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LAUSANNE MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS mcb a Info rm atio n aux enseignant-e-s Une nouvelle exposition au Musée cantonal des beaux-Arts à découvrir avec vos classes du 25 septembre 2015 au 3 janvier 2016. Visite commentée pour les enseignant-e-s le 30 septembre à 12h30. G i u s e p p e P e n o n e. Regards croisés Gli anni dell’albero più uno (détail), 1969. Encre typographique et crayon sur papier. L’ExPOSITION Grand nom de l’art contemporain, Giuseppe Penone (Italie, 1947) est associé au mouvement de l’arte povera (art pauvre). Son œuvre se caractérise par l’usage de matériaux comme le bois, les feuilles d’arbre, le bronze ou encore le graphite avec lesquels il interroge les liens entre le corps humain et la nature. À Lausanne, c’est le dessin qui sert de point de départ : l’exposition présente de nombreuses esquisses et travaux préparatoires ainsi que des dessins d’artistes majeurs issus de sa collection personnelle (Giacometti, Malevitch…). ces ensembles dialoguent et mettent en évidence la diversité des univers, des techniques, des temps de création, des lignes et des surfaces ainsi que leurs points de rencontre. Au fil de l’exposition, vos élèves auront l’occasion de découvrir et confronter une centaine de dessins de Giuseppe Penone datant de 1967 à 2006 et 13 dessins d’autres artistes. En parallèle, ils pourront observer des sculptures de Giuseppe Penone, l’une monumentale, et deux grandes compositions réalisées grâce à la technique du frottage, autres déclinaisons du travail de l’artiste qui fait de la nature le fond et la forme. Amedeo Modigliani, Cariatide aux bras levés, 1913. Crayon sur papier. Giuseppe Penone, Studio per gesto vegetale [Étude pour geste végétal], 1984. Encre de Chine sur papier Japon. qUELqUES cLéS POUR AbORDER L’ExPOSITION Verde del bosco con camicia [Vert de la forêt avec chemise], 1984. Frottage de feuilles et couleur végétale sur toile, chemise. L’arte povera, c’est quoi ? Fondé à la fin des années 1960 par le critique d’art Germano Celant, l’arte povera (art pauvre) est un mouvement qui réunit des artistes italiens défiant la société de consommation et l’industrie culturelle. Contemporain des événements contestataires de 1968, l’arte povera s’inscrit dans la revendication politique et humaniste d’une « autre société ». Le recours à des matériaux naturels comme la terre, le bois ou le sable se double de la simplicité des formes et des gestes créateurs : la « pauvreté » est envisagée par les artistes comme « un dépouillement volontaire des acquis de la culture » pour atteindre la vérité originelle du corps et de ses perceptions. « D’une façon consciente ou inconsciente je crois que les artistes de cette époque ont eu cette préoccupation et une nouvelle réflexion sur le langage possible de l’art est née. Moi, j’ai cherché des images et des actions simples qui mettaient en relation mon corps avec la nature. » Giuseppe Penone Nature et art L’un des thèmes principaux de l’arte povera est la relation directe avec l’environnement naturel. Dans les œuvres de Giuseppe Penone, nature et art se mêlent étroitement, à la recherche d’une mémoire enfouie au cœur du matériau. Sa grande composition Verde del bosco con camicia [Vert de la forêt avec chemise] prend l’empreinte de troncs d’arbres par le frottage de feuilles sur la toile* et, parmi les branchages ainsi dessinés, Penone intègre une chemise blanche, présence humaine, métonymie du corps ou encore métamorphose de l’artiste en arbre. « Travailler avec des éléments ou matériaux naturels signifie dialoguer avec des éléments de la réalité qui nous entoure, tant celle d’aujourd’hui que celle de nos ancêtres dont nous partageons les mêmes émotions et sensations. Cette communion de valeurs avec le passé permet de nous identifier avec la culture, l’art et la poésie qui nous ont précédés. » Giuseppe Penone * Technique du frottage : Appliquer une toile ou un support papier sur un objet, et réaliser une empreinte en révélant la surface et/ou la silhouette de l’objet avec un crayon, un fusain ou des feuilles d’arbre compressées entre ses doigts. Forme et matière Depuis l’Antiquité grecque, la forme et la matière n’ont cessé d’être opposées, souvent considérées comme deux termes complémentaires : la matière serait une entité indéterminée que la forme viendrait ordonner. La Spazio di luce [Espace de lumière], 2008. Bronze, or, 8 éléments. sculpture classique adhère à cette conception. À l’opposé, Giuseppe Penone – comme de nombreux artistes dès les années 1960 – s’intéresse au matériau non manufacturé, à la forme naturelle de la matière : il s’agit de révéler la nature plutôt que de la déformer ou la façonner. C’est l’essence de la matière qui conduit à la forme. Nature et humain Loin des réalisations monumentales des représentants américains du land art*, Giuseppe Penone, dans la relation qu’il entretient avec le monde végétal, prend un point de vue humain comme échelle. Il met en relation son corps et la nature dans un dialogue intimiste : il glisse l’empreinte de son propre corps coulée en plâtre dans le lit d’un ruisseau, il superpose l’empreinte d’une feuille morte et un relevé de pigments déposés sur sa peau, il laisse la trace de ses mains sur un tronc d’arbre enduit de cire. Ailleurs, ce sont les silhouettes humaines qu’il dessine qui semblent se transformer en végétaux. * Land art : Réalisations effectuées dans la nature, hors des musées et des galeries dès le fin des années 1960. Elles prennent la nature comme support pour la modifier en la sculptant ou en la marquant plus ou moins durablement. Le foglie della pelle [Les feuilles de la peau], 2004. Pigments et ruban adhésif sur papier. POUR PRéPARER, ANIMER OU cOMPLéTER LA VISITE DE L’ExPOSITION PISTES PÉDAGOGIQUES Enseignement primaire et secondaire : Lignes : Dans les dessins de Penone, repérer différents types de lignes et les reproduire dans un carnet pour constituer un répertoire graphique (lignes continue, ondulante, hachée…). À partir de ces lignes, faire un dessin personnel, figuratif ou abstrait (les lignes peuvent être répétées, agrandies, diminuées…). Empreintes : Tester la technique du frottage sur différentes surfaces et avec différents outils (feuilles d’arbre, fusain, graphite…). Réaliser son autoportrait à partir de ces empreintes. Matières et formes : Chercher différentes matières et les formes auxquelles elles pourraient être associées. Existe-t-il une forme « naturelle » à chaque matière ? (bois – arbre, marbre – rocher, eau – flaque, etc.). Faire varier ces associations et discuter des effets produits (une flaque de bois, un arbre en eau…). Assembler librement des formes et des matières naturelles et artificielles, chercher des combinaisons insolites. Enseignement post-obligatoire : Arte povera : Comparer le travail de Penone avec les œuvres d’autres représentants de l’arte povera (Mario Merz, Michelangelo Pistoletto, Jannis Kounellis…) et d’autres artistes contemporains qui ont cherché à redéfinir la sculpture (Donald Judd, Robert Morris, Richard Serra...). Métamorphoses : Étudier le mythe d’Apollon et Daphné, lorsque fuyant les ardeurs du dieu, cette dernière est transformée en laurier (Ovide, Les Métamorphoses, « Apollon et Daphné ») ou encore le chant XIII de L’Enfer de Dante, où les arbres saignent dans la terrifiante forêt des suicidés qui abrite Piero delle Vigne, noble florentin transformé en arbre pour expier sa faute. Arts visuels et philosophie : Discuter et expérimenter la conception de la sculpture d’Aristote selon qui la forme latente est contenue dans le bloc matière, et l’artiste, par la taille, la fait exister dans la réalité. bIbLIOGRAPhIE Bernard Fibicher (éd.), Giuseppe Penone. Regards croisés, catalogue de l’exposition, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts et 5 Continents, 2015. Frédéric Paul, Giuseppe Penone, archéologie, Actes Sud, Arles 2014. Giuseppe Penone. Le regard tactile. Entretiens avec Françoise Jaunin, La Bibliothèque des Arts, Lausanne 2012. Didier Semin, Minéralogies végétales. Penone à Venise, L'échoppe, Paris 2008. Georges Didi-Huberman, Être crâne. Lieu, contact, pensée, sculpture, Editions de Minuit, Paris 2000. DOSSIERS PÉDAGOGIQUES Giuseppe Penone http://mediation.centrepompidou.fr/educatio n/ressources/ENS-penone/penone.html Arte povera http://mediation.centrepompidou.fr/educatio n/ressources/ENS-ArtePovera.htm Le service de médiation culturelle du Musée est à votre disposition pour développer des visites guidées adaptées à l’âge de vos élèves, à vos projets pédagogiques et programmes d’enseignement. REGARDER, DécRyPTER, cOMPARER, S’éTONNER, échANGER… POUR LES écOLES POUR LES ENSEIGNANT-E-S Visiter l’exposition avec sa classe (sans guide) Visite commentée réservée aux enseignant-e-s Heures d’ouverture du Musée : Ma-ve 11h-18h / sa-di 11h-17h Mercredi 30 septembre à 12h30 (sur inscription) Entrée gratuite (aussi pour les enseignant-e-s souhaitant préparer leur visite) À disposition du jeune public (dès 6 ans) à l’accueil du Musée : un livret-découverte avec des activités de dessin, de recherche d’information, d’imagination. Dessiner dans l’exposition À disposition des classes à l’accueil du Musée : des sous-mains à emporter dans les salles. Visite et entrée gratuites TOUT PUbLIc conférence de Didier Semin, historien de l’art et professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris : Giuseppe Penone : le temps des arbres, le temps des pierres, le nôtre. Jeudi 26 novembre à 20h Entrée libre bénéficier d’une visite commentée gratuite pour sa classe Du lundi au vendredi (sur réservation au minimum 10 jours avant la visite) Ouverture spéciale dès 9h Visite interactive adaptée à l’âge des élèves (de 4 à 18 ans) Informations sur : www.mcba.ch > Médiation Photos : Archivio Penone © 2015, ProLitteris, Zurich Durée de la visite : 1h PRATIqUE Réservations et renseignements Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne Palais de Rumine Place de la Riponne 6 Tél. : 021 316 34 45 Fax : 021 316 34 46 E-mail : [email protected] Accès Bus no 1, 2 : arrêt Rue Neuve Bus no 7, 8 : arrêt Riponne-M.Béjart Métro M2 : station Riponne-M.Béjart Médiation culturelle Sandrine Moeschler www.mcba.ch