Discours de la rentrée 2015 [PDF - 39 Ko ]

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Discours de la rentrée 2015 [PDF - 39 Ko ]
Madame la Rectrice de l’Académie de Toulouse, Chancelier des universités
Madame et Messieurs les députés
Madame la vice présidente du Conseil Régional, en charge de l’enseignement
supérieur, des finances et de l’égalité femme/homme
Monsieur le Maire de Toulouse, représenté par l’Adjoint au Maire en charge de
l’université, de la recherche et de l’enseignement supérieur
Madame le Maire de quartier centre ville, chère Julie
Mon Général, commandant de la région de gendarmerie Midi-Pyrénées
Monsieur le premier président de la Cour d’appel
Madame le procureur général près la CA de Toulouse, représentée par Madame
le Substitut général
Monsieur le Président du tribunal administratif de Toulouse
Madame et Monsieur les Procureurs de la République de Foix et Toulouse
Monsieur le juge de la Cour européenne des droits de l’homme
Monsieur le Directeur interrégional des services pénitentiaires
Monsieur le Directeur de l’Ecole Nationale supérieure d’application de la police
nationale
Monsieur le président du Tribunal de commerce de Toulouse
Monsieur le président du Conseil des prud’hommes de Toulouse
Monsieur le représentant du président de la Chambre de commerce et d’industrie
Madame et Messieurs les bâtonniers de l’ordre des avocats de Toulouse et
Castres
Monsieur le président de l’Ecole des avocats
Monsieur le président de la chambre interdépartementale des notaires
Monsieur le président de l’Ecole du notariat
Monsieur le président de la compagnie régionale des commissaires aux comptes
de Toulouse
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Monsieur le président de la chambre départementale des huissiers de justice de
la haute Garonne
Madame, Messieurs les directeurs juridiques d’entreprises
Mesdames et Messieurs les professionnels qui participez à la conception et à la
dispense des enseignements et à l’insertion professionnelle des étudiants
Monsieur le Président de l’université Toulouse Capitole
Madame le vice doyen de la Facultés de droit Pau
Messieurs les directeurs de TSE et de l’IAE et Madame et Messieurs les vice
présidents de l’université Toulouse Capitole
Mesdames et Messieurs de la scolarité de droit, du service des formations
professionnalisés, de la scolarité générale, des administrations centrales, des
bibliothèques et du service d’entretien
Chers Collègues, Chers parents et amis
Mes chers étudiants bien aimés
A la requête générale, je vous demande de vous projeter en 2047, sur les bords
de la Garonne.
Une jeune dame, notaire dans la région, qui a maintenant 55 ans et était dans
l’amphithéâtre Despax en 2015 en qualité de Major du Master Droit Notarial,
déjeune avec sa meilleure amie de Faculté de droit, du même âge, fonctionnaire
aux services administratifs du Conseil Régional de la nouvelle Région qui était
dans la même amphi, étant Major du Master 2 Collectivité territoriales. Vous
comprenez donc qu’en 2047, les fonctionnaires et les notaires sont encore des
acteurs importants de la vie publique.
Te rappelles-tu de cette belle cérémonie des lauréats de la Faculté de droit de
Toulouse de 2015 ? Bien sûr, réponds la notaire, toujours très soucieuse des
précisions.
En cette année là, et plus précisément le 1er octobre, un nouveau comandant de
la Région Gendarmerie MP avait été nommé, le Général CLOUZOT que le
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doyen avait salué. Comme les années précédentes, l’amphi Michel Despax était
plein d’étudiants, de leurs familles, de personnalités importantes, d’enseignants
chercheurs et de personnels administratifs et des bibliothèques pour honorer les
lauréats de la faculté de droit.
L’actualité était focalisée sur les migrants, et le doyen de la faculté de droit,
commença son discours par cette question là, interpellant l’assistance.
Dans ce 21e siècle, faut-il attendre d’avoir une photo d’un enfant mort sur une
plage pour que les européens se rendent compte du drame des migrants alors
même que des guerres en IRAK, en LIBYE, en SYRIE ont poussé de
nombreuses personnes à quitter leurs pays pour se rendre ailleurs simplement en
vue de survivre ?
La Faculté de droit de Toulouse a toujours développé un accueil des étudiants
étrangers – migrants par excellence, certes dans la limite des possibilités et des
moyens, dans le respect des lois mais toujours avec bienveillance et humanité
car rien de remplace cette dernière qualité.
Qui peut me citer, avait ajouté le doyen, des migrants très célèbres et des moins
célèbres de notre pays? Suivez mon regard.
Le doyen que je suis – classé dans les migrants moins célèbres – n’est pas né à
Toulouse et vient des tropiques. Mais mettons entre parenthèse ce cas personnel,
on peut citer par exemple Maria Salomea Sklodowska, Maria qui, Marie Curie
bien sûr, double prix nobel. Comment oublier notre héros national le plus
célèbre, le Général De Gaulle, lui-même migrant en 1940? Plus proche de notre
Faculté, André Hauriou, professeur dans cette maison, n’a -t-il pas été migrant
en Algérie au moment de la même guerre ?
Mesdames et Messieurs, ajouta-t-il dans un ton très solennel
Trois liens unissent les hommes : le lien de sang, le lien de sol et le lien de cœur
Le toulousain est celui qui est né de parents toulousains. Moi, je ne le suis pas
sur ce critère.
Le toulousain est ensuite celui qui est né à Toulouse. Mes enfants le sont mais je
ne le suis pas.
Le toulousain, c’est enfin celui qui vit à Toulouse, qui aime cette ville. Je le suis,
nous le sommes tous.
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Qui peut dire lequel de ces liens est le plus important ? le sang, le sol ou le
cœur ?
J’ai la naïveté de croire que sur cette terre, il y aura toujours des personnes
de cœur pour accueillir ceux qui sont victimes de guerre.
Puis le doyen revint à une question plus liée à la Faculté de droit et à
l’université, également dans l’actualité : celle de la sélection à l’université
De nouveau, il interpella l’assemblée par sa formule quand il voulait faire
sérieux
Mesdames et Messieurs
Chers collègues
Aujourd’hui, on entend beaucoup parler de sélection à l’entrée de l’université ou
de sélection en Master 2,
Si j’étais mauvaise langue – ce que je ne suis pas comme le savent mes étudiants
– je me limiterais à la seule polémique mais je vais aller au-delà non sans poser
une question importante
Savez-vous dans quels établissements sont les enfants de certaines personnes
parmi celles qui contestent aux facultés de droit et aux universités le droit de
sélectionner ? Leurs enfants sont …. dans les écoles d’ingénieurs, les écoles de
commerce ou des écoles sélectives. Oh pardon, elles sélectionnent et c’est mal.
Non car c’est bien pour leurs enfants et pas bien pour ceux des autres
Chers étudiantes, chers étudiants, ne soyez pas dupes : La sélection est à votre
avantage car chacun doit, selon sa volonté, ses capacités et son mérite, pouvoir
faire les études de son choix. Le mieux pour vous orienter, ce sont encore vos
enseignants chercheurs. Tout cela est fait dans votre intérêt, pour vous donner un
avantage concurrentiel par rapport aux autres étudiants et les meilleurs facultés
de droit contribuent ainsi, par ces systèmes, à vous donner le meilleur de
l’université – grâce à une recherche de qualité – et le meilleur des grandes
écoles, grâce à un enseignement innovant, et au prix du service public.
Soyons clair, le juriste, l’universitaire doit l’être :
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Deux questions distinctes se posent donc : la sélection à l’entrée de l’université
et celle en Master.
Sur la prétendue sélection à l’entrée de l’université, à la Faculté de droit de
Toulouse, aucun étudiant méritant n’est laissé au bord de la route. Certes,
certaines filières sont à capacité limitée. L’une d’entre elle, dont je suis le plus
fier pour car elle a été mise en place, avec l’Ecole de Management IAE de
Toulouse, à la demande du monde socio économique, avec l’aide d’AIRBUS et
de PIERRE FABRE que je ne remercierais jamais assez, est la filière droit et
Gestion. Dans ces filières à capacité limitée, on peut offrir aux étudiants
sélectionnés un programme spécifique de haut niveau. Chacun ici sait que par
petits groupes, des innovations pédagogiques peuvent plus facilement être mises
en place. Je peux comprendre que certains s’interrogent
Chez nous, et j’y suis très attaché, deux écueils critiquables sont évités. D’une
part, aucun étudiant méritant n’est laissé au bord de la route. Ce terme de
sélection est inapproprié à ce niveau : aucun étudiant ne se trouve privé de la
possibilité d’accéder à la première année de licence car à côte de ces filières à
double compétence thématique ou linguistiques existent des filières plus
classiques tout aussi innovantes qui contribuent à former des notaires,
magistrats, avocats, huissiers….Qui peut leur enlever le qualificatif
d’excellence ?
D’autre part, tous les moyens ne sont pas concentrés sur ces filières dites
sélectives, au détriment des filières classiques, car je suis très attaché au fait que
nous sommes un service public. La Faculté de droit fait des efforts importants en
faveur de tous les étudiants, notamment ceux les plus en difficultés et je garanti
au nom de la Faculté, un égal accès au savoir. Par des dispositifs d’anticipation
et même d’aide, chacune étudiant, surtout en Licence première année bénéfice
d’une aide en cas de besoin.
Sur la sélection en Master 2 , le doyen précisa qu’il s’adresse surtout, aux
juridictions administratives, souhaita la bienvenue au nouveau président du
tribunal administratif de Toulouse, Monsieur Christophe Laurent.
Mesdames et Messieurs, poursuivit le doyen, solennel
Quelle université publique voulons nous ? A l’heure actuelle, il y a un débat
chaotique sur la sélection en Master, avec un prolongement devant les tribunaux
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administratifs, dans l’attente d’une décision du Conseil d’Etat que j’espère
favorable aux étudiants eux-mêmes c’est-à-dire validant la sélection actuelle
entre les deux années du Master en attendant la mise en place d’une sélection à
l’entrée du Master.
N’ayons pas peur des mots : ce n’est pas mon genre. Ma seule boussole sur cette
question : l’intérêt de mes étudiants. Une décision validant la sélection en
Master est favorable aux étudiants.
Mes chers étudiants, les futurs employeurs en face de vous savent qu’il est
impossible de former dans les meilleurs master les meilleurs étudiants qui
deviendront des cadres excellents si plutôt que d’être à 25 on est à 600. Certains
Master de la faculté de droit ou des autres composantes de l’université ont 600
demandes : il est impossible de former ces étudiants et de viser en même temps
l’excellence.
Que diraient les employeurs de nos étudiants, formés à 600 en Master face aux
étudiants des écoles d’ingénieurs ou des écoles privés formés à 20 ou 25 ? Tout
cela se retournerait contre vous, mes chers étudiants et ce combat, c’est pour
vous qu’avec les directeurs de composantes et de départements, tous les
collègues, les administratifs, nous le menons, appliquant ainsi à la lettre des
principes partagés. La Faculté de droit est une autoroute vers l’emploi, une des
étapes terminales de cette autoroute est le Master 2 et je me battrais de toutes
mes forces, pour qu’il n’y ait pas de dérapage au moment de sortir de l’autoroute
pour rejoindre le monde de l’emploi. Au bout du combat est la victoire :
L’excellence est à la Faculté, à l’université et elle le restera.
Je peux comprendre que cette sélection interroge : mais je vais rassurer encore
ici les parents. A la faculté de droit – et la situation est proche dans les autres
composantes– entre la formule en présentiel, en formation continue et en
formation à distance, nous arrivons à trouver à chaque étudiant de Master 1, une
place en Master 2 : personne de méritant n’est laissé au bord de la route.
L’excellence de l’enseignement (et de la recherche) est présente. Elle va de pair
avec la dimension humaine de la Faculté et de l’université. La Méritocratie est
là, mais elle est accompagnée par la solidarité, avec de très nombreux boursiers,
la faculté étant une des seules à les exonérer dans les DU.
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Je me souviens bien de cette partie du discours sur la sélection en Master, dit la
notaire à son amie mais un peu un peu moins de la partie sur la COMUE,
l’université Fédérale ou le PRES…
Cette année là, dit alors la fonctionnaire, plus à l’aise, des regroupements
d’université avaient été suggérés, par les pouvoirs publics et chaque grande ville
universitaire cherchait sa formule entre les fusions et les simples regroupements.
Il y avait une Comue Université Fédérale Toulouse MP, une université Toulouse
Capitole et des composantes notamment la faculté de droit. La nouvelle entité
devait être une entité du « plus », sur le principe de la subsidiarité. Le mieux ne
devait pas être, dans la paysage universitaire l’ennemi du bien. Pourquoi la
COMUE pourrait-elle mieux faire ce que les universités membres faisait déjà
très bien ?
Le même principe devrait s’appliquer entre l’université Toulouse Capitole et ses
compétences. Chacune des composantes a des points forts et parfois des points
faibles. Les points forts des uns doivent permettre de tirer vers le haut les autres,
menant ainsi le navire à bon port. Une université solide, suppose des
composantes toutes aussi solides sinon ce serait un géant aux pieds d’argile.
En cette année là, ajouta la notaire, le doyen évoqua également la nouvelle offre
de formation de la Faculté de droit à partir de 2016, avec une prise en compte
des grands enjeux de la société (climat, ruralité, transport, numérique,
libertés…), les grands secteurs d’emploi, les influences de l’international et de
l’européen et indiqua que la faculté proposait notamment des Master spécialisés
en cybercriminalité, droit des libertés, droit et Gestion, Eco droit, droit fiscal….
L’année 2016 allait donc voir une offre de formation en droit excellente car plus
lisible, cohérente, diversifiée, innovante et professionnalisante bénéficiant d’une
recherche de qualité et l’apport des professionnels du droit que le doyen
remercia.
Le doyen avait été un peu inquiet, presque même triste, au moment d’évoquer
l’importante baisse de la TA mais son optimisme naturel avait repris le dessus et
il remercia toutes les entreprises qui avaient versé la TA à la Faculté et à ses
Master 2, insistant sur le fait que les effectifs augmentaient, les budgets
stagnaient ou baissaient et la TA était donc un des moyens permettant de
maintenir la qualité des Master.
Comme tous les ans, dit la notaire, les lauréats et leurs parents attendaient que ce
doyen très bavard, se taise pour qu’ils reçoivent leur récompense.
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Il s’adressa pour terminer à ses étudiants, surtout ceux de Master 2
Mes chers étudiantes, Mes chers étudiants,
Vous voila à la sortie de l’autoroute vers l’emploi qu’est la Faculté de droit
Pendant 5 ans pour les uns, deux ans pour les autres, la Faculté a assuré votre
bien être et contribué à votre insertion, grâce à des enseignants chercheurs de
très haute qualité, des scolarités très efficaces, des bibliothèques et
bibliothécaires disponibles, une administration de la faculté et de l’université
que tout le monde nous envie, une relation très harmonieuse entre les
composantes
Maintenant vous allez rechercher un travail
N’ayez pas peur, soyez audacieux
Vous avez été bien formé, recevant le meilleur de l’université et celui des
grandes écoles.
Vous avez donc un avantage concurrentiel important
Certains d’entre vous ont déjà trouvé un emploi à la hauteur de leur formation.
Pour d’autres, il faudra patienter, peut-être 3 ou 6 mois et je sais d’expérience
que pour ceux là, ces mois sont un enfer
Rappelez vous cette phrase de Winston Churchill, « quand tu traverses l’enfer,
surtout continue à avancer ». Au bout de cette période se trouve un emploi.
Quand vous l’aurez, n’oubliez pas de revenir à la Faculté de droit de Toulouse et
à l’université Toulouse Capitole lui apporter un peu de ce qu’elle vous a donné.
Quant à la Faculté de droit, votre Faculté, elle ne sera jamais une faculté de race
blanche
Elle sera toujours une Faculté d’excellence, d’innovation, de tolérance, ouverte
sur l’Europe et sur le monde
Et le doyen remercia l’assemblée.
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