Vies de famille - édition de septembre 2010

Transcription

Vies de famille - édition de septembre 2010
Vos enfants
Ados et réseaux sociaux,
des liaisons dangereuses ?
P
SEPTEMBRE 2010 - VIES DE FAMILLE
lus de 400 millions
d’utilisateurs dans le
monde, plus de 15 millions en France, tels sont
les chiffres du succès
qu’affiche Facebook, le fameux
réseau social qui séduit tant nos
adolescents. « Chez les collégiens
et les lycéens, il supplante tous les
autres réseaux sociaux », confirme
Jacques Henno, spécialiste des nouvelles technologies1. Quelles sont
donc les raisons d’un si fort pouvoir d’attraction ? « Facebook propose une série de services et de
possibilités dont les ados sont
friands. Il permet tout à la fois
d’échanger des photos, de discuter via une messagerie instantanée
(comme MSN) et de parler de soi»,
poursuit-il.
Pour beaucoup de ces jeunes utilisateurs, l’objectif est d’afficher le
plus « d’amis » possible sur leur
profil – ils se comptent souvent par
centaines – de provoquer le plus
16
de commentaires possible sur les
photos qu’ils mettent en ligne ou
les pages qu’ils créent, de rejoindre
des groupes aux noms farfelus et
décalés ! « Un adolescent est à un
moment de sa vie où il a besoin de
se rassurer sur sa capacité à créer
des liens. Il vit aussi beaucoup à
travers le regard de ses pairs d’âge,
leur jugement, leur avis. Alors
qu’il est souvent tenté de se cacher,
il aime tout autant se montrer,
voire s’exhiber : il recherche sa
minute de célébrité ! Facebook lui
offre tout cela », explique Jacques
Henno.
Attention danger !
Malheureusement, les ados sont
rarement conscients de l’impact
que peut avoir la diffusion d’informations personnelles sur les réseaux
sociaux. « Si un utilisateur paramètre mal son compte et ne protège pas ses données, tout le monde
peut y avoir accès», prévient le spécialiste. Or selon une étude du site
Regionsjob, publiée en juin dernier,
5% des recruteurs disent avoir déjà
écarté des candidatures à cause de
traces laissées sur le Net. « Une
photo de soi ivre mort dans une fête
fait, en effet, rarement bonne impression ! » La mission des parents
consiste donc à prévenir leur enfant
de ce danger potentiel, à l’aider à
comprendre que son image n’appartient qu’à lui et qu’il se doit de
la protéger. « À lui de réfléchir à ce
Le guide pratique des réseaux sociaux
Parents, vous souhaitez mieux comprendre les réseaux sociaux si prisés de vos
ados? Leur fonctionnement mais aussi leurs éventuels dangers ? Suivez le guide!
Pour recevoir par mail ce dossier complet (mi-octobre), inscrivez-vous gratuitement
au Club lecteurs de Vies de famille en remplissant le formulaire sur le site www.viesdefamille.fr
(encadré en haut et à droite). Vous pourrez aussi accéder immédiatement aux dossiers déjà parus.
Ou faites votre demande par courrier : HGI RBI – Dossier « Réseaux sociaux »
BP 106 – 91 323 Wissous Cedex (cette offre est limitée au 8 octobre 2010)
IT
GRATU
qu’il décide de donner à voir de lui
sur ce site. À lui aussi de sensibiliser ses copains au fait qu’il n’est
pas d’accord pour qu’ils utilisent
des photos de lui sans lui demander son avis. À lui enfin de vérifier
régulièrement que son compte
d’utilisateur est bien paramétré
pour que ses informations ne soient
accessibles qu’à ses amis… et pas
aux amis de ses amis, donc à tout
le monde ! », conseille Jacques
Henno.
Pour vérifier que le message a bien
été entendu – et surtout pas pour
espionner ! – les parents peuvent
taper le nom et le prénom de leur
enfant sur un moteur de recherche.
Si son profil apparaît et est accessible, c’est qu’il ne l’a pas bien protégé. C’est le moment d’en reparler avec lui.
Isabelle Gravillon
1. Auteur de Les 90 questions que tous
les parents se posent : téléphone mobile,
Internet, jeux vidéo, éd. Télémaque.
© DCA Productions/gettyimages
Bien utilisés, les réseaux sociaux sont
de formidables outils permettant à
votre ado de rester en lien avec ses
copains. Mais attention à ce qu’il n’en
dévoile pas trop...
Et si on en parlait ?
Anne Gatecel, psychologue,
auteur de Psychosomatique relationnelle
et psychomotricité, éd. Heures France.
Les questions que vous vous posez
Les réponses de notre spécialiste
« Mon fils de 16 ans n’en peut plus de vivre à la campagne,
il veut qu’on déménage en ville »
Marion (69)
« Ma fille de 15 ans a reçu des images pornographiques
sur son portable, elle est choquée »
Christine (51)
P
A
our un adolescent, passer du temps avec ses copains est un
besoin quasi vital ! Si vous habitez dans un lieu isolé et mal
desservi par les transports, il a sûrement du mal à aller les retrouver. Sans compter que cette situation le rend dépendant de vous
puisqu’il doit vous solliciter pour l’accompagner, à un moment de
sa vie où il rêve justement de prendre son envol… Alors que faire?
Suivre son envie de migrer vers la ville ? Si cela ne correspond pas
à votre projet familial, non : votre ado n’a pas à décider pour toute
la famille, ce serait d’ailleurs trop lourd à porter pour lui. Mais il
est légitime d’entendre sa demande. Pourquoi ne pas vous organiser entre parents pour partager les accompagnements, ou vous
cotiser pour payer parfois un taxi. S’il a 16 ans, vous pouvez peutêtre commencer la conduite accompagnée : c’est lui qui conduira
quand vous irez en ville, il se sentira moins dépendant.
« Mon fils de 14 ans redouble sa 3e, comment
le motiver pour qu’il réussisse cette année »
Élisabeth (26)
pparemment, votre fille vous en a parlé et elle a eu un excellent réflexe ! Discuter avec vous de cet événement qui
visiblement l’a bouleversée a dû l’aider à prendre du recul, à
ne pas rester seule aux prises avec des émotions très fortes.
Recevoir ce genre d’images alors qu’on ne s’y attend pas a en
effet de quoi choquer… Une fois passé ce premier choc, il est
important que votre fille mène sa petite enquête. Comment
ces images lui sont-elles parvenues ? A-t-elle dans son entourage des connaissances un peu douteuses ? A-t-elle donné son
numéro à quelqu’un dans la rue qui lui paraissait sympathique,
comme peuvent le faire parfois les jeunes ? Cette réflexion lui
permettra de prendre conscience qu’elle doit penser à se protéger, ne pas faire confiance à tout le monde.
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de
à
i votre fils redouble cette classe stratégique,
c’est sans doute pour obtenir l’année prochaine
un passage en seconde générale qui lui a été refusé cette année. Voilà un très bon point : il dispose d’un objectif précis qui lui servira de point
de mire à atteindre. Dès la rentrée, rappelez-lui
donc que ce redoublement n’est ni arbitraire ni
une sanction mais une étape dans un plan d’orientation à plus long terme. S’il redouble, c’est probablement aussi parce qu’il n’a pas assez travaillé ou pas su travailler. N’hésitez donc pas à être très présente auprès de lui dès les premiers jours.
Proposez-lui d’établir ensemble un planning pour organiser son temps de travail
à la maison et ses loisirs. Donnez-lui des conseils pour résumer ses cours sur des fiches
et les apprendre au fur et à mesure, pour faire chaque soir des exercices
d’application. Si vous ne vous sentez pas très à l’aise sur ces sujets, vous pouvez par
exemple faire appel à une association de soutien scolaire dans votre quartier.
S
ans
© DR
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i votre fille réclame de se maquiller, c’est peut-être parce qu’elle veut montrer
à tout le monde qu’elle est en train de sortir de l’enfance, qu’elle découvre sa
féminité naissante. Rien que de très normal. Mais de votre côté, vous pouvez craindre
que cette demande cache autre chose : vous avez peur qu’elle ne s’émancipe trop
tôt. Lui interdire de se maquiller pour aller à l’école est une chose, c’est votre choix.
Vous pouvez par ailleurs essayer de tirer profit de cette situation, d’en faire une
occasion de complicité avec votre fille. Peut-être pouvez-vous l’emmener une fois
chez une esthéticienne afin qu’elle la conseille pour réaliser un maquillage discret,
lui apprenne les bons gestes. Vous éviterez ainsi un maquillage maladroit et outrancier et votre pré-ado sera ravie de cette initiation mère-fille !
I
l est souvent un peu compliqué pour une
mère de voir un enfant quitter le nid ! Elle
ressent parfois un sentiment d’inutilité. Vous
êtes sans doute dans cet état d’esprit…
Rassurez-vous : ce n’est pas parce que votre
fils n’habite plus sous votre toit qu’il n’a plus
besoin de vous, vous restez sa mère. Votre relation avec lui ne s’arrête pas avec cette séparation physique, elle va tout simplement se
transformer. Elle sera moins dans le quotidien
et l’affectif mais davantage dans la maturité.
Car partir va faire grandir votre fils et le rapprocher du statut de jeune adulte ! Et puis de
votre côté, si ce « vide » laissé par votre fils
était l’occasion de récupérer du temps pour
vous, de vous lancer dans de nouveaux projets, de découvrir de nouveaux
centres d’intérêt ? Pensez-y…
Vos questions
nous intéressent
Posez vos questions par mail :
[email protected]
Par courrier à : RBI/Vies de famille
Forum 52 - 52, rue Camille Desmoulins
92448 Issy-les-Moulineaux CEDEX
SEPTEMBRE 2010 - VIES DE FAMILLE
« Ma fille de 12 ans veut se maquiller pour aller au collège, je ne suis pas
d’accord »
Sylvaine (92)
« Mon fils de 18 ans a quitté la maison
pour faire ses études ailleurs, j’ai du mal
à assumer son départ » Marie-Luce (81)
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