Télécharger - Marion Ablain
Transcription
Télécharger - Marion Ablain
26-27 octobre 2013 COULISSES La valise de Cerdan aux enchères AFP Les musiciens descendent dans le métro sur casting TOUT pEUT arrIvEr Cette valise que Marcel Cerdan transporte ici tout sourire, pour aller affronter le boxeur Jake La Motta à Detroit, en juin 1949, sera proposée aux enchères le 6 novembre, à l’Hôtel Drouot, à Paris. Elle accompagnait le champion de boxe français lors du crash de son avion, le 27 octobre 1949. Elle est estimée entre 5 000 et 10 000 €. Dariya l’Ukrainienne, chante l’Ave Maria dans le métro. Le déhanchement des robots testé au Japon Marion ABLAIN Paris : 300 stations, 5 millions de voyageurs par jour… Au milieu des gens pressés, des musiciens tentent de se faire entendre. Pour pouvoir jouer dans le métro, ils doivent être accrédités. La RATP organise tous les six mois des castings. Près de 2 000 candidats s’y présentent chaque année. Plongée dans les coulisses d’un de ces recrutements. Musique des Balkans, chanson, pop… Cet après-midi-là, neuf formations se sont succédé sous l’œil du jury. qui n’ont pas la carte ne font ça que pour le business. Les autres veulent tester leur musique auprès du public, avoir de la visibilité et se faire de l’argent de poche. » Cet après-midi-là, neuf formations vont défiler dans la pièce exiguë, accessible par un escalier en colimaçon raide à avaler pour les contrebasses. Comme dans un vrai casting, les passages (deux chansons) sont filmés. En arrière-plan, une affiche reproduit un pan de mur de métro en carrelage blanc, plus pimpant qu’un original, grisé par le temps. Le jury compte quatre femmes salariées de la RATP et deux voyageuses habituées du dédale métropolitain. Toutes cherchent la musique qui séduira l’oreille aux heures de pointe. « On veut surtout mettre un veto à ce qu’on ne veut pas entendre », lâche Noluenn. Jazz-manouche, pop/folk, reggae, soul, chanson… Les shows se succèdent, plus ou moins bien menés. Des talents certains se dégagent, comme la jeune chanteuse Siân Pottok, déjà signée chez le géant Universal. Les jurés sont sous le charme. Qu’est-ce qui pousse ces artistes à vouloir jouer dans un lieu enterré, peuplé de gens pressées ? « Je veux m’éclater », répond brièvement Siân. « C’est formateur, lance une autre musicienne. Ça permet de tester notre répertoire. Si les gens ne s’arrêtent pas, il faut se poser des questions. » Tester son répertoire « S’ils arrivent à capter l’attention de gens qui ne sont a priori pas là pour les écouter, c’est gagné », avance Antoine Naso. Philippe, 31 ans, joueur de kantélé (harpe finlandaise), veut s’imposer quinze heures de métro hebdomadaires pour travailler son instrument et gagner des sous, car les temps sont durs. « J’ai toujours joué dans des lieux publics. Mais j’en ai marre des bars où tout le monde boit des coups et personne n’écoute. » « Choisis une station avec une bonne acoustique. Ne la teste pas qu’une fois, persévère », lui conseille Simon à la sortie. Ce musicien et chanteur de 30 ans est un habitué. Il se présente pour renouveler sa carte. Simon Carrière a quitté Grenoble il y a quatre ans pour tenter sa chance à Paris. Le métro s’est imposé. Un moyen de se faire connaître, plus qu’une fin en soi. Il y descend quatre à cinq fois par semaine avec ses 40 kg de matériel pour des sessions de plusieurs heures. Et multiplie aussi les « concerts à la surface ». « Ça peut être démoralisant, reconnaît-il, tout en refusant de divulguer ses gains. Mais c’est un bon moyen de rencontrer les gens. » L’an dernier, il a été embauché pour mettre de l’ambiance dans trois mariages de voyageurs, croisés dans les couloirs. Mais le mythe du producteur qui s’arrête pour proposer de signer un disque, il n’y croit pas. Sur les murs du local, s’affichent les noms de célébrités passées par la case métro : Keziah Jones, Ben Harper, Zaz, ou plus récemment la chanteuse Irma. Si certains ont effectivement été découverts sous terre, beaucoup se sont juste servis du lieu pour se rendre populaires. « Musiciens du métro » est d’ailleurs devenu une sorte de label. Un tremplin pour jouer sur la scène de grands festivals comme Art Rock à SaintBrieuc, Rock en Seine et Solidays à Paris. La chaîne W9 s’en est emparé en organisant une émission spéciale façon Nouvelle star. Mais tous ne passent pas à la télé. À Montparnasse, l’un des grands boulevards souterrains, Dariya chante Ave Maria, accompagnée de son magnétophone. Postée contre un mur publicitaire avec son chariot ; sur lequel repose en évidence son accréditation, cette Ukrainienne de 51 ans ne semble plus faire attention au flot de voyageurs qui courent, souvent sans la voir. Dans un français fragile, elle laisse entendre qu’à son arrivée en France, en 2002, elle rêvait de mieux. -300€ Les jours destockage « Merci, merci ! » Cette danseuse joue le jeu comme s’il était vrai, cet admirateur au bouquet de fleurs peint à la bombe sur la porte du Hustler Club de New York. Encore un coup de Banksy ! L’artiste de rues britannique, dont une œuvre exécutée au pochoir a atteint récemment la somme de 1,4 million d’euros aux enchères, défie depuis plusieurs jours les autorités de Big Apple. Michael Bloomberg, le maire de la ville, peut bien s’étrangler de rage, l’artiste laisse régulièrement et sans autorisation, ses graffs un peu partout. Texte et photos : Marion ABLAIN. -200€ -100€ jusqu’au 12 novembre Ouvert les 1er et 11 novembre L’ImagE Photo non contractuelle Disponible en ligne sur www.maliterie.com Magasin de Rennes Nord - Route du Meuble Commune de Montgerval, sur le parking des Ets THEZE - 02 99 45 01 76 Le lundi : 14h00 à 19h00 / Du mardi au samedi : 10h00 à 12h30 et 14h00 à 19h00 Reuters Ça se passe dans un petit local du XIe arrondissement. À l’automne et au printemps, des centaines de musiciens s’y pressent pour passer des auditions qui leur permettront de jouer à Opéra ou Bercy… Enfin, dans les stations du métro parisien. Pour jouer sur « l’une des plus grandes scènes parisiennes », vante la RATP dans son appel à candidature, il faut montrer patte blanche. Et avoir une carte, à renouveler tous les six mois, en repassant par la case « casting ». 2 000 personnes se présentent chaque année pour 300 accréditations officielles. Elles seraient autant à jouer de manière illégale, glisse Antoine Naso, qui chapeaute le dispositif depuis sa création, en 1997. « À l’époque, il y avait une grosse population de mendiants et de musiciens ambulants dans le métro », explique-t-il. La RATP a voulu mettre de l’ordre. Les deux clans officiels/non-officiels n’auraient, selon Antoine Naso, pas les mêmes motivations. « Ce ne sont pas les mêmes artistes. Ceux Joue-la comme Elvis, petit robot ! Pour donner une démarche élégante à leurs robots, des chercheurs japonais leur font appliquer ce que la chanteuse Miley Cyrus a aussi vite pigé que le King : tout est dans le déhanchement. Une équipe de l’Institut de l’université Waseda deTokyo a donc fait naître des créatures de 2e génération, dotées d’une taille et d’articulations, capables de rouler des hanches et de lever la jambe. -400€ -50€