Les avatars de Vishnu Généralités
Transcription
Les avatars de Vishnu Généralités
Les avatars de Vishnu Généralités Un avatar, en sanskrit « descente », au sens de « descente du ciel » est l'incarnation d'une divinité sur terre, en réponse à un besoin de l'humanité. Voici ce que nous en dit J-C Carrière dans son Dictionnaire amoureux de l'Inde (2001). De toutes les divinités qui, à plusieurs reprises sont descendues parmi nous, qui ont connu des avatars, Vishnu est le plus célèbre. Certains illuminés n'hésitent pas à dire que la série des six premiers avatars suit d'assez près l'histoire de la vie sur la terre. Cela commence par un poisson nommé Matsya, première forme « descendue » de Vishnu, en période de déluge. Nous sommes nés dans l'eau. Nous en sortons, mais pas encore complètement, avec le deuxième avatar, la tortue Kurma, animal amphibie, qui aurait supporté le pivot du monde lors du fameux barattage de la mer. Vient ensuit la première forme terrestre, celle d'un sanglier nommé Varaha, qui sauva la terre qui s'engloutissait (Vishnu descend toujours quand les choses vont mal). Après le sanglier, l'homme à la tête de lion, Narashima, qui nous délivra d'un démon terrible. Un homme-lion, être hybride, à mi-chemin entre l'animal et nous-mêmes. Vamana, le cinquième avatar, est enfin un homme, mais sous l'apparence d'un nain : un Néandertalien, si on veut, ou un homme de CroMagnon. Ce nain grandit d'un seul coup, devint gigantesque, et délimita un espace immense en trois enjambées. Ce sont les « trois pas de Vishnu », le grand arpenteur. Parashumara, l'homme à la hache, porte le numéro 6. Il est un homme complet, le premier de la liste, et figure en bonne place dans le Mahabaratha où il donne à Karna l'arme totale, geste bien imprudent du mainteneur du monde en l'état qu'est Vishnu. Parashurama eut pour mission de détruire la caste des guerriers, et de rétablir l'autorité des brahmanes. C'est en tout cas ce que racontent les brahmanes. Rama et Krishna, héros des grandes épopées hindoues, sont les avatars suivants. Tous deux ont bien tenu leur rôle. En ce qui concerne Krihsna, qui descendit au temps de la grande bataille, il fallut payer le prix fort : dis-huit millions de morts. Mais la vie fut sauvée. Quelques-uns ont prétendu que le Bouddha était le neuvième avatar, mais la plupart des Bouddhistes récusent ce qu'ils considèrent comme un essai de récupération. Quant au prochain avatar, qui s'appelle Kalki, il viendra à la fin de l'époque présente, qui est le Kaliyuga, l'époque de la destruction. Il sera monté sur un cheval blanc, c'est tout ce que nous savons de lui, et il rétablira la justice et le dharma. Une sorte de cavalier de l'apocalypse, mais solitaire. (J-C Carrière, 2001) Le 5ème avatar : Vamana, le nain Bali était un démon puissant et valeureux. Il mit les dieux en déroute et devint le maître du monde, abusant malheureusement de la situation. Indra, le dieu du ciel, accompagné des autres dieux, vint demander à Vishnu son aide. A cette époque, Vishnu était venu sur terre sous la forme de Vamana, le nain. Vamana se rendit auprès de Bali durant un sacrifice, alors qu'il distribuait avec condescendance des cadeaux et dons divers, selon ce que demandait le quémandeur, étalant complaisamment l'immensité de ses richesses. Avec humilité, Vamana demanda à Bali de mettre à sa disposition tout l'espace qu'il serait capable de parcourir en trois enjambées pour avoir un endroit tranquille où il pourrait s'asseoir et méditer sans être dérangé. Voyant ses petites jambes, Bali rit et donna son accord. Soudain, Vamana prit la forme gigantesque de Trivikrama ("Conquérant des trois mondes"), dominant l'univers. En deux enjambées, il parcourut la terre, le ciel et l'espace intermédiaire. Avec magnanimité il s'abstint de faire le dernier pas et laissa au démon la possession des régions infernales, le monde souterrain. Rendu modeste par cette expérience, Bali revient chaque année de son royaume souterrain. Il apporte avec lui les bienfaits de la moisson pour le bénéfice des êtres humains. Sa venue est célébrée lors de la fête de Onam au Kerala et lors de celle de Diwali dans le nord de l’Inde. La légende des trois pas de Vishnou est aussi ancienne que le Rig Veda, composé entre 1500 et 900 avant notre ère.