SPécial luxe
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SPécial luxe
market.ch - numéro 95 décembre // 2011 - JANVIER // 2012 FINANCE // ECONOMIE // LUXE // IMMOBILIER // TECHNOLOGIE DETTE GRECQUE Vers un plan Marshall bis? IMMOBILIER Lofts d’exception quo vadis E-commerce: la Suisse se réveille Le nucléaire plus brûlant que jamais décembre // 2011 - JANVIER // 2012 // 8 CHF Banquiers: arrêtez les artifices comptables! er x u u l cœ l ia de 8 CHF c ups é SP s co 11 le 20 market.ch // Sommaire //10 SOMMAIRE N°95 décembre 2011 - jANVIER 2012 Chronique 09 La chronique économique par Scott Wolle Finance 10 22 24 26 Quo Vadis Private Banking? Les réponses de: 11 Michel Juvet, Banque Bordier & Cie 15 Anne Héritier Lachat et Charles Pictet, FINMA Analyse Dette grecque: sur la piste d’un plan Marshall bis ? Commentaire Etat des lieux sur le marché des dettes financières Indices BBGI L’effet de change au secours de la performance Scanner international 30 L’énergie nucléaire: plus brûlante que jamais 37 Arrêtez les artifices comptables ! 30 ÉDITO L a plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Or, la finance n’ayant plus rien à financer, elle ne peut plus rien donner, CQFD. C’est ce qu’en termes polis on entend par «gestion de la décroissance». Des économies anémiques, des surendettements criants, à quoi viennent s’ajouter des régulateurs encore traumatisés par les événements de 2007-2008 ainsi que les gesticulations de ceux qui souhaitent Véronique Bühlmann prendre les places de premiers solistes Rédactrice en chef sur le marché financier européen en phase de création, les fondamentaux de notre belle finance ne sont guère encourageants. Fort heureusement, ce secteur n’est pas monolithique et comporte encore un certain nombre de poches d’activités, dont la gestion de fortune. Comme l’explique Michel Juvet, le nouvel associé de la banque Bordier, dans le long entretien qu’il a accordé à Market, le ressort essentiel du private banking est la création de richesses. Or, sur ce plan, l’ensemble des marchés émergents, voire même les Etats-Unis, ne sont pas au point mort. Aussi, pour peu que nos banquiers helvétiques sortent leurs bras noueux et s’attachent à produire de la performance, ils possèdent suffisamment d’atouts pour se classer très honorablement dans la course mondiale. Ce faisant, ces élèves volontiers rebelles, devront, qu’ils le veuillent ou non, s’accommoder d’un cadre réglementaire en pleine mouvance. Et de ce point de vue, ils possèdent l’avantage non négligeable de pouvoir s’appuyer sur la détermination, la pugnacité et les compétences d’une autorité de contrôle menée de main de maître. «Nous ne nous contenterons pas de faire du copier – coller», affirmait en substance Anne Héritier Lachat, présidente du conseil d’administration de la FINMA, lors d’une récente conférence organisée par la British Swiss Chamber of Commerce. N’est-ce pas précisément dans une approche de ce type que réside la possibilité de dégager des avantages concurrentiels durables? Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 02// 03 market.ch // Sommaire JANVIER 2012 //30 Économie 40 Spécial luxe Les coups de cœur 2011 Technologie //40 56 Le dossier IBCom 66 Event Ce qu’il ne fallait pas manquer 70 SISR : Le cloud computing en confiance 70 GITI : Réseau et environnement 72 GRI : Les tendances de l’informatique en 2012 75 SwissMedia: Un prix international pour l’innovation et le Management 76 Internet: Les nouveaux métiers du web E-commerce : la Suisse se réveille 78 À lire 79 //56 //80 Lifestyle Tech MARKETING 80 Communication L’entreprenariat social, une nouvelle forme de développement économique 82 L’expertise du mois L’intangible et l’émotionnel : les armes des marques de luxe contre la crise 84 E-commerce Pourquoi la pub Dior dérange pa n e r a i . c o m history a n d heroes. luminor 1950 3 days - 47mm BOUTIQUE PANERAI GENÈVE - RUE DU RHÔNE, 19 - Tél. +41 22 818 66 44 market.ch // Sommaire //94 actualités 86 Décryptage d’une marque J’aime et je vous le prouve 88 Start-up du mois Les prises électriques intelligentes lifestyle 91 Gastronomie immobilier 94 Dossier Lofts d’exception en plein cœur de Genève 99 Logement Le programme bâtiments déploie ses effets N°95 JANVIER 2012 Editeur Swiss Business Media 49, route des Jeunes 1227 Carouge / Genève tél. + 41 22 301 59 18 fax. + 41 22 301 59 14 ISSN 1661-934X Directeur de la publication Boris Sakowitsch tél. + 41 22 301 59 21 [email protected] Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Photographies iStockphoto Traductions MKT International Rédactrice en chef Véronique Bühlmann tél. + 41 22 301 75 47 [email protected] Abonnements Dynapresse 38, avenue Vibert, 1227 Carouge [email protected] www.dynapresse.ch tél. + 41 22 308 08 08 Chef d’édition Philippe Clerc tél. +41 22 301 59 52 [email protected] Directeur commercial John Hartung tél. + 41 22 301 59 13 [email protected] Rédaction Aurélia Brégnac, Clément Brygier, Philippe Clerc, Raymund Egli, Karim Elbahri, Roberto Falzoni, Alain Freymond, RenéGeorges Gaultier, François Lavier, Elisabeth Leuba, PierreAlain Masson, Olivier Rau, Marc R. Studer, Cyril Terzian, Scott Wolle Publicité Céline Duret tél. + 41 22 301 59 16 [email protected] Rédaction IBCom Philippe Cudré-Mauroux, Farid Emam, Jean-Daniel Faess¬ler, Aurélie Fiaux, Roland Grunder, Mathieu Janin, Jean-Luc Per¬renoud, Etienne Rivière, Alain Walon 06// 07 Directeur artistique Pascal Erard [email protected] Matteo Ercolani tél. + 41 22 301 59 51 [email protected] Morgane Vionnet tél. +41 22 301 59 17 [email protected] Impression PCL Presses Centrales SA Market.ch est un titre contrôlé par la REMP/WEMF chroniQue // chronique financiÈre eviter leS PIègES et lES ChAuSSE-TRAPES de la préviSion D ans le domaine de l’investissement, prévoir est un exercice nécessaire, mais difficile. Plus les marchés financiers sont complexes, plus il est ardu d’établir des prévisions. En outre, la difficulté inhérente à la prévision est accentuée par les réponses que les êtres humains ont l’habitude d’apporter lorsqu’ils sont confrontés à des situations complexes. Toutes les études le montrent: les analystes ont du mal à prévoir les événements complexes inscrits dans le long terme tout comme ils peinent à anticiper l’évolution de variables très incertaines comme par exemple, la croissance économique. De plus, sur les marchés financiers actuels caractérisés par une forte interconnexion, des changements majeurs peuvent se mettre en place de manière presque imperceptible, avant de connaître une accélération soudaine. Or, ces événements imprévus ont la fâcheuse habitude de perturber le bon fonctionnement du monde tel que nous le concevons. Les dix dernières années ont été riches en situations de ce type, au nombre desquelles nous relevons, une attaque terroriste sans précédent, deux guerres, une crise financière et une crise de la dette souveraine. Par conséquent, la prudence nous impose de comprendre les pièges liés aux prévisions et de les éviter par une bonne structuration des processus. Cette dernière doit présenter trois caractéristiques essentielles, à savoir, une résistance structurelle, une souplesse suffisante pour permettre des changements fréquents mais contrôlés au sein de l’allocation d’actifs, ainsi qu’un suivi continu. La résistance structurelle fait référence à une sorte de protection contre l’impact négatif Scott Wolle Directeur de l’investissement Invesco Global Asset Allocation d’événements extrêmes, difficiles à d’anticiper, mais qui surviennent plus souvent que les modèles standard ne le prévoient. Les portefeuilles qui bénéficient d’une telle résistance présentent une diversification adéquate entre des classes d’actifs qui réagissent de manière différente selon les environnements de marché – par exemple, des bons du Trésor à échéance éloignée peuvent apporter une protection à la poche actions d’un portefeuille pendant les périodes de récession. Toutefois, pour que la diversification soit efficace, il faut évidemment que les actifs sélectionnés fassent l’objet d’une pondération suffisante pour que leur impact soit important lorsqu’il est le plus nécessaire. Cet impact peut être estimé par une simple analyse de scénarii ou par des méthodes quantitatives plus rigoureuses. Dans un second temps, le profil de rendement/risques des portefeuilles structurellement résistants doit être optimisé par des changements fréquents et sous contrôle au sein de leur allocation d’actifs. Pour ce faire, une approche disciplinée fondée sur des prévisions à court terme peut être utilisée, les prévisions à court terme reposant sur un grand nombre de facteurs très sensibles aux signaux du marché. Ce faisant, il importe de ne pas trop s’éloigner du modèle structurellement résistant, ni d’éliminer totalement les couvertures en place dans le portefeuille. La troisième et dernière caractéristique, peutêtre la plus importante, est la nécessité de chercher en permanence les faiblesses du processus, ainsi que les opportunités qu’il présente. Le processus d’investissement doit être continuellement remis en cause: de cette manière, l’équipe de gestion peut évaluer efficacement les avantages potentiels et les risques qui accompagnent certaines améliorations, tout en réduisant l’exposition à de nombreux biais comportementaux connus. En conclusion, il importe de reconnaître qu’il n’est pas possible de gérer un portefeuille sans établir de prévisions, et même ceux qui nient la présence de prévisions dans leurs processus sont obligés de former des anticipations implicites sur le fonctionnement du monde, ce qui revient au même. Par conséquent, il est essentiel de connaître les limites d’une prévision et de savoir éviter les pièges les plus fréquents de cet exercice. NB: Pour une analyse plus détaillée des prédictions, cf. «The perils of prediction» p.21 à 23, risk & reward, research and investment strategies, 4th quarter 2011, Invesco market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 08 // 09 Finance // doSSier doSSier prIVATe BANKING QUO VADIS PRIVATE BANKING ? 10 // 11 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Finance // doSSier COMBATIVITé ET DIALOGUE SONT LES CLEFS DU FUTUR Véronique Bühlmann général que nous connaissons aujourd’hui. Il est probable que pour contrer alors les effets négatifs de la mondialisation (pertes d’emplois et diminution des revenus) les autorités monétaires et politiques des pays développés ont voulu créer des richesses financières et immobilières. Les bulles de crédit ont ainsi fait croire pendant des années que si les revenus ne progressaient pas, il était possible de contrebalancer cet élément par des hausses de prix des actifs. L’ En quoi la gestion de fortune sera-telle influencée par cette évolution du secteur financier dans son ensemble? La gestion de fortune dépend assez peu de l’évolution du crédit, elle repose essentiellement sur la création de richesses. Par conséquent, lorsque ce segment croît, il s’agit d’un indicateur positif. Cela signifie également que les filets de sécurité privés des individus, qu’il s’agisse de leur fortune privée ou de leurs avoirs détenus au travers des fonds de pension, deviennent plus importants. SUITE LOGIQUE ET SIGNE DES TEMPS, MICHEL JUVET, CONNU POUr LA QUALITé DE SON ANALYSE ET DE SA rECHErCHE, DEVIENDrA ASSOCIé DE BOrDIEr & CIE AU 1Er JANVIEr 2012. À 51 ANS ET APrèS AVOIr ŒUVré PENDANT 25 ANS AU SEIN DE LA BANQUE, CE DIrECTEUr DE LA rECHErCHE ET MEMBrE DU COMITé DE DIrECTION ENTrE DANS LE CéNACLE DES «INDéFINIMENT rESPONSABLES» À UNE PérIODE QUI N’EST PAS PArTICULIèrEMENT FACILE. COMME IL LE SOULIGNE LUIMÊME: «ON NE PEUT PAS éVITEr DE PrENDrE DES rISQUES, L’ESSENTIEL, C’EST DE LES SUrVEILLEr». DANS L’ENTrETIEN QUI SUIT, IL LIVrE SON ANALYSE DE L’INDUSTrIE FINANCIèrE ET DU PrIVATE BANKING EN PArTICULIEr. hypertrophie du secteur financier est un concept qui redevient très en vogue aujourd’hui. Comment le spécialiste de l’analyse macro-économique que vous êtes envisage-t-il la situation? En Suisse, les hypertrophies sont multiples. En regard de la taille de l’économie du pays, les secteurs de la pharmacie, de l’horlogerie et du luxe peuvent également être considérés comme «trop importants». Ce n’est donc pas une caractéristique propre au secteur financier et elle est plutôt positive puisqu’elle témoigne du fait que les entreprises ont su développer leur savoir-faire et une compétence internationale. Au niveau mondial, le secteur financier est assurément hypertrophié. Depuis une vingtaine d’années, partout dans le monde, il a gagné en importance et ceci résulte des politiques d’expansion des masses monétaires et de l’accroissement de la demande de crédits. S’il y a eu demande de crédits, cela a d’abord signifié que l’économie se portait plutôt bien. En revanche, aujourd’hui ont sait qu’il y eu exagération. Par conséquent le poids relatif du secteur ne peut aller que dans un seul sens, la diminution. Il est certain que les politiques monétaires américaines menées depuis le début des années 90 et jusqu’au milieu des années 2000 ont conduit à des abus. C’est là que tout a démarré puis essaimé à travers le monde pour mener à l’excès d’endettement Qui dit création de richesses, dit croissance économique. De ce point de vue, le potentiel d’évolution de la gestion de fortune ne vous paraît-il pas amoindri? Les perspectives de croissance économiques varient fortement selon les zones géographiques. Elles restent plutôt favorables pour les pays émergents et notam- market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 10 // 11 Finance // doSSier mon argent doSSier prIVATe BANKING ment ceux qui disposent d’importantes réserves de matières premières. Elles ne sont pas défavorables pour les Etats-Unis qui, grâce à leur flexibilité, restent en mesure de créer de la valeur. Par contre, je suis beaucoup moins optimiste pour l’Europe qui se trouve confrontée à un dilemme: soit elle entame une restructuration en profondeur et parvient à augmenter sa productivité et améliorer sa flexibilité, soit ses richesses et fortunes s’expatrieront. Si l’on suit votre raisonnement, la situation globale est donc plutôt favorable au private banking? Oui, mais il faut suivre les poches de croissance et aller dans les zones de développement. La démarche est donc plus complexe. D’une part, cette clientèle est beaucoup plus éloignée géographiquement que notre clientèle européenne traditionnelle, d’autre part, elle trouve sur son propre marché des compétences qui se sont renforcées et ceci rend la situation plus concurrentielle. Cette évolution, alliée à la difficulté accrue d’attirer la clientèle dans notre pays, explique que les banquiers privés établissent des bureaux de représentation dans ces zones de croissance ou sur leurs marchés-clef. Nous l’avons fait par exemple pour Singapour où nous avons obtenu une licence bancaire au début de l’année et nous avons sélectivement renforcé notre présence sur les marchés français et britannique. La mauvaise nouvelle tient au fait que s’il devient trop compliqué de gérer depuis la Suisse, les nouveaux emplois se créeront, mais à l’étranger. «Les bulles de crédit ont fait croire pendant des années que si les revenus ne progressaient pas, il était possible de contrebalancer cet élément par des hausses de prix des actifs» Michel Juvet, associé Bordier & Cie dès le 1er janvier 2012 Craignez-vous donc une dégradation de la place suisse? La perception qu’ont les clients de notre pays s’est dégradée, notamment en ce qui concerne une certaine sécurité juridique. Les changements brutaux apportés au secret bancaire ont montré une fragilité de la Suisse lorsqu’elle est confrontée aux puissants. Quant au niveau de la qualité du Une bonne oreille pour de bons conseils Crises financières, guerres mondiales, réformes monétaires, secret bancaire, relations entre la Suisse et l‘Europe... depuis plus de 100 ans, Wegelin & Co. publie un Commentaire d‘investissement sur des thématiques économiques, politiques et sociales. Avec une liberté de ton affirmée, l‘auteur propose un éclairage original sur l‘actualité du monde. Aujourd‘hui, notre publication est distribuée à plus de 100‘000 exemplaires, en quatre langues et sous forme de podcast. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.wegelin-commentaireinvestissement.ch Finance // doSSier doSSier prIVATe BANKING métier dispensé en suisse, il reste très élevé et apprécié par les clients mais il est vraiment fonction du type de banques. Si l’on se replace sur le long terme, on a l’impression que les difficultés évoquées aujourd’hui n’ont rien de très nouveau. Où se situe le changement, si souvent mis en avant? Il y a vingt ans, les marchés émergents étaient beaucoup moins présents qu’ils ne le sont aujourd’hui, par conséquent le défi géographique ne se posait pas de la même manière. Par ailleurs, la réglementation a énormément progressé et je crois que 2008 a constitué un véritable choc pour nombres d’acteurs, du moins en ce qui concerne le secret bancaire. Qu’il s’agisse de la banque ou de toute autre activité économique, la nécessité de s’adapter à de nouveaux environnements est toujours présente. Sur quels éléments spécifiques vous paraît-il important d’insister aujourd’hui? Il me paraît essentiel de travailler sur les compétences fiscales et de gestion. En matière de gestion d’actifs pure, la Suisse ne figure pas parmi les premiers, les «hyper performants», elle se classe dans la moyenne. Je pense donc qu’il importe de se renforcer dans ce secteur, notamment en améliorant les méthodes pour viser une performance durable à moyen terme. En revanche, pour ce qui concerne la gestion privée, je pense que nous possédons toujours deux avantages. Alors que dans la plupart des pays, qu’il s’agisse des Etats-Unis, du royaumeUni ou de la France pour n’en citer que quelques-uns, la gestion reste très locale, nous possédons une véritable capacité à intégrer le monde et à donc à penser les stratégies en termes globaux. Par ailleurs, sur le plan du service et de la connaissance approfondie de notre clientèle, je crois que là aussi, nous demeurons très compétitifs. 14 // 15 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 capter une clientèle, sachant que le modèle d’affaire est à inventer. « Nous possédons une véritable capacité à intégrer le monde, à penser les stratégies en termes globaux » Il a été reproché à la banque privée suisse de vouloir exporter son propre modèle et de n’avoir pas su s’adapter aux besoins de la demande locale et ce, sur un grand marché comme les Etats-Unis. Que pensez-vous de ce type d’analyse? Je ne connais pas le client-type américain mais il semble qu’il tend effectivement à considérer son banquier comme un simple intermédiaire qui doit juste être le moins cher possible (ndlr: la clientèle initiant souvent elle-même ses transactions, elle recherche plus le courtier passeur d’ordres plutôt que le conseiller en investissements). Cela dit le marché américain est très réglementé et complexe et les risques juridiques y sont élevés, ce dernier constat s’applique d’ailleurs à toutes les branches de l’économie et pas seulement à la finance. Jusqu’à présent les gérants de fortune suisse qui ont tenté de s’y implanter n’ont pas rencontré le succès escompté, mais je reste persuadé que celui qui a le courage d’aborder ce marché peut y De par leur comportement, les nouvelles clientèles ont plutôt le profil de type américain que le profil continental. N’est pas un obstacle? La nouvelle clientèle tend à investir d’abord dans sa propre région et possède en effet une culture «temps» différente de la nôtre: elle exige de la rapidité et des coûts de transaction quasi inexistants. Par conséquent, je pense qu’il importe dans un premier temps de s’adapter à ce type de demande puis, dans un deuxième temps, d’expliquer le modèle de gestion privée tel que nous l’envisageons pour ensuite le vendre. Le comportement des marchés financiers représente un deuxième facteur essentiel au développement de la gestion de fortune. N’est-il pas très défavorable aujourd’hui? La tendance est effectivement au placement sécurisé. Personne n’ayant envie de prendre des risques, la demande va au compte de dépôt, même si les risques des dépôts sont aussi considérables en cas de faillite. Mais il s’agit d’une situation temporaire et l’on observe généralement que dès que les bourses reprennent, l’appétence pour le risque augmente très rapidement. Du point de vue du gérant de fortune, cette phase de non performance de l’ensemble des actifs, agit comme un anesthésique sur la rentabilité. C’est la raison pour laquelle il est important de maintenir un ratio coûts/ revenus adéquat qui permette d’absorber ces phases d’hivernage. Pour les établissements qui affichent des ratios de l’ordre de 80-85%, il est certainement très difficile de faire face à une telle situation. Malgré un environnement qui n’a rien de particulièrement enchanteur, votre établissement est parvenu à attirer de nouveaux capitaux en 2011. Outre les poches de croissance mentionnées Finance // doSSier plus haut, quels autres facteurs vous ont-ils permis de progresser? En regard d’un océan européen démonté, la Suisse reste, malgré tout, un havre de sécurité, et ce y compris pour les clients européens dont les avoirs sont déclarés. Et l’avantage de la proximité des propriétaires de la banque demeure entier. Par ailleurs, nous continuons à bénéficier de l’effet «petite banque». Les grands établissements, impliqués dans la crise de 20072008, se sont littéralement tirés une balle dans le pied, à la fois par leur comportement incompréhensible, leur incapacité à assumer leurs erreurs et la non remise en question de leurs politiques de rémunération. De plus, du côté de leurs clients, ils ont trop longtemps concentré leurs efforts sur la vente de leurs propres produits plutôt que sur une réelle gestion de portefeuille adaptée. En comparaison, les banquiers privés ont l’air d’être chers mais étant transparents, il est assez facile de montrer que leurs coûts sont tout à fait concurrentiels par rapport à des produits qui peuvent inclure des coûts cachés substantiels. Faut-il en déduire que vous privilégiez la gestion en direct? En général oui, mais ce n’est pas systématique. Les produits financiers peuvent également être intéressants au cas par cas et, pour les portefeuilles qui n’auraient pas une taille suffisante, il peut être intéressant d’assem- bler des thématiques sous forme de produit, pour autant que les coûts ne soient pas rédhibitoires. Ce que je tiens à souligner c’est que nous ne cherchons pas à améliorer notre rentabilité par le biais de la distribution de produits financiers. Ceux-ci ne sont utilisés que lorsqu’ils répondent à un souci d’investissement et par conséquent à la question: en quoi sont-ils intéressants pour nos clients dans le cadre d’une allocation d’actifs? Autre thème récurrent, les places financières concurrentes. Quelle est la situation sur ce front? Que Hong Kong se déplace à Genève et vante ses charmes, et notamment celui d’être la meilleure place sans fiscalité, me paraît HC Invest Group SA Une nouvelle vision des marchés financiers Pour un conseil financier ou une analyse de votre portefeuille HC Invest Group SA | Grand Rue 19 - 1814 La Tour de Peilz T. + 41 (0)21 977 21 00 - F. + 41 (0)21 977 21 01 Appelez-nous au 021 977 21 00 [email protected] www.hcinvestgroup.ch Finance // doSSier doSSier prIVATe BANKING préoccupant. Contrairement à Singapour qui se montre extrêmement attentive à l’origine des fonds qu’elle gère, Hong Kong ne s’est pas manifestée sur cette question, en particulier en ce qui concerne les actifs non déclarés d’origine européenne. Globalement la Chine applique Bâle III comme elle l’entend et il en va de même des autres règles qui concernent le secteur financier. Par conséquent Hong Kong, centre financier offshore de la Chine, n’hésitera pas à faire défendre ses intérêts. Il s’agit donc d’un nouveau concurrent qui devient très important. Dans ce contexte, estimez-vous que le secteur va entrer dans cette fameuse phase de consolidation prédite depuis si longtemps par les «experts», une évolution qui toucherait en premier lieu les établissements qui n’auraient pas la taille critique? Lorsque les experts sont eux-mêmes conseillers en fusions & acquisitions, il paraît opportun de prendre une certaine distance vis-à-vis de leurs conclusions! Certes, et c’est l’argument souvent avancé, les coûts d’acquisition ont diminué. Mais de l’autre côté, les établissements de gestion de fortune sont aussi devenus moins rentables. En outre, la croissance externe n’est pas la panacée: intégrer deux entités est une opération complexe (ndlr: la récente décision du Crédit Suisse d’intégrer totalement Clariden Leu, elle-même résultat de la fusion de cinq entités en 2007, en est un bon exemple). Je crois que l’objectif principal aujourd’hui est de parvenir à garder la clientèle existante et, pour ce qui concerne la croissance externe, il faut se méfier des ambitions démesurées. Selon moi, toutes les tailles sont critiques, l’essentiel repose dans l’organisation. De ce point de vue, si l’environnement devient plus hostile, je table moins sur une consolidation au travers de fusions que sur l’émergence de plates-formes communes qui visent à minimiser les coûts, qu’il s’agisse de la recherche, 16 // 17 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 de communiquer. Le dialogue n’a jamais été aussi nécessaire parce que les questions sont complexes et si l’on ne fait pas un effort d’explication important, le risque est de favoriser les extrêmes. «Hong Kong, centre financier offshore de la Chine, devient un nouveau concurrent très important». de l’informatique ou encore des produits et de leur distribution. Avant d’envisager la fusion, il me semble que les établissements concernés agiront en vue d’améliorer leur ratio coûts/revenus. Un autre thème très en vogue est la diabolisation de la finance. En témoigne ce récent discours de Roger Carr, président de l’association des entreprises britanniques (Confederation of British Industries) dans lequel il affirmait «nous devons encourager tous ceux qui occupent des positions clefs – le gouvernement, l’opposition, les régulateurs et les commentateurs- à faire cesser la diabolisation de l’industrie, de la banque, de l’énergie ou de la défense». Depuis 2008, l’image de la finance se dégrade. Qu’en pensez-vous? Nous sommes dans une société qui, de manière générale, diabolise tout. Ce qui est vrai pour la finance l’est aussi pour le système politique: nous sommes confrontés à un véritable problème de société. Au-delà de la rumeur, il existe des faits objectifs à propos desquels «les diabolisés» se doivent Concrètement, quels devraient être les axes de communication pour le secteur financier? Nous devons agir à plusieurs niveaux. Il faut expliquer notre métier en toute transparence car il n’y a aucune honte à gagner de l’argent. Il faut travailler, travailler et encore travailler et se concentrer sur le service à nos clients. Une entreprise ne vit que parce qu’elle a des clients: cette évidence a été un peu trop occultée durant les années grasses. De manière générale, Etat, politiques et financiers doivent mener le même combat, celui d’une transparence accrue. Au niveau de la Suisse, j’appellerais également à plus de combativité vis-à-vis de ceux qui cherchent à faire main basse sur nos activités. En ce qui concerne l’Europe, il me semble que la Suisse ne devrait pas être traitée comme elle l’est actuellement. Les mouvements de capitaux de la Suisse vers l’Union Européenne (UE) sont loin d’être négligeables : avant la crise ils se chiffraient en dizaine de milliards de francs suisse par an. Par l’achat d’obligations, la Banque Nationale Suisse compte aujourd’hui au nombre des financiers de l’Etat français. Le total des investissements de la Suisse dans l’UE s’élevait à fin 2009 à 377 milliards de francs. Finalement il serait bon de rappeler que notre pays présente une balance commerciale déficitaire vis-à-vis de la France et de l’Allemagne! Sans parler du fait que la Suisse a augmenté l’année passée les montants qu’elle mettait à disposition du FMI, montants dont profite maintenant l’UE. Nous sommes donc un partenaire non négligeable de l’UE et il est plus que temps de faire valoir cet argument dans les négociations vis-à-vis d’une union tentée par le protectionnisme. Ne nous laissons plus imposer le monologue, passons au dialogue! Finance // doSSier doSSier prIVATe BANKING dura lex, Sed lex QU’ON LE VEUILLE OU NON, LE MONDE A CHANGé. ET C’EST DE STrATéGIES PLUS QUE DE TACTIQUES DONT LA PLACE FINANCIèrE A BESOIN. MESSIEUrS LES BANQUIErS, VEUILLEZ PASSEr DU NOIr ET BLANC À LA COULEUr, AINSI PEUT SE réSUMEr L’INVITE LANCéE PAr LA PréSIDENTE DE L’AUTOrITé FéDérALE DES MArCHéS FINANCIErS, LA FINMA! C’ «Une empêcheuse de banquer en rond?» est avec un art très consommé de mettre les pieds dans le plat que le Prof. Anne Héritier Lachat qui va bientôt fêter le terme de sa première année de présidence du conseil d’administration de la FINMA, s’est exprimée devant l’auditoire très dense invité récemment par la British Swiss Chamber of Commerce (BSCC) à Genève. Comme l’a rappelé Michael McKay, président du chapitre genevois de la BSCC, notre gendarme du marché financier, reconnu pour son indépendance, «a enchaîné les défis tout au long de sa carrière». Et à ceux qui confondraient encore masochisme et courage, c’est sur un: «Non, je ne suis pas masochiste, je suis venue pour vous écouter» que le professeur a entamé sa présentation intitulée: «Comment la FINMA contribue-t-elle à développer l’avantage compétitif de la gestion de fortune privée et institutionnelle en Suisse?» Fidèle au principe selon lequel la meilleure défense c’est l’attaque, la juriste a d’emblée mis les points sur les «i», affirmant en substance: si vous pensez que nous ne sommes que des empêcheurs de banquer en rond, ma présen- Finance // doSSier PENSEZ-VOUS VRAIMENT QUE NOUS EXAGÉRONS? 25.0 Evolution du leverage ratio des grandes banques suisses 1906 - 2010 20.0 tation peut s’arrêter là. Nul auditeur n’ayant quitté la salle, elle a poursuivi en rappelant le cadre légal dans lequel opère la FINMA et notamment ses objectifs, définis dans l’article cinq de la loi sur la surveillance des marchés financiers, objectifs qui sont de «protéger… les créanciers, les investisseurs et les assurés, et d’assurer le bon fonctionnement des marchés financiers. Elle (la loi) contribue ce faisant à améliorer la réputation et la compétitivité de la place financière suisse.» Vers une dénationalisation en règle Toute la nuance est dans le «ce faisant», qui signifie que la défense de l’intérêt compétitif de l’industrie financière suisse n’est pas le but premier de la FINMA. «Comparé aux autres, le cadre réglementaire suisse est très spécial» affirmait l’oratrice, expliquant que ce «ce faisant» est «très exotique» et que c’est le parlement qui a voulu l’inscrire dans la loi, vraisemblablement influencé par le fait qu’à l’époque le débat sur la règlementation/dérèglementation/surrèglementation faisait rage. Pour la juriste il importe donc comprendre la logique de la loi, ce qui ne semble pas être le cas. Passant au chapitre des leçons tirées de la crise, la présidente de la FINMA en voit plusieurs. La première est que le système financier ne peut pas être laissé à lui-même: l’autorèglementation a clairement montré ses limites. Deuxièmement, l’idée selon laquelle les techniques de gestion sophistiquées des risques permettraient de détenir des réserves de capitaux moins importantes est «une chimère». Troisièmement, les questions de liquidité et de financement des banques, étant critiques pour les banques, elles ne peuvent plus être négligées. Enfin, la question de la taille, le fameux «too big to fail» ne peut plus être ignoré. Mais le point le plus intéressant réside peut-être dans ce constat qu’à l’issue de la crise nous sommes allés vers une «dénationalisation de la règlementation»: «Même si les réponses restent locales, les autorités internationales, quoique autoproclamées dans la mesure où elles n’ont en principe qu’un pouvoir de recommandation, sont suivies par tout le monde». Et pour rester au chapitre des mauvaises nouvelles, il existe «une tendance claire, quoique 15.0 2010: 3,1% 10.0 5.0 0.0 1910 2014 Source : Banque Nationale Suisse, FINMA lente au niveau de la mise en œuvre, à une règlementation bancaire plus stricte». En effet, l’accord Bâle 2.5 n’entre en vigueur qu’à la fin de cette année et Bâle III sera progressivement mis en place au cours des huit ans à venir. Enfin, en ce qui concerne les établissements qui présentent un risque systémique, les travaux sont en cours au niveau international. Bref, conclut l’oratrice: «quatre années après le début de la crise, aucune règlementation internationale n’est encore en vigueur». Quelles ont été les réponses de la Suisse? La FINMA tâche, dans la mesure du possible, d’adapter les règlementations à nos spécificités. Cela n’a pas été le cas pour Bâle III qui n’est pas doté du fameux «Swiss finish». En revanche, la Suisse a été «première de la classe» en ce qui concerne les établissements présentant un risque systémique. «Nous n’avions pas d’autre choix», estime la présidente de la FINMA qui, présentant l’évolution du levier d’endettement des banques suisses sur la longue période, demande: «pensez-vous vraiment que nous exagérons? Avec un ratio de 3.1% en 2010, il est nécessaire de revenir à un niveau plus élevé, même si nous n’envisageons pas de revenir aux 20% qui prévalaient au début du siècle». Secret, adieu ! Mais c’est sur le champ de bataille international que la bataille est la plus rude. La règlementation extraterritoriale gagne du terrain au point que «tout le monde travaille pour le fisc américain». Approuvé par le Congrès en mars 2010, le FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act) entre en vigueur le 1er janvier 2013. Selon Anne Lachat Héritier, il s’agit «d’un régime réglementaire extraterritorial qui enrôle les institutions financières étrangères et les utilise pour la collecte d’impôts au profit du gouvernement américain». Cette règlementation «équivaut à un échange automatique d’informations imposé de manière unilatérale dans le but de collecter des impôts». Et, concluait l’oratrice, son impact est extrêmement difficile à évaluer. Comment répondre à ces défis? Si l’impôt libératoire (solution rubik) représente une bonne solution et une démarche «innovante» de la part de l’Association Suisse des Banquiers, l’oratrice souligne tout de même l’existence d’une certaine «retenue» de la part de l’Allemagne. En outre, la pression américaine sur les banques suisses reste forte et il ne fait guère de doute que le cadre réglementaire de l’OCDE va encore se durcir. Par conséquent, le secret bancaire dans sa forme actuelle, ne pourra pas survivre et le modèle d’affaire de la gestion privée doit être réinventé ou au moins adapté. À ce propos, l’oratrice souligne l’intérêt d’une évolution comme la finance durable. Globalement, la consolidation du secteur financier paraît inéluctable et, précisait l’oratrice: «la FINMA n’est pas en mesure de stopper ce processus mais elle peut faciliter la transition». Maintenir des périodes de transition adéquates, aider ceux qui se trouvent en difficulté ou en phase de fusion et «expliquer toujours et encore toutes les spécificités de la place financière suisse». Un bouclier pour les investisseurs À ce paysage déjà extrêmement sombre, Anne Héritier Lachat n’hésite pas à rajouter une touche de noir en ce qui concerne la protection de la clientèle. «Je ne dirige pas une institution de protection des consommateurs! Néanmoins, le résultat d’analyses objectives montre que, en comparaison avec market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 18 // 19 Finance // doSSier doSSier prIVATe BANKING d’autres pays, la protection de la clientèle est sous-développée en Suisse». Et ceci peut être «catastrophique» pour toute la place. La présidente de la FINMA s’est dite particulièrement «inquiète» du fait que: «la place attire déjà des produits et des fournisseurs de services financiers qui ne veulent pas ou ne sont pas en mesure de se soumettre à des normes internationales (i.e. des normes européennes) plus strictes». Par ailleurs, les fournisseurs de services financiers suisses voient leur accès aux marchés étrangers, et à l’Union Européenne en particulier, s’amenuiser. C’est la raison pour laquelle l’autorité de surveillance travaille intensivement sur la révision de la loi sur les fonds de placement et ce, avec deux objectifs principaux. D’une part, elle vise à développer une surveillance liée aux risques dans le domaine des fonds de placement. D’autre part, cette révision cherche à aligner les exigences concernant les autorisations sur les normes internationales. Ainsi, il devrait être possible d’aboutir à une transparence et une protection des investisseurs améliorées ainsi qu’à une homogénéité de la concurrence vis-à-vis des autres acteurs sur les marchés européens. Tous pour une place compétitive Très offensive, Anne Héritier Lachat, concluait que, bien qu’ayant à combattre sur de multiples fronts, la FINMA se concentre essentiellement sur quatre objectifs. Le premier est d’axer la surveillance sur les risques et l’efficacité: «notre core business étant la supervision sur l’effectuons sur la base d’une approche fondée sur les risques». Si vous ne présentez pas de risques, vous ne nous voyez pas, précisait-elle. Le deuxième consiste à améliorer la protection des investisseurs. Le troisième vise à maintenir un cadre réglementaire solide et cohérent et, last but not least, la FINMA veut parvenir à un contexte concurrentiel homogène vis-à-vis des normes internationales et en particulier les directives AIFM, précisant que: «nous ne voulons pas être des esclaves, nous ne nous contenterons pas de faire du copier-coller». Insistant sur le fait que l’autorité ne peut, à elle seule, garantir les avantages concurrentiels de la place, l’oratrice rappelait que: «la réputation de la place financière procède d’un effort col- lectif» émanant du régulateur, les politiciens et des acteurs de la place qu’elle encourageait d’ailleurs vivement à soigner davantage leurs relations directes avec les politiciens. Elle appelait également tous les praticiens de la finance à venir travailler trois ou quatre ans au sein de l’instance de régulation pour un échange d’expérience mutuellement fructueux: «cela vous fait comprendre les enjeux de la règlementation et cela nous permet d’améliorer nos processus». «Les acteurs ont le devoir et le droit d’utiliser les avantages d’un centre financier bien réglementé… nous constatons que la Suisse continue d’attirer de nouveaux capitaux et il y a sans doute une raison à cela, et peut-être le fait que nous nous montrons moins intrusifs…». Interrogée quant à la signification de ce «moins intrusif» par une audritice ayant œuvré au sein la Securities Exchange Commission, elle précisait qu’elle entendait par là une règlementation essentiellement basée sur des principes et qui ne vise pas à régler chaque détail. Pour le reste, Anne Héritier Lachat invitait les banquiers à se monter innovateurs et, par conséquent, à opter pour un plumage «plus chatoyant». GérEr LA DéCrOISSANCE N ommé il y a sept ans au conseil d’administration de la Commission Fédérale des Banques (CFB), l’ancêtre de la FINMA, Charles Pictet, qui venait de passer 25 ans comme associé de Pictet & Cie, affirmait alors: «pour les banques, le poids et la complexité de la règlementation en Suisse deviennent un sérieux handicap face à la concurrence étrangère…(et) compte tenu de cet enjeu, il me paraît important qu’un banquier accepte de renoncer à ses avantages pour rejoindre la CFB, afin de la faire bénéficier de son expérience vécue du métier, de compléter ses compétences et d’éviter que cette instance ne soit pilotée que par des juristes, si brillants soient-ils». Entretien. 20 // 21 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Si déjà en 2004, le poids et la complexité de la règlementation constituaient un handicap, alors que dire de la situation actuelle? D’une part, quelques banques ont fait preuve d’un tel manque de rigueur dans leurs activités que nous avons été contraints d’intervenir, d’autre part, et ceci est un grand changement, les normes internationales deviennent des standards qui nous sont plus ou moins imposés: ne pas les adopter nous amènerait à devenir une place financière de deuxième ordre. En outre, entre 2005 et 2007, beaucoup de projets sont entrés en vigueur en même temps et ont demandé aux établissements financiers de nombreuses réorganisations de leurs pro- cédures. L’administration et la compliance ont alors pris le pas sur la gestion et le suivi des clients, ce qui explique leur «ras-le-bol». Aujourd’hui, toutes les activités sont assurément beaucoup plus réglementées, mais il peut aussi y avoir certaines exagérations au niveau de l’application. Pour donner un exemple simple, lorsque vous ouvrez un compte, il faut produire un passeport. Une interprétation par trop précautionneuse pourrait amener les réviseurs ou les responsables de la compliance à demander dès l’échéance de ce passeport, que le document mis à jour soit à nouveau présenté. Dans la situation actuelle, tout le monde se couvre à tous les niveaux et cela débouche sur des situations quelque peu ubuesques, telles Finance // doSSier qu’on peut en connaître à l’armée par exemple. À l’annonce d’une inspection du colonel, le major prend une marge pour ne pas être en retard, idem pour les échelons suivants si bien que tout le monde se trouve prêt deux heures à l’avance! Pour en revenir à l’international et notamment à l’Europe, il faut bien se rendre compte que son marché financier n’est pas encore établi, il est en phase de création. Or, du point de vue réglementaire, cela entraîne un grand nombre de changements auxquel la Suisse n’est pas en mesure de se soustraire, du moins si elle veut pouvoir opérer sur ce marché. C’est également vrai au niveau des produits. Il n’y a pas si longtemps, en Suisse, le client faisait confiance à son banquier et les règles en vigueur paraissaient suffisantes. Ce n’est plus possible aujourd’hui: nous devons appliquer les normes européennes, qu’on le veuille ou non, y compris lorsqu’on est persuadé que la moitié d’entre elles sont inutiles. Lors de votre entrée au sein de la CFB, vous déploriez la prééminence des juristes. Ne sont-ils pas toujours majoritaires? La nouvelle composition, décidée par le conseil fédéral sortant, me paraît au contraire bien équilibrée. Par exemple, s’agissant des trois nouveaux membres, Joseph rickenbacher est spécialiste des crédits commerciaux, un domaine qui m’est peu familier. Eddy Wymeersch était responsable du contrôle des banques et des assurances auprès de l’autorité bancaire belge et a ainsi participé aux projets du Committee of European Securities regulators (CESr). Il est donc proche de l’Europe et je trouve courageux de prendre un expert européen pour nous guider dans ce nouveau paysage. Quand à Yvan Lengwiler, ex BNS, c’est un spécialiste reconnu de la stabilité des marchés financiers. Lors de la prise de présidence de Madame Lachat, certains ont parlé de «champ de mines». Qu’en pensez-vous? Nous avons une activité «exposée» et complexe puisqu’il s’agit de prendre des décisions pour un secteur qui représente plus de 10% du PNB du pays. Je commence à comprendre les gendarmes: soit on leur reproche d’en faire trop, soit on leur reproche de n’en faire pas assez. Dans un cas comme dans d’autre, ils ont tort. «Nous n’avons pas l’ambition d’éviter la prochaine crise, ni même de la prévoir. Mais nous devons nous assurer que les banques seront plus solides quand elle arrivera», affirmait Patrick Raaflaub, directeur de la FINMA, dans un entretien. Qu’en pensez-vous? Monsieur raaflaub a raison. Nous avons travaillé de manière à ne pas commettre deux fois la même erreur. Cela dit, il est impossible de savoir à l’avance d’où viendra la prochaine crise. Qui aurait pensé que la crise grecque ait un tel impact sur le niveau du franc suisse et par la suite sur les prix de l’immobilier… nous avons reçu un exocet là où ne nous l’attendions pas! En ce qui concerne les deux grandes banques, nous avons pris des mesures et sommes les premiers au monde à les appliquer. résultat, dans la crise actuelle on parle assez peu des grandes banques suisses et ce parce que, ayant diminué de moitié la taille de leurs bilans et soumises à des normes comptables plus sévères, elles sont déjà mieux positionnées que certaines de leurs consoeurs. Les mesures prises sont-elles suffisantes pour redonner la confiance dans le système financier ou faut-il s’indigner? Les indignés ont eu raison en 2008, mais ils ont aujourd’hui une guerre de retard. La crise actuelle n’est pas le fait des banques mais des Etats. Les banques ont toujours financé les Etats parce qu’ils leur octroyaient des avantages fiscaux au niveau de leurs emprunts, des avantages légaux (fonds propres) et réglementaires (il est par exemple possible de détenir 100% d’emprunts de la Confédération dans les fonds de pension suisses). Après 2008, les régulateurs ont demandé aux banques d’acheter des emprunts d’Etats de l’OCDE. Le problème aujourd’hui est que ces emprunts ne sont plus tous «sans risques». Bien des Etats ont fauté, cédant à la tentation d’un endettement incontrôlé. Pourtant, ces mêmes Etats demandent maintenant aux banques d’augmenter leurs fonds propres alors que, compte tenu des marchés défavorables et du bas niveau des taux, leurs revenus ont fondu et qu’elles doivent amortir les emprunts d’Etat qui ne sont plus de la meilleure qualité. Elles ne peuvent pas non plus émettre de nouvelles actions, vu le niveau des cours boursiers. La seule solution consiste donc à vendre les actifs qui ne sont pas centraux pour leur activité. Par conséquent, leur défi actuel consiste à gérer la décroissance. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 20 // 21 FINANCE // Analyse Dette grecque : sur la piste d’un plan Marshall bis ? Marc R. Studer Administrateur Patrimoine & Gestion SA, Genève Panique à bord de la finance européenne: la Grèce, inoffensif pays de vacances, s’est transformée en une soudaine menace apocalyptique. Tous les meilleurs praticiens du monde s’activent depuis des mois au chevet du patient grec, mais loin de stabiliser son état, les divers traitements administrés semblent plutôt générer d’inquiétants signes de gangrène. Il existe pourtant des remèdes efficaces. L a crise actuelle comporte plusieurs problèmes majeurs. Le premier est politique. Proches des élections dans bon nombre de pays, les enjeux sont donc conséquents pour les élus qui risquent fort, sous la pression de la rue, de laisser massivement la place à une opposition, laquelle sera d’ailleurs tout aussi démunie face à cette crise. Deuxièmement, la question de la dette n’épargne aucun pays européen, pas même l’Allemagne, car aucun n’aurait plus la capacité de renflouer ses banques si la Grèce fait défaut et que la contagion gagne les pays voisins. À ces deux enjeux majeurs viennent encore s’ajouter, un problème de déficit budgétaire qui continue à gonfler l’endettement, un problème de la relance économique plombée par le manque de moyens et enfin un problème de 22 // 23 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 réglementation d’un marché financier surpuissant et incontrôlable. Comme en matière d’incendie, le problème politique, c’est la zone du sinistre: il faut quelqu’un aux commandes, en l’occurrence, les pompiers de la BCE. Il serait urgent d’amener tous les Etats à revoir immédiatement le cahier des charges de la BCE et lui donner le mandat de gérer la crise européenne en lui octroyant les pleins pouvoirs et des moyens illimités pour remplir sa mission. Il ne s’agit plus d’un rafistolage mais d’un vrai plan Marshall bis, massif, puissant et convaincant. La crédibilité est à ce prix. La dette au prix plancher Le problème de la dette, c’est le coeur du brasier contre lequel il faut engager tous les canadairs. La dette grecque était initialement marginale et, comparée à celle de ses voisins, elle le reste. C’est pourquoi, il faut absolument éviter que le feu ne se propage. Pour y parvenir, il n’est nulle obligation de monétarisation. La BCE peut simplement garantir un prix plancher pour la dette grecque, ce qui peut se faire à des conditions particulières n’ayant rien à voir avec le défaut, puisque l’on instaurerait, pour la durée du sauvetage, un cours minimal sous lequel l’emprunt ne pourrait plus se traiter. À ce sujet, il importe, comme la BNS l’a fait, de fixer un prix suffisamment élevé pour dissuader toute spéculation. Néanmoins, le taux de remboursement ne devrait pas non plus se situer trop haut dans le but de permettre une réduction de la dette en amenant un certain nombre de porteurs à brader volontairement leurs titres. Un niveau de 70% pourrait être idéal. À l’échéance d’un emprunt, il pourrait être intéressant de proposer un prix de remboursement volontaire plus attrayant, de 80% par exemple, de façon à motiver les porteurs de titres à valoriser immédiatement leur portefeuille ce qui entraînerait également une nouvelle réduction de la dette. La Grèce reconduirait l’emprunt ainsi réduit pour une nouvelle période de 5- 10 ans, avec un taux d’intérêt identique et un prix plancher toujours garanti par la BCE. La BCE doit, bien évidemment, assurer le service de la dette grecque et garantir le paiement des intérêts. Pour y parvenir, il faut maintenir un taux d’intérêt très bas sur l’ensemble de la zone euro et ce, jusqu’à résolution finale de la crise, en mettant tous les emprunts européens au niveau de l’Allemagne de manière à assurer un équilibre et une égalité de traitement. La BCE en proconsul? L’équilibre budgétaire: c’est le pompier sur le terrain. Il doit contenir le feu et l’empêcher de reprendre. L’équilibre budgétaire sera d’autant plus facilement atteint que les taux d’intérêt restent bas, mais il nécessite également un «coaching» intelligent. Pour ce faire, la BCE pourrait nommer un «proconsul financier», chargé de valider, avec droit de veto, toutes les dépenses du ministre des finances. Cette mesure, certes inédite et peu populaire, passerait d’autant mieux qu’elle serait non négociable et motiverait le pays à se sortir au plus vite de sa situation de curatelle. Par contre, elle permettrait d’assurer une politique monétaire et fiscale en adéquation avec les directives de la BCE et cohérente avec celle du gouvernement. La relance économique: c’est le déblaiement des débris. Il doit permettre de reconstruire. L’équation est simple: si le ratio dette/PIB n’est FINANCE // Analyse pas satisfaisant et qu’il est difficile de réduire le numérateur, il convient alors de se concentrer sur l’amélioration du dénominateur, à savoir la croissance économique. Or, les mesures prises actuellement ne contribuent qu’à creuser le 1er et plomber le 2ème et ce malgré le fait que l’UE aurait tout intérêt à s’assurer de ne pas laisser à la traîne les pays fragiles en proposant des structures fiables qui incitent sociétés et privés à venir y créer des emplois. Des mesures simples et de bon sens La réglementation, ce sont les nouvelles normes applicables à la reconstruction. La finance internationale a dépassé les limites du tolérable: il faut une réglementation qui, dans certains cas, l’empêche d’aller trop loin. C’est à la finance à édicter ses propres lois d’autorégulation. Parmi quelques formules simples, pourraient être retenues: l’interdiction en tout temps des ventes à découvert, la limitation de l’utilisation des long puts aux stratégies de couverture directe ou indirecte de positions détenues ou encore, la suspension temporaire de la cotation d’un titre lorsque son cours a dévissé de plus d’un certain pourcentage prédéterminé, tout comme on le fait au niveau d’une place boursière. Si toutes ces mesures, pleines de bon sens et finalement assez simples à mettre en place, étaient résolument imposées et menées de front, elles sauraient convaincre l’opinion publique et les investisseurs. L’Union Européenne en ressortirait plus unie, plus forte, plus crédible et pourrait se concentrer sur des plans de relance économique qui permettraient à l’ensemble de la région de retrouver sa compétitivité. Comment financer tout cela? La méthode Coué devrait réduire le besoin de financement, puisque l’investisseur se demandera pourquoi vendre un produit désormais garanti. Les titres grecs devraient même être recherchés. Il y aurait aussi la solution de la planche à billets, honnie des allemands, surexploitée par les américains et utilisée intelligemment par les suisses. Relevons ici que, contrairement à ce que les manuels scolaires ont enseigné, cette abondance de liquidités n’est pas inflationniste et le bilan de la BCE provisoirement gonflé pourrait se réduire rapidement, une fois la crise résolue. Il serait également possible de recourir à l’émission d’emprunts européens qui devraient être très courus vu le bas niveau durable des taux d’intérêt et la montagne de liquidités sur laquelle sont assis les investisseurs. Enfin, il serait possible d’instaurer un impôt «spécial crise» de quelques pourcents, sur une durée de 2-3 ans, comme le Chili le fait aujourd’hui, pour reconstruire le pays après le tremblement de terre. Des solutions existent, pragmatiques et raisonnables. N’oublions pas que, dans cette affaire, le facteur humain est le moteur de la reprise, le reste n’est que chiffres. Madame Merkel, nous comprenons le traumatisme engendré par la crise des années 1930, et surtout le fait que, ressortissante d’Allemagne de l’Est, la cicatrice est à peine refermée. Gardez le contrôle sur la BCE mais, de grâce, acceptez de lui confier un vrai mandat. Vous serez surprise de constater que le coût final serait nettement moindre que celui de tergiversations qui n’ont encore convaincu personne! Rédaction achevée le 28.11.2011 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 22 // 23 Finance // commentaire FINANCE Mon argent État des lieux sur le marché des dettes financières François Lavier Gestionnaire, Lazard Frères gestion Le dernier sommet de Bruxelles ne constitue pas la réponse totale et définitive demandée par les Anglo-saxons et le FMI lors du G20, mais les décisions prises constituent une base importante pour résoudre la crise. L a première mesure importante concerne la Grèce et la participation du secteur privé afin de rendre le poids de la dette plus soutenable pour le pays. Les banques et assureurs devront donc supporter une décote nominale de 50 %, intégralement provisionnée dans les comptes de ces institutions au cours du 3ème trimestre. La seconde mesure représente une avancée pour éviter la contagion. Le dispositif proposé doit permettre au FESE d’obtenir un levier de 4 ou 5 sur les fonds disponibles, permettant d’atteindre une taille d’environ 1000 milliards d’euros en offrant notamment des garanties aux investisseurs. Après avoir touché l’Espagne et l’Italie cet été, la défiance concerne maintenant les pays du coeur de la zone euro, signe que les annonces du 26 octobre n’ont pas suffi à rassurer les marchés. Les dirigeants de la zone euro sont donc en train de revoir leur copie. Les négociations évoluent rapidement et, même un échec reste toujours possible, l’orientation prise semble être celle d’un plus grand contrôle européen des finances nationales en contrepartie d’une plus grande solidarité. Pour ce qui concerne le système bancaire, l’Agence Bancaire Européenne (EBA) a conduit un exercice visant à mettre en évidence les éventuels besoins en fonds propres pour répondre aux inquiétudes sur les expositions aux dettes souveraines. Il a été demandé à 70 établissements d’afficher un ratio Core Tier One de 9 % d’ici à fin juin 2012, incluant un impact reflétant les valeurs de marché des dettes souveraines européennes au 30 septembre 2011. L’EBA communique à ce stade un chiffre indicatif de 106 milliards d’euros, somme qui devra être trouvée par les banques pour se mettre en conformité. Le secteur financier peut-il faire face? Nous le pensons. Il est important de souligner que les banques affichent des ratios de fonds propres historiquement élevés et ont fortement réduit leur effet de levier. Depuis fin 2008, elles ont renforcé leur base de capitaux propres de 400 milliards d’euros et diminué la taille de leur bilan de 1800 milliards d’euros. La plupart des établissements vont donc poursuivre ce mouvement afin de répondre aux nouvelles exigences des régulateurs. Reste la question de savoir si les banques sont mieux armées qu’en 2008. Pour faire face aux contraintes de liquidité et de stress ponctuel sur les marchés, les bilans bancaires ont été rendus plus liquides: 600 milliards d’euros sont ainsi La situation est radicalement différente de celle qui prévalait avant Lehman Brothers. Les banques peuvent aujourd’hui faire face à différents chocs. 24 // 25 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 déposés tous les jours à la BCE et 1600 milliards de dollars à la FED. De plus, toutes les institutions disposent d’actifs éligibles et disponibles pour obtenir de la liquidité auprès des banques centrales, qui prêtent en quantités illimitées aux banques, ce qui n’était pas le cas jusqu’en septembre 2008. La situation est donc radicalement différente de celle qui prévalait avant Lehman Brothers. Les banques peuvent aujourd’hui faire face à différents chocs. Sur le marché des dettes financières, les spreads des dettes subordonnées se sont fortement écartés. Le marché du crédit est aujourd’hui caractérisé par la faiblesse de sa liquidité. La disparition des teneurs de marché que sont les banques afin de faciliter les transactions des clients explique ce phénomène. Il est donc devenu tout aussi difficile de vendre un titre que d’en acheter un. Les fluctuations des prix s’en trouvent accentuées, sans pour autant refléter les fondamentaux des émetteurs ou les risques réels sur les titres. Malgré tout, les opportunités existent sur ce marché avec parfois des exagérations en matière de valorisation où les dettes subordonnées ont davantage souffert que les actions d’un même émetteur. Nous constatons par ailleurs que les grandes institutions financières continuent de rembourser en date du 1er call leurs dettes subordonnées. Et, depuis 2 mois, nous assistons à une multiplication des offres de rachat ou d’échange avec des primes conséquentes (entre 10% et 100% sur le dernier cours connu). Nous pensons que ces opérations vont se poursuivre ces prochains mois, afin de permettre aux banques de se recapitaliser et de répondre aux nouvelles exigences des régulateurs européens. Rédigé en date du 15/11/2011 TRANSPARENCE, EFFICACITÉ, LIQUIDITÉ LA CHARTE LYXOR ETF NOTRE ENGAGEMENT ENVERS LA CLIENTÈLE Cette Charte Qualité définit les engagements de Lyxor ETF en matière de transparence, d’efficacité et de liquidité pour les investisseurs. La Charte Lyxor ETF encadre les principaux critères d’investissement propres aux ETF et va au-delà des exigences de la directive européenne OPCVM. La Charte complète est disponible sur le site www.lyxoretf.ch/lyxoretfcharter A C T I F S S O U S G E S T I O N D E 2 9 M I L L I A R D S – 1 5 % PA R T D E M A R C H É – 1 è R E G A M M E D ’ E T F s E N E U R O P E PA R S A L I Q U I D I T É GRÂCE AU MARKET MAKING DE SG CIB − Qualité de gestion de l’actif: Détention directe des titres physiques par le fonds, aucun prêt des titres détenus à l’actif du fonds, application des principes de Best Execution aux opérations sur dérivés comme défini par la réglementation OPCVM 4 − Transparence: Publication quotidienne sur le site internet de tous les titres détenus directement à l’actif du fonds, publication quotidienne sur le site internet de toutes les contreparties d’instruments dérivés conclus avec chaque ETF et publication quotidienne du risque de contrepartie pour chacune d’elles, publication dans le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) de toutes les commissions reçues par le gestionnaire d’actifs − Risque de contrepartie: Objectif de zéro risque de contrepartie par ETF (bien en dessous de la limite de 10% fixée par la réglementation OPCVM) − Liquidité: Accès à la liquidité à travers un vaste réseau d’apporteurs de liquidité (plus de 45 Authorised Participants), Liquidité sur les Bourses garantie par de nombreux teneurs de marché (15), Accès à différentes places de cotations (649 listings sur 13 Bourses et plateformes électroniques) − Réplication de l’Indice: Réplication directe de l’indice, Tracking error avec un objectif inférieur à 100 pb, publication des tracking errors réalisées au sein des rapports clients mensuels Davantage d’informations sur +41 (0)58 272 33 44 ou par e-mail: [email protected] Données au : 18.10.2011. Ce document a été préparé par Lyxor AM. Il ne constitue pas une offre ou une sollicitation à l‘achat ou la vente de titres financiers ou de produits. Bien que Lyxor ait accordé la plus grande attention à la rédaction de ce document, les informations continues ne sauraient être utilisées pour des transactions avec Lyxor. Lyxor n‘est pas responsible d‘éventuelles erreurs ou d‘omissions. Ce document ne peut être copié, reproduit ou distribué, intégralement ou partiellement, sans un accord préalable de Lyxor. Les prospectus, les statuts, les rapports annuels et semi-annuels des Fonds, ainsi que les listes des achats et des ventes effectués par les Fonds pendant l’exercice peuvent être obtenus, sur simple demande et gratuitement, au siège du représentant en Suisse (Société Générale, Paris, succursale de Zurich, Talacker 50, Zurich, Suisse). Les prospectus peuvent être téléchargés sur le site www.lyxoretf.ch. Finance // indices Mon argent bbgi L’effet de change au secours de la performance 107 BBGI GROUP PRIVATE INDICES - CHF REF. (risque faible, modéré, dynamique) PERFORMANCES COMPARÉES AUX ACTIONS ET OBLIGATIONS SUISSES - Nov. 2011 105 103 101 99 97 95 93 91 SWISS BONDS SWISS EQUITIES BBGI PB INDEX LOW BBGI PB INDEX MEDIUM BBGI PB INDEX DYNAMIC 89 87 85 31/12/2010 28/02/2011 30/04/2011 30/06/2011 31/08/2011 31/10/2011 En fonction des stratégies de placement réellement réalisées par les banques de gestion, ces résultats peuvent avoir été en réalité meilleurs ou moins bons. De ce point de vue, les indices BBGI Group Private Banking constituent un outil de qualité permettant de mesurer l’efficience de la gestion réalisée et représentent un guide unique pour les investisseurs souhaitant dialoguer en professionnel avec leurs mandataires Les indices profitent d’un rebond significatif des marchés actions en fin de mois et d’un accès de faiblesse du franc suisse. Ils ont été soutenus par la plupart des classes d’actifs internationales. Durant ce mois tourmenté et caractérisé par des anticipations changeantes, les investisseurs ont fini par retrouver leurs esprits avec l’espoir d’une fin d’année marquée par le retour de la confiance du consommateur américain et par des politiques européennes plus convaincantes. Alain Freymond Associé, BBGI GROUP L es performances mensuelles masquent souvent une réalité plus stressante, composée d’une suite de mouvements journaliers extrêmes, mais finalement plus stables en fin de mois. Si les actions suisses (-1.55%), le private 26 // 27 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 equity (-1.29%) et l’immobilier (-1.67%) sont les mauvais élèves ce mois, du côté des gagnants, les matières premières arrivent en tête (+5.60%), suivies de la gestion alternative (+3.23%), des obligations internationales (+2.56%), des actions internationales (+1.59%) et finalement des obligations suisses (+0.89%). Ces dernières profitaient ce mois d’un retour de la volati- lité dans les marchés actions ainsi que du repositionnement d’investisseurs désireux de montrer des portefeuilles plus défensifs en fin d’année. Globalement, les actifs internationaux ont tous bénéficié d’une nouvelle appréciation du dollar américain et de l’euro contre notre monnaie nationale après les faiblesses observées en octobre. Sans cette aide, les obligations et actions internationales seraient effectivement restées dans le rouge. Dans ce contexte mensuel toujours volatil et peu favorable à la prise de risques, c’est l’indice «risque faible» qui est en tête, affichant une nouvelle progression de +0.95%. Il est suivi de très près par l’indice «risque modéré» à +0.84% et l’indice «risque dynamique» (+0.73%). Depuis le début de l’année, seul l’indice «risque faible» tire son épingle du jeu en réalisant une performance positive (+1.1%), tandis que les deux autres indices, «risque modéré» (-2.05%) et «risque dynamique» (-5.19%), restent pénalisés par les performances négatives des classes d’actifs les plus performantes à long terme et qui ont été touchées cette année par l’environnement économique et politique difficile. En ce qui concerne les devises, le franc suisse glissait à nouveau contre le dollar (+4.13%) qui s’approche de son niveau le plus haut depuis l’intervention de la BNS et se situe désormais très près de sa valeur de début d’année. L’Euro/CHF progresse également mais reste fondamentalement dans une bande de fluctuation comprise entre 1.20 et 1.25. Big Bang Ferrari. Chronographe roue à colonnes Tourbillon, 120 heures de réserve de marche. Entièrement manufacturé par Hublot. Boitier en fibre de carbone massive. Bracelet en dos d’alligator et caoutchouc. Série limitée 20 exemplaires célébrant le 20ème Anniversaire de Ferrari en Chine. BOUTIQUE GENEVE 78 rue du Rhône / 3 rue Céard Finance // point Mon argent de vue Expo universelle 2012: la dette grecque Karim Elbahri, Analyste au Département Recherche BullCambFx O ù en est réellement cette crise de la dette? Au vu de l’instabilité omniprésente, il paraît légitime de faire le point. Commençons par une brève rétrospective. Alors qu’il y a quelques semaines, les dirigeants se félicitaient des décisions concernant la puissance de frappe de l’EFSF et la manière de recapitaliser les banques, George Papandréou, illustre ancien premier ministre grec, vient semer le trouble avec son idée de referendum aussi absurde que politico-suicidaire. Silvio Berlusconi est poussé vers la sortie, en soi une excellente nouvelle, mais qui n’éclipse pas pour autant le niveau alarmant de la dette italienne. Ainsi, les perspectives de sortie de crise s’éloignent et cette dernière s’intensifie. Le couple présidentiel franco-allemand n’arrive plus à cacher son éloignement et le désaccord concernant le fond de stabilité financière refait surface. Le parti politique de la chancelière allemande va jusqu’à effectuer un vote concernant une éventuelle sortie de l’euro. Rien ne va plus et les valeurs bancaires pâtissent de cette spirale aux allures de cercle vicieux. De fait, les banques qui n’arrivent plus à colmater les brèches, sont de plus en plus nombreuses et l’épidémie franchit les frontières européennes. Moult établissements bancaires d’outre-atlantique mettent la clé sous la porte pendant que des géants tels que Crédit Suisse sont placés sous revue par les agences de notation. BNP Paribas licencie et les rapports tablant sur une exposition importante aux dettes grecque et italienne se font toujours plus révélateurs de l’ampleur de la crise. Fund Manager Asset Manager Hedging Advisor Analysis Provider Que faire? La BCE tente de prendre ses responsabilités en abaissant son taux directeur alors que l’inflation en zone euro est déjà galopante. La Réserve Fédérale américaine devient muette, et nos amis chinois et japonais sont hésitants. Pour plus solides, les dommages collatéraux sont déjà visibles et les échanges deviennent de plus en plus difficiles, une situation parfaitement illustrée par le niveau de devises telles que le franc suisse ou le yen. C’est la raison pour laquelle attendre que les décideurs mondiaux trouvent des solutions viables devient utopique. 2012, sera une nouvelle année difficile pour les marchés financiers, et les Etats-Unis ne pourront plus cacher leurs problèmes derrière ceux de l’Europe, puisque personne ne semble vouloir prendre de vraies décisions. Rédigé en date du 18.11.2011 BullCambFx Asset Management Chemin de la Colline 5b CH-1007 Lausanne T: +41 (0)21 535 75 01 www.bullcambfx.com Finance // communiqué 2012 Sera SouS le SIgNE Du TRADINg Roberto Falzoni Denarius Conseils & Gestion SA, président Dukre Asset Management SA en 2011, les marchés on été caractérisés Par une extrême volatilité. L es retournements de tendance sont survenus brusquement, résultant de la psychologie d’intervenants obsédés par une seule idée: «risk on», on achète tout, «risk off», on vend tout. Cette situation a abouti à des résultats négatifs, voire très négatifs, pour beaucoup de gérants et ce, quelque soit leur style de gestion. Or, en 2012, l’instabilité risque de s’amplifier si les marchés de crédit de grandes économies sont touchés par le virus de la méfiance qui affecte aujourd’hui le marché des obligations des pays du sud de l’Europe. Par le passé, la meilleure stratégie était celle de «buy and hold». Le marché des actions étant à long terme toujours orienté à la hausse, il fallait être investi. Et, puisque on ne savait pas exactement quand la hausse interviendrait, il était nécessaire d’être investi en tout temps. Le «market timing» était plutôt dénigré. Mais aujourd’hui, dans un environnement de hausse des taux et de changement rapide de «qualité» des débiteurs, le «buy and hold» peut se révéler très coûteux. futures et les options sont des instruments indispensables grâce à leur liquidité, leurs coûts de transaction et leur «tridimensionnalité». Une autre stratégie très intéressante dans le contexte actuel est la vente d’options. En phase de forte volatilité, les primes sont élevées et nous conseillons activement des programmes de ventes d’options qui doivent être systématiques. En effet, les primes encaissées représentent des rendements très intéressants pour le portefeuille. Et pour ceux qui gèrent au travers des fonds, il faudra privilégier les gérants flexibles et qui peuvent s’adapter à des marchés aux conditions changeantes (global macro, discretionnary CTA et global balanced). En bref, la «patience» sera une classe d’actif très importante: il faudra savoir rester à l’écart du marché. Et ceci devra également être compris par le client qui pense que le gérant n‘est pas payé à ne rien faire! Mais revenons à la stratégie 2012: le trading devra être très discipliné avec des «stops loss/trailing stops» ou des «take profit» sur les positions. L’analyse technique sera un outil de toute première importance et, dans ce domaine, nous avons développé au fil des années des indicateurs très fiables et profi- REFLEX SHORT TERM TRADING PROGRAM 2008 - 2011 1350 1300 La mère des vertus Même si la diversification au travers de plusieurs actifs est nécessaire pour réduire la volatilité, nous pensons qu’il vaut mieux rester en retrait des marchés et ne prendre des positions que lorsque l’opportunité se présente, puis sortir tout aussi rapidement dès que le profit ou le «stop loss» sont atteints. Dans cette optique, les produits dérivés, les tables. En outre, la diversification dans plusieurs clases d’actifs nous permettra d’être présents là ou les mouvements sont les plus prévisibles. Qu’il s’agisse des actions, des obligations, des changes ou des métaux précieux, nous n’aurons aucune hésitation à focaliser le trading sur les actifs les plus intéressants du moment. Last but not least, pensons positif: l’amplitude des mouvements tout au long de l‘année prochaine permet d’espérer obtenir des gains très importants. Il est vrai que les qualités pour réussir dans cet environnement sont très spécifiques et c’est la raison pour laquelle nous pensons que notre équipe réunit toutes les compétences pour bien réussir. La liberté et l’indépendance de nos décisions sont des atouts fondamentaux qui font souvent défaut dans les grands établissements très structurés et militarisés. Depuis toujours nos investissements familiaux et personnels sont les mêmes que ceux des clients/familles qui nous font confiance. L’objectif commun est de protéger notre patrimoine et de l’accroître, raison pour laquelle il faut savoir s’adapter aux conditions des marchés: trading & trading, tel est le leitmotiv de 2012! Depuis Janvier 2008: + 27% - Rendement annuel moyen: + 7.2% 1250 1200 1150 1100 1050 1000 950 Déc. 2007 Janv. 2009 Janv. 2010 Janv. 2011 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 28 // 29 Finance // Scanner international l’ENERgIE NuClÉAIRE une actualité pluS brÛlante que jamaiS Mure Dickie et Clive Cookson © FINANCIAL TIMES, Londres, Partenariat éditorial avec market.ch, exclusif en Suisse. les Profondes divisions sur les risques de radiation qui ont éclaté au Grand jour à l’occasion de la crise de fukushima saPent la mise en Place des réPonses que les autorités jaPonaises tentent d’aPPorter à la catastroPhe et, à l’échelle mondiale, renforcent les craintes sur la sécurité des installations nucléaires vieillissantes. L’ écran lumineux d’affichage numérique du moniteur de rayonnement – une large boîte en métal surmonté par des avertisseurs lumineux - installé devant l’office gouvernemental dans le village japonais d’Itate, affiche le degré d’irradiation atmosphérique en temps réel. Le dosimètre que Toru Anzai, le forestier de la localité, tient à la main, donne des mesures plus individualisées. Dans la capitale régionale voisine, les détecteurs sophistiqués au germanium ronronnent dans la nuit pour analyser la contamination radioactive des produits agricoles locaux. Huit mois après un tsunami qui a failli provoquer une fusion dans la centrale électrique nucléaire de Fukushima Daiichi, les données 30 // 31 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 sur le degré de contamination après la pire catastrophe nucléaire au monde en 25 ans s’accumulent dans tout le Japon. Pourtant, aucun de ces détecteurs ou des renseignements qu’ils affichent ne permet à leurs utilisateurs de mesurer réellement l’ampleur de ce qu’ils ont à craindre. En effet, cette crise a révélé le manque flagrant d’un consensus scientifique et social sur les risques de radiation, ce qui entrave la gestion de la catastrophe, elle-même handicapée par des problèmes d’autorité et une bureaucratie souvent trop lente. Le flou autour du danger des radiations ne se pose pas uniquement au Japon. Dans le monde entier, il y a des installations nucléaires qui vieillissent rapidement et de plus en plus de centrales sont construites dans les pays en voie de développement où la surveillance publique est souvent insuffisante et la corruption endémique. Quelle folie pour le monde que de croire que cette catastrophe sera la dernière. D’un côté les experts disent que le fait d’exagérer la peur des radiations risque de saper à l’échelle internationale le développement de l’énergie nucléaire avec pour effet un ralentissement de la croissance économique et une augmentation de la pollution et du réchauffement climatique dû aux combustibles fossiles. D’un autre côté, ils accusent les responsables de l’industrie nucléaire et les gouvernements de minimiser les dangers. Effondré et en larmes, c’est ainsi que le professeur Toshiso Kosako, spécialiste en sécurité nucléaire a démissionné en mai dernier de son poste de conseiller scientifique auprès du Premier ministre en signe de protestation contre la décision du gouvernement d’autoriser une exposition aux radiations dans les cours d’écoles primaires de 20 milliSieverts (mSv) par an, un niveau d’exposition qui s’applique normalement aux Finance // scanner international travailleurs du nucléaire. «Je ne peux pas accepter le fait que l’on applique ces normes aux nourrissons, aux enfants en bas âge et aux enfants de l’école primaire», disait le professeur Kosako. Wade Alllison de l’Oxford University estime cependant que la dose d’exposition limite avant évacuation de 20 mSv par an pourrait être relevée sans danger au quintuple, estimant que la principale menace pour la santé dans le cas de la catastrophe de Fukushima Daiichi est le stress nourrit par «la peur, l’incertitude et les évacuations forcées». Les différences aussi extrêmes s’expliquent par une connaissance insuffisante des effets des radiations inférieures à 100 mSv par an sur le corps humain - un seuil d’exposition à partir duquel les études épidémiologiques constatent une augmentation des cas de cancer. Selon le Prof. Allison et beaucoup d’autres scientifiques, en-dessous d’un certain seuil, les radiations n’ont probablement aucun effet sur la santé. Cependant, dans l’opinion publique, une exposition, aussi minimale soit-elle et en-deçà même d’un niveau mesurable, comporte des risques. Par conséquent, les normes relatives à l’exposition aux risques de radiation artificielle reflètent une prudence extrême, comme par exemple la norme internationale de sécurité pour le public fixée à seulement 1 mSv/an. Cette dose représente moins que la moitié des radiations environnantes provenant des roches, du sol et des matériaux de construction ou encore des rayons cosmiques auxquelles la plupart des personnes sont exposées. En temps normal, cela peut paraître plausible – mais en temps de crise, tout le monde a tendance à croire qu’une exposition dépassant ce seuil est dangereuse. Il est quasiment impossible pour les gouvernements de savoir exactement à partir de quel moment il vaut mieux évacuer les habitants des zones exposées aux radiations ou limiter l’exposition de la population par exemple en confinant les enfants à la maison et en fermant les écoles. De telles mesures présentent également des risques pour la santé: une évacuation peut s’avérer fatale pour de vieilles personnes, les jeunes en âge de tra- Le Professeur Toshiso Kosako a démissioné de son poste de conseiller scientifique auprès du Premier ministre suite aux événements de Fukushima. vailler risquent de se retrouver sans emploi. L’interruption de la scolarité risque de compromettre l’avenir professionnel des enfants. La perte d’une mobilité normale rend les personnes vulnérables à la maladie et à l’obésité. De l’avis de David Boilley, physicien nucléaire et Président de l’association citoyenne française pour le contrôle de la radioactivité, l’ACRO, le niveau d’alerte pour l’évacuation des habitants de 20 mSv/an est trop élevé, tout en reconnaissant qu’il est irréaliste de viser un seuil de 1 mSv. Des experts gouvernementaux français préconisent de déclencher l’évacuation à partir d’une dose de 10 mSv/an - ce qui reviendrait à évacuer encore 70 000 personnes supplémentaires en plus des 150 000 à 200 000 personnes déjà évacuées des zones autour de Fukushima Daiichi. «Une évacuation est terrible et nous devons en peser les dommages et les bénéfices», met en garde Mr. Boilley dont l’association travaille sur place à Fukushima, tout en ajoutant que le moment approprié pour déclencher l’évacuation dépend non seulement de la zone et du degré d’irradiation, mais aussi de l’individu. «Quand donner l’alerte? C’est une question très difficile», dit-il. «Heureusement que je ne suis pas un politicien qui, lui, doit trancher». Qu’elles soient évacuées ou non, les populations sinistrées sont vulnérables au stress généré par l’emprise de la peur des rayonnements sur l’imaginaire populaire avec son influence lente et insidieuse et ses associations avec la guerre nucléaire. Toru Anzai, le forestier avec son dosimètre flambant neuf acheté sur le net, occupe actuellement un logement temporaire exigu à 40 minutes de voiture de sa maison à Itate, une localité faite de fermes au milieu de collines boisées. Les résidents d’Itate ont été évacués dès qu’il avait été découvert que le village, à environ 40 km de Fukushima Daiichi, avait été beaucoup plus contaminé que de nombreuses zones plus près de la centrale nucléaire. Mais l’évacuation n’a pas pour autant tranquillisé les habitants. «Je n’arrive pas à dormir la nuit», dit Mr. Anzai qui se rend souvent dans son village quasi déserté pour rejoindre une patrouille citoyenne anti-crime et pour donner à manger à son chat, le dernier habitant de sa maison. «Depuis l’accident nucléaire, je n’ai pas bien dormi». Pour Mr. Anzai, qui a relevé lui-même dans quelques-unes des collines d’Itate des doses de rayonnements correspondant à une exposition annuelle d’environ 100 mSv, le manque d’informations claires et fiables de la part des autorités est une grande source d’inquiétude. «Ils disent simplement, ‘ça va, ça va’», se plaint-il. Les citoyens sur place ont de bonnes raisons de ne pas faire confiance au gouvernement. Victimes de la confusion bureaucratique et de l’incapacité des services concernés d’utiliser correctement les données météorologiques sur la direction des vents dans le chaos des premiers jours de la catastrophe, certains résidents des environs immédiats des installations sinistrées ont été évacués vers des zones encore plus contaminées, et des comprimés d’iode qui auraient dû être distribués à titre préventif sont restés dans leurs boîtes. Les estimations sur la radioactivité émise par Fukushima Daiichi ont également été révisées drastiquement à la hausse. D’après les Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 30 // 31 Finance // Scanner mon argent international La centrale de Fukushima Daiichi résultats les plus récents publiés fin octobre par des chercheurs européens et américains, les rejets de césium-137 dans l’environnement sont estimés à 42% du total des rejets de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, la pire catastrophe nucléaire que le monde ait connue (le césium-137 avec une période de demi-vie de 30 ans, est le plus nocif des déchets radioactifs à durée de vie longue rejeté lors d’un accident nucléaire). Des vents d’ouest ont emporté environ 79% du césium-137 vers l’océan pacifique, 19% sont retombés sur le sol japonais et à peine 2% ont atteint d’autres pays. Malheureusement, le vent a tourné pendant à peu près une journée, et cela au moment où l’urgence était à son comble, et le 15 mars, un nuage radioactif s’est déplacé en direction nordouest avec des précipitations sous forme de pluie et de neige à des distances allant jusqu’à 50 km du lieu du sinistre. Aujourd’hui, les résidents d’Itate et d’autres localités évacuées n’ont quasiment aucune idée du degré de danger auquel ils s’exposent s’ils vont sur place – ou quand leurs maisons ont des chances d’être à nouveau déclarées 32 // 33 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 habitables. Il y a des personnes âgées qui ont refusé de quitter l’endroit – somme toute un choix justifié vu le peu d’incidence de cancers induits par les radiations sur leur durée de vie restante, mais qui pose un problème à leurs familles et aux services d’assistance. Quelques entreprises locales sont restées, et pour ce faire, ont mis du scotch autour de leurs fenêtres pour se protéger des retombées des particules radioactives que les vents amènent des collines. Masanori Matsubayashi, un agriculteur de la région, est revenu pour enlever les mauvaises herbes qui infestent ses rizières. S’il ne le fait pas, ses champs risquent de devenir inutilisables, dit-il, lors d’une petite halte pour laisser reposer son tracteur, dans une vallée par ailleurs complètement désertée. Malgré cela, il n’est pas sûr que ses terres soient à nouveau cultivables un jour. «Mon petit-fils dit qu’il ne veut pas revenir», dit-il. «Les jeunes ont peur des radiations». Pour désamorcer ces appréhensions, le gouvernement mise pour le moment essentiellement sur une meilleure surveillance, des informations plus détaillées et un pro- gramme de décontamination destiné à réduire les doses de rayonnement à des niveaux acceptables pour chacun. Selon les responsables gouvernementaux, l’objectif est de ramener les doses partout à 1 mSv/ an, sans toutefois savoir combien de temps cela mettra; le coût estimatif devrait largement dépasser les 100 milliards de dollars. Quoi qu’il en soit, l’entreprise sera immense. Elle suppose l’enlèvement et l’élimination de quantités gigantesques de terre et de matériaux végétaux contaminés. Lorsqu’à titre d’essai, on avait enlevé la terre dans un champ d’Itate, la contamination a pu être réduite significativement, rapportent des villageois. Mais suite à l’envahissement des sols par la contamination des terres environnantes non traitées, elle est remontée aussitôt. Les efforts de décontamination entrepris à Fukushima City, la capitale de la préfecture de Fukushima, illustrent l’étendue de la tâche. À défaut d’endroits pour le stocker, le sol contaminé provenant des terrains de jeux est toujours stocké dans les locaux des écoles. Quelques groupements citoyens ont abandonné leurs propres campagnes ad hoc de nettoyage. À Onami dans la banlieue de Fukushima, la maison de Yoshiharu Suda fait partie d’une poignée de résidences au milieu d’un «hotspot» (rayon de contamination extrême) qui fait l’objet d’un programme expérimental de décontamination du gouvernement. Quatre jours durant, plusieurs équipes ont nettoyé le toit au jet sous pression et ont enlevé 5 à 10 cm de la terre du jardin. Les doses de radiation atteignant des seuils limites de plus de 20 mSv/an ont pu être divisées par quatre. Hélas, Mr. Suda avait bien insisté pour que les ouvriers épargnent un de ses arbres favoris, un plaqueminier (ou arbre de Kaki) que sa mère avait planté dans sa jeunesse, et il ne peut s’empêcher de pleurer la perte du reste du jardin qu’il avait cultivé avec tant d’amour pendant 40 ans. «On se sent si seul maintenant», dit-il. D’après Mr. Seiichi Nakate, responsable de l’initiative citoyenne «réseau de Fukushima pour protéger les Enfants contre les radiations», beaucoup d’autres citadins – surtout Big Strong Men Wanted! For guys who never wait in the wings: the Timemaster Big Date. Its striking dimensions including large date and power reserve display simply can’t be ignored – and thanks to a coating of intensely luminous Super-LumiNova this sports watch will never be overlooked in the dark. www.chronoswiss.com Ti m e m aste r Big Dat eC H3 53 5 Crans-Montana: La Joaillerie de Crans – Tel. 027 481 11 69 Geneva Airport: Air Watch Center SA – Tel. 022 71784 14 • Interlaken: Kirchhofer AG – Tel. 033 8288880 Klosters: Schauerte – Tel. 081 4221888 • Zurich: Meister Uhren AG – Tel. 044 211 1933 Finance // Scanner international ceux avec des enfants – sont petit à petit partis. Parmi les parents qui sont restés sur place, il y en a qui croient percevoir déjà les premiers signes de contamination par radiation chez leurs enfants, bien que souvent l’énigme de ces symptômes se résout par une foule d’explications bien plus bénignes. Mr. Nakate estime qu’un des moyens qu’ont les autorités pour calmer les craintes des habitants serait une promesse d’aide à tout résident qui préfère quitter les zones contaminées, même si la radiation dans ces zones reste en deçà du seuil critique d’évacuation obligatoire. «Il nous faut un nouveau type de zone d’habitation afin de donner aux habitants le choix de quitter, avec l’aide nécessaire», dit-il. Et pourtant, toutes ces solutions, quelles qu’elles soient, ne constituent qu’une réponse partielle. Sur le long terme, une réponse véritablement efficace à un accident nucléaire suppose une meilleure connaissance des risques liés à l’exposition aux radiations afin de permettre aux gens de les peser par rapport à d’autres types de risques auxquels ils sont exposés quotidiennement. En effet, malgré les ratés de la surveillance dans les premiers jours, cette crise permettra de collecter pendant des décennies une foule d’informations détaillées inédites sur les effets de l’exposition aux rayonnements. Il est question de créer un centre de recherche sur la sécurité radioactive à Fukushima. Le gouvernement préfectoral propose de suivre la santé de toute sa population de plus de 2 millions de personnes, en récoltant des données pour les recherches futures. Les conclusions pourraient être d’une valeur inestimable pour la mise en place de politiques énergétiques et de prévention de catastrophes à l’échelle mondiale. Pour ce qui est de rassurer les résidents piégés au cœur de la zone de radiations, ils n’y trouvent pas vraiment leur compte, fait remarquer un membre de l’équipe du projet de décontamination de Fukushima City: «Ce n’est pas très drôle d’être le cobaye d’une expérience médicale». 34 // 35 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 le céSium À la lumiÈre de la Science Mure Dickie et Clive Cookson © FINANCIAL TIMES, Londres, Partenariat éditorial avec market.ch, exclusif en Suisse. les survivants des bombes atomiques sur hiroshima et naGasaki de 1945 sont à ce jour la source PrinciPale d’informations sur les effets des radiations nucléaires sur la santé – informations qui sont Par conséquent à la base des rèGlementations internationales sur l’exPosition aux rayonnements ionisants. L es études effectuées sur les survivants japonais ont été complétées par des travaux de recherche sur la santé de travailleurs du nucléaire et de personnes ayant été traitées aux rayons pour des raisons médicales. Par contre, des évènements en rapport avec le nucléaire ayant affecté la population générale n’ont pas permis de collecter des informations utiles car les épidémiologistes ont été incapables de départager les cas de cancer induits par les radiations et ceux imputables à d’autres causes. Une exception partielle en est la plus grande catastrophe nucléaire que le monde ait connue, à savoir Tchernobyl en 1986. Les médecins ont dépisté des milliers de cas supplémentaires de cancers de la thyroïde induits par l’iode radioactif de courte durée peu de temps après la catastrophe. Par contre, il n’y a pas de données concluantes sur l’effet du césium radioactif de longue durée qui se trouvera au centre des problèmes au Japon dans les années à venir. Au cœur de la controverse sur la radioprotection est la question des effets de faibles finance // scanner international doses de radiation égales à ou inférieures à la radioactivité naturelle du milieu environnant, correspondant normalement à 2-3 millisieverts par an. Les directives officielles s’en tiennent à l’approche «linéaire sans seuil» qui postule que toute augmentation de la dose, aussi petite soit-elle, représente un risque supplémentaire de cancer. Mais une minorité significative d’experts en radiation maintiennent que de très faibles doses sont inoffensives – et peuvent même être bénéfiques puisqu’elles stimulent les mécanismes de réparation cellulaire. Les experts surveilleront de près la santé des populations affectées par le désastre de Fukushima, mais ils ne sont pas du tout convaincus que ces recherches pourront apporter quelque chose de nouveau à l’état des connaissances du monde d’aujourd’hui En bref Effet des radiations : La catastrophe nucléaire du Japon met en évidence le manque de •connaissance des effets des radiations sur le corps humain à partir de doses inférieures à 100 milisieverts par an, le seuil à partir duquel les cas de cancers sont nettement en hausse. Craintes de perturbations : La directive française d’un seuil de radiation maximum de 10 mSv/an aurait supposé l’évacuation d’un tiers de Japonais supplémentaires. Décontamination coûteuse : L’objectif de Tokyo est d’arriver à abaisser les seuils de contamination autour des installations de Fukushima Daiichi à 1 mSv/an – avec un coût estimé dépassant largement les 100 milliards de dollars. Sur le web, vidéo: Des agriculteurs japonais essaient de sauver leurs terres. Mure Dickie dans le village d’Itate sur: www.ft.com/radiation • • • sur les effets des radiations sur la santé. «Beaucoup de personnes prennent pour acquis que nous pourrons identifier les retombées sur la santé suite à un accident comme celui de Fukushima. En réalité, il n’est pas évident que nous découvrirons quoi que ce soit qui aille au-delà des fluctuations normales», dit Richard Wakeford, un épidémiologiste des radiations à la Manchester University en Grande Bretagne. «Mais ces recherches, nous devons les faire, au cas où». A672.30350.16SBM Ø 41 mm S=mply elegant. Boîtier extra plat avec verre saphir anti-rayure. Désormais en vente dans les magasins spécialisés, MANOR et dans toutes les gares CFF d’une certaine taille. 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Martin Sandbu © FINANCIAL TIMES, Londres, Partenariat éditorial avec market.ch, exclusif en Suisse. c’est Probablement avec soul aGement que les banquiers ont réaGi à la dernière série de Publications des résultats trimestriels. bien que mitiGés – le fait que Goldman sachs affiche sa deuxième Perte trimestrielle dePuis sa cotation était Particulièrement instructif – les chiffres étaient suffisamment corrects Pour laisser les diriGeants bancaires oPtimistes sur leurs chances de Pouvoir résister aux attaques des critiques. mais quiconque creuse davantaGe et Prend le temPs de réfléchir à ce qui se Passe Pourra mesurer l’amPleur réelle de l’imPasse sociale et Politique dans laquelle se trouve le secteur bancaire. Q uelques-unes des grandes banques américaines ont affiché au troisième trimestre des profits en hausse par rapport à l’année précédente. Pourtant la vérité qui se cache derrière les chiffres publiés trahit des résultats bien plus maigres. Dans la plupart des cas, les banques ont comptabilisé les profits latents résultant d’une évaluation à la valeur de marché de leur propre dette vis-à-vis de leurs créanciers. Autrement dit, les craintes croissantes des marchés sur la solvabilité des banques – se traduisant par une baisse du prix de leurs obligations et une hausse de leurs frais généraux – sont mises à profit dans les comptes de pertes et profits. Cela revient à combiner la magie noire de l’effet de levier et l’alchimie de la valeur du marché. Si l’Eurostat, l’Office Statistique des Communautés européennes, permettait à la Grèce d’utiliser le même artifice comptable, Athènes pourrait se targuer aujourd’hui d’un excédent public supérieur à celui de la Norvège. Il y a là deux leçons: une pour les pessimistes et une pour les sceptiques. La plus évidente est l’interprétation pessimiste: le fait est que les banques – tout comme nous tous – vivent aujourd’hui dans un monde complètement différent de ce qu’il était avant la crise. C’en est fini des gains faciles des années à forte croissance. Si les résultats sont la conséquence de régulations plus sévères – même si la plupart d’entre elles ne sont pas encore devenues effectives – il faudrait alors simplement donner aux banques le temps de se faire à ce meilleur des mondes. Si toutefois il reflète les écueils de l’économie mondiale en crise, il ne resterait aux banques que d’espérer des temps meilleurs, quand la reprise aura eu raison de la stagnation. Quant aux sceptiques, leur interprétation market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 36 // 37 Finance // scanner Mon argent international est plus subtile. Les artifices comptables qui permettent aux banques de transformer en profits leurs propres faiblesses soulèvent la question suivante: aurons-nous jamais une idée précise de la rentabilité réelle d’une banque? Evidemment, il est facile de savoir combien de liquidités sortent au profit des employés et des actionnaires. Toutefois, cela n’a pas obligatoirement de lien significatif avec la valeur créée de la banque – une grandeur si volatile qu’il est quasiment impossible de la connaître. La valeur créée par une banque est le bénéfice réalisé sur les activités d’intermédiation financière: la différence entre les retours que les créanciers perçoivent sur leurs économies (les éléments passifs de la banque) et les retours sur le financement des investissements (les éléments actifs). Mais tant que de tels investissements n’arrivent pas à terme, ces grandeurs restent inconnues puisque, par définition, elles dépendent du projet d’investissement lui-même et de l’influence de l’environnement économique conjoncturel (dont l’accès au financement). C’est uniquement au moment de la liquidation d’une banque qu’il est possible d’évaluer de manière précise quelle contribution elle a apporté à la valeur économique. Serait-ce une exagération que de paraphraser les paroles du législateur de l’ancienne Grèce, Solon, sur les êtres humains et le bonheur: ne considérons aucune banque rentable jusqu’à sa liquidation. 38 // 39 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 L’impossibilité radicale de connaître cette valeur est inscrite dans la nature même des créances financières à long terme. Les générations plus anciennes d’économistes étaient plus en phase que celles d’aujourd’hui avec la notion de différence entre risque – qu’il est possible de quantifier et maîtriser par la connaissance des distributions et corrélations des probabilités – et incertitude laquelle fait fi de telles analyses. C’est peut-être pour cette raison que les deux aspects demandent des approches mentales différentes. Nous avons certes fait des avancées considérables dans l’affinement de nos méthodes et outils de gestion optimale du risque, mais avons négligé la sagesse humble et intuitive dont nous avons besoin pour affronter l’incertitude. Ce dont nous sommes sûrs, c’est ceci: premièrement, c’est la croissance exponentielle des créances financières à valeur incertaine durant les années de forte croissance qui est responsable des immenses pertes à l’heure de la crise. L’effrayante prise de conscience que nous ne savons pas ce que nous croyions savoir (c’est-à-dire à combien se chiffrent nos créances) est à la base de la crise de confiance actuelle avec la véritable misère économique qu’elle a engendrée. Deuxièmement, la nature flexible des valeurs que gèrent les banquiers ne les a pas empêché de sécuriser leurs propres sources d’enrichissement. «Les bonus garantis» sont en train de remonter; les salaires fixes ont augmenté; et quand les rémunérations sont basses, précise David Viniar, le directeur financier de Goldman, la part réservée à titre de compensation a tendance à être plus forte. Plus que toute autre chose, voilà ce qui a mis en colère les gens autour du monde: qu’une tranche de la société puisse vivre immunisée contre les souffrances qu’elle a elle-même contribué à infliger à tous les autres. Les protestations des «indignés» sont finalement arrivées à Wall Street, là où tout a commencé. Il est vrai que les contestataires expriment seulement leur indignation sans proposer d’alternative réaliste. Pour autant, c’est une grave erreur que de vouloir ignorer leur message. Il est tout à fait raisonnable que la population focalise sont attention sur des choses dont elle sait qu’elles ont mal tourné. Vu les immenses incertitudes concernant le rôle du secteur bancaire et de la finance dans l’économie, même les experts devraient faire preuve d’une solide dose d’audace à la limite de l’imprudence pour s’aventurer sur des recommandations fiables sur ce qui doit être fait, et il est tout aussi insensé d’exiger que des citoyens ordinaires puissent se prononcer sur telle ou telle solution. C’est aux politiciens, aux intellectuels et à la branche elle-même de proposer des solutions qui puissent répondre aux problèmes des populations. Pour la branche en particulier il est impératif de commencer à assumer ses responsabilités. Comme tant de fois par le passé, le secteur bancaire est en bonne voie de passer pour le parasite de l’économie. Souvent, c’est par une réponse aux relents de menace voilée – si vous nous mettez trop de freins, on va arrêter les financements et asphyxier l’économie – que les banques réagissent aux réformes et aux réglementations. La seule chose que les banquiers retireront d’une telle attitude est de se voir taxés d’extorqueurs. Ce qui n’est guère mieux. Avec de nouveaux rounds de «bail-outs» en perspective, les banques ont tout à gagner à changer de ton. VRANKEN POMMERY SUISSE SA / Avenue de la Gare 10 / CH-1003 LAUSANNE / Tél. + 41 21 643 13 13 / Fax. + 41 21 643 13 14 / [email protected] économie // doSSier coups de cœur 2011 lES COuPS DE CŒuR DE 2011 Philippe Clerc the stonehaGe GrouP, l’un des leaders du multifamily office qui conseille les Particuliers et les familles internationales très fortunées, a annoncé en octobre que les biens et services de luxe achetés Par cette catéGorie de consommateurs basée en suisse ont auGmenté de 1,2 % en moyenne entre aoÛt 2010 et aoÛt 2011. L e coût du luxe en Suisse a augmenté, et cela malgré la force du franc suisse qui a fait baisser le prix de nombreuses marchandises de luxe. Mais il est toujours permis de rêver et de se faire plaisir. Les suisses ne s’en sont pas privés. L’intangible et l’émotionel sont les armes des marques de luxe contre la crise (voir p. 82). Beaucoup de produits ont connu un succès fulgurant en 2011. Nous ne prévoyons pas de tous les lister dans ce dossier, mais de présenter les coups de cœur de Market pour certains d’entre-eux et de laisser la parole à certains CEO qui nous présentent parmi les produits à succès de 2011, leur figure de proue. 40 // 41 market.ch - décembre 2011 - janvier 2011 économie // doSSier JAGUAR – XKR-S Présenté en exclusivité au Salon automobile de Genève 2011, le XKr-S se veut l’expression la plus aboutie de la passion inconditionnelle que Jaguar voue aux voitures belles et rapides. C’est la voiture de sport de série la plus puissante et la plus rapide de toute l’histoire de la marque Jaguar avec une vitesse de pointe de 300km/h. Le XKr-S a impressionné son monde, et la Suisse en particulier, par ses performances intelligentes et ses qualités routières hors pair. Son agilité, sa réactivité et son caractère ont su séduire en Suisse et par delà les frontières. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 40 // 41 Économie // dossier coups de cœur 2011 Panerai – Luminor Composite 1950 3 Officine Panerai nous présente la Luminor Composite 1950 3 Days – 47mm. Comme nous l’explique Angelo Bonati, CEO de Panerai, c’est la Panerai composite qui est en grande partie à l’origine de son succès et qui en a fait une pièce emblématique de l’année 2011 pour Panerai. Le boîtier Luminor 1950 a un diamètre de 47 mm, format classique pour les montres Panerai, et il est de couleur brun opaque extrêmement uniforme. Le pont protègecouronne avec le levier classique de verrouillage et la lunette ronde, qui renferme un verre saphir traité antireflet, est lui aussi fabriqué dans ce même matériau. Étanche jusqu’à 100 mètres, le boîtier a un fond en verre bruni qui laisse entrevoir le mouvement. Les aiguilles sont recouvertes d’une substance luminescente, dans un ton écru particulier, de façon à reproduire l’aspect vintage des cadrans d’époque. Angelo Bonati, CEO de Panerai «J’ai choisi la Luminor Composite 1950 3 Days - 47mm, une Édition spéciale en Panerai Composite, céramique synthétique introduite en haute horlogerie par Officine Panerai et obtenue par un procédé électrochimique de transformation de l’aluminium. La nouvelle Luminor associe les caractéristiques de ce matériau, exceptionnel pour sa légèreté, sa résistance et sa dureté, au nouveau calibre P.3000 à remontage manuel, entièrement conçu et fabriqué dans la manufacture Officine Panerai de Neuchâtel.» 42 // 43 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 économie // doSSier BOGH-ArT – BOUCLE D’OrEILLES TOPAZE ET DIAMANTS LOUIS VUITTON – MONOGrAM EMPrEINTE Des formes sobres et fonctionnelles, à la fois classiques et contemporaines, jeunes d’esprit et pourtant chic à tout âge. La ligne de maroquinerie en cuir Monogram Empreinte de Louis Vuitton s’est imposée comme un must cette année. Bogh-art représente une vision singulière de la Haute Joaillerie, signée par la Maison Boghossian Genève. Un design inspiré, de l’audace et de l’engagement. Il n’en fallait pas moins pour concquérir le cœur des suisses. Bogh-art a relevé le défi avec brio. Preuve en est, cette pièce topaze et diamants. BULGArI – SErPENTI FErrArI – 458 SPIDEr Cette Ferrari, première berlinetta à être dotée d’un moteur central arrière et d’un toit en dur escamotable, s’est vu décerner en 2011 le prix du moteur international de l’année pour son agrément de conduite, sa maniabilité, ses performances, son économie et son optimisation. La Suisse a pu découvrir à travers ce modèle une sportivité maximale et un plaisir de pilotage absolu. La Serpenti de Bulgari se veut un hommage à l’éternité. Bulgari et la femme… Une longue histoire d’amour dont les origines remontent au début du 20ème siècle et d’une intensité toujours aussi forte aujourd’hui. La Serpenti en est l’illustration. La figure du reptile fait partie intégrante de l’univers du joailler italien de très longue date. Avec ses bandes de métal (acier ou or), qui peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres de longueur par tour de poignet, cette pièce a su s’élever en icône de la marque Bulgari et séduire le marché suisse en 2011. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 42 // 43 Économie // dossier coups de cœur 2011 BMW – Série 5 Berline La BMW Série 5 Berline, l’incarnation même de l’esthétisme et du plaisir de conduire dans le haut de la gamme moyenne, se lance à l’assaut de la route. Avec sa ligne à la fois sportive et élégante, le dynamisme typique de la marque, son efficacité exemplaire et ses caractéristiques de confort et de sécurité innovantes, la sixième génération de la berline d’affaires a su séduire la Suisse en 2011. BMW – M5 Après le success de la BMW Série 5 Berline, la relève est fin prête dans le segment exclusif des berlines d’affaires hautement dynamiques avec la BMW M5. Avec l’harmonie du concept typique des automobiles BMW M, des technologies du dernier état de l’art et des qualités routières ultradynamiques, la BMW M5, cinquième du nom, suscite la passion de la performance maximale qu’elle associe sous une forme unique aux qualités universelles d’une berline premium du haut de gamme. 44 // 45 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 économie // doSSier Karl-friedrich Scheufele, co-préSident de chopard « En cette fin d’année, ma préférence va vers notre modèle L.U.C Triple Certification Tourbillon. Ce garde-temps est une première. Il est en effet le seul du marché à associer les 3 certifications horlogères les plus prestigieuses: le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres, le Poinçon de Genève et le label Qualité Fleurier. Obtenir l’une des ces trois certifications est déjà un défi. réunir les 3 sur un même modèle, qui plus est un tourbillon, l’une des complications les plus sensible aux tests d’usure et de fiabilité, est une très grande satisfaction. Cela récompense de la plus belle des manières le travail investi depuis 15 ans dans notre manufacture de Fleurier, où chaque jour nous nous efforçons d’atteindre l’excellence. » BUCHErEr – NATUrAL SENSUALITY Voici une collection phare de Bucherer en 2011. Une collection exclusive de joyaux précieux uniques. Une collection tout simplement éblouissante. La taille, la couleur et la clarté de ces pierres relèvent d’une extrême rareté et reflètent les tendances de la mode internationale grâce à une sensualité nouvelle. CHOPArD – L.U.C. TrIPLE CErTIFICATION TOUrBILLON Avec ce modèle, la part belle est faite à la lisibilité. Il répond à toutes les plus hautes exigences de l’horlogerie de qualité. Des trois certifications obtenues par la dernière née de la collection L.U.C, deux concernent la bienfacture, la précision et la fiabilité du mouvement, la troisième considère la perfection de la montre dans son ensemble. Institué en 1886 par une loi cantonale, le Poinçon de Genève exige le strict respect de douze critères, de la réalisation des fournitures aux finitions des composants, en passant par la nature des matériaux, ainsi que la construction et l’assemblage du calibre. Le COSC est quant à lui le seul organisme officiel neutre à pouvoir délivrer le titre de « Chronomètre ». Celui-ci dépend de la précision de la marche du mouvement, qui subit une batterie de tests quinze jours durant, dans cinq positions et à trois températures différentes. L.rAPHAËL – SérUM PErFECTION Parce que notre corps est également un luxe, nous ne pouvions omettre de ce dossier ce sérum L.raphaël qui a eu un grand succès en 2011. Ce sérum, grâce à sa formule fortement concentrée en principes actifs puissants pour raffermir et améliorer la souplesse et l’élasticité de la peau, aide à lutter contre les signes visibles de l’âge et aide à préserver, protéger et stimuler la jeunesse de l’épiderme. Un succès garanti! market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 44// 45 Économie // dossier coups de cœur 2011 Le pôle luxe de Swatch Group Marc A. Hayek est membre de la Direction générale de Swatch Group depuis 2005. C’est en tant que CEO de la plus vieille manufacture horlogère du monde, Blancpain, que ses talents de dirigent et de visionnaire, à l’image de feu son Grand-père, Nicolas G. Hayek (Senior), se sont révélés. En effet, Marc Hayek a fait de Blancpain l’Etoile du Nord de Swatch Group. Depuis 2010, il est également CEO des marques Breguet et Jaquet Droz. Ses qualités humaines et intellectuelles semblent faire de ce CEO, passionné de course automobile, un des successeurs tout indiqué pour la tête du Groupe. Blancpain Villeret Voici une des pièces qui a su faire le succès de Blancpain en 2011. Avec ses lignes classiques, la collection Villeret incarne les valeurs emblématiques de Blancpain depuis le début des années 1980. Pendant trois décennies, le boîtier en double pomme, des chiffres romains et une esthétique sobre ont caractérisé les modèles Villeret. Ces éléments ont minutieusement été repris dans cette collection, qui n’arbore pas seulement un style renouvelé, mais intègre aussi les résultats des récentes recherches conduites par Blancpain dans la réalisation de ses nouveaux mouvements. Breguet – La Tradition Tourbillon En 2006, Breguet présentait les premières montres avec spiral et échappement en silicium. Cette année, Breguet a convaincu avec le modèle Tradition 7047. Avec un spiral en silicium, la fameuse «Courbe Breguet» et la transmission fusée-chaîne, cette pièce d’une très grande technicité a fait la fierté de la Manufacture, et ce pour le plus grand bonheur de la Suisse. 46 // 47 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 économie // doSSier JAQUET DrOZ – L’ECLIPSE C’est l’astre vers lequel se tournent tous les regards, celui des rêveries poétiques en plein cœur de la nuit… La magie de la Lune habite l’un des modèles légendaires de la Manufacture réinventé par Jaquet Droz. Véritable prouesse horlogère, L’Eclipse indique, en plus du jour et du mois, les phases de la Lune répondant ainsi à la fascination des astronomes, des explorateurs et des artistes de toutes les époques et de toutes les cultures. Evoluant jour après jour, se transformant à chaque réveil, la Lune veille sous toutes ses formes sur cet exceptionnel garde-temps. Cette performance mécanique, doublée d’un véritable spectacle visuel, fait le choix d’une grande pureté esthétique. Jaquet Droz, avec ce modèle entre autres, a su marquer l’année 2011 de son sceau. J.M. WESTON – COUNTrY CLUB En 2011, la Maison J.M. Weston a célébré les 120 ans de son existence. 120 ans d’élégance à la française que l’on retrouve dans cette collection Country Club qui réinterprète les grands classiques de son histoire avec une modernité et une pointe de style années 1930. CArAN D’ACHE – 1010 CHrONO SPOrT La collection 1010 de Caran d’Ache représente la rencontre unique entre la Haute Horlogerie et la Haute Ecriture. Les artisans de la Maison genevoise ont à nouveau repoussé les limites de leur savoir-faire avec cette collection, dédiée aux esprits sportifs et à ceux qui aiment relever des défis. On y retrouve une alliance entre esthétique sportive et racée et l’excellence d’exécution du Swiss Made. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 46 // 47 Économie // dossier coups de cœur 2011 Leif Vase Larsen, CEO Kuoni Suisse Quelle est le trend actuel en matière de vacances de luxe? Je recommande le Botswana. C’est l’un des derniers pays à posséder une nature authentique et encore largement préservée. Pourquoi la demande de vacances au Botswana a-t-elle autant augmenté récemment? Il existe maintenant des campements sous tentes très exclusifs et luxueux, à la hauteur de toutes les attentes. Dormir en pleine nature sans pour autant renoncer à un niveau de confort élevé est une expérience qui sort de l’ordinaire, surtout dans le sud de l’Afrique. Pourquoi cette combinaison entre luxe et proximité de la nature à l’état sauvage est-elle aussi importante? Nombreux sont ceux pour qui vivre en pleine nature tout en jouissant d’un confort luxueux constitue une envie particulière. Imaginez que vous êtes assis autour d’un feu de camp à écouter les bruits de la faune; ou que vous rentrez d’un safari nocturne et vous installez sur la véranda de votre campement pour observer les animaux. Chez Kuoni, nous sommes en mesure de combler ce besoin très spécial, notamment au Botswana, car notre présence de longue date dans le sud de l’Afrique nous a conféré une vaste expérience de cette région. 48 // 49 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 économie // doSSier market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 48 // 49 Économie // dossier coups de cœur 2011 Jean-Christophe Babin, CEO de TAG Heuer «Cette année nous avons franchi une étape supplémentaire avec le Mikrograph présenté en avant-première en janvier 2011 à Genève, qui est la première montre mécanique à indiquer les 1/100e de secondes par l’aiguille centrale, et ceci de manière extrêmement simple et visible. En horlogerie c’est quelque chose de fondamental puisque si la grande horlogerie représente la précision ultime, TAG Heuer a franchi en premier, pour un chronographe de poignet, cette dimension mythique qu’est le centième de seconde non seulement en termes de mesure mais également en termes d’affichage. C’est l’un des projets pour lequel j’ai les meilleurs souvenirs et le plus de fierté dans toutes mes années à la tête de la Maison. Aujourd’hui nous allons encore plus loin en commercialisant le Mikrotimer, le premier chronographe mécanique à mesurer et afficher le 1/1000e de seconde, qui a d’ailleurs remporté le très convoité Prix du meilleur chronographe de sport de l’année au Grand Prix d’horlogerie de Genève 2011. Le Mikrograph et aujourd’hui le Mikrotimer vont au-delà de ce que l’industrie horlogère pensait réalisable. Ces innovations représentent un saut quantique qui propulse l’horlogerie dans une toute nouvelle ère.» TAG Heuer – Mikrograph Yves Saint Laurent – Cabat Chyc La ligne chyc de Yves Saint Laurent s’est imposée comme un succès certain pour le couturier. Ce cabat a été créé par souci de diversification de la ligne. Sa capacité est plus importante que le premier sac de cette collection. Il existe en deux dimensions et se décline sous plusieurs matières: cuir texturé, cuir imprimé ou encore en autruche. 50 // 51 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 économie // doSSier BOUCHErON – QUATrE BENTLEY – CONTINENTAL GT Une icône de l’automobile. La Bentley Continental GT n’a eu de cesse de révolutionner le secteur. La dernière née, un coupé magnifique qui allie l’ADN classique Bentley au design contemporain et à la technologie moderne n’a pas laissé la Suisse indifférente. Elle conserve l’allure générale et le design intemporel de la voiture. Si la face avant se transforme discrètement, l’arrière gagne légèrement en hauteur. La véritable nouveauté, comme souvent, se trouve sous le capot: le constructeur revisite le W12 de 6.0. Avec la Continental GT, Bentley a ouvert une nouvelle page de son histoire automobile. S.T. DUPONT – ELYSEE Cette collection de la Maison Boucheron met en relief l’excellence du travail joailler sur la matière depuis plus de 150 ans. Deux années de développement ont été nécessaires pour inventer cet alliage innovant et précieux. Le «Hycéramique» permet maintenant de sculpter la matière selon les codes de la Maison. Parmi cette collection, nous présentons ici la Bague Quatre «White Edition» en or jaune, or blanc serti de diamants, «Hycéramique» blanche et or rose qui est l’aboutissement de ce travail minutieux, pour notre plus grand plaisir. La collection ELYSEE de S.T. Dupont porte bien son nom: emblème du luxe à la française, S.T. Dupont a été élu fournisseur officiel de l’Elysée. Les produits S.T. Dupont dégagent une excellence et une puissance qui plaisent, et qui ont plu aux suisses en 2011. rOLEX – OYSTEr PErPETUAL COSMOGrAPHE DAYTONA Plaisir de conduire, passion de la mécanique, sensations uniques des matières nobles. La rolex Oyster Perpetual Cosmograph Daytona est résolument dédiée aux amoureux de la vie et des belles choses. Avec une telle approche, cette pièce ne pouvait que convaincre la Suisse. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 50 // 51 économie // doSSier coups de cœur 2011 georgeS Kern, ceo de roger dubuiS «J’ai choisi La Monégasque Chronographe, issue de la collection La Monégasque qui allie l’esprit du jeu, du glamour et de la riviera à la signature de rOGEr DUBUIS. La version chronographe mise tant sur son design raffiné que sur sa mécanique fascinante. Son élégant boîtier en or rose est réhaussé par une lunette décor en titane PVD noir. Il abrite dans ses 44mm un nouveau mouvement chronographe à roue à colonnes, conçu, mis au point et produit par la Manufacture rOGEr DUBUIS.» rOGEr DUBUIS – LA MONéGASQUE rOGEr DUBUIS nous a démontré cette année sa créativité, sa modernité et sa capacité à sans cesse réinventer l’horlogerie avec l’avènement de sa collection La Monégasque. Hommage à l’esprit de Monte-Carlo, son atmosphère festive, son histoire mythique et son univers glamour, huit modèles racontent à leur manière les temps forts de la Haute Horlogerie, dont ce modèle en particulier, la Monégasque Chronographe que nous présente Georges Kern, CEO de rOGEr DUBUIS. 52 // 53 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 IWC - LA POrTUGAISE YACHT CLUB CHrONOGrAPHE EDITION «VOLVO OCEAN rACE 2011-2012» La Portugaise Yacht Club Chronographe Edition «Volvo Ocean race 2011-2012», lancée lors du départ de la Volvo Ocean race de 2011 est l’une des montres IWC ayant obtenu le plus de succès. C’est avec une édition spéciale de ce légendaire modèle que IWC Schaffhausen, chronométreur officiel de la Volvo Ocean race, rend hommage à l’«Everest» de la voile ainsi qu’au courage et à l’esprit sportif des six équipages participant à cette course autour du monde. Optimisée dans les moindres détails, cette montre est un garde-temps en titane fonctionnel, fiable et d’une grande élégance sportive, qui porte en lui le gène de la précision caractérisant les instruments marins. économie // doSSier HArLEY-DAVIDSON – FOrTY-EIGHT PIAGET – ALTIPLANO 43 MM CALIBrE 1208P Le modèle Altiplano 43 mm calibre 1208P de la Manufacture de Haute Horlogerie Piaget présente un soin extrême tant dans les finitions de son mouvement que dans celles de son habillage. Cornes effilées, fine lunette, cadran épuré, calibre terminé dans le respect des codes de la Manufacture de Haute Horlogerie Piaget, tout évoque la sobriété et l’élégance qui sont les maîtres mots de ce garde-temps extra-plat. La masse oscillante est façonnée dans de l’or 22 carats tandis qu’une petite seconde à 4h vient animer le cadran. Avec ce gardetemps, Piaget bat deux records: celui du mouvement mécanique à remontage automatique le plus plat du marché (2.35 mm), et celui de la montre la plus fine de sa catégorie (5.25 mm). La montre Altiplano 43mm est un vrai classique d’aujourd’hui, qui représente l’expertise de la Manufacture Piaget dans l’art de l’extra-plat. Ce modèle de Harley-Davidson est un de ceux ayant eu le plus de succès sur le marché suisse en 2011. La Harley-Davidson Forty-Eight s’inscrit dans la légendaire tradition Sportster à l’aspect pur et sobre. Avec son célèbre réservoir «peanut» de 7,95 litres créé en 1948, le modèle FortyEight se caractérise par son allure à la fois trapue et élégante renforcée par les performances de son moteur V-Twin Evolution 1200 cc. La selle solo basse, les rétroviseurs montés sous le guidon, le gardeboue arrière épuré et les larges pneus customisent avec originalité la Forty Eight. «Avec sa ligne élégante et musclée, la Forty-Eight possède une personnalité d’une grande originalité et unique à HarleyDavidson» souligne ray Drea, Directeur de Style Harley-Davidson. «En puisant dans l’expérience collective des motards américains et avec son look vintage affirmé, la Forty-Eight se dote d’un caractère pur et authentique.» MONTBLANC – COLLECTION PrINCESSE GrACE DE MONACO La Maison Montblanc a créé l’événement avec pour la première fois depuis la création de la marque en 1906, une collection unique dédiée à l’univers féminin. Cette collection, très prisée des suisses, rend hommage à l’une des personnes les plus remarquables de tous les temps et apporte son soutien à la Fondation Princesse Grace-USA. Féminine et élégante, chaque détail de cette collection, faite à la main a été inspiré par l’esprit de cette icône. Tout dans cette Edition est majestueux, de son design féminin à la somptueuse topaze rose taille pétale ornée sur l’agrafe. Les anneaux du capuchon et du corps sont ornés d’un motif en forme de losange, inspiré des armes de la Principauté de Monaco. market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 52 // 53 Économie // dossier coups de cœur 2011 Ernesto Larghi, chef de marque Audi Suisse A4 «L’audi A4 est un best-seller et existe déja depuis plus de 39 ans. Ses avantages? La particularité du design Audi bien sûr; la grande gamme de modèles avec différentes motorisations et surtout la consommation de la dernière A4 qui est diminuée de 11%.» R8 «L’Audi R8 est le résultat de nos meilleures idées. Avec l’Audi R8 nos ingénieurs et concepteurs ont créé une voiture qui incorpore dans tous ses aspects nos efforts pour atteindre la perfection automobile et un design exceptionel. Le son de cette voiture est comme une musique.» Dior – VIII Dior, la Suisse adore! Avec cette 4ème collection horlogère, Dior a su se faire une place de choix sur le marché suisse. Dior VIII est inspirée des codes Dior depuis son nom jusqu’aux détails de son dessin. L’architecture, chère à Christian Dior, le savoir-faire, le raffinement de finitions Haute Couture caractérisent cette collection qui se définit comme un classique horloger à l’élégance parisienne. La gamme est composée de huit modèles avec des diamètres de 33 et 38 mm, notamment ce modèle avec lunette sertie de diamants. 54 // 55 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Audi – A4 et R8 L’Audi A4, synthèse parfaite entre performances et efficence, sportivité et maîtrise, intelligence et émotion, est un succès mondial pour Audi, en Suisse en particulier. Toutefois, l’Audi R8 plaît également énormément. Son langage esthétique musclé n’est qu’un infime indice de son vrai potentiel: la performance à l’état pur assortie d’équipements exclusifs. économie // doSSier JOHN LOBB – SAINT CréPIN 2011 John Lobb a su plaire en Suisse en 2011. Son succès vient notamment de ce modèle Saint Crépin. Ce richelieu à bout uni, conçu selon les méthodes de fabrication de la gamme Prestige, compte parmi ses qualités une trépointe soigneusement arrondie, une cambrure sculptée à la main, un talon fuselé et une semelle galbée. Autant de détails qui lui confèrent un confort et une légèreté extraordinaires. DINH VAN - SEVENTIES Ce grand pendentif sur chaîne dinh van, en or blanc, diamants, onyx et malachite est le dernier à avoir séduit la Suisse. Il évoque les longs médaillons très en vogue dans les années 70. Le motif est également réinterprété en pièces étincelantes, mêlant souplesse et fort caractère. Avec les pièces de sa collection Seventies, dinh van illustre son savoir-faire joaillier et sa créativité unique. HErMèS – ArCEAU LE TEMPS SUSPENDU La montre Arceau Le Temps suspendu dissimule le temps et l’efface de son cadran sans en entraver la course immuable. Cette nouvelle complication horlogère constitue une première mondiale. Avec son mécanisme sophistiqué capable de faire oublier l’heure par un subtil jeu de cames, de pignons et de secteurs, cette collection a su conquérir le cœur des suisses. CHANEL – J12 CHrOMATIQUE Mise au point dans les ateliers suisses de Chanel, la couleur chromatic est née de l’utilisation de la céramique de titane, qui habille la génération des J12. Pilier du temps Chanel en 2011, les montres J12 Chromatic expriment leur unicité à travers une nouvelle matière. market.ch - novembre 2011 54 // 55 // doSSier doSSier e-coMMerce eN suIsse E-COMMERCE: la SuiSSe Se 56 // 57 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 // DOSSIER Jean-Luc Perrenoud On vend de tout par internet dans notre beau pays, des bijoux, des chaussures, des teeshirts, des liqueurs et même des articles érotiques destinés aux dames (bonbonrose.ch). Surprise: il s’agit fréquemment de nouvelles aventures, alors que les commerces établis n’ajoutent que timidement internet à leur canal de distribution traditionnel. réveille «D epuis 2 ans environ, le e-commerce se développe fortement en Suisse romande» constate Pascal Escarment, directeur-adjoint de Cross Agency, l’un des principaux développeurs de sites d’e-commerce dans notre région. «L’évolution est positive, mais c’est encore timide en comparaison avec la France ou l’Allemagne. C’est certainement dû à la petite taille du marché. Pour l’instant, les grandes enseignes temporisent, ne voulant pas concurrencer leurs canaux de distribution traditionnels. Par contre on rencontre beaucoup de nouveaux acteurs, Artofbrands ou Koala par exemple. Et le marché est vraiment ouvert pour de petites sociétés qui s’adressent à une clientèle locale.» Un domaine en pleine friche Notre petite enquête sur l’e-commerce en Suisse romande nous a fait découvrir un univers aux facettes insoupçonnées. Nous pensions rencontrer avant tout des grosses sociétés bien établies et des outils standards trustant le marché. La réalité est bien différente. Beaucoup de boutiques romandes en ligne sont des startups récentes qui n’ont même pas encore atteint le seuil de rentabilité. Les sociétés de services vraiment établies qui mettent en œuvre les sites d’ecommerce se comptent sur les doigts d’une main. Et, malgré l’existence d’une foison d’outils, beaucoup de sites d’e-commerce Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 56 // 57 // doSSier doSSier e-coMMerce eN suIsse Un e-shop conçu et exploité par des amateurs n’a simplement aucune chance de réussir. sont encore développés sur mesure. Par beaucoup d’aspects, le monde des solutions pour boutiques en ligne ressemble à celui des logiciels de gestion d’il y a vingt ans. Recette pour un succès Peut-on monter un site d’e-commerce pour vendre n’importe quoi et devenir millionnaire du jour au lendemain? L’éclatement de la bulle Internet a clairement démontré l’illusion d’un plan aussi simpliste. Pour vendre avec succès sur internet, il faut en premier lieu une idée qui va faire mouche auprès des clients potentiels. Leur offrir un service ou un produit qu’ils n’obtiennent pas dans un magasin traditionnel. Exemples: enlever la corvée des achats à un couple de deux actifs leur libère du temps pour s’occuper de la famille et des loisirs. Voilà qui fait le succès de LeShop. Pouvoir essayer des chaussures chez soi sans frais de livraison ni de renvoi, voilà la proposition de vente unique de Koala.ch. Dispenser les femmes de franchir le seuil d’un sex-shop sordide, voilà celle de Bonbonrose. Même une bonne proposition n’assure pas encore la réussite. Comment attirer les intéressés, les transformer en clients et les fidéliser, alors que le tourisme sur internet bat son plein? C’est la tâche du e-marketing (voir plus bas). Le e-commerce permet en outre – et oblige – d’analyser avec précision le retour sur investissement, le résultat de chaque action. Moralité: un e-shop conçu et exploité par des amateurs n’a simplement aucune chance de réussir. Finalement, il faudra bien livrer la marchandise (à moins de déléguer cette activité à un tiers, entraînant d’autres pièges commerciaux). Faire donc face à tous les problèmes de logistique traditionnels: achats, stockage, emballage, livraison. Et, si un site peut parfaitement être géré à partir de son salon, le garage ou la cave joueront très mal le rôle d’entrepôt. Mais commençons notre étude par deux histoires à succès romandes dont 58 // 59 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 l’aventure confirme à souhait ce qui a déjà été mentionné. LeShop LeShop est certainement l’enseigne d’e-commerce la plus connue de Suisse. «Lorsque nous avons commencé, c’était l’aventure totale, il a fallu tout inventer» explique Christian Wanner, co-fondateur et directeur général. Lorsque l’on parle de commerce électronique, le profane pense en premier lieu au site internet et ne peut s’imaginer tout ce qui se cache derrière. Il faut aller sur place pour se rendre compte de l’importance de la logistique d’une entreprise qui reçoit et livre 200 tonnes de marchandises par jour: le ballet des camions, les halles de stockage, les chaînes de préparation semi-automatisées desservies par des employés équipés de scanners au bras, les locaux pour surgelés à -28° dans lesquels les travailleurs sont emmitouflés comme des esquimaux, les caisses qui se déplacent sur des rubans pour être ensuite regroupées par client. «Nous avons mis au point nous-mêmes la logistique, l’informatique, le paiement. Les outils informatiques pour le site et pour la logistique sont développés par nos spécialistes, nos ordinateurs sont hébergés dans les centres de calcul de Migros. Cela nous donne une maîtrise totale, nous permet d’être actifs et réactifs. Les logiciels standards ne sont pas conçus pour gérer toutes les spécificités de notre métier. Nous préparons par exemple des produits dans des zones de température allant de -28° à +28°. Et la facturation de la viande en fonction du poids réel de la pièce à partir d’un prix au kilo représente un autre défi. Pour nous, l’e-commerce n’est pas quelque chose de banal. Il n’y a pas beaucoup d’e-shops sur lesquels le panier d’achat peut contenir 50 articles! L’ergonomie du site est essentielle, elle fait partie de toute la chaîne de valeur au même point que la qualité des produits, la précision et la rapidité de la livraison, éléments dont dépendent la fidélisation du client. Nous avons notre stratégie commerciale propre, qu’il s’agisse La logistique doit suivre WHEN A CUSTOMER ENTERS YOUR STORE, EVERY DETAIL SHOULD BE PERFECT. The same applies online. Trust us to provide the perfect customer experience for web and mobile. Winner of 10 international interactive design awards. iTunes featured Apps. Find out more on www.blue-infinity.com or call + 41 58 307 70 00 // doSSier doSSier e-coMMerce eN suIsse des commandes à nos fournisseurs ou des actions offertes aux clients. Bien sûr, nous sommes en concurrence avec le commerce traditionnel. En ce qui nous concerne, un tiers de notre chiffre d’affaires est «pris» aux magasins de détail, mais deux tiers (soit 100 millions) représentent du nouveau business. C’est la fatalité de tout marché saturé, il faut capturer des parts de marché. La Suisse est aujourd’hui le 2ème marché mondial pour l’e-business alimentaire après le royaume Uni. Ce succès est à mon avis dû à la qualité notre travail.» Acheter des chaussures en ligne ? «L’idée de vendre des chaussures en ligne nous est venue, à Valentin Cogels et moimême, tous deux anciens d’EBay, en 2010 lorsque nous nous sommes aperçus que 60 // 61 MARKET.Ch - décembre 2011- janvier 2012 nous portions les mêmes» explique Matthias Fröhlicher, l’un des fondateurs et directeurs de Koala SA. «Nous avions déjà une bonne expérience du e-business, mais n’étions pas sûrs que les gens allaient vraiment acheter leurs chaussures sur internet. Le problème de la pointure paraissait le plus ardu à résoudre. Nous avons compris alors que pour que ça puisse marcher, nous devrions proposer la gratuité des frais d’expédition ET de retour de la marchandise. Un autre de nos points forts est que tous les articles présentés sur le site sont en stock. Au début, nous disposions d’une centaine de modèles, à fin 2010 de 200, aujourd’hui plus de 1000 et nous réalisons déjà un chiffre d’affaires d’un millions de francs. Assez rapidement, de grandes marques nous ont fait confiance.» Les locaux d’origine à Belmont se sont rapidement révé- lés trop petits et Koala dispose aujourd’hui d’un centre de logistique flambant neuf à Châtonnaye (Fr) où travaillent onze personnes. En une année, elle a vu 600’000 visiteurs sur son site et vendu 10’000 paires de chaussures, exclusivement en Suisse. «Il faut évidemment bien connaître son marché» constate Matthias Fröhlicher, «mais tout est important: le site, la logistique, le choix d’articles, les prix, le service (c’est la clé!), la rapidité d’exécution et le marketing. Il faut sans cesse acquérir de nouveaux clients (par de la publicité en ligne et sur la télévision), les fidéliser, étendre la gamme, comprendre leurs vœux. Nous avons par exemple introduit le paiement par facture en plus de la carte de crédit.» Le site koala.ch a été réalisé par Cross Agency sur la base du moteur Magento. Tout // DOSSIER LeShop: quelques chiffres Christian D. Wanner, directeur général de LeShop @ Admin4you LeShop est Fondé en 1997 avec 7 personnes, à partir de rien, en concurrence avec Migros et Coop. En 2002, prise de majorité par le groupe Bon Appétit qui fait faillite la même année. Survie grâce à du capital privé. Reprise des activités e-commerce de Migros en 2004, société anonyme au sein de Migros dès 2006. Vente de 9000 produits Migros et de marque dans les secteurs food et near-food (animaux, ménage, etc.), y compris frais et surgelés. Chiffre d’affaires en croissance de 30% depuis 7 ans, supérieur aujourd’hui à 150 millions de francs. Sites logistiques à Ecublens et à Bremgarten. 60’000 clients réguliers, un quart de million ont déjà fait appel à LeShop au moins une fois. Livraison de 200 tonnes par jour, 60 kg en moyenne par envoi. Produit le plus acheté: la banane Max Havelaar. Client type: couple de 30 à 40 ans dont les deux travaillent. Ils passent une grosse commande toutes les deux à trois semaines et achètent le reste au magasin de proximité. LeShop occupe aujourd’hui 200 collaborateurs. www.leshop.ch - le guichet virtuel nouvelle génération ! Il est terminé le temps des files d’attente sans fin, laissons la place à une démarche administrative légère et facilitée grâce à Admin4you@. Tout devient plus facile, il suffit de rester en ligne ! En quelques clics de souris, vos citoyens complètent leurs formulaires à leur domicile et ne se soucient plus de devoir réorganiser leur emploi du temps afin de se rendre dans vos bureaux administratifs. PLUS D’INFOS SUR : WWW.XPERTLINE.CH/XPERTgOv.HTmL [email protected] Toutes les infos : www.ti-informatique.com // doSSier doSSier e-coMMerce eN suIsse PrinciPaux acteurs romands dans le domaine du e-commerce CROSS AGENCY Agence digitale de Cross (anciennement Cross Systems), Cross Agency accompagne ses clients dans leur stratégie Internet et réalise leur présence sur le web. 45 collaborateurs, la moitié environ des programmeurs, s’occupent à développer des sites, y compris pour la vente en ligne. Huit personnes constituent l’équipe créative, deux sont actives dans le webmarketing, les autres s’occupent du conseil, de la direction de projet et de l’analyse des besoins. Cross Agency accompagne ses clients aussi bien durant la création de leur site que durant l’exploitation. Parmi ses références figurent Artofbrands à Genève (vente d’œuvres d’art), Solaronix à Aubonne (photovoltaïque), Koala (chaussures) et Gazzar (vins). Les sites e-commerce sont construits à l’aide de Magento ou développés en interne de toutes pièces. Cross a réalisé de multiples modules venant se greffer sur Magento, pour le paiement en ligne par exemple, ainsi que des interfaces vers différents systèmes ErP du marché ou propriétaires. www.cross-agency.ch VIRTUA Fondée en 1998, aujourd’hui établie à Etoy (VD) et forte de 52 personnes, Virtua SA comprend cinq départements: développement web, design, web marketing, hébergement et développement d’applications mobiles. Elle dispose aussi d’une antenne à Sion et compte réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de francs en 2011. Son Virtual Lab – elle y assume en partie le financement de projets novateurs – lui permet de tester de nouveaux concepts pour les offrir ensuite à ses clients. Citons comme exemple le site d’Ohbox, coffret cadeau vendu sur Internet et dans les grandes 62 // 63 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 surfaces. «Ohbox représente un cas intéressant d’e-marketing» explique Steve Savioz. «On touche deux personnes: l’acheteur et le bénéficiaire du cadeau, susceptible de devenir acheteur à son tour.» Les sites d’e-commerce sont ici réalisés entièrement sur mesure ou à l’aide de solutions telles que Magento, «un progiciel assez dodu qui offre beaucoup de fonctionnalités, mais pose certains problèmes si hébergé de manière classique.» Virtua assume en effet l’hébergement du site pour la presque totalité de ses 200 clients. Conséquence: la société s’est donc aussi spécialisée dans l’hébergement de shops basés sur Magento et offre ce service même à des clients hors de Suisse. «Notre hébergement est robuste, du haut de gamme, indispensable pour les sites basés sur Magento.» Virtua compte parmi ses clients e-shop: VAC, Ohbox, My-Store et Urech (bijoux). www.virtua.ch SALES CONQUEST Cette société lausannoise de 25 personnes a pris son visage actuel en 2009 lors de sa fusion avec SmallBiz, une agence web de la place. «Nous possédons réellement la maîtrise du métier de l’e-commerce qui diffère de la vente dans un magasin physique» explique Blaise reymondin, responsable de la division marketing. «Notre activité ne se borne pas à mettre en place des sites de vente en ligne, mais d’accompagner nos clients dans leurs processus commerciaux, les aider finalement à vendre davantage. Pour cela nous leur offrons conseil et technologie et leur proposons des outils de CrM (gestion de la relation client), de vente en ligne et d’e-marketing. Ils peuvent faire des ballons d’essai à faible coût, par exemple une campagne Google AdWords, expérimenter // doSSier «L’évolution (de l’e-commerce) est positive, mais c’est encore timide en comparaison avec la France ou l’Allemagne.» Pascal Escarment, directeur-adjoint de Cross Agency des pistes, déterminer la rentabilité potentielle d’une action. Nous bâtissons les sites à partir de leurs idées, challengées et enrichies par notre expérience. Généralement nous esquissons le futur site par un prototype visuel simplifié pour le valider avec le client avant de procéder au design graphique définitif.» Sales Conquest développe depuis 6 ans son propre système d’ecommerce dénommé ShopMachine. Il couvre les fonctions visibles du consommateur (catalogue et panier d’achat) ainsi que celles du back-office (suivi des commandes, facturation, gestion des stocks, achats). Les achats peuvent être exécutés par ordinateur ou smartphone. Des interfaces sont disponibles vers les ErP SAP, Microsoft Dynamics et Sage, entre autres. Le système est aussi capable d’acheminer les commandes des clients vers des fournisseurs de second rang. Sales Conquest propose en outre à ses clients l’hébergement de leurs sites dans le cadre de sa filiale Neva Hosting, dont les Des performances VPN optimisées pour vos sites distants serveurs sont eux-mêmes hébergés chez Safehost à Genève. Les clients se situent pour le moment principalement en Suisse romande, dont: benegozi.com (articles Benetton), plantes.ch, morand.ch (spiritueux, à paraître) et Phillip Morris (www.zigoo.ch). www.salesconquest.com SYSCOM MEDIA SysCom Media est une toute jeune société de services informatiques genevoise de quatre personnes fondée en 2010. Elle réalise entre autres le site e-commerce d’Amare SA (www.amareled. com, commerce de LED). L’originalité est que ce site est basé sur l’outil Microsoft Commerce Server, choix qu’Alexandre Lamartinière explique par les raisons suivantes: l’excellente intégration avec Sharepoint et avec Office, les performances (parce que non basé sur PHP) et la bonne documentation disponible. www.syscom-media.ch Accélération VPN : SonicWALL WXA Intégration et configuration simplifiée via votre firewall SonicWALL Réduction de la latence des applications Mise en cache du trafic et des fichiers pour réduire la consommation de la bande passante (De-duplication, compression, meta-data caching, priorisation du trafic) Visualisation en temps réel des gains de performances sur le réseau Disponible en appliance, virtual appliance et live CD Testez gratuitement les solutions SonicWALL dans votre réseau! Tél: 0844 101 101 Catalogue et prix sonicwall.accessible.ch market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 62 // 63 // doSSier doSSier e-coMMerce eN suIsse le trafic est analysé, notamment avec Google Analytics. www.koala.ch Du côté des spécialistes Tournons-nous à présent vers les sociétés qui aident leurs clients à réaliser et à exploiter avec succès des sites d’e-commerce. «Pour qu’un site d’e-commerce soit un succès, il doit être accompagné d’une réflexion préalable sur l’implication de ce nouveau canal de vente pour l’entreprise et d’un e-marketing efficace» explique Blaise reymondin de Sales Conquest. «D’abord, il faut attirer les gens sur le site, par référencement et d’autres moyens. Mais cela ne suffit pas, un visiteur anonyme n’a aucune valeur. Il faut le pousser à sortir de l’anonymat, en faire un client potentiel et l’inciter à acheter. Puis, lorsqu’il a passé commande, le fidéliser afin qu’il revienne. Le marketing est une rencontre entre un fournisseur et un client: il faut aller dans le sens de ce que cherche le client, des outils tels que Google Insight nous aident à le découvrir. Avant de mettre en place un site d’e-commerce, il faut mettre au point sa stratégie commerciale.» «L’avantage de l’e-marketing est que, contrairement aux annonces par voie traditionnelle, les résultats d’une campagne en ligne sont exactement mesurables et peuvent être analysés en détail. Ce qui permet constamment d’ajuster les moyens pour obtenir l’effet voulu.» Que coûte un site d’e-commerce ? Pour un petit projet, Sales Conquest articule le chiffre de 20’000 francs suisses pour la réalisation du site et l’accompagnement nécessaire. L’hébergement est pour sa part de l’ordre de grandeur de 40 francs par mois. ables les outils Pour sites d’e-commerce Quelle est la meilleure plateforme pour créer un site d’e-commerce? Chaque spécialiste vous donnera un avis différent, mais Magento et Prestashop sont les plus souvent mentionnés. N’omettons toutefois pas les offres des grands éditeurs de logiciels, notamment IBM WebSphere Commerce, Oracle ATG Web Commerce et Microsoft Commerce Server 2009. Comme nous l’avons vu, ce dernier est aussi utilisé pour une PME genevoise. Magento comprend tout ce qui est nécessaire pour réaliser un site e-commerce, y compris les fonctions de back-office nécessaires pour les achats, la gestion des stocks, la livraison, la facturation et les statistiques. Il dispose également d’interfaces pour la communication avec les ErP du marché. Société américaine à l’origine, Magento appartient aujourd’hui à Ebay. Prestahop est une solution open-source (il en existe des dizaines) à la base de plus de 100’000 réalisations. Ce produit d’origine française est aujourd’hui maintenu sur le marché par une société du même nom (www.prestashop.com) et une grande communauté internationale. Pour les petits budgets, l’éditeur français Clicboutic propose un système self-service pour 20 € par mois (site et hébergement) ou 30 € (avec référencement), le tout mis en service en quelques jours. Plus de 2000 clients se servent déjà de cette solution. En Suisse par exemple easylentilles.com (verres de contact), artdeco-collection.com (art et antiquités), lestock-boutique.ch (vêtements), mlle-arantele.com (sacs et accessoires) ou encore delicieux.co (t-shirts). L’importance de l’e-marketing Mais laissons Steve Savioz, codirecteur de Virtua SA, nous présenter sa conception de l’e-marketing. «Notre travail consiste à accompagner le client tant lors de la création du site que lors de son exploitation. Trop de sites d’ecommerce sont conceptualisés par des informaticiens. C’est une erreur, les spécialistes du marketing doivent participer à la réflexion. Et le travail continue lorsque le site est en exploitation. On peut ainsi comparer le nombre de ventes par rapport aux recherches effectuées Systèmes d’enregistrement ded’enregistrement temps Systèmes de temps En Budron D 5, 1052 Le Mont-sur-Lausanne Tél. 021/653 43 43, Fax 021/653 47 47 www.bixi.ch – [email protected] 64 // 65 par les internautes, calculer ce que coûte l’effort pour faire venir et revenir les gens sur le site. Contrairement à d’autres canaux de publicité, on sait clairement ce que rapportent chaque campagne, chaque action. Si un effort n’est pas rentable, il faut corriger l’ergonomie du site, son fonctionnement ou le marketing. Les outils disponibles, Google Analytics par exemple, nous permettent de faire ce travail, de transformer les canaux non rentables en canaux rentables et donc d’accroître les ventes. C’est une question de survie face à la concurrence.» market.ch - décembre 2011- janvier 2012 Tél. +41 21 964 88 88 www.zeitag.ch // event retour Sur le 3e événement INTERNATIONAl CONSACRÉ Au bPMN Jean-Daniel Faessler Pour la Première fois, l’atelier international consacré au bPmn (business Process modelinG notation) s’est déroulé en suisse durant deux jours. A près deux ateliers couronnés de succès à Vienne et à Potsdam, ce troisième atelier organisé par l’université des sciences appliquées et des arts de Luzerne a réunit des praticiens et des chercheurs venus de toute l’Europe pour partager leurs expériences et discuter des derniers développements dans le domaine du BPMN. Issu de l’Object Management Group, le standard BPMN est aujourd’hui largement répandu dans l’économie, les administrations publiques et les universités. Il est utilisé pour la modélisation des processus d’affaires et d’analyse. Quant à l’exécution, il est devenu en quelques années la référence pour de nombreux développeurs de logiciels. Le programme de ce 3ème atelier s’est déroulé en trois axes principaux, à savoir: la journée scientifique, la journée des praticiens et l’exposition des fournisseurs de produits et d’outils innovant concernant le BPMN et la gestion des processus. L’atelier scientifique qui avait pour but de présenter les derniers résultats des recherches autour de la norme BPMN a accueilli comme conférencier principal Stephen White, l’initiateur de ce langage de modélisation. Sa conférence axée sur le passé, présent et futur a permis aux participants de mieux comprendre les origines du BPMN lancé en 2002 ainsi que comment et pourquoi il est utilisé aujourd’hui par de nombreux outils de modélisation de processus. Pour l’avenir, le BPMN évolue vers une nouvelle norme appelée 2.0 qui permet notamment de mettre en scène une collaboration sous forme de chorégraphie. D’autres possibilités sont également offertes comme la gestion des cas ou la modélisation des implémentations de service. La journée des praticiens a permis aux utilisateurs de ce standard de découvrir différents cas d’utilisation et de retour d’expériences. C’était également l’occasion de rencontrer des experts en la matière pour échanger des idées, opinions et concepts afin de relever les Fiabilité, performance, précision. Evoluez en confiance avec les solutions de gestion pour PME de SolvAxis. 58 // 59 market.ch - novembre 2011 défis dans ce domaine. La Confédération sur ce point n’étant pas en retard, c’est Peter Fischer délégué à la stratégie informatique de la Confédération qui a ouvert cette journée sur le thème de «la gestion des processus d’affaires comme facteur de succès pour l’eGovernment en Suisse». L’occasion pour lui de rappeler la stratégie de la Confédération à ce sujet. Cette stratégie devra permettre à terme de simplifier et rationaliser les processus entre les administrations publiques et les entreprises privées. Pour cela, il sera nécessaire que la gestion des processus métiers fasse partie d’un système intégré sur le plan national. Toutefois, un tel concept de coopération fédérale pose un certain nombre de questions: quels sont les besoins de gestion de processus pour les administrations publiques, comment réaliser une coopération transfrontalière dans notre système fédéral ou encore comment gérer les processus pour obtenir des résultats durables. Des défis qu’il faudra relever ces prochaines années en utilisant le standard BPMN qui fait partie intégrante des normes eCH-0074 et eCH-0140. Plus de détails sur: http://www. bpmn-workshop.org // event dix anS d’exiStence pour hEMMER.Ch fondée le 1er novembre 2001 à fribourG, l’entrePrise hemmer.ch a été une des toutes Premières sociétés à déveloPPer et ProPoser une solution web basée sur un cms (content manaGement system) ProPriétaire du nom de «Gallilée». durant ses 5 années de vie, les clients de cet outil ont Pu Profiter d’une solution simPle Pour créer et Publier des PaGes web. il s’aGissait d’un Premier Pas dans la vulGarisation de l’usaGe du web en suisse romande. E n 2006, de nombreux CMS Open Source (libre de droits) étant disponibles sur le marché, hemmer.ch a pris la décision de changer sa stratégie en stoppant complètement le développement de son propre outil au profit de TYPO3, une solution ouverte composée d’une large communauté de développeurs. Depuis, l’entreprise intègre cet outil qui a fait largement ses preuves et développe si nécessaire des modules complémentaires. En parallèle, hemmer.ch propose à ses clients des pres- tations dans les domaines du référencement Web afin de mieux positionner les sites Internet, de la mise en place de campagnes Web ou encore de l’aide à l’amélioration d’une image et visibilité à travers Internet. Elle se positionne également dans le domaine de la cyberadministration, en ayant co-fondé l’Institut Voge et en devenant membre de l’eGov Technologie Center, basé également à Fribourg. Durant ses dix années d’existence, hemmer.ch SA a engagé et formé six apprentis médiamaticiens et elle compte aujourd’hui une douzaine d’employés qui se profilent comme étant des spécialistes TYPO3 et généralistes du web. À relever un fait rare dans ce domaine, l’entreprise est constituée de 60% de femmes, qui occupent le ¾ des postes à responsabilité. À l’occasion de cet anniversaire, une grande fête a été organisée début novembre au Théâtre des Osses à Givisiez. Fête qui a réuni l’ensemble des employés, de nombreux clients et des partenaires. Plus d’informations sur: http://www.hemmer.ch Leçon No1 Exiger l‘excellence suisse pour votre IT n‘est pas un luxe Bedag, votre partenaire informatique Tél.: 021 313 21 11 ou [email protected] // event uN 5E EgOvERNMENT SyMPOSIuM placé SouS le thÈme deS donnéeS libreS l’eGovernment symPosium national s’est déroulé le 15 novembre dernier Pour la cinquième année consécutive, corresPondant à la léGislature fédérale 2007 – 2011. D evant pas moins de 250 participants, la Conseillère fédérale Mme Eveline Widmer-Schlumpf a ouvert cet événement en insistant sur l’importance des données libres du gouvernement tout en relevant que la mise à disposition d’un certain nombre d’informations doit être faite de manière cohérente afin d’éviter un usage non approprié de celles-ci. Une telle démarche demande une réflexion approfondie, à savoir quelles données mettre à disposition, de quelles manières, selon quels moyens et à qui. De plus, il est également nécessaire qu’il y ait une collaboration dans le domaine de la Cyberadministration beaucoup plus forte entre les différentes administrations et ce à tous les niveaux de l’Etat. Depuis 2007, des pas importants ont déjà été faits et ce n’est pas moins de 13 projets prioritaires sur 45 qui sont actuellement bouclés, comprenant entre autre le lancement de la SuisseID et le recensement de la population Suisse de manière électronique. Comme le thème des données libres du gouvernement n’est pas seulement politique mais aussi économique, une étude à ce sujet, financée par Gerbert ruef la fondation sur la transparence gouvernementale, a été lancée par l’Université des Sciences appliquées de Berne dont les résultats sont attendus dans les six prochains mois. La séance plénière a également accueilli différentes personnalités nationales et internationales, à l’exemple de Detlef Eckert, le Directeur général de la Société de l’information et des médias de la Commission européenne, basée à Bruxelles. Les technologies de l’information et de la communication faisant partie de la stratégie de l’Europe, d’une part un agenda numérique a été mis en place, agenda qui a fait l’objet d’une adaptation en 2009, et d’autre part deux objectifs de base ont été définis, à savoir: des indicateurs et une mesure de l’avancement des projets. L’ambition de cette commission est qu’en 2015 50% des européens devraient avoir accès à des prestations de Cyberadministration et 100% des Etats membres devraient pouvoir s’échanger des informations de manière électronique pour différents types de services transfrontaliers. À ce jour, il a été constaté en Europe qu’il y a plus de prestations proposées aux entreprises mais qu’elles sont moins utilisées probablement dû à des processus trop compliqués. Si les ambitions de la Communauté européenne sont grandes, M. Detlef Ecket a rappelé aux participants qu’il est nécessaire de complètement repenser les processus dans le domaine de la Cyberadministration. Il ne suffit pas de simplement adapter un formulaire papier en format électronique. Il faut penser par application, simplifier les documents, voir les supprimer afin d’augmenter la productivité de tous les intervenants. Une belle leçon probablement à retenir de manière large en Suisse. Aux vues du succès du 5ème événement, le sixième a déjà été annoncé pour le 13 novembre 2012 à Berne et pour la première fois, les romands vont pouvoir participer à un événement spécialement conçu pour eux le 3 mai 2012 à l’Institut des hautes études en administration publique (idheap). Pour plus de détails: http://www.egovernment-symposium.ch l’entrepriSe SOFTCOM TEChNOlOgIES affiche déjÀ dix anS d’exiStence sPécialiste de la création de loGiciels sur mesure, softcom technoloGies a été créée à fribourG en 2001 Par benoît rouiller et rodriGue zbinden. E n dix ans, le chiffre d’affaires de Softcom Technologies a progressé de 40% chaque année pour atteindre 5 millions en 2010 et en parallèle, le nombre d’employés est passé de 3 à 30, pour la plupart bilingues et issus de l’école d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg. Avec de tels chiffres, c’est aujourd’hui une société qui occupe une place importante sur le marché en proposant des applications à haute valeur ajoutée, touchant des domaines aussi divers que variés dans les secteurs de l’énergie, la 68 // 69 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 mobilité, l’eGovernment et la sécurité. Sa motivation résidant principalement dans l’innovation, Softcom Technologies collabore étroitement avec les hautes écoles, les universités ou encore Swisscom innovation. Cette approche lui permet de se différencier clairement de ses concurrents. Elle est par ailleurs l’une des premières entreprises à avoir bénéficié du fonds de soutien à l’innovation du Canton de Fribourg. La reconnaissance étant au rendez-vous, deux de ses projets ont été dernièrement présentés à l’EFEF 2011 (European Future Energy Forum), ce qui lui vaut d’être invitée au prochain World Energy Forum, le meeting international des énergies du futur et des technologies propres, qui se déroulera à Abu Dhabi au mois de janvier 2012. http://www.softcomponent.ch Exposez-vous sans risques 100% de satisfaction client Meilleur résultat de l’étude Limelight / OpinionWay 2011 Nos meilleurs ambassadeurs sont nos clients Merci à eux ! Demandez votre échantillon sur www.jeveuxetresatisfait.com // leS actuS de l a SiSr le ClOuD COMPuTINg en confiance Dr. Étienne Rivière Maître-Assistant, Institut d’Informatique, Université de Neuchâtel [email protected] L’UTILISATION D’INFrASTrUCTUrES INFOrMATIQUES DéMATérIALISéES, OU CLOUD COMPUTING, PréSENTE DE NOMBrEUX AVANTAGES. PAr EXEMPLE, LES ENTrEPrISES PEUVENT AINSI réDUIrE LES COÛTS D’EXPLOITATION DE LEUrS APPLICATIONS AVEC LA FLEXIBILITé DE DIMENSIONNEMENT QUI N’EST PAS PErMISE PAr L’UTILISATION DE rESSOUrCES PrOPrES. L es composants des systèmes d’information des entreprises, leurs filiales, partenaires et clients sont naturellement répartis, et leur intégration obéit à des flux d’échange de données complexes. Ces flux doivent être traités rapidement afin de permettre des prises de décision, et être acheminés entre les différents composants selon l’organisation logique de l’application. Ces opérations de traitement et d’acheminement de flux de données sont associées à des attentes élevées de la part des entreprises, en termes de sécurité, de fiabilité mais aussi de flexibilité et de performance. Si il est pertinent de considérer l’utilisation de clouds pour permettre le support des grands systèmes d’information, il est nécessaire de proposer des plateformes répondant à ces attentes. Les clouds de type Infrastructure as a Service (IaaS) ne permettent pas de répondre à ces attentes. Il est préférable de proposer une plateforme (as-a-Service, ou PaaS) réunissant les 70 // 71 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 mécanismes nécessaires à l’intégration de grands systèmes d’information, et proposant les garanties qui répondent aux attentes des entreprises. Le projet européen SrT-15, coordonné par la firme de logiciels d’entreprise SAP AG, et auquel participe l’Université de Neuchâtel, vise à proposer une telle plateforme. Les fondements de SrT-15 sont le support du traitement en ligne de flux d’informations (complex event processing), l’acheminement des données fondé sur leur contenu (content-based routing), la tolérance aux fautes de corruption de données et la sécurité. Le plateforme SrT-15 permet d’intégrer les générateurs d’informations et les outils de prise de décision via les clouds de manière sûre, fiable et efficace à l’aide de mécanismes abstrayant la complexité de la plateforme de déploiement. Un des aspects principaux du projet développé à l’UniNE est la combinaison de l’acheminement fondé sur le contenu avec la protection de la confidentialité. Cette protection concerne tant le contenu des échanges que les règles d’acheminement fondées sur ces contenus. En effet, ces dernières constituent souvent des informations critiques sur les stratégies métier des entreprises, en révélant la nature des flux de données. Le routage protégeant la confidentialité permet de pallier ce risque, en appliquant les solutions novatrices de calculs sur données et filtres encryptés développés à l’UniNE. Plus de détails et une vidéo de démonstration sur http://www.srt-15.eu // les nouvelles du giti cohabitation: réseau et environnement Philippe Cudré-Mauroux Président du GITI et professeur à l’université de Fribourg Les lignes à haute et très haute tension sont souvent critiquées par les associations de protection de l’environnement et dans les médias: elles présenteraient un réel danger pour l’environnement, l’habitat naturel, la biodiversité mais aussi pour l’activité humaine du voisinage. L’ enfouissement des câbles dans le sol est une solution de rechange très coûteuse et n’est pas toujours envisageable si le champ électromagnétique induit passe trop près des habitations. Pour faire accepter leurs projets de construction de lignes aériennes, les distributeurs d’énergie électrique se doivent de chercher des solutions novatrices pour convaincre les opposants du bien-fondé de leur entreprise. Une telle solution est le logiciel interactif de modélisation virtuelle des lignes électriques aériennes développé par l’unité CAP3D (Centre d’Applications 3D) de l’IICT (Institut des Technologies de l’Information et de la Communication) de la HEIG-VD (Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud). La société Alpiq EnerTrans SA, spécialiste du transport de l’électricité en Suisse, a mandaté CAP3D (http://cap3d.heig-vd. ch) pour mettre au point un outil d’insertion informatique des lignes électriques dans le paysage. L’opérateur travaille sur une carte nationale numérique en plaçant les lignes avec les pylônes. Simultanément, la ligne est visualisée virtuellement sur la partie droite de l’écran. La plateforme offre l’avantage d’une représentation tridimensionnelle interactive en totale conformité avec la réalité: le terrain cohérent avec les coordonnées suisses est défini en trois dimensions avec une maille de 1m, il est drapé de la photographie aérienne géoréférencée et la hauteur des cimes des arbres est donnée par mesure laser depuis un vol hélicoptère. Ainsi, l’architecture des pylônes et le tracé du réseau entre en totale adéquation avec la topographie, l’activité économique et humaine des lieux. Grâce à sa simplicité d’utilisation, Alpiq EnerTrans SA peut ainsi directement modifier de manière autonome la position des pylônes dans l’espace géoréférencé pour optimiser le tracé de la ligne électrique en fonction de critères visuels et économiques. À chaque positionnement des pylônes, la forme des conducteurs est visualisée et des zones en rouge sont affichées qui ne respectent pas la hauteur minimale imposée. Contact : M. Alexander Knob Professeur – Responsable CAP3D Unité CAP3D, Institut ICT, Y-Parc, Yverdon-les-Bains http://cap3d.heig-vd.ch [email protected] Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 70 // 71 // gri neWS TENDANCES informatiqueS 2012 Mathieu Janin GrI chaque année, les Grands noms de l’informatique nous abreuvent de Prévisions. certaines se réalisent d’autres Pas. analyse critique et humoristique des derniers trends à la mode sans se Prendre troP la tête. L a première tendance 2012 pourrait donner des cheveux blancs aux responsables informatiques. La mode est désormais au BYOD (Bring Your Own Device) qui voit cohabiter différents formats et différents systèmes d’exploitation. Mort au monopole ! L’avenir du PC portable réside dans le téléphone. Du moins dans son ergonomie. Les portables de 2012 embarqueront des composants capteurs similaires aux Smartphones de dernière génération. Ces machines seront mieux renseignées sur nous, à défaut d’être plus intelligente et • nous proposeront des options contextualisées. La genèse du rêve de l’ordinateur intelligent en d’autres mots… 2012 devrait être l’année d’HTML 5. La nouvelle mouture sera plus flexible, plus portable et plus adaptable à la multitude de terminaux qui envahissent notre quotidien. Mais ne détrônera pas les logiciels de nos cellulaires. Google et Apple passeront donc encore une bonne année 2012. Grand bien leur fasse! Prévu depuis vingt ans au moins, l’internet des objets devrait atteindre sa masse critique d’ici 5 ans. C’est la vieille histoire du réfrigérateur qui communique avec votre épicier en ligne pour racheter les produits manquants. À propos, y’aura-t-il encore des caissières au supermarché en 2012?... Les prévisions informatiques ne mentionnent rien à ce sujet. 2012 sera l’année de l’appstore. Et vous pouvez encore vous lancer dans ce marché non saturé. La moitié des applications devraient se télécharger en ligne d’ici à 2015. Espérons que la bande passante tiendra le choc. • • • • 2012 laissera également la part belle au décisionnel prédictif. Chouette ! Le phantasme du Business Manager devient enfin réalité. Les logiciels ne se contenteront plus demain d’expliquer le passé mais commenceront à nous prédire l’avenir en temps réel. L’horoscope n’a qu’à bien se tenir. Ses jours me paraissent comptés. Cela risque d’inquiéter notre Elisabeth Teissier. En 2012, l’inflation de données continue sa course folle. Forrester estime que les entreprises ne parviennent à analyser que 5% de leurs données (!). La technologie No SQL arrive à point nommé pour booster les moteurs de recherche de nos décideurs. De meilleures décisions pourraient relancer la conjoncture mondiale. rien ne nous empêche d’espérer! Le prix de la mémoire de stockage continue à baisser et les centres informatiques s’équipent de nouveaux caches de données SSD ou flash. Cette évolution motive les éditeurs à développer de nouveaux logiciels directement stockés à l’intérieur de ces nouvelles mémoires. Vive l’architecture «tout en mémoire». Le prix de l’énergie continue de prendre l’ascenseur. Il s’agit donc pour les constructeurs de créer des ordinateurs moins gourmands. 2012 sera l’année des processeurs basse consommation. L’offre de Cloud Computing arrive à maturité, même si son utilisation reste confidentielle dans la plupart des entreprises. La sécurité reste son talon d’Achille. Mais les grands noms de l’informatique devraient rapidement résoudre ce dernier problème pour lui permettre d’exploser à terme. En 2012? réponse dans douze mois! • • • • 72 // 73 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 details.ch Protecting Your Business Starts with Securing Your Assets! T H E S W I S S DATA C E N T R E C O M PA N Y Switzerland is the ideal tax-efficient location for consolidating your European corporate data centre operations. Over the next 25 years, it will provide a stable, low-risk environment with a consistent and abundant source of available power. Find out why some of the leading companies in the world rely on Safe Host. To contact our sales team, e-mail [email protected] or call +41 (0)22 884 50 00 ® Le guichet virtuel nouvelle génération : Admin4you@ Il est terminé le temps des files d’attente sans fin, laissons la place à une démarche administrative légère et facilitée grâce à Admin4you@! Tout devient plus facile, il suffit de rester en ligne ! En quelques clics de souris, vos citoyens complètent leurs formulaires à leur domicile et ne se soucient plus de devoir réorganiser leur emploi du temps afin de se rendre dans vos bureaux administratifs. LE GUICHET VIRTUEL ET SON ÉVOLUTION QUELQUES EXEMPLES DE TRANSACTIONS : Au fil des années, le guichet virtuel a pris une autre dimension et a grandement évolué. En effet, il a passé du niveau informatif au niveau transactionnel directement «online». Admin4you@se situe exactement à ce dernier stade d’innovation et vous apporte à vous et à vos concitoyens une réelle valeur ajoutée. » » » » » » » » » » » » » l’annonce d’arrivée l’annonce de départ l’annonce de changement d’adresse la demande d’attestation et certificat l’annonce de séparation l’annonce de dégâts sur le domaine publique la réservation d’abonnement CFF La vente de produit La réservation de salle la demande d’arrangement de paiement la demande d’organisation de manifestation la demande de prolongation d’ouverture nocturne ... E-GOvERNMENT - PRêT POUR RELEvER LES DéfIS DE DEMAIN Si Admin4you@ permet à vos citoyens de procéder à des transactions, il n’en reste pas là ... » » » » » Conforme aux normes eCH Envoi de documents numérisés Outil de suivi des demandes Intégration à vos applications métiers Paiement en ligne » » » » Envoi d’un code de validation par sms Intégration à votre site Internet Authentification forte via SuisseID ... PLUS D’INfOS SUR : WWW.XPERTLINE.CH/XPERTGOv.HTML Techno-pôle 1 - CH- 3960 Sierre Tél. 058 666 20 20 - [email protected] www.ti-informatique.com Gamme de logociels www.xpertline.ch @ Admin4you@ • Directement au coeur de l’action e-Government • Processus de dernière génération au niveau des médias-citoyens • Axé processus et individuellement adapté à vos besoins • ... // Swiss media Un prix international pour l’innovation et le management Roland Grunder Secrétaire Général SwissMedia Dans le cadre de leurs accords bilatéraux avec la SMIA – Shanghai Multimedia Industry Association –, SwissMedia et EMF – European Multimedia Forum – ont réalisé plusieurs actions en 2011, dont celle d’envoi d’experts multimédia qui ont pu constater toute l’excellence de la gestion, du management et des réalisations multimédia concrétisées par les entreprises membres de la SMIA à l’occasion de l’Exposition Internationale de l’Horticulture 2011 de Xi’An. S wissMedia et EMF ont décidé d’instaurer un prix international pour l’Innovation et le Management en Multimédia - «International Awards on Multimedia Innovation and Management 2011». Les Prix doivent récompenser des entreprises et des organismes dont les activités, produits et services multimédia présentent un niveau d’excellence international, démontrant de la créativité, de l’innovation et de l’expérience dans l’application des technologies et techniques multimédia. Il s’agit d’une marque de reconnaissance pour un travail de grande valeur dans un domaine permettant de mettre en exergue l’objectif final pour lequel les mandataires du domaine multimédia ont été sollicités. L’Exposition Internationale de l’Horticulture de Xi’An 2011 était un terrain particulièrement propice pour la conception et la mise en place d’un programme et d’un show multimédia qui a permis à plus de 15 millions de visiteurs durant six mois d’en apprécier la qualité et l’excellence. L’exposition Les Prix Multimédia seront complétés par le «International Award on Innovation in Sustainability – Green Environmental Protection» décerné aux mêmes récipiendaires pour leur soin à intégrer des concepts de développement durable et de sauvegarde de l’environnement lors de cette Exposition Internationale. Ce prix leur est décerné par l’Association SuisseGreen, Association Suisse pour l’environnement et le développement durable. Rappelons que Xi’An et l’Exposition internationale d’horticulture a obtenu la prime de la meilleure conception verte mondiale rejoignant le concert des Ville Vertes du monde. Les responsables ont voulu promouvoir la notion de la préservation de l’environnement en modifiant le mode de vie des êtres-humains à travers l’organisation de l’Expo. Elle relève la prise de conscience écologique dans le développement rapide de la ville de Xi’an et la notion de protection environnementale qui se manifeste particulièrement dans l’urbanisation. Par ailleurs, les nouvelles méthodes écologiques à basse consommation ont été prises en compte dans la construction du parc d’exposition. Des bâtiments écologiques ont été construits tout en exploitant de nouvelles technologies et techniques de développement durable. Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 74 // 75 // internet Les nouveaux métiers du marketing 2.0 Aurélie Fiaux WnG Solutions, http://www.wng.ch L’année 2011 aura vu apparaître, ou confirmer pour les plus pratiquants, l’omniprésence du web dans le quotidien des consommateurs, amenant son lot d’avantages et d’inconvénients, mais créant surtout une toute nouvelle dimension professionnelle. En effet, le web participatif implique plus que jamais un échange réciproque entre émetteurs et destinataires. Pour mieux répondre à ce besoin d’attention permanent, une dizaine de métiers spécialisés et diversifiés ont récemment vu le jour, principalement dans le domaine de la gestion de projet. E n ligne de front, le community manager (gestionnaire de communautés), dont le role est de provoquer l’engagement mutuel entre la marque et les internautes dans le but d’obtenir un feedback utile et utilisable pour cette marque. On trouve ensuite le content manager (gestionnaire de contenus), chargé d’alimenter le flux d’informations mis à disposition, au bon endroit et au bon moment pour offrir le plus de visibilité possible à une marque. La liste est longue, mais pour ne citer qu’eux, le watchman, le social media architect, le social business developer et le social media manager ont un objectif commun: répondre aux nouveaux défis posés par le marketing 2.0. Selon un article de Dominique Turpin, président de l’IMD et chairman de Nestlé, ces défis consistent en «l’attention au client, la polarisation des segments dans les marchés développés, la marque et l’innovation, […] les nouveaux acteurs globaux, les médias sociaux et le consommateur 2.0». De DÉVELOPPEZ- VOUS! VERT POMME OMME AGENCE NCE DE COMMUNICATION CATION www.vert-pomme.ch mme.ch [email protected] mme.ch 76 // 77 Market.ch - décembre 2011- janvier 2012 manière générale, les solutions adéquates résident dans l’implication des marques ou entreprises présentes dans les médias sociaux, et la compréhension de leur communauté – prospects, clients et brand advocates (défenseurs influents). Pour ce faire, l’engagement et la confiance sont deux conceptsclés dont la gestion est principalement opérée par le community manager. De récentes solutions technologiques et stratégiques permettent la surveillance et la gestion de ces «communautés», il s’agit de Social CRM (Customer Relationship Management). Ce type d’outil est dédié à la relation-client sur les plateformes sociales du web; il permet d’«écouter» ce qui se dit de la marque, ce qui lui est directement adressé ou non, et surtout de répondre à toute allégation la concernant. Engager une conversation, responsable et respectueuse, permet le plus souvent de protéger la réputation des entités online, ce qui devient peu à peu le challenge majeur du web. // À lire NOUS SOMMES TOUS SINGULIERS! Seth Godin, Diateino, Paris, 2011 C’est la grande conviction de M. Godin, répétée sur tous les tons dans tous ses nombreux ouvrages: le temps des «masses» est terminé, de même que le marketing qui va avec, et pour vendre il faut désormais toucher «le singulier» qui réside en chacun de nous (le terme anglais, weird, ayant une connotation un peu plus radicale). évidemment, les mauvaises langues auront beau jeu de s’interroger sur la nature réelle de la différence entre la «fin de la consommation de masse» promise et la «massification de la consommation» à laquelle on assiste depuis une ou deux décennies et qui pousse les fabricants à diversifier leurs lignes de produits pour mieux atteindre des niches, c’est à dire des «tribus» de plus en plus segmentées. Mais foin de ces pinaillages: si vous n’avez pas encore lu de Seth Godin, cet ouvrage, qui résume tous les autres du même auteur en une petite centaine de pages, est une parfaite introduction aux réflexions d’un auteur prolifique très à l’écoute des tendances de notre époque. Cette rubrique vous est offerte par la Librairie Ellipse, rue rousseau 14, 1201 Genève, Tél. 022 909 89 89 www.ellipse.ch - e-mail : [email protected] PETIT ÉLOGE DES AMOUREUX DU SILENCE Jean-Michel Delacomptée, Gallimard / Folio Paris, 2011 Un petit «livre d’humeur», de mauvaise humeur même. L’auteur y développe une réflexion plus amère que douce, portant moins sur le silence que sur le bruit. Il y déplore toutes nuisances sonores, en particulier les sons répétitifs de la vie quotidienne, véritables «étouffoirs qui empêchent de rêver, imaginer, cogiter». Les conseils pratiques ne manquent pas: «Les boules Quies en cire permettent une réduction de 27 décibels. Les tampons en mousse une réduction de 32. Sachant que le niveau sonore d’un marteau-pilon est de 120 décibels, cette différence de cinq unités entre la cire et la mousse a son importance». Le dernier chapitre cite en exemple une décision de la Cour européenne des droits de l’homme en faveur d’une locatrice espagnole victime du bruit d’établissements nocturnes. Citations de Céline, Camus Attali à l’appui, tout le charme du scrogneugneu érudit! IMPRESSUM IBCOM – 31ème année Le périodique pour l’informatique, la bureautique et la communication. Organe officiel du GITI, du GrI, de la SISr et de SwissMedia. Contact [email protected] Annonces - Cheffe de produit [email protected] 022 301 59 17 78 // 79 market.ch - décembre 2011- janvier 2012 // lifeSt yle tech Zeppelin Air de Bowers & Wilkins Diffusez de la musique sans fil depuis votre Mac, iPad, iPhone ou iPod touch vers le système Zeppelin Air de Bowers & Wilkins, le tout dernier système audio sans fil AirPlay. Avec des enceintes entièrement mises à jour et une technologie de traitement avancé des signaux numériques, le Zeppelin Air vous permettra de profiter au maximum de votre musique, et ce sans fil. Prix: 799.- Haut-parleurs stéréo sans fil Parrot Zikmu Créés par le designer novateur Philippe Starck, ces haut-parleurs sans fil, surprenants et ultra-modernes, intègrent une technologie avancée qui offre un son intense et puissant d’une netteté spectaculaire pour votre Mac, iPod ou iPhone. Prix: 1849.- Canon – IXUS 1100HS En août 2011, Canon dévoile le dernier IXUS à écran tactile. Cette vedette de 2011 combine les dernières technologies d’imagerie au style de Canon. Cet appareil fait partie des modèles les plus avancés à ce jour et vous permettra de capturer des photos ou des vidéos Full HD à couper le souffle. Enceinte AeroSystem One Jean Michel Jarre L’enceinte AeroSystem One a été conçue par Jarre Technologies pour que vous puissiez entendre la musique sur votre iPod ou iPhone telle qu’elle a été produite. Cette prouesse technologique, avec son design futuriste et sa reproduction sonore incomparable saura aisément vous séduire. Prix: 799.- market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 78 // 79 marketing // communication ENTREPRENEURIAT SOCIAL, NOUVELLE FORME DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE René-Georges Gaultier GAULTIER COLLETTE SA Nombreux sont ceux qui pensent que le bio, le développement durable, la biodiversité ou l’entrepreneuriat social ne sont que des artifices marketing ayant pour but de séduire une clientèle, de différencier sa marque et surtout de faire plus de chiffre d’affaires. Ce sont les mêmes conservateurs, dit libéraux, qui s’accrochent aux branches basses de l’arbre sans s’apercevoir que la société, tout comme l’arbre, pousse, évolue. I l faut donc voir et comprendre que des tendances sociétales au niveau mondial peuvent devenir très vite les modes de consommation, les modes de management et les codes sociaux de toute la planète. La crise que nous vivons, doit nous porter à réfléchir afin de changer le modèle de société. Ce modèle, ou l’idée de ce modèle, est déjà né quelque part et il nous suffit d’analyser ce qui 80 // 81 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 émerge et se développe pour déceler le ou les modèles de demain. L’entreprise est très souvent décriée par les uns, (les salariés qui en vivent) et montrée en exemple par les autres (Etats, patrons, banques). En fait le mot qui dérange est le mot profit. Une société doit prospérer, embaucher, innover, investir mais que faire du profit ? L’entrepreneur peut-il s’enrichir à l’infini, l’Etat doit-il taxer et surtaxer ces profits? Le personnel a-t-il droit à suffisamment d’égards? Quels rôles doivent jouer les entreprises au sein de la société, telle est la question capitale pour l’avenir économique et social de nos pays? Ce qui pose aussi la question du rôle des Etats face à leurs administrés. Est-ce à l’Etat • • • • • d’assurer toute la responsabilité sociale, toute la charge éducative ou la défense de l’environnement? Ce sont là, nombre de questions qui ont suscité des réponses depuis déjà quelques années. Réponses qui ont pris forme et qui, comme l’entrepreneuriat social, ont l’air de perdurer, de se développer. L’entrepreneuriat social recouvre l’ensemble des initiatives économiques dont la finalité principale est sociale ou environnementale et qui réinvestissent la majorité de leur bénéfice au profit de cette mission. Ainsi l’économie (l’entreprise) est vue comme un moyen au service de l’humain et non une finalité en soi. Mais lorsque l’on est à la barre de son entreprise et même si l’on songe à changer les choses, on n’a ni le temps, ni les compétences, ni les connaissances pour entrer dans le monde de l’entrepreneuriat social. Pour ce faire, une organisation mondiale existe, ASHOKA, forte de 2000 «leading entrepreneurs». Cette association internationale a été fondée par Bill Drayton en 1981 aux U.S.A. Le 21 novembre a eu lieu à Genève le lancement de ASHOKA SUISSE dont Arnaud Mourot est le CEO Suisse, France et Belgique. J’ai eu la chance de rencontrer Bill Drayton et marketing // communication Arnaud Mourot il y a six mois en France et j’ai pu discuter avec des chefs d’entreprises adhérents à l’association. Ce qui m’a frappé, c’est la sérénité, le don de soi de chaque participant. Diriger une entreprise c’est la faire progresser, sur le plan économique, technologique mais aussi humain, tout d’abord en interne et en périphérie (environnement). Mais que faire pour améliorer le sort de … l’humanité! Oui, ce mot est lâché, mais qui peut, tout seul, faire évoluer l’humanité si ce n’est une communauté de milliers et de millions d’entrepreneurs, de salariés qui se donnent des milliers et des millions de petites missions. L’idée d’Ashoka est donc de créer une communauté internationale d’entrepreneurs, de soutenir les idées les plus adaptées et performantes du changement social et d’aider les entrepreneurs qui s’y engagent. Tout cela repose sur la mise en contact d’entrepreneurs «traditionnels» ayant réussi et d’entrepreneurs sociaux qui se lancent. Ainsi ces échanges de savoir, d’expérience et de financement servent à la naissance d’entrepreneuriats sociaux, tant pour l’entrepreneur «traditionnel» que pour le nouvel entrepreneur social. La vision d’Ashoka étant de faire de chaque entrepreneur et salarié, des acteurs du changement, des «changemakers». Bill Drayton résume en une phrase, la philosophie d’Ashoka: «Les entrepreneurs sociaux ne se contentent pas de donner un poisson ou d’apprendre à pêcher. Ils n’auront de cesse de vouloir révolutionner l’industrie de la pêche». Les entrepreneurs sociaux inventent des réponses inédites aux besoins les plus urgents ou les plus complexes de notre société. Ils innovent au service de l’intérêt général en s’inspirant des méthodes pratiquées par les entreprises traditionnelles. Ces nouveaux entrepreneurs ont donc une efficacité démultipliée car ils créent de l’emploi, ils viennent résoudre en partie des problèmes de notre société et ils sensibilisent et font participer de grandes entreprises traditionnelles qui cofinancent leur projet en impliquant leurs personnels. Ce changement d’esprit de l’entrepreneur est essentiel, il est le témoin d’une évolution et d’une prise de conscience selon lesquelles l’entreprise a assurément un rôle social à jouer. Les réalisations des membres d’Ashoka, démontrent que l’on peut créer une entreprise qui fasse évoluer notre société tout en faisant du chiffre d’affaires. C’est cela qui est nouveau, le fait que faire changer la société n’est pas uniquement de faire des dons, mais de former d’apprendre, de cultiver, de réinsérer des populations, des ethnies, des handicapés, dans un monde vivant, performant où le travail devient un lien social, une ressource salvatrice qui redonne fierté et joie à tous. C’est par la démonstration de ces nouveaux entrepreneurs sociaux et de leur collaboration avec de grandes entreprises, que ces dernières comprendront que l’avenir leur impose une mission, celle de prendre en compte le monde qui les entoure, monde de pauvreté, d’illettrisme, d’exclus… et monde de futurs consommateurs! Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 80 // 81 marketing // expertise du mois L’intangible et l’émotionnel: les armes des marques de luxe contre la crise Alors que les pays européens sont aux coudes à coudes pour éviter la débâcle économique et financière, le secteur du luxe annonce des chiffres record en 2011. L Elisabeth Leuba Directrice de formation de «Spécialiste en marketing du luxe» au SAWI de Lausanne. Consultante associée chez Elios Sàrl 82 // 83 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 a crise financière mondiale de 2008 semble en effet déjà être très loin dans les mémoires des maisons de luxe. Elles ont certes toutes enregistré une baisse de leurs chiffres d’affaires de 15% à 20% en 2009, mais les résultats 2010 et annoncés pour 2011 démontrent que ce secteur a finalement surfé sur la vague et navigue désormais en eau claire. Le groupe Richemont annonce la création de 2000 postes de travail en Suisse dans les deux ans à venir. Swatch Group vient d’investir 50 millions dans la transformation d’un hôtel de Shanghai pour y présenter ses marques les plus appréciées des chinois. Et ceux ne sont là que deux exemples. Pourtant, et c’est incontestable, certains acteurs ont souffert; même terriblement. Il y a d’abord ceux du monde des coulisses: les fournisseurs de certaines matières pre- mières devenues «trop» chères comme l’or ou les diamants; les fabricants de composants, les graveurs, les sertisseurs ou les sociétés de merchandising spécialisées dans le secteur ont été mis sous pression. Pour tous ces artisans de la vieille Europe œuvrant dans la sous-traitance du luxe: 2009 a nettoyé leurs carnets de commandes, certains ont même été engloutis... et leur savoir-faire avec. D’autres ont eu la chance de se faire racheter par des marques qui cherchent toujours plus l’intégration verticale de leur production. Mais est-ce vraiment une chance lorsque l’on sait que quand tout allait bien, ces mêmes marques ont parfois délocalisé leurs productions en Europe de l’Est, en Afrique du Nord ou en Asie pour augmenter leurs marges? Bien que ces entreprises ne soient pas des marques, il est évident que sans elles, les grands noms du luxe ne pourraient plus prétendre à ce statut. Ici se pose la problématique de la responsabilité sociale des entreprises au sens large, c’est-à-dire celle qu’elles doivent mettre en œuvre autant vis-à-vis de leurs clients, de leurs employés que de leurs fournisseurs, en période de croissance, comme en temps de crise. Sujet vaste et complexe s’il en est, mais sujet promis à devenir une préoccupation majeure marketing // expertise du mois de l’industrie du luxe, au même titre que celui du développement durable ou de l’écologie. Les sous-traitants ne sont pas les seuls à avoir transpiré; 2009 a été une année difficile pour les marques également. Certaines d’entre elles ont dû renflouer leur capital comme Ladoire, Hautlence ou Delaneau. D’autres, encore jeunes comme l’horloger Vincent Berard, n’avaient pas encore atteint leur seuil de rentabilité et ont malheureusement dû jeter l’éponge. Et puis il y a celles, dotées de noms prestigieux comme Bulgari, Girard Perregaux ou JeanRichard dont les perspectives d’avenir n’auraient peut être pas été si optimistes si elles n’avaient pas trouvé refuge auprès des géants du luxe que sont LVMH ou PPR. Car c’est effectivement vrai: pour LVMH, Richemont, PPR, L’Oréal ou Swatch Group (même si toutes les marques détenues par les trois derniers n’appartiennent pas toutes au secteur du luxe), la crise n’a été que très passagère. Pour de multiples raisons, ces grands paquebots résistent mieux aux tempêtes. D’abord parce que la composition de leur offre est très variée, que ce soit en terme de produits, de niveau de luxe, de marques, ou les trois cumulés (horlogerie, bijouterie, maroquinerie, vêtements, accessoires, vins, parfums... Marques et niveaux de prix très divers allant du super premium à l’ultra exclusif). Ensuite parce que leurs capacités financières leur permettent de supporter plus longtemps la tourmente. Les marques ou les secteurs porteurs peuvent soutenir indirectement celles et ceux qui le sont moins. Mais aussi parce que les groupes, à l’ère de la globalisation, déploient cette faculté formidable de création de synergies en termes de compétences humaines, de logistique, de production ou de distribution pour vendre leurs produits dans le monde entier et plus particulièrement dans des zones géographiques en pleine croissance comme la Chine, en passe de devenir d’ici 2 à 3 ans le premier consommateur de luxe au monde. Mais il n’y a pas que les grands groupes qui sont sortis vainqueurs de la crise. Heureusement! Il y a aussi des entreprises indépendantes ou familiales comme Hermès, Patek Philippe, Audemars Piguet, Chanel ou MB&F qui peuvent être fières de leurs résultats et de leur éthique d’entreprise. Car dans le luxe, l’arme la plus redoutable contre la crise n’a pas grand-chose à voir avec la taille de l’entreprise, ni même avec son portefeuille. Elle est à chercher dans les sphères de l’intangible et de l’émotionnel, dans le pouvoir de séduction des marques et dans la notoriété de leur nom. Car ce qui fait la valeur des marques de luxe et ce qui fait qu’elles continuent à plaire et à être choisies par des consommateurs confiants, même en période de croissance faible, c’est leur «Brand Equity». Ce capital de marque qu’elles ont construit et entretenu avec le temps, en tenant toujours leurs promesses d’offrir des projets qui font du sens, des produits fidèles à leurs identités, conformes à ce qu’ils ont toujours été en termes de créativité, de qualité, d’authenticité et d’exclusivité. Des produits qui se démarquent de tous les autres, grâce à l’unicité du rêve qu’ils apportent dans un monde tourmenté. Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 82 // 83 marketing // e-commerce pourquoi la pub dior vOuS DÉRANgE Dans les années 70 en s’appuyant sur les travaux de Freud, le roboticien japonais M. Mori a établi la théorie selon laquelle «plus un robot humanoïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses». Nous sommes donc conditionnés inconsciemment à rejeter ce qui ressemble fortement à un Homme mais qui manque de détails humains et d’une étincelle de vie. Conséquences sur la création des futures publicités: 1. La prise en compte du neuromarketing dans la conception de publicités. En intégrant des études neurologiques aux études marketing ce phénomène de rejet pourra être mieux anticipé lors de l’ajout de personnages en image de synthèse. 2. Utiliser des égéries décédées n’est pas proscrit. Citroën avait déployé Alfred Hitchcock sur le spot DS3 Série Noire avec beaucoup de succès et d’engouement mais les images utilisées étaient simplement des images d’archive. 3. Une course à la technologie d’image de synthèse hors du commun. Hollywood n’a pas encore atteint ce Graal, même les personnages d’Avatar ne sont pas parfaits… Clément Brygier E-réputation Project Manager un Phénomène inconscient Perturbe le visionnaGe du sPot dior. L a dernière publicité Dior avec Charlize Theron contient tous les éléments d’une très bonne publicité se montrant à la hauteur de la marque. Le phénoménal budget media vient supporter les importants moyens mis en place par l’équipe de production: Galerie des Glaces, somptueuse égérie, bande son efficace… et surtout ces images de synthèse qui sont au niveau hollywoodien. Pourtant lors de la diffusion du spot, certains spectateurs ressentent une légère gène en découvrant les incarnations de Grace Kelly, Marlène Dietrich et Marilyn Monroe. Pourquoi? Car ce sont des images de synthèse imparfaites! Visionnez le spot, surveillez votre réaction et passez au paragraphe suivant pour en connaitre les raisons. La théorie de la «vallée dérangeante»: L’être humain est inconsciemment révulsé par une ressemblance similaire mais néanmoins imparfaite d’un humanoïde. 84 // 85 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Un consommateur à éduquer? La théorie de la vallée dérangeante est de plus en plus critiquée. Les experts en robotique pensent que d’ici quelques années la nouvelle génération aura pris l’habitude de «l’image imparfaite d’humanoïde» en étant confrontée à des robots très réalistes. Les marques peuvent donc persister sur l’usage d’images de synthèse. À l’avenir il sera donc possible de voir apparaitre des publicités avec une Brigitte Bardot rajeunie présentant l’iPad 9 3D. Anecdotes: • La mésaventure Pixar: En créant les premiers personnages humains en image de synthèse Pixar s’est vite trouvé confronté à cette vallée dérangeante. Les spectateurs n’aimaient pas les humains «en poupée de cire» de Toy Story et Polar Express. Les graphistes ont donc été priés de créer des humains «cartoonifiés» qui ne déclencheraient pas de réaction de rejet. • Le regard des paléontologues: Certains paléontologues avancent que l’Homme de Neandertal aurait été exterminé par l’Homo Sapiens pour des raisons territoriales et technologiques mais en étant guidés par une peur de cette ressemblance physique imparfaite… atelier-zuppinger.ch Manège d’enfants ou complication de haute horlogerie ? Découvrez l’univers de l’horlogerie d’exception, sur www.hautehorlogerie.org Partenaires de la Fondation : A. Lange & Söhne | Antoine Preziuso | Audemars Piguet | Baume & Mercier | Bovet | Cartier | Chanel | Chopard | Corum | Fédération de l’industrie horlogère suisse | Girard-Perregaux | Greubel Forsey | Harry Winston | Hermès | Hublot | IWC | Jaeger-LeCoultre | JeanRichard | Montblanc Musée d’art et d’histoire de Genève | Musée d’Horlogerie Beyer, Zürich | Musée d’horlogerie du Locle, Château-des-Monts | Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds | Panerai | Parmigiani | Perrelet | Piaget | Richard Mille | Roger Dubuis | TAG Heuer | Vacheron Constantin | Van Cleef & Arpels | Zenith actualité // profil de Société j’aime et je vouS le prouve Alain Mouawad, il a rêvé sa montre, une montre qui mesure un temps contemporain et qui donne « la » nouvelle heure ! Cyril Terzian il se crée chaque année une trentaine de nouvelles marques horloGères mais leur durée de vie n’excède Pas deux ou trois ans. c’est à cette aune que Peut se mesurer le défi qu’entend relever alain mouawad qui, aPrès Plus d’une vinGtaine d’années dans l’industrie, lance blacksand en juillet 2010 et Présentera son Premier calibre-maison lors des salons horloGers de 2012. 86 // 87 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 C réer une montre qui reflète le siècle et le style de vie d’aujourd’hui, tel est le rêve qu’entend concrétiser le navigateur solitaire qui, pour ce faire, n’a pas hésité à s’éloigner d’un groupe familial ancré depuis plusieurs décennies dans l’horlogerie. Cette montre doit offrir une lecture simple du temps mais utiliser les technologies les plus pointues de l’industrie horlogère et les nouveaux matériaux. Par-dessus tout, elle doit être «polie», soit indiquer l’heure facilement et avec précision; une vertu évidente qui pourtant ne paraît plus très «tendance» à l’ère des montres «club-sandwich» affublées de nombreuses pseudo complications qui sont l’antithèse d’une démarche horlogère: simplifier au maximum pour offrir une chronométrie irréprochable. Dans un monde horloger qui privilégie la complication extrême, cette quête de simplicité n’est certainement pas la voie la plus aisée même si elle peut apparaître comme une conclusion logique pour le collectionneur de belle horlogerie tel que Alain Mouawad. Il se distingue ainsi d’une époque pour laquelle le concept et le marketing paraissent primer sur toute autre considération. Il se positionne de manière diamétralement opposée par rapport aux vendeurs de reconnaissance sociale: «il faut que la personne qui la porte aime la montre pour ce qu’elle est et parce qu’elle lui procure du plaisir. Lorsqu’un fin gourmet sélectionne un plat dans un menu, son choix n’est pas dicté par un besoin d’en remontrer. Ce choix dépend par son appétence pour certaines saveurs, certaines textures et des mariages de goûts dont il est en mesure de saisir toute la subtilité. Il en va de même pour nos montres». La simplicité est plus complexe qu’il n’y paraît. Par exemple le boîtier des montres Blacksand est composé de neuf parties. Ce n’est pas un choix anodin puisqu’il permet de remplacer l’une ou l’autre, au contraire de la plupart des produits existants qui impliquent un changement intégral de la pièce. De même grâce à un travail dans la matière qui remplace les simples couches de peinture habituelles sur les chiffres, la montre vit même dans la pénombre. Ces détails qui sont discrets mais essentiels font partie intégrante de l’éthique promue par Blacksand «semper fidelis» qui se traduit par «toujours fidèle». Fidélité de l’objet, mais aussi fidélité à la tradition d’une horlogerie suisse qui ne brûle pas actualité // profil de Société Depuis le XVIIIème siècle, en dehors des machines et des matériaux, l’horlogerie est restée très conservatrice : le moment est venu qu’elle vive avec son siècle, un siècle qui vit à travers nombreuses découvertes scientifiques essentielles à notre futur ! Blacksand devrait nous révéler une collaboration exceptionnelle en 2012. A suivre… les étapes et se donne au contraire le temps pour aboutir à la réalisation d’un chronomètre de qualité. En fin de compte, «c’est le respect de la philosophie de la vie et c’est ce qui fait la valeur des choses», explique Alain Mouawad qui poursuit: «lorsqu’on travaille sous la pression du temps, lorsque l’on a jamais le temps, alors on est bien loin du concept de luxe». Travailler dans le temps, c’est travailler avec une vision à long terme. La jeune marque composée aujourd’hui de 8 personnes officie dans une véritable démarche horlogère. Elle a opté pour la réalisation d’un calibre maison dont le montage et la finition seraient effectués dans les ateliers Blacksand de 200m2, situés au cœur de Carouges. Un chronographe monopoussoir devrait séduire les collectionneurs contemporains. Alors que la délocalisation tous azimuts est à l’honneur, les ateliers de Carouge s’inscrivent dans une démarche de respect de la tradition: «à l’exception de la céramique qui vient de Corée, tous les éléments sont manufacturés en Suisse. Nous travaillons ainsi avec les meilleurs sous-traitants et nous contrôlons nous-même l’assemblage», explique le fondateur de Blacksand qui s’est allié avec trois vétérans de l’industrie: François Colomb, directeur général opérationnel ayant dirigé le service après-vente de rolex durant plus de dix ans au Japon; Natalia Signoroni, créatrice et visionnaire dans la communication qui a contribué à l’ascension d’un artisan horloger indépendant, François Paul Journe pour en faire une marque de renommée internationale; et Cédric Johner, directeur de production connu pour la marque éponyme qu’il a co-fondée et aujourd’hui devenue manufacture DeWitt. La marque Blacksand est née grâce à la précieuse complicité de son premier collaborateur Monsieur Daftary, dont les quinze ans d’expérience dans l’univers horloger ont permis de poser les premières pierres de cette aventure «semper fidelis». Comptant actuellement huit personnes, l’équipe s’étoffera progressivement: «je veux, d’ici vingt ans, pouvoir léguer cette marque à mes enfants», conclut Alain Mouawad. Donner du temps au temps, n’est ce pas là le luxe à l’état pur? market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 86 // 87 actualité // Start-up du moiS ecoWiZZ lES PRISES ÉlECTRIquES INTEllIgENTES Pierre-Alain Masson Ensures Capital SA la jeune startuP suisse ecowizz souhaite faire baisser votre facture d’électricité de 10% à 15%. D epuis la même interface, le consommateur peut décider de l’enclenchement ou de l’extinction des prises selon les horaires qui lui conviennent. Pour les appareils en stand-by, la prise peut s’éteindre automatiquement au bout de 10 minutes. Tout cela peut également se faire à distance via les serveurs d’Ecowizz. Le produit est fabriqué en Suisse, par Firstec à Plan-les-Ouates pour les cartes électroniques et l’emballage et le conditionnement par les ateliers de la fondation Saint-Hubert en Valais. Les trois fondateurs, Michael Dupertuis, Eric Nussbaum et Vincent Balegno, sont tous des ingénieurs issus de Bobst. Ils rêvaient de mettre en place une solution qui permette aux consommateurs de visualiser leur consommation d’énergie, afin de la contrôler. À partir de 2008, avec la collaboration de l’Ecole d’ingénieurs du Valais, ils développent ce qui deviendra Ecowizz. Puis en 2009, avec le soutien d’Alro Com- munication et de l’incubateur TheArk, ils fondent la société, afin de commercialiser leur solution. Les ventes se font principalement via leur site internet ecowizz.net, sur swiss-domotique.ch et au traves d’entreprises électriques telle que romande Energie. La startup vise pour ses débuts principalement les entreprises suisses, puis souhaite s’attaquer aux marchés étrangers, comme la France, l’Allemagne et l’Italie. Le pack Ecowizz est à partir de CHF 249. Sachant que l’on peut économiser pour un foyer jusqu’à CHF 200 par an, le boitier sera remboursé en un peu plus d’une année. raison sociale Domaine Spécialité Lieu Création Site 88 // 89 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 Geroco S.A. Energie Prise électrique intelligente Martigny 2009 www.ecowizz.net actualité // publireportage Luminox: idée américaine, puissance d’éclairage Suisse Cyril Terzian L uminox – une idée américaine avec une puissance d’éclairage suisse. La marque de montres à succès appartient au Mondaine Watch Group et se distingue par un système d’éclairage unique, resté inégalé jusqu’à ce jour. Ce système d’éclairage est devenu la griffe caractéristique de la marque américaine et ne peut plus être dissocié de l’identité visuelle des montres Swiss Made. Aucune source de lumière n’est nécessaire, ni bouton sur lequel on doit presser, pour activer les éléments lumineux du cadran et pour apporter de l’éclairage. Cette puissance d’éclairage unique a une autonomie permanente de 25 ans et garantit par ce biais de pouvoir bien lire l’heure à tout moment. Les éléments lumineux (capsules de verre borosilicaté) sont solidement incrustés dans les aiguilles, les chiffres des heures, et si nécessaire sur l’anneau rotatif des montres. Dans l’eau, sur terre, et dans les airs Les montres de grande qualité et solides sont plébiscitées, que ce soit dans l’eau, sur terre ou dans les airs. La collection Luminox se décline donc en trois domaines: la collection Sea, Land et Air. Beaucoup d’unités d’élite de l’armée ou de la police font confience à Luminox. Parmi elles on compte les équipes des U.S. Navy Seals, les pilotes de l’U.S. Air Force, les U.S. Marines, les pilotes de la Heliswiss et la flotte des Air-Glaciers de Lauterbrunnen, tout comme les forces de police de l’unité d’intervention Scorpion de la police municipale de Zurich. Des particuliers aussi découvrent les nombreuses qualités des modèles minutieusement fabriqués avec le système d’éclairage spécial. Les montres Luminox comptent parmi l’«Essential Gear» de l’homme actif – son équipement de base, qui lui permet d’accomplir les tâches du quotidien, que ce soit dans sa vie professionnelle ou durant son temps libre. En outre, la collection ne se limite pas à l’homme actif – les femmes aussi peuvent trouver le modèle qui leur convient parmi un choix de modèles varié. La nouvelle «Blackbird» de Luminox part à la conquête des airs Luminox a lancé en 2005 sa collection SR-71 en hommage aux avions légendaires SR-71 Blackbird. Cet automne la marque de montres présente la quatrième génération de cette série unique: l’édition limitée Day becomes night SR-71 Blackbird Valjoux Chronograph. Le style camouflage de l’avion des années 60 se reflète dans chacun des détails des montres Luminox SR-71. C’est aussi le cas du tout dernier modèle avec son style ton sur ton et sa lunette polie. À l’intérieur du boîtier d’un diamètre de 44 mm se trouve le mouvement d’horlogerie automatique et mécanique suisse Valjoux 7750 qui a fait ses preuves et qui est tant plébiscité; le moteur fiable actionne les différentes fonctions de la montre. On lit l’heure à travers un verre saphir antireflet, et le fond du boîtier de la montre possède également une fenêtre en verre saphir, qui permet de voir le mouvement d’horlogerie. Il est gravé d’une représentation du SR-71 et du logo Lockheed-Martin. La production des chronographes Limited Edition SR-71 Blackbird Valjoux est limitée dans le monde entier à 500 exemplaires numérotés. Maintenant disponible Genève: Fontaine, 15 rue de la confédération, Lausanne: Heidi Shop, petitchêne 22, Vevey: Titze, rue de Lausanne, Granges: Free Sport, route des grive 6 Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 88 // 89 liFeStYle // gaStronomie Pionnier du renouveau des vins suisses, le célèbre vigneron vaudois raymond Paccot du domaine de la Colombe, nous présente le Petit Clos: «Le Petit Clos est un terroir de Montsur-Rolle travaillé en biodynamie, doté d’un caractère minéral à forte personnalité. L’expression aromatique de ce vin offre un équilibre subtil entre une charpente veloutée, racée, et des arômes légers de fruits frais accompagnés parfois de notes d’agrumes. Le succès du Petit Clos est lié à plusieurs phénomènes. C’est un vin fin, racé, élégant, qui a de la force sans être lourd, et qui accompagne merveilleusement les produits régionaux; il présente un taux d’alcool peu élevé et il bénéficie de méthodes de culture et de vinification respectueuses de l’environnement. Le public averti est à la recherche de vins à forte identité culturelle et de produits locaux offrant une traçabilité simple et claire, ce à quoi le Petit Clos répond parfaitement.» Beschle Fleur de Sel et Pistaches Beschle Chocolatier Suisse a le vent en poupe – Les chocolats de l’entreprise familiale bâloise ont reçu en 2011 les meilleures notes dans les milieux spécialisés: une fois l’or et trois fois l’argent aux Academy of Chocolate Awards 2011! Beschle Chocolatier Suisse est une entreprise familiale suisse avec une tradition plus que centenaire. La qualité supérieure de ses chocolats n’est pas seulement appréciée dans le commerce – le monde spécialisé lui aussi fait l’éloge des tablettes et truffes Beschle, et ce n’est pas pour nous déplaire ! market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 90 // 91 liFeSt Yle // gaStronomie La chocolaterie du Rhône Les Clos Pompadour de Pommery Les Clos Pompadour sont les clos du Domaine Pommery: 25 hectares de vignes à l’intérieur des murs d’enceinte de la propriété, au coeur de la vieille ville de reims. Pendant près de 10 ans, Thierry Gasco, le chef de cave de la maison, y a élaboré ce vin d’exception, fruit d’une noble association de Pinot Meunier, Pinot Noir et Chardonnay; et cela pour notre plus grand plaisir. Maison Ladurée Un écrin de gourmandise à Genève. C’est dans un décor du XIXème siècle, à l’atmosphère hors du temps, que la Maison Ladurée accueille les genevois et tous ceux de passage depuis 2006. Un lieu entièrement dédié à la gourmandise, à la fois élégant et raffiné, dans l’esprit Ladurée. Petit gâteau rond et moelleux, croquant à l’extérieur et fondant à l’intérieur, le macaron, spécialité incontournable de la Maison Ladurée, se décline en une palette de couleurs lumineuses et de parfums savoureux. 92 // 93 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 La chocolaterie du rhône est l’une des plus anciennes maisons artisanales de Genève, créée en 1875. En octobre dernier, un jury d’experts a décerné le Prix de Genève à cette maison, dans le cadre du Salon International des Chocolatiers et du Chocolat de Genève. Cette manifestation récompense «la maîtrise technique et artistique de l’artisan». Une juste recompense pour Jean-Pascal Serignat, maître chocolatier de la Chocolaterie genevoise du rhône, tant son travail a été apprécié des genevois en 2011. immobilier // doSSier doSSier LoFTs d’eXcepTIoN DES lOFTS D’ExCEPTION en plein cŒur de genÈve Aurélia Brégnac dans le quartier des charmilles, le nouveau Projet immobilier z44-urban ProPerty ProPose d’authentiques lofts réaménaGés au sein de l’ancienne usine Piccard & Pictet. le bureau d’architectes ris_chabloz, charGé de la transformation du bâtiment, a utilisé les Grands volumes, la luminosité et les matériaux bruts tyPiques de cette architecture industrielle Pour créer une trentaine de lofts en PPe. rencontre avec antoine ris, l’un des architectes à l’oriGine de ce Projet d’enverGure. P ouvez-vous nous raconter la naissance de ce projet Z44Urban Property? Comment l’idée de réhabiliter l’ancienne usine Pic-Pic (Piccard & Pictet) a-t-elle vu le jour? Il faut d’abord rappeler que, lorsque cette usine a été créée, le quartier des Charmilles était une zone périphérique de la ville, à voca- 94 // 95 market.ch -décembre 2011 - janvier 2012 tion industrielle. Avec le temps, la ville s’est agrandie, la population s’est elle aussi étendue, et cette périphérie d’hier fait aujourd’hui partie intégrante du centre ville. En ce sens, vouloir conserver de l’activité industrielle lourde au centre ville est un non sens, et l’idée de transformer ce bâtiment industriel en logements est devenue une évidence. À cette époque, la zone n’autorisait pas ce changement d’affectation, il a fallu donc instruire un changement de zone. Bien que ce projet soit très bien accueilli, il faudra attendre que le long processus de changement du cadre légal permette à son tour cette reconversion. Aujourd’hui les autorisations ont été accordées, et le chantier vient d’être ouvert. Les lofts seront habitables courant 2013. Quels sont les différents types de lofts que l’on peut acquérir au sein de la résidence? Au fil du temps, la signification du mot loft s’est un peu éloignée de son sens d’origine. On parle maintenant de lofts dès qu’il y a de grands espaces à vivre. Dans le cadre de notre projet, il s’agit réellement de lofts, au sens premier du terme, c’est-à-dire d’anciens espaces industriels transformés en logements, à l’instar des premiers lofts newyorkais. Les objets que nous proposons sont tous très lumineux, grâce à leur orientation traversante et leurs généreuses fenêtres. Ils s’étendent sur des surfaces allant de 180 à 330 m2 et présentent de grands volumes et de belles hauteurs qui permettront de créer des espaces modulables en ce qui concerne les espaces nocturnes notamment. Nous immobilier // dossier allons par ailleurs procéder à une surélévation du toit du bâtiment. Le quatrième niveau de l’immeuble proposera alors des appartements en duplex, dont le toit aura été aménagé en spacieuses terrasses à vue panoramique. Comment avez-vous imaginé le design de ces appartements? Nous avons réellement souhaité perpétuer l’âme industrielle du bâtiment, conserver son patrimoine et ses principales caractéristiques que sont l’espace, la luminosité et les matériaux bruts. Nous avons donc gardé la structure porteuse en béton apparente et les grandes baies vitrées qui sont divisées à l’aide de fins profils métalliques. Grâce à des hauteurs de 4m sous plafond, nous avons eu l’idée de créer, sur la partie supérieure des cloisons, des parties vitrées qui permettront de laisser passer la lumière d’une pièce à une autre. Concernant les sols, nous avons opté pour des parquets en bois massif, composés de grandes planches. En définitive, nous avons essayé de restituer à travers nos interventions l’architecture simple, efficace et épurée qui caractérisait ce type d’édifice originairement. Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 94 // 95 immobilier // doSSier doSSier LoFTs d’eXcepTIoN Depuis plus de 30 ans, la tendance liée à la transformation d’anciennes usines en lofts est un fleuron de l’immobilier du luxe. Comment expliquez-vous le fait que ce type d’objets soit devenu une valeur sûre? La notion de luxe à nos yeux n’est pas tout ce qui brille, bien au contraire. Le luxe, c’est avant tout l’espace, la qualité de la lumière et l’authenticité des matériaux. Les lofts sont des objets rares et singuliers, et ce bâtiment en particulier fait partie du patrimoine industriel genevois. Du spa à la salle de fitness, en passant par la conciergerie, la résidence décline une vaste palette de services. Pouvezvous nous décrire ces équipements? La société immobilière CBrE qui est en charge du pilotage et de la commercialisation de ce projet a effectivement prévu d’intégrer de nombreux services sur-mesure, parmi lesquels une cave à vin et un parking souterrain. Un espace commun sera aussi mis à la disposition des habitants afin qu’ils puissent y organiser des réceptions, s’y rencontrer entre voisins. Cet espace a été imaginé comme un lieu d’échanges, dédié à la convivialité. L’immeuble est établi près du stade des Charmilles, qui va lui aussi être 96 // 97 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 MARINARINALDI.COM GENÈVE RUE DU RHONE 104 Tel. 022 810 15 20 ZÜRICH BLEICHERWEG, 8 Tel. 0044 222 17 33 TAILLES DE 40 À 54 immobilier // doSSier doSSier LoFTs d’eXcepTIoN réaménagé en parc. Pouvez-vous nous en dire plus? Le stade des Charmilles est en effet en cours de démolition. Le bureau d’architectes-paysagistes Hüsler et associés de Lausanne ont conçu un projet de parc aménagé sur l’emprise du stade mais aussi sur toutes les surfaces des anciennes usines Tavaro. Ainsi, les lofts bénéficieront eux aussi de cet écrin de verdure. La résidence compte en totalité 35 appartements disponibles. Combien d’objets ont déjà été réservés? Plus de la moitié des appartements ont trouvé preneurs à ce jour. Le projet a suscité un certain engouement, notamment grâce à un prix au mètre carré très raisonnable étant donné la qualité des objets. Il faut compter entre 8000 et 10000 francs/mètre carré, prix d’autant plus intéressant que ce bâtiment industriel est en passe d’être classé au patrimoine urbain de la ville. Quel est le profil des acheteurs? Les propriétaires de ces lofts sont à mon avis des personnes plutôt citadines, aimant la ville mais aspirant aussi à un certain calme. Ce peut être des personnes travaillant dans les organisations internationales, amenées à voyager pour des raisons professionnelles et donc en quête de proximité des transports. Proche du centre urbain, mais aussi de la gare et de l’aéroport international, l’emplacement de la résidence offre cette mobilité qui représente un atout considérable. Enfin, ce sont sans doute des personnes à la recherche d’un objet authentique, proposant à la fois espace, luminosité et sobriété. Selon vous, quelle est la valeur ajoutée de cette résidence par rapport à ce qui existe déjà à Genève? Je dirais une fois de plus sa singularité et son authenticité. L’identité industrielle du bâtiment a été préservée. Les objets que nous proposons se démarquent en cela de la production traditionnelle d’appartements. Leurs principaux atouts sont l’espace et la clarté qu’ils offrent, mais aussi leur emplacement, au cœur d’un magnifique parc et en plein centre ville, près des commerces et des transports. Actuellement en vente à Crans-Montana: Chalet de 300m2 avec piscine, sauna, espace jeux, 5 chambres À 250 m du départ du Funitel des Violettes Prix de vente: CHF 7 650 000.- Informations et visites: [email protected] www.royalchalet.com immobilier // logement Le Programme Bâtiments déploie ses effets Olivier Rau Secrétaire général de l’USPI Vaud Le Programme Bâtiments, l ancé au début de l’année 2010 par la Confédération et les cantons, comporte deux volets: le volet A, commun à toute l a Suisse, porte sur l’assainissement énergétique de l’enveloppe des bâtiments (meilleure isolation des toits, murs, sols, plafonds et fenêtres). À cet effet, la Confédération met à disposition 133 millions de francs par an, issus de l’affectation partielle du produit de la taxe sur le CO2 prélevée sur les combustibles. Quant au volet B, il comprend des programmes spécifiques à chaque canton et destinés à encourager le recours aux énergies renouvelables, la récupération de chaleur et l’amélioration des installations techniques des bâtiments. Les programmes cantonaux existent le plus souvent déjà depuis plusieurs années. La Confédération met à disposition 67 millions de francs par an issus de la taxe sur le CO2 sous forme de contributions globales, que les cantons com- plètent par une somme au moins équivalente. L’objectif du programme est bien entendu de réduire les émissions de CO2, tout en promouvant les énergies renouvelables. Si l’ensemble des mesures sont concrétisées d’ici à 2020, on peut s’attendre à une réduction des émissions annuelles de 1,5 à 2,2 millions de tonnes. Sur toute la durée de vie des mesures, soit près de 40 ans, le programme devrait permettre des économies de 35 à 52 millions de tonnes de CO2. La demande est forte Le premier rapport de gestion du Programme, qui vient d’être publié, montre que la première année d’exploitation a déjà permis d’enregistrer d’importants succès. C’est ainsi que plus de 29’000 demandes ont été déposées dans le cadre du volet A. 5’556 projets ont pu être terminés et près de 23 millions de francs versés. Ces subventions ont permis d’assainir énergétiquement une surface de quelque 530’000 m2 de toits, murs, sols, plafonds et fenêtres, ce qui correspond à 72 terrains de football. Dans le cadre du volet B, près de 69 millions de francs ont été versés en 2010 pour l’installation de capteurs solaires et pour la promotion de l’énergie du bois, des bâtiments Minergie, de l’exploitation des rejets thermiques et des pompes à chaleur. Des progrès d’ores et déjà réalisés Les mesures concrétisées ont eu de premiers effets positifs sur la protection du climat: en 2010, le Programme Bâtiments dans son ensemble a permis d’économiser près de 73’100 tonnes de CO2 et 373 GWh. Si l’on considère toute la durée de vie des mesures, cette économie correspond à 1,6 million de tonnes de CO2 et 8305 GWh. En 2010, le Programme Bâtiments a par ailleurs permis des investissements supplémentaires de l’ordre de 428 millions de francs dans le secteur du bâtiment et de l’industrie. Le rapport de gestion 2010 présente des faits et chiffres, ainsi que des exemples de projets. Il peut être téléchargé du site de la Confédération: http://www.news.admin. ch/NSBSubscriber/message/attachments/24846.pdf. Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 98 // 99 immobilier // publireportage P JOhN TAylOR À genÈve la suisse, un des Pays les Plus sÛrs au monde, offre Grâce à sa stabilité économique, son environnement social et culturel, sa situation GéoGraPhique et ses PaysaGes réPutés Pour leur beauté, une qualité de vie unique. c’est donc naturellement que john taylor, exPert de l’immobilier de luxe a décidé de s’installer en suisse afin de réPondre aux exiGences de sa clientèle internationale. notre aGence de Genève, qui ouvre ses Portes dans le quartier des affaires, à la rue du stand, ProPose les Plus belles ProPriétés de notre réseau en suisse et à travers le monde. 100 // 101 market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 résents dans les destinations les plus recherchées telles que ABU DHABI • CANNES • COUrCHEVEL • GENEVE • GSTAAD • LONDrES • MEGEVE • MErIBEL • MILAN • MONACO • PArIS • SAINT-JEAN-CAP-FErrAT • SAINT-PAUL DE VENCE • SAINT-TrOPEZ • notre agence de Genève bénéfice de la force d’un réseau très convoité. Nos collaborateurs vous guideront dans toutes vos démarches et mettront à votre disposition des services d’experts fiables dans les domaines de l’assistance bancaire, juridique, fiscale et notariale. Suite à l’ouverture de l’agence de Gstaad, John Taylor continue son expansion et ouvre une agence dans la non moins prestigieuse station de ski de Megève. À travers leurs compétences dans le domaine de la location saisonnière, nos agences de Gstaad et de Megève seront ravies de vous aider si vous souhaitez louer un bien d’exception à la montagne ou si vous désirez mettre en location le votre. John Taylor demeure, 145 ans plus tard, le partenaire immobilier des grands de ce monde. Cette longévité n’est pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’une part, de la succession d’hommes et de femmes à la tête de l’entreprise qui, dans un souci d’excellence et de perfection perpétuent le savoir-faire et l’éthique du métier – et d’autre part, du professionnalisme et du dynamisme de l’ensemble des collaborateurs qui, par une parfaite connaissance du marché de l’immobilier d’exception, se font un honneur de concrétiser les attentes d’une clientèle exigeante. John Taylor 57 rue du Stand, 1211 Genève Tel. 022 310 19 04 [email protected] www.john-taylor.com immobilier // publireportage Market.ch - décembre 2011 - janvier 2012 100 // 101 a new way of living in Geneva Scan me ! lofts lofts Duplex Penthouses On sale nOw ! 022 560 02 00 | [email protected] www.Z44.ch PROPRIÉTÉ XIX À 30MN DE BORDEAUX Ensemble de trois maisons rénovées sur un parc d’environ 1ha. Réceptions en enfilade, cuisine avec cheminée, 8 chambres et bain. 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