des cimes des
arbres est donnée par mesure laser depuis
un vol hélicoptère. Ainsi, l’architecture des
pylônes et le tracé du réseau entre en totale
adéquation avec la topographie, l’activité économique et humaine des lieux.
Grâce à sa simplicité d’utilisation, Alpiq EnerTrans SA peut ainsi directement modifier de
manière autonome la position des pylônes
dans l’espace géoréférencé pour optimiser
le tracé de la ligne électrique en fonction de
critères visuels et économiques. À chaque
positionnement des pylônes, la forme des
conducteurs est visualisée et des zones en
rouge sont affichées qui ne respectent pas
la hauteur minimale imposée.
Contact :
M. Alexander Knob
Professeur – Responsable CAP3D
Unité CAP3D, Institut ICT, Y-Parc,
Yverdon-les-Bains
http://cap3d.heig-vd.ch
[email protected]
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
70 //
71
// gri neWS
TENDANCES
informatiqueS 2012
Mathieu Janin
GrI
chaque année, les Grands noms
de l’informatique nous abreuvent de Prévisions. certaines
se réalisent d’autres Pas. analyse critique et humoristique
des derniers trends à la mode
sans se Prendre troP la tête.
L
a première tendance 2012 pourrait
donner des cheveux blancs aux responsables informatiques. La mode
est désormais au BYOD (Bring Your
Own Device) qui voit cohabiter différents
formats et différents systèmes d’exploitation. Mort au monopole !
L’avenir du PC portable réside dans
le téléphone. Du moins dans son ergonomie. Les portables de 2012 embarqueront
des composants capteurs similaires aux
Smartphones de dernière génération. Ces
machines seront mieux renseignées sur
nous, à défaut d’être plus intelligente et
•
nous proposeront des options contextualisées. La genèse du rêve de l’ordinateur
intelligent en d’autres mots…
2012 devrait être l’année d’HTML 5. La
nouvelle mouture sera plus flexible, plus
portable et plus adaptable à la multitude de
terminaux qui envahissent notre quotidien.
Mais ne détrônera pas les logiciels de nos
cellulaires. Google et Apple passeront donc
encore une bonne année 2012. Grand bien
leur fasse!
Prévu depuis vingt ans au moins, l’internet des objets devrait atteindre sa masse
critique d’ici 5 ans. C’est la vieille histoire du
réfrigérateur qui communique avec votre
épicier en ligne pour racheter les produits
manquants. À propos, y’aura-t-il encore des
caissières au supermarché en 2012?... Les
prévisions informatiques ne mentionnent
rien à ce sujet.
2012 sera l’année de l’appstore. Et
vous pouvez encore vous lancer dans ce
marché non saturé. La moitié des applications devraient se télécharger en ligne d’ici
à 2015. Espérons que la bande passante
tiendra le choc.
•
•
•
•
2012 laissera également la part belle
au décisionnel prédictif. Chouette ! Le
phantasme du Business Manager devient
enfin réalité. Les logiciels ne se contenteront plus demain d’expliquer le passé mais
commenceront à nous prédire l’avenir en
temps réel. L’horoscope n’a qu’à bien se
tenir. Ses jours me paraissent comptés.
Cela risque d’inquiéter notre Elisabeth
Teissier.
En 2012, l’inflation de données continue
sa course folle. Forrester estime que les
entreprises ne parviennent à analyser que
5% de leurs données (!). La technologie
No SQL arrive à point nommé pour booster les moteurs de recherche de nos décideurs. De meilleures décisions pourraient
relancer la conjoncture mondiale. rien ne
nous empêche d’espérer!
Le prix de la mémoire de stockage
continue à baisser et les centres informatiques s’équipent de nouveaux caches
de données SSD ou flash. Cette évolution motive les éditeurs à développer de
nouveaux logiciels directement stockés à
l’intérieur de ces nouvelles mémoires. Vive
l’architecture «tout en mémoire».
Le prix de l’énergie continue de prendre
l’ascenseur. Il s’agit donc pour les constructeurs de créer des ordinateurs moins gourmands. 2012 sera l’année des processeurs basse consommation.
L’offre de Cloud Computing arrive à
maturité, même si son utilisation reste confidentielle dans la plupart des entreprises. La
sécurité reste son talon d’Achille. Mais les
grands noms de l’informatique devraient
rapidement résoudre ce dernier problème
pour lui permettre d’exploser à terme. En
2012? réponse dans douze mois!
•
•
•
•
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market.ch - décembre 2011- janvier 2012
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Le guichet virtuel nouvelle génération : Admin4you@
Il est terminé le temps des files d’attente sans fin, laissons la place à une démarche administrative légère et facilitée grâce à
Admin4you@!
Tout devient plus facile, il suffit de rester en ligne ! En quelques
clics de souris, vos citoyens complètent leurs formulaires à
leur domicile et ne se soucient plus de devoir réorganiser leur
emploi du temps afin de se rendre dans vos bureaux administratifs.
LE GUICHET VIRTUEL ET SON ÉVOLUTION
QUELQUES EXEMPLES DE TRANSACTIONS :
Au fil des années, le guichet virtuel a pris une autre dimension et a grandement évolué.
En effet, il a passé du niveau informatif au niveau transactionnel directement «online». Admin4you@se situe exactement
à ce dernier stade d’innovation et vous apporte à vous et à
vos concitoyens une réelle valeur ajoutée.
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l’annonce d’arrivée
l’annonce de départ
l’annonce de changement d’adresse
la demande d’attestation et certificat
l’annonce de séparation
l’annonce de dégâts sur le domaine publique
la réservation d’abonnement CFF
La vente de produit
La réservation de salle
la demande d’arrangement de paiement
la demande d’organisation de manifestation
la demande de prolongation d’ouverture nocturne
...
E-GOvERNMENT - PRêT POUR RELEvER LES DéfIS DE DEMAIN
Si Admin4you@ permet à vos citoyens de procéder à des transactions, il n’en reste pas là ...
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Conforme aux normes eCH
Envoi de documents numérisés
Outil de suivi des demandes
Intégration à vos applications métiers
Paiement en ligne
»
»
»
»
Envoi d’un code de validation par sms
Intégration à votre site Internet
Authentification forte via SuisseID
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PLUS D’INfOS SUR : WWW.XPERTLINE.CH/XPERTGOv.HTML
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Un prix international
pour l’innovation
et le management
Roland Grunder
Secrétaire Général SwissMedia
Dans le cadre de leurs accords
bilatéraux avec la SMIA – Shanghai
Multimedia Industry Association –,
SwissMedia et EMF – European Multimedia Forum – ont réalisé plusieurs
actions en 2011, dont celle d’envoi d’experts multimédia qui ont
pu constater toute l’excellence de
la gestion, du management et des
réalisations multimédia concrétisées par les entreprises membres
de la SMIA à l’occasion de l’Exposition Internationale de l’Horticulture 2011 de Xi’An.
S
wissMedia et EMF ont décidé d’instaurer un prix international pour l’Innovation et le Management en Multimédia
- «International Awards on Multimedia Innovation and Management 2011». Les Prix doivent
récompenser des entreprises et des organismes
dont les activités, produits et services multimédia
présentent un niveau d’excellence international,
démontrant de la créativité, de l’innovation et de
l’expérience dans l’application des technologies
et techniques multimédia. Il s’agit d’une marque
de reconnaissance pour un travail de grande
valeur dans un domaine permettant de mettre
en exergue l’objectif final pour lequel les mandataires du domaine multimédia ont été sollicités.
L’Exposition Internationale de l’Horticulture de
Xi’An 2011 était un terrain particulièrement
propice pour la conception et la mise en place
d’un programme et d’un show multimédia qui a
permis à plus de 15 millions de visiteurs durant
six mois d’en apprécier la qualité et l’excellence.
L’exposition
Les Prix Multimédia seront complétés par le
«International Award on Innovation in Sustainability – Green Environmental Protection»
décerné aux mêmes récipiendaires pour leur
soin à intégrer des concepts de développement
durable et de sauvegarde de l’environnement
lors de cette Exposition Internationale. Ce prix
leur est décerné par l’Association SuisseGreen,
Association Suisse pour l’environnement et le
développement durable. Rappelons que Xi’An
et l’Exposition internationale d’horticulture a
obtenu la prime de la meilleure conception
verte mondiale rejoignant le concert des Ville
Vertes du monde. Les responsables ont voulu
promouvoir la notion de la préservation de l’environnement en modifiant le mode de vie des
êtres-humains à travers l’organisation de l’Expo.
Elle relève la prise de conscience écologique
dans le développement rapide de la ville de
Xi’an et la notion de protection environnementale qui se manifeste particulièrement dans l’urbanisation. Par ailleurs, les nouvelles méthodes
écologiques à basse consommation ont été
prises en compte dans la construction du parc
d’exposition. Des bâtiments écologiques ont
été construits tout en exploitant de nouvelles
technologies et techniques de développement
durable.
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
74 //
75
// internet
Les nouveaux métiers
du marketing 2.0
Aurélie Fiaux
WnG Solutions, http://www.wng.ch
L’année 2011 aura vu apparaître,
ou confirmer pour les plus
pratiquants, l’omniprésence
du web dans le quotidien des
consommateurs, amenant son
lot d’avantages et d’inconvénients, mais créant surtout une
toute nouvelle dimension professionnelle. En effet, le web
participatif implique plus que
jamais un échange réciproque
entre émetteurs et destinataires. Pour mieux répondre à
ce besoin d’attention permanent, une dizaine de métiers
spécialisés et diversifiés ont
récemment vu le jour, principalement dans le domaine de
la gestion de projet.
E
n ligne de front, le community manager (gestionnaire de communautés),
dont le role est de provoquer l’engagement mutuel entre la marque et les internautes dans le but d’obtenir un feedback utile
et utilisable pour cette marque. On trouve
ensuite le content manager (gestionnaire de
contenus), chargé d’alimenter le flux d’informations mis à disposition, au bon endroit et
au bon moment pour offrir le plus de visibilité
possible à une marque. La liste est longue,
mais pour ne citer qu’eux, le watchman, le
social media architect, le social business
developer et le social media manager ont
un objectif commun: répondre aux nouveaux
défis posés par le marketing 2.0.
Selon un article de Dominique Turpin, président de l’IMD et chairman de Nestlé, ces
défis consistent en «l’attention au client, la
polarisation des segments dans les marchés développés, la marque et l’innovation, […] les nouveaux acteurs globaux, les
médias sociaux et le consommateur 2.0». De
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76 // 77
Market.ch - décembre 2011- janvier 2012
manière générale, les solutions adéquates
résident dans l’implication des marques
ou entreprises présentes dans les médias
sociaux, et la compréhension de leur communauté – prospects, clients et brand advocates
(défenseurs influents). Pour ce faire, l’engagement et la confiance sont deux conceptsclés dont la gestion est principalement opérée par le community manager.
De récentes solutions technologiques et
stratégiques permettent la surveillance et la
gestion de ces «communautés», il s’agit de
Social CRM (Customer Relationship Management). Ce type d’outil est dédié à la relation-client sur les plateformes sociales du
web; il permet d’«écouter» ce qui se dit de la
marque, ce qui lui est directement adressé ou
non, et surtout de répondre à toute allégation
la concernant. Engager une conversation,
responsable et respectueuse, permet le plus
souvent de protéger la réputation des entités
online, ce qui devient peu à peu le challenge
majeur du web.
// À lire
NOUS SOMMES TOUS
SINGULIERS!
Seth Godin, Diateino, Paris, 2011
C’est la grande conviction de M. Godin, répétée sur
tous les tons dans tous ses nombreux ouvrages: le
temps des «masses» est terminé, de même que le
marketing qui va avec, et pour vendre il faut désormais
toucher «le singulier» qui réside en chacun de nous (le
terme anglais, weird, ayant une connotation un peu
plus radicale). évidemment, les mauvaises langues
auront beau jeu de s’interroger sur la nature réelle de la
différence entre la «fin de la consommation de masse»
promise et la «massification de la consommation» à
laquelle on assiste depuis une ou deux décennies
et qui pousse les fabricants à diversifier leurs lignes
de produits pour mieux atteindre des niches, c’est à
dire des «tribus» de plus en plus segmentées. Mais
foin de ces pinaillages: si vous n’avez pas encore
lu de Seth Godin, cet ouvrage, qui résume tous les
autres du même auteur en une petite centaine de
pages, est une parfaite introduction aux réflexions
d’un auteur prolifique très à l’écoute des tendances
de notre époque.
Cette rubrique vous est offerte
par la Librairie Ellipse,
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PETIT ÉLOGE DES AMOUREUX
DU SILENCE
Jean-Michel Delacomptée, Gallimard / Folio
Paris, 2011
Un petit «livre d’humeur», de mauvaise humeur même.
L’auteur y développe une réflexion plus amère que
douce, portant moins sur le silence que sur le bruit.
Il y déplore toutes nuisances sonores, en particulier
les sons répétitifs de la vie quotidienne, véritables
«étouffoirs qui empêchent de rêver, imaginer, cogiter».
Les conseils pratiques ne manquent pas: «Les boules
Quies en cire permettent une réduction de 27
décibels. Les tampons en mousse une réduction de
32. Sachant que le niveau sonore d’un marteau-pilon
est de 120 décibels, cette différence de cinq unités
entre la cire et la mousse a son importance». Le dernier
chapitre cite en exemple une décision de la Cour
européenne des droits de l’homme en faveur d’une
locatrice espagnole victime du bruit d’établissements
nocturnes. Citations de Céline, Camus Attali à l’appui,
tout le charme du scrogneugneu érudit!
IMPRESSUM
IBCOM – 31ème année
Le périodique pour l’informatique,
la bureautique et la communication.
Organe officiel du GITI, du GrI, de
la SISr et de SwissMedia.
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market.ch - décembre 2011- janvier 2012
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
78 //
79
marketing // communication
ENTREPRENEURIAT SOCIAL,
NOUVELLE FORME
DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE
René-Georges Gaultier
GAULTIER COLLETTE SA
Nombreux sont ceux qui pensent que le bio, le développement durable, la biodiversité
ou l’entrepreneuriat social ne
sont que des artifices marketing ayant pour but de séduire
une clientèle, de différencier
sa marque et surtout de faire
plus de chiffre d’affaires.
Ce sont les mêmes conservateurs, dit libéraux, qui s’accrochent aux branches basses de
l’arbre sans s’apercevoir que
la société, tout comme l’arbre,
pousse, évolue.
I
l faut donc voir et comprendre que des
tendances sociétales au niveau mondial
peuvent devenir très vite les modes de
consommation, les modes de management et
les codes sociaux de toute la planète.
La crise que nous vivons, doit nous porter à
réfléchir afin de changer le modèle de société.
Ce modèle, ou l’idée de ce modèle, est déjà né
quelque part et il nous suffit d’analyser ce qui
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Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
émerge et se développe pour déceler le ou les
modèles de demain.
L’entreprise est très souvent décriée par les
uns, (les salariés qui en vivent) et montrée
en exemple par les autres (Etats, patrons,
banques). En fait le mot qui dérange est le
mot profit.
Une société doit prospérer, embaucher, innover, investir mais que faire du profit ?
L’entrepreneur peut-il s’enrichir à l’infini, l’Etat
doit-il taxer et surtaxer ces profits?
Le personnel a-t-il droit à suffisamment
d’égards?
Quels rôles doivent jouer les entreprises au
sein de la société, telle est la question capitale
pour l’avenir économique et social de nos pays?
Ce qui pose aussi la question du rôle des
Etats face à leurs administrés. Est-ce à l’Etat
•
•
•
•
•
d’assurer toute la responsabilité sociale, toute
la charge éducative ou la défense de l’environnement?
Ce sont là, nombre de questions qui ont suscité
des réponses depuis déjà quelques années.
Réponses qui ont pris forme et qui, comme
l’entrepreneuriat social, ont l’air de perdurer, de
se développer.
L’entrepreneuriat social recouvre l’ensemble
des initiatives économiques dont la finalité
principale est sociale ou environnementale et
qui réinvestissent la majorité de leur bénéfice
au profit de cette mission. Ainsi l’économie
(l’entreprise) est vue comme un moyen au service de l’humain et non une finalité en soi. Mais
lorsque l’on est à la barre de son entreprise
et même si l’on songe à changer les choses,
on n’a ni le temps, ni les compétences, ni les
connaissances pour entrer dans le monde de
l’entrepreneuriat social. Pour ce faire, une organisation mondiale existe, ASHOKA, forte de
2000 «leading entrepreneurs». Cette association internationale a été fondée par Bill Drayton
en 1981 aux U.S.A.
Le 21 novembre a eu lieu à Genève le lancement de ASHOKA SUISSE dont Arnaud Mourot est le CEO Suisse, France et Belgique.
J’ai eu la chance de rencontrer Bill Drayton et
marketing // communication
Arnaud Mourot il y a six mois en France et j’ai
pu discuter avec des chefs d’entreprises adhérents à l’association. Ce qui m’a frappé, c’est la
sérénité, le don de soi de chaque participant.
Diriger une entreprise c’est la faire progresser,
sur le plan économique, technologique mais
aussi humain, tout d’abord en interne et en
périphérie (environnement).
Mais que faire pour améliorer le sort de …
l’humanité! Oui, ce mot est lâché, mais qui
peut, tout seul, faire évoluer l’humanité si ce
n’est une communauté de milliers et de millions d’entrepreneurs, de salariés qui se donnent des milliers et des millions de petites
missions.
L’idée d’Ashoka est donc de créer une communauté internationale d’entrepreneurs, de
soutenir les idées les plus adaptées et performantes du changement social et d’aider les
entrepreneurs qui s’y engagent.
Tout cela repose sur la mise en contact d’entrepreneurs «traditionnels» ayant réussi et
d’entrepreneurs sociaux qui se lancent.
Ainsi ces échanges de savoir, d’expérience
et de financement servent à la naissance
d’entrepreneuriats sociaux, tant pour l’entrepreneur «traditionnel» que pour le nouvel
entrepreneur social. La vision d’Ashoka étant
de faire de chaque entrepreneur et salarié,
des acteurs du changement, des «changemakers».
Bill Drayton résume en une phrase, la philosophie d’Ashoka: «Les entrepreneurs sociaux
ne se contentent pas de donner un poisson ou
d’apprendre à pêcher. Ils n’auront de cesse de
vouloir révolutionner l’industrie de la pêche».
Les entrepreneurs sociaux inventent des
réponses inédites aux besoins les plus urgents
ou les plus complexes de notre société. Ils
innovent au service de l’intérêt général en
s’inspirant des méthodes pratiquées par les
entreprises traditionnelles.
Ces nouveaux entrepreneurs ont donc une
efficacité démultipliée car ils créent de l’emploi, ils viennent résoudre en partie des problèmes de notre société et ils sensibilisent
et font participer de grandes entreprises
traditionnelles qui cofinancent leur projet en
impliquant leurs personnels. Ce changement
d’esprit de l’entrepreneur est essentiel, il est
le témoin d’une évolution et d’une prise de
conscience selon lesquelles l’entreprise a
assurément un rôle social à jouer.
Les réalisations des membres d’Ashoka,
démontrent que l’on peut créer une entreprise qui fasse évoluer notre société tout en
faisant du chiffre d’affaires. C’est cela qui est
nouveau, le fait que faire changer la société
n’est pas uniquement de faire des dons, mais
de former d’apprendre, de cultiver, de réinsérer
des populations, des ethnies, des handicapés,
dans un monde vivant, performant où le travail
devient un lien social, une ressource salvatrice
qui redonne fierté et joie à tous.
C’est par la démonstration de ces nouveaux
entrepreneurs sociaux et de leur collaboration
avec de grandes entreprises, que ces dernières comprendront que l’avenir leur impose
une mission, celle de prendre en compte le
monde qui les entoure, monde de pauvreté,
d’illettrisme, d’exclus… et monde de futurs
consommateurs!
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81
marketing // expertise du mois
L’intangible
et l’émotionnel:
les armes des marques
de luxe contre la crise
Alors que les pays européens
sont aux coudes à coudes pour
éviter la débâcle économique
et financière, le secteur du luxe
annonce des chiffres record
en 2011.
L
Elisabeth Leuba
Directrice de formation de
«Spécialiste en marketing du luxe»
au SAWI de Lausanne.
Consultante associée chez Elios Sàrl
82 // 83
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
a crise financière mondiale de 2008
semble en effet déjà être très loin
dans les mémoires des maisons de
luxe. Elles ont certes toutes enregistré une
baisse de leurs chiffres d’affaires de 15%
à 20% en 2009, mais les résultats 2010
et annoncés pour 2011 démontrent que ce
secteur a finalement surfé sur la vague et
navigue désormais en eau claire. Le groupe
Richemont annonce la création de 2000
postes de travail en Suisse dans les deux
ans à venir. Swatch Group vient d’investir 50
millions dans la transformation d’un hôtel de
Shanghai pour y présenter ses marques les
plus appréciées des chinois. Et ceux ne sont
là que deux exemples.
Pourtant, et c’est incontestable, certains
acteurs ont souffert; même terriblement. Il
y a d’abord ceux du monde des coulisses:
les fournisseurs de certaines matières pre-
mières devenues «trop» chères comme l’or
ou les diamants; les fabricants de composants, les graveurs, les sertisseurs ou les
sociétés de merchandising spécialisées
dans le secteur ont été mis sous pression.
Pour tous ces artisans de la vieille Europe
œuvrant dans la sous-traitance du luxe:
2009 a nettoyé leurs carnets de commandes, certains ont même été engloutis... et leur savoir-faire avec. D’autres ont
eu la chance de se faire racheter par des
marques qui cherchent toujours plus l’intégration verticale de leur production. Mais
est-ce vraiment une chance lorsque l’on
sait que quand tout allait bien, ces mêmes
marques ont parfois délocalisé leurs productions en Europe de l’Est, en Afrique
du Nord ou en Asie pour augmenter leurs
marges? Bien que ces entreprises ne soient
pas des marques, il est évident que sans
elles, les grands noms du luxe ne pourraient
plus prétendre à ce statut. Ici se pose la problématique de la responsabilité sociale des
entreprises au sens large, c’est-à-dire celle
qu’elles doivent mettre en œuvre autant
vis-à-vis de leurs clients, de leurs employés
que de leurs fournisseurs, en période de
croissance, comme en temps de crise. Sujet
vaste et complexe s’il en est, mais sujet promis à devenir une préoccupation majeure
marketing // expertise du mois
de l’industrie
du luxe, au même
titre que celui du développement durable
ou de l’écologie.
Les sous-traitants ne sont pas les seuls à
avoir transpiré; 2009 a été une année difficile pour les marques également. Certaines
d’entre elles ont dû renflouer leur capital
comme Ladoire, Hautlence ou Delaneau.
D’autres, encore jeunes comme l’horloger Vincent Berard, n’avaient pas encore
atteint leur seuil de rentabilité et ont malheureusement dû jeter l’éponge. Et puis
il y a celles, dotées de noms prestigieux
comme Bulgari, Girard Perregaux ou JeanRichard dont les perspectives d’avenir
n’auraient peut être pas été si optimistes si
elles n’avaient pas trouvé refuge auprès des
géants du luxe
que sont LVMH ou
PPR. Car c’est effectivement vrai: pour LVMH,
Richemont, PPR, L’Oréal ou
Swatch Group (même si toutes les
marques détenues par les trois derniers
n’appartiennent pas toutes au secteur
du luxe), la crise n’a été que très passagère. Pour de multiples raisons, ces grands
paquebots résistent mieux aux tempêtes.
D’abord parce que la composition de leur
offre est très variée, que ce soit en terme
de produits, de niveau de luxe, de marques,
ou les trois cumulés (horlogerie, bijouterie, maroquinerie, vêtements, accessoires,
vins, parfums... Marques et niveaux de prix
très divers allant du super premium à l’ultra
exclusif). Ensuite parce que leurs capacités
financières leur permettent de supporter
plus longtemps la tourmente. Les marques
ou les secteurs porteurs peuvent soutenir
indirectement celles et ceux qui le sont
moins. Mais aussi parce que les groupes,
à l’ère de la globalisation, déploient cette
faculté formidable de création de synergies
en termes de compétences humaines, de
logistique, de production ou de distribution
pour vendre leurs produits
dans le monde entier et plus
particulièrement dans des zones
géographiques en pleine croissance
comme la Chine, en passe de devenir d’ici
2 à 3 ans le premier consommateur de luxe
au monde.
Mais il n’y a pas que les grands groupes qui
sont sortis vainqueurs de la crise. Heureusement! Il y a aussi des entreprises indépendantes ou familiales comme Hermès,
Patek Philippe, Audemars Piguet, Chanel
ou MB&F qui peuvent être fières de leurs
résultats et de leur éthique d’entreprise.
Car dans le luxe, l’arme la plus redoutable
contre la crise n’a pas grand-chose à voir
avec la taille de l’entreprise, ni même avec
son portefeuille. Elle est à chercher dans
les sphères de l’intangible et de l’émotionnel, dans le pouvoir de séduction des
marques et dans la notoriété de leur nom.
Car ce qui fait la valeur des marques de
luxe et ce qui fait qu’elles continuent à plaire
et à être choisies par des consommateurs
confiants, même en période de croissance
faible, c’est leur «Brand Equity». Ce capital
de marque qu’elles ont construit et entretenu avec le temps, en tenant toujours leurs
promesses d’offrir des projets qui font du
sens, des produits fidèles à leurs identités,
conformes à ce qu’ils ont toujours été en
termes de créativité, de qualité, d’authenticité et d’exclusivité. Des produits qui se
démarquent de tous les autres, grâce à
l’unicité du rêve qu’ils apportent dans un
monde tourmenté.
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
82 //
83
marketing // e-commerce
pourquoi la pub dior
vOuS DÉRANgE
Dans les années 70 en s’appuyant sur les travaux de Freud, le roboticien
japonais M. Mori a établi la théorie selon laquelle «plus un robot humanoïde
est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses». Nous sommes donc conditionnés inconsciemment à rejeter ce
qui ressemble fortement à un Homme mais qui manque de détails humains
et d’une étincelle de vie.
Conséquences sur la création des futures publicités:
1. La prise en compte du neuromarketing dans la conception de publicités.
En intégrant des études neurologiques aux études marketing ce phénomène de rejet pourra être mieux anticipé lors de l’ajout de personnages en
image de synthèse.
2. Utiliser des égéries décédées n’est pas proscrit. Citroën avait déployé
Alfred Hitchcock sur le spot DS3 Série Noire avec beaucoup de succès
et d’engouement mais les images utilisées étaient simplement des images
d’archive.
3. Une course à la technologie d’image de synthèse hors du commun. Hollywood n’a pas encore atteint ce Graal, même les personnages d’Avatar ne
sont pas parfaits…
Clément Brygier
E-réputation Project Manager
un Phénomène inconscient Perturbe le visionnaGe du sPot dior.
L
a dernière publicité Dior avec Charlize Theron contient tous les
éléments d’une très bonne publicité se montrant à la hauteur de la
marque. Le phénoménal budget media vient supporter les importants moyens mis en place par l’équipe de production: Galerie des Glaces,
somptueuse égérie, bande son efficace… et surtout ces images de synthèse qui sont au niveau hollywoodien. Pourtant lors de la diffusion du spot,
certains spectateurs ressentent une légère gène en découvrant les incarnations de Grace Kelly, Marlène Dietrich et Marilyn Monroe. Pourquoi? Car
ce sont des images de synthèse imparfaites! Visionnez le spot, surveillez
votre réaction et passez au paragraphe suivant pour en connaitre les raisons.
La théorie de la «vallée dérangeante»: L’être humain est inconsciemment
révulsé par une ressemblance similaire mais néanmoins imparfaite d’un
humanoïde.
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
Un consommateur à éduquer?
La théorie de la vallée dérangeante est de plus en plus critiquée. Les experts
en robotique pensent que d’ici quelques années la nouvelle génération aura
pris l’habitude de «l’image imparfaite d’humanoïde» en étant confrontée à
des robots très réalistes. Les marques peuvent donc persister sur l’usage
d’images de synthèse. À l’avenir il sera donc possible de voir apparaitre des
publicités avec une Brigitte Bardot rajeunie présentant l’iPad 9 3D.
Anecdotes:
• La mésaventure Pixar:
En créant les premiers personnages humains en image de synthèse Pixar
s’est vite trouvé confronté à cette vallée dérangeante. Les spectateurs n’aimaient pas les humains «en poupée de cire» de Toy Story et Polar Express.
Les graphistes ont donc été priés de créer des humains «cartoonifiés» qui
ne déclencheraient pas de réaction de rejet.
• Le regard des paléontologues:
Certains paléontologues avancent que l’Homme de Neandertal aurait été
exterminé par l’Homo Sapiens pour des raisons territoriales et technologiques mais en étant guidés par une peur de cette ressemblance physique
imparfaite…
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Manège d’enfants
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Partenaires de la Fondation : A. Lange & Söhne | Antoine Preziuso | Audemars Piguet | Baume & Mercier | Bovet | Cartier | Chanel | Chopard | Corum | Fédération
de l’industrie horlogère suisse | Girard-Perregaux | Greubel Forsey | Harry Winston | Hermès | Hublot | IWC | Jaeger-LeCoultre | JeanRichard | Montblanc
Musée d’art et d’histoire de Genève | Musée d’Horlogerie Beyer, Zürich | Musée d’horlogerie du Locle, Château-des-Monts | Musée international d’horlogerie,
La Chaux-de-Fonds | Panerai | Parmigiani | Perrelet | Piaget | Richard Mille | Roger Dubuis | TAG Heuer | Vacheron Constantin | Van Cleef & Arpels | Zenith
actualité // profil de Société
j’aime et je vouS
le prouve
Alain Mouawad, il a rêvé sa montre, une montre qui mesure un temps contemporain
et qui donne « la » nouvelle heure !
Cyril Terzian
il se crée chaque année une trentaine de nouvelles marques horloGères mais leur durée de vie
n’excède Pas deux ou trois ans.
c’est à cette aune que Peut se
mesurer le défi qu’entend relever alain mouawad qui, aPrès
Plus d’une vinGtaine d’années
dans l’industrie, lance blacksand en juillet 2010 et Présentera
son Premier calibre-maison lors
des salons horloGers de 2012.
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
C
réer une montre qui reflète le siècle
et le style de vie d’aujourd’hui, tel
est le rêve qu’entend concrétiser le
navigateur solitaire qui, pour ce faire, n’a pas
hésité à s’éloigner d’un groupe familial ancré
depuis plusieurs décennies dans l’horlogerie.
Cette montre doit offrir une lecture simple du
temps mais utiliser les technologies les plus
pointues de l’industrie horlogère et les nouveaux matériaux. Par-dessus tout, elle doit être
«polie», soit indiquer l’heure facilement et avec
précision; une vertu évidente qui pourtant ne
paraît plus très «tendance» à l’ère des montres
«club-sandwich» affublées de nombreuses
pseudo complications qui sont l’antithèse d’une
démarche horlogère: simplifier au maximum
pour offrir une chronométrie irréprochable.
Dans un monde horloger qui privilégie la complication extrême, cette quête de simplicité
n’est certainement pas la voie la plus aisée
même si elle peut apparaître comme une
conclusion logique pour le collectionneur de
belle horlogerie tel que Alain Mouawad. Il se
distingue ainsi d’une époque pour laquelle le
concept et le marketing paraissent primer sur
toute autre considération. Il se positionne de
manière diamétralement opposée par rapport aux vendeurs de reconnaissance sociale:
«il faut que la personne qui la porte aime la
montre pour ce qu’elle est et parce qu’elle
lui procure du plaisir. Lorsqu’un fin gourmet
sélectionne un plat dans un menu, son choix
n’est pas dicté par un besoin d’en remontrer.
Ce choix dépend par son appétence pour
certaines saveurs, certaines textures et des
mariages de goûts dont il est en mesure de
saisir toute la subtilité. Il en va de même pour
nos montres».
La simplicité est plus complexe qu’il n’y paraît.
Par exemple le boîtier des montres Blacksand est composé de neuf parties. Ce n’est
pas un choix anodin puisqu’il permet de remplacer l’une ou l’autre, au contraire de la plupart des produits existants qui impliquent un
changement intégral de la pièce. De même
grâce à un travail dans la matière qui remplace
les simples couches de peinture habituelles
sur les chiffres, la montre vit même dans la
pénombre. Ces détails qui sont discrets mais
essentiels font partie intégrante de l’éthique
promue par Blacksand «semper fidelis» qui se
traduit par «toujours fidèle».
Fidélité de l’objet, mais aussi fidélité à la tradition d’une horlogerie suisse qui ne brûle pas
actualité // profil de Société
Depuis le XVIIIème siècle, en dehors des machines et des matériaux,
l’horlogerie est restée très conservatrice : le moment est venu qu’elle
vive avec son siècle, un siècle qui vit à travers nombreuses découvertes scientifiques essentielles à notre futur ! Blacksand devrait
nous révéler une collaboration exceptionnelle en 2012. A suivre…
les étapes et se donne au contraire le temps
pour aboutir à la réalisation d’un chronomètre
de qualité. En fin de compte, «c’est le respect
de la philosophie de la vie et c’est ce qui fait la
valeur des choses», explique Alain Mouawad
qui poursuit: «lorsqu’on travaille sous la pression du temps, lorsque l’on a jamais le temps,
alors on est bien loin du concept de luxe».
Travailler dans le temps, c’est travailler avec
une vision à long terme. La jeune marque composée aujourd’hui de 8 personnes officie dans
une véritable démarche horlogère. Elle a opté
pour la réalisation d’un calibre maison dont le
montage et la finition seraient effectués dans
les ateliers Blacksand de 200m2, situés au
cœur de Carouges. Un chronographe monopoussoir devrait séduire les collectionneurs
contemporains.
Alors que la délocalisation tous azimuts est à
l’honneur, les ateliers de Carouge s’inscrivent
dans une démarche de respect de la tradition: «à l’exception de la céramique qui vient
de Corée, tous les éléments sont manufacturés en Suisse. Nous travaillons ainsi avec les
meilleurs sous-traitants et nous contrôlons
nous-même l’assemblage», explique le fondateur de Blacksand qui s’est allié avec trois
vétérans de l’industrie: François Colomb, directeur général opérationnel ayant dirigé le service
après-vente de rolex durant plus de dix ans au
Japon; Natalia Signoroni, créatrice et visionnaire dans la communication qui a contribué à
l’ascension d’un artisan horloger indépendant,
François Paul Journe pour en faire une marque
de renommée internationale; et Cédric Johner,
directeur de production connu pour la marque
éponyme qu’il a co-fondée et aujourd’hui devenue manufacture DeWitt. La marque Blacksand est née grâce à la précieuse complicité
de son premier collaborateur Monsieur Daftary,
dont les quinze ans d’expérience dans l’univers
horloger ont permis de poser les premières
pierres de cette aventure «semper fidelis».
Comptant actuellement huit personnes,
l’équipe s’étoffera progressivement: «je veux,
d’ici vingt ans, pouvoir léguer cette marque à
mes enfants», conclut Alain Mouawad. Donner du temps au temps, n’est ce pas là le luxe
à l’état pur?
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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actualité // Start-up du moiS
ecoWiZZ
lES PRISES ÉlECTRIquES
INTEllIgENTES
Pierre-Alain Masson
Ensures Capital SA
la jeune startuP suisse ecowizz
souhaite faire baisser votre facture d’électricité de 10% à 15%.
D
epuis la même interface, le consommateur peut décider de l’enclenchement ou de l’extinction des prises
selon les horaires qui lui conviennent. Pour les
appareils en stand-by, la prise peut s’éteindre
automatiquement au bout de 10 minutes. Tout
cela peut également se faire à distance via les
serveurs d’Ecowizz.
Le produit est fabriqué en Suisse, par Firstec à
Plan-les-Ouates pour les cartes électroniques
et l’emballage et le conditionnement par les
ateliers de la fondation Saint-Hubert en Valais.
Les trois fondateurs, Michael Dupertuis,
Eric Nussbaum et Vincent Balegno, sont
tous des ingénieurs issus de Bobst. Ils
rêvaient de mettre en place une solution
qui permette aux consommateurs de visualiser leur consommation d’énergie, afin de
la contrôler. À partir de 2008, avec la collaboration de l’Ecole d’ingénieurs du Valais,
ils développent ce qui deviendra Ecowizz.
Puis en 2009, avec le soutien d’Alro Com-
munication et de l’incubateur TheArk, ils
fondent la société, afin de commercialiser
leur solution.
Les ventes se font principalement via leur
site internet ecowizz.net, sur swiss-domotique.ch et au traves d’entreprises électriques telle que romande Energie. La startup vise pour ses débuts principalement les
entreprises suisses, puis souhaite s’attaquer
aux marchés étrangers, comme la France,
l’Allemagne et l’Italie.
Le pack Ecowizz est à partir de CHF 249.
Sachant que l’on peut économiser pour un
foyer jusqu’à CHF 200 par an, le boitier sera
remboursé en un peu plus d’une année.
raison sociale
Domaine
Spécialité
Lieu
Création
Site
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
Geroco S.A.
Energie
Prise électrique
intelligente
Martigny
2009
www.ecowizz.net
actualité // publireportage
Luminox: idée
américaine, puissance
d’éclairage Suisse
Cyril Terzian
L
uminox – une idée américaine avec une puissance d’éclairage
suisse. La marque de montres à succès appartient au Mondaine Watch Group et se distingue par un système d’éclairage
unique, resté inégalé jusqu’à ce jour. Ce système d’éclairage est devenu
la griffe caractéristique de la marque américaine et ne peut plus être
dissocié de l’identité visuelle des montres Swiss Made. Aucune source
de lumière n’est nécessaire, ni bouton sur lequel on doit presser, pour
activer les éléments lumineux du cadran et pour apporter de l’éclairage.
Cette puissance d’éclairage unique a une autonomie permanente de
25 ans et garantit par ce biais de pouvoir bien lire l’heure à tout moment.
Les éléments lumineux (capsules de verre borosilicaté) sont solidement
incrustés dans les aiguilles, les chiffres des heures, et si nécessaire sur
l’anneau rotatif des montres.
Dans l’eau, sur terre, et dans les airs
Les montres de grande qualité et solides sont plébiscitées, que ce soit
dans l’eau, sur terre ou dans les airs. La collection Luminox se décline
donc en trois domaines: la collection Sea, Land et Air. Beaucoup d’unités
d’élite de l’armée ou de la police font confience à Luminox. Parmi elles on
compte les équipes des U.S. Navy Seals, les pilotes de l’U.S. Air Force,
les U.S. Marines, les pilotes de la Heliswiss et la flotte des Air-Glaciers
de Lauterbrunnen, tout comme les forces de police de l’unité d’intervention Scorpion de la police municipale de Zurich. Des particuliers aussi
découvrent les nombreuses qualités des modèles minutieusement fabriqués avec le système d’éclairage spécial. Les montres Luminox comptent
parmi l’«Essential Gear» de l’homme actif – son équipement de base, qui
lui permet d’accomplir les tâches du quotidien, que ce soit dans sa vie
professionnelle ou durant son temps libre. En outre, la collection ne se
limite pas à l’homme actif – les femmes aussi peuvent trouver le modèle
qui leur convient parmi un choix de modèles varié.
La nouvelle «Blackbird» de Luminox part à la conquête des airs
Luminox a lancé en 2005 sa collection SR-71 en hommage aux avions légendaires SR-71 Blackbird. Cet automne la marque de montres
présente la quatrième génération de cette série unique: l’édition limitée
Day becomes night
SR-71 Blackbird Valjoux Chronograph. Le style camouflage de l’avion
des années 60 se reflète dans chacun des détails des montres Luminox
SR-71. C’est aussi le cas du tout dernier modèle avec son style ton sur
ton et sa lunette polie. À l’intérieur du boîtier d’un diamètre de 44 mm
se trouve le mouvement d’horlogerie automatique et mécanique suisse
Valjoux 7750 qui a fait ses preuves et qui est tant plébiscité; le moteur
fiable actionne les différentes fonctions de la montre. On lit l’heure à travers un verre saphir antireflet, et le fond du boîtier de la montre possède
également une fenêtre en verre saphir, qui permet de voir le mouvement
d’horlogerie. Il est gravé d’une représentation du SR-71 et du logo Lockheed-Martin. La production des chronographes Limited Edition SR-71
Blackbird Valjoux est limitée dans le monde entier à 500 exemplaires
numérotés.
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liFeStYle // gaStronomie
Pionnier du renouveau des vins suisses, le célèbre
vigneron vaudois raymond Paccot du domaine de
la Colombe, nous présente le Petit Clos:
«Le Petit Clos est un terroir de Montsur-Rolle travaillé en biodynamie,
doté d’un caractère minéral à forte
personnalité.
L’expression aromatique de ce vin offre un équilibre
subtil entre une charpente veloutée, racée, et des
arômes légers de fruits frais accompagnés parfois
de notes d’agrumes.
Le succès du Petit Clos est lié à plusieurs phénomènes. C’est un vin fin, racé, élégant, qui a de
la force sans être lourd, et qui accompagne merveilleusement les produits régionaux; il présente un
taux d’alcool peu élevé et il bénéficie de méthodes
de culture et de vinification respectueuses de l’environnement. Le public averti est à la recherche de
vins à forte identité culturelle et de produits locaux
offrant une traçabilité simple et claire, ce à quoi le
Petit Clos répond parfaitement.»
Beschle Fleur de Sel et Pistaches
Beschle Chocolatier Suisse a le vent en poupe – Les
chocolats de l’entreprise familiale bâloise ont reçu en
2011 les meilleures notes dans les milieux spécialisés: une fois l’or et trois fois l’argent aux Academy of
Chocolate Awards 2011!
Beschle Chocolatier Suisse est une entreprise familiale suisse avec une tradition
plus que centenaire. La qualité
supérieure de ses chocolats
n’est pas seulement appréciée dans le commerce – le
monde spécialisé lui aussi fait
l’éloge des tablettes et truffes
Beschle, et ce n’est pas pour
nous déplaire !
market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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liFeSt Yle // gaStronomie
La chocolaterie du Rhône
Les Clos Pompadour de Pommery
Les Clos Pompadour sont les clos du Domaine Pommery: 25 hectares de vignes à
l’intérieur des murs d’enceinte de la propriété, au coeur de la vieille ville de reims.
Pendant près de 10 ans, Thierry Gasco, le chef de cave de la maison, y a élaboré ce
vin d’exception, fruit d’une noble association de Pinot Meunier, Pinot Noir et Chardonnay; et cela pour notre plus grand plaisir.
Maison Ladurée
Un écrin de gourmandise à Genève. C’est
dans un décor du XIXème siècle, à l’atmosphère hors du temps, que la Maison Ladurée
accueille les genevois et tous ceux de passage depuis 2006. Un lieu entièrement dédié
à la gourmandise, à la fois élégant et raffiné,
dans l’esprit Ladurée.
Petit gâteau rond et moelleux, croquant à
l’extérieur et fondant à l’intérieur, le macaron,
spécialité incontournable de la Maison Ladurée, se décline en une palette de couleurs
lumineuses et de parfums savoureux.
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
La chocolaterie du rhône est l’une des plus anciennes
maisons artisanales de Genève, créée en 1875. En
octobre dernier, un jury d’experts a décerné le Prix de
Genève à cette maison, dans le cadre du Salon International des Chocolatiers et du Chocolat de Genève.
Cette manifestation récompense «la maîtrise technique
et artistique de l’artisan». Une juste recompense pour
Jean-Pascal Serignat, maître chocolatier de la Chocolaterie genevoise du rhône, tant son travail a été apprécié des genevois en 2011.
immobilier // doSSier
doSSier
LoFTs
d’eXcepTIoN
DES lOFTS D’ExCEPTION
en plein cŒur de genÈve
Aurélia Brégnac
dans le quartier des charmilles, le nouveau Projet immobilier
z44-urban ProPerty ProPose d’authentiques lofts réaménaGés
au sein de l’ancienne usine Piccard & Pictet. le bureau d’architectes ris_chabloz, charGé de la transformation du bâtiment, a
utilisé les Grands volumes, la luminosité et les matériaux bruts
tyPiques de cette architecture industrielle Pour créer une trentaine de lofts en PPe. rencontre avec antoine ris, l’un des architectes à l’oriGine de ce Projet d’enverGure.
P
ouvez-vous nous
raconter la naissance
de ce projet Z44Urban Property?
Comment l’idée de
réhabiliter l’ancienne
usine Pic-Pic (Piccard & Pictet) a-t-elle
vu le jour?
Il faut d’abord rappeler que, lorsque cette
usine a été créée, le quartier des Charmilles
était une zone périphérique de la ville, à voca-
94 // 95
market.ch -décembre 2011 - janvier 2012
tion industrielle. Avec le temps, la ville s’est
agrandie, la population s’est elle aussi étendue, et cette périphérie d’hier fait aujourd’hui
partie intégrante du centre ville. En ce sens,
vouloir conserver de l’activité industrielle
lourde au centre ville est un non sens, et
l’idée de transformer ce bâtiment industriel
en logements est devenue une évidence.
À cette époque, la zone n’autorisait pas ce
changement d’affectation, il a fallu donc instruire un changement de zone. Bien que ce
projet soit très bien accueilli, il faudra attendre
que le long processus de changement du
cadre légal permette à son tour cette reconversion. Aujourd’hui les autorisations ont été
accordées, et le chantier vient d’être ouvert.
Les lofts seront habitables courant 2013.
Quels sont les différents types de lofts
que l’on peut acquérir au sein de la
résidence?
Au fil du temps, la signification du mot loft
s’est un peu éloignée de son sens d’origine.
On parle maintenant de lofts dès qu’il y a de
grands espaces à vivre. Dans le cadre de
notre projet, il s’agit réellement de lofts, au
sens premier du terme, c’est-à-dire d’anciens espaces industriels transformés en
logements, à l’instar des premiers lofts newyorkais. Les objets que nous proposons sont
tous très lumineux, grâce à leur orientation
traversante et leurs généreuses fenêtres. Ils
s’étendent sur des surfaces allant de 180 à
330 m2 et présentent de grands volumes et
de belles hauteurs qui permettront de créer
des espaces modulables en ce qui concerne
les espaces nocturnes notamment. Nous
immobilier // dossier
allons par ailleurs procéder à une surélévation du toit du bâtiment. Le quatrième niveau
de l’immeuble proposera alors des appartements en duplex, dont le toit aura été aménagé en spacieuses terrasses à vue panoramique.
Comment avez-vous imaginé le design
de ces appartements?
Nous avons réellement souhaité perpétuer
l’âme industrielle du bâtiment, conserver
son patrimoine et ses principales caractéristiques que sont l’espace, la luminosité et
les matériaux bruts. Nous avons donc gardé
la structure porteuse en béton apparente et
les grandes baies vitrées qui sont divisées à
l’aide de fins profils métalliques. Grâce à des
hauteurs de 4m sous plafond, nous avons eu
l’idée de créer, sur la partie supérieure des
cloisons, des parties vitrées qui permettront
de laisser passer la lumière d’une pièce à
une autre. Concernant les sols, nous avons
opté pour des parquets en bois massif, composés de grandes planches. En définitive,
nous avons essayé de restituer à travers nos
interventions l’architecture simple, efficace
et épurée qui caractérisait ce type d’édifice
originairement.
Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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immobilier // doSSier
doSSier
LoFTs
d’eXcepTIoN
Depuis plus de 30 ans, la tendance liée
à la transformation d’anciennes usines
en lofts est un fleuron de l’immobilier
du luxe. Comment expliquez-vous le fait
que ce type d’objets soit devenu une
valeur sûre?
La notion de luxe à nos yeux n’est pas tout ce
qui brille, bien au contraire. Le luxe, c’est avant
tout l’espace, la qualité de la lumière et l’authenticité des matériaux. Les lofts sont des objets
rares et singuliers, et ce bâtiment en particulier
fait partie du patrimoine industriel genevois.
Du spa à la salle de fitness, en passant
par la conciergerie, la résidence décline
une vaste palette de services. Pouvezvous nous décrire ces équipements?
La société immobilière CBrE qui est en charge
du pilotage et de la commercialisation de ce
projet a effectivement prévu d’intégrer de
nombreux services sur-mesure, parmi lesquels
une cave à vin et un parking souterrain. Un
espace commun sera aussi mis à la disposition des habitants afin qu’ils puissent y organiser des réceptions, s’y rencontrer entre voisins. Cet espace a été imaginé comme un lieu
d’échanges, dédié à la convivialité.
L’immeuble est établi près du stade
des Charmilles, qui va lui aussi être
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market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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immobilier // doSSier
doSSier
LoFTs
d’eXcepTIoN
réaménagé en parc. Pouvez-vous nous
en dire plus?
Le stade des Charmilles est en effet en cours
de démolition. Le bureau d’architectes-paysagistes Hüsler et associés de Lausanne ont
conçu un projet de parc aménagé sur l’emprise
du stade mais aussi sur toutes les surfaces des
anciennes usines Tavaro. Ainsi, les lofts bénéficieront eux aussi de cet écrin de verdure.
La résidence compte en totalité 35
appartements disponibles. Combien
d’objets ont déjà été réservés?
Plus de la moitié des appartements ont trouvé
preneurs à ce jour. Le projet a suscité un certain engouement, notamment grâce à un prix
au mètre carré très raisonnable étant donné la
qualité des objets. Il faut compter entre 8000
et 10000 francs/mètre carré, prix d’autant
plus intéressant que ce bâtiment industriel est
en passe d’être classé au patrimoine urbain
de la ville.
Quel est le profil des acheteurs?
Les propriétaires de ces lofts sont à mon avis
des personnes plutôt citadines, aimant la ville
mais aspirant aussi à un certain calme. Ce peut
être des personnes travaillant dans les organisations internationales, amenées à voyager
pour des raisons professionnelles et donc en
quête de proximité des transports. Proche
du centre urbain, mais aussi de la gare et de
l’aéroport international, l’emplacement de la
résidence offre cette mobilité qui représente
un atout considérable. Enfin, ce sont sans
doute des personnes à la recherche d’un objet
authentique, proposant à la fois espace, luminosité et sobriété.
Selon vous, quelle est la valeur ajoutée
de cette résidence par rapport à ce qui
existe déjà à Genève?
Je dirais une fois de plus sa singularité et son
authenticité. L’identité industrielle du bâtiment
a été préservée. Les objets que nous proposons se démarquent en cela de la production
traditionnelle d’appartements. Leurs principaux
atouts sont l’espace et la clarté qu’ils offrent,
mais aussi leur emplacement, au cœur d’un
magnifique parc et en plein centre ville, près
des commerces et des transports.
Actuellement en vente
à Crans-Montana:
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immobilier // logement
Le Programme
Bâtiments déploie
ses effets
Olivier Rau
Secrétaire général
de l’USPI Vaud
Le Programme Bâtiments, l ancé au
début de l’année 2010
par la Confédération
et les cantons, comporte deux volets:
le volet A, commun
à toute l a Suisse,
porte sur l’assainissement énergétique
de l’enveloppe des
bâtiments (meilleure
isolation des toits,
murs, sols, plafonds
et fenêtres).
À
cet effet, la Confédération met à
disposition 133 millions de francs
par an, issus de l’affectation partielle du produit de la taxe sur le CO2 prélevée
sur les combustibles. Quant au volet B, il comprend des programmes spécifiques à chaque
canton et destinés à encourager le recours
aux énergies renouvelables, la récupération
de chaleur et l’amélioration des installations
techniques des bâtiments. Les programmes
cantonaux existent le plus souvent déjà
depuis plusieurs années. La Confédération
met à disposition 67 millions de francs par
an issus de la taxe sur le CO2 sous forme de
contributions globales, que les cantons com-
plètent par une somme au moins équivalente.
L’objectif du programme est bien entendu de
réduire les émissions de CO2, tout en promouvant les énergies renouvelables. Si l’ensemble des mesures sont concrétisées d’ici
à 2020, on peut s’attendre à une réduction
des émissions annuelles de 1,5 à 2,2 millions de tonnes. Sur toute la durée de vie des
mesures, soit près de 40 ans, le programme
devrait permettre des économies de 35 à 52
millions de tonnes de CO2.
La demande est forte
Le premier rapport de gestion du Programme, qui vient d’être publié, montre que
la première année d’exploitation a déjà permis d’enregistrer d’importants succès. C’est
ainsi que plus de 29’000 demandes ont été
déposées dans le cadre du volet A. 5’556
projets ont pu être terminés et près de 23
millions de francs versés. Ces subventions
ont permis d’assainir énergétiquement une
surface de quelque 530’000 m2 de toits,
murs, sols, plafonds et fenêtres, ce qui correspond à 72 terrains de football. Dans le
cadre du volet B, près de 69 millions de
francs ont été versés en 2010 pour l’installation de capteurs solaires et pour la promotion de l’énergie du bois, des bâtiments
Minergie, de l’exploitation des rejets thermiques et des pompes à chaleur.
Des progrès d’ores et déjà réalisés
Les mesures concrétisées ont eu de premiers effets positifs sur la protection du
climat: en 2010, le Programme Bâtiments
dans son ensemble a permis d’économiser près de 73’100 tonnes de CO2 et 373
GWh. Si l’on considère toute la durée de vie
des mesures, cette économie correspond
à 1,6 million de tonnes de CO2 et 8305
GWh. En 2010, le Programme Bâtiments
a par ailleurs permis des investissements
supplémentaires de l’ordre de 428 millions
de francs dans le secteur du bâtiment et de
l’industrie.
Le rapport de gestion 2010 présente des
faits et chiffres, ainsi que des exemples de
projets. Il peut être téléchargé du site de
la Confédération: http://www.news.admin.
ch/NSBSubscriber/message/attachments/24846.pdf.
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immobilier // publireportage
P
JOhN TAylOR
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Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012
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