LE CHANT DES PARTISANS : un chant engagé Histoire. Fiche

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LE CHANT DES PARTISANS : un chant engagé Histoire. Fiche
LE CHANT DES PARTISANS : un chant engagé
Histoire. Fiche élève.
I– « Le chant des Partisans » : découverte.
B– La partition de musique du chant.
A- Paroles du chant des Partisans
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé,
partisans,
ouvriers
et
paysans,
c'est
l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille,
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau,
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau
camarades !
les grenades.
tuez vite !
: dynamite...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
II– Contexte et auteurs de ce chant .
C– Le manuscrit des paroles.
Une chanson connue sous le titre « Les Partisans ». Elle a été écrite à l’encre bleue sur trois feuillets
d’un cahier d’école. Le manuscrit d’origine est classé monument historique depuis 2006. Il a été donné au
musée de la Légion d’Honneur par un des auteurs, Maurice Druon.
E- Le chant, outil de combat de la Résistance en France.
Auteurs : Anna Marly (paroles en russe et musique); Joseph Kessel et Maurice Druon (adaptation en français); Germaine Sablon l'amène à sa forme finale et l’interprète.
Commanditaire : Emmanuel d’Astier de Vigie, chef du réseau Libération.
Date d’écriture : le 30 mai 1943 dans une chambre d’hôtel à Londres.
Diffusion : le soir même de sa création à Londres dans les studios de la B.B.C., en présence du général de
Gaulle. Il devient l’indicatif de l’émission « Honneur et patrie », mais indicatif sifflé pour que la mélodie
reste écoutable malgré le brouillage de la B.B.C. par les nazis. Les paroles ont été publiées clandestinement
dans les « Cahiers de la libération » à l’automne 1943. Les aviateurs britanniques parachutent cette chanson
en France. Le bouche à oreille la fait connaître. Les résistants la chantent dans les prisons ou au moment de
leur exécution. En 1964, il est relancé par André Malraux lors de la cérémonie d’entrée des cendres de Jean
Moulin au Panthéon de Paris.
D– Les auteurs.
Anna Marly
Joseph Kessel
Maurice Druon
Germaine Sablon
Chanteuse et musicienne, ayant vécu à
Paris mais réfugiée à
Londres depuis juin
1940. Elle compose la
musique et les paroles
originales en russe (sa
langue maternelle) en
1942.
Ecrivain et journaliste né en 1898 en Argentine, d’un père juif lithuanien, il vit en
Russie jusqu’en 1908, puis en France.
Correspondant de guerre en 1939-40, il
rejoint après la défaite la Résistance
(réseau Carte), avec son neveu Maurice
Druon. Avec celui-ci, il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres
et s’engager dans les Forces Françaises
Libres du général de Gaulle. Il écrit L’Armée des Ombres. Il finit la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la
nuit, survolait la France pour maintenir les
liaisons avec la Résistance et lui donner
des consignes.
Romancier et essayiste. Neveu de
Joseph Kessel. Il est né à Paris en
1918. Officier de cavalerie démobilisé en 1940. Evadé de France en
1942, il rejoint les Forces Françaises Libres à Londres. Il est alors
l’aide de camp du général d’Astier
de La Vigerie, puis attaché au poste
« Honneur et Patrie », chargé de
mission pour le commissariat à
l’Intérieur et à l’Information, correspondant de guerre auprès des
armées françaises et alliées jusqu’à
la fin des hostilités.
Née en France en 1899 d’un père compositeur, sœur de Jean Sablon (chanteur),
chanteuse et actrice. En 1940, elle quitte
Paris pour Saint-Raphaël. Elle héberge
alors Joseph Kessel et Maurice Druon.
Elle lutte contre l'occupant. En 1941, elle
se réfugie en Suisse, puis à Londres en
1943. Le 30 mai 1943, elle chante pour la
première fois : Le Chant des partisans, et
l'enregistre pour le film de propagande
Three songs about résistance d'Alberto
Calvacanti. Engagée dans la France libre,
elle poursuit la guerre en tant qu'infirmière avec la 1re division française libre
en Italie et en France.