La légende des trois chats.

Transcription

La légende des trois chats.
PETIT CONTE POUR ENFANTS
Mais aussi pour les grands
La légende des trois chats
Il y a fort longtemps, un guerrier réputé vivait dans un village Chinois. Il était admiré et respecté de tous, mais
pourtant, il était confronté à un problème qu’il ne savait résoudre. En effet, un énorme rat avait élu domicile dans sa
maison. Ce rat pillait les réserves de nourriture, causait de très nombreux dégâts, et nuit après nuit, empêchait le
guerrier de dormir. Bien sur, le guerrier avait essayé de tuer le rat à coup de sabre, ou de l’embrocher avec sa lance,
mais le rat, trop agile, esquivait tous les coups. Le guerrier se dit « Ma science des Arts Martiaux est grande, mais
elle est adaptée au combat contre d’autres humains. Pour vaincre ce rat, le combattant doit être son ennemi naturel,
un chat ! »
Il partit donc voir un vieux sage qui vivait en ermite à l’écart du village, et qui passait ses
journées à observer des dizaines de chats qu’il avait recueillis. Le guerrier exposa donc son
problème au sage. En lui désignant trois chats, celui-ci lui répondit « Regarde ces trois
chats. Ce sont les meilleurs combattants qu’il m’ait été donné de voir. Emmène en un chez
toi. Il viendra certainement à bout de ce rat. »
Le guerrier choisi un des trois chats, un magnifique chat blanc, fort et rapide, et le ramena
chez lui. Arrivé sur place, le chat vit le rat sur une poutre, Il l’observa un instant, puis salua
le guerrier, salua le rat, et parti en refusant le combat.
Le guerrier, très déçu, retourna chez le vieil ermite, et revint avec le second animal, un chat noir d’aussi belle allure
que le premier. Le chat noir et le rat s’évaluèrent un court moment, puis l’affrontement commença. Malheureusement,
le rat pris rapidement le dessus, et le chat noir dut rompre le combat pour aller soigner ses blessures.
Le guerrier se résolut donc à faire appel au troisième chat. C’était celui qui lui
inspirait le moins confiance. Avec un pelage roux, il semblait plus vieux et plus
faible que les deux autres. Une fois arrivé chez le guerrier, le chat roux jeta un
rapide coup d’œil sur le rat, puis il alla se coucher prés du feu, et commença à
somnoler. Le rat s’approcha timidement, salua le chat roux, salua le guerrier,
puis quitta la maison à tout jamais.
Le lendemain, le guerrier se rendit chez le vieux sage et lui dit « Je vous remercie grandement, car vos chats ont
résolu mon problème. Cependant, je dois avouer que rien ne s’est passé comme je l’imaginais. Pouvez vous
m’éclairer sur le comportement de vos trois chats, qui m’ont semblés tour à tour lâche, courageux et feignant ? »
L’ermite lui répondit « Le chat noir est effectivement courageux, et je te confirme que c’est un grand combattant. Son
erreur a été de sous-estimer le rat qui était simplement trop fort pour lui. Son grand courage a peut être contribué à
cette mauvaise évaluation de l’adversaire, et cela aurait pu lui couter cher, car il soigne aujourd’hui ses blessures.
Concernant le chat blanc je te confirme que ce n’est pas un lâche, et qu’il est encore supérieur au chat noir. Sa
grande expérience du combat et sa grande sagesse lui ont simplement permis d’apprécier l’exacte valeur du rat.
Engager un affrontement qu’il savait perdu d’avance était stupide et inutile. Il a donc choisi la meilleure solution en se
retirant. Le chat roux, pour finir, est le plus grand combattant de tous. Un simple coup d’œil sur le rat lui a suffi pour
savoir avec certitude qu’il allait vaincre. Le rat de son coté, a également compris qu’il allait perdre. Il a donc choisi de
se retirer et de quitter ta maison »
Ce conte, qui est un classique de la littérature des Arts Martiaux Asiatiques, donne effectivement matière à réflexion
aux pratiquants que nous sommes, mais l’histoire n’est pas encore totalement terminée.
Le guerrier dit à l’ermite « Ce chat roux est véritablement un combattant exceptionnel. Pour atteindre un tel niveau, il
a dut remporter un nombre impressionnant de combats contre d’autres chats ou d’autres rats »
Le vieux sage répondit « Non mon ami. En fait, ce chat ne s’est jamais battu, car personne n’a jamais osé le défier »
© Académie de Kung Fu du Tigre Blanc